1
Seconde Année.
r Décembre 4876,
N. 48.
LE TÉMOIN
«Joixmal de l’Ég-lîse lÉvang-éliqu-e Vaxxdoise
Vous me serez témoins. Actes I. 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1, 15,
Prix db l’abonnbhbnt par an Italie L 3 Tous les psj3 dô TUnion de poste A tS Amérique .... . >9 On s’abonne: Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice- Pour \*Eictérieur au Bureau d’Administration. lia numéro séparé: 10 centimes. Annonces: 25 centimes par ligne. Les wrof'i d‘argent a«» font par lettre re- commandée ou par mandati sur Je Bureau de Perota Argentina,
Pour la Rédaction adresser ainsi: A la Direclion du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour l’Admlni^lralion adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Sommai i?e.
Les Conférences Libres. — La Société
Gustave Adolphe et l'Evangélisation en
Italie. — Les fruits de l’Esprit. — Une
parabole orientale. — La prière inutile.
— Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoisc. — Revue politique. —Annonce.
LES COI^iFÉitËKCES LIBRES
Nous avons développé, dans des
précédents articles, quelques unes
des raisons que nous avons pour
nous opposer, de la manière la
plus absolue, à l’institution de
conférences officielles et légales;
nous en avons sinaplement indiqué
quelques autres, et nous ne sommes pas au bout de nos arguments.
Mais, nous l’avons dit déjà dès
le commencement, nous voulons
autant que personne tous les avantages que l'on espérerait obtenir
par cette institution ; seulement
nous sommes persuadé que l’on
peut atteindre ce but tout aussi
complètement, et surtout plus sûrement, par un moyen moins dangereux et beaucoup plus simplej,
c’est-à-dire par l’établissement de
conférences libres régulières.
Nous voulons, avant tout, présenter une considération dont l'extrême importance n’échappera à
aucun de nos lecteurs.
La chose urgente, si non la
seule nécessaire, est pour notre
Eglise le réveil et l’accroissement
de la vie religieuse. Un malade
peut bien s’imaginer qu’il sera
beaucoup mieux dans un meilleur
lit , et un estomac délabré que
de meilleurs aliments le guériront
bientôt. — Ces illusions ne dureront pas longtemps. De même aussi
il arrive fréquemment que l’on
cherche dans des règlements nouveaux et dans une organisation
un peu différente cette vivification
de l’Eglise que l’on a longtemps
et vainement attendue. C’est une
grave erreur, et dans notre cas
spécial, nul n’oserait affirmer que
la vie véritable ait été accrue par
l’effet de la constitution votée en
1854, ou des règlements successivement adoptés. Il y a telle
localité dans nos Vallées où l’on
signale moins de piété véritable
et moins d’intérêt pour les choses
do Dieu, aujourd’hui qu’il n’y en
avait il y a 25 ans. Ce ne sont
pas de meilleurs règlements, ni
une organisation plus parfaite qui
donnent la vie, pas plus que le
plus bel habit ne donne la santé
au malade.
L’édification est donc le but que
les pasteurs doivent poursuivre
avec toute l’énergie dont ils sont
capables ; leur propre édification
tout d’abord. Pour parler avec
conviction et avec fruit il est nécessaire qu’ils parlent des choses
qu’ils ont ouies, vues et touchées,
des choses dont ils vivent euxmêmes. Leur premier besoin sera
donc lorsqu’ils se rencontrent, de
se faire part les uns aux autres
de leurs expériences, de*leurs difficultés , de leurs succès ou de
leurs revers ; de rechercher ensemble, en toute sincérité, et sous
le regard de Dieu, les causes de
leur faiblesse et de leurs déceptions; de les rechercher beaucoup
plus en eux-mêmes que chez les
autres et dans les circonstances
extérieures au milieu des quelles
ils travaillent. Nous avons parlé
des pasteurs, mais il est clair que
tout ce que nous venons de dira
s’applique aux anciens tels qu’ils
sont établis au sein de nos paroisses et qui n’ont droit à porter
ce beau nom qu’en tant qu’ils se
considèrent comme pasteurs et
responsables, avec le pasteur en
titre, du troupeau sur lequel ils
sont établis.
L’étude humble et sérieuse des
misères qui empêchent le ministère
des uns et des autres de porter
tous ses fruits, cette étude faite
en la présence et même avec la
participation active de membres
de l’Eglise non revêtus d’un caractère officiel, ne peut manquer
d’être salutaire pour les conducteurs et bénie pour les troupeaux.
C’est à cet objet capital que doivent être consacrés les travaux
et les efforts de ces réunions fraternelles que nous nommerons des
conférences libres.
L’examen de beaucoup d’autres
questions religieuses ou ecclésiastiques, aura aussi sa place et son
incontestable utilité, mais il ne
doit pas avoir la première, aussi
longtemps du moins que la seule
chose nécessaire nous manque à
un si haut degré. La discussion
proprement dite est plus nuisible
qu’utile, dans l’état actuel des
choses, et dégénère trop facilement
en disputes de mots, nourrissant
la vanité et tuant l’édification qu’il
importe souverainement de faire
revivre. 11 y a un temps pour chaque chose et celui des discussions,
même des discussions savantes ,
pourra venir aussi ; pour le moment ce qui presse le plus c'est
de vivre et de faire revivre.
Si nous no faisons erreur c’est
bien là le sentiment qui a dominé
2
190
LB TÉMOIN
chez la plupart des njenibres d«8
conférences qui se sont réunis à
La Tour et à Rorà et aussi Bien
que de celle qui a eu lieu récemment à Villesèche.
En marchantdans cette voie noos
ne risquons pas de faire fausse
route, mais le jour oh, en vertu
d’un règlement ou d’un article de
constitution, un certain nombre de
représentants de paroisse auraient
mandat de se réunir pour s’édifier,
cfén serait fait de l’édification en
tout comme la loi n’a pas été
donnée pour communiquer la vie,
ainsi en sera-t-il de toute injonction officielle. 11 est dans notre
nature de ne pouvoir faire certaines choses que librement et
spontanément, comme de prier et
d’aimer.
En parlant des difficultés dans
l’œuvre pastorale, que l'on serait
heureux de se communiquer les
uns aux autres, nous avions en
vue précisément aussi ce cas de
discipline que dans le projet l’on
remettrait à la conférence légale,
et qui dans notre pensée ne peuvent être convenablement et utilement traité que dans une conférence libre. Nous croyons tout
à fait superflue d'insister sur la
démonstration de notre manière de
voir, persuadé que quiconque a
un peu d'expérience en semblable
matière, est d’accord avec nous.
On se roidit contre une sentence
d’un tribunal, mais on est vaincu
par des représentations fraternelles
et affectueuses.
LA SflCIÉTÉ GUSTAVE AÜOLI’HE
et l’Evangélisation en Italie
Nous extrayons à ce sujet du
discours de M. Rônnecke de Florence , prononcé à Enfort en septembre dernier :
Je voudrais vous recommander
nos écoles évangéliques de Florence. Je suis membre du comité
de l'école des Vaudois, comme
aussi du comité de l’église évangélique libre qui, comme vous le
savez, travaille en Italie de toutes
ses forces et avec de bons résultats. Je vous prie instaimnent de
contribuer au maintien de ces
écoles.,. Je pourrais maintenant
vous parler longuement de l'évati
gélisation en général, de l’église
vaudoise et de l’église libre, je ne
le fais pas ; je vous prie seulement de ne pas oublier que, à
côté des Vaudois, d’autres travaillent aussi et qu’ils ont un
pressant besoin de vos secours. —
On s’est plaint de ce qu’il y a à
Rome tant de dénominations différentes qui évaugélisent ; mais à
Rome, où il y a plus de 300
églises catholiques , il y a place
à plus de 100 temples évangéliques. Ce qui manque c’est l’esprit
de charité; ces différentes communautés, au lieu de se soutenir et
de s’entr’aider, se disputent trop
souvent. Aucune d’elles ne fait
exception à cet égard et n’est
exempte de tort. Je suis, je crois,
sur ce point, tout-à-fail impartial,
et je voudrais mettre au cœur de
tous ceux qui sont en relation
avec l’évangélisation de l’Italie
d’accompagner chaque don de la
recommandation de travailler dans
la charité de s’entr’aider de se
soutenir mutuellement.
LES FKUITS DE L’ESPitlT
Lire Gafates V. 2*?.
On peut dire du Saint-Esprit
ce que Jésus a dit de tout autre
esprit: « Vous le connaîtrez à
ses fruits ». Le premier fruit de
l’Esprit est l’amour, l’amour de
Dieu , provenant d'un sentiment
intérieur de ses perfections , qui
ne le rend pas moins l’objet d’un
amour raisonnable que d'une sainte
craiiile; ensuite l’amour de l’homme, comme ayant été crée à l’image de Dieu ; mais plus spécialement l’amour pour les chrétiens,
comme étant nos frères et les membres de Christ.
Un second fruit de l’Esprit est
la joie, c’est-à-dire, un sentiment
de calme et de sévérité au milieu
des découragements et des contradictions du monde.
Un troisième fruit est la paix,
J qui est une- disposition à faire
; tout ce que nous pouvons pour
i vivre en paix avec tous les liomI mes; non seulement en évitant ce
i qui pourrait provoquer leur haine
' ou exciter leur méchanceté, ni.-iis
i aussi en nous attirant leur amitic
j par tous les moyens que nous
permettent notre conscience et les
intérêts de cette religion que nous
sommes appelé à presser et à
maintenir à tout prix.
Uu autre fruit est un esprit
patient qui supporte avec charité
les défauts et les injustices des
hommes, même quand, par leur
mauvaise conduite, ils nous font
du tort, sachant qu’aucun de nous
n’est exempt d’^ infirmités : cet
esprit patient est aussi porté au
pardon, estimant que souffrir les
reproches et les injures est un mal
bien moindre que les agitations
d’uQ esprit de contention et de
vengeance.
La douceur, la bonté, la fidélité,
la bénéficence et la tempérance
sont aussi des fruits par lesquels
on reconnaît l’Esprit de Dieu ,
et chaque homme peut juger, dans
sa conscience, si ces fruits sont
parvenus à une certaine maturité
en lui, en voyant s’il en fait la
règle de sa conduite. Si sa conscience est nette de transgressions
volontaires envers Dieu et envers
les hommes; si, pendant sa vie, il
s’occupe de son existence future:
s’il use de ce monde comme n’en
abusant point, s’il est patient dans
l’affliction, humble dans la prospérité, doux quand il gouverne,
content même dans la servitude,
libéral dans l’abondance, est honnête dans la pauvreté; s'il est fervent dans la piété et modéré dans
les'plaisirs ; s’il n’attàche pas plus
de prix à ce monde qu’il ne vaut,
et s’il dirige ses affections vers
l’éternité, cette conduite dans les
différentes situations de la vie,
cette sainte habitude de détourner
son âme des choses visibles, pour
les tourner vers les choses invisibles, est l’ouvrage de l’Esprit
de Dieu.
U\E l‘AHAB0LE OItlEMALE
Voici la traduction d’une parabole tamule :
Le fils d'un roi était un mauvais. un bien mauvais sujet. II
fut si incorrigible que son père
finit par le condamner à mort.
Toute-fois il lui donna trois mois
de temps pour se préparer à la
mort. Quand ce délai fut écoulé,
le père lit apfieler le condamné.
Celui-ci se présenta devant lui.
3
LE TÉlfOIN
m
Ah qu’il était changé ! Sa face
était blême, ses traits amaigris ,
toute sa personne portait le ca>
chet de la souffrance.
« Mon fils, lui dit le roi, comment se fait-il que tu sois si changé,
si brisé ? »
« O mon père et mon roi, répondit le fils, comment veux-tu
que je ne sois pas changé ? voilà
trois mois que je vois jour par
jour la mort s’approcher de moi ? »
• Bien, mon fils, reprit le père,
puisque tu es devenu si sérieux,
et que tu es rentré en toi-même,
je veux te faire grâce; mais tâche
de rester dans ces dispositions
maintenant et à jamais ! »
« Mon père, dit le fils, cela
dépasse mes forces; comment veuxtu que je résiste aux mille tentations et séductions qui m’environnent et que la vie que je viens
de mener rendra doublement redoutables ? »
Le roi fit alors apporter une
coupe remplie d’huile jusq’au bord,
la donna à son fils et lui dit :
« Prends celle coupe et porte-la
à travers toutes les rues de la
ville ! Mais sache que deux hommes te suivront, le glaive à la
main. Si lu as le malheur de verser une seule goutte d’huile, ils t’abattront immédiatement la tête
Le fils obéit. 11 avança lentement, mais d’un pas assuré à
travers les rues de la grande capitale, la coupe à la main, et suivi
des deux soldats et fut assez heureux de revenir auprès de son
père sans avoir versé une goutte
d’huile.
• Mon fils, lui dit le roi, qu’astu vu en route pendant ton long
trajet ? •
« Je n’ai rien vu du tout , mon
père, répondit le fils !
» Comment! reprit le père, tu
n’as rien vu ? Kt cependant c’est
aujourd’hui la fête de la ville.
N’as-tu pas vu les belles baraques,
les étoffes, les homtnes, les bêtes? »
• Je n’ai rien vu, dit le fils,
car mes v’eiix étaient toujours
fixés sur l’huile de ma coupe, de
peur d’en verser une goutte et de
peialre la vie ».
« Eh bien, mon fils, dit le
f>ère, sou viens-toi de ce que tu
as api'i'is en cette heure. De même
que tu as veillé sur l’huile, ainsi
veille sur ton âme; détourne tes
pensées des choses périssables,
pour les attacher invariablement
aux choses éternelles , qui seules
ont une vraie valeur; et bien que
tu ne voies pas des soldats armés
à tes trousses, rappelle-toi que
la mort te suit partout et s’approche de plus en plus. C’est ainsi
que tu n’oublieras pas de garder
ton âme de toute souillure , qui
te conduirait infailliblement à la
perdition ».
Le fils prit à cœur cette leçon
et vécut heureux.
LA PRIÈRE li\UTILE
Philippe Auguste , obligé de
soudoyer une grande armée, demanda quelques subsides au clergé
de Reims, qui répondit que la
chose pouvait tirer à conséquence
et que l’archevêque et le chapitre
suppliaient le roi de vouloir bien
se contenter de leurs prières.
Quelque temps après les mêmes
prêtres, pillés et opprimés par
plusieurs seigneurs, implorèrent la
protection du roi. « Je vais écrire,
dit Philippe, pour faire cesser ces
brigandages ». Il le fit en effet,
niais les seigneurs qui s’attendaient
à une répression sévère, voyant
que le roi se bornait à leur adresser des remontrances , redoublèrent leurs attaques. Nouveau recours du clergé au monarque,
qui répondit : • De quoi vous
plaignez-vous ? Je vous ai protégé
de mes prières , comme vous
m’avez servi des vôtres ».
( Jlisloire de France )
La leçon est bonne pour des
gens dont les prières ne sont que
de « vaines redites, » « qui ai
ment de parole et de langue et
non par des efi'ets et on vérité ». •
Mais la jjrièro du juste, faite
avec fer veur, est d’une grande efficace; les exenqiles d’Abraham ,
de Moïse , d’Eüe , d Esa'ie , de
Daniel et de tant d’autres nous le .
prouvent suffisamment. j
AouüeUc0 reltigteuees
JEtitagne. — Dans une lettre pastorale que vient de publier l’évêque
de Mahon, nous avons un échantillon
de ce que ferait l’iillramonianisme ,
s’il était un jour dominant, h tout ce
qui, par conscience , so refuserait à
courber la lêle devant lui ;
t Nous renouvelons, y est-il dit, l’excommiinicalion majeure contre tous
les hérétiques (il s’a^çit des chrétiens
évangéliques) leurs afïilié.s, leur-s éléves,
les parents, les tuteurs et leurs commensaux; contre leurs aides, contre
ceux qui les enseignent, contre les
proprietaires qui leur louent des locaux pour leur enseignement ou l'exercice de leur religion ; contre ceux
qui, au moyen de donations, secours
pécuniaires, prêts, legs testamentaires,
l'ayorisenl l’erreur; de même contre
quiconque se lie d’amitié avec les hérétiques, soutient leurs doctrines ou
attaque le catholicisme, en le qiialitianl d’ultramontanisme ou de cléricalisme , deux qualificatifs fort à la
mode, parmi les impies».
N’esl-ce pas qu’il serait difficile d’imaginer un cas de perdition possible,
pour ses ouailles, qui échappe à lu
charité de monseigneur de Mahon !
Swimte. — Le comité des missions
de Genève a résolu de fonder dans
celle ville un lYiusée des Missions. —
Voici quelques extraits de la circulaire
qu’il vient de publier :
«Que renfermera le Musée des Missions ? Tout, dans, le .sens le plus général du terme ,'ce qui concerne les
missions: les produits des pay.s dans
lesquels se sont élabli.s les missionnaires; les produits de l’industrie des
habitanl.s de ces pays, à l’exclusion des
importations; les souvenirs des religions indigènes ; les signes de l’èlaülissemenl du cliiïslianisrne. Dans celle
dernière catégorie rentreraient les photographies des païens Gonv'eili.s, des
missionnaires , des vaisseaux qui les
ont portés, etc.... Nous désirerions
même joindre à ces ¡collections des
allas géographiques, des ouvrages spéciaux et des travaux (traduction de la
Bible en particulier), dans les langues
des peuples amenés au chiïstianisme.
Cet énoncé ouvre à nos reclierclies
une perspective très vaste et trèsriclie..»
Ce musée sera installé dans une des
salles {de l’édifice consacré à la Béformalion.
Clironiquc ®auboiSc
Roft<tret — Comme on avait lieu
de le craindre, .M. Jacqiic.s Long ne
.'i’e.sl pas .'ienli libre d’accepter l’appel
qui lui U été fait par celte paroisse.
4
192
L£ TÉMOI»
Sa santé plulôl délicate n’aurait peutêtre pas résisté aux rigueurs du climat
de nos montagnes. Mais le motif principal de son refus a été l’impossiDilité
ou il s’est vu de quitter le poste important de Gènes où il a été récemment appelé, surtout de le quitter en
l’absence de M. Procliet, Président du
Comité que les besoins de l’œuvre retiendront probablement assez longtemps en Grande-Bretagne.
L’assemblée paroissiale de Rodorel
estjconvoquée pour dimanche prochain
3 décembre et si notre voix parvient
encore jusqu’à elle, nous lui réitérons
avec instance le conseil de se mettre
d’accord avec elle-même, et si possible
de s’assurer d’avance de l’acceptation
de celui qu’elle appellera afin q\ie la
nomination se fasse convenablement
et ne demeure pas infructueuse.
Férier-JUnneiUe. Aujourd’hui,
26 novembre, M. Charles Tron a été régulièrement établi pasteur de cette
paroisse qui, comme l’on sait, l’avait
appelé à runanimilé. C’esI M. le Modérateur Ini-mème qui a voulu présider
le service d’installation. Devant un auditoire aussi nombreux qu’il était possible de le réunir dans le temple du
Périer. M'' Charbonnier a exposé, d’après IlÉBR. xin, 17, les devoirs du
pasteur et du troupeau. Si rallention
la plus soutenue était un gâge assuré
que les intelligences étaient convaincues et les âmes édifiées, 1« prédicateur aurait eu lieu d’être satisfait et
reconnaissant. Espérons toutefois que
sa parole affectueuse et pleine d’onclion aura trouvé le chemin de plus
d’un cœur pour y déposer des germes
de vie et y produire des résolutions
efficaces.
M. Charles Tron étant, à son tour,
monté en chaire a adressé à ses nouveaux paroissiens une courte allocution , mais affectueuse et énergique ,
indiquant d’apiès une paiole d’Ezéchiel , la ligne de conduite qu’il se
propose de suivre au milieu d’eux en
sa qualité de sentinelle en Israël. 11
les avertira de la part du Seigneur
«qu’ils l’écoutent , ou qu’ils ne l’écouteront pas», mais il espère qu’ils
l'écouteront, puisque c’est pour leur
bien qu’il les avertira.
Un repas fraternel auquel ont pris
part, outre les membres du Consistoire J des représentants de tous les
quartiers, a donné l’occasion à plusieurs personnes d’exprimer leur sympathie et leur affection pour leur nouveau pasteur et l’assurer qu’il ne
rencontrera jamais dans Içurs maisons que l’accueil le plus bienveillant.
Le pasteur et la paroj.sse de PérierManeille savent qu’ils peuvent compter sur nos vœux et nos piièies poui'
au’iine abondante bénédiction de Dieu
escende et repose sur eux.
Frat'uglin. — Nous arrivons trop
tard pour annoncer la conférence pastorale qui a été convoquée pour le 2,
et trop l.jl '»our en donner un compterendu qui paraîtra dans notre prochain numéro.
ÆtnUet. — Le roi a nommé Tecchio
président du Sénat, et la Chambre des
député a désigné Crispi, le chef de la
gauche pour son président. Le bureau
du Parlement est composé en entier
de membres appartenant à la majorité
ministerielle, sauf un des quatre viceprésidents, Maurogonato, et trois sécrétaires qui appartiennent à l’opposition.
Tous les pi'ésidents des divers bureaux
sont ministériels. C’est à peine si sur
trente-six membres de la minorité,
entr’autres Biancheri, Sella et Minghelli
feront partie de la junte du budget.
Les partis dans la Chambre commencent à se dessiner ; nous distinguons
l’extrême gauche, composée de républicains qui rêvent une constituante ;
les radicaux monarchiques ; le centre
gauche qui a pour chef Correnti et la
droite dont Sella est le leader.
Crispi, le chef de la gauche ayant
été nommé président de la Chambre,
il s’agit de lui donner un successeur;
à cet égard , la majorité est partagée, les uns, presque tous les députés
du midi, et Nicolera lui-même, se
prononcent pour La Porta, les autres,
ceux qui ont pour organe le Diritlo,
le journal sémi-officiel dn président du
Conseil des ministres, pensent que ce
chef doit être Depretis lui-même.
La Chambi e a déjà vérifié et approuvé
les mandats d’environ 350 élections
non contestées. Le ministère a, de son
côté, déposé un bon nombre de projets
de loi.
— La ville de Gênés vient de peidre
son généreux bienfaiteur le duc de
Galliera.
Frnnee. — L’examen du budget
des cultes a donné lieu a des discussions très orageuses. — M. Boisset en
a demandé la suppression au nom de
la liberté de conscience et de Injustice.
Le prince Jéiôme Napoléon en a pris
occasion pour parler contre les cléricaux auxquels il attribue l’expédition
de Rome en 1849, la guerre de 1870,
et la perle de l’Alsace et de la Lorraine.
M. Relier accuse au contraire les bonapartistes d’ètre la cause des malheurs
de la France. Désordre , tumulte, tel
a été le résultat de cette séance. Le
jour suivant les principaux articles dît
budget ont été votés. — La France
a en perspective une cri.se ministérielle
et le membre du ministère le plus
menacé est M. Dufaure son président.
Qwemtian «(’Orfenf. — Les délégués des gouvernements se rendent
à la conférence de Constantinople. —
Lord Salisbury, délégué de l’Angleterre
a eu des entrevues avec le duc Decazes
à Paris, avec le prince Bismark à Berlin,
avec le comte Andrassy à Viennef, et
se trouve à Rome dans ce moment. Le
prince de Bismark l’a assuré de la
neutralité de l’Allemagne.
Le Times de Londres s’exprime
comme suit à ce sujet:
L’Allemagne est neutre et restera
neutre. Elle ne peut ni ne veut agir contre la Russie. Sans y être inviiée,|elle
ne peut pas prendre l’attitude de conseillère de la Russie.
Elle appuyera tout effort, qu’il vienne
de l’Angleterre ou d’une autre puissance’.en faveur du maintien de la paix,
mais elle restera neutre, quand même
la paix serait rompue. Une foule de
motifs expliquent celte détermination.
L’empereur Guillaume est l’oncle du
czar et est uni à lui par des liens d’amitié personnelle. L’empire d’Allemagne qui est redevable à la neutralité
de la Russie de ses succès pendant la
guerre franco-germaine, ne peut maintenant se prononcer conlie la Russie.
Si l’Allemagne prenait un attitude hostile à la Russie, la France deviendrait
immédiatement une alliée de celle puissance, et l’Autriche pourrait bien se
mettre de la partie.
Ces motifs sont suffisants pour expliqiler et pour garantir la décision du
gouvernement de Berlin. Mais Bismark
n’a pas encore dit son dernier mot.
Ælatg^tTnis. — 11 paraît que le
parti républicain a eu encore la majorité en sa faveur dans l’élection du
président de la grande confédération.
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