1
Année ijepliètne.
29 Juillet 1881
N. sa
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
me serer fémoine. Actb
Suivant la vérité avec la charité, Ep. 1,15,
PRIX D’ABBONNEMENTPARAN Itaiie . , L. 3 Tous les pays de l'Union de poste ... >6 Amérique ... » 9 On s'abonne : Pour yjtitérietir cbess MM. Îea pasteurs et les libraires de | Torre Pellice. Pour rExtérieur an Bureau d’Ad* ministration. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 oent. chacun. Annonces: 25 centiiteaparligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ' ou- par mandats sur le Bureau de Pe- rosa Argentina.
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SortiTriaii^e.
22 Juilint. — Nos origine». — Un iiTOgno converti. — Correapondancc. — Nouvelles religieuses. — Chronique mudoise.
— Pensées. — Société évangélique de
Genève.
Les esprits des prophètes
sont soumis aux prophètes
(I CoB XIV, 32),
Calvin, dont l'admirable tact exégélique a contribué pour une large
pari, à fixer le sens de nombreux
passages obscurs et controversés, ne
nous paraît pas avoir été aussi heureux dans son interprétation du
passage que rious^ plaçons sous les
yeux de nos lecteurs.
En le rapprochant de la règle
que l’apôlre venait de donner (v. 29)
« que deux ou trois prophètes parlent et que les autres en jugent»,
il l’explique ainsi: « il est néces» saire que quand un a parlé, quel^ qu’autre prenne la parole encore
» après. Car il adviendra quelque
» fois que les autres prophètes au ■
» ront quelque chose à reprendre
» on la doctrine de l’un. Il n’est
» pas raisonnable , dit-il, qu’aucun
» soit exempt de censure, ainsi il
» adviendra quelquefois que quel» qu’un qui était là assis sans dire
» mol, prenne la parole».
Nous dirons à propos de cette
interprétation, ce que Cal vin. dit de
celle que nous adoptons: «Cela est
vrai, il n’est pas raisonnable que
les prophètes soient exempts de censure». L’apôtre en appelait au jugement de ses lecteurs: «jugez vous
mêmes de ce que je dis » ; mais il
nous semble que St. Paul n’a pu
vouloir jeter du discrédit sur l’*office des prophètes et c’est ce qu’il
aurait fait, s’il avait établi comme
règle, que dans les assemblées de
l’Église ceux qui ont reçu le don
de prophétie, sont tellement sujets à
l’erreur, que les autres prophètes
doivent les surveiller et les juger.
Et si les esprits des prophètes étaient
soumis ou sujets aux esprits des
autres prophètes, comment Dieu serait-il encore un Dieu d’ordre, comme
s’exprime St. Paul ?
2
Le sens le plus naturel du passage que nous examinons, celui qui
se présente le premier à l’esprit et
qui est aussi généralement adopté,
loin de répugner au contexte, s’y
adapte bien mieux que le précédent.
Celui qui est conduit par l’esprit
de Dieu pour enseigner cl exhorter
sèlon la véiilé, peut parler ou se
taire selon que le besoin l’exige.
Quelque membre de l’assemblée a*
l-il reçu une révélation particulière
et extraordinaire, le prophète interrompt sans peine son exposition ou
son exhortation, pour la reprendre
ensuite. Il n’est pas comme ces misérables^démoniaqiies, ou ces femmes
possédées d’un esprit de pyilion, qui
■ cédaient à Une impulsion irrésistible ' et pa ria ient sa ns‘ a voi r con s eie nce
de ee qu’ils disaient; qui étaient
éux»-mômes ¡soumis à ce mauvais
esprit sur lequel ils rrexerçaient
aucun contrôle. L’esprit de Dieu
dònne l’intelligence et ne l’obscurcit
ni ne la supprimo; il rend le bon
sens plus perspicace, la parole plus
calme, parcequ'ûlle est loiu-à-faii
sûre d’elte-même. Le prophète ne
craint pas, en s’interrompant quelques instants, de ne plus savoir retrouver le lil de ses idées; l’esprit
de pieu, qui a commencé à le conduire, ne f’àban don nera pas, s’il a
■à cœur par dessus toutes choses
de rendre témoignage à Jésus. Le
témoignage de Jésus est V esprit de
prophétie. Çi\ Un poète a pu dire,
avec une incontestable vérité , que
ce (^ue l'on cangoit bien s'énonce
clairement, >ïe prophète ne craint
pas que sa bouche nfe puisse plus
parier de ce dont son cœur est
plein. ,
Combien il est ù désirer que
dans les assemblées de iparoisse
ou d’église,lorsqu’un certain nombre
de personnes peuvent prendre la parole , la règle (le St. Paul et le principe qu’il énonce soient pratiqués
et respectés! Ceux qui n’intervieiinenl„à une assemblée de culte qu’à
la condition expresse d'y parler, et
qui semblent croire que leur propre
parole est seule capable de les édifier,
ne sont pas, c’e.st noti’e parfaite
conviction, animés de l’esprit de
prophétie. D’un autre côté, celui
qui ne se croit piu.s capable de
prononcer un quart d’heure plus
lard, les paroles qu’il dit lui avoir
été données de Dieu, se trompe
iui-méme ou trómpeles autres; il
n’a rien reçu de Dieu.
Responsables devant Dieu de toutes nos paroles, nous en avons le
contrôle et elles sont à notre commandement.
JN'ous avon.s reçu encore, dès le coin
menceraent de la semaine dernière,
une réponse à la lettre de monsieur
le prof. A. Rêve), sous le titre modeste de Causerie à propos ds nos origines , que nous publierons dans nos
prochains numéros.
WGIlVfS
ttt tltniier mol.
J’ignore' à! quelle époqueirespagnol
et l’italien se ^(imt detaobés du latin,
leur souche commune, ainsi , que du
français. Une ançiepne.inscrjpliop de
Madone, recueillie à Livdume, porte
•ces mots;
In inare m‘rn^da*p'oceUa,
Invoco te, nostra bcoigua stel'a.
Celte insej^iption est à. la fois toute
latine, et déjà toute ilalienfre. Cans
7» frtèr'irrfiée, düns'l’brage ‘impétueux,
c’ëst toi '^'finvoÿùe,-’ô-iiotfé'-propice
étoiie.
3
239.
' ^V\#%ruvwui/v^jwvftj%A/wv^
L’image, au dessus ou au dessous
de laquelle, cés pai'çles étaient écrites, devait être celle d’une Madone
de bon secours, invoquée par les
marins. Cela suppose que Livourne
était alors un port de mer; et on
doit savoir à quelle époque, à peuprès, elle a cessé de l’être. On peut
présumer qu’alors l’italien n’était pas
encore détaché du latin. •
Quant au français, j’ai sous les yeux
des 'échantillons successifs de cette
langue, à partir du neuvième siècle.
(Dans Tissot Leçons de littérature
in-4°, Paris, 1835; T. I. et IL) A
celle époque le français n’est pas
encore reconnaissable; mais deux siècles après, il cornménce d’offrir des
traits, qui ne permettent plus de
méprise. '
Voici les premières lignes d’une
traduction du Seconde livre des Rois
faite au onzième siècle. — Li secïinds,
livres des ms. (L’s, qui termine chacun des deux premiers mots, est un
de ces signes des cas, qui caractérisent
le français primitif, et les idiomes
romans d’origine fiançaise. Secunds,
de secundusi Et l’on saisit ici, de
même que plus loin, dans le mot
encontre, qui esf écrit encuntrei la
première influence de j’iiccenluation
française, qui a donné à l’w latin la
prononciation de l’o, comme on le
voit dans le mot albmn, qui se prononce albom).
Je reprends le texte: Sathanas (Satan) se eslevad encuntre Isrël, e entichad David que tl feist anumbred ces
de Israël e ces de Juda. G’e.sl-à-dire
3u’il enticha David (de l’idée) de faire
énombrer ceux d’Israël et ceux de Juda.
Çe n’est point assurément la langue
du dix-septième siècle, mais le français y est déjà reconnaissable.
Au siècle suivant (XII siècle) la
langue des troubadours était en pleine
floraison. Ses productions n’offrent
plus dès lors, le caractère de monuments primitifs. Celles qui présentent ce caractère, seraient donc antérieures au douzième siècle,
Raynouard, en donnant aux poèmes
Vaddois le titre de Monuments primitifs de lei langue'romane, a constaté
un fait de linguistique, dont sa compétence spèciale, lui permettait aisément de juger: au moins par une
vue d’ensemble, et d’une façon générale, sans rechercher les différènces
natives des idiomes. Il a ainsi mis
en relief ce caractère commun de ces
poèmes, sans prétendre k chacun une
date précise.
Ce caractère commun, outre runiformité élémentaire du langage, iiU"
plique un ensemble de détails, relatifs à la vie commune, qui témoigne
d’une unité moiale et religieuse, ^ans
la société dont ils sont le produit et
l’expression.
Si à cette unité organique dans la
vie sociale, se joint un type de race
particulier, la société qui réunira
ces deux caractères, aura une individualité ethnique, qui l’empêchant
de se confondre avec ses alentours, '
permettra de la suivre plus aisément,
pour remonter dans son passé.
Sans entrer encore dans çette recherche, on peut dire, en toute assurance, que la peuplade Vaudoise a
dû nécessairement précéder les poèmes qu’elle a produits; comme un
arbre, dont l’existence est déjà longue,
lorsqu’il commence de porter des
fruits.
Ainsi une littérature, dont les commencements visibles, mais déjà distingués, remontent au douzième sièr
de, a dû nécessairement avoir pour
support une société plus ancienne
qu’elle; et la vie de ce groupe social,
pour être entrée alors dans une phase
productive, a dû non moins nécessairement avoir une durée antérieure
de préparation, pendant laquelle R
faut que ses éléments producteurs
aient pu se constituer: non seulement
au point de vue de la langue, mais
surtout des idées et du milieu auquel
ses produits devaint être adoptés: ce
qui suppose une période plus ancienne
encore, dans laquelle a dû s’opérer
cette élaboration.
Ainsi la société à l.iquelle appartiennent les poèmes Vaudois, qui en
reflètent le caractère, doit avoir été
distincte de ses alentours bien avant
}e douzième sièple. (Suite)-
4
,240~
Un ivroine converti.
Un ivrogne retourne un soir dans
sa maison désolée et froide. Sa pauvre
femme était assise,, avec son enfant
de quatre ans, dans une chambre qui
aurait eu grand besoin d’être chauffée
par un bon feu. Mais les débordements du pèn* avaient même fait
disparaître l’nrgenl nécessaire pour
acheter du piiin, cl. cette famille
jadis heureuse, vivais dans le plus
grand dénuement.Le malheureux père
s’assit, morose et sombre, sans oser
dire mot à sa femme et à son enfant
et sans même O'^er les regarder. Sa
conscience lui disait hautement qu’il
était railleur de la misère qui faisait
souffrir les siens : après un long silence la mère dit;
— Mon enfant, il est temps d’aller
au lit.
L’enfant fléchit les genoux près de
sa mère, et fit comme d’habitude sa
prière du soir. Quand il eut terminé,
il dit :
— Perraets-tu, chère maman, que
Je prie encore?
— Oui, mon enfant, prie encore.
L’enfant éleva ses petites mains vers
le ciel, ferma le yeux et dit:
— Oh Seigneur 1 épargne mon cher
papa !
Cette prière enfantine fut entendue
dans les deux et sur la terre. Le
père.d’une voix émue répondit : Amen,
car le Seigneur avait touché son cœur
et l’avait ouvert à la repentance.
—' Mon enfant, dit-il, tuas sauvé
ton pauvre père de la fosse de l’ivrogne, et je m’en vais prendre l’engagement de ne plus jamais m’adonner à l’ivrognerie.
(Christian Hératd).
Corrcsponbiihcc
. 93- juilloL ,
Mon cher directeur,
Je ne sais pas si cette lettre répond
à cé que vous attendez de moi. Une
autre fois avant de promettre j’examinerai un peu mieux si je puis tenir.
Mais au fond je ne risque pas beaucoup, puisqu’il s’agit uniquement de
faire part à mes collègues en agriculture des leçons qu’une assez longue expérience et fort peu de lecture
m’ont enseignées.
Ce n’est pas tout que de savoir
faire, il faut encore savoir faire à
temps, c’est-à-dire, dans le temps le
plu.s. convenable. C’est dès l’entrée de
sa voie, qu’il faut instruire le jeune
enfant. Comme c’est au jour même
où l'on entend la voix de Dieu qu’il
faut ne pas endurcir son cœur. Cette
règle qu’il est utile de suivre en
toute sorte de choses , est d’une
extrême importance pour l’agriculture. Il m’arrive quelquefois de ne
pas savoir réserver, au commencement de la journée, un quart d’heure,
pour me recueillir et faire une première lecture de la parole de Dieu,
et le plus souvent je n’ai plus l’occasion de remplacer, de tout le jour,
ce quart d’heure par un autre. Ainsi
pour la chose matérielle. J’a!i eu ce
printemps deux journées trés-pro'pices, pour planter mes pommes de
terre, je les ai employées à autre
chose, qui aurait très-bien pu attendre. Qu’est-il arrivé? Le temps s’est
gâté et ce n’est que près d’un mois
plus tard que j’ai pu faire ce travail
si important dans nos vallées. Et maintenant que je rentre ma récolte, je
la trouve à peine du quart de ce
que je pouvais raisonnablement espérer. El je ne suis pas seul à me plaindre (c’est une manière de parler,
mais je ne me plains jamais); dans
ma commune, à part ceux qui ont
pu arroser une ou deux ifois leurs
champs, ou qui ont été plus prévoyants, il n’y a personne qui, ait
plus d’une demi récolte et la qualité
des pommes de terre est pitoyaole.
Gomme il semble que nous pouvons compter sur, au moins, une sécheresse par an, et qu'elle arrivera
le plus probablement en été, je me
propose de planter à l’avenir mes
pommes de terre dans la seconde
moitié de février, et si mes amis
5
-241^
■veulenl suivre un bon conseil, ils en
feront autant et s’en trouveront bien.
Il est clair qu’à la montagne, la
chose n’est guère praticable, mais
même là, comme c’est une récolte
devenue, pour plusieurs, la plus importante de toutes, je crois qu’on
fera bien de hâter le plus possible
la plantation. .
Pour ne pas faire à temps, je connais bien des gens, et je suis sûr
qu’il y en a un bon nombre au
Pomaret, comme dans toutes nos
autres Communes, qui se causent à
eux-mêmes des préjudices considérables. Ainsi, par exemple, on fauche son pré quinze jours ou trois
semaines trop tard et au lieu d’un
foin savoureux que le bétail mangerait et jusqu’au dernier brin, on
rentre quelque chose (je grossier et
de dur dont une bonne partie sera
rejetée par la vache hors de la crèche pour servir de litière. La ménagère s’apercevra de l’énorme différence qu’il y a dans la quantité et
la qualité du lait, suivant la qualité
des fourrages.
L’idée me vient en ce moment que
ce foin grossier qui répugne au bétail
qui ne s’en nourrit que lorsqu’il n’en
a pas d’autre est comparable aux prédications de certains docteurs (j’ai
eu l’occasion d’en entendre deux ou
trois) qui choisissent volontiers tout
ce qu’il y a de plus sévère et de plus
effrayant dans la parole de Dieu pour
faire trembler leurs auditeurs : la
colère de Dieu, l’ange exterminateur,
les serpents brûlants, l’enfer, l’étang
ardent de feu et de soufre — comme
si les menaces pouvaient convertir
un pécheur et la colère de l’homme
accomplir la justice de Dieu.
C’est ordinairement par mollesse
et par négligence que l’on renvoie
d’une manière très-préjudiciable les
travaux de la campagne, les semailles
aussi bien que la moisson et les
autres récoltes; quelquefois c’est aussi
Ear une économie très-mal entendue.
es ouvriers coûtent cher, dit-on, il
est difficile d’en avoir au moment
où on en aurait le plus besoin; il
faut les nourrir, surtout les désal
térer, car ils ont continuellement
soif, puis les payer, presque deux
fois plus cher qu’autretois. Alors on
s’arrange pour faire soi-même tout
son travail, tant bien que mal, et
3uand on peut. J’en sais quelque chose
e ce que coûtent maintenant les
journées d’ouvrier, et aussi nous ne
les appelons à notre aide que lorsque
nous ne pouvons décidément plus
suffire mes fils et moi. Mais alors,
si nous voulions épargner ces quinze
ou vingt francs qu’ils nous coûteront,
c’est probablement une somme double
et triple que nous perdrions. Je connais un homme, habitant d’une commune voisine ( même j’en connais
cinq ou six qui sont dans le même
cas) qui possède une fort belle vigne
ayant produit autrefois de 20 à 30
hectolitres de vin. C’est la dernière
à être taillée, attachée, émondée et
souffrée, aussi ne dohne-t-elle plus
que 2 à 3 hectolitres de mauvais
vin. C’est, si je sais compter, une
perte belle et bonne de 5 à 700
francs que vaut au propriétaire de
la vigne sa négligence à la travailler.
Je pourrais en dire autant d’à
peu-prés tout que l’on sème, ou que
l’on plante; aussi mon conseil d’aujouril’hui a mes collègues en agriculture est : Ne renvoyez pas d’un seul jour
le travail que vous pouvez faire, et
lorsqu’il y en a plusieurs qui arrivent
à la fois, choisissez toujours le plus
important, c’est-à-dire, celui dont le
renvoi vous ferait courir le plus de
risques.
Jacques.
s. Rermain, le S.S jiiillat 1881.
Monsieur le Diréctéur,
,I’ai lu avec un vif intérêt, dans le
N. 28 du Témoin, la proposition du
Docteur Rostan touchant la fondation
d’une Société Vaudoise de recherches
historiques. Quoique je ne sois pas
compétent en pareille matière, j’avoue
qu’en suivant avec attention la discussion qui s’est engagée dans les
colonnes du Témoin sur nos origines,
j'ai senti se réveiller en moi l’intérêt
6
...249---
pour lös qpesllons d’histoire vaudoise; T— intérêt qui sommeille dnns le
cœur d’irn grand nombre de Vaudois.
Vqilâ, pourquoi je fais des vœux
pour que la proposition du Docteur
Hostan soit prise en sérieuse cons>
dération.
Il est vrai qu’il y a déjà eu pas mal
desrecherches suy l’histoire Vaudoise,
poursuivies dans tous les pays d’Europe par des hommes dont fa persévérance est digne de tout éloge; il
reste cependant matière à de nouvelles recherches sur plusieurs points ,
et que, société me paraît présenter
bien des avantages que ne peuvent
posséder au même dégré les individus,
rnême tes plus capaljles.
Une société est mieux placée pour
sa procurer les fonds nécessaires; car
il est évident qu’il faudra de l’argent
SQur se procurer au moins une copie
e tons les manuscrits et documenls
vaudois dispersés dans les bibliolhèqnés étrangères, pomme aussi pour
lormer une collection complète de
tous les ouvrages qui traitent d’histoire Vandoise, etc. etc.
Une société a l’avantage de réunir
en un faisceau des aptitudes fort
diverses et de faire, par ce moyen,
marcher de front des études linguistiques archéologiques, historiques,.
etc. ce qui n’est que rarement cfonné
à un individu isolé.
En outre une Société Vaudoise,
avec la parfaite connaissance qü’elle
peut avoir des lieux, des diaclectes,
des traditions orales, des mœurs et
coulûmes, me paraît admirablement
placée pour ontenir les meilleurs
résultats.
Ces résultats, îi mon sens, ne seraient pas d’un ordre purement scientifique. Il est impossible qu’une connaissance ]çlu8 complète de la docirine
et de la vie ,de notre Eglise dans les
temps passés, n’aît pas ùpe influence
religiéuk bienfaisante sur l’Eglise dé
nos jours.
Je sqis persuadé que bon nombre
de Vaudois s’empresseront de donner
leur adhésion à la société à fonder;
et quand même elfe devrait commencer très-humblenient, ce ne serait
point encore qne raison pour en
abandonner le projet.
Agréez etc.
H. Bosio fasteur.
iîottïcllcD
Suisse. — La semaine des fêtes religieuses , qui a eu lieu à Bâle à
partir du 27 juin, a laissé à tous
ceux qui ont pu y prendre part les
impressions les plus édifiantes. Les
assemblées de la Société des Missions
ont été particulièrement animées,
M, l’inspecleur Schott y a parlé aveo
feu de son récent voyage aux Indes,
déclarant que, s’il avait eu dix aps
de moins, il serait resté là-bas pour
y travailler directement a l’évangélisation des païen-s. Il a insisté sur la
nécessité de soulager, à l’avenir,' les
missionnaires des occupations matérielles. qui dévorent une partie de
leur temps,, et de confier aux aid.es
indigènes la direction des écoles primaires et même secondaires,., Dix-sepl.
orateurs de diverses rtàtiohalités s,e
sont fait entendre à la conférence
générale du jeudi, où la Suiss,e ro.mande a été rèprésentée par MM. Nagel
(de Neuchâtel), et Barde (de Genève).
M,, Augsbourger (de Cully) a parlé le
lundi suivant à la conférence spéciale.
Le jeucli après midi, 8 candidats missionàirés ont été consacrés dans i.a^
calhédrale; 2 d’entre eux vont partir
pour rAfrique, 2 pour les Indes,
2 pour la Chine, 1 pour la Russie
et ^ pour l’Amérique. Malheureusement, de douloureuses nouvélles ont
jeté un voile do deuil sur la fin de
ces belles fêtes. Au moment où monsieur Preiswerk-Linder venait de tes
clore par une prière d’actions de
grâces, on apprehait la mort du fll.s
et de la fille de ce digne pasteur Mlois, M. Ernest Preiswerk, et mâdame Alphonse Schmidt, tous deux
missionaifes à la Côte-d’Oi'; et de deux
autres ouvriers de la Société, messieurs dçhsner, d’Abokobi et Rornbefger, de la Côte des Esclaves. —,
Pleurez avec ceuiv qui pletirenlf
7
.243^
diro Ut que fflauAoiee
La chronique vaiidoise nous vient
celte fois d’Amérique et nous apporte
des nouvelles des qiielques familles
d’Angrogne et de Framol qui ont
émigré ce printemps aux Etats-Unis.
Un chef de famille, Pierre Bonnet
des Bounelons, est mort peu après
son arrivée et la colonie vaudoise
s’est chargée de construire une maison
£our sa veuve. Les autres son étalîs; presque tous ont acheté des
terres et l’un d’eux écrit qu’il a déjà
récolté le blé semé par d’autres dans
le fond qu’il vient d’acquérir.
Nos amis 'les émigrés expriment
tous leur reconnaissance pour le bon
accueil reai des vaudois qü’ils ont
été si heureux de trouver sur le sol
américain , et notamment pour l’hospitalité reçue chez-monsieur le pasteur Salomon.
Voici les_remarques faites dans une
lettre parlieulière par un émigré sur
l’état .religieux de la colonie vaudoise
du Missouri ;
... « Les gens sont très-aimables
et très bons.
Point de jeux , pas d’auberges ,
pas de Syndics qui permettent les bals
publics, vous n’entendfiz pas une mauvaise parole, les jeunes gens, garçons
et filles, ne font aucun mauvais train ;
il y a une parfaite tranquillité. Le
dimanche est observé; pas de commerce, on ne vend rien, ou n’achète
rien. Il y a le culte du malin, l’école
du dimanche après midi; enfin tout
est bien organisé et les bancs de
l’Eglise sont bien garnis d’adorateurs
du vrai Dieu ».
Bien d’étonnant alors que Dieu bénisse cette colonie et la fasse prospérer, car la justice élève les nations
et la fidélité au Seigneur est la plus
sûre garantie du bien-être.
Italie.. — La nouvelle par laquelle
nous ouvrons aujourd’hui notre chronique, sera apprise avec plaisir, nous
en sommes certains, par le très-grand
nombre, si ce n’est par la totalité de
nos lecteurs. Le poste à'agmt général
pour Fllàiie, de la Société biblique
hriiamiique et étrangère, étant devenu
vacant, par la mort du regretté monsieur Bruce, qui l’occupait depuis un
grand nombre d’années, le Comité
de cette vaste société, dans sa séance
du 18 courant, à laquelle étaient intervenus plusieurs de ses membres
les plus marquants (en tout une cinquanitaine de personnes, tous avéc
voix délibérative), a appelé à l’occuper notre frère et ami, M. le ministre
Auguste Meitle.
Cet appel, d’autant plus bonorabje
pour celui à qui il a été adressé,
qu’il ne l’avait point recherché, et
3u’il lui a été adressé à ¥ unanimité
es membres présents, nous apparaît
encore, comme un témoignage auquel
nous ne poiivon.s qu’être trèissensibies,
du bienveillant intérêt, qu’en Anglcr
terre des chrétiens éminents de toute
dénomination religieuse, continuent
de porter à l’Ëglise Vaudoise, qui sen^
lira, nous l’espérons, le devoir qui
lui est imposé de s’en montrer toujours plus digne.
— Des huits étudiants de notre collège de Torre-PelUce, qui se sont présentés pour subir l’examen delicenoe
gymnasiale, dans un Collège de l’Elat,
trois à Pignerol, quatre à Turin et un
à Chieri; qucfire sont sortis victorieux
de l’épreuve, ceux qui ont subi leurs
examens à Turin (Ed. et Alb. Coslàbel
de Si. Jpan, Et. Richard et Phil. Grill
de Prali) ; les quatre autres ont chacun, qui un, qui deux examens à refaire en automne, des examens de
latin surtout, mais tout fait espérer
pour eux une heureuse réussite finale.
Un fait que nous nous faisons un
plajsir, en même temps qu’un devoir
de constater, c’est que partout où
ces jeunes gens se sont présentés, ils
ont été les objets de T accueil le plus
bienveillant, soit de la part des professeurs, soit de celle dés élèves.
Pensées.
Ne pas sentir le péché m^est nullement la preuve d’un état exempt
de péché; ne pas sentii'ile péché est
8
une preuve de mort spirituelle; comme c’est une preuve de vie spirituelle
que de le sentir vivement.
Hélas! mon ârne, quel tort tu te
fais en ne vivant pas davantage par
la foi au Fils de Dieu! Examine-toi
bien, et tu verras que tous tes mornents de sécheresse, tes mauvaises
dispositions, ta stérilité, sout dues à
ce que lu regardes trop à loi même
et pas assez a Christ.
Il serait bien à désirer que les
ministres de l’Evangile, ne se contentassent pas d’élever la voix contre
les désordres manifestes, tels que',
Tivrognerie, l’impiété, la profanation
du dimanche, l’impureté etc; mais
qu’ils appuyassent plus souvent auprès
de leurs auditeurs sur la nature diabolique des désordres spirituels; l’orgueil, l’envie, la malice, la haine, la
vengeance, la convoitise, le man
3ue de charité, et tant d’autres qui
écoulent de la même source infernale, et sous l’influence desquels,
des multitudes des gens vivent et
meurent sans que jamais personne
leur lasse connaître combien ces choses sont odieusement criminelles et
maudites.
De toutes les souillures spirituelles
la plus affreuse est peut-être celle
d’un ministre de Christ, rempli de
jalousie pour les dons et les services
de ses confrères, et dont la malice
va jusqu’à lui rendre odieuses les
louanges qu’on leur accorde en sa
présence.
11 n’est pas aussi exact que quelques-uns se l’imaginent, de dire que
la conviction de péché précède nécessairement la foi et la régénération.
La vérité est qu’il y a" simultanéité
dans leur origine, attendu que nul
ne peut être convaincu de péché,
sans un certain dégré de foi dans
le témoignage de l’Ecriture, et que
nul n’est convaincu de péché, ou n’a
la foi sans être né de nouveau. 11 y
a contradiction dans les termes a
parler d’un croyant irrégènéré. « Que
l’homme ne sépare donc point ce
que Dieu a joint ».
SOCIETE ËVA^GEUQIjË DE GËÎ\ÈYE
Ecole (le Ihéologie.
La faculté sans se rattacher à aucune
égtise particulière, a pour but de
former des pasteurs évangéliques.
Ancien Testament: Exégèse; Introduction spéciale: M. le professeur'
Cramer. — Hébreu: M. le professeur Tissot.
Nouveau Testament: Exégèse; Lecture cursive; Introduction spéciale;
Herméneutique: M. le prof. Barde.
Théologie historique : Histoire du
christianisme : M. le prof. Rufl'et.
Histoire des dogmes; M. le professeur Tissot.
Théologie systématique : Dogmatique; apologétique: M. le professeur Thomas. — Polémique: M. le
prof. Tissot.
Théologie pratique: le Ministère :
M. le prof. Tissot. — Etudes homiléliques: M. le prof. Cramer. —
Exercices catéchétiques: M. le professeur Barde.
Entretiens .THÉOLOGIQUES.
l.’Efiilc prê[)îiral(iire
est divisée en 3 degrés, d’une année
chacun. Les élèves y reçoivent un enseignement biblique, littéraire, philologique (Latin, Grec, Hébreu, Alleniand facullalif), scientifique cl sont
placés sous une direction aifectueuse
et chrétienne.
Les cours s’ouvriront le 6 octobre.
S’adresser , pour le Programme, à
monsieur le pasteur Rimond (Oratoire
Genève) et, pour les admissions, au
Président du Département de théologie. (id)
EiiSESTlîOBBriT, Gérant. ctAdministrntenr
l’ignei'ol, IniR. Cliiantore et Mosearelli.