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21~^ë^tembre 1899
Année XXXIY. N. 38.
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L’EOHO
DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi.
Vous me serez témoins. Aot. 1,3. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI, 10.
Sommaire g
Notre synode — En Quoyras — Les Vandois
en Irlande — Congrès liistoriç[ne subalpin
— Chronique — Informations — Revue
Politique — Avis.
NOTRE SYNODE
Disons-le tout d’abord, il a été
bon, un excellent esprit ayant régné
du commcncemont à la fin. Quo dire
du projet de Constitution qui avance
^ pas lent? Un tout petit pas a été fait,
ihais si petit que nous pouvons le
dire insignifiant. Le fait est qu’ il
Existe un certain malaise à se prononcer sur des inconnues et à se
Weer à corps perdu dans un monde
nouveau qui pourrait vous réserver
des surprises désagréables. Los pa*^nisses, il est vrai, ont demandé quelfines modifications à 1’ ancienne constitution tendant à 1’ ensevelir, à prendre
place, et quoique un certain nombre se soient prononcées pour l’étude
du nouveau projet, nous nous demandons si une discussion purement acadéniiquo peut conduire à des résultats
pratiques. Il no’us semble que, puisque les paroisses devront dire le dernier
mot pour que le nouveau projet devienne loi, il serait bien naturel qu’un
préavis franc et explicite fût donné,
afin que les pasteurs et les députés
en toute conscience puissent appuyer
ou combattre selon la manière de
voir des intéressés eux memes. On
ferait alors de la bonne besogne. Les
Conférences de% districts sont voulues
par tout le monde : voilà un point de
gagné, maintenant voulons-nous un
Synode composé des délégués des Conférences ou un Synode modifié dans
la proportion de ses membres, mais
comme le Synode actuel? Voulonsnous la délégation directe des paroisses
au Synode ou préférons-nous celle
des Conférences ?
Sollicitons une réponse à cet égard
et alors seulement nous irons de l’avant.
Dans tous les cas il est évident qu’il
faut nous prononcer ; à quoi bon perdre
du temps? Si les paroisses préfèrent
so dessaisir de leur députation directe
au Synode ; si elles croient que l’œuvre
de la mission peut être laissée à elle
même, si on se croit mûr pour cela,
alors, encore une fois, allons de l’avant. Sinon nous retiendrons notre Synode en le faisant précéder des conféroncos de districts dans lesquelles
toutes les questions vitales seraient
étudiées, en le déchargeant d’un fatras
2
298 —
* de choses qui ne peuvent pas être
examinées à fond.
Enfin, à côté de la question du
Synode, voulons-nous laisser les administrations acnielles ou les modifier
en formant une table unique ou un
ministère avec un président? Yoilà
(III autre point sur lequel les consistoires et les paroisses devraient se
prononcer.Nous avons du temps devant
nous ; pourquoi ne pas y penser en
arrivant à une conclusion claire et
pratique ? Nous ne croyons pas que
la vie spirituelle dépende d’une Constitution, mais nous sommes d’avis
que tout ce qui peut améliorer T .organisation ecclésiastique peut influer
sur la vie spirituelle.
\ yt suivre )
C. A. Tron.
®ir
( Fi n ).
Mais « amis e pleuo, pi de trei
gùourn aneuio » dit-on chez nous; aussi,
au quatrième, disons-nous adieu au
zélé évangéliste de Pierregrosse, à sa
jeune et vaillante femme, à leurs
mignons enfants et aux autres personnes qui, pendant ce séjour, nous
ont témoigné leur intérêt chrétien
ou leur fraternelle sympathie.
Après deux ans de ministère dans
la plus haute paroisse de France, où
l’hiver est de huit mois, M. Cuche
va quitter ses fidèles en octobre pour
compléter ses études et demander
une consécration officielle pour l’œuvre à laquelle il s’est déjà consacré
tout entier; De ce pays, où ils se
sont attaché tant de cœurs, ils rapporteront aussi de beaux et curieux
souvenirs, des scènes de mœurs ou
des traditions historiques que la plume
alerte de Madame Guche a d^à commencé à faire revivre dans le Christimisme et l’Eglise Libre.
Les aimables instances çt la chaude
hospitalité de nos hôtes nous retiennent jusqu’à lo h., mais nous rachèterons chèrement cette faiblesse, car
nous avons devant nous une rude
journée. Il doit exister un sentier
qui, au lieu' de descendre dans la
vallée pour la remonter, se tient sur
les hauteurs des cols Vieux, de Ruine,
de Soustra, de Vallanta et des Traverse ttes et nous ramène au Pra par
le col de Sëillère. L’ignorance de la
route nous fera perdre du temps
mais la ligne qu’elle devrait tenir
est si directe qu’elle nous tente.
A la première maison de Pierregrosse, près de la cure, nous relisons cette inscription bien connue,
gravée sur le mur par un Vaudois,
sous le régime de la Révocation :
PECC VIV MERIT CRIM MORTE
ATOR ENS AVIT INE M
SALV MORI REPAR SARGu VITA
DAVID BLANC, lAQUES ET ISAAC CES
FILS FAIT CE 7® 7 1731
« Le pécheur en vivant a mérité
par son crime la mort. Le Sauveur
en mourant a rétabli par son sang
la vie ». ,
La famille Blanc de Pierregrosse
est tombée en quenouille, et ce sont
ses descendants Fine-Blanc, eux aussi
protestants, qui habitent la maison
aujourd’ hui. Mais hâtons-nous, traversons Fontgillarde et remontons la- '
longue vallée gazonneuse où descend '
presque sans la moindre chute l’Aigue Agnelle, Un plateau vert laisse
à peine deviner l’emplacement où fut ^
le hameau de Costeroux, détruit par une avalanche. j
Ce n’ est qu’ un peu avant midi "
que nous dépassons le Refuge du '
col Agnel ; tournant alors à gau- ■
che nous gravissons le col Vieux
(2738 m.) et nous trouvons au pied de •
l’Aiguillette (3302 m.), qui nous sépare des sources de la Varaita, et
au haut du riant vallon où s’ étendent, comme de sombres miroirs, les
lacs de l’Echassier et de Foundal.
Vis-à-vis, l’horizon est borné par
l’arête déchirée de l’inaccessible TaiP
3
29Ô
lante, qui projette dans la vallée ses
pentes d’ardoises où les chamois
même ne sauraient s’ aventurer. La
descente du vallon nous amènerait
peu en amont de la Chalpe mais,
suivant notre programme, nous tenons la droite. Nous montons jusqu’à
une entaille de cette crête vertigineuse, d’où nous voyons s’étendre à
nos pieds un abîme de plusieurs centaines de mètres. Il faut descendre
à une autre brèche d’où nous nous
dévalons par un mauvais couloir, qui
rappelle celui du col Boucïe. Mais ce
n’est pas tout; l’heure avancée nous
empêche de tenter le passage tout làhaut ; la descente pour gagner le Guil
est plus longue encore et guère
plus aisée. Nous nous tenons donc à
mi-hauteur, alternant crêtes rocheuses
et couloirs toujours moins praticables
jusqu’à ce que, à 300 m. au dessus
du Guil, il ne nous reste plus d’autre
alternative qu’ un immense détour
dans la vallée ou un couloir presque
à pic taillé dans un grès rougeâtre.
Nous le descendons avec précaution ;
à un certain moment, Tin voyageur
qui aurait remonté la droite du Guil
aurait pu voir un père de famille,
debout dans une cascade, tâtant des
pieds et des mains pour trouver un
minuscule point d’appui.
Nous atteignons cependant le bas
de la paroi, grâce à Celui «qui garde
tous nos os », passons à gué le Guil
et sans perdre de temps, car le soleil va se coucher, nous remontons
le sentier des Traversettes jusqu’ à
la bergerie du Grand Vallon (2372).
Puis nous attaquons vaillamment la
raide pente de la frontière, sans accorder autre qu’un regard distrait au
glorieux massif du Vi.so qui se dresse
devant nous, et à 6 h. nous sommes
au col de Seillère (2860 m.).
La descente nous préoccupe car la
glace est mal dissimulée sous la neige,
mais bientôt nous sommes de nout’eau parmi les roches et les couloirs,
sans être bien sûrs d’avoir gagné au
change, îious contournons le lac Long
(2332 m.) qui, vu au crépuscule, semble
cacher le souvenir de mainte catastrophe dans ses eaux profondes et
tranquilles. Aux abords du lac Malconseil (2112 m.), la nuit nous surprend et nous pourrions désormais
compter les pierres qui agrémentent
toute la route du long vallon de la
Ferrière, car il n’y en a pas une,
semble-t-il, qui ne tienne à se placer
sur notre passage. Ah ! si Bobi tenait
à émuler telle commune perdue de
la Suisse, ou du Queyras, ou si seulement le cultivateur cessait de croire
que la route est faite tout exprès
pour y jeter les cailloux qu’il trouve
sur ses terres !
A minuit nous sommes au Villar,
à 1,15 à la Tour où cesse enfin cette,
journée rude, et cependant agréable.
Rmidarin.
Duliliu, 22 Août 18Ü9.
Voilà un titre bien promettant.
Cacherait-il par hasard quelque nouveau projet de colonisation ? Ou bien
l’auteur de cet article voudrait-il tout
simplement nous faire part de sc.s
impressions sur la « verte Irlande » ?
Rien de tout cela, mes amis. Vous
savez mieux que moi que les Irlandais
émigrent en masse en Amérique ;
or quand un Irlandais déserte son
pays, cela veut dire que la misère
l’y pousse. De plus les Vaudois sont
trop bien représentés en Irlande, non
par des hommes, non par des colonies comme en Amérique, mais
par quelque chose de tout aussi important au point de vue religieux
et historique puisqu’ une page très
intéressante de l’histoire de notre
peuple et de l’Eglise chrétienne en
général s’ajoute aux glorieux monuments déjà existants; Je veux parler
des Mamiscrits vaudois du Collège delà Trinité à Dublin.
Quel triste sort que celui de nos
anciens livres! I.es voilà éparpillés
4
30CI
daus plus de dix bibliothèques en
France, en Allemagne, en Suisse, en
Angleterre, partout où 1’ orage de la
persécution en a emporté quelques
feuillets: dans le sanctuaire des Alpes
où nombre d’entre eux ont été écrits,
rien n’ est resté sinon la même foi
qui les anime et qui s’est transmise
aux descendants des vieux barbes.
Après celle de Cambridge, Dublin
a la bibliothèque la plus riche en
manuscrits vaudois. On sait que l’idée
première de rassembler ces anciens
documents remonte à un Irlandais,
r archevêque protestant Ussher. Imimême acheta au prix de 22 livres
sterling les volumes maintenant déposés à Trinity College et ce fut lui
qui encouragea fortement Sir Samuel
Morland, l’envoyé extraordinaire de
Cromwell auprès du duc de Savoie
en faveur de nos pères, à n’épargner
ni temps ni argent pour se procurer
des œuvres aussi importantes que
celles des anciens pasteurs vaudois.
Jusqu’en 1893 on ne connaissait
que neuf volumes de mss. vaudois à
Dublin : plusieurs savants, Herzog,
Gilly, Todd, Montet, etc., les avaient
soigneusement examinés et en partie
transcrits ; particulièrement la version
vaudoise du Nouveau Testament, la
Nobla Leyezon, le Novel Confort etc.,
et enfin des actes de procès contre
les Vaudois de Freissinière et Val
Louise. Ayant eu l’avantage de les
examiner de près je n’ai rien trouvé
qui n’ eût été signalé auparavant
si l’on en excepte peut-être quelques
lignes que je vois avoir échappé à
l’investigation des critiques.
Le volume classé C. 3- 18 contient
la correspondance des deux barbes
vaudois Georges Maurel et Pierre
Masson avec les réformateurs Oecolampade et Bucer ; à la fin du
volume, entre les lignes d’une table
des matières, une autre main a écrit
ces paroles qu’on lit avec difficulté;
11.,, del libro de miser GiUo de GiUo
ministro... miser Franc’^ Lon^o(9){i)
(1) Ou plutôt Lorenzo ?
(Note de la Eéd.)
ministro de la Valuta Sanmartino,
En 1893 le bibliothécaire de Trinity College, Abbott, découvrit un
dixième volume d’écrits vaudois. Il
parla de sa découverte dans une
revue de Dublin, mais on n’ en sut
rien chez nous, du moins à notre
connaissance. Les documents qu’ il
contient méritent pourtant qu’on s’en
occupe. Nous serons aussi bref que
possible. Le volume est classé A. 6. 2
et mesure à peu près cm. 10 X 7*
avec 40g feuillets (papier) outre un
calendrier. Il contient ;
Un traité sur les « Sept péchés » tout à fait systématique et
complet, différent de ceux sur le
même sujet existant à Cambridge
et Dublin.
2^, fol. 24*'*'®. Un traité sur le
péché de la « langue » tout à fait
identique aux autres connus sur le
même sujet. Il ne perdrait rien de
son efficacité si on le lisait encore
aux Vallées !
3O, fol. 42. De la Taverna. C’est
le même traité contenu dans un autre
volume et reproduit littéralemeut par
riiistorien Perrin. Nous ne pouvons
résister à la tentation de citer les
premières lignes que tout Vaudois
comprendra facilement excepté ceux
qui ne veulent pas, c’est à dire les
ivrognes : La taverna es fontana de
pecca e scola d’I diavol. Cant lo glot
(gourmand ) vai a la taverna el hi vay
dreijt e cant sen torna, savent non se
po sostenir.
4“ fol. 42 Del hal. C’ est lé
même traité transcrit par Perrin,
différent des textes de Cambridge
et Dublin. Une des premières lignes
dit ; Tanti pas cant V ome fag al hal
tanti saut vay en enfern.
50 fol. 49. Ici commence une
série de sermons sur les Epîtres et
les Evangiles pour toute l’année
avec un grand nombre de divisions
et subdivisions.
6® fol. 351. V’genas (Vierges)
tel est le titre d’un sermon d'une
grande beauté et d’une profondeur
spirituelle peu commune sur les dix
5
— 801
vierges ou le devoir de veiller. Trois
périls menacent les fidèles ! 1’ un est
causé par la niaxima negligencia de
l’Eglise, l’autre par ceux qui sont
du parti de 1’ Antéchrist et le troisième qui font les oeuvres du monde.
Il faut donc veiller. Le Seigneur
nous ordonne d’allumer nos lampes ;
c’ est parce que la nuit approche.
Jésus vient et son salaire avec lui.
Quelle est cette lampe qui nous éclaire
et nous permet d’aller à Sa rencontre ?
C’ est la vraie foi qui produit la
vraie espérance par la charité. Elle
a été corrompue, hélas ! par le diable
pour son fils l’Antéchrist et ceux
qui suivent la 'gleysa de îi 7n alignant,
de ceux qui obscurcissent le jour et
la nuit de fausses doctrines et de
cérémonies superstitieuses : qui aneblissou la dio e la 7ioyt de falsas doctrinas, de cérémonias soherticiossas etc.
Soyons prêts,, car le Seigneur jugera.
Doñea velha...
7® fol. 365*"'' Quai cosa sia A?itichrlst. C’ est à notre avis le document
le plus important du volume, soit à
cause de la doctrine qu’ il contient
soit parce qu’ il confirme les histoires
de Perrin et do Morland. C’ est aussi
le seul texte que nous possédions
outre les transcriptions de Perrin et
Morland qu’ on soupçonnait d’être
inexactes. Ayant soigneusement comparé le Mss. avec le texte de Perrin,
j ’ ai remarqué que ce dernier est
tout à fait complet sauf une lacune
d’une demi page. Ce traité possède
une unité bien établie et n’est pas
simplement un assemblage de divers
morceaux cousus ensemble comme
quelques auteurs voudraient le croire.
8*, fol. 378. Sermons de la fena
Canima, etc.
9®, fol. 384. Sermon sur Matthieu V intitulé heneuranezas (béatitudes). Ce qui a trait aux pauvres en
esprit est digne de remarque, car
nous y voyons clairement reproduites
les idées des Pauvres de Lyon. Celui
qui est riche en biens temporels ne
peut être riche en Dieu. On ne peut
avoir en même temps les consolations
de Dieu et celles du monde. Ainsi
Enoc s’en alla avec Dieu et on ne
le vit plus : donc il n’ était pas retenu par l’amour des richesses. Noé
qui donna tout son bien pour construire l’arche fut sauvé avec sa famille. Abraham aurait offert toutes
ses richesses à Dieu, même son fils
unique. Job dépensait tous ses biens
ou pelegrins et paures I.a pauvreté
volontaire a le royaume des deux, etc.
lo'^, fol. 394. Traité de V usure:
est à proprement parler un sermon
sur le mauvais riche et Lazare. Ici
encore la pauvreté est indiquée comme
la vraie voie qui conduit au ciel.
Toute personne un peu au fait de
notre littérature religieuse vaudoise
avant la Réformation comprendra
l’importance de la découverte d’ un
tel manuscrit. Nous observons;
1. Ce volume est exactement
celui qui est décrit par Perrin, p. 57
de son histoire : « Idem un livre
intitulé VAntéchrist lequel commence
ainsi: quai cosa sia l’Antichrist m
date de l’an mil cent et vingt. En ce
même volume sont contenus plusieurs
sermons des Barbes Vaudois. Et un
traité des péchés et des remèdes
pour résister au péché, etc. ».
2. Les traités du Bal et de l’Antichrist, qu’on accusait Perrin et Morland d’avoir transcrit d’une manière
inexacte, capricieuse et déshonnête,
sont ainsi retrouvés et rendent pleine
justice à r honnêteté de nos deux
historiens.
3. La fameuse date dei 120 que
tous les critiques rejetaient comme
une impudente invention des historiens vaudois est tout à fait authentique. On ne peut s’y méprendre.
Mais nous remarquons que, par la
place qu’il occupe dans un calendrier
pascal au commencement du volume
et pour nombre d’autres raisons dans
lesquelles je ne puis entrer, cette date
n’ a aucun rapport avec l’âge du
manuscrit ni avec les traités qui y
sont contenus. Perrin a fait une
bévue que les historiens vaudois ont
répétée sans avoir vu le manuscrit
6
— 302 —
en question. On pourrait tirer d’autres
conclusions encore. Je m’arrête ici
d’autant plus que ma lettre a une
longueur respectable. Notre ancienne
littérature religieuse possède des trésors qui pourraient être encore en
édification aiix âmes si une main
pietosa les tirait de l’oubli dans lequel
ils nous semblent maintenant ensevelis
.Albert Clot.
il longFGS historique subalpin
Ce congrès s’est réuni à Pignerol
du 14 au 18 c. On y a entendu de
doctes relations sur maint sujet intéreissant l’histoire de nos Vallées,
sur l’origine des communes de Pignerol et de l’arrondissement, origine
qui serait due, d’après les dernières
recherches, non point à l’élément
populaire mais à une oligarchie ou
coterie de peu de propriétaires qui,
presque partout, se répartirent les
villages et les campagnes et en devinrent les seigneurs.
Une large part dans les publications qui ont vu le jour à cette
occasion, est faite aux seigneurs de
la vallée de S. Martin.
D’ autres sujets, qui furent traités
mais non épuisés, regardaient la conservation des monuments et documents, la publication des Statuts et
autres documents de l’arrondissement
pour laquelle on compte sur les contributions des communes, surtout du
Val Luserne.
Samedi, les membres du Congrès
visitèrent Cavour. Dimanche m. ils
arrivaient à la Tour où le bureau
de la Société d'histoire vaudoise, les
Autorités et quelques amis leur firent
visiter les monuments.
La plupart voulurent se rendre au
Chabas, au tombeau du baron Leutrum, le fameux défenseur de Coni.
Un des congressistes était M. De Botazzi, maître d’italien à Stuttgart et
auteur d’un ouvrage sur les Italiens
en Allemagne, dans lequel il mentionne avec affection les Vaudois du
Wurtemberg, qu’il a visités. M. De
Botazzi a connu à Stuttgart la famille de Leutrum, grâce à laquelle
il a pu recueillir des documents
nombreux et palpitants d’intérêt
sur ce héros si populaire dans tout le
Piémont. Il rappelle trois Leutrum
qui ont combattu sous la bannière
de Savoie, deux desquels ont été
confondus jusqu’ici par les historiens.
Dans cette nouvelle publication,
qui est sous presse, l’auteur insèrei'a
des portraits du temps, des blasons,
la maison des Leutrum à Pforzheim
( Bade ), (où SC trouve aussi une
colonie vaudoisc), et de nombreux
documents. L’ un de ceux-ci raconte
les derniers instants du Baron et
comment, lorsque le roi lui offrit le
Collier de l’Annonciade s’il abjurait
la foi évangélique, le moribond répondit fermement qu’ il voulait mourir
dans la foi dans laquelle il était né.
L’ évêque de Mondovi, qui revint à
la charge, reçut une réponse identique.
Lundi, le Congrès visita les monuments anciens de Pignerol, puis la
dernière séance eut lieu dans la salle
du Conseil que le Municipe avait
mise à sa disposition. Enfin le syndic,
chev. Midana, tint à clore ces réunions
par un somptueux banquet auquel
il avait invité 65 convives et où,
comme dans tous les autres moments
de cette fête des études historiques,
les représentants de nos vallées furent l’objet des attentions et du
bienveillant intérêt des représentants
de tout le Piémont, réunis à Pignerol.
Mentionnons, parmi les personnages
qui honorèrent le Congrès par leur
présence ou y déployèrent une activité spéciale, MM. les barons Manno
et Carutti, le comm. abbé Adriani,
président, l’infatigable et intarissable
prof. Gabotto, le chev. Baudi di
Vesme, le prof. Patrucco qui s’ applique spécialement à l’étude du
bassin du Cluson et de la Germanasque.
Le prochain Congrès se tiendra,
■h-A
■ë
m
7
— 303 —
en 1900, à Ivréc qui se prépare à
célébrer le deuxième millénaire de
sa fondation lorsque, en l’an 100
av. J. C., sous le 6e consulat de C.
Marins, une colonie romaine fut placée
à Eporedia pour garder le débouché
de la vallée de la Doire qu' habitaient
les Salasses remua'nts.
diîSiO]^iôiiï<
Villav Pélis. — Dimanche 10 septembre M. Louis Rostan, pasteur à
Catane, après avoir prêché au temple
annonça qu’il présiderait une réunion
à 3 h. de l’après midi, sous les châtaigniers séculaires du Cassarot. Un
nombreux public y intervint et fut
vivement intéressé des nouvelles que
M. Rostan leur donna sur 1’ évangélisation en Sicile. La collecte qui
suivit ce service produisit la somme
de fr. 15,15 qui lui furent consignés
pour un besoin spécial de son église.
—' Nous apprenons, à la dernière
heure, qu’une belle fête a réuni hier
de nombreux amis et élèves de M.
Ricca, à l’occasion de son transfert
au Pomaret.
Angleterre.
L’Alliance évangélique anglaise
tiendra sa conférence annuelle à
Bristol, du 31 octobre au 2 novembre.
M. le comm. M. Prochet y a été
invité.
Le 1 octobre aurn lieu une aeaaion d’exainena
pour les instituteurs munis de la patente
inférieure.
— La Commission centrale pour les dérivations d'eau a examiné la demande pour
amener à Turin l’oau du Clusoii, et elle s’est
réservé de recueillir de nouvellea données
avant de se pronouoev.
Revue Politique
Lu politique intérieure continue à chômer,
et c’est à peine si (jueKines journaux à court
de nouvellea brodent encore sur l’éteruel sujet
des élections g-ènérales... qui 11’auront pas
lieu. Les ministres ont du reste fort à faire
pour représenter le. Gouvernement aux différentes fêtes patriotiques et aux inaugurations
qui se suivent et se ressemblent nécessairement un peu. Après le.s fêtes de Turin, viennent celles pour T inauguration de la nouvelle
exposition de Còme, l’inauguration à Ceva
du monument à Joseph Galliano, le héros de
Haballé. A noter aussi la récente inauguration du grand pont .sur le l’o, entre Cresceutiiio
et Verrua-Savoia avec l’intervention de plusieurs députés et du ministre Boselli qui
y prononça nu brillant discours.
La sentence de Rennes a stupéfié le monde
entier et rempli d'indignation tous les amis
de la justice. Des démonstrations p'o Dreyfus
ont été organisées nn peu partout et des
protestations collectives sont parties de plusieurs villes (le la vieille Europe et de la
lointaine Amérii]ue. On a même craint un
movnont pour 1’ exposition de Paris de lüOO,
vu qn’ en Angleterre , en Allemagne, en
Autriche, aux'Etats-Unis, les industriels voulaient à tout prix retirer leurs produits et
leur adhésion, la France 11’ offrant pas une
giirautie suffisante de sécurité et d’impartialité. Les esprits d’abord surexcités se sont
maintenant un pen calmés et ou espère que
la grande exposition de Paris n' aura pas à
subir les eonséqueniîe.s du chauvinisme des
militaristes fraiig.'ii.s. On affirme, d’un autre
côté, qu’ une demande formelle de_ grâce pour
Dreyfus va être soumise nu président de la
République, et qiv elle serait appuyée de tout
le ministère, voire même du conseil de guerre
de Rennes qui .éprouve le besoin de mettre
sa conscience à l'aise.
Lundi 18 c. a commencé le procès pour la
conspiration contre la République, devant le
Kénat constitué eu Haute Cour de Justice.^ Le
dossier volumineux du juge instructeur contient
des documents concernant ic parti royaliste
et les Ijigues antisémite et des Patriotes. Plus
de doute qu’il y eût un accord entre les
deux ligue.? et le duc d’Orléans qui a offert
300 mille fr. pour le coup d’état. Le bruit
court que le duc se trouverait avec Guérin,
prisonnier volontaire au fort Chabrol. Cela
expliquerait bien des choses et nous comprendrions mieux pourquoi le Gouvernement
n’a pas osé mettre la main, sur les quarante
comédiens.
Le Transvaal a répondu évasivement à
l’ultimatum de la. Grande Bretagne, en déclarant cependant qu’il souniettruit volontiers
la question à. uu arbitrage. Reste à savoir si
Chamberlain sera du même avis, Mac Kinley
qui aurait les sympathies de la république
Sud Africaine vient de déclarer qu’il ne lui
convient pas d’offrir ses .services de médiateur
entre l’AngloterrB et le Tran-svaal. Il s'ensuit
donc que la situation aurait encore empiré,
et que la guerre ne sera évitée qu’au prix de
la smim-ission du Transvaal. j. c.
8
304 —
PENSEE
La vie est faite pour être montée
et non pour être descendue.
Adolphe Léhe.
È vacante in questo Comune il
posto di Maestra della .Scuola mista
situata nella frazione di Costabella.
Stipendio L. 700 senza alloggio,
pagabile a senso di legge.
Tempo per presentare le domande
documentate a tutto il 4 ottobre p. v.
Quota della nomina; un anno.
Pramollo, 17 settembre 1899.
Il Sindaco
E. Bounous.
LEGGETE
ogni mattina la GAZZETTA DEL POPOLO
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d'Europa.
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francesi, la Gazzetta dìi Popolo si è assicurato un
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informata e sin servizio epistolare completo a complemento dei numerosi dispacci particolari che giornalmente riceve dalla capitale francese- Inoltre
diamo ai lettori la buona notizia che, terminati i
romanzi in corso del Salvatore Farina e del De
Gastyne, la Gazzetta del Popolo pubblicherà un iuteressantissimo romanzo del noto autore Giorgio
Alaldagne, che porta per titolo L’ATTENTATO,
ricco di situazioni emozionanti e cou nn meraviglioso intreccio.
Coloro che prenderanno l'abbonamento diretta
. - ------------ provmcio
piemontesi, la Cronaca Agricola, le Estrazioni
Finanziarle e la Gazzetta del Popolo della Domenica (letterarìa-illnstrata'i. L’abbonamento per le
ouattro pubblicazioni riunite costa L. l,fiO al mese.
L.4,80pertre mesi, L. 9,SO per sei mesi, L. 19,20
per un anno.
Agli abbonati che ne faranno richiesta sarà spedita in dono la raccolta dei numeri speciali pubbli
catisi per il Cinquantenario dello Statuto, compresi
il Canzoniere Patriottico, il numero speciale dedicato
al ne Galantuomo e la Storia Statistica dei Collegi
Piemontesi.
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(TORRE'PELLICE)
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(à 8 minutes de la Gare)
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source — Beau jardin ombragé —
Grand parc avec bosquet de sapins.
Arrangements pour familles.
Frix modérés Propl^ BLEYNAT
A la Pension des Etrangers (transportée de Place Cavour
à Coundré) il y a encore des chambres disponibles.
On deMnde
pour l’Asile Evangélique de Vallecrosia (Bordighera) :
I® Une maîtresse, degré supérieur.
2* Une bonne maîtresse de couture
et de repassage.
On cherche comme’ fermier,
connaissant parfaitement la culture
de la vigne, un homme reconnu par
sa probité.
S’ adresser à 1’ administration du
journal.
A louer
pour le I octobre trois chambres,
avec cave et jardin potager, à 5 min.
de la Tour,
J. Jat.t^a, géranladmiimtrateur.
La Tour — Imprimerie Besson,