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Année XV®*
PRIX irABüNNBMENÏ PAU AH
itKile . i . . L. 3
Tous iea paya d« rUnicm de
\joate . . . . ■» 6
Amérique du Sud . . » 9
On s’abonne ;
Au bureau d’Acl^nimBtration ;
Cheij MM. les Pasteurs;
Chez M. Ërnest Robert fPignorolj
et à la Librairie Cliiautore et
Masearelli )•
ij'abonaemeTit part du 1- Janvier
et se paie d'avance.
N. il.
15 Mars 1889
j Numéros séparés demandés avant
I le tirage 10 centimes ehaeun.
Annoficgg : 20 centimes par ligne
pour une seule fois, —15 oe»times de 3 à 5 fols et 10 oen
tîmes pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la UédAOtioii et
l'idiniiiistration à M. le Pasteur H. Bosio — Saint (fertnainChison fPinerolo^ Italie.
Tout changement d’adresse
payé 0)25 centimes.
3St
LE TEMOIN
ÉCHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
ijië xsrez témmnit. Aoths î , 8.
Suivant la vériië avte la charité. Ei*h. iv, 15.
A propus d’un vieux papier. - M. J. J.'
Mounier. — Une lettre d’H. Arnaud. — Missions. — Souscription. — Chronique vaudoise. — Revue politique.
A propos d’üh viëux papier
Il pru'oît que la formation q¡n le
renouvellement des mappes e1 des
cadastres a été, depuis longtemps,
une occasion jugée favorable pour
attenter aux droits de propriété
fies églises vaudoises. Kn'1763, on
l’a.vu;; ce furent, à Prarnol, deux
conseillers catholiques qui essayèrent de dépouiller les Vaudois
en faisant déclarer leurs biens eommuiiauiV. Nous ignorons si pareille
tentative a été faite ailleurs, h cette
époque. Ce que nous .savons, c'est
qu’elle s’est ^renouvelée, il y a 25
ans, dans nombre de communes,
à l’occasion de la nouvelle mesure
générale. Des syndics vaudois, abusant de leur autorité, ont voulu
imiter les Bisset et les Andrion du
siècle passé en faisant inscrire
A
comme communaux des biens qui
appartenaient notoirement et exclusivement aux Vaudois. Nous
pourrions citer telle localité où ce
qui était inscrit depuis plus de
cení ans sur la mappe et sur le
cadastre comme propriété,4,e,s fleligionnaires, a été cavalièrement
transféré à la commune.
Hàtons-nous de dire que de pareilles énormités ont é,té heureusement rares; peut-être même fautil ajouter que leurs auteurs ne se
rendaient pas bien compte de l’action qu'ils corn mettaient. Ce qui
n’est point rare, c’est de trouver
des propriétés de date plusrécente,
appartenant à telle ou telle église,
inscrites sur les cadastres sous
les désignations les plus diverses
et Iqs plus baroques.
S i’I ,est vrai, comme il semble,
qii’^n' arrive à donner aux nouveaux cadastres, qui sont mainteiiant eu formation ou soumis à
une révision, une valeur juridique
qu'ils ne possédaient pas jusqu'ici,
le moment serait vènu pour nos
fc
I î.
2
Sii.
églises de faire tout ce qui dépend
d’elles pour que leurs droits soient
clairement constatés.
Cela est nécessaire, non seulement au point de vue de la justice,
mais aussi dans l’intérêt de la paix
et afin d’écarter, autant que possible, tout ce qui pourrait fournir
matière à de futures contestations.
Patti chiari, amicizia lunga.
« ^
Pour atteindre ce but, il est
nécessaire que tous les Vaudois
qui ont fourni gratuitement du terrain pour les écoles-chapelles des
quartiers, passent des actes de
cession en bonne forme. G’estrgne
des leçons que nous donne notre
vieux papier.
Il est à désirer aussi que l'on
adopte dans les différentes églises
un peu d’uniformité, en sorte que
les propriétés vaudoises ne soient
pas tenues ici, par la Chiesa Ev.
Valdese di.., là, par la comunità dei
Religionarii, ailleurs par le Concistoro Valdese, et ailleurs sous une
autre forme encore.CommelaTable,
autorité refiréséntative et administrative, possède au nom de l'Eglise en général, il est naturel que
les Consistoires qui sont revêtus
dans les églises locales des méme.s
fonctions, possèdent au nom dés
paroisses qui les nomment.
Enfin, notre vieux papier nous
a fait penser aussi à la convenance
que ce soient dés laïques qui s’occupent de ce travail. En 1763, c’est
l’ancien Jean Plavan (qiie l'on voit
aussi comme député au Synode de
1762) qui soutient les droits dés
Religionnaires de Pramol. Le pas-'^
teur H. Sc. Rostan n’est pas obligé
d’intervenir dans le débat.
Serait-il impossible de trouver
aujourd'hui quelques personnes
assez intelligentes et dévouées pour
s’occuper de ces intérêts matériels
de leur église? Anciennement, n’àvions-nous pas les agent! de la
«Communauté religionnaire » pour
soutenir les droits de celle-ci?
Nous irions mêmes plUs loin, et
nous souhaiterions qu'à l’occasion
de la formation des nouveaux cadastres, une commisSiott de laïques
éclairés et dévoués fût chargée de
faire une enquête dans toutes les
paroisses et de prêter aux consistoires le concours de ses lumières,
de son expérience, et de son autorité, püur le féglemeht définitif
d’une foule de quëSllons souvehl
assez compliquées 1
H. B.
M. J. J. MOUNIER
ancien Paatenr
Président honoraire dn V. Gomllé Wallon
Le nom que nous venons d’ecrire,
a été porté par un homme qui, sans
avoir jamais visité nos Vallées, s’est
occupé de nos Eglises, avec un dévouement et un amour rares, pendant
près d’un demi-siècle. D’abord comme
membre sécrétaire, et ensuite comme
Président du V. Comité Wallon, de
1855 à 1884 Mr. le Pasteur J. J. Mouhier
n’a cessé de porter le plus vif intérêt
à la prospérité de toutes nos oeuvres
d’instruction, et usé de sa grande influence pour nous obtenir de généreux
subsides en faveur des établissements
de bienfaisance, et même des personnes que l’âge, les infirmités ou le
veuvage avaieut placées dans une condition difficile.
C’est le 6 courant, à 10 i|9 h. du
3
83
matin, après une crise courte et presque inattendue, que notre vénéré frère
a succombé, dans sa quatre-vingt-neuvième année, sauf erreur. Il avait
conservé l’usage de toutes ses facultés
jusqu’au bout, et, il y a quatre ans
seulement qu’il avait demandé d’être
exonéré de ses fonctions de Président
du Conaité. La veille même de son
agonie, Mr. le Pasteur Valès, Président
actuel du Comité Wallon, faisant visite
au vénérable vieillard, l’a trouvé dans
son cabinet de travail, lisant et annotant un in-folio, portant pour titre;
ttHistoire générale des Eglises Vaudoises», probablement celle de Léger.
Mr. Mou nier préparait un travail en
vue de notre Bicentenaire et, comme
nous l’écrit M. Valès, d nos Eglises lui
étaient si chères, qu’il a été avec elles
jusqu’à son dernier jour».
Nous souhaiterions ardemment que
ce qui a été l’objet et la préoccupation
des dernières heurqs de travail ne cet
infatigable ami, pût nous parvenir et
contribuer, ainsi, â l’édification des
Eglises qui ont tenu une place si large
dans son cœur.
1! y a huit mois â peine, celui qui
écrit ces lignes eut le grand privilège
de passer quelques heures dans celte
chambre haute (son cabinet) où Mr.
Mounier a consacré, pendant de si
longues années, une partie de ses
veilles au profil des communautés vaudoises, et il a pu s’assurer que personne ne connaissait mieux que lui,
bien qu’il ne les eût jamais vues, les
quinze Paroisses des Vallées, ainsi que
leurs deux-cents écoles, et la plupart
des' ouvriers qui y travaillent. Avec
quel intérêt ne s’informait-il pas de
■ tout ce qui remplissait son cœur, désirant d’être renseigné sur les nouvelles bâtisses, sur la marche des établissements, et sur l’état de santé des
doyens q\ii se trouvent parmi nous?
Au moment de me retirer, ayant exprimé la certitude que, si le revoir
n’aurail plus lieu sur celle terre nous
nous rencontrerions dans la maison
du Père, ce noble vieillard tout ému
et tremblant me serra dans ses bras,
en-rér/'ndani : oui, oui!
C’est nien l'un de nos plus constants
et dévoués amis qui vient de nous
être retiré. Les Vaudois si peu portés
de leur nature à donner des preuves
extérieures des sentiments qu’ils éprouvent, s’étaient cependant départis de
leur -l'éserve habituelle lorsque, il y
a six ans, la Table, au nom de l’Eglise, présenta à l’excellent M. Mounier
une coupe d’honneur, en témoignage
de la reconnaissance que nous lui
devions pour les précieux services qu’il
n’avait cessé de nous rendre. Ce fait
dit assez en quelle estime le nom de
Mr. Mounier était tenu au sein de
nos Vallées, et que sa mort sera vivement déplorée par tous ceux, et ils
sont nombreux, qui savent que nos
Eglises ont toujours compté sur lui
comme sur un père. Ce n’est pas seulement d’une manière officielle, et par
rinlermédiaire de la Table, que notre
regretté frère a répandu les. bjenfails,
mais il ,s’est aussi directement intéressé à plusieurs familles vaudoises
qui n’auront pas oublié ses bontés.
En outre, quel accueil n’ont pas trouvé
chez le digne pasteur d’Amsterdam,
les nombreuses générations de jeunes,
gens et de jeunes demoiselles qui, sans
cette maison hospitalière, auraient
trouvé bien plus sombres encore les
brumes du Nord ? Nous en avons entendu plus d’un qui, après vingt on
trente ans, parient encore avec une
reconnaissance émue de la cordialité
exquise de Mr. Mounier et de sa famille.
Mais nous connaissons trop peu le
bien fait par ce fidèle serviteur, pour
en parler convenablement. Et eussionsnous même les données nécessaires,
le temps nous manquerait jiour cela.
Le tribut sincère de juste reconnaissance que nous rendons, avec joie
et douleur à ta fois, à la mémoire du
Vénérable Président honoraire du Comité ne nous fait pas oublier que le
Seigneur nous a fait trouver dans
Mr. H. Valès son successeur comme
Président effectif, un ami, un frère
lequel, ainsi que ses honorables collègues, désire, comme il nous l’écrit
lui-même, d’être l’héritier de l’esprit
de Mr. Mounier et de son affection
pour les Vaudois. Les rapports que
4
.84
nous entretenons avec Mr. le Président
Valèsdepuis quatre ans, nous ontfourni
plus d’une preuve que ce désir est
déjà une réalité. Puissent la bénédiction et les consolations du Seigneur
être abondamment accordée.« à la famille qui pleure avec nous le départ
de son père. J, P. Pons.
Une lettre d’H, Arnaud
Nous croyons être agréables aux lepteurs du Témoin en reproduisant ici
une lettre du pasteur-colonnel des
Vaudois, adressée par lui, quatre ans
après la Rentrée, au docte théologien
genevois J. A. Turreltini descendant
de réfugiés italiens. Elle nous semble
confirmer ce que nous savions déjà
sur le caractère d’Arnaud et sur le
dévouement avec lequel lui et ses Vaudois épousèrent la cause du prince qui
les avait si cruellement persécutés, et
exposèrent leur vie pour la défense
de ses états. Cette lettre se trouve
dans le bel ouvrage en 3 vol. de. Mr.
E. de Budé intitulé: Lettres inédiles
adressées de 1686 à 1737 à J. A. Tnrretlini. Paris-Genève 1887.
Monsieur mon très honoré frère,
J’ai pris autant de part qu’on le
.sçauroil prendre lorsque j’ay apris
votre heureux retour de France; mais
,j’ay senti une joye extrême lorsque
j’ay appris votre heureuse réception
au Saint Ministère et les glorieuses
marques que vous en avez déjà donné,
je vous en félicite et prie de cœur le
Seigneur, qu’il conlinue à vous bénir,
à vous fortifier, afin que vous soyez
une colonne dans l’Eglise de Dieu et
un graud apui pour l’Académie de
Genève. Vous serez bien-aise de faire
part à vos amis de ce qui se passe
en nos quartiers; les nouvelles y sont
si stériles qu’on m sçait qu’en écrire,
n’y qu’en croire; une très belle armée,
tant en infanterie que cavalerie, qui
n’a encor rien fait que manger tes
fourrages; quinze généraux, y compris
six princes, qui liennent sovenl conseil de guerre et n’exécutent jamais
rien, quoy qu’on leur donne toutes
les lumières et qu’on voie la facilité
de pouvoir mettre les ennemis à la
raison; ce qui fait voir clairement
qu’il ne faut rien espérer de ce côté
icy, et que la bigoterie l’emporte par
dessus leurs propres intérêts, pour
leur faire voir que les ennemis n’ont
pas quatorze à quinze mille hommes,
depuis Briançon jusques à Pignerol,
tous dispersés sans pouvoirsesecourir.
Douze cent Vaudois avec moy et
quatre cents hommes d’ordonnance attaquâmes deux camps le mercredi 11
aousl à une heure avant le jour, mîmes
tout en fuite, brûlâmes ces deux camps ;
primes tous leurs équipages, le major
prisonnier et un lieutenant, qui voulaient arrêter les fuyards, et sans une
découverte nous les prenions tous
dans leurs licls ; nous emmenammes
cent vingt et huit mulets et chevaux,
vaches, brebis, chèvres, quatre cents
habits neufs et quatre cents fusils
qu’on trouva dans un magasin; tout
cela fait voir qu’il ne faut que bien
entreprendre et on vient à bout de
tout.
On leur a bruslé le village du Plan,
de Pallemouche et celui des Traverses
a donné l’alarme dans toute la vallée;
sans le butin où l’on s’est trop amusé,
nous les aurions poussés jusques à
Fénestrelles ; et toute cqite expédition
ne nous a côuté que deux Vaudois de
tués, deux blessés de Monferrat, un
tué et un blessé de Milord, Gallavay
et cinq prisonniers qui sont venus
samedi au soir. Nous assurons tous
de nos respects Madame notre Mère
et la noble famille; la mienne se porte
bien; mon petit Guillaume, sixième
de mes enfants et le plus éveillé, sera
destiné avec les autres pour les Académies d’Angleterre, où J’espère d’avoir des amis qui élèveront mes enfants avec honneur, au lieu que parmi
ces gens d’icy on ne voit qu’ingratitude partout; pendant la guerre je
pi’endray patience, après cela je prendray aussy mon parti. Je suis de toute
mon âme
Monsieur mon très honoré frère
Votre très humble et très obéissant serviteur
H. Arnaud.
De la Xour, le 16 aoust 1694.
5
86
Courrier de FEvang-élisation
De l’Observatoire de l’Etna, 8 Mars 1889.
Cher Monsieur et frère.
J’ai quitté, non sans effort, les plaines
riantes de notre île et ai gravi celte
cime neigeuse pour découvrir ce qui
se passe de notable, au point de vue
évangélique, dans ce que l’on est convenu d’appeler l’esiremo lembo d’Italia,
quoiqu’on doive plutôt rechercher désormais ce ¿amôeaw officiel sur les côtes
de la mer Rouge.
Quel immense et magnifique panorama que celui qui s’étend à mes pieds,
et quel bonheur de voir briller ici et
là de petites lumières qui dénotent la
présence de nos églises. C’est d’abord,
au centre même de l’île, la petite mais
fidèle congrégation de Galtaniselta,
dont le pasteur a eu la joie de voir
une nouvelle porte s’ouvrir à la prédication de l’Evangile dans la province
de Girgenti, à Palma di Montechiaro.
Il se trouve actuellement dans cette
commune deux personnes qui ont oiiyért les yeux sur les erreurs de l’Eglise Romaine, et dont l’une a déjà
fait franche et complète adhésion aux
doctrines évangéliques. Ces deux personnes suffisent pour troubler les sommes de l’archiprêtre, qui ne s’est pas
fait faute de les accuser de toute espèce
de crimes, et (lui a fini par les excommunier du haut de la chaire. Il
assura la population que ces hérétiques
étaient allés à Galtaniselta se faire baptiser par le pasteur protestant avec
àu-mnq tiré de leur bras droit, qui
leur avait été apposé comme un sceau
de leur pacte avec cette société infernale... assez charitable cependant pour
leur assurer fr. 1,50 par jour. Aussi
tout le monde doit-il les éviter: il est
défendu aux âmes timorées de leur
parler, deleurvendreou de leur acheter
quoi qui ce soit; c’est une nouvelle
forme du ¿»oycoitage religieux/qui démontre à l’évidence avec quel genre
de fanatisme nous avons à lutter. Mais
nous espérons que nos deux frères ne
se. laisseront pas décourager et deviendront, dans le district Agrigentin,
le noyau d’une église prospère. A une
certaine distance de Galtaniselta j’aperçois la petite ville de Riesi, mais c’est
une ombre de deuil queje vois planer
sur son Eglise. La mère de notre maîtresse d’école. Madame Malavasi, s’est
endormie dans le Seigneur après deux
mois de souffrances, et ses funérailles
ont fourni à Mr. Balrnas l’occasion
de prêcher l’Evangile à bien des personnes. Les écoles, précédées de leur
drapeau couvert de crêpe, s’y rendirent
en corps ; outre les membres de l’Eglise
il y avait aussi une délégation de la,
Société ouvrière. Quand le cortège fut
arrivé à la tête du pont, le pàsleur
monta sur une chaise et allait commencer son discours, lorsque la pluie
se mit à tomber assez fort, pour que,
après le chant de deux versets du cantique fiO de VArpa Evangélica, on dût
se diriger en toute hâte vers le cimetière. Pour y être à l’abri, on se réunit
dans une vieille chapelle dédiée à
S. Joseph, et là Mr. Balrnas put développer devant scs auditeurs la parole
consolante de l’Apocalypse: Bienheureux les morts qui meurent au Seigneur!
Au S.-O. de l’île j’aperçois encore
un autre point lumineux. C’est l’église
de Villoría. Ici ce sont les chants de
fête et les actions de grâce qui prédominent. C’est qu’un des souhaits
les plus chers des membres de cette
petite congrégation va enfin être exaucé.
Grâce à leurs efforts personnels, à
la libéralité d’amis étrangers, et à
l’énergie du président de la Commission a Evangélisation, une chapelle
sera inaugurée dans quelques jours,
et cette fête constituera un véritable
événement pour la ville et les alentours.
Et cela d’autant plus qu’il y aura à
celle occasion une série de conférences
données par divers orateurs. Si mon
ami, le pasteur de Vittoria, avait pu
monter avec moi à l’Observatoire, il
aurait vu de loin la rouie qui poudroie,
et il y aurait découvert deux membres
de la Commission partis, l’un du pied
des Alpes, et l’autre de la Ville éternelle, dans le but de lui donner avec
l’évangéliste de Palermo, une preuve
tangible de leur alfection chrétienne,
et en même temps un bon coup de
6
S6
main. Que Dieu surtout veuille y mettre
Sa main, et qu’en bénissant les paroles de nos frères, Messieurs M. Prochet, G. A. Tron, A Muston et H.^Vinay,
il veuille faire concourir cet heureux
événement à l’avancement de son régne
en Sicile et dans toute notre patrie.
Un observateur.
Missions
Lébibé. — Il y a bien longtemps
que nous n'avons plus donné aux lecteurs du Témoin de nouvelles des chers
amis Mr. et M™® Weitzecker, et cela
par la simple raison que nous n’en
avions point. Une longue lettre de
Mm,B w., en date 24 janvier 89, adressée
à M*'“ G. M., et que celle-ci eut la
complaisance de nous communiquer,
nous permet de réparer cette lacune.
Gomme on le verra, si l’année écoulée
a été une année d’épreuve pour la
santé du missionnaire, elle fut une
époque de bénédiction pour son œuvre.
*
« *
Maladie de M. Weitzecker. — « Ma
dernière lettre, écrit M”® W., était
du mois de janvier 88. J’ai voulu plusieurs fois vous écrire pour l’hiver,
mais j’en ai été empêchée; celle année
88 a été rude pour nous sous le rapport de la santé. On se fait d’étranges
illusions sij’on croit que le Lessoulo
est exempt'de maladies. Soil parmi
les blancs, soit parmi les noirs, il y
a très souvent des malades.
L’année dernière a été signalée par
des épidémies de rougeole et de coqueluche, non seulement an Lessoulo,
mais encore dans la Colonie du Cap,
Dans une de nos annexes, Maté, il y
a eu un grand nombre de morts. Une
des femmes du vieux chef Sélébalo a
perdu trois de ses enfants, puis elle
s’est convertie.
Chez nous, la maladie a commencé
en mars, sdus la forme d’une grippe.
Mon mari a pris froid en traversant
la rivière Calédon, de nuil. Son cheval
a failli faire un plongeon entier avec
son cavalier, puis ce dernier a reçu
des averses sur le dos, el une grande
fatigue accumulée, a, je pense, aidé
à amener ce fort refroidissement et
cet état de faiblesse.
Malheureusement, lorsqu’il allait
mieux, il fit plusieurs rechutes; les
bronches, le cœur, une grande lassitude le tourmentaient el l’empêchaient de reprendre son travail d’une
manière suivie. Enfin, en juin, nous
nous décidâmes à quitter la station ».
Après une tournée jusqu’à Aliwal
North qui dura 4 mois, et pendant
laquelle cinq docteurs furent consultés,
nos ami.s rentrèrent à Léribé en novembre. Grâce à Dieu la faiblesse du
malade allait en diminuant, « mais à
présent même, on ne peut pas dire
que cela ail tout à fiiit passé».
Progrès de læuvre, 24 nouvelles
admissions. — s A notre retour en
novembre, après une si longue absence,
nous avons eu bien des sujets de joie.
A part quelques exceptions, nos gens
avaient bien marché, les cultes avaient
été bien suivis, nous avons pu bénir
Dieu de quelques conversions, et en
général un bon esprit semble régner
au milieu de nous. A la fête de Noël,
nous avons eu nos services en plein
air, tant l’auditoire était nombreux.
Nous avons eu à Léribé 15 baptêmes
d’adultes ou réceptions, et il y a quelques jours mon mari en a reçu 9
encore à Maté.
Lorsque les catéchumènes qui vont
être reçus entrent dans l’église (ou
dans le lieu où l’on célèbre le culte)
avec le pasteur et tes anciens, tout le
monde se lève et on chante un cantique. Celle cérémonie fait toujours
une grande irn pression su r les assistants
et l’on entend pleurerions ceuxqui sont
parliculièrement touchés. Ainsi, pendant que la maladie el les soucis nous
éprouvaient, Dieu Lui-même prenait
soin de noire œuvre. Qu’il en soit
béni. Il y a, parmi la jeunesse surtout,
et les femmes, un mouvement.
Le dimanche, nous avons toujours
une bande de jeunes païennes qui
maintenant nous regardent, je dirai
presque, avec un grain d’afection el
dont le maintien et l’attention à l'église ont fait de grands progrès. Entre
nos deux services, nous avons l’école
7
-.87
du dimanche, et plusieurs groupes
divers: les groupes des catéchumènes
qui apprennent lèur catéchisme ou
ecoutent une etplication, les groupes
des païennes qui apprennent l’a. b. c.
sous les soins de quelque jeune chrétienne ou de quelque femme âgée
sachant lire, les groupe? des femmes
qui s’instruisent dans les choses de
Dieu avec une chrétienne avancée.
Nous avons aussi plusieurs chants;
c’est une heure que j’aime beaucoup
et que mon mari m’à confiée.
Deuils dans les familles missionnaires
du Lessouto. — Nos amis Weitzecker
n’ont pas été les seuls éprouvés pendant i année passée. Les Îamillès missionaires Rohier, Ghrislol et Dyke ont’
perdu châcuné üii ènfànt. tous les
epfants missionnaires de Morijà, écrit
Mr. Casalis, ont pris la coqueluche,
mais il n’y a pas eu d’autre départ k
enrêgistrer que celui de la petite Alice
Dyke. D’autre part, deux femmes de
missionnaires, M**® Kohler et üladame
Keck sont aussi éprouvées et entravées
dans leur œuvre par la màladie.
D. P.
SOUSCRIPTION POUR LA VEUVE
ET LES orphelins R COUGN
Pouf la veuve elles orphelinsB Gougn:
Montant delà liste précédente Fr. 379 50
Cher F. Barone (Turin)
M. Gedfges PoiiS (Spezia)
PÂk Mr. J. P. Pons :
Madame Veuve MaHe Meynier
(Goazze)................
Madarné G. Beckwith . ,
Pa.R Mr. J. Long;
Mr. Pierre Gay régent(S.Jeanl
» Daniel Bertech id.
% X. X. et fàinille id.
3) Etiènhé Albârîtt id.
» Billour et quelques amis
de Bordighera . . .
» B. Gardiol pasteur(Bobi)
» J. P. Massel, réfeiil »
Mi™® veuve Geyrtionai »
Mr.; Auguste Melile de Fio«
r6nc6 ...................
M."®" Melile de Via d’üliva
Mr. Benjamin Tron (Massel)
5.
5
10
30 —
5 55^
50
m
10^
4- 3
10
51
Mr. etM.™® J. J.R.Tron,
pasteur ... id. » 10 —
» Jacob Tron, régent id. » 2M.*'® Louise Vinay, ïn-
stiluirice . . . id. » 2 Julie Pons, Institutrice id. » 2Ecole de filles .... » 5M.“* Jeanne Tron . . . » 150
M.‘'®MadaleineTron, id. » 1 Un ami de la famille . . > 5Quelques élèves de la Grande
Ecole » 2 50
Mr. Hugon, pasteur Bora )) 15 —
î) Jean Morel .... »
» Jules tourn de Jean . » 1 M.'"® Louise Morel . . . 1 —
Mr. Antoine Rivolte . . » 1 —
> Jacques Pavarin . . . » 2 » J. D. Rivoire . . . « 1 —
« Louis Tourn de Louis Î> 2» Daniel Mourglia de Michel î) 5 y> Jean Toürn de David . » 3» D. Cavtlio, priore . . 2 ~
» Jean Tourn .... S) 2* Albert Tourn . . . » 1 —
» Louis Tourn .... ii »50
* Joseph Morel . . . » 1 » Henri TourR .... Tl 2 —
» Jacques Rivoire . . . » 20 —
» Louis Bonoœur . . . B 1 —
* B.™' Rivoire . . » 5 —
» Moïse Boncœur , . . » 1 V Pierre Morel . . . t) 1 —
M.**’ Marie D Canton . . B 1 —
Mr. Jacques Mourgliâ feu
Michel B 5 —
D A. Rivoire d’Antoine . B 2 —
» 0. P. Ò » 10» Victor Morel . . . » 5 —
M™* Madeleine Tourn . . % 1 —
Total ... Fr. 639 50
diront que SDnubioioe
La ToÜr. — La Üévre scarlatine
continue à sévir aü milieu des enfants.
A l’Orphelinat non moins dè 19 jeunes
filles sont en traitement. Chez la plupart la maladie revél une forme bénigne. Cependant bien des vies d’enfant
ont été moissonnées dans là paroisse.
Vallecrosia. — Le conseil d’Eglise
a adressé aux meinbi-es de la congré-
8
■ 88
galion une circulaire où il parle de
la célébration du 2® centénaire de la
Rentrée, et où nous lisons ces mots:
« Quoique nous ne soyons pas tou»
nés aux Vallées, ni au sein de TEslise
Vaudoise, nous nous sentons liés à
elle par les biens impérissables d’une
même foi, d’une affection et d’une
reconnaissance profonde. N’est-ce pas
elle qui, répondant au cri renouvelé
du Macédonien; « Passe en Macédoine
et viens nous secourir», est descendue
de ses montagnes pour nous apporter
l’Evangile à nous qui étions dans les
ténèbres et l’ombre de la mort?»
Gênes. — Une lettre de faire-part
nous annonce la mort de Mr. LOUIS
SEM retiré à Dieu le 9 courant k l’âge
de 86 ans.
Nous n’avons connu Mr. Sera que
dans sa vieillesse, alors qu’il s’était
retiré de rindustrie, Mais le souvenir
de sa modestie, de sa droiture de cœur,
de sa douceur, de sa foi ferme, sont
restés gravés dans notre cœur. Nous
le revoyons en souvenir assister, chaque semaine, à la réunion de préparation des moniteurs et nous revoyons
sa tête blanchie au centre du groupe
d’enfants auxquels il expliquait la
Parole du Dieu. Que n’avons-nous
plus souvent, dans nos églises, de
tels membres, qui portent du fruit
jusqu’à la blancne villesse!
Ectiue |>oitttquc
Mtaiie, — Nous n'avons qu’une
seule correction à faire à la liste des
nouveaux ministres que nous avons
Eubliée dans notre dernière revue ;
’hon. Boselli conserve le portefeuille
de l’Instruction Publique qui avait
d’abord été offert au député Baccelli.
Nous n’en sommes pas fâchés pour
notre part, et la droite, qui est représentée au'sein du Ministère par 4 de
ses membres, n’a pas lieu non plus
d’être trop mécontente.
Deux dfes nouveaux collègues de
Crispi, Seismit-Doda, natif de Ragusa
(Sicile) et député d’Udine, et Finali
Sén., natif de Cesena, (ex Etats Pontificaux) ont déjà été ministres, des
finances l’un, d’agriculture, industrie
et commerce l’autre; Giolitti et La Gava
sont originaires et représentants au
Parlement, le premier d’un Collège de
la Prov. de Cuneo, et le deuxième de
la Basilicata.
Le nouveau ministre des Finances,
par une circulaire spéciale, a déclaré
à ses dépendants qu’il entend réaliser
toutes les économies possibles, et a
même congédié, déjà, un bon nombre
de copistes extraordinaires. 11 recommande plus de zèle pour la perception
des impôts, en même temps que toute
la politesse à laquelle ont droit les
contribuants.
Le ministre Giolitti est à l’oeuvre
aussi, et a commencé par obtenir de
la part de la Banque générale la réduction d’un p. 100 sur les escomptes. Du reste les idées des deux
ministres en fait de finances sont connues en suite des discours qu’ils ont
prononcés il n’y a que quelques jours
an sein du Parlement.
Ce dernier, ainsi que le Sénat est
convoqué pour le 18 courant.
La commémoration de la mort de
Mazzini, faite en toute liberté par le
parti républicain, n’a donné lieu à
aucun désordre.
Des secousses assez fortes de tremblements de terre ont produit un peu
de panique à Bologne et à Aquila,
mais .sans occasionner aucune victime
humaine.
jPrawme. — Le décret d’exil dont
avait été frappé le duc d’Aumale ayant
été révoqué, celui-ci a pu opérer son
retour en France.
Le Min. de la Marine, amiral Jaurès,
viqnt de mourir à la suite d’un coup
d’apoplexie.
ârul««e.— Les troubles occasionnés
par les élections politiques du Canton
Tessin sont loin d’être arrivés à leur
terme.
Angteterre. — Bans une des dernières séances de la Chambre des Communes, le Min. Haraillon a demandé
la construction de 70 vaisseaux de
guerre, pour une somme de21,000,000
livres. îlerlins.
Ernest fioEERï . Gérant.~
Pignerol, lmp. Chiantore-MascarelÎi.