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r Soixante-septième année - Anno IX*
2 Octobre 1931
N“ 39
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L ECHO DES VALLEES
PRIX D'ABONNEME^À
Italie (y compris les Vallées et iLoionies) .
Etranger (y compris les^deux Amériques)
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-r
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
POUR L« VIE INTERIEURE
Un émouvant pardon.
<' ...Et Joseph leur dit : Nt' cra'vcne/^ iittint ; car suis-je
en la place de Dieu ?
♦ Vous aviez dessein de me faire du mal. mais Dieu
a pensé en bien, pour me faire ce que '.dus voyez maintenant. et C'.’ii.server pîir mon moyen lu vie ù un grand
peuidf.
Ne criiii-'iiez donc putint niaintem.nt : je vous entretieixlrai. vous et vos famides. Et il les consola et leur
pnri.i
eue
Genèse L. 19-21.
Kst-il une those plus contraire au cœur
naturel de l'homme et par conséquent plus
difficile ¡me le pardon des offenses ? Le
mot est \ ite prononcé, mais la, chose est si
rare. Beaucoup vont jusqu’à déclarer qu’il
est impossible de (réaliser sur ce point
renseigne.ment et l’exemple |du Christ.
Nous ne le croyons pas, mais n:,us devons
reconîTaître qu’il n'est pas de domaine
dans lequel on se paie autant d’apparenees et de sati.s'factions très insuffisantes.
Que de faux raisonnements jet souvent
quelle absence profonde de sincérité ! « Je
pardonne, mais je ne puis oublier. Je pardonne, mais désormais les rapports sont
finis entre nous. Je pardonne, mais je
pose mes conditions ». Est-il besoin d’insister, de souligner la nullité et parfois
l’hypocrisie de tels actes ? Par contre, nous
. trouvons dans la Bible et dans la vie quotidienne de touchants et sincères exemples de pardon et nous pouvons mettre en
évidence ici l’attitude du vieux patriarche
•Joseph vis-à-vis de ses frères.
Ce qui frappe, en effet, dans la manière
d’êti'e de cet homme, un grand de la terre
pourtant, c'est la profondeur, la vérité de
son pai'don. Il oublie tout le passé, il est
décidé à ne plus en paider, à en faire abstraction dans ses sentiments et dans sa vie.
Joseph se souvient parfaitement de tous
les événements de sa jeunesse, des durs
chemins par lesquels il a dû passer ; il a
vu la cruauté et la haine de ses frères,
leur obstination dans le mal ; il sait encore,
à ce moment, et il déplore le chagrin cajusé
à son vieux père ; il se rend compte de
tout ce lointain passé, de sa douleur' et de
sa tristesse. Mais il n’y a dans son cœur
aucun ressentiment, aucune amertume. Il
aunaiit pu profiter de sa situation, faire
appel à la punition, user d’une juste rigueur. S’il l’a fait un moment ix>ur amener les siens au sens de la réalité et au
repentir, il n’insiste .point, il lui suffit
d’entendre les siens avouer leur faute. « Ne
vous aflligez pials, leur dit-il, n’ayez pas de
regrets de ce qui est arrivé. C'est Dieu
lui-même qui a dirigé toutes choses ».
Ainsi l’oubli complet des offenses reçues,
<les maux endurés, constitue la première
condition d’un pardon véritable. Pas de récriminations, pas d’allusions douloureuses,
pas de pensées ou de paroles amères. Si
le passé, avec ses tristesses, demeure au
fond du cœur, c’est une source de divisions nouvelles, de rancunes inassouvies,
c’est le retour possible des vieilles haines.
Il faut qu’il soit enseveli iwEir jamais.
Le vrai pardon entraîne aussi la réparation du mal commis, quand elle est encore possible, et toujours la reprise de la
vie commune sur des bases nouvelles. Si
Dieu est le grand réparateur des brèches,
ü faut que nous soyoas ouvriers avec lui.
T Le bien doit remplacer le mal ; l’apaisebient, la colère ; la bénédiction, la malédiction. Joseph n’a plus, au fond de l’âme,
qu’un seul désir : rendre heureux les siens,
Son vieux père qui a tant souffert, ses
frères qu’il aimera, et comblera de biens.
Dès la première rencontre, ce pardon est
l’occasion de scènes touchantes, de manifestations indiscutables d’amour et de
bonté. Les heures difficiles ne sont pa.s entièrement passées, mais on sent, tout au
fond du cœur du patriarche, couler les
flots d’une tendresse profonde et véritable.
Enfin, tout -est changé. O douceur ! ô
boauté des vies transformées ! Ainsi Zachée rendra au quadruple les sommes extorquées et donnera la moitié de ses biens
aux pauvres. Ainsi Jean Huss ne voudra
pas mourir avant d’avoir réparé ses torts
vis-à-vis de Paletz, son confesseur : « J’ai
prononcé devant le Concile des paroles offensantes ix)iur toi ; pardonne-moi ! ». Réparer, n’est-ce pas donner la preuve intliscutable d’un vrai pardon ?
Enfin, icelui-ci demeure et s’affirme jusqu’à la fin. Il n’est jamais (affaire de
temps ; il est à l’abri des fluctuations de
pensées, de sentiments, et souvent ceux
qui nous ont le plus offensés deviennent
nos meilleurs amis. « Joseph console ses
frères et parle à leur cœur», dit notre
texte. 11. s’ingéniera par tous les moyens
possibles à les rendre vraiment heureux.
Ils craignent qu’après la mort de leur père
ne sonne l’heure de la vengeance. Non ! La
même pensée d’amour remplira le cœur du
puissant gouverneur de l’Egypte et le pardon restera la grande bénédiction de ces
vies, le fanal qui doit éclairer le chemin
jusqu’au terme de leur carrière. Je n’en
connais qu’un plus grand : celui du Christ.
Joseph pardonnait a dœ frères, Jésus pardonne à des ennemis, à des bourreaux;, et
son pardon ne se fait point attendre. 11
pardonne au monde entier, à toute âme
repentante, et, de siècle en siècle, ce pardon demeure comme un océan aux fraîches
ondes où l’on peut se plonger et se replonger sans cesse.
Pour accomplir cette tâche souvent surhumaine il faut que l’Esprit de Christ soit
constamment à l’œuvre en nous. Inutile
de vouloir agir seuls sans le concours et les
forces d’en haut. L’on est frappé de la
place que Joseph donne à Dieu en toute
cette affaire. 11 y insiste fortement : « Ce
n’est pas vous qui avez dirigé .tout cela,
c’est Dieu lui-même »c’est Dieu qui l’a
conduit en Egypte, Dieu qui l’a élevé sur
le ti'one, Dieu qui a labouré tous les cœurs
pour y faire lever la semence déposée au
cours des années et deis événements. C’est
Dieu encore qui a fait réussir toute cette
ceaivre d’amour. Or, nous avons plus que le
Dieu d’Israël, nous avons celui de l’Evangile ; nous avons Christ en nous, image
parfaite du Père. Lui seul reste la source
ineffable et éternelle de tout vrai pardon,
de toute réparation, de toute vie imprégnée de paix et d’amour. Comptons sur
sa grâce et sa fidélité. D. M.
{Semeur Vaudois).
Ce que nous faisons jiour le devoir ne
doit-il pas nous être suspect, si nous
l’avons liait sachant que nous recevions
bientôt de la part des hommes beaucoup
plus que nous n’avons donné, et que notre
désir d’être loués, aimés des hommes, y
trouverait satisfaction ?
* « «
Sur cette terre, les chagrins son mêlés
aux joies, comme dans nos bois les épines
s’entrelacent aux fleurs, en sorte que nous
ne devons pas redouter les unes, ni trop
désirer les autres.
Pourquoi Pas?
Je ne me suis jamais passionné outre
mesure pour l’activité sportive, mais depuis que l’on m’a fait comprendre que le
sport est un excellent moyen d’éducation,
car il fortifie l’esprit, en meurtrissant le
corps ; depuis que j’ai vu des jeunes gens
incapables de rester une minute en méditation devant leur tâche, affronter une
heure de pluie pour donner des coups de
pied à une balle ; depuis que j’ai vu des
écorchures, des égratignures, des contur
sions, sur la ireau et dans la chair de
certains jeunes gens qui ne craignent pas
d’affronter des adversaires trois fois plus
gr,ands qu’eux, pour défendre les couleurs
de leur Société, l’honneur de leur Groupe
'(alors que leur honneur est le dernier
de leurs soucis) ; depuis quelque temps,
,dis-je, je suis un fervent admirateur du
. sport et un lecteur assidu (de la chronique
sportive. Car, à vrai dire, on pourrait découvrir de grandes vérités et de profonds
. mystères dans les comptes rendus de quelque înatch'où les spectateurs* se sont...
bousculés, en trépignant de joie,_ poux
avoir vu quelques coups de poing savamment appliqués.
Ne parlons pas de l’aviation ; ce sport
n’est pas encore très développé, mais quels
liorizans n’ouvre-t-il pas à nos yeux ! Il
serait intéressant de faire toute une liste
des noms des différents appareils : il y
aurait de quoi s’érudir sur le développement intellectuel de l’homme ; tout dernièrement, après le Point Interrogatif, l’Oiseau de je ne sais quelle couleur, le Trait(l’Union, c’est le Pourquoi Pas 1 qui a attiré l’attention universelle.
PourqwA pas ? ! Voilà un nom, une devise vraiment sportive.
Y a-t-il quelque risque à courir ? quelque entreprise chanceuse à tenter ? Y a-t-il
quelque chose de grand qui ne soit acc:omi3li ? Faut-il essayer ?... La réponse est
pi’oinpte : Pourquoi pas ?
On ne s’arrête pas à examiner si ce
n’est pas l’impossible qu’on veut obtenir :
si l’entreprise vaut bien le prix d’une vie ;
Pourquoi pas f dit l’esprit d’aventure qui
sommeille tout au fond du cœur de chaque créature : « Tu es fort, tu es jeune ;
les autres n’ont pas réussi, mais toi, pourquoi ne pourrais-tu pas réussir ? ». Et ce
f ameux point d’honneur entre en jeu ;
tout cède devant ce tyran : « Toi, tu hé•sites ? que dirait-on si l’on savait qu’un
recordman, comme toi, admet qu’il y a des
limites infranchissables !» ; et il arrive
trop souvent, alors, oe qui a.rrivait, il y
a quelque temps, au Trait-d’Union, qui,
en voulant franchir la distance Paris-Tokio
.sans aucune étape intermédiaire, précicipita de quelque cent mètres de liauteur : l’appareil fut brisé, et une vie humaine fut perdue.
Pourquoi pas ? quelle noble devise, si
l’insouciance ne la dictait bien souvent :
si l’oin ne devait pas constater une indifférence complète sur la voie à s(uivre. « A
droite ? », « à gauclie ? », qui le sait ; on
prend le premier chemin qui s’offre, sans
balancer ; dût-il mener à la perdition ;
Pourquoi pas ?
***
1531 : c’est l’époque héroïque pour la
Réforme, en Suisse Romande. Farel (1), im
(1) Lire, à ce propos, le volume de M. Delattre : G. Fcirel, dont nous avons parlé dans
io dernier numéro de l’Echo.
placable, continue son œuvre sans relâche.
Il n’appartient pas à cette catégorie de
personnes qui veulent Oia paix avec le
monde, la neutralité religieuse. Il est convaincu d’être dans la vérité ; donc il doit
prcclamer la vérité ; mais il connaît ■ les
hommes, il sait que les paroles doivent se
traduire en actes, pour que leis hommes
les comprennent, aussi est-il énergique et
se fait-il écouter.
23 septembre 1.531 : à Grandson, la messe
qui n’avait plus été célébrée, fut dite de ,
nouveau, « avec armes et bâtons ». Le lemdemain, Farél, après avoir prêché, descenidit dans cette église où l’on disait la messe.
Il trouva (levant la porte de l’église le
bailli, qui lui dit : « Maître GuilLaume',
n’entrez pas là-dedans, car vous ferez du
débat 1». « J’entrerai », répondit Farel, et
il entra.
Pourquoi ne serait-il pas entré ? A vues
humaines on pouvait parler de débat, de
querelles ; l’attitude de Farel pourra même sembler trop violente, aux personnes
habituées à peser le pour et le contre ;
du point de vue purement humain, l’acte
de Farel, qui entre seul pour protester,
pourra être jugé insensé.
« Maître Guillaume, veux-tu entrer ?
souviens-toi qu’il y va de te viet», c’est la
voix de la prudence, hier comme aujourd’hui, et il faut la respecter, avons-nous dit.
« Pourquoi pas ? » ; ici ce n’est plus la;
réponse sportive; c’est quelque chose de
plus grand, je dirais presque d’ineffable.
« Farel croyait entendr^ une voix du
ciel qui M criait : « Marche ! », et il marchait comme la mort ; ...d’histoire, d’art
chrétien, de tradition, de formes, il se moquait insolamment. Si vous le hissez surune borne, il entraînera le peuple. ...Si
vous le transportez dans une chaire entourée d’images, il prendra un couteau ou un
marteau pour... briser ce qu’il appelle des
idoles... Son œuvre accomplie, il s’en allait
à pied, chercher une autre cité où sa voix
put éveiller quelque nouvelle tempête. Le
cheval d’Attila coupait l’herbe sous ses
pieds, le bâton de Farel abattait sur le
grand chemin... les images de la Vierge ».
Il y aura certainement de l’exagération
dans ces paroles d’un contemporain catholique du Réformateur, mais nous pouvons
saisir le secret de la force véritable.
Farel |est prêt à affronter même la
mort parce qu’il sait non pas où il va,
mais d’où il vient i;, il ne connaît pas de
limites à son activité, parce que ce n’est
pas lui qui veut, mais Dieu qui commande.
S’agira-t-il 'd’aller prêcher dans la Collégiale ou d’affrontei' les autorités iToliti(lues ? devra-t-il courir le risque d’être
empoisonné ou de « passer dans l’autre
monde » après avoir été ,« copieusement
frappé ? ».
Pourquoi 2>as I quand on a fait l’expérience sublime : « Tu iras vers tous ceux
auprès de qui je t’enverrai, et tu diras
tout ce que je t’ordonnerai... Je suis avec
toi pour te délivrer... Voici, je mets mes
l>aroles dans ta bouche».
^ ^ ^
Et pourtatTt, du point de vue sportif,
la personne de Farel n’avait rien de vigoureux. Tous ses biographes s’accordent
à dire qu’il était un homme de teille
moyenne, plutôt petit, trapu, d’apparence
chétive... !
Mais Farel possède la force que nuUe
maladie ne peut amoindrir : la. Vérité.
«Elle seule, écrit-il, et elle toute. Notre
amamr pour le Seigneur ne sait point ce
qu’est l’excès». g. c.
2
Alliance Presbytérienne Universelle
Conférenee de Mazamet
La Conférence de l’Alliance Presbytérienne Universelle a eu lieu à Mazamet
(Tarn), du 16 au 23 septembre. Le voyage
que nous avons dû faire, depuis l’Italie,
pour nous rendre dans cette localité, est
des plus attrayants ; après avoir longé la
Côte d’Azur, nous a,vons traversé la Provence et le Gard, pai'venant enfin, après
24 heures de chemin de fer, dans le Ta^-n.
Nous avons visité, en passant. Tarascón,
la ville de Tartarin, et Montpellier, dont
la Faculté Protestante de Théologie compte
aujourd’hui une cinquantaine d’étudiants.
Les Mazamétains nous ont accueillis
avec la plus grande cordialité : tout avait
été si bien organisé que dès le moment de
notre arrivée à la gare, où nous attendaient les Jeunes Eclaireurs, pour nous
piloter dans la ville, nous nous sommes
sentis comme chez nous. Pour un Vaudois,
du reste, soit le paysage, soit la population, offrent plus d’un point de ressemblance avec le paysage et la population
des Vallées,: même végétation, même
mœurs, même langue, même histoire de
persécutions et de martyre.
Les séances de la Conférence, à laquelle
ont participé une soixantaine de délégués
représentant 14 nationalités diverses, ont
été tenues à l’Oratoire, l’un des trois temples de Mazamet, dont le plus ancien, qui
était une église catholique, a été donné
aux Protestants par Napoléon. Les Protestants de Mazamet forment un tiers de
la population qui est de 18 mille âmes.
C’est une grande Torre Pellice aux pieds
de la Montagne Noire, le Vandalin des Cévennes. Ces séances, auxquelles prenait
part une partie de la population protestante de la ville, ont été consacrées à l’étude
de différents sujets dont le programme
avait été préalablement et savamment organisé par le Comité d’Edimbourg. Le premier jour de la Conférence, différents travaux ont été présentés sur l’histoire du
Protestantisme français, le travail de l’Eglise, l’Evangélisation, les Missions et les
œuvres sociales. Nous avons pu nous faire
ainsi une idée *de la profondeur et de la
grandeur de ces œuvres, ainsi que de la
vitalité du Protestantisme en France.
Le deuxième jour c’était le tour des
rapports sur le développement du protestantisme presbytérien dans les autres pays
latins : la Belgique, l’Espagne, l’Italie, la
Roumanie, la Lithuanie, la Pologne, le Pérou. Ce sont un peu partout les mêmes
difficultés, les mêmes luttes, les mêmes encouragements, les mêmes espérances. C’est
partout la même voix qui répète que le
protestantisme réformé n'est pas contraire
au génie latin, mais qu’il a une mission
spéciale à accomplir là où l’Eglise de Rome
voudrait dominer. Dans plus d’un de ces
pa3's s’annoncent les premières lueurs d’un
renouveau religieux avant-coureur d’une
nouvelle aurore.
Le troisième jour a été consacré à
l’étude du Luthéranisme et de sa place
dans le Protestantisme, ainsi qu’à l’étude
de la situation en Russie, en Ukraine, dans
l’Europe Orientale ; ensuite des nouvelles
nous ont été données sur l’expansion presbytérienne dans le monde slave. Si les
nouvelles de la Hongrie et de la Tchécoslovachie, clans laquelle le système presbytérien s’est définitivement établi, depuis
la guerre, comme système correspondant
à l’esprit de l’Etat républicain, sont réjouissantes, d’autre part des cris de détresse nous viennent du pays des Soviets,
où la situation des chrétiens continue à
être terrible ; qu’il suffise de dire que
toute une jeunesse, de 12 à 17 ans, y est
élevée sans instruction religieuse ; et, à
côté d’elle, il y a peut-être 20 à 25 millions de jeunes gens qui sont non seulement élevés dans le plus complet athéisme,
mais encore dans la haine la plus féroce
des religions.
Après avoir pris connaissance des nouvelles des différents pays, notre Conférence a étudié les moyens les plus efficaces pour faire face à la situation actuelle
du Protestantisme Piéformé, et elle s’est
arrêtée tout spécialement sur les sujets
suivants : 1" Comment combattre l’incrédulité moderne ? 2" Le Presbytérianisme
et le mouvement œcuménique. 3° Reconstruction de la vie d’Eglise en Europe.
L’espace nous manque pour résumer travaux et discussions desquels il résulte
que partout on sent le besoin d’une plus
grande culture apologétique parmi les Protestants, d’une union toujours plus forte
entre les différentes Eglises, d’une entr’aide mutuelle et d’une fidélité absolue
à la Parole de Dieu, afin de pouvoir relever tant de ruines qu’a accumulées dans
notre monde le fléau de la guerre, et pour
assurer à l’humanité la paix dont elle a
tant besoin ! Nous avons été frappés, au
cours de nos séances, de l’esprit chrétien
de bienveillance qui a animé les débats
et du fait que l’unité de laquelle on parle
tellement aujourd’hui n’est pas un vain
mot : l’unité spirituelle s’est visiblement
manifestée dans les réunions de Mazamet
non seulement parce que nous représentions des Eglises qui ont maintenu les traditions de la Réforme, non seulement parce
que ces Eglises s’en tiennent au système
presbytérien, mais surtout parce que, connaissant l’amour de Christ, ces Eglises
veulent suivre les pas du Divin Maître avec
toujours plus de fidélité. Nous nous sommes rassurés et encouragés mutuellement
au cours de cette Conférence en nous disant les uns aux autres que la Parole de
Dieu est la Vérité et que dans Son service se trouve la liberté complète et l’union
véritable.
Les soirées de la Conférence ont été consacrées à des réunions publiques dans les
temples, où les sujets suivants ont été
traités : 1° Les tendances actuelles parmi
les jeunes. 2° Le Réformateur Zwingle, 4“
centenaire. 3“ Le Monde piour Christ ;
Evangélisation et Missions. Le dimanche
matin des cultes solennels ont réuni des
centaines de personnes d’abord à l'Oratoire, et ensuite dans le grand Temple
Neuf, où la Sainte Cène a été célébrée.
Nous avons été frappés de la solennité de
ces services, de l’affluence du public, des
chants vibrants qui nous ont émus, et
des prières qui sont montées à Dieu en
des langues diverses. Les membres de la
Conférence ont été reçus officiellement à
la Mairie où les attendait une réception
vraiment brillante de la part des Autorités de la ville. L’après-midi du dimanche, une grande manifestation eut lieu sur
les monts de Lacaune, dernier contrefort
des Cévennes, où une soixantaine d’automobiles et autocars transportèrent les délégués et une quantité de Mazamétains.
Cette région, dont la population est en
majorité protestante, et où se trouvent
30 églises desservies par 25 pasteurs, nous
rappelle singulièrement les Vallées Vaudoises ; on y jouit d’une vue splendide
comparable à celle dont on jouit depuis
Rocca Bèra de Rorà, ou depuis les hauteurs de la Sea d’Angrogne, lorsqu’on regarde vers la plaine. On se réunit autour
du monument de « La Pierre Plantée »,
en souvenir du bloc enfoui dans le sol,
sur lequel en 1689 les Dragons du Roi de
France broyèrent la tête de Corbier La
Sicardie, laïque courageux, accusé d’avoir
tenu des réunions religieuses dans le bois
de Montagnol avec d’autres Huguenots.
Cette célébration, à laquelle prirent part
différents Orateurs et où l’on chanta « La
Cévenole » avec le même entrain avec lequel on chante chez nous « Le Jurement
de Sibaud » nous donne l’illusion d’être
dans nos Vallées, d’autant plus qu’il y a,
dans l’auditoire, un grand nombre de paysans et paysannes, accourus des environs. D’autres localités historiques ont été
visitées par les membres de la Conférence,
dans les environs de Mazamet : le château
de Ferrières, ancienne forteresse huguenote du XVD siècle ; la viUe d’Albi avec
sa cathédrale, l’archevêché et Saint-SaJvi,
qui rappellent l’extermination des Albi
geois par Simon de Monfort ; et enfin la
fameuse cité du moyen âge, Carcassonne,
avec ses donjons imposants et ses tours
remontant aux Romains, aux Visigots et
aux Sarrasins, dans la plaine de l’Aude,
au-deçà des Pyrénées qui se dessinent à
l’horizon.
Nous ne peuvons terminer ces notes
sans exprimer encore notre admiration et
notre reconnaissance pour tout ce que
nous avons vu et reçu à Mazamet. Nos remerciements vont aux organisateurs de la
Conférence, à la population de Ma,zamet,
à ses Pasteurs, à nos hôtes, aux Dames et
Demoiselles qui ont porté une note si gracieuse dans la salle des repas en commun.
Merci à tous de la part du délégué de
l’Eglise sœiitr des Vallées Vaudoises.
David Poxs.
GIUSEPPE FASULO.
Les séances de la Table étaient terminées ; Il nous avait salués, heureux de retourner à Naples, au sein de sa famille et
de son Eglise, pour reprendre son travail
interrompu pendant l’été. Rien ne nous
faisait supposer que cet adieu devait être
le dernier, lorsque, mardi matin, quatre
jours après son dépaid de La Tour, une
dépêche adressée au Modérateur vint nous
annoncer que, dans la nuit du 28 au 29
septeihbre, son âme s’était envolée vers
son Créateur ! Il n’avait que 57 ans et
nous aurions cru que sa carrière dût se
prolonger longtemps encore ; mais les voies
de Dieu ne sont pas nos voies ; le moment
était venu pour lui d’entendre l’appel suprême : « Monte plus haut ! ».
Né à Trapani, où son père était évangéliste, après avoir passé une partie de
son enfance à l’Institut Gould de Rome et
en Angleterre, Giuseppe Fasulo commence
ses études secondaires, où il ne tarde pas
à se distinguer par son intelligence. A
Florence il poursuit ses études de belles
lettres, lorsque, se sentant attiré par la
carrière pastorale, il s’inscrit à notre Faculté de Théologie, où nous avons eu le
privilège de connaître et apprécier le condisciple affable et studieux.
Consacré au Saint-Ministère en 1903,
Giuseppe Fasulo commence sa carrière,
démontrant bien vite son aptitude à l'évangélisation de notre peuple. Nous le voyons
successivement à Lucques, à Revere et
dans la « diaspora » de Mantoue, où il a
le privilège de fonder, avec l’aide de l’évangéliste Giudici, la nouvelle Eglise de Felónica Po, à Catane, où, pendant les sept
ans de son premier séjour dans cette viUe,
l’œuvre fait des progrès sensibles, à Par
lermie, à Milan (Via Fabbri), de nouveau
à Catane pendant sept autres années et,
enfin, à Naples depuis trois ans. Partout
il sait se faire 'aimer et apprécier ; mais
l’Eglise où il déploie la plus grande activité et qu’il aime à considérer comme sa
fiUe spirituelle, est celle de Catane, qui
garde le meilleur souvenir de l’orateur distingué, du vaillant conférencier, du pasteur aimé.
L’œuvre de Giuseppe Fasulo, cependant,
ne s’est pas limitée aux congrégations
qui lui étaient confiées ; de plusieurs autres manières il mit ses talents au service de notre Eglise, soit comme délégué
en Angleterre, soit comme directeur des
écoles du dimanche, soit surtout, à plusieurs reprises, comme membre de la Table, où il révéla ses qualités de bon administrateur. Et nous ne voulons pas oublier
l’œuvre qu) restera comme un monument
de sa bonté et de sa compassion ix>ur les
malheureux : l’Asile des Vieillaa'ds de la
Sicile, pour lequel il a collecté avec persévérance pendant de nombreuses années et
qu'il considérait comme son œuvre. Dieu
ne lui a pas permis de voir la léjalisation
de son désir, mais son travail n’a pas été
vain et son nom restera en bénédiction
pour les vieillards qui trouveront, dans
TAsile, un soulagement à leur misère !
Giuseppe Fasulo a connu par expérience le ministère de la douleur ;, et la
mort tragique de son second fils, Sergio,
victime, il y a trois ans, de la submersion
du sous-marin, à Pola, a été une blessure
si profonde pour son cœur de père, qu’elle
n’,a pu être cicatrisée ! Dès lors, sa santé
a été ébranlée et, quoiqu’il ne voulût pas
diminuer son activité, le moment approchait où il 'devait déposer les armes du
combattant !
Maintenant II se repose de ses travaux,
endormi paisiblement dans les bras de son
Sauveur, qu’Il a sen^i avec fidélité et
amour !
Nous pensons avec une grande sympathie à ceux qui pleurent le 'départ de leur
bien-aimé. Que le Dieu des consolations
soutienne la veuve et les enfants de celui
qui les a devancés dans la Patrie Céleste !
Ere;. Revf.l.
L’Echo des Vallées s’unit à ces nobles
paroles, pour exprimer toute sa sympathie
chrétienne à la famille éprouvée.
I.
Les nouvelles religieuses arrivant d’Allemagne reflètent le désarroi dans lequel
ce pays se débat depuis quelques semaines.
Cela est attristant, mais il fallait si’y attendra D’autre part, la volonté de surmonter les difficultés s’affirme pourtant
avec énergie. Ce spectacle-là est fort
réjouissant.
Les difficultés sont avant tout, conmie
cela se comprend, d’ordre matériel. Le
chômag'e a pris des proportions inquiétantes, L’Office statistique du Reich déclare qu’en 1929-30 plus de dix millions de
personniœ ont été assistées ; elles ont
coûté â la nation 1.578 milliards de marks,
25 marks par tête. A la fin du mois de mai
1931, les chômeurs, assistés d’une façon
cointinue, ont atteint le chiffre considérable de 1.074.463. C’est dire qu’un Allemand sur vingt vit des derniers publics^ <
Le paui>érisme étend sa main hideuse sur
des populations entières. Dans les mantaí
grues de Thuringe, la fabrication des
jouets et des verreries, autrefois très prospère, aujourd’hui complètement arrêtée, a
privé 70 % des habitants de leur gagnepain, La terre de cette contrée étant avare,
la famine s’y est installée. 6.000' hommes,
femmes et enfants manquent des vivres
et des vêtements les plus nécessaires. Une
famille de quatre membres doit se débrouiller avec un revenu de 34 marks en
moyenne par mois. 33 % des enfants sont
menacés de tuberculose. Le pasteur d’une
grande ville raconite que 75 à 80 % des
ménages de sa paroisse luttent depuis des
années contre les conséquences funestes du
chômage et de l’assistance publique, dont
ils sont victimes. Il brosse de l’état matériel et moral, dañe lequel se trouvent ces
pauvres gens, un tableau si sombre et si
déprimant qu’on se sent, en lisant sieB descriptions, transporté aux temps les fflus
attristants de l’antiquité ou du moyetti' âge.
En face de ces misères, les Eglises évangéliques font tout ce qu’elles peuvent pour
les soulager. Elles organisent des cuisines
pôpulaires, des salles de lecture, des cours
d’instruction de toute sorte ixjur arracher
les âmes à l’abrutissement et au désespoir.
Mais ce qu’elles peuvent faire est en réalité infiniment peu. Car les budgets sont
en proportion directe de la situation économique générale. Les déficits ecclésiastiques augmentent, malgré les subsides
d’Etat et la diminution du traitement des
pasteurs. D’autres Eglises, par exemple
celle de Saxe, sont obligées d’intenter des
procès à l'Etat parce que celui-ci leur refuse les subventions prévues par la Constitution de la République.
Al
« « *
11 est difficile de se faire une idée exacte
sur Textension et l’efficacité de la lutte
acharnée qu’ont engagée les communistes
et les libres-pensmrs contre les Eglises
allemandes. Nous avons eu l’occasion de
parler déjà de temps à autres de ces attaques, pratiquées systématiquement avec |
une science et des méthodes qui ont été
importées de Russie. Mais ce qui se passe
3
]à-bas, e(n réalité, semble dépasser tout ce
que nous avions pu dire, et toutes les appréhensions qu’on pouvait avoir. On cherche par tous les moyens à diminuer l’influemce dies Eglises, à les isoler, en organisant toutes sortes de groupements, dont
l’activité est dirigée, directement ou indirecbement, contre dies; on s’efforce de
saper la situation privilégiée que la Constitution de Weimar a voulu leur laisser au
sein du peuple, en les recon naissant comme des associationisi religieuses relevant du
■droit public ; on essaie surtout de leur
arracher la jeunesse par une propagande
■qu’il faut caractériser de francliement
diabolique. Les Eglises se défendent contre
•ces agressions perfides avec une grande
volonté de ne pas, se laisser faire et, on
peut l’affirmer, avec uin succès remarquable. Leurs conducteurs spirituels, mesure
très sage, étudient à fond l’esprit et les
méthodes de l’adversaire. Ils se concertent
dans letuTs conférence? et leurs journaux
sur les moyens à employer pour paralyser .les efforts de leurs dangereux ennemis.
Puis ils en imforment les fidèles au moyen
<les nombreuses organisations ecclésiastiques et extraiparoisisiales qui poursuivent
des buts religieux, moraux, pédagogiques
•ou philanthropiques.
^ Ht
Le. dernier numéro de la Voix des libre■penseiurs prolétariens publie en tête une
résolution qui prouve d’une façon éclatante l’efficacité de l’action défensive des
Eglises. Dans cette résolution, la Commisr
sion exécutive de l’Internationale des libres-penseurs prolétariens., dains laquelle
les Sans-Dieu russes occupent les premières places, fustige d’importance l’activité
des libres-penseurs communistes allemands,
qui, d’après elle, a obtenu jusqu’ici des résultats d’une maigreur renversante. « En
somme, dit cette mercuriale, l’activité de
la libre-pensée alliemande n’a pas réussi à
dépa.s'ser les Limites du prolétariat industriel ». Le service de presse évangélique
allemande enregistre, avec une satisfaction bien compréhensible, l'aveu de cet insuccès, mais avec une objectivité et une
prudence louables, il ajoute que cet insuccès doit être attribué avant tout au fait
que les forces révolutionnaires du commu' nisra.e sont très occupées par les luttes économiques et politiques. D’autre part, il attire l’attention de sas lecteurs sur le fait
que, d’après les méthodes bolchéviques, de
pareilles critiques, adressées aux coreligionnaires du communisme matérialiste,
sont en général les premiers signes d’une
recrudescence dangereuse de la lutte antireligieuse. Il est à prévoir que la crise formidable qui pèse actuellement sur toute la
■vie économique, Sociale et politique du
peuple allemand, favorisera d’une façoP
inquiétante les attaques du boichévisme
■teuton sur tout ce qui porte Fétiquette
de morale, religion et Eglises bourgeoises.
» »
La revue Administration anitonome et
Démocratie apporte urne nouvelle qui nous
paraît jeter une lumière particulièrement
.vive sur la situation angoissante en Alletnagne. Elle constate qu'à Pâques, environ
50.000 jeunes gens ont passé l’exiamen de
maturité ; 40.000 sont entrés dans les
Universités ; 25.000 universitaires seulement, au grand maximum, trouveront, à
la fin de leurs études, une place qui leur
permettra de subsister. Les quinze miUe
antres grossiront les rangs du prolétariat
inteHec-tuel du Reich, déjà beaucoup trop
nombreux. Multiplions ce dernier chiffre
I par celui d’une dizaine d’année ; il est
facile de deviner ce que cela signifie. Si
l’Allemagne ne remédie pas immédiatement à cet état de choses, absolumeait
anormal, par une réglementation de l’accès aux carrières libérales, elle préparera,
^le-même les cadres redoutables de la révolution et la ruine de la civilisation
occidentaHe.
* * •
Comme on le sait, les Eglises évangéliques allemandes, dans leurs' rapports a.vec
les Etats dont elles font partie, ont beaucoup plus de peine à se faire respecter et
a obtenir qu’on tienne suffisamment compte
leurs besoin, que l’Eglise catholique.
On sait également à quoi cela tient. L’EÎglise catholique est au bénéfice de l’unité de
front, d’un front imposant, défendu par
une armée de militants, ingénieusement
organisée et dirigée. D’autre part, elle dispose, par desBus le marché, d’un parti
politique qui, en Allemagne, passe pour
être le parti le plus solidement constitué
et le mieux gouverné. Le spiritualisme
protestant, autrefois protégé par ,1a carapace de l’Etat et propagé avec l’aide de
celui^i, se trouve aujourd’hui d.anp la
situation plus ou moins enviable d’un
mollusque que n’importe quel ennemi peut
blesser. N'est-il pas étrange que l’Eglise
évangélique de Prusse, qui groupe en elle
la majorité écralsajnte des habitants de ce
pays, 'a été mise, à l’arrière plan, sous
tous les rapports, lorsqu'il s’est agi d’obtenir un concordat avec l’Etat, tandis que
l’Eglise catholique a su conquérir à peu
près tous lés avanta,ges qu’elle désirait ?
Dans d’autres Etats, le sort de l’Eglise
protestante n’a pas été plus favorable. Il
y a là une évolution qui ne pourra pas
continuer indéfiniment. Autrement, ce sera
i’affaiblissemient total du protestantisme.
Aussi, les milieux les plus divers s’en
sont émus, et nO'US a^istons actuellement
à un regroupement et à une concentration
des forces du protestantisme allemand qui
ne resteront certainement pas sains porter
des fruits et sa.ns influencer d’une manière
réjouissante la marche vers l’avetmr. Impossible de prévoir, dès à présent, dans
quel sens la réaction du protestantisme
d’Outre-Rhin va s’affirmer contre la prédominance et l’extension menaçante du romanisme. Une chose nous paraît s’imposer
en observant les faits : les Eglises protestantes se 'Souviendront du glaive d’Achille
qu’elles avaient trouvé jadis dans leur
berceau et avec lequel elles avaient conquis et affirmé leur droit de cité dans ce
monde. Ce glaive s'appelle : politique sociale protestante. Elles se serviront de
nouveau de cette arme, empruntée en partie à la civilisation non chrétienne. Ceci
pour ne pas tomber à l’état de sectes insignifiantes. Elles le feront, elles le font
déjà, — malgré la théologie de la crise.
(Semaine Religieuse). j],
■O-O-O-C ■00-0--0-0-0-0000-OOO.Q.
LA BIBLE.
AUTREFOIS.
On rapporte que, 'dans un village de nos
Vallées, où il n’y avait qu’une seule Bible, après beaucoup d’angoisses et d’incertitudes, on se décida à la cacher, pour la
dérober aux yeux des prêtres et des
soldats.
Mais où croyez-vous qu’on la cachât?
Dans le berceau d’un petit enfant... On
donna le livre et le berceau à garder à
une petite fille de huit ans, et quand elle
voyait venir des gens suspects, elle se hâtait de fourrer sous les couvertures ses
deux trésors : eUe berçait l’enfant en chantant pour l’endormir, de sorte que personne ne se doutait qu’il y eût autre chose
que lui sous les couvertures.
Dans un autre village, il n’y avait pas
de Bible, et l’on n’en pouvait avoir une ;
mais il y avait de bonnes gens qui avaient
pris la peine d’en apprendre par cœur
des chapitres entiers, de sorte que, lorsqu’ils étaient réunis, ils pouvaient la réciter en grande partie entre eux tous ;
le dimanche ils se redisaient mutuellement
les chapitres qu’ils savaient et même les
petits enfants pouvaient aussi à leur tour
prendre la parole, et réciter quelques
beaux psaumes ou quelques paraboles diu
Seigneur Jésus.
AUJOURD'HUI.
Le Fédéral Council Bulletin nous annonce que la Société Biblique Américaine,
pendant l’année 1930, a distribué plus de
12 millions d’exemplaires des Saintes Ecritures, qui ont été traduites aussi en siamois, et dans nos Vallées il n’y a pas, on
peut dire, une seule maison où l’on ne
puisse trouver, en cherchant bien, U'ne
Bible. Et, certes, ce n’est pas la crainte
des soldats et des prêtres qui la fait cacher si soigneusement.
La petite fillette dont nous avons parlé,
savait qu’eUe avait un trésor dans ce livre ; les... petites fillettes d’aujourd’hui
savent beaucoup de choses que leurs aïeur
les ignoraient, sans doute, mais la valeur
du trésor qu’elles devraient posséder, la
connaissent-elles toujours ?
Et ces petits garçons qui prenaient la
parole pour réciter un Psaume, sont-ils
encore nombreux ? Qui songe encore, aujourd’hui, dans une réunion, à se lever
et réciter une portion des Saintes Ecritures ? La Parole de Dieu, hélas ! a été
remplacée par la parole des hommes, qui
aiment beaucoup à s’entendre i>arler.
Apprendre par cœur des chapitres de
la Bible ! 'Je vois des sourires, des hochements ; j’entends dire ; « Ma mémoire est
assez forte, sans ces exercices », et... j’en
passe !
Lire la Bible, étudier la Bible, serait-ce
donc simplement un arti? La Bible a-t-elle
vieilli, ou notre esprit désenchanté, abusé,
n’est-il pas, plutôt, incapable de saisir
toute la profondeur de la simplicité
évangélique ?
La Bible : ce fut, autrefois, une force ;
elle le sera encore demain, quand toute
notre jeunesse suivra l’exemple des jeunes Unionistes Vaudois de Forano, dont
on nous parlait à Saint-Germain : apprendre un chapitre de la Bible, pour chaque
séance, c’est-à-dire se préparer une base
indestructible de vie intérieure, qui finit
par rayonner dans la monotonie comme
dans les contrastes de la vie matérielle.
al.
La valeur d’un nom.
L’autre jour, une dame nous disait, à
propos d’un voyage qu’elle avait fait : « Il
n’y a rien d’agréable et même d’amusant
comme de voyager avec une lettre de
recommandation.
« Une fois, devant traverser, toute seule,
une grande partie de la France, mes amis
me procurèrent une lettre de M. D., l’un
des administrateurs du chemin de fer. En
arrivant à la gare, je fus traitée d’abord
comme tout le monde ; mais, aussitôt que
je déployai ma lettre, c’était à qui me
rendnait service : « Ne vous inquiétez de
rien, madame ! », me dit-on, et jamais
princesse ne fut mieux servie. Tous les
chapeaux s’enlevaient, les meilleures places m’étaient offertes ; c’était un empressement, une politesse inexprimables. Plusieurs fois on vint me demander si j’étais
bien et si je voulais quelque chose. Lorsque je quittai le train, je vis que mon
modeste bagage avait été mis à part, et
je n’eus pas un seul instant de retard ;
encore ; au moment de monter en tram,
les employés, chapeaux bas, me dirent :
« Madame m’a qu’à montrer le nom de
M. D. au conducteur : elle n’aura qu’à se
louer de son empressement à la servir ! ».
«Ge n’est pas tout. Un an après, revenant à Paris par le même chemin, j’entendis les employés se chuchoter l’un à l’autre : « C’est la dame qui voyageait avec
la lettre de M. D. ! », et aussitôt les mêmes égards me prouvèrent la valeur d’une
bonne recommandation signée d’un nom
puissant ».
* * *
En écoutant ce récit, qui fit sourire tout
le monde, je pensai à un autre voyage, à
un autre nom : au grand voyage que tous
nous devons faire à la fin de cette vie, et
au seul nom qui nous fasse arriver à bon
port ; le nom de Jésus.
Quel que soit notre propre nom, quelles que soient nœ qualités ou nos talents
naturels, on n’y fera aucune attention ;
mais si nous allons au nom de Jésus, toutes les portes du royaume nous seront
ouvertes.
Puis je pensai à la différence, entre les
voyageurs non recommandés du chemin
de fer et ceux du chemin de l’Eternité.
Ceux-là arrivaient tous au terme de leur
voyage, seulement un peu moins bien traités que notre amie ; mais ceux-ci n’arriveront jamais à bon port, sans le nom de
Jésus ; il n’y a point de salut en aucun
autre, car il n’y a sous le ciel aucun autre
nom qui ait été donné aux hommes, par
lequel nous devions être sauvés (Actes
IV, 12). S. P. B.
A propos des noms vaudois.
L’article de emm. t. : « Les noms vaudois » (Voir Echo N. 34), et celui de M. G.
Bertinatti (Voir Echo N. 37), ont provoqué une... suite d’observations, qu’îL est
inutile de publier, parce qu’eUes n’ajoutent rien de nouveau à ce qui a été écrit,
et pourraient laisser croire que nous combattons, comme jadis don Quichotte, contre les moulins à vent. R ne s’agit pas
non plus de condamner le passé, ou de
vouloir changer quelques voyelles de quelques noms, mais simplement de mettre en
garde, les jeunes surtout, contre la tendance si fréquente de modifier son nom
dans les rapports quotidiens, simplement
pour éviter d’être interrogé sur son lieu
d’origine. C’est un cas d’un problème très
grave et très complexe que les boutades
ne peuvent effacer : on a peur d’être reconnu comme Vaudois, quand on doit vivre dans un milieu hostile, catholique.
Réd.
LE COLLÈGE.
Voici les résultats des examens de la
session de septembre :
Admis en /■ = Gymnase : Bessone Michele,
Malien Pietro, Passera Giovanni, Saletta
Lidia, Armand-Bosc Frida.
Admis en IP Gymnase : Botturi Guido,
Rostan Guido, Rostan Ida., De Rysky Giovanni, Malan Carlo, Malan Roberto, Michelin-Salomon Roberto.
Admis en IIP Gy mnase : Benech Matilde, Boyer Rodolfo, Briachetto Feliée,
Malan Ivo, Balma Eisa, Balma Evelina,
Bouchard Gustavo, Constantin Gerrasaina,
Faure Maria.
Admis en TV‘ Gymnase : Peyronel Eric,
Artus Maria Giovanna, Forneron Enrico,
Gioda Giuseppe, Micol Fernanda, Tedeschi
Aldo.
Admis en Gymnase : Bacciagaluppi
I^opoldo, Pennington de Yong James, Roland Paolo.
Admis en P‘‘ Lycée : Boyer Emilio, Brun
Lutgardo, Pasquet Enrico, iCaïrus Luigi,
Galvano Giovanna, Filippone Domenico,
Ganière Anna Maria, Martelli Adriana.
Admis en IP Lycée : Avitabile Raffaele.
Admis en IIP Lycée : Vigiani Girano.
O..Q.OOO..»00.0-0"0-0'0-0'0-0- OO'O'O'O'O'
CHRONIQUE VAUDOISE.
CHICAGO. Le 4 septembre, le deuil a
frappé une de nos famiUes vaudoises _ ici
établies; M. Giovanni S. Garrou, originaire de Redoret, s’est endormi dans le
Seigneur, à l’âge de 76 ans. La mort ne
l’a ipas surpris, car la Bible était sa lecture préférée ; depuis onze ans, ü avait
réjoint, ici à Chicago, ses enfants Giov.
Stefano, Francesco, Luigi, qui ont pu
éprouver, dains cette douloureuse circonstance, les bienfaisants effets de la sympathie chrétienne, de l’amour fraternel
qui unit les membres de la Colonie Vaudoise, ce dont ils sont profondément
reconnaissants.
PIGNEROL. Dans le courant de Fété
nous avons eu le plaisir d’entendre la prédication de plusieurs frères venus du dehors : MM. Auguste Jahier, David Forneron, Albert Ribet, Rinaldo MMan, Enrico
Meynier, Henri Rivoire, Emilio Corsani,
Eugène Revel. Nous les remercions vivement pour leur visite et pour leurs messages fraternels.
Particulièrement solennel a été^le cmte
de réception d’une jeune sœur établie a
l’étranger, et qui a voulu faire sa première communion dans son église : M.Ue
Elvire Long de Emile et d’Hélène Long
(Londres). Nous lui renouvelons nos meilleurs souhaits de bénédictions. Im.
SAINT-JEAN. Samedi, 26 septembre,
dans notre temple, M. le pasteur L. Rivoire a béni le mariage de_ M.lle Lina Pons
et de M. Francois Prassuit. Nos meilleurs,
vœux aux époux.
Dd respect envers les antres
et envers soi-même.
...C’est un devoir, pour des jeunes gens
sérieux, que de craindre Dieu, respecter
ses parents, avoir en honneur les personnes avancées en âge, défendre la chasteté,
ne pas mépriser l’humilité, aimant, au contraire, la clémence et la pudeur qui sont
l’ornement de l’adolescence, de la même
façon que la gravité l’est de la vieillesse,
et l’ardeur, de la jeunesse.
Voyez Isaac : il craignait son maître,
quoiqu’il fût de la race d’Abraham, et il
4
honorait son père à tel point qu’il n’aurait pas refusé d’affronter la mort, contre sa volonté. De même Joseph, encore
qu’il eût vu, en songe, le soleil, et la lune,
et les étoiles, l’adorer, honorait toujours
son père d’un respect plein de zèle, chaste
jusqu’à refuser même d’écouter des propos malséants, humble jusqu’à l’esclavage,
pudique jusqu à la fuite, patient jusqu’à
la prison.
Et nous ne pouvons qu’admirer la force
et la grâce suave de la pudeur qui se manifeste non seulement dans les actions,
mais aussi dans les paroles mêmes, en
rappelant les limites que nulle conversation honnête ne peut franchir. Aussi souvent pouvons-nous dire que les paroles
sont le miroir de notre esprit, ...car la
modestie s’exprime avec douceur, de peur
qu’une voix trop rude ne blesse l’oreille
de quelqu’un.
De même que pour le chant la première
vertu est la modestie, la modestie est aussi
la première vertu dans toute ponversation ; d’humbles commencements sont la'
meilleure recommandation pour la suite...
Que nos discours, que nos conversations
se distinguent toujours par l’absence d’injures, étant inspirés par l’amour.
Evitons l’aigreur de la dispute dans nos
paroles, en famille ; ce ton cassant qui provoque de vaines discussions, sans aucune
utilité.
Que nos discussions, inévitables, ne
soient jamais sous l’inspiration de la rage,
mais que la sérénité nous guide, sans aucune amertume ; exhortons, mais dans un
esprit de charité ; rappelons au devoir,
mais sans offenser. Car, de même que nous
devons éviter d’être impulsifs, dans nos
actions, ainsi faut-il que nos paroles ne
soient jamais dictées par la haine, la rancune, la jalousie...
Que nos discours soient raisonnables,
quant à leur contenu et à leur longueur :
en effet, un discours ennuyeux soulève la
r,age ; et po>urquoi faudrait-il qu’il provoque l’ennui, alors que nous recherchons
l’agrément dans toutes nos conversations ?
(Tiré du De officîîs Wlinistrorum, de S. Ambroise).
Le sentier battu.
Dans une des principales stations missionnaires de l’Afrique, les indigènes convertis avaient pris une habitude qui témoignait bien de leur zèle et de leur piété.
Ne pouvant, dans leurs misérables huttes,
s’abandonner sans distraction à l’exercice
de la prière, ils allaient, plusieurs fois par
jour, se mettre à genoux, chacun dans un
endroit retiré du bois qui environnait le
village.
Il en résultait que, de chaque hutte, on
voyait se diriger vers le lieu de prière un
petit sentier ordinairement bien battu.
Quelquefois cependant la piété de tel ou
tel 'de ces disciples de Christ se refroidissait ; mais alors, les traces de ses pas devenant moins visibles sur le sol, les autres chrétiens lui disaient avec charité ;
«(Frère, l’herbe croît sur ton sentier». Parole naïve, mais touchante, que tous comprenaient, et qui probablement fut pour
plusieurs un salutaire avertissement ; parole instructive aussi et bonne à méditer
pour chacun de noris.
Oh ! ne laissons pas pousser l’herbe sur
le chemin qui nous conduit à Dieu. De tous
les sentiers que nous pourrons tracer dans
la vie, il faut que celui-là soit toujours le
mieux battu ; c’est le seul qui ait à son
terme le repos du cœur, et la vraie félicité,
dans la certitude inébranlable de la vie
incorruptible.
« A qvi irions-rmis ? Car Tu as les paroles de vie éternelle ». Anonyme.
O-O-O-OOOOO-OOQOOOOOO 0
Si è constatato che, con frequenza, taluni
mittenti — ignorando il tassativo disposto
dell’art. 72 del Testo Unico della legge
postale — sogliono includere nei pacchi
postali degli scritti aventi carattere di
corrispondenza.
Si rammenta pertanto che nei pacchi
postali possono includersi soltanto le fat
ture, i listini, o prezzi correnti, o indicazioni riferentisi strettamente agli oggetti
contenuti nei pacchi stessi.
L’inclusione di commiicazioni aventi carattere di corrispondeyiza viene punita con
una soprataesa del decuplo (con un minimo di L. 5) delle tasse applicabili alle
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