1
Année Dixième,
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italîfl , , . . I*. 3
Tous Itis d« ]'’Untoii
fia poste ... » 6
.Amérique ...» 9
On s’abonne :
Pour VIntèrieur ohoK MM.Jes
paateai's et lei» Jibraires de
tincTe Peiliee,
^\fy.pfÌ\ÌTVÌbo6térieiir>n\ Bureau d'Ad'•* ‘minUtration.
N. 45.
7 Novembre 1884
Un ou plusieurs nomdros
rés, domandéa avant le ti*
rage 10 cent, chacun.
Annonces: 85 oentimespar ligne.
I,es «nvüis d'ar'Q^nt se font par
lettre recommandée ou pai
mandats sur le Biiraaii de /■'«■
rosa Argentina.
Pour la RÉDACTION s’adresser
ainsi : A la Direci ion du Témoitit
Pomaretto fPînerolo) Italie.
Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi; A T Administratron du
Témoin, Pomaretto (Pineroloj
Italie.
:sfe
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SK
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Eoua mf serez témoins. Aotks 1,
iStnvani la vérité avec ta charité. bJpK iv, Jb
WÊÊ
î-iQiin ma ii'o,
7 Novembre. A l'œuvre — Corre^midance. — Société des Missions de
Lc^ semence du chardon. — Bons mois Vaudois. — Des moyens à employer à l’égard
des pécheurs iucouvertis pour les amener
a la foi. Chronique vaudoise. — Revue
politique. — Avis. — Annonces.
T INovemfore
A l’œuvre!
11 n’est plus, à l’heure qu’il est,
de paroisse, dans les Vallées , qui
n’ait entendu l’appel adressé aux
Vaudois en faveur d’une augmentation de traitement à procurer
aux maîtres et maîtresses de nos
écoles paroissiales.
Avec un salaire dont la moyenne
n'atteint pas 800 francs par an,
pour les maîtres, et 450 francs pour
les maîtresses, ■ jl est impossible
que ces ouvriers dont le travail
est si important, puissent vivre
convenablement et pourvoir àVen
tretien d’une famille. Ceux qui le
croient encore ne savent pas ce
que coéte.la vi^ de nos jours,
lorsqu’il fa||||lDut acheter, depuis
le E janvier jusqu’au 3î décembre.
Nous exigeons de nos maîtres
une préparation assez longue , et
coûteuse. Nous leur demandons
d'enseigner non’seulement les matières préservés par la loi, mais
l’histoire biblique, le français,
le chant, etc. Nous voulons surtout' qu’ils enseignent dans un
esprit et avec des principes chrétiens, les enfants de ceux qui ont
été appelés : le peuple de la Bible
et dont les principes religieux sont
en parfaite harmonie avec le plus
ardent patriotisme.
Pouvons-nous, raisonnablement,
exiger beaucoup de nos maîtres
et les rétribuer si mal? Est-ce là
une chose juste et honorable?
Pouvons-nous espérer que les jeunes gens bien doués se voueront
à la carrière de l’enseignement,
alors que nous les y encourageons
si peu par la manière dont nous
2
35i,
pourvoyons à l’entretien de ceux
qui sont à l’œuvre?
Il n’est pas un Vaudois, digne
de ce nom , qui ne sente que notre
eglise, dont l’intérêt pour l'instruction ne date pas d’hier, a le
devoir de faire un effort généreux
pour'améliorer la position de nos
maîtres paroissiaux.
Le moyen pratique d’atteindre
ce but a été partout exposé; la
formationd’unfondscommun dont
les intérêts serviront à augmenter
les traitements.
Les comités collecteurs cliargés.
de recueillir les contributions pour
cet objet, sont partout nommés.
Les carnets des collecteurs ont
été envoyés à chaque église en
nombre suffisadt.
La saison où no^^ntrons est
propice pour l’accomplissement
de la tâche. Par la bonté de Dieu,
l'année n’a pa.s été mauvaise.
Que faut-il de .plus?
A l’œuvre I Et que chacun accomplisse son devoir joyeusement
et avec foi, sans .se ]ai,sser arrêter
ni rebuter par les conseils du
découragement ou de l'avarice.
Quand il s’agit d’intérêts aussi
importants que ceux de l'instruction et de l’éducation chrétienne
de nos enfants il n'est perinis à
personne qui porte le nom de
chrétien et de Vaudois de se montrer indifférent et de laisser â
d’autres les efforts,et les sacrifices
qu’il est en sou pouvoir de faire.
Conrc0|ïonbiittec
Comme l’on ne pèche guères, chez
nous, par excès de louange et de reconnaissance, nous publions bien volontiers la lettre suivante d’un régent
de quartier de La Tour.
Lti Tour, lo 2 novernbre 1S84.
Monsieur le Directeur,
De la part de ceux qui, comme
moi fréquentèrent l’école de Méthode
à la Tour, je remercie vivement ,et
sincèrement les messieurs qui se sont
intéressés à nous durant celle belle
semaine de semailles. C’est avec un
grand dévouement que ces insiriiclives
leçons nous furent données.
Manquerions-nous à notre devoir?
Ne témoignerions-nous pas notre reconnaissance envers ceux qui se sout
occupés de nous avec zèle et persévérance?
Ayant donc pour base la Parole
de Dieu, chers amis régents et maîtresses, marchons .sur,., la voie qui
nous a été tracée, et commençons
notre noble lâche en imilaul l’exemple
de nos supérieurs, en demandant
journellement l’assistance de Dieu et
'de son Saint-Esprit, alors nous verrons des fruits de notre travail, nos
eiforls ne .seront pas vains.
Recevons donc les. jeunes enfants
qui nous sont confiés avec amour et
bienveillance en accomplissant fidèlement notre devoir, afin que nous
ne soyions pas au dernier jour jugés
comme des mercenaires.
Recevez les salutations respectueuses de
Votre
David Gaydou.
Société des Missions de Bâle
Le 69'"® rapport annuel de la Société
des missions évangéliques de 'Bâle
contient les données suivantes;
En juillet dernier, l’Institut destiné
à préparer des missionnaires comptait
3
-355
f^•^A<V>A/VWVWVl4>U^/U^J\/^/UV>>U
84 élèves, dont 16 Suisses et 64
Allemands-, répartis en 6f classes.
Plusieurs jeunes gens se préparent,
en outre, l’un à partir un jour en
qualité de médecin-missionnaire, deux
en qualité de commerçants et un en
qualité d’artisan.
La Société donne une pension à 9
missionnaires invalides et à 17 veuves
missionnaires.
Les trois champs de travail sont
les Indes, l’Afrique et la Chine.
Dans VInde, elle compte 19 stations
principales et 101 annexes. Le personnel actif se compose de 63 missionnaires, et de 213 aides indigènes
des deux sexes. U y a 7980 membres
d’église et .4830 deï écoles.
En Afrique (Côte d’Or), la Société a
10 stations principales et 60 annexes,
avec 21 missionnaires européens, 10
femmes de missionnaires, 3 instilutrices européennes, 1 missionnaire
natif et 213 aides indigènes. Les
membres de l’église s’élèvent au chiffre
de5567 et les élèves des établissements
scolaires k celui de 1686.
En Chine il y a 9 stations principales; 25 annexes, 20 missionnaires
européens des deux sexes, 4 missionnaires indigènes 53 aides indigènes
chrétiens, 2607 membres d’églises et
461 élèves.
La Société poursuit son œuvre avec
confiance malgré les graves épreuves
dont elle a été atteinte dans l’espace
de peu d’années.
« Les maladies si fréquentes parmi
nos ouvriers, dit M. le pasteur Schott,
la fureur du paganisme qui se sent
ébranlé jusques dans ses fondements
par la parole* qu’ils annoncent, et
l’inimitié de ceux qui confe.ssent Jésus
des lèvres, mais qui n’en font pas
moins la guerre à Sa Parole, — tout
cela à la fois ne nous fait que trop
sentir que nous sommes encore au
sein d’un monde plongé dans le mal.
Et cependant le Seigneur règne et
donne aux siens la victoire, alors
même qu’ils succombent en apparence.
Que ces fidèles serviteurs tombent
l’un après l’autre pour être recueillis
dans les greniers célestes, le Seigneur
ne retire pourtant point son église
de ce monde, mais il la préserve du
mai. Elle sort triomphante de toutes
les luttes et célèbre triomphe sur
triomphe, tellement que l’œil le fil us
prévenu doit pourtant confesser que
Dieu est avec elle».
La semence du chardon.
Le « chardon », comme on le sait,
est l’emblème de l’Ecosse; et il n’y
a pas d’écossais qui n’ait pour cette
plante sans odeur, sans beauté et dont
on se gare, plutôt qu’on n’est attiré
vers elle, l’affection la plus tendre et
l’admiration la plus enthousiaste. Citons l’exemple de Sandy M'’ Kay qui
aban d 0 n n a sa P a I r i e P O U r al 1 e r s’é tab I ir
en Australie. Il y trouva des arbres
à gomme et des acacias du plus beau
vert. Mais que lui importaient les merveilles de, la végétation antarctique?
Il voulait un chardon, un véritable
chardon écossais. Il écrivit donc au
pays pour déiaander de la semence;
on lui en envoya, et il la répandit
dans un coin de son jardin. Peut-être
la vue de cette plate-bande de chardons fit-elle du bien au cœurde jeunes
émigrants en leur rappelant la patrie;
mais qu’arriva-l-il? Le vent emporta
bien loin ces petites semences ailées,
elles tombèrent et germèrent un peu
partout au grand détriment de la culture, et bientôt le chardon ne fut plus
connu dans le pays que sous le nom
de « Malédiction de Sandy M« Kay ».
Ainsi en est-il de la semence de la
médisance. Il est dilficilc d’apprécier
les souffrances causées par ces graines
ailées de paroles mensongères et
cruelles. Quelqu’un disait être sûr
qu’il faisait le nien et que ses affaires
étaient en bon état le jour où l’on
commençait è parler contre lui et à
répandre de faux bruits sur son
compte. Mais tout le monde n’a pas
ce courage et cette gaieté de coeur.
La médisance est un mal qu’il nous
faut à tout prix combattre. Peut-être,
n’y a-t-il pas de meilleur obstacle à
lui opposer qiie celui qu’avait adopté
la mère du Dr. Guthne. Lorsqu’elle
entendait raconter quelque chose au
4
-356
détriment d’une de ses connaissances,
elle s’offrait immédiatement à aller
la vair, à lui répéter ce qu’elle avait
entendu en nommant la personne de
qui elle le tenait et à lui demander
ce
salions,
et
amateurs de scandales. Voici encore
ce qu’il est en notre pouvoir de faire :
garder nos lèvres et surtout nos pensées ; car ce que nous pensons viendra
de quelque façon à la lumière. Un
regard, un silence peuvent infliger
une blessure mortelle. Il n’y a pas
de moyen plus dangereux de faire le
mal que celuWâ. Il n’y en a point
dont nous ne devions nous repentir
plus amèrement, et que le repentir
même le plus sincère puisse moins
réparer. Si nous avons volé, nous
pouvons restituer l’équivalent; mais
la parole méchante que nous avons
prononcée nous ne pouvons ni la dédire, ni la rappeler à nous. Elle est
aussi vivante que nous»? que dis-je?
pour une vie que nous avons, elle en
possède mille. Elle nous survivra;
l’écho qui la répercute' peut bien
mourir, mais il en réveille un autre
après lui.
(Imitó ilu Sunday ai Home par. H. M.).
Bons mots vaudois
A UNE NOCE.
On faisait les noces d’un riolie propriétaire de la plaine aux abords
immédiats des Vallées Vaudoises. Lorsque le dîner lirait à sa fin, la conversation devint très animée, et un
gros paysan du voisinage qui ne connaissait pas tous les convives se mit
il déblatérer contre les vaudois en ne
leur donnant, par mépris, que le
nom de barbets.
■— C’est une peuplade étrange que
ces barbets, disait-il, ils ont quatre
rangées de dents noire.s et trois yeux
dans le front. Ils vivent à l’étal sauvage, et ne veulent savoir ni de la
messe, ni du confessionnal, ni du
pape.
— Les avez-vous vus ? les connaissez
vous? demanda l’un des convives.
—- Certes que je les ai vus, mais
de loin, parce qu’on ne les approche
pas sans danger. Ils vivent de racines
au milieu dé leurs rochers, et malheur à qui les approche, car il serait
déchiré par les griffes que ces barbets
ont au lieu de mains.
— Vous les avez donc bien vus,
répartit le convive.
~ Je crois bien que je les ai vus,
et j’en ai eu peur....
— Et si je vous disais qu’il y a
ici, à la noce, avec nous, de ceux
que vous appelez barbets avec tant
de mépris....
— Pas possible! fît le gros paysan
tout ahuri, ici il n’y a que des c/trétiens.
— C’est tellement possible que la
charmante jeune fille qui est assise
à votre droite est de ceux que vous
appelez barbets.
— Oui, Monsieur, dit lademoisolle,
et voilà en face de nous mon oncle,
ma tante et mon cousin, nous sommes
tous vaudois.
Nos amis nous ont fait l’honneur
de nous inviter à la noce, et nous
voici, sans griffes, sans rangées de
dents noires et sans les trois gros
yeux dans le front comme vous disiez
tant-à-l’heure.
— Et pour le moins aussi beaux que
vous, qui en avez fait une si horrible
description, fit un autre convive en
riant aux éclat-s,
— Mais vous disiez, fit un troisième, que vous les aviez vus, si
bien vus.... expliquez-nous cela.
— Je les ai vus..... reprit le gros
paysan tout confus et honteux, mais
entendons-nous bien; Le curé en faisait l’autre jour dans son prêche une
description si frappante quêje croyais
les voir, il me semblait les avoir sous
les.yeux tant il les décrivait bien.
Stouriaire,
5
Des moyens à employer
à l’égard des pécheurs inconverlis
pour les amener à la foi.
Nous lisions, il n’y a pas long-temps,
dans un journal , qu’il serait utile de
réimprinier les discours de Finney
sur les réveils religieux. Nous nous
rangeons à cet avis et nous souhaitons
que cela s'e fasse. Cet ouvrage ferait
certainement du bien à nos églises.
Nous transcrivons quelques pages du
discours sus-nommé pour les lecteurs
du Témoin
« Il n’est pas raisonnable de la part
des gens qui professent être religieux,
de s’étonner de l’insouciance des pécheurs. Tout bien considéré celle insouciance est naturelle. Nous sommes
affectés par le témoignage, à savoir,
par un témoignage reçu dans nos
esprits. Les pécheurs sont tellement
absorbés par les affaires, par les
plaisirs et par les objets du monde,
Ju’ils ne prennent pas même le temps
’examiner la Bible pour voir si la
religion est vraie. Leurs sentiments
ne sont excités que par les objets du
monde, parcequ’il n’y a que ces objets
qui se présentent vivement en contact à leurs esprits, tandis qu’il n’y
a que peu de circonstances qui viennent les affecter à l’égard de l’éternité et de la religion. Sans doute,
s’ils examinaient ces grands sujets,
ils sentiraient leur importance; mais
le fait est qu’ils ne les examinent pas,
ils n’y pensent pas, ils ne s’en inquiètent pas. Jll jamais ils ne le feront
h moins qu’il ne s’élève devant eux
des témoins de Dieu pour attirer leuiattention. Aussi longtemps au contraire que la masse des chrétiens vivra
par le fait de manière à donner un
témoignage opposé à celui que demanderait la religion,' comment veuton que les pécheurs aient sur ce point
des vues convenables? Presque tous
les témoignages et toutes les influences
qui se présentent à eux agissent en
sens contraire! Bien place un grapd
débat devant le genre humain. Il
charge ios siens de témoigner pour
lui, et voici qu’ils témoignent tous
en sens inverse. Comment voulez-vous
que les pécheurs parviennent à la foi?
Nous voyons donc comment il arrive que la prédication produise si
peu d’effet, et comment il se fait que
tant de pécheurs s’endurcissent devant
elle. Que l’Eglise se réveille, qu’elle
vive conformément à sa foi, et les
pécheurs s’en ressentiront bientôt. Si
l’Eglise vivait huit jours seulement
comme croyant réellement à la Bible,
les pécheurs se fondraient en sa présence. Supposez que je fusse un avocat,
que je me présentasse devant la cour
et que j’y exposasse le cas de mon
client: le débat s’engage, je tire mes
conclusions, j’annonce ce que je vais
prouver, et j’appelle mes témoins. Le
premier arrive et prête serment; puis
il s’élève contre moi et contredit tout
ce que j’ai avancé. Quel bien fera tout
mon plaidoyer? .le parlerais bien au
jury pendant tout un mois, et j’aurais
l’éloquence de Démosthène, que, si
mes témoins me contredisent, tout
mon plaidoyer est perdu. Il en est
de meme d’un ministre qui prêche
au milieu d’une église glacée et morte
qui déshonore Dieu. G’est en vain qu’il
étalé toutes les grandes vérités de la
religion quand chaque membre du
troupeau le contredit; dans une église
pareille, la seule manière dont on
sort contredit tout le sermon. On se
presse aux portes, aussi gairaent et
avec autant d’insouciance que si rien
n’eût été dit; on se fait des révérences,
et on cause de tout, sauf de ce qui
devrait vous occuper. Combien de ministres prêcheront tous les jours avec
larmes et ne produiront cependant
aucun effet? Le diable lui-même ne
pourrait désirer que les choses allas.sent mieux dahs ses intérêts.
Et cependant l’on voit des ministres
continuer pendant des années à prêcher ainsi par-dessus la tête d’un
troupeau dont la vie contredit chaque
parole qu’on lui annonce; ces ministres croient qu’il est de leur devoir de faire ainsi. De leur devoir!
de prêcher à une église qui détruit
tout leur ouvrage, qui contredit tout
leur témoignage, et qui ne veut pas
6
changer! non! qu’un ministre dans
ce cas secoue la poussière de ses pieds
en témoignage contre un pareil troupeau, et qu’il s’en aille chez les païens
ou auprès de quelque autre troupeau
nouvellement formé. Cet homme dépense son énergie et consume sa vie
il rouler dans son berceau une église
endormie, qui s’emploie tout entière
à assurer les pécheurs qu’il n’y a point
de danger pour eux, 1! est prenable
que les quatre-vingt-dix-neuf centièmes de la prédication qui se fait dans
ce pays sont perdus, pareeque l’église
les contredit.
Il est évident que le degré de sainteté dans la vie des chrétiens doit
s’élever de beaucoup, si jamais le
inonde doit être converti.' Si nous
avions maintenant autant de membres
de nos églises que nous avons de
familles, que ces chrétiens fussent
répandus par tout le monde, qu’il y
eût partout un ministre pour cinq
cents âmes, que chaque enfant fréquentât une école du dimtanche, et
chaque jeune personne une classe
biblique, nous aurions là toute la
machine dont nous aurions besoin;
mais même alors, si l’église contredisait la vérité par sa conduite, nous
n’aurions jamais un réveil. Au contraire, je n’ai jamais vu que l’emploi
des moyens restât stérile pour un
réveil, lorsque les chrétiens se conduisaient conformément à leur foi.
Mais la grande affaire est de donner
aux vérités de l’Evangile un corps par
sa conduite, de sorte que la sainteté
de la vie soit une enseigne qui frappe
tous les yeux.
Il y a bien des églises qui s’attendent â ce que le pasteur fasse tout.
Quand il a prêché: «Quel beau sermon!» diront-ils, «quel excellent
Easteur! sans doute que nous aurons
ienlôl.un réveil! » Mais quand JésusChrist lui-même viendrait prêcher,
si l’Eglise le contredisait, il prêcherait en vain. La nouveauté peut produire pour quelque temps une apparence d’effet, mais sans la vie et la
sainteté il ne se fera jamais rien.
Tou t chrétien produit par sa conduite
un effet quelconque>et rend témoignage
d’un côté ou de l’autre. Ses regards,
son vêlement, toute sa tenue parlent
constamment pour ou contre la religion. Ou il rassemble avec Christ ,
ou il disperse; et à chaque pas que
vous faites, vous marchez sur quelque
corde qui vibre jusque dans l’éternité;
et tous vos pas retentissent dans le
ciel ou sous les voûtes de l’enfer. A
chaque mouvement de votre vie, vous
excercez une influence importante qui
réagit sur toutes les âmes immortelles
qui vous entourent. Comment pouvezvous donc dormir au milieu d’un tel
mouvement ? Marchez-vous dans la
rue? prenez garde à votre mise...
Qu’est-ce que je vois là sur vôtre tête?
que di.sent ces rubans, ces plumes,
et tous ces ornements à tous ceux
que vous rencontrez? Ils disent que
vous cherchez à être admirée. Prenez
garde! autant vaudrait écrire sur tous
vos vêtements: la religion n’est qu’un
conte. Ils disent; donnez-moi de la
parure, donnez-moi de la mode, donnez-moi de la ilatlerie, et je serai
heureuse! Et le monde comprend ce
témoignage que vous portez dans les
rues. Vous ôtes des épîtres vivantes,
« connues et lues de tous les hommes ».Si vous montrez de l’orgueil,
de la légèreté, de la mauvaise humeur, ou-autre disposition semblable,
c'est comme si vous déchiriez de
nouveau les plaies du Sauveur. Combien Christ pourrait-il pleurer en
voyant des gens qui professent croire
en lui, et qui attachent sa sainte cause
à un poteau, à tous les coins de rue,
pour l’exposer au mépris. Qu’au contraire, l’ornement des femmes ne soit
point celui de dehors t|ui consiste
dans la frisure des cheveux, dans une
parure d’or et dans la magnificence
des habits, mais que leur ornement
consiste dans l’homme caché dans le
cœur, c’est-à-dire, dans l’incorruptibilité d’un esprit doux et paisible qui
est d’un grand prix devant Dieu ; et
le ciel se réjouira autant que l’enfer,
en sera confondu. Qu’au contraire,
elles déploient de la vanité, qu’elles
cherchent à s’embellir, qu’elles adorent la déesse de la mode, qu’elles
chargent leurs oreilles d’ornements
7
.-359.
et leurs doigts d’anneaux, qu’elles se
couvrent de fleurs et de Bracelets,
qu’elles se lacent jusqu’à ne pouvoir
plus respirer, se parent d’atours et
marchent sur la pointe des pieds, et
tous les effets seront renversés, le ciel
sera dans le deuil et l’enfer dans la
jubilation.
Ce n’est donc point étonnant que
les grandes cités présentent si peu
de réveils. Voyez donc ces témoins de
Dieu ! ne semblent-ils pas s’accorder
à mentir au Saint Esprit? Ils se jettent
au pied de la mode, puis ils s’étonnent qu’il n’y ait pas de mouvement
religieux. Croyez-vous donc que j’aie
une telle opinion de mon habileté que
d’attendre un réveil de nos seuls efforts, tandis que vous vivez comme
vous le faites? Vous vous contredisez
vous-mêmes, vous-vous contredisez
l’un l’autre, vous contredisez votre
pasteur, et la somme de tous ces témoignages c’est qu’il n’est pas besoin
d’être pieux.
Croyez-vous que tout ce que je viens
de dire soit la vérité, ou le prenez-'
vous pour des rêves d’un esprit dérangé? Si j’ai dit vrai, reconnaissezvous que ces choses se rapportent à
vous? peut-être, dites-vous: Ah ! je
voudrais qu’une de nos riches églises
entendit tout cela. Mais, ce n’est pas
à elle que je prêche , c’est à vous.
Admettez-vous ou niez-vous ce que je
viens de dire? Que porte à ce sujet
et sur votre compte, la feuille du
grand livre qui conserve le jour présent? Avez-vous manifesté quelque
sympathie pour le Fils de Dieu, quand
son cœur sétigne à la vue des plaies
de Sïon? Est-ce que vos enfants, vos
domestiques, vos commis ont viiqu’il
en est ainsi? Se sont-ils aperçus qu’à
la pensée des âmes qui périssent, votre
air est, soiefinel et vos yeux se remplissent de larrne.s? Finalement je termine en faisant observer que Qieii et
tous les êtres moraux ont le droit de
se plaindre du faux témoignage que
vous rendez contre l’Evangile. Vous
vous avancez vers le jour du jugement
tout couverts du sang des pécheurs
sur lesquels vous avez exercé une influence désastreuse. Peut-être que des
centaines d’âmes vous rencontreront
en ce jour, et vous maudiront {s’il leur
est permis de parler) pour les avoir
conduites en enfer, en reniant l’Evangile par votre vie. Que deviendra cette
ville, que deviendra le monde, si nous
continuons ainsi? On prêche par sa
conduite que, pourvu qu’on professe
la foi chrétienne et qu’on vive en
honnête homme, c’est tout ce qu’il
faut de religion. Quelle doctrine des
démons! c’est tout ce qu’il faut pour
ruiner le genre humain tout entier !
Chronique ©nubotoe
Ecole de Méthode de La Tour. —
L’Ecole s’est ouverte à Sainte Marguerite, le lundi 27 octobre dernier, et
a été fréquentée par 47 Régents et
Maîtresses.
Toutes les leçons ont été données
d’une manière ponctuelle et régulière
par les sept membres de la Commis.sion qui avait eu soin, dans une
réunion spéciale, de s’entendre sur
la méthode à suivre et sur la répartition de la tâche à accomplir.
Les régents, de leur côte, ont fait
preuve d’application et de diligence,
prenant des notes qui leur permettront de mettre en pratique les conseils et les directions qui leur ont
été donnés.
Sur les 59 régents de quartier de
la Vallée, huit, dispensés par leurs
années de service ou par un diplôme,
ne se sont pas présentés et quatre
autres en ont été empêchés par différentes raisons.
Un tiers des maîtres en est à sa
première ou à sa deuxième année de
service; 14 ont servi déjà de 3 à 4
ans, et 14 de 5 à 10 ans.
Angrogne. ~ La seule paroisse des
Vallées qui n’eût pas encore été visitée
par la délégation de la Table chargée
de plaider la cause de l’augmentation
du traitement des régents paroissiaux,
a eu le plaisir de voir arriver, dimanche de'iver, deux membres de
TAdministiation qui ont présidé, à
8
.360.
3 4j2 heures, une réunion à SaintLaurent et, à 6 heures du soir, une
seconde réunion dans l’école du Serre:
cette dernière assez nombreuse.
Un comité de cinq membres, dont
font naturellement partie les deux
pasteurs, a été chargé de recueillir
les souscriptions.
IKeime |>oiittque
—— »
Le roi, la reine et le prince royal
sont venus dç Monza à Turin pour
présider 4 la distribution des prix
destinés aux exposants. Cette fonction
a eu lieu dans la grande salle des
concerts; des discours très-enthousiastes ont été prononcés par Grimaldi,
Villa et le syndic comte de Sambuy,
Leurs Majestés ont été reçues soit à
leur arrivée, à Turin, soit à leur
entrée à l’exposilion et à leur sortie
de la naanière la plus cordiale par
la population, qui revoyait pour la
première fois son roi après sa visite
au cholériques de Naples,
Le général Ricotti a été nommé,
en remplacement du général Ferrerò,
ministre de la guerre. C’était une réparation due au parti modéré, et
c’est aussi une garantie donnée au
pays, soit pour la direction politique
du gouvernement, soit pour tes fi
nances, soil pour la^ discipline militaire, qui laisse beaucoup à désirer
depuis plusieurs années.
Le choléra a presque entièrement
disparu soit à Gênes, soit à Naples.
11 y a eu quelques cas dans la pro
vince de Chieti et spécialement à
Pescara, mais là aussi l’épidémie ti’a
été queimomenlanée. Il n’y ,a pas de
province où elle ait été plus tenace
que celle de Coni.
jjPro.ffiCp. — Ce pays n’en a pas
fini avec les difficultés qu’il e.st allé
cbei’cheraii Tonqiiin et dans la Chine.
Le céleste empire se pi'épare à résister
avec vigueur a l’invasion des français.
Ænÿ$et0fr»'e, ^ Le Gouvernement
a envoyé le général Wolseley au secours de Kartoum et du général
Gordon. Des dép|ches avaient annoncé que le géiferal Gordon avait
été fait prisonnier par le Mahdi; mais
celte nouvelle a été démentie, et tout
fait espérer que le général anglais
arrivera à temps pour délivrer Kartoum.
AUettiagne. — Les élections pour
la diète de l’Empire ont donné un
fort contingent de députés au parti
socialiste; le parti catholique ou du
centre s’est maintenu dans presque
tous ses collèges. — Si Bismark avait
besoin de la majorité pour gouverner,
il ne resterait plus longtemps au pouvoir; mais le Grand-Chancelier s’en
passe parfaitement. C’est Bismark qui
a convoqué à Berlin un congrès pour
régler la question du Congo. Le Portugal voulait faire sa propriété des
rives de ce fleuve. Bismark est d’avis
que ce fleuve et d’autres qui sont
dans le même cas doivent être ouverts
au commerce international.
AVIS
La pi'ochaine conférence du ValPèlis aura lieu, D. fnardi ii novembre, à-Bobi.
Le sujet à traiter est le suivant:
Les membres électeurs de l’église.
Une réunion se tiendra la veille dans
lu grande école. {Cliap. à lire: Rom,
XII).
Aiinono©
L’on chei'che pour YEcole de la
Gioetta, fraction de l’église de Pignerol, un maître ou une maîtresse.
— La durée de l’Ecole est de 4 mois,
et le salaire de fr. 70, susceptible ,
pourtant, de quelque augmentation.
S’adresser à M. Pascal, pasteur à
Pignei'ol.
Ernest Robert, Gerant et AdminUlrateur.
Pignerp), Imprim. Chiantore et Mascarolli.