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8 Avril 1904.
M. Bouger. P“*'“
2 copies
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L’ECHO DES VALLEES
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof., Torre Péllice^
et pour l’Administration à M. Alex. Eivoir, instit., TorrePelliee.
Tout changement d’adresse coûte 16 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables ....' dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
■ Communication officielle — La destruction du destructeur — Echos de la
■■■ presse — Evangélisation — Un mouï.r vement protestant — Congrès nationaux
de la Paix — Chronique — Eamiliaria
. Nouvelles et faits divers — Eevue
..Politique.
GOMMUNICmON OFFICIELLE
Aux Consistoires des Eglises des Vallées
(pi' District).
La V. Table Vaudoise, se conformant
aux articles votés par la dernière as^mblée synodale, a bien voulu me
désigner comme président de la commission exécutive représentant le premier district.
C’est en cette qualité que je m’adresse
aux Consistoires, pour leur communiquer ce qui suit :
La réunion de la première conférence
de district est fixée pour le D’ Juin, à
huit heures du matin, dans le temple
de St. Germain.
Les Consistoires sont invités à faire
élire les députés en se conformant à la
lettre 6) de l’article 47.® des réglements
organiques.
Les Consistoires sont priés de préparer un rapport sur la marche de
leur Eglise, pouvant être résumé oralement, par leur président, en huit minutes.
^ Les contributions pour nos œuvres
diverses, devront être versées au trésorier de la Table, avant le 15 Juillet
prochain.
En demandant à Dieu de vouloir
Lui-même nous préparer à participer
à cette première Conférence officielle,
afin qu’ elle soit abondamment bénie
pour le développement spirituel de nos
Eglises, nous prions les membres des
Consistoires de bien vouloir agréer les
salutations cordiales de leur dévoué
frère en Christ,
C. A. THON.
La ’ ' '■ du destructeur
n
(Suite, Voir N. 14).
II.^ — En effet, que résulte-t-il pour
l’humanité de ce que Jésus-Christ a
détruit la mort ? Il en résulte l’évidence de la vie et de Tini mortalité.
La vie, en elle-même, n’est pas quelque chose que nous puissions entendre, voir ou toucher. Elle ne tombe
point sous nos sens. Elle est le principe de l’être et c’est l’être, que nous
entendons, que nous voyons, ou que
nous touchons, mais non le principe qui
l’a produit. Elle est la cause de toutes
sortes de phénomènes, et ce sont les
phénomènes que nous entendons, que
nous voyons, ou que nous touchons,
mais non la cause qui les produit. Le
retour du printemps nous fait assister
au réveil de la nature ; mais c’est parce
que nos oreilles sont frappées par le
bruissement des insectes et charmées
par le chant des oiseaux, c’ est parce
que, sous nos yeux, l’herbe pousse dans
la prairie et que les arbres bourgeonnent dans nos vergers, dans nos campagnes et dans les jardins publics et
sur les boulevards de nos villes, c’est
parce que nos fhains peuvent cueillir,
sur nos coteaux, l’humble violette et
les papilles nerveuses de notre organe
olfactif être mises en contact avec les
particules infiniment petites qui se détachent d’elle — c’est à cause de tout
cela que nous savons qu’ une fois de
plus la vie est à l’œuvre au sein de la
nature, pour nous faire jouir des beautés du printemps et préparer, sous d’autres formes, ses manifestations pendant
l’été et pendant l’automne, jusqu’à ce
que la mort, en apparence du moins,
revienne et reprenne le dessus, avec le
froid hiver.
Cela est tellement vrai que la vie,
dans ce qu’elle a de plus supérieur et
de plus parfait, la vie divine, la vie
personnelle, quand elle a voulu se manifester à nous, s’est manifestée comme
Parole, et que, plus que cela, elle a été
faite chair. C’est parce que l’Apôtre St.
Jean avait écrit au début de son Evangile : La Parole était au commencement ;
la Parole était avec Dieu et cette Parole
était Dieu... C’est en elle qu’était la vie...
Et la Parole a été faite chair... (cfr. I,
V. I, 4, 14) qu’il a pu ensuite écrire,
au début de sa première Epître : Ce
qui était dès le commencement, ce que nous
avons ouï, ce que nous avons vu de nos
yeux, ce que nous avons contemplé et que
nos mains ont touché concernant la 'parole
de vie, car la vie a été manifestée et nous
l’avons vue, et nous en rendons témoignage
et nous vous annonçons la vie éternelle,
qui était avec le Père et qui s’est manifestée à nous; ce que nous avons vu, dis-je,
et ce que nous avons oui, c’est ce que nous
vous annonçons (v. 1-3). Mais jamais
l’apôtre ne nous aurait annoncé ces
choses, jamais il n’eût témoigné que la
vie avait été manifestée et que cette
vie était en Jésus-Christ, si Jésus-Christ
n’était pas ressuscité, s’il n’avait pas
vaincu la mort, s’il n’avait pas eu la
force d’en briser les lieijs. Ce fut parce
cru’ il avait vu Jésus-Christ ressuscité,
qu’il avait entendu de nouveau sa voix,
qu’il l’avait touché de nouveau, qu’il
avait probablement pressé contre la
sienne cette poitrine sur laquelle il
s’était appuyé au dernier souper pascal,
que l’évidence de la vie et de Vinmortalité
s’était emparée de l’apôtre et qu’il contemplait en Christ la vie. Et c’était exactement pour la même raison que l’apôtre Paul affirmait que Jésus-Christ a
mis en évidence la vie et l’immortalité.
Nous ignorons si Saul de Tarse a jamais vu Jésus-Christ avant sa mort,
mais nous savons que c’est parce qu’il
l’a vu et entendu après sa résurrection,
que Saul de Tarse est devenu St. Paul,
que l’impitoyable persécuteur qui ravageait l’Eglise (Actes VIII, 3) ne respirant
toujours que menaces et que carnage contre les disciples du Seigneur (ib. IX, i)
devint l’humble esclave de Jésus-Christ
(Rom. I, i), son apôtre zélé (Ephés. I, i),
son témoin fidèle (cfr. Actes XXVI, 16),
heureux de parachever en sa chair les
souffrances de Christ par son corps qui
est l’Eglise (cfr. Col. I, 24), heureux
d'être immolé (2 Tim. IV, 6), heureux
de servir d’aspersion sur le sacrifice et
l’off'g.mde de la foi qu’il avait persécutée
(cfr. Philip. II, 17).
S’il n’en eût pas été ainsi, Jean qui,
du pied de la croix, aurait pu entendre les cruelles railleries des principaux
et du peuple qui, se tenant là et voyant
Jésus agoniser, disaient : P a sauvé les
autres, qu’il se sauve lui-même, s'il est le
Christ l’élu de Dieu! (Luc XXIII, 35)
aurait fini par se convaincre qu’après
tout ces gens avaient raison, que Jésus
n’était, ni le Christ, ni l’élu de Dieu,
qu’il s’était trompé, ou qu’il avait trompé,
quand, à l’entrée du bourg de Béthanie,
il avait dit à Marthe une des sœurs
de Lazare : Je suis la résurrection et la
vie (Ev. selon St. Jean XI, 25) et Jean
s’en serait retourné tristement, désespérément peut-être, à ses filets.
S’il n’en eût pas été ainsi, Saul de
Tarse, qui ne serait pas devenu St.
Paul, n’aurait jamais eu l’occasion d’écrire aux chrétiens de Corinthe, qui
eux, de leur côté, n’auraient pas existé
comme tels : Si Christ n’est point ressuscité, votre foi est vaine et vous êtes encore
dans vos péchés (i.re Ep. XV, 17).
Au lieu de cela, St. Jean a pu annoncer qu’en Christ la vie a été manifestée (i Ep. I, 2, déjà cité) et St. Paul
a pu affirmer : Alais mamtenant Christ
est ressuscité des morts et il est devenu
les prémices de ceux qui sont morts
(i Cor. XV, 20), et déclarer dans le
texte que nous étudions que JésusChrist a détruit la mort et mis en évidence la vie et l’immorlalité (2 Tim.
I, iq). La vie, non seulement, mais aussi
rinimortalité, c’est-à-dire une vie qui
ne sera plus sujette à finir, à être remplacée par la mort. En ressuscitaqt,
Jésus-Christ n’est point ressuscité comme
ceux que de son vivant il avait luimême ressuscités, le fils de la veuve
de Naïn, par exemple, la fille de Jaïrus,
Lazare, pour remourir ensuite. Il est
ressuscité pour ne plus mourir. J’ai été
mort, peut-il dire, mais voici je suis
vivant aux siècles des siècles (Apoc.
I, 18) St. Paul explique ce fait en disant : Christ étant ressuscité des morts,
ne meurt plus, la mort n’a plus de pouvoir sur lui, car, s’il est mort, il est
mort une seule fois pour le péché ; mais
maifitenant qu’il est vivant, il est vivant
pour Dieu. (Rom. VI, 9, 10).
C’est là ce qui fait la différence de
la résurrection de Jésus-Christ avec toutes les autres résurrections qui nous
sont racontées, soit dans l’Ancien soit
dans le Nouveau Testament, sa supériorité sur toutes celles-là. C’est là aussi
ce qui fait la différence entre les perspectives de résurrection et de vie que
nous offre la Bible et celles que commence à nous offrir la science, et l’infinie supériorité des premières sur celles-ci.
Forcée, par des découvertes de plus
en plus merveilleuses, d’admettre la
puissance et l’infinie diffusion de la vie,
la science pense devoir supposer que la
vie est inhérente à la matière et que
tout vit, même les cristaux; mais forcée
aussi d’assister à des procédés continuels de désorganisation, de dissolution,
de destruction, de mort, elle en vient,
dans son désir de tout soumettre seulement à des lois inconscientes (tandis
qu’il serait tellement plus simple, plus
logique et plus explicatif d’admettre
aussi un législateur conscient!) elle en
vient à penser qu’il faut supposer aussi
que l’univers est soumis à un double
procédé d’agrégation et de désagrégation des éléments primitifs de la matière, qui ne sont plus seulement des
atomes, comme on disait jusqu’à hier,
mais des corps infiniment plus petits
qu’eux et qu’on appelle électrodes ; et
que, par ce double procédé, tout vit,
mais pour mourir et tout meurt mais
pour revivre. De là, la mort et la résurrection des métaux eux-mêmes, dont
nous avons parlé précédemment. C’est,
comme on le voit, l’adoption par la
science de nos jours des principes de
la théologie hindoue, de la provenance
de tous les êtres, y compris la divinité,
du néant pour y retourner, au bout
d’un certain temps, et en ressortir ensuite, dans une rotation éternelle.
Il y a évidemment dans cette hypothèse quelque chose de bien plus attrayant et de bien plus consolant que
dans l’affirmation des temps passés, où,
au nom de la science, on disait : « Quand
« on est mort, on est bien mort, tout
«est mort». Mais qu’est-ce que cela,
en comparaison des perspectives qu’on
ouvrent devant nous la mise en évidence
de la vie et de l'immortalité, basée sur
la destruction de la mort par la résur
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2
rection de Jésus-Christ d’entre les morts,
pour ne plus jamais mourir ?
C’est là ce qu’il nous faut, en fait de
vie, et pas moins que cela et c’est là
ce que Dieu veut nous donner.
Parents qui pleurez un fils unique,
dont la mort a décoloré votre existence, épouse, ou époux, qui pleurez
le compagnon, ou la compagne, de
Votre vie, dont la mort vous a fait au
cœur un vide que rien ne paraît pouvoir jamais combler, vous tous qui
pleurez un père ou une mère, un frère
ou une sœur, un ami ou une amie,
essuyez vos larmes, levez vos yeux et
voyez : l’ange de Vespérance, qui ne confond point (Rom. V, 5) garde le tombeau de nos bien-aimés !
Qa fin au prochain N^)
J. Weitzecker.
Echos de la presse
Dieu et la Scieuce.
D’un article du Huguenot, rendant compte
d’une conférence de M. Armand Sabatier, Doyen de la Faculté des Sciences de Montpellier.
...Mais, d’ailleurs, la science qu’est
elle ? Il y a des savants, il y a aussi
des pseudo-savants qui ne savent pas
grand’chose et qui ont de la science
plein la bouche. La science elle-même
n’existe pas, au moins pas dans une
seule tête. Il y a certainement de vrais
savants, mais tous ces savants ont chacun sa spécialité, son petit canton du
grand domaine qu’il étudie, et ce petit
canton n’est qu’une faible partie de
l’ensemble du savoir humain et de ce
qu’il reste à connaître. Le vrai savant
sait cela, et même dans son canton
spécial, il sent que la vérité se dérobe
toujours et qu’il faut l’aller chercher
toujours plus loin. L’horizon fuit indéfiniment devant lui ; à chaque instant
il touche des mystères, et ce qu’il sait
bien c’est qu’il ne sait rien.
De plus, la science par elle-même ne
peut rien dire de Dieu : Dieu n’est pas
pour elle un objet d’étude; Dieu ne
tombe pas sous l’œil du savant, même
armé du microscope ou du télescope.
Dieu n’est pas une pièce de laboratoire
qu’on puisse disséquer, analyser, tourner
et retourner. La science ne connaît pas
Dieu, ne le rencontre pas dans son
travail : elle n’est donc pas qualifiée
pour en parler. Dieu ne peut pas se
démontrer par des arguments scientifiques ; on ne peut pas démontrer non
plus qu’il n’existe pas. Dieu reste en
dehors de la science. La science n’a
donc pas voix au chapitre sur son
compte.
Pourtant la science rend plutôt Dieu
probable, par l’ordre et les lois qu’elle
découvre dans les choses et les êtres.
Aussi trouve-t-on de vrais savants qui
sont des croyants : ainsi entr’autres.
Darwin, dont le système d’évolution
devait, disait-on, supprimer Dieu ; ainsi
Wallace, un autre savant qui eut les
mêmes idées que lui : tous les deux
furent croyants et pratiquants.
Et ici M. Sabatier a fait une profession de foi évolutioniste. Il croit fermement, en raison de ses études et de
ses réflexions, que le monde a été créé
par voie d’évolution. Mais, à ses yeux,
ce système ne diminue Dieu ni ne le
supprime. M. Sabatier trouve, au contraire, que Dieu apparait plus grand
pour avoir tout fait sortir d’un germe
sous l’incubation de son esprit. Ce germe
vient de Dieu, et l’esprit qui le féconde.
_ è
également. Au reste, pour M. Sabatier,
tout est esprit, même la matière ; et
l’esprit vient de Dieu qui est esprit.
Du Relèvement Social.
La Crise morale
des Sociétés modernes.
.... Il n’ est pas difficile de trouver
la cause de ce grave changement dans
l’allure morale de la Société contemporaine. Cette cause est double ; elle
est en quelque sorte physiologique.
Dès que l’homme a conquis la sécurité,
qu’il n’est plus obligé de veiller à toute
heure à sa défense et à celle des siens;
que d autre part ses premiers travaux
1 ont mis a meme de se procurer quelque
agrément, il se plait à jouir de eette
sécurité et de ces plaisirs tranquilles
qui ont bientôt lait de l’amollir.
L’autre cause de la démoralisation
est le scepticisme, 1’ incroyance. Le
monde a singulièrement changé d’aspect depuis l’introduction dans notre
Europe des traditions religieuses.... Le
minuscule habitant de notre planète,
perdu dans l’espace et dans le temps,
est comme privé de son point d’appui
et se demande si, étant si peu de chose
et pour si peu de temps, il est raisonnable qu’on exige rien de lui. Le voilà
donc sans résistance interne et sans
motifs externes livré au caprice de ses
passions....
Nous ne valons donc et la Société
dont nous faisons partie ne vaut que
par la nature de nos sentiments et les
decisions de notre volonté. Nous valons
peu de chose, puisque les volontés sont
si veules, les actes et les sentiments
si bas.
Alcoolisme, débauche, pornographie,
dislocation de la famille par l’adultère
et les autres vices, enfants délaissés,
jeux de hasard et jeux barbares, légèreté dans les décisions de la vie privée
et publique,luttes violentes des intérêts:
voilà ce qui donne notre mesure et ce
que nous trouvons partout: à New-York,
à Berlin, à Rome, à Varsovie comme
à Paris. Partout l’homme sans boussole
et sans force intérieure s’abandonne à
la passion qui l’entraîne.
Ces vices s’expient. Une implacable
Némésis qui ne recule ni devant les
mérites passés, ni devant les hauts
principes, en fait les messagers, puis
les agents de la décadence. Si des nations aussi dignes de vivre que la noble
Grèce, ou la puissante Rome ont succombé à cette puissance de destruction,
il n’ y a nul motif de penser que nous
seions épargnés, si nous nous engageons
définitivement dans la voie fatale; si
nous n’entreprenons et ne menons à
bonne fin la lutte contre le fléau qui
nous dévore. Nos sociétés de moralité
publique, qui se trouvent partout où le
mal se développe, ont compris et signalé le devoir de lui résister. Elles
donnent l’exemple et donnent la charge
mais qu’elles sont faibles contre un si
terrible ennemi ! Chez nous, du moins,
elles ne sont encore qu’un avertissement, un appel à l’opinion, et c’est dans
la mesure où cet appel sera entendu,
où la Société, en général, suivra l’élite
morale qui lui crie : Casse-cou 1 C’est
dans cette mesure que l’espoir pourra
nous rester d’échapper à la décadence
et à la ruine.
Non, le mal n’est pas désespéré; il
n’est que grave, tragique, terrible ; mais
il est une force qui l’emporte sur la
sienne : la force morale qui, tant de
fois, par ses reveils soudains et puissants,
a renouvelé le monde. Seulement cette
force morale n’agit pas par elle-même:
elle n’a d’agent que la volonté de l’homme ; elle n’existe en quelque sorte que
dans son rapport avec notre conscience ;
mais elle est à la disposition de ceux
qui la recherchent, qui veulent être les
instruments de son action salutaire.
Chacun de nous peut se raidir contre
la pression qui nous pousse vers l’abî-,
me, devenir l’une de ces forces vitales
qui résistent à la mort, travailler seul
ou avec les autres à l’œuvre d’assainissement et de réparation. Un peuple
renaît quand ceux qui le composent
renaissent personnellement eux-mêmes
et les nations ne vieillissent que lorsqu’elles s’abandonnent et consentent à
se laisser vieillir. Il y a au fond d’ellesmêmes une fontaine de jouvence. C’est
notre devoir de le dire et de le montrer. Notre œuvre ainsi entendue n’estelle pas grandiose et passionnante ?
M.-J. Gaufrés.
Grâce à la présence de deux familles vaudoises assez nombreuses, Aillaud
et Rivoire, l’une et l’autre originaires
de S. Germain, M. J.' J. R. Tron, pasteur à Suse, a pu inaugurer, récemment, à Borg'Oiie un local où il préside
des cultes assez fréquentés.
On signale un réveil à Guidizzolo,
jadis église vaudoise, réduite à devenir l’annexe de Castiglione delle Stiviere, à cause du départ de plusieurs
de ses membres. Les conférences sont
très suivies et au lieu de l’indifférence,
elles provoquent chez les uns un enthousiasme réel chez d’autres une opposition acharnée. Cependant, un de ces
derniers, venu à un culte dans l’intention de le troubler et de contredire l’orateur, a été trouvé dans un
coin de la salle, fondant en larmes et
s’écriant. « Il a vraiment raison ! »
A la suite des prédications, faites
sur la place de Civita Canipo-Marano par MM. J. Tron et Zuliani,
évangélistes, et Gaeta, colporteur, 108
habitants de ce village ont adressé
une demande au comité d’Evangélisation, qui a envoyé à demeure dans
cette intéressante localité, M. J. Tron,
fils du pasteur de Suse.
Le Testirnonio nous apprend que M.
Franc. Bô vient de commencer une
œuvre, toute nouvelle, d’évangélisation
a Mondovi. Il a pu, entre autres, visiter à l’hôpital, et fortifier dans la foi,
un Vaudois de S. Jean, que les sœurs
essayaient d’enduire à abjurer. Ces séraphiques porteuses de l’esprit de mensonge avaient dit à M, Bô que le
malade avait déclaré qu’étant d’une
autre religion, il ne désirait pas recevoir sa visite. Le brave colporteur
ayant insisté à vouloir entendre cette
déclaration des lèvres du patient, ne
fut pas étonné d’apprendre que c’était
une pure invention des nonnes.
L’évangélisation de la Corse offre
aussi, ces derniers temps, de puissants
encouragements, malgré la rage des
papistes qui ont insulté M. le pasteur
Guendon, lui lançant des pierres et le
menaçant de mort. M. Guendon a aussi
eu la douleur de perdre sa digne compagne enlevée par le typhus.
Le village d’Aullena, qui s’est spontanément détaché de Rome, possède
tous les rouages d’une église constituée. L’école du dimanche compte 150
enfants, le catéchisme réunit des jeunes
gens et des vieillards désireux de connaître l’Evangile. Les auditeurs aux
cultes varient de 100 à 400 personnes.
Aosta. Nous lisons dans le jeun I
Le Mont-Blanc :
Che ne dite voi di Cristo a été Ig ]
sujet d’une Conférence tenue dans
notre Ville, le 2 7 mars, par M. le chev'*
P. Longo, pasteur évangéliste à Turin]
Le savant orateur a développé son
sujet avec beaucoup de talent et de
tact ; exposant les vérités que les chrétiens ne connaissent pas assez, par le
simple motif qu’on ne lit pas l’Evangile.
On se jette avec avidité sur les vies
de Jésus, écrites avec l’imagination des
divers romanciers, tels que: Renan
Strauss, etc., et on néglige de lire 1®
biographies écrites par ses disciples;
Jean, Luc, Marc et Mathieu qui ont^
entendu sa voix, touché sa main, qui
vivaient de sa vie et qui, seuls, pouvalent dire ce qu’était Jésus.
M. Longo déplore amèrement l’ignof?
rance du peuple qui ne connaît pas
les sublimes enseignements de Jésus;
qui a accompli le plus grand acte humanitaire de ce monde, et il a blâmé
sévèrement les infâmes blasphémateurs^
de son nom.
L’érudit orateur, que l’on écoutait
avidement, a démontré beaucoup de:
sincérité et l’intérêt le plus grand et
le plus vrai pour le bien des âmes
chrétiennes.
Un colpolteur comme iî n’y en à
pas beaucoup. '
A Catanzaro, dans le sud de l’Italie,
en 1891, un prêtre faisait en pleine
rue un auto-da-fé de livres saints qu’un
colpolteur avait vendus. « Monsieur;
lui dit le colporteur, qui était un homme
d un courage et d’une intelligence plus
qu’ordinaires, vous commettez un double péché ; d’abord vous enlevez à ces
pauvres gens ce qu’ils ont acheté, et, en
second lieu, vous brûlez la parole deDieu!—Vous êtes un drôle d’homme,
de venir m’enseigner mon devoir, répondit le prêtre. Vos livres sont du
poison et c’est mon devoir, comme
pasteur de ce troupeau, d’empêcher
qu’on les possède et qu’on les lise. >
Une discussion suivit, sans résultat,
cela va sans dire. Frappé par une idée:
«Voici un livre, dit le colporteur, je
vais vous le donner, sur votre promesse de le lire avant de le brûler.»;
Le prêtre promit. Ce livre, c’était
un manuel de controverse, qui passait
en revue des doctrines romaines, sans
commentaires, mais en les accompa^;
gnant de versets de l’Ecriture. Frappé
de ce qu’il avait lu, le prêtre fit venir
une Bible de Florence, et dut payer
ainsi le livre qu’il avait brûlé. La lecture de la Bible le convainquit. Travaille par le Saint-Esprit, il éprouva
le besoin de plus de lumière, et écrivit au depot biblique de Florence pour
se faire indiquer un pasteur. Dès qu’il
eut la réponse, il jeta sa robe, vint
voir le pasteur, et lui raconta son histoire. Il ne lui restait que cinq sous.
Le pasteur lui dit pour l’éprouver : « Je
ne peux pas vous faire vivre. Que
pouvez-vous faire ? » Le pauvre homme,
comme tant d’autres, ne savait faire
qu’une chose, dire la messe.f« Eh bien,
lui dit le pasteur, voici des Nouveaux
Testaments et des Evangiles. Allez les
vendre, pour gagner votre vie.» Le
prêtre accepta. En ce moment il est à
Naples, vendant les livres mêmes qu’il
avait brûlés.
{Raconté en 1902 par M. Prochet.)
'
'i
3
— 3
Ün
mouvement protestant
Da¿^un petit coin du Molise et pré'ment à Civitacampomarano, un moureligieux, digne d’attirer l’atdu public chrétien, se déroule
^puis quelques semaines d’une façon
encourageante.
I^ÿvangile, prêché pour la première
h V a un mois, depuis le haut
d’unî>^c°”’ place publique, a
aa auditoire nombreux, a trouvé un
teiwin fertile. On peut dire meme qu’il
a répondu à un désir vivement senti
touis longtemps, par la population qui
est d’un naturel intelligent et bon.
Aussi a-t-il réveillé dans les cœurs un
réel Tqnthousiasme et un nouvel état
d’ewiili à tel point qu’on peut esperer
bj^up pour ce qui concerne l’avenir
de Wte église naissante.
Ce qui frappe particulièrement dans
» pQUVeau champ de travail, c’est un
êit qui rarement se vérifie dans notre
Ivâgélisation ; la participation directe
les autorités et des seigneurs du pays
lu inpuvement religieux. I.e maire, les
lonseillers, les instituteurs, des avocats,
les piédecins, assistent à nos cultes
lyep'pune régularité et une constance
fautant plus remarquables que notre
salle, complètement nue et sans sièges,
5St tout ce que l’on peut imaginer de
plus incommode. Un jeune docteur, en
nsitant ses malades^ fait aussi 1 œuvre
lup^teur et de l’évangéliste en portant
la lumière de l’Evangile. Le manque
d’ittttait d’une religion, rendue artificiéis par les prêtres et couvertes d étiquettes avait produit, surtout dans
les esprits les plus ouverts, une sorte
de scepticisme. Mais la prédication rationnelle de l’Evangile a prouvé que ce
scepticisme de surface cachait des be
soins religieux réels qui ont maintenant
repris leur essor. Le maire du pays, un
avocat distingué, déclare ouvertement
que l’Evangile a dissipé son incrédulité
et réveillé en lui sa foi : sa famille est
enchantée de ce changement si imprévu,
jfe’^signale un fait singulier : un savant
incrédule, un adversaire juré de la foi,
tout en ne partageant pas notre croyance
en Christ, est cependant captivé par
la'grande figure du Maître et s’est fait
lui aussi propagateur chaleureux de notre cause auprès du peuple.
L’énergie des personnes haut-placées,
dans cette bienfaisante agitation populaire, est à souligner. On sait que, dans
le méridional, les destinées du peuple
sont tenues par les seigneurs du pays
qui se placent tour à tour en avantgarde ou en arrière-garde du progrès.
Ce rare exemple fait donc bien présager du succès de cette campagne religieuse qui se poursuit d’une façon
déjà si fructueuse.
A Castelbottaccio, près Civita, un mouvement semblable se produit d’une façon
Don moins intéressante. Notre arrivée
e été accueillie avec enthousiasme par
environ 500 personnes, que 1 attente
avait rendues impatientes. Les personnages les plus notables du pays étaient
aussi présents : entr’autres on distinguait le modeste mais brave écrivainPoète De Lissio, auteur de deux
superbes traductions en vers de « l’Ecclfeiaste » et du « Cantique des cantiques ».
M. Zuliani évangéliste de Campobasso
était aussi accouru pour la circonstance.
On nous offrit un balcon qui domine
la place, l’auditoire qui se mouvait audessous en frémissant, offrait fin spectacle superbe. C’était un champ qui
demandait sa semence de la Parole ; il
n’y avait qu’à semer.
S’il y a des joies et des émotions
douces dans la vie ce sont bien celles
qu’on éprouve en lançant efficacement
la vérité à travers les erreurs romaines.
Nous avons senti ces joies et l’émotion
nous a un moment affolés. Castelbottaccio sera renouvelé par la Parole !
G. Tron.
Congrès nationanx de la Paix
Le mouvement pacifiste a été très
remarquable en Erance pendant ces
dernières années et aussi nos voisins
ont-ils été les premiers à organiser un
Congrès national de la Paix, fort bien
réussi qui eut lieu en Octobre 1902 à
Toulouse.
Le Xll.e Congrès universel de la
Paix — Rouen, Septembre 1903 — nanti
de ce bel exemple — exprima le désir
que dans chaque pays il y eût des
congrès nationaux, et la Erance se mit
de nouveau à l’œuvre pour organiser
son second Congrès national de la Paix,
qui a eu sa séance d’ouverture, hier,
Jeudi, à Nîmes. Il tiendra encore ses
séances aujourd’hui vendredi et demain
samedi. Dimanche les congressistes feront une excursion à Aigues-Mortes.
Outre les Sociétés de la Paix, plusieurs
Bourses de travail et autres associations
syndicalisées ont donné leur adhesion.
Tous les grands réseaux de chemins
de fer ont accordé une réduction de
tarif du 50 o/q aux adhérents au Congrès
régulièrement inscrits.
La plupart des questions mises à
l’ordre du jour sont très importantes
et d’ordre général. Les rapporteurs
sont bien connus dans le monde pacifiste, ainsi M. le pasteur Paul Allégret,
directeur de l’Universel, referera sur le
« Vœu relatif à l’affectation des conscrits qui, par motif de conscience, refusent de porter les armes». — Le
député Hubbard présentera une relation
« L’entente internationale concernant la
limitation des charges militaires » et
son collègue, l’hon. Messimy, ancien
capitaine d’état-major, très compétent
en la matière, traitera de «L’allégement
des charges militaires en France ». Les
prof. Dumas et Mérignhac parleront
sur « Les sanctions civiles de l’arbitrage » et sur une « formule définitive
à adopter pour les traités d’arbitrage
permanent de l’avenir ». M. Emile
Arnaud s’occupera de « L’action électorale du Parti de la Paix », tandis
que MM. Ruyssen et Le Foyer présenteront des rapports sur les « Livres
d’histoire et livres de lectures pacifiques » — « Chants nationaux et chansons pacifiques. »
Nous espérons pouvoir donner prochainement quelques détails sur ce Congrès et sur ses travaux.
L’Unione Lombarda de Milan et surtout
« son infatigable président, M. Moneta,
se sont occupés de la convocation d’un
Congrès national italien de la. Paix.
Les différentes Sociétés ont été invitées
à donner leur adhésion et à indiquer
le siège du Congrès. — La Société de
Turin et notre Comitato de Torre Pellice
avaient fait des offres. — La majorité
des Associations s’est prononcée pour
Turin et nous comprenons facilement
lefits motifs; toutefois nous espérons
que les membres du Congrès, comme
déjà en 1898, voudront bien faire une
excursion jusqu’à Torre Pellice. Le Congrès aura lieu cet automne et s’occu
pera spécialement de ces questions :
Comment populariser en Italie l’idée
de l’arbitrage international ? —• Participation des Sociétés de la Paix aux
élections politiques et administratives.
— Propagande dans les écoles. — Relations des Sociétés pacifistes et des
organisations ouvrières, etc.
De ce Congrès aussi nous tiendrons
les lecteurs de VEcho au courant, leur
donnant des nouvelles au fur et à mesure
qu’elles nous seront transmises par les
organisateurs. E. E.
»iHSTifii JS'Mii
La Tour.
Affaires communales. Le Conseil Communal dans sa dernière séance, de
Mercredi 6 avril, a approuvé à l’unanimité le projet d’un abattoir, préparé
par M. l’ingénieur Guastalla de Turin.
Cette mesure était réclamée depuis
longtemps et nous espérons qu’elle
marquera un réel progrès pour la Commune bien que l’emplacement choisi,
le pré situé au-delà du carrefour des
rues Beckwith et Reine Marguerite,
ne soit peut-être pas le meilleur. En
effet cet endroit est assez rapproché de
nos instituts d’instruction, pour que le
bruit continuel qui viendra de l’abattoir
en soit trop facilement entendu. Et ce
ne sera même pas là le plus grave de
ses inconvénients.
Saint Jean. Vendredi Saint. 104 catéchumènes étaient inscrits cette année ;
43 se présentèrent à l’examen le 25
courant et furent admis. Le Vendredi
Saint à lo h. et demie, ils entraient
en cortège dans le temple bien garni
d’auditeurs, et prenaient place sur les
premiers bancs. Les jeunes filles, une
trentaine, portaient toutes la coiffe vaudoise qui leur sied si bien ; et nombre
d’anciennes catéchumènes l’avaient mise
aussi pour l’occasion. La cérémonie
émouvante de la réception eut lieu de
la façon la plus solennelle et produisit
en tous la plus édifiante impression.
Pâques. Dimanche dernier, jour de
Pâques, le temple était bondé et pas
mal de monde n’ y trouvait plus de
place même debout. Plus de 300 personnes prirent la communion, parmi
lesquelles un bon nombre des catéchumènes reçus l’avant veille. Dieu veuille
que bientôt tous les membres de la
paroisse sachent mieux apprécier ce
moyen de grâce et en profiter.
A 3 heures deux cortèges funèbres
se réunissaient sur notre cimetiere accompagnant les restes mortels de deux
de nos frères : Jean Jacques Tron, ingénieur, qui après avoir établi le télégraphe en Savoie, puis en Sicile et en
Sardaigne, vint finir ses jours parmi
nous, assisté à ses derniers moments
par sa fille M.me Alfred Turin ; et
Jean Jacques Durand de Rora, mort
par suite d’un affreux accident. Les
pasteurs de Rora et de St. Jean par
lèrent sur le cimetière à un auditoire
très nombreux.
A 4 heures très belle réunion (aux
Salles de l’Union) des Unions chrétiennes de jeunes gens et de jeunes
filles pour donner la bienvenue aux
catéchumènes reçus vendredi dernier.
Dieu bénisse cette journée !
Rora. — Le 29 Mars, trois ouvriers
de Rora, étaient occupés à faire une
mine sur un de leurs rochers, en deçà
du Salé du Pra du Tour. La mine allait
bientôt être prête, lorsqu’une détonation épouvantable dit à ceux qui étaient
dans le voisinage qu’ elle avait éclaté
avant le temps convenable. Les premiers accourus trouvèrent celui qui
chargeait la mine, Jacques Durand
(Chelou) renversé, quatre mètres plus
bas, tout défait, les mains broyées, un
second, Henri Durand (Gianinet) renversé à côté, n’y voyant pas, et le troisième , Clément Tourn ayant perdu
connaissance. Ce dernier revint à luimême, et se trouva serrer dans sa main
le pouce du premier. Celui-ci porte à
r Hôpital de Luserne, y vécut encore
cinq jours, après qu’on lui eut coupe
ce qui restait de ses deux mains. Personne ne souhaitait sa guérison, mutile
comme il était. Il était veuf et laisse
trois orphelines. Son ensevelissement
a eu lieu dans l’après midi du Dimanche
de Pâques, dans le cimetière de S. Jean,
en même temps que celui de l’ing.
Tron. — Luc 13. I Cor. 16.
Aujourd’ hui jeudi sont réunis au
Perrier de nombreux amis du docteur
Rostan pour fêter par un banquet la
décoration dont le Roi vient de l’honorer
en le nommant chevalier de la Couronne
d’Italie. Nous joignons cordialement
nos vœux à ceux que lui exprimeront
les nombreux convives.
— Dimanche grand banquet populaire à Pignerol en honneur de M.
Facta nommé récemment sous-secrétaire
d’Etat au département de la Justice.
On assure que le nombre des convives
atteindra le millier. Nos meilleurs vœux
à l’honorable député de Pignerol, dont
le Collège électoral comprend une bonne
partie du peuple vaudois.
— Notre ami M. le pasteur Rochat,
de Florence, président de la Ligue
anti alcoolique, nous participe le prochain mariage de sa fille M.lle Lina
Rochat, avec M. l’architecte Wellesley
Bailey, d’Edimbourg. Nos cordiales
félicitations. _________________________
Nouvelles et faits divers
Nous apprenons avec une vive douleur la mort de M. Louis Bouvier^
fils du regretté instituteur Bouvier, et
actuellem'ent professeur à Londres. Nous
adressons l’assurance de notre profonde
sympathie aux nombreux parents du
défunt.
L’œuvre, à la fois évangélique et antialcoolique, des colporteurs baptistes,
a obtenu de beaux résultats à Desvres
(Pas de Calais).
D’ordiiiaire les conscrits en partance
étaient tous plus ou moins ivres ; cette
année, aucun n’avait bu et la population n’en pouvait croire ses yeux. Une
famille avait fait, quelques économies
pour les donner au fils ainé qui partait, mais lui, tirant une poignée d’argent
de sa poche .• « Gardez tout ça, je n’en
ai pas besoin ; voilà ce que m’a rapporté la tempérance 1 » Le père pleurait
d’attendrissement.
En Norvège, le Parlement vient de
voter à l’unanimité un nouveau code
pénal, dans lequel l’ivresse publique
n’est pas oubliée. Un riche sera passible
d’une amende allant de 14 à 1000 francs,
un pauvre devra payer au moins i fr. 50.
En cas de récidive, il y a la prison.
A ce taux-là, où aurait-on casé les
nombreuses illustrations bachiques de
la dernière foire de la Tour, qui le
lendemain encore, tenaient en long et
en large la route provinciale, sous le
régime fécond de la liberté ?
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Revue Politique
On ne parle encore chez nous que
de scandales, les uns plus retentissants
que les autres. Les échos de l’affaire
Nasi sont loin d’être assoupis et chaque
jour amène de nouvelles révélations étonnantes, inouïes, qui prouvent l’ascendant
que cet homme avait su prendre sur tous
ses collègues et une absence totale du
sens moral. M. Nasi, ministre, a cru que
tout lui était permis, que ses hautes
fonctions lui donnaient le droit de violer
toutes les lois, que les fonds publics
devaient servir à satisfaire tous ses caprices et toutes ses convoitises. Et ce
qu’il y a de plus extraordinaire dans
tout cela c’est que les administrations
relevant de l’Etat, méticuleuses à l’excès
vis à vis des gens du commun, habitués
à couler le moucheron, aient avalé pendant deux an.s, tant de chameaux sous
forme d’injustices criantes et d’irrégularités de toutes sortes. On serait presque
tenté de croire que la consigne était de
fermer un œil, voire même deux, au
besoin, et que les autres membres du
Gouvernement étaient nantis des procédés
de leur collègue, mais qu' ils ont laissé
faire pour de misérables raisons d’opportunisme parlementaire. S’il n’en était
ainsi, comment M. Nasi aurait-il obtenu
du ministère de la Marine une concession
de 120.000 m. cariés pour y établir un
grand vivier, vis à vis de sa villa de
ïrapani, contre une redevance annuelle
de '120 tr. au lieu de 12.000 ? Comment
le ministère des T. Publics pouvait-il
ignorer qu’ une foule de travaux, exécutés
à cette même villa Nasi, l’ont été indirectement aux frais de l’Etat ? Est-il à
supposer que le ministre des Finances
n’ ait jamais su que M. Nasi s’ est toujours refusé de payer sa redevance dérisoire pour la concession mentionnée
plus haut ? Et ou exproprie sans pitié
de pauvres hères pour quelques francs
qu’ils n’ont pu payer à l’agent des taxes
ou au percepteur de taille ! C’est bien
le cas de répéter le dicton bien connu :
petit coquin, potence.... et ce qui suit.
Et le Gouvernement n’a été ni plus
clairvoyant ni plus jaloux de l’observation des lois dans le Benadir que le
rapport Chiesi-Travelli, publié dernièrement, va soumettre à notre public d’abord,
au Parlement ensuite. C’est une critique
documentée, une vraie charge à fond
contre la mauvaise organisation de la
colonie et les graves responsabilités encourues sous la déplorable administration
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du commandement Dulio et du lieutenant
Badolo. L’enquête a prouvé que non
seulement la traite des noirs, était pratiquée au su et vu de nos représentants,
mais que les esclaves qui réussissaient à
se sauver, étaient rendus par leurs soins
à leurs propriétaires. Le commandeur
Dulio est ouvertement accusé d’avoir
trompé le Gouvernement sur le vrai état
de la colonie pour ne pas se créer de
difficultés, et de la plus grande négligence
dans l’exercice de ses fonctions. Les fautes
commises par M. Badolo comme fonctionnaire, comme citoyen et comme homme,
sont plus graves encore et relèvent du
code pénal. Par égard pour les lecteurs
nous passons sous silence les accusations
concernant sa vie privée et les dévergondages sans nom dont il s’ est rendu
coupable. Mais la Société et le Gouvernement ont leur bonne part de responsabilité, celle-là pour s’être montrée bien
au-dessous de la tâche qu’elle s’était
imposée, et celui-ci pour s’être complètement désintéressé d’un territoire qu’il
avait pris sous sa protection.
— Le 28 mars, un engagement a eu
lieu à Tchong-jou au N. O. de la Corée
et, comme toujours, il n’y a pas moyen
de savoir au juste à qui est demeurée
la victoire. Les pertes des deux côtés
se chiffrent par quelques dizaines de
morts et plusieurs blessés. Les dernières
nouvelles annoncent que les Russes se
sont repliés vers le Yalou et que les
Japonais ont aussitôt occupé leurs positions. Leur avant-garde se trouve
déjà à environ 40 milles au j
Wiju. D’ autres escarmouches, d’où h
Japonais .seraient sortis vainqueurs oj
pareillement eu lieu entre Ping-Yang-j
Wiju. Les Russes se sont fortemÿ|
concentrés lé long de la voie ferrée à
Mandchourie, de Karbin à Monkdefi^j
Niouchouang. Les Japonais compta
déloger sous peu les troupes de l’eniiej
encore cantonnées à Wiju et les rejeh
sur la droite du Yalou. Port-Arthur ÿ
plus subi d’attaques dans la dernièi
huitaine, mais le Japon étudie le mop
d’en obstruer totalement l’entrée par j
nouveaux brûlots.
— Le budget de la Grande Bretaga
accuse pour 1’ exercice qui vient d’éi|
clos un déficit de 6 millions de liv. sù|
ling; le prochain budget en aura'*«
moins quatre, malgré les 24 millions i
livres de droits exceptionnels provisoirs
imposés à la suite de la guerre du Traiw
vaal. Il faudra donc songer .à trouver Î
nouvelles ressources pour faire face
tous les besoins. L’Angleterre est riehi
et la question d’argent n’ est pas pou
1 arrêter dans ses vastes entreprises
mais le fait que ses dépenses s’ accrois
sent démesurément d’année en année sai
que les revenus augmentent dans 1
même proportion, préoccupe vivemeii
ses hommes d’état. j, (.,
Abonnements payés.
1904: L. Rivoir, Prarustiii.
A. Rivoir, gérant-admiììMrateur.
Torre Pellice — Imp. A. Besson.
Chemin de fer la Tour-Pignerol-Turin
Horaire d’hiver 190B-1904.
la Tour 5.10
Luserne S. J.n 5.17
Bubiane 6.27
Briqueras 5.87
Chapelle d. M. 6.42
S. Second 5.49
Pignerol 6.7
Turin ‘ 7.30
âccêl, fest.
8.30 12.15 16.32 19.7
8.39 12.24 16.40 19.15
8.49 12.34 16.48 19.26
9.1 12.44 16.54 19.40
9.6 12.49 19.45
9.13 12.56 19.52
9.31 13.16 16.12 20,12
10.55 14.35 17.30 21.36
Turin
Pignerol
S. Second
Chapelle d. M.
Briquéras
Bubiane
Luserne S. J.n
la Tour
5.35
7.5
7.16
7.23
7.30
7.39
7.49
7.56
9.15
10.45
10.66
11.8
11.10
11.19
11.29
11.36
aocél.
12.55
14.2
14.28
14.38
14.48
14.54
16 —
17.31
17.42
17.49
17.67
18.7
18.18
18.25
19.40
21.11
21.22
21.29
21.38
21.48
21.59
22.6
Traiwaj Pigierol-Cüinianâ-Tiiriii
dir.
accél.
16.45 18,1
Tramway Pignerol-Péronse
Pignerol 7. 10.40 14.30 17.30
S. Germain 7.86 11.16 16.6 18.6
Pérouse 8.10 11.50 15.40 18.40
Pérouse 8.12 11.55 14.50 18.45
S. Germain 8.47 12.30 15.26 19.65
Pignerol 9.22 13.5 16. 19.65
Pignerol 5.25 7.50 10.56 14.
Turin 7.47 9.37 13.15 15.44 18,32 20.<
aocél. aocél. dir.
Turin 6.43 8. 12.3o 16.32 17. 18.:
Pignerol 8,9 9.47 14.18 17.55 18.44 21.1
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