1
F'
M. B. Léger, pasteur
2 copies RQe©KB3r
j^onée XXXlX.
ECHO
VALLEES
I*ARÀI<S{S>^V]V'r CMA.QLT1Î
Prix d’ abonnement par an ;
Fr.
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et pour l’Administration à M. Alex. Bivoir, instit., TorrePe tce.
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Routes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (Fm. IV. 8).
SOMMAIRE :
à Rome — Evangélisation —
[loabet - ^ , A
Behoi de la presse — Du champ de
l’Evangélisation - Congrès nationaux
de la Paix - Chronique — Publicacations nouvelles — Nouvelles et faits
divers — Revue Politique.
AOUBET à ROME
Il y a visite et visite, même entre
souverains. Nous ne faisons pas un
irticle de journal chaque fois que 1 empereur d’Allemagne par exemple vient
voir notre roi ; mais la visite que le
président de la République française
vient de lui faire en mérite bien un.
Pensez-y un instant :
*
^ *
N’est-ce pas une joie naguère encore
.nespérée pour notre patrie, de se voir finalement reconnue solennellement, dans
Rome sa capitale, par le puissant état
voisin qui, à tort ou à raison, nous inspirait de si fortes craintes, que pour
nous en garantir nous avons dû entrer
à grands frais dans la Triple Alliance î
Ce qu’il y a de sûr c’est que jusqu’ici
les chefs d’état français n’étaient venus
à Rome que pour y soutenir ou y
rétablir le pouvoir temporel des papes,
tandis que M. Loubet y est venu pour
reconnaître solennellement l’abolition
de ce pouvoir. Certes c’est une belle
fête déjà que de pouvoir celebrer le
20 Septembre l’achèvement de l’édifice
national ; mais ne fait-il pas bon aussi
pouvoir fêter l’accord et l’amitié avec
un voisin qui nous paraissait hier encore
avoir envers nous des intentions hostiles?
On n’en voit que trop des peuples
qui se déclarent la guerre; rejouissons
nous quand nous en voyons qui se
déclarent la paix ; et rendons grâce à
notre Dieu qui après nous avoir donne
notre patrie nous donne maintenant des
Voisins amis. C’est l’œuvre de Dieu
qu’une chose pareille : deux sœurs qui
semblaient devoir paqt^r en guerre, et
qui au lieu de cela s’embrassent de
bon cœur I
prétendant à la souveraineté temporelle
sur Rome et ne croit pas necessaire
de présenter ses hommages au prétendant à la souveraineté spirituelle sur
le monde — Quel échec pour le Vatican
qui croyait avoir reconquis son ascendant universel (parce que des souverains
protestants le lui faisaient croire en le
visitant officiellement) de voir un chef
d’état catholique, successeur de ses
plus zélés défenseurs, venu à Rome
sans daigner lui faire visite 1
Voilà de quoi faire perdre au Vatican tout le prestige mondain que
Léon XIII semblait lui avoir acquis.
C’est que la France est en train de
rompre définitivement avec lui; elle ne
veut plus de ses moines comme éducateurs, ni de la tutelle de son cierge.
C’est peut-être le commencement de
la débâcle, qui, si nos peres (comme je
le crois fermement) ont bien lu dans
les prophéties, est annoncée dans l’Apocalypse comme le temps ou les nations latines, qui avaient donné pour
un temps leur puissance à la bête, se
mettront à « la haïr et a manger ses
chairs». La France dêromanisée (qu’on
me passe le mot) et sincère amie de
l’Italie, ne pourra pas ne pas avoir sur
celle-ci et sur les autres sœurs latines
une bienfaisante influence d’émancipation qui ruinera peu à peu la papauté
au sein même de son berceau.
Une ère nouvelle s’ouvre avec cette
visite, qui ne peut qu’augmenter notre
foi dans la Parole de Dieu et encourager nos espérances pour l’avenir.
M U leur dit; Allez-vous-en par
tout le monde, et prêchez l’Evangile à toute créature humaine. Celui qui croira et qui sera baptisé
sera sauvé: mais celui qui ne
croira point sera condamné.
(Marc XVI, 15, 16).
*
* *
*
* *
Ce qui relève encore a nos yeux
i’importance de la visite de Loubet au
roi d’Italie, c’est qu’il s’est abstenu de
faire l’espèce de comédie subie par
d’autres chefs d’état d’aller en même
temps faire visite au pape pour faire
semblant de lui laisser croire qu’on le
considère encore comme roi de Rome.
C’est la «fille aînée de l’église romaine » (comme s’appelle la France)
qui dans la personne de son president
ignore officiellement la présence d un
Et ce bienfait qui nous vient de la
France, nous rappelle à nous Vaudois
tout le bien que nous avons reçu de
la France depuis les jours où nos frères
Huguenots ont soutenu nos pères dans
les persécutions jusqu’à aujourd’hui.
Calvin a aussi visité l’Italie et y a
fortifié dans la foi à l’évangile même
une princesse. Henry Arnaud le héros
de notre glorieuse rentrée nous est venu
d’Embrun. C’est Napoléon I qui nous
a donné paix et liberté il y a loo ans.
C’est de France que nous est venu
Félix Neff, tôt après, nous apporter ce
réveil plus précieux encore que le bienêtre matériel. Et Adolphe Monod n’a-t-il
pas prêché à Naples, et un autre pasteur français, Théophile Relier, n’a t-il
pas fait connaître splendidement les
trésors de la foi des premiers chrétiens,
enfouis dans les catacombes de Rome?
Que cette visite du président Loubet
à notre roi, resserre aussi les liens séculaires qui unissent la petite Eglise
Vaudoise à la grande Eglise Réformée
de France ! Et que Dieu la fasse servir
au vrai bien de ces deux peuples et à
l’avancement de son règne dans le
monde! Teofilo Gay.
Ce que nous avons dit, dans notre
méditation précédente, du rôle que 1Evangile est appelé à remplir pour propager au sein de l’humanité 1 evidence
de la vie et de l’immortalité, qui résulte de la destruction de la mort par
Jésus-Christ, devrait suffire pour justifier
l’œuvre de l’évangélisation du monde.
Il ne sera, cependant, pas inutile que
nous fixions sur elle, d’une manière
spéciale, notre attention en nous appuyant sur les paroles de 1 adieu suprême de Jésus-Christ à ses disciples
et en recueillant ce qu’elles nous enseignent en réponse aux trois questions suivantes :
Qui doit annoncer l’Evangile?
A qui doit-on annoncer l’Evangile ?
Pourquoi doit-on l’annoncer?
I. Qui doit annoncer l’Evangile?
En interrogeant les trois premiers
évangiles et le livre des Actes des Apôtres, où l’ordre du Seigneur Jesus-Christ
est, en tout ou en partie, rapporte, nous
trouvons que cet ordre a ete adresse
directement aux onze disciples que le
Seigneur, outre Judas Iscariot qui «s en
était allé en son lieu » avait choisis,
dès le commencement de son ministère, pour le suivre partout, etre les
témoins de ses œuvres et se former à
son enseignement et qui, plus tard, en
vertu même de l’ordre qu ils avaient
reçu d’aller annoncer l’Evangile, furent
appelés ses apôtres, c’est-à-dire ses en
Ce serait, cependant, une grave erreur
que de croire que cet ordre, en réalité,
n’a été donné qu’à ces onze Galiléens;
car, s’il en était ainsi, que serait devenue l’Eglise de Jésus-Christ à la mort
des Apôtres ? Elle aurait dû disparaître
avec eux, et le christianisme, professe
seulement par le nombre restreint de
ceux qui l’avaient reçu par leur minis
tère, aurait été réduit, ceux-ci une fois
morts, à un simple souvenir. L’ordre
lui-même de Jésus-Christ n aurait jamais pu s'effectuer dans toute sa plénitude, pas même si les apôtres, au lieu
de sceller avec leur sang leur témoignage, avaient été soustraits a la mort
et avaient continué jusqu’à maintenant
à exercer leur apostolat, car comment
onze hommes auraient-ils pu suffire pour
aller par tout le monde^ et enseigner toutes les nations.^ au point de prêcher 1Evangile à toute créature humaine ? Si donc
le Seigneur ne s’est adresse qu aux
onze, pour lui confier cette mission, ce
n’était pas qu’il entendît qu’eux seuls
l’accomplissent, mais qu’ ils devaient
eux la commencer, en jeter les bases
partout où ils auraient eu le temps et
les moyens de parvenir, laissant à d autres le soin d’y travailler avec eux et
de l’accomplir après eux, mais toujours
sur le fondement qu’ils auraient euxmêmes posé.
Et qui sont ces autres? Ce sont d’abord tous ceux que le Seigneur a appelés, appelle ou appellera au ministère,
ou service direct, de sa Parole, de
l’Evangile, selon ce que l’histoire des
Actes des Apôtres et l’enseignement
des Apôtres eux-mêmes ont établi. Puis
ce sont tous ceux qui, à un degré quelconque et dans une mesure quelconque,
peuvent instruire les autres dans la
connaissance de l’Evangile.
Les onze apôtres ne tardèrent pas a
s’associer un douzième compagnon de
service, Matthias. Bientôt après, nous
voyons de simples diacres, un Etienne,
un Philippe, prêter main forte aux apôtres pour la prédication de l’Evangile,
puis le grand persécuteur Saul de Tarse
être appelé directement par le Seigneur
à être apôtre, mis à part pour annoncer
l’Evangile de Bien (Rom. I. i). Nous
voyons eusuite les Barnabas, les hlarc,
les Timothée, les Apollos, les Tite et
tous ceux dont il est écrit qu en plus
des apôtres le Seigneur Jésus-Christ a
donné les uns pour être prophètes, les autres pour être évangélistes et les atdres pour
être pasteurs et docteurs; pour Vassemblage
des saints, pour l'œuvre du ministère, pour
Védification du corps de Christ, jusqu’à ce
que nous soyons tous parvenus à l’unité
de la foi et de la connaissance du Fils de
Dieu, à l'état d'homme fait et à la mesure
de la stature parfaite de Christ (Ephés.
IV, II-I3)
Et ce n’est point encore assez. Il est
si vaste le champ où la semence de
vie doit être jetée, elles sont si immenses les multitudes auxquelles il faut
successivement distribuer le pain de
vie, que des légions mêmes de semeurs
et de distributeurs attitrés n’y sutfiraient pas et qu’ainsi, des les premiers
jours du christianisme nous voyons de
simples disciples dispersés par la persécution entrer dans Antioche et parler
aux grecs, leur annonçant le Seigneur
Jésus (v. Actes XI, 19-23). et plus tard
l’apôtre Pierre écrire aux chrétiens en
général ; vous êtes la race élue, vous êtes
sacrificateurs et rois, la nation sainte, le
peuple acquis, afin que vous annonciez les
vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (i.ère
Ep. H, 9)- ,
Il en résulte que chaque vrai chrétien doit de quelque manière, ou par
2
VJ.?
9 '
2 —
la prédication, ou par la simple lecture
de la Parole de Dieu, ou par le fidèle
témoig'nage rendu à la vérité dans sa
famille et parmi ses amis et ses connaissances, comme aussi par la sainteté
de' sa vie, par la lumière de ses bonnes
œuvres, par son concours matériel, pécuniaire ou autre, par sa sympathie et
ses prières être, à un degré ou à un
autre, ouvrier avec Dieu (I Cor. III, g)
abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur (ib. XV, 58) et travailler pour le
rogaume de Dieu (voir Col. IV, 7-11).
-Il en résulte, pour tout dire en un mot,
que chaque chrétieh doit prendre sa
part de cet ordre ; Allez-vous en par tout
le inonde et prêchez VEvangile...
II. En effet, à qui doit-on prêcher
l’Evangile ? A toute créature, a dit le
Seigneur ; à toute créature humaine,
bien entendu.
Il faut pour cela aller par tout le inonde, dit-il dans notre texte, aller instruire toutes les nations comme il dit dans
St. Matthieu. C’est dire que la prédication de l’Evangile ne doit point connaître de limites de pays, ni de races,
ni de conditions sociales, intellectuelles
ou morales, ni d’âge, ni de sexe.
L’Evangile doit être annoncé aux
Vallées, il doit l’être aussi dans toute
l’Italie. Il doit être annoncé en Italie,
il doit l’être aussi dans tous les autres
pays de l’Europe. Il doit être annoncé
en Europe, il doit l’être aussi dans tous
les autres coiuinents et dans toutes les
autres parties du monde et l’Asie, l’Amérique, l’Afrique et l’Océanie doivent
pouvoir l’entendre aussi bien que nous.
L’Evangile doit être annoncé aux
hommes de race blanche, il doit l’être
aussi aux hommes de race jaune, de
race cuivrée, de race noire et même
à ces derniers échelons de l’espèce humaine, à ces Papous si abrutis, si stupides, de l’Australie dont un savant
n’a pas craint d’affirmer qu’ils n’ont
pas d’âme, mais dont on a vu l’âme s’épanouir au souffle de l’Evangile.
L’Evangile doit être annoncé aux
pauvres, aux délaissés, aux petits de
la terre auxquels il a été tout d’abord
présenté, mais il doit aussi être annoncé aux riches, aux nobles, aux princes, aux rois et aux empereurs. Il doit
être annoncé aux ignorants, mais aussi
aux savants, aux pécheurs les plus
scandaleux, rebut de la société, mais
aussi aux gens comme il faut, respectables auxquels le monde ne sait guère
que reprocher.
En effet, voyez-le annoncé aux juifs
de Jérusalem, mais aussi aux gentils
d’Asie, de Grèce, d’Illyrie, d’Italie, aux
pauvres dont parlait Jésus, et à ceux
que les diacres de la primitive église
devaient secourir, mais aussi aux propriétaires Barnabas et Ananias et au
ministre des finances d’une reine éthiopienne ; voyez-le annoncé à un Corneille,
à un gouverneur Félix et à sa femme
la grande dame romaine Drusille ;
voyez-le annoncé à un roi. Agrippa, et
à la reine Bérénice ; voyez-le pénétrer
à Rome, jusque dans le palais des Césars. Voyez-le annoncé aux ignorants
de la rue, mais aussi aux docteurs
d’Israël et aux philosophes de la savante Athènes. Voyez-le annoncé aux
péagers et aux gens de mauvaise vie,
mais aussi aux austères pharisiens dont
plusieurs vinrent à la foi (Evangiles et
Actes des Apôtres passim).
(La fin au prochain N.°)
J. Weitzecker.
de “siège de la vie qui régénère „ etc. lire :
“siège de la vie, et par régénérer et sanctifier
l’esprit. „
A la lin de la méditation au lieu de “réseivé...
par nous,, lire: “réservé... pour nous.,,
Echos de la presse
A propos
de l’accord franco>anglais.
La Vie Nouvelle, après s’être réjouie
de l’heureux accord intervenu entre la
France et l’Angleterre au sujet de diverses questions, accord que ce journal
considère comme un grand évènement,
ajoute :
« Mais, comme pour démontrer que
les incroyants ne peuvent pas, même
quand ils font une œuvre bonne, accomplir toute l’œuvre de Dieu, l’accord
entre les deux pays recèle et même
met au jour une iniquité nouvelle. Nous
voulons parler de cette permission donnée à la France de s’emparer du Maroc,
en retour de l’autorisation accordée à
l’Angleterre de dominer l’Egypte. Dans
l’œuvre de paix, c’est là une nouvelle
et odieuse consécration du droit de la
force, et un germe fatal de guerre.
Nous savons ce qu’on entend entre diplomates par sphère d’infiuence, pénétration pacifique, protectorat. Une fois de
plus, comme si déjà nous ne succombions pas sous le poids de nos colonies,
nous voici lancés dans une aventure
de conquête, et la plus difficile des conquêtes. Nul doute que, dans un avenir
plus ou moins prochain, la France ne
soit entrainée à envoyer ses soldats au
Maroc. Un tel peuple ne se laissera pas
pénétrer sans résistance, et il est capable
d’une résistance solide. Il nous parait
honteux que la démocratie française se
laisse ainsi mener par ses diplomates,
là où elle ne veut pas aller, vers la
guerre, et plus honteux encore qu’elle
viole si délibérément et si audacieusement, plus de cent ans après la Révolution, les Droits de l’homme, en s’attribuant un pays qui, comme tous les
autres, a le droit de vivre indépendant.
Et nous jetons du fond de notre faiblesse et de notre obscurité, jusqu’ à
nos gouvernants, la ferme protestation
d’un citoyen qui pense que seule la
justice élève les nations.........»
Du champ de F Eïangélisation
ERRATA-CORRIGE. - Dans le N« 16, sous
le titre, au lieu de “Suite,, lire: “Suite et fin.,,
A l’avant-dernier alinéa de la 3.e col., an lieu
Civitacampouiaraiio (Campobasso).
L’évangile en lutte.
L’Evangile et le prêtre, voilà deux
ennemis irréconciliables ; vivent-ils séparés ? c’est une lutte sourde, secrète,
acharnée ; se rencontrent-il sur le chemin ? il s’ensuit un choc bruyant, épouvantable. Une telle rencontre est arrivée ici, le Vendredi Saint, d’une façon
assez singulière.
Le pretre, en tête de la procession
traditionnelle, fit un discours sur la
place publique. Son sujet n’était certes
pas puise dans l’Evangile et moins
encore inspiré des souffrances du Christ ;
la présence dans l’auditoire de plusieurs protestants et de l’évangéliste
lui avait suggéré son texte. Il affecta
un grand regret de voir la religion
catholique en proie à des novateurs de
mauvaise foi qu’ il invita fièrement,
d’un large geste, à la lutte ; puis
il termina, ému, en invitant les bons
catholiques, tous les citoyens à demeurer dans la foi de la Sainte Eglise;
après quoi il s’arrêta comme qui vient
d’arriver triomphant à son but, en
poussant un cri formidable répété inconsciemment par une foule hébétée :
«Vive la religion! Vive la religion!»
Ce cri lancé à dessein tendait à faire
croire au peuple ignorant que nous
étions là, nous protestants, pour faire
un attentat à la foi ; pour comble, ce
cri avait été précédé par un défi dirigé
impudemment à notre figure: il fallait
répondre et proclamer courageu.sement
notre foi. C’est ce que nous nous disposâmes à faire en occupant une place
en vue du public et en faisant signe
de vouloir parler : l’occasion était superbe et le moment solennel !.....
....Mais, qu’arriva-t-il?.... La rencontre terrible. En face de la vérité
qui allait jaillir sans voile une clameur
préparée d’avance par le prêtre et ses
partisans s’éleva tout à coup ; les femmes bigotes auxquelles on avait fait
croire que nous voulions emporter leur
Madone, se joignirent au tumulte et
déployèrent leur gros bagage d’insultes et d’imprécations. Les nôtres ne
demeurèrent pas en reste et répondirent avec vigueur tant et si bien que
l’on commençait à redouter un conflit
sanglant. Ce fut grâce au concours de
la police, du maire et des personnages
influents que le peuple déchaîné s’arrêta tout à coup et reprit son calme
habituel.
Sur ces entrefaites le prêtre, en profitant de l’agitation publique, avait héroïquement abandonné le camp, emporté
bras dessus bras dessous par deux femmes pieuses, dignes filles de S. Alfonso
dei Liguori.
La retraite du brave curé : voilà la
comique conclusion de ce récit dont la
morale n’a pas échappé à l’opinion
publique qui triomphe chaque jour plus
des dernières résistances du prêtre.
L’évènement du Vendredi saint nous
apprend deux choses ; que la vérité
et le mensonge, sont deux éléments
qui éclatent en se croisant ; mais que la
victoire appartient toujours à la première celle-ci seulement ayant le courage de rester ferme à son poste et
d’avancer toujours en dissipant à son
passage le second, qui, personnifié dans
la sombre silhouette du prêtre s’envole sinistrement.
Giovanni Tron.
Congrès Nationaux de la Paix
Le II.e Congrès National Français
de la Paix, s’est ouvert à Nîmes, le 7
Avril, réunissant toutes les notabilités
du parti pacifiste, dont l’importance va
grandissant de jour en jour.
Les Congressistes ne se font pas
remarquer par la valeur personnelle
des principaux d’entre eux seulement,
mais aussi par leur nombre.
La grande salle du foyer du théâtre,
aménagée pour leurs séances, suffit à
peine pour les contenir tous. Plusieurs
dames assistent aussi, ainsi que diverses
personnalités politiques de la région.
Par acclamation M. Frédéric Passy
est désigné Président d’honneur, et M.
Théodore Ruyssen est nommé Président
effectif. La nomination du bureau terminée le Congrès commence par des
allocutions très écoutées et applaudies
de MM. Ruyssen, Docteur Crouzet,maire
de Nîmes, Passy, Gabriel Séailles, professeur à la Sorbonne, Madame Sévérine,
M. Hubbard, député des Ba.sses-Alpes,
le pasteur Allégret. M. Lucien Le
Foyer présente ensuite un rapport très
documenté sur la politique extérieure
de la France depuis le I Congrès d»'
Toulouse jusqu’à ces derniers jours.
La première journée se termine -pai
une soirée artistique très réussie, ave|
concert, conférence de Madame Sévérin^
sur l’art pacifique, et représentation df
la pièce Vers l'Avenir, expressémenj
écrite en vue du Congrès, par Stà
phane-Pol. jS;
La séance du Vendredi comment
par un rapport de M. Spalikowski su¡
le travail accompli parla «Délégatioi
permanente des Sociétés françaises di
la Paix. » Ensuite M. Jacques Dum^
donne lecture d’une relation sur l|
« Sanctions civiles de l’arbitrage ». Apiès
discussion les six résolutions proposée#
par le rapporteur sont adoptées.
Le vœu présenté par M. Allégreï
que les conscrits, qui par motif d|
conscience, se refusent à porter l®i
armes et notamment à apprendre le maniement du fusil soient soumis à und
enquête sérieuse, sans punition préalable
et que si l’enquête leur est favorable,'
ils soient autorisés à remplir leur devoir militaire, soit dans les services
accessoires de l’armée, soit dans la section des infirmiers coloniaux, — sus-cite une discussion très longue et tr^,
passionnée qui aboutit à l’adoption d’un
ordre du jour par lequel le Congrèÿ
admirant ces actes de courage et affipÎ
niant d’autre part le principe de l’égalité
devant la loi, se déclare incompétent
pour indiquer une conduite quelconque dans les cas qui relèvent unique»
ment de la conscience individuelle.
M. Arnaud présente encore un rapport sur l’action électorale. Les pacifistes doivent provoquer soit des électeurs, soit des candidats, les manifestations les plus nettes en faveur de
leur propagande, etc. Le Congrès unanime est de l’avis du rapporteur. ^
Le Samedi, dernière journée ¡du
Congres, 1 ordre du jour est encore très
chargé, aussi plusieurs questions doivent etre renvoyées, d’autres sont examinées et approuvées un peu plus rapidement.
Le Congrès s’occupe des traités
d’arbitrage permanent ; du conflit
Russo-Japonais ; de l’Etat du Pan ama;
de 1 affaire du Vénezuéla; il est favorable .a un subside du gouvernement
français pour le Bureau de Berne ; il
encourage 1 adoption d'une langue auxiliaire internationale ; il réclame l’application des art. 61, 23 et 44 du traité
de Berlin en faveur des popidations
d’Arménie et de Macédoine ; il émet
le vœu que dorénavant tous les traités
etconventions internationales soient soumis aux deliberations du Parlement; il
s occupe encore des rapports du paci»
fisme et de l’enseignement ; du syndicalisme ; de la limitation des charges
militaires et enfin il termine ses tra-'
vaux après avoir pris connaissance d’un
rapport de la délégation permanente de
la Paix, présenté par M. Le Foyer sur
la question qui pour beaucoup, pour
tout le monde en France, sans doute,^
est la plus importante: celle de l’Alsace-Lorraine et l’attitude du parti pacifiste.
Pendant la soiree il y eut un grand
meeting populaire et le lendemain dimanche les congressistes ont fait une
promenade de plaisir à la jolie petite
ville moyenâgeuse d’Aigues-Mortes, où
ils furent l’objet d’une très chaleureuse
et cordiale réception.
Dans l’après dîner il y eut une intéressante conférence à laquelle assistait un auditoire de plus de 2.000 personnes. E, E.
3
f
C 4Î il o jN I Q li R
ipjoianclie 1 Mai, à 8 h. du soir,
jyj;à lieu à la Maison Vaudoise une
^férence payante, au iH'olit des
yictiines de Pragela. M. le pasteur
X^filo Gay nous fera faire un voyage
^„.ggypte, en Palestine, à Constantin.#^® et M. Giampiccoli, avec son
Spsîlente machine à projections, ilJoitrera la conférence de magnifiques
vues des diverses localités décrites par
l’orateur. Nous comptons que pas une
place ne restera vide.
f^ûr le repos du Dimanche. Une
réunion populaire a eu lieu à la Tour
Dimanche après midi, pour affirmer le
droit'de tout homme au repos hebdomadaire. Les orateurs étaient MM. l’avocat Gherardini et le professeur Falchi.
300 personnes environ, parmi lesquels
beaucoup d’ouvriers ont assisté au
méefing, qui s’est clos par l’adoption
d'un ordre du jour. Entrée : T franc.
Gabriclc Rossetti. Cet illustre parióte et poète chrétien, mort le 26
ivril 1854, a été commémoré à Londres
litnanche par la colonie italienne7 avec
e.,^cours de divers personnages marluafits de la ville. Pour s’associer à la
»mmémoration, M. le pasteur Jahier
i parlé à la réunion de dimanche soir
le l’.œvre poétique et des idées religieuses de ce noble Italien.
Nos missionnaires. M. le missionlaire A. Coïsson vient de faire une
oufriée de prédications et conférences
t Milan et à Bergame, où il a trouve
m accueil des plus chaleureux.
M.- le missionnaire B. Pascal est
ffrivé jeudi 21 c. aux Fontaines, auprès
le sa mère. Il sera. Dieu voulant, à la
four la semaine prochaine.
"Saint Jean. La semaine dernière a
:té bien triste pour notre paroisse, par
mite du suicide d’un père de famille,
ïépéralement estimé mais hanté d’idées
àoites. L’ensevelissement eut lieu Jeudi
21 avec le concours d’un grand nombre de personnes.
Dimanche 24 fut faite au temple une
collecte au profit des victimes du Pragela ; elle produisit 40 francs qui furent envoyés à la « Stampa » dont la
noble initiative d’une souscription en
faveur de ces malheureux mérite toute
notre sympathie.
Dimanche prochain i Mai l’Assemblée paroissiale est convoquée avec cet
ordre du jour :
î® Propositions relatives au centenaire du Temple.
2® Election de deux diacres.
J® Election de trois députés au prochain «petit Synode des Vallées.»
on s’est aussi réjoui comme d’un lien
de plus entre l’Eglise Anglicane et notre Eglise, entre l’Angleterre et notre
pays.
L’horrible temps des jours précédents
qui avait, sur une centaine de mètres,
détruit la route provinciale, la transformant en cascade, obligea le cortège
nuptial à passer sur une longue file de
planches pour se rendre au temple, où
les cantiques exécutés par l'Union chrétienne des jeunes filles avec (Quelques
membres de celle des jeunes g'ens, auxquels s’étaient jointes quelques autres
personnes, rendirent la cérémonie plus
touchante. M. Alarrood, en bon anglais
qu’il est, fut surtout agréablement impressionné par le chant de 0 toi dont
les bienfaits sur la mélodie du God save
the King.
Que Dieu accorde à ces chers époux
de toujours trouver les planches necessaires pour surmonter les difficultés qui
pourront se présenter sur leur route,
comme cela est arrivé le premier jour
de leur vie à deux! J. M'.
a ouvert une souscription en faveur des
victimes. Plusieurs de nos lecteurs se
sont empressés d’envoyer leurs contribution.
Notre confrère V Avvisatore Alfinoonvre
aujourd’hui une souscription pour le
même objet et pour la famille d’Angrogne qni a perdu, avec cinq de ses
membres, tout ce qu’elle possédait (voir
l’Echo de la semaine passée). Sans initier nous mêmes une autre souscriptions, nous recevrons volontiers, pour les
transmettre à notre confrère, les dons
que l’on voudrait bien nous faire parvenir.
Pomaret. Nnptialia. Ce qu’on appelle un joli mariage se célébrait reli-j (
pieusement, au Pomaret, Jeudi 21 courant, après s’être célébré civilement à
l^érouse Argentine. M. Henry Garrood,
ie Ledbury, en Angleterre, épousait
M.lle Marie Ghiberti, fille de feu M.
i|. chevalier Louis Ghiberti, qui fut
•hèdecin de notre hôpital. Un jeune_^
^torney (avoué) anglais épousant une
jeune demoiselle de nos Vallées cela
s’était encore jamais vu, que je sache, et cela, probablement ne .se répétera pas de si tôt. La grâce et la douceur, d’un côté, la bonté et le sérieux,
<le l’autre, et des deux côtés, une piété
Solide ont permis de faire les plus heu
feux présages pour cette union, dont
Fiméraillcs des victimes de la
catastrophe du Betli et transport
des blessés.
Dimanche matin, nous nous sommes
rendus en Pragela, MM. Léger, Soulier
et moi, pour les funérailles des Vaudois
qui ont péri dans la catastrophe qui a
émotionné toute l’Italie, et dont les
corps avaient déjà pu être retrouvés.
- Me réservant de vous écrire plus en
détail le récit de ce qui s’est passé,
ainsi que mes collègues m’ont demandé
de le faire, je vous dirai seulement, aujourd'hui, que ces funérailles ont eu
lieu, hier matin, dans le village de I.a
Val, au milieu d’un immense concours
de peuple et en présence des autorités,
des représentants de la compagnie minéraire du Beth, d’un détachement d’Alpins, etc. Nos Vaudois ont été enterrés
dans la même fosse avec 23 de leurs
compagnons catholiques. M. Soulier pasteur à Massel a prononcé une vibrante
oraison funèbre sur les enseignements
de la mort ; M. Léger pasteur de Perrier-Maneille a adressé à Dieu une excellente prière, dans laquelle personne,
ni rien de ce qu’il fallait demander n’a
été oublié ; j’ai fait, moi, la partie liturgique ; le tout en italien.
Nos morts enterrés là-haut sont :
Micol Albert, de Massel, Meytre François, Breuze Henri, Tron Jean et Micol
Jean, de Salze. Il reste à retrouver les
corps de Pons Béry de Massel et de
Grill Philippe de Praly.
De retour à la Rua de Pragela, nous
avons pris, avec M. le sous-préfet et
les médecins, les dernières dispositions
pour le transport à notre j^iopital du
Pomaret des cinq blessés survivants.
Ces blessés sont: les Vaudois Peyran
Emmanuel de Maneille et Monetti, ou
Monnet Etienne de Torre Pellice, et
les catholiques Valetti Jean de Maneille,
Charrier Jean Baptiste du Bourcet et
Pogliotti Emile de Pinache. Le souspréfet a tenu à les accompagner en
personne hier au soir à notre hôpital, avec le médecin militaire Besso, le
brave prêtre Don Brizio de Turin, qui
les avait soignés avec un dévouement
vraiment chrétien, et M. Varetto, un
employé de la Compagnie du Beth.
Tous ces blessés vont mieux.
Pomaret, 26 Jrril 1904.
votre dévoué
J. ’Weitzecker.
PUBLICATIONS NOUVELLES
Voici encore une série d’ouvrages
de genres divers dont l’éditeur Hœpli
vient d’enrichir la collection si variée
et si utile de ses publications.
L. Nocentini. L’Europa iieirEstrenio
Oriente e gli interessi deiritalia
in Cina. Un vol. di pag. VIII-319.
— Ulrico Hoepli editore, Milano. 1904.
L. 4
L’nomo tii genio coniepoetadi Adolfo
Padovan. Un vol. di 376 pag. —
Ulrico Hoepli, editore, Milano. 1004.
L. 4
Dott. P. Mancini. La Rachitide e le
deforinità da essa prodotte. Un
vol. di pag. XXVIII-300, con 116
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Milano, 1904.
A. D. Bocciardo. Elettricità Medica.
Un vol. di pag. XI-201, elegantemente rilegato. — Ulrico Hoepli, editore, Milano, 1904. L. 2,50.
A. Dal Piaz - G. Prato. Fabbricazione del Cognac e dello spirito di vino. Distillazione delle fecce e
delle vinaccie. Seconda ediz. con aggiunte e correzioni del dott. F. A.
Sannino. Un voi. di pag. XII-210,
con 38 incisioni. — Ulrico Hoepli,
editore, Milano, 1904. L. 2.
G. Marchi. Manuale pratico per
l’operaio elettrotecnico. Pag. XII337 con 189 incisioni. — Ulrico Hoepli,
editore. Milano, 1904. L. 2,50.
Giulio Girardi. Le Rose. StoriaColtivazione- Varietà. Un volume di pag.
XVI-284 con 96 illustrazioni e 8
tavole a colori, leg. eleg. — Ulrico
Hoepli, editore, Milano, 1904. L. 3.50.
NouYelles et faits divers
Notre Collecteur à Genève.
On nous écrit:
Genève a reçu ces jours passés la
visite du collecteur vaudois. Ce n est
pas avec appréhension, comme parfois
ailleurs, qu’il franchit chaque annee le
seuil de la Ville de Calvin ; car il sait
que ce sont des freres dont 1 affection
se manifeste d’une maniéré cordiale et
visible depuis des siècles, qui 1 y attendent. — Cette année encore Genève
est accourue pour entendre la parole
chaude et vibrante de M. Pons qui
jeudi 14 Avril a 8 h. du soir a fait
passer devant les yeux d’un nombreux
public, rassemblé dans la grande Salle
de la Réformation, une série de ravissantes projections qui formaient comme
les étapes d’un voyage en Italie. Dimanche 17 c’est dans le temple de
l’Auditoire qu’un grand nombre des
amis de notre œuvre se donnait rendezvous pour entendre une conférence de
M.r Pons sur l’évangélisation en Italie.
Les nombreuses anecdotes et les récits
souvent émotionnants dont 1 orateur
illustrait son discours tinrent en suspens pendant plus d’une heure, la nombreuse assemblée, qui exprima sa satisfaction par la bouche de M.r le pasteur
Gampert. Enfin mardi 19 dans la salle
de Rue des Pâquis 18, une centaine
d’Italiens de presque toutes les régions
de notre patrie assistaient eux aussi a
un petit voyage à travers la Péninsule
dont les sites les plus remarquables se
projetaient sur la toile blanche. L’œuvre
des Pâquis qui réunit chaque mardi une
cinquantaine d’Italiens et qui sous la
direction de M. F. Balmas, promet une
abondante moisson, a été encouragée
et réjouie par la visite de M. Pons.
Puissent ces braves émigrés de retour
dans leurs foyers être à leur tour une
semence de vie !
Enfin M. Pons semble très satisfait
de son séjour à Genève et va poursuivre
sa tournée dans d’autres parties de la
Suisse. Bon succès I
A l’occasion de la fête de Paques,
M. le pasteur Fasulo a pu recevoir a
la Sainte-Cène quarante-deux communiants, récemment sortis du catholicisme, à Felónica Po. Cette cérémonie
a tellement impressionné les auditeurs,
que deux dames s’inscrivirent, à l’instant même, comme catéchumènes; d’autres suivirent leur exemple dans la semaine qui suivit. Les cultes se tiennent
dans le théâtre, mais on parle d’ériger
un temple.
Pour les victimes du désastre du
Bet. Dès la première nouvelle de l’épouvantable désastre, la Stampa de Turin
Les conférences des Unions chrétiennes du Midi de la France, qui
ont eu lieu à Nice, ont très bien réussi
et ont attiré sur la .côte d’Azur de
nombreux unionistes, qui ont su résister à la tentation de parcourir ces parages enchanteurs pour être assidus aux
séances, ce qui n’arrive pas souvent en
pareils cas. Les congressistes ont fait
en corps une agréable excursion jusqu’à
Bordighera.
D’après un journal de Erancfort, le
premier résultat du vote du parlement
germanique, permettant la rentree des
Jésuites en Allemagne, a été de
décider plusieurs familles, surtout en
Saxe, à passer du catholicisme au protestantisme.
On sait que la Russie favorise la
diffusion de la Bible, et que les colporteurs bibliques ont des prix de faveur sur les voies ferrées russes, et que
les expéditions de Bibles sont transportées gratis. On cite un colporteur
qui a fait 6.000 mille en chemin de fer,
sans rien payer pour lui ni pour sa
marchandise. Cependant le Saint Synode ne permet que la vente des Bibles qui ont aussi les livres apocryphes,
tandis que la Société Biblique, Britannique et Etrangère, et la Société Biblique Arménienne, ne les impriment
jamais. On ne peut donc vendre que
des Portions, ou bien le nouveau Testament. Mais il se vend beaucoup de
Bibles entières aux émigrants russes
aux Etats-Unis. En 1903, la Société
Britannique comptait 73 colporteurs en
Russie et dans le Turkestan russe, et
283.000 exemplaires des S. Ecritures
ont été répandues parmi ces populations de plus de 120.000.000 d’ames.
Des N. Testaments ont été fournis
aux soldats envoyés en Coree, tandis
que la Société Biblique d Ecosse a envoyé, en vue des troupes japonaises
5.hoo Testaments et 50,000 Evangiles.
4
li'-.
Revue Politique
On dit que jamais souverain étranger
n’a été reçu à Home par des manifesta' tiens aussi amicales, aussi enthousiastes
que celles dont le président de la république française vient d’être l’objet. Nous
ne sommes pas très bien placés pour
établir des comparaisons qui pourraient
être odieuses, du reste, mais il résulte
des comptes rendus des journaux que
l’accueil a été des plus chaleureux, j’allais
dire des plus fraternels. Ce n’ est pas à
la famille royale, ce n’est pas au comité
des fêtes, c’est à la nation toute entière,
heureuse et fière de donner l’hospitalité
au chef d’une nation amie, que revient
le mérite des réceptions grandioses où
l’Italie semble s’ être surpassée. Dîners
de famille et de gala au Quirinal, concours
de musique, illuminations, retraite aux
flambeaux, une merveille du genre, réceptions au Capitole, grande revue de
troupes, visite des monuments, rien n’a
été négligé pour rendre agréable le séjour
du digne président que des foules innombrables acclamaient partout au passage
par des applaudissements frénétiques.
Aussi M. Loubet a-t-il, à maintes reprises
témoigné de sa haute satisfaction pour
la façon dont on l’a reçu. Rien d’étonnant donc qu’une vraie pluie de décorations françaises soit tombée sur la poitrine
des ministres, des sous-secrétaires, du
Syndic de Rome et des hauts fonctionnaires de cour. Mais ce ne sont pas là
les seuls heureux qu’ait fait M. Loubet:
les représentants de presque toutes nos
grandes villes, reçus à l’ambassade française, sont revenus charmés des choses
aimables que le président a su dire à
chacun d’eux. Et pendant que Rome et
les 150 mille Italiens des provinces,
accourus pour la circonstance, faisaient
pour ainsi dire les honneurs de la maison
au représentant de la France et à sa suite
des banquets s’organisaient un peu partout
dans le royaume pour fêter le grand
évènement, des adresses de félicitation,
des dépêches étaient votées par acclamations, la marseillaise était jouée sur
nos places publiques et on criait partout :
Vive la France.
Les toasts d’occasion échangés au
dîner de gala du Quirinal ont revêtu un
caractère particulièrement cordial exempt
de toute contrainte. L’idée de la paix
sociale et politique est revenue dans les
deux discours, ainsi que la cordialité
sincère des sentiments qui unissent les
deux nations, comme les traités d’arbitrage
et du travail, récemment conclus, en font
preuve.
De Rome, le président va se rendre à
îlaples, où l’escadre française vient
d’arriver et où doit avoir lieu la grande
revue navale.
La reine Wilhelmine de Hollande accompagnée du prince consort, après un
séjour de quelques semaines en Italie,
est repartie de Sorrento le 25. En repassant par Rome elle a été reçue à la
gare par nos souverains et saluée par
le consul des Pays-Bas et la colonie
hollandaise.
— Elesd en Hongrie vient d’être le
théâtre non pas d’une simple révolution
mais d’une vraie tuerie. Le 24 c., une
réunion populaire ayant pour but la constitution d’un parti politique par lequel
l’élément roumain, formant la majorité
dans la ville, voulait s’affirmer, est tout
à coup dérangée par les socialistes qui
ne voyaient pas la chose de bon œil.
Une bagarre s’ensuit, ainsi que la prompte
intervention de la gendarmerie et des
troüpes. Bientôt s’engage une lutte corps
à corps entre les manifestants et la force
publique. Les épées sortent des fourreaux
et la gendarmerie charge les troupes.
Environ quarante morts et autant de
blessés restent sur le théâtre de la lutte.
A peine la chose fut-elle connue à
Grosswardein que la grève générale fut
proclamée dans cette ville en guise de
protestation, 15.000 grévistes parcourent
la ville. D’autre part on annonce la fin
de la grève des cheminaux de Budapest
remplacée cependant par l’autre plus
récente des cochers de fiacre. Ce qui
revient à dire que les esprits sont loin
d’être calmés en Hongrie, et que la
grève générale s’étendant à presque tout
le royaume n'est pas entièrement conjurée.
— On signale de S.t Pétersbourg les
préparatifs des Japonais pour le passage
du Yalou. Le général Kouropatkine a
même télégraphié que deux compagnies
d’infanterie et un escadron de cavalerie
japonais se sont déjà portés sur la rive
droite en amont de Widjou. Les voilà
donc avec un pied en Mandchourie en
attendant que le gros des troupes vienne
les rejoindre et engager la grande bataille
d’où dépendra peut-être le sort de la
campagne. En outre on persiste à croire
que les japonais ont réellement débarqué
des troupes à King-Tcheou et à ïsaChao-ïchaug, un peu au N. E. de PortArthur. Le 26 c. trois croiseurs de la
flotte de Vladivostock, enfin libérée des
glaces qui la tenaient renfermée, ont
bombardé le port coréen de Gensan,
vers le 39° de lat. Y. et coulé un vaisseau marchand japonais. Le bruit court
que la petite ville serait réduite en
cendres et que la colonie japonaise,
demeurée sans défense, est en proie à
la terreur. A titre de simple curiosité
nous reproduisons la nouvelle concernant
une prochaine intervention amicale de
l’Angleterre auprès des deux puissances
belligérantes. j. c.
Terzo Congresso Nazionale ü. C. d. G.
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Turin
Turin
Pignerol
S. Second ■
Chapelle d. M.
Briquéras
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Luserne S. J.n
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7.5
7.16
7.23
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7.49
7.56
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10.45
10.66
11.3
11.10
11.19
11.29
11.36
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12.65
14.2
14.28
14.38
14.48
14.64
16 —
17.31
17.42
17.49
17.57
18.7
18.18
18.25
19.40
21.11
21.22
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21.38
21.48
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Pérouse 8.12 11.56 14.50 18.45
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Turin 5.43 8. 12.30 15.32 17. 18.43
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POUR LE UT WILLIAM MF,111
Listes précédentes L.
Constantin Daniel (Buffes)
Constantin Jacob (Collerey)
Robert Pierre (Collerey)
Pastre Pierre (Lalamanda)
X. X.
Anonyme, par iM. Eynard
Collecté par M. Pons, inst.
St. Jean
M. H, Balme, Massel, reconnaissant pour la guérison
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i3-O94,0J
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