1
Co'Tipta-ooarinl avec la Poelé
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Tous Jüs pays de TUiiion
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Anîérittue du Sud .... d 9
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Année XVII.
N. '18.
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lé Past, U. MeiDo, Torre Pellice
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payé 0,25 centimes, *
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. A et. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Slattli, VI, 10
I» III III SI i I* C! :
L'Alliance Evangélique (Pin) — L’Asile de
Bordigliera — Clii'onique Vaudoise —
Nouvelles Religieuses — Revue Politique.
ALLIANCE ÊVANGÊLIOUE
Vendredi 8 Auril
(Suite)
La parole est à M. Sentf (Past. morave a Pe.seux). Sans les missions
parmi les payens, nous dit il, l’église des frères morp,ves aurait probablement cessé d’exister; ce sont
elles qui nous ont affermi dans la
foi et qui nous ont ,donné une sainte
persévérance dans le saint combat.
L’opinion publique .se plaît aujourd'hui à applaudir au travail accompli
par les missionnaires; on reconnaît
qu’il a aidé au développement du commerce, qu'il a favorisé les conquêtes
scientifiques et philanthropiques ;
qu’il a puissamment contribué au
maintien de la paix dans les colonies.
«Voilà ma forteresse!» disait en 1749
un gouverneur Danois en montrant
une' petite maison missionnaire. En
1834, année dans laquelle 830,000
esclaves des Antille.s furent émancipés, on jugea à propos de les te^
nir pendant quelque lemps sous une
espèce de surveillance ou tutelle.
Pour une seule de ces îles ou n’eut
pas l'ecours a
celle d’Antigpa dont la population
était à moitié chrétienne. Le soir du
1®'' Juillet 1803, date de l’émancipation des esclave.s dans la Guyane Hollandaise, un nègre surprit ces
paroles échangées entre le préfet de
police et le commandant de la flotte;
Prefel: Les nègres ont été tranquilles aujourd’hui. Commandant: Oui
mais sans les missions, vous n’aurie/. pas pu en venir à bout avec
tous vos gendarmes. Préfet: Ni vous
avec tous vos navires. Elle est digne
de remarque aussi cette parole adressée par le gouverneur de la Barbade
à sou conseil: «Si nous ne soutenons
plus les écoles missionnaires pour
enfants pauvres nous devrons voler
de plus grandes sommes pour l’agrandissoment de nos prisons.» —
Mais si le monde veuf utiliser l'œuvre de Dieu, n’dublions jamais que
la mission n’a pas la vocation
dé servir les intérêts coloniaux, mais
Christ seul. Que la personne de Jésus Christ soit mise toujours plus
au premier pian. M. Senft termine
en parlant do l’esprit d’alliance évangélique qui anime les Moraves,
Déjà en 1498 ils envoyaient une
ambassade aux Vaudois du Piémont.
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Nos Eglises, ne nous le dissimulons
pas, cesseront d’exister 1’ une api'ès
l’autre, mais ce qui restera à jamais
c’est l’uinté des cœurs en Christ.
Suit un discours de M. le Prof.
Ruffet (Genève! sur les devoirs des
chrétiens Evangéliques en présence
de la question de l’esclavage. On
se trompe, noua dit l’orateur, en
croyant qu’aprés la guerre des Etats
Unis, eetle que.stion est close. Le
commerce des esclaves dure encore
en Afrique, en Asie, à Madagascar
et fait chaque année un million de
victimes. La chasse au nègre en
Afrique multiplie ses horreurs. Des
expéditions partent du Nord (Sultanats de Tripoli et du Maroc) et
de l’Est (Zanzibar), pénétrent dans
l’intérieur, assaillent de tranquilles
villages, tuent tout ce qui resiste et
qui leur semble inutile, mettent à
la chaîne le reste, jeunes gens, femmes, enfants, les conduisent à travers d’immenses déserts où beaucoup tombent raorls de fatigue et
de faim. Des caravanes suivant de
certaines directions n’ont qu’à se
laisser conduire par les ossements
semés sur le sable: ils sont un guide
sùr.
Les marchands arabes ne sont pas
les seuls coupables de cet odieux
trafic. Ils ont des alliés dans les
chefs des- différentes tribus qui .se
font la guerre entre eux pour se
procurer des esclaves qui, dans ce
pays, sont la meilleure monnaie courante pour se procurer tout ce qu’on
désire. — En 1876 le roi de.s Belges
commença l’œuvre rédemptrice. En
18H5 il y eut à Berlin un congrès
sur les questions africaines. Dernièrement un prélat Romain, le Cardinal Lavigerie, dont M. Rùlîet
semble faire beaucoup de cas, pérora dans les principales capitales
d’Europe en faveur des esclaves et
recueillit beaucoup d’argent destiné
à leur libération. Le 2 juin 1890 se
réunit à Bruxelles un fcôngrês dont
les décisions, si elles pouvaient être
appliquées amèneraient certainement
la suppre.ssion de toute traite. A
ce congrès ont adhéré même le Sultan de Turquie, le Soliah de Perse
et le Sultan de Zanzibar. N’est-ce
pas humiliant, par contre, que les
Etats Unis marchandent leur adhésion, pour des questions de douane?
Le catholichisme semble déployer
dans celte œuvre beaucoup -d’ardeur,
d’enthousiasme, et marcher à la conquête du Soudan avec la ferveur des
anciennes croisades. Nous devonà
nous réveiller, nous chrétiens évangéliques, et constiluer en tout pays,
dans toutes les villes,des associations
anti-esclavagistes,qm par leurs elïbrls
combinés pourront instituer en Afrique des postes de secours, des
établissements coloniaux pour les
esclaves libérés. Qu’on ne se fasse
pas d’illusions: l'Islam gagne du
terrain en Afrique; les deux tiers
du continent noir lui appartiennent.
Dans la séance de l’après-midi
dont le programme est remanié au
dernier moment, nous entendons M,
Edwards (Londres) noué parler‘dé
l’í7í^^o?^ des Ecoles du Dimanche de
Londres.-CtQlXe Union a été fondée
en 1803 et a toujours été interdenominationale. Elle se divisé en trois
grands départements: lo le national
ou anglais (222 unions affiliées à l’union centrale, 5224 écoles du Dimanche, 1.246,963 élèves et 138,487
moniteurs et monitrices;' 2“ le département co/onfai; 3° le département
européen ou continental. léUnion de
Londres a déjà organisé 20,000 écoles du Dimanche en Europe. L’orateur fait remarquer que les délits
dimiutient dans la proportion où les
écoles du Dimatiche se multiplient.
L’on a dit que l’avenir d’un état gît
dáos le berceau et c’est vrai; le
bonheur, la prospérité sociale et morale d’un peuple dépendra toujours
de ce que sera sa jeunesse. De plus
c’est dans l’Union des Ecoles du
DkÀanche que se prépare la future
fédération des églises.
M. Tophel (Genève) nous parle erisuite
des .Unions Chrétiennes. 11 y a ac-
3
'''■', ■ , ■' ". . — 13&
tuellement clani? le monde 4.G63
unions se composant de 350.000
membres. Elles possèdent des immeubles, pour une Valeur de 60
millions. Une constitution pour toutes
ces unions sauvegardant les principes d’unité et de diversité, d’ordre
et de liberté, est à l’étude et sera
adoptée bientôt. Le but que les
Unions se proposent c’ est le salut
de jeunes gens par le moyen de
jeunes gens. A ce bienfait essentiel
s’en ajoutent d'autres physiques, intellectuels et sociaux. Si en principe le but est toujours le même, nous
ne saurions assez demander à Dieu
que i’esprit des origines nous soit
rendu. Les classes des jeunes gens
les plus difficiles à atteindre sont
celles des jeunes gens riches et
cultivés et celles tout à fait infimes.
Il y a cependant aux Etats Unis 300
unions composées d’étudiants. Le
libéralisme proprement dit ne noua
a pas encore atteints; mais sqs défectuosités semblent percer ça et là
dans nos Unions. Oh! qu’elles soient
toujours plus ce qu’elles doivent être
un ferment, un aimant, un ciment!
M. le Pas;t. ifoiterd ayant été retenu à Paris par l’ensevelissement
de M. E, de Pressensé, son travail
sur le « réveil du sentiment religieux
au sein de la jeunesse française»
nous est lu'par le Prof. Rarntl Allier.
Qu’e.st-ce que ce réveil? C’est une
réaction contre le matérialisme, le
sensualisme qui régnait en souverain, ces derniers temps, dans toutes
les manifestation de la science, de la
littérature et de l’art. On commence
à admettre qu’au dessus de la matière il y a l’esprit, que l’essence de
cet esprit c’est l’amour; on a la
nostalgie du divin. Gomme on le
voit, c’est bien peu de chose encore
mais c’est déjà quelque chose. Certes
la mission la plus urgente qui s’oflre
à la jeunesse chrétienne, est celle
d’annoncer à cette jeunesse qui
semble se réveiller d’entre les morts,
Christ le Rédempteur, le Roi; dé
lui oiïVir le spectacle de vies lai'ge
raent humaines et saintement chrétiennes.
M. le Prof. Raoul Allier ajoute à
ce ràpport quelques observations
que lui suggère la connàlssance qu’il
a de la jeunesse studieusé française.
S’il ne s’agissait, dit-il, que dé réaction senlirnentalej ce mouvement
pourrait amener à sa suite un danger
très grand. Mais il croit qu’il y a
plus que cela, que la conscience est
' véritablement atieinte. Dans ce cas
c’est à nous protestants à. agir. Et
comment agirons-nous? En prêchant
cette loi morale qui conduit à
Christ. La prédication de la,toi est
tout particulièrement nécessaire dans
ces pays de race latine où l’on ne
fait que chercher des circonstances
atténuantes pour le péché, où jamais
le péché n’est aperçu sous son véritable jour. A la prédication de la
loi il faudra ajouter celle de l’exemple. I^e monde a le droit de nous
dire: « Mon Irez-nous ce qu’on est
quand on est converti ». Que tout
chrétien donc soit un ouvrier de
justice! — Suivant M. le Pasteur
RecoUn, le moyen pour favoriser
le mouvement en question c’est
d’aimer la jeunesse, c’est de la mettre
en face de la loi morale réalisé«
dans notre vie, c’est surtout de lui
faire connaître .fésus Christ son véritable ami,
Sêançe du soir. — Ont parlé dans
celte séance M. te chev. Capfdlini
sur l’œuvre qu’il fait parmi les militaires et M. le past. Miller sur l’évangélisation des marins. Cette œuvre est importante, nous dit-il, car il
s’agit d’hommes qui parcourent le
monde entier apportant avec eux
ce qu’ils sont et ce qu’ils ont, et cette
œuvre a été couronnée des résultats
les plus bénis. M. Miller parle avec
beaucoup de force et n’a pas de
peine à communiquer ses convictions
à ses auditeurs.
, Samedi, ii kvril.
La journée du samedi a été consacrée à des discours de MM, Pa»
4
i-' m
140
f4v
|i:'
i4',".
P;,:'
Wî/Zc (Hollande) et Chamberlain
(Etats-Unis) sur TUnité véritable de
l’Egliseetde M.PFeZ>i)-Pej')Zoesur t’œuvre du Saint Esprit. Nous sommes
reconnaissants à Dieu de nous avoir
permis d’entendre le Ilev; WebbPeploe qui a développé l’idée que
le Saint Esprit ayant été donné à
l’Eglise ne lui a jamais été repris;
que nous ne devons pas attendre
une nouvelle Pentecôte, mais compter sur la pi'emiére Pentecôte se
■continuant encore de nos jours; que
le Saint Esprit est là tout prêt à
inonder nos âmes, si seulement tious
lui laissons libre entrée. Il est te
Consolateur qui demeure avec nous
à.toujours. 11 est une - foi'ce toute
puissante dont malheureusement nous
n’avons pas su nous servir.
Dans l’aprés-midijOii lit les ordres
du jour de la Conférence, que nous
résumons comtne suit; Dans les Assemblées, à venir il y aura moins
de discours et plus de temps laissé
à la discussion; expression de vive
sympqlbie pour les Allemands des
provinces Baltiques souiTrant à cause
de leur foi; actions de grâces pour
la libération de M. PenzoUi; vœux
relatifs à une complète lifterlé de
conscience en Autriche, à l’oi'ganisalion d’associations contre l’esclavage et à la suppression du commerce
de l’opium.
La séan'ce du soir est consacrée
aux adieux. C’est M. Proebet qui
préside; il donne en premier lieu
la parole à quelques memhi'es du
comité Florentin. Nous avons été
particulièrement touchés par la parole sobre, profondément sérieuse,
vibrante d’émotion de M. le past
André nous invitant à mettre la
gloire de Christ au dessus de nos
misérables intérêts dénominalionnels.
M, le président salue ensuite avéc
beaucoup d'à-proposet de la manière
la plus frateriielle tes représentants
des ditrérenles nations, qui l'épondenl à leur tour. Impo.ssible de
prendre des notes à de pareilles allocutions. Le cœur reste trop pi'is
pour que la main puisse écrire. Un
dernier chant et une fervente prière
prononcée par le D’' Geymonat mettent un ternie à la neuvième conférence internationale de l’Alliance
Evangélique.
H. M.
MRS. BOYCE'S ASYLUM
Asile Evangélique de Valleerosia
' BordiglLBKi, i Awil 1891.
Monsieur te Directeur,
Quelques fautes d’impression se
sont glissées dans rpa lettre du 16
Mars qui a pai’u dans le N« 13 du
Témoin-, les lecteurs les auront wans
doute corrigées. Je n’en relèverai
qu’une, la première; lire notice biographique au lieu de bibliographique.
Voici le peu que je puis vous dire,
pour le moment, sur l’Asile qui vient
de nous être laissé et qu’il faudra
conlinuer «in memoriam
Pendant l’bivei' de 1864-1865, Mad.
Boyce et quelques âmis, parmi lesquels le Rev. Graves, dont j’ai parlé
dans ma dernière lettre, firent un
voyage sur le littoral de la Médilèr
ranuée, et poussèrent jusqu’à San
Remo. Mais en passant par la ville
des palmes, Bordighei'a les retint
jiendaiil quelques semaines; ce n’étail que juste. M. Graves, qui pendant ce séjour ici à l’hôtel d’Aiiglelerre, — l’ unique hôtel alors à
Bordigiieraj — avait eu plus d’une
conversation avec le propriétaire qui
est protestant, dit utt jour à Madame
Boyce: k Voici une œuvre, pour vous.
« M. L. me dit qu’il y a, lians les
« environs, des personnes qui lisetil
« la bible, et qui ont l'enoncé au
« catholicisme; vous pouvez leur
« faire du bien. » — Et comme
Madame Doyce hésitait à répondre,
M. Graves ajouta: «N’avez-vous
« jamais pensé que la connaissance
« que vous avez de la langue^ ila(i lienne e.st un don de Dieu, et que
« vous devez l’employer à son ser« vice ? »
5
^V,, ' -.141- ■■
« Je n’étais pas persuadée», écrivait plus tard Mad.® Boyce; « mais M.
Graves se mit à genoux et prna le
Seigneur de nous diriger et de nous
faire connaître sa volonté à cet égard.»
Le Dimanche suivant, Mad® B. et
Mi\ I,, se rendirent à la réunion qui
devait avoir lieu chez le syndic de
Vallecrosia. Ils y trouvèrent douze
personnes. Qn lut la parole de: Dieu,
on, pria avec ces api is, et le syndic
olJrit une salle pour les Dimanches
suivants. La sœur du syndic qui
était présente à ces réunions, reçut
l’Evangile, et quelques années plus
tard,! lorsqu’aprés une longue e,t
douloureuse maladie, elle était sur
le point de déloger, elle disait; «Je
ne puis plus prier, mais je sais que
mon Sauveur ne m’abandonne pas, »
Depuis lors il n’y eut plus de Dimanche sans culte évangélique aux
Piani di Vallecrosia; la semence
qui a été jetée en terre alors a produit des fruits. Les ennemis n’ont pas
manqué; plusieurs fois cede œuvre
a -couru le risque, d’être anéantie à
la satisfaction de Inen des adversaires, mais le Seigneur l’a protégée.
Nous avons encore quelques oppo■silions, peut-être là où pou-s n’auriqns
jamais pensé dé les rencontrer; mais
maintenant la population nous respecte et nous aime, et nous l’aimons.
Le Seigneur a veillé sur cette
petite œuvie, ai-je dit. Il a même
trouvé un ami qui a bien voulu unir
ses etlbrts à ceux de Madame Boyee,
et payer la moitié du salaire (Lun
colporteur qui prit avei; Mr. L. la
direction de celte œuvre naissante.
Mad. Boyce retourna en Angleterre,
au printemps de 1865, sans la moin-i
dre idée .de revenir en Italie; mais
l’année suivante, le désir de revoir
les anrtis et les progrès de l’œuvre,
désir que le Seigneur lui même met
tait dans .son cœur, la ramena sur
le littoral.
Mr. L. suggéra l’idée d’avoir une école, car il n’y en avait point alors
dans ce faubourg éloigné de Vallecrosia qui s’appelle 1 Piani; celle de
la Commune était à une heure de
distance. Mad, B. ne fit plus 'd’opposition cette fois; et le 15 Janvier
1866 l’école s’ouvrit sous la direction,— si je ne me trompe, —d’un
régent Vaudois, M. Pons, l’oncle de
notre cher ami le directeur de 1’/talia Evangélica.
L’année suivante, M"" P. Benemann
qui avait appris l’Italien à Florence,
et qui est maintenant pasteur près
de Francfort S/M,vint prendre la direction de cette œuvre. C’est en 1869
que l’Asile a été fondé. Les commencements furent tout petits; on
y reçut d’abord trois jeunes ¡Ules.
Depuis, le nombre d’enfants' a toujours été en augmentant ju.squ’à la
cinquantaine, ce qui obligea naturellement Mad, Boyce à acheter une
maison, puis à l’agrandir, et à.la
rendre capable de loger toute cette
nombreuse famille. A la première
école, il fallut en ajouter une seconde,
puis une troisième, et un menuisier,
un cordonnier et un tailleur.
Depuis quelque, temps le nombre
des enfants a. été restreint, et pour ,
cause; mais il pourrait bien être i
reporté, à cinquante si les recettes
le permettent! Quod est in votisj
Il y a maintenant à l’Asile, 26 garçons et 11 filles. De ces 37 enfants,
cinq sont Vaudois, c.-à-d. deux de
S. Jean, un de la Tour, un de Pi arustiu et un d’Envers-Portes; les i
a U très, nous son t ven us d es pro viiices, de Gênes, de Milan, de Carrare, d’Asti, etc, Des demandes ne
manquent jamais. ■ IJ n’est pas nécessaire de chercher les enfants, car
si nous avons un regret,, c’est celui '
de ne pas pouvoir accepter tous
ceux qu’on nous propose, et faire
du bien à un plus grand nombre
de familles, et surtout à ceux d’entre les catholiques romains qui n’ir
gnorent pas que l’Asile est Evangé~
ligue et qui précisément pour cela
veulent noms confier leurs enfants,
Qualqu’un de S.R.emo écrivait: «Ayant
« eu de trè.s bons témoignages au ,
«sujet de l’Asile Evangélique de ,
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-IV'î-Çr' 'v:'-P/‘'>V""^
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Rfi.'-.
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« Vallecrosia, et vous connaissant
« comme tin ehrétie'u, püis-je vous
« demander une'place pour mon fils
« âgé de 6 ans? Je paierai volontiers
« les 10 fr, par mois requis par le
« Réglement », Bien souvent, après
un refus, ees mêmes catholiques romains retournent à la charge. « Je
« viens vous rappeler votre promesse,
« nous écrivait'-on dé G.; non pas que
« je croie que vous avez oublié, mais
« parce qu'il më larde que mon fils
« puisse jouir des bienfaits de cette
«instruction qui se donne dan» vo-»'
9 tre Asile, » Etlin autre dé S. Remo
écrivaU: « A la suite de ma demande
« de l’année dernière, .je me per*
« mets- de vous adresser ces lignes;
« car je dfeirerais savoir si vous pou« vez accepter mon 'garçoq.,. »
Qu’on ne nous dise donc pas que
l’Asile n’â' plus lieu d'exister, après
le départ de sa fondatrice et bienfaili’ine, dont le vide immense ne
sera jamais comblé. Elle n'a pas
fait tant de sacrifices pour jeter son.
argent, ni consumé sé.s* forces’polir
que tout finisse après elte. Madame
Boyce était bien persuadée de faire
une' bonne œuvre, pour la bonté de
laquéHe elle avait le témoignage de
sa conscience et l'approbation" de
toutes-les personnéé qui la connaissaient, et'qui voulurent bien visiter
son institution. Et cette’ opinion est
la nôtre; nous dirions même que si
les Piani di Valleerasia ont aujourd’hui une grande égUse 'eâtholiqueromainè ôtides écoles^ indiréctement
ils le doivent à 1*Asile Evangélhpie.
Ajoiiton.s qué’de 1869' à aujourd’hui, environ 250 enfants, ont
trouvé, dans fA.sile, nourriture, habillements et instruction. Plusieurs
ont fait leur chemin, les uns comme
régents et maîtresses d’ école, les
autres comme péres' et^ mères dé
famille en Italie; jusqu’en Sicile, en*
Egypte, et' en Amérique, et souvent,
les Icttt'es que nous avons’ sous lés
yeux ïe diitent', ceux-qui'ont été à
l’Asile recommandent d’autre.s enfants, ce qui prouve le bon souvenir
qu’il conservent de leur séjour ici.
Dimancbe dernier un jeune TourassïH, établi à Nice, venait passer le
jour de Pâques à l’Asile, et un autre
établi à Ettvers-'Portes nous écrivait
à g occasion dé la mort de sci bienfaitrice une lettre de .sympathie,
exprimant encore sa reconnatssance
pour tout le bien qn’il a reçu dans
cet établis.sement. Un jeune étudiant
en théologie, à Florence, remplirait
un volume s’il écrivait tout ce que
son cœur saurait lui dicter en souvenir des années qu’il a passées à
l’Asile de Valleerosia, A ces témoignages’des pcii7s, qu’il me soit permis d’ajouter que Lord Stiaftesbury,
le marquis d’Azelio, rarcbevêque de
Carterbury, Georges Müller qui ont
visité cet asile, n’ont eu que des
paroles de louanges pour celle qui
le dirigeait cun tante amore. IjOrrl
Sbaftesbury lui écrivait en Décembre 1883; ■ I
« Jè serais très heUreux, si de'
» quelque manière je pouvais’aider
» votre œuvre â Valleerosia. C’est
» avec plaisir que je me rappelle
» ma visite à l’Asile; j’ai été très
» satisfait, et je suis persuadé, et
» bien d’autres le seront comme
B moi, qu’une telle œuvre .sera un
» bienfait réel et permanent pour
» le peuple Italien, »
, Ces dépenses s’élèvent à un maximum de 20,000 fr. par an, ainsi
réparties : ' '
Nourriture ‘ , LJt. 9,500
Ecole, salaires et dépenses » 2,500
Habillements des enfants et '
linge ^ » 2,000
Maiso n, eut re tien, jardin ,e te. » 1,500
Métiers; menuisier, cordonnier, tailleur » 4,500
Total L.it. 20.000
Pour les dépenses comme nour
rœuvre, le Seigneur . certainement
pourvoira. Il a toujours pourvu,
depuis 22'ans; à tel point que M.®
Boyce, en partant la dernière Ms
poui' l’Angleterre, chassait tout souci
pour l’Asile avec ces mots: Mitspa
7
143 —
— Eben^hézerî Le Seigneur pourvoira encore. Nous avons continué
depuis le 20 Février comme par le
passé. L’Eglise Vaudoise continuera,
nous l’espérons, en mémoire ■ d’elle
et au nom du Seigneur et pour sa
gloire.
Tous les dons seront reçus avec
reconnaissance.
Deux mois.sur l’Eglise.
Uepuis 1873 rinstruclion religieuse
des enfants et l’œuvre d’évangélisation qui s’est poursuivie parallèlement à celle de bienfaisance, ont
toujours été sous la direelioii d’Uri ■
pasteur Vaudois. Il y avait alors 47
communiants. Le nombre a doublé,
ce qui ne veut pas dire que setoiement dix^sept aient été admis dans
l’Eglise depuis lors. Nous avons eu
80 admissions, et notre petite Eglise
compterait aujo.urd’hui 97 membres,
si las départs et les appels de Dieu
n’avaient de beaucoup diminué œ
nombre. Mais ceux qui sont partis
sont restés fidèles ailleurs, et ceux
que Dieu a appelés à Lui
« Ils ne sont pas perdus, il nous
ont devancés. » 4-. B. Trou.
Chronique Vaudiotse
I, ;
Angrogne — L’Union Evangélique d’Angrogne se compose actuellement de quatre associations diiïçrentes à cause des distancés considérables qui erapêcbent les sociétaires d’accourir tous au même
centre. Elles comptent ensemble au
delà d’une centaine de membres,
elles portent toutes le mê,me nom
et se réunissent une au Serre et les
autres à Pra-du-Tour, à Gacel-Rivoire et à Saint Laurent. Il a été
proposé de divers côtés et accepté
d'emblée cjue ces associations- aient
de temps a autre des séances en
commun et .que les membres d’une
société soient admis à prendre part
aux séances des autres. A cette fin
les séances se tiennent dans des
soiréeô dilïérentes, dans le but d'bf
trir à notre jeunesse T occa.svoti de
passer d’une manière agréable et
utile quelques soirées de chaque
semaine. Le 19 courant r Unio» du
Seri'e d’Angrogne, qui se recrute
dans' les centres les plu.s poipuleux
et qui e.st entre toutes la plus nombreuse, a eu sa séance aîiiniversaire
à laquelle ont été représentées les
trois autres agsociation-s d’Angrogne
ainsi que celles des paroisses'voisines et même celle de Turan.
Le temple était bondé et le progi’amme aussi riche que bien distribué. Le public a fait très bon
accueil aux nombreux et 'întéressants travaux qui ont été présentés.
Tous ces travaux contenaieritquelque
cliose d’édifiant, d’instructif et .d’intéressant. . U
Hier c’était le tour de Cacet-Rivoire où les sociétés sœurs étaient
aussi représe niées, et où< t’écolei-T'ut
trop petite pour recevoir tous^ ceux
qui y étaient accourusi L’école était
joliment décorée et on lisait bien
sur tous les visages que lés cœurs
jouissaient de cette fêle. Notre attente fut dépassée soit par la richesse
du programme soit par l’aplomb et
te ion convenable avec lesquels no.s
braves montagnards présentèrent
leurs travaux. ' ,
Les nombreux travaux faite pendant l’année montrent bien que les
membres de ces différentes associations ont compris que tput n'e.st
pas terminé pour les Unions quand
elles ont fait une figure convenable
devant le public;)' mais que leur
prospérité .dépend essentielleraient
de ce quletles font et de ée qu’elles
sont pendant l’antiée. ;
Que chacun des membres de nos
associations prenne à tâche de donner'toujours le bon èxemple ’dans
sa conduite de chaque jour, et rUnion Evangélique aura fait un grand
bien dans íes families et dans l’Eglise.
Nous sommes heureux de pouvojr
donner aussi de bonnes noulretles
de la marche de l’Union.;, de Pradu-Tour où nous avons eu le plaisir
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d’assister le 31 Mars à une séance
bien intéressante, et de celle de S.t
Laurent où un nombreux public
remplissait cet hiver tous les jeudis
soir la grande école. Deux heures
par soir ont été occupées par l’étude
du livre de Daniel, par des récits d’histoire vaudoise,par le résumé des nouvelles d,e la semaine et par de bons
exercices de chant dirigés par M.
A. Bertalot. Des exercices semblables
ont été faits: au Serre, àPra-du-Tour
et à Gacel-rtivoiie, grâce à l’activité
des présidents, MM. A. Balmas, D.
Berlinalti et P. Rivoire, et à celle
de tous les sociétaires.
E. Bonnet.
Nouvelles Religieuses
M. le Prof. Beuss, un des plus
savants parmi les théologiens, est
mort le 15 Avril, dans sa 87® année.
Ses principaux ouvrages sont:
L’Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique; l’histoire du canon des Saintes Ecritures
et son docte commentaire de la Bible. Avec MM. Baum et Kuniz il
dirigeait la publication des oeuvres
complètes de Calvin dont 40 volumes
ont déjà paru.
' X
Madame de Gasparin a fait don
à l’école normale de gardes nialades,
fondée par elle t à Lausanne, d’un
immeuble valant 60,000 fr. et d'un
capital de 200,000 fr. A l’Asile des
bains d’Yverdon elle a donné un
immeuble évalué à 35,000 fr. plus
un capital de 80,000 fr.
■h:x
L’Udion Chrétienne de Paris est
devenue propriétaire d’un immeuble
de la valeur de 600,000 fr. C’est
l’ancien liôtel de M.® Foutd.
PKTITE GAZETTE
— Le 29, la rente italienne a été quotée
L. 94,75.
Revue Politique
Italie — Jeudi, 23 cour., à 7 h.
du matin la population de Rome a
été fort épouvantée par une terrible
détonation. C’était la poudrière dü
Fort Bravetla qui avait sauté. Grâce
à la prévoyance et au courage des
officiers Gabrielli et Spaccatnela le
nombre des morts est assez restreint ;
par contre beaucoup de blessures
légère,s. Les dommages aux édifices
de la ville sont toutefois considérables. Suivant le Capitan Fracassa
il y en aurait pour plus de 2 millions de fr. Comme toujours le roi
a payé de sa propre personne, et
s’est acquis un nouveau droit à l’affection de ses sujets. La Reine a
visité les blessés dans les bôpilaux.
—- Le 28 une nouvelle explosion
a eu lieu dans la fabrique de dynamile do Ceiigio (savona). 5 jeunes
ouvrières ont été .tuées sut" le coup.
X
Allemiij^lic — Le 24 est mort,
a la suite de la rupture d’un anévrisme le Maréchal Comte MolLke.
En lui s’éteint ,1e plus grand tacticien de notre époque. L'éclat de ses
victoires fait pâlir la gloire Frédéric
1 et de Napoléon L Si nous ne nous
trompons il n’a jamais eu à sUbir
de défaite. Ses obsèques ont revêtu
un caractère particuliérement solennel.
X
Orècti — l.a princesse héritière
Sophie, sœur de l’empérèur d’Allemagne, se prépare à ernlarasser la
religion Grecque. Cette conversion
peut plaire à son nouveau peuple,
mais elle a produit en Allemagne
et en général dans les pays protestants, une déplorable impression.
Ernest Robert, Gérant,
Tórre Pellice - Imprimerie Alpina
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