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Qoarante-neuvj^e année.
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28 Mars 1913
N..13,
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PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d’abonBement par an;
Vallées Vaodoises . . Fr. 2,50 — Italie . . . . Fr. 3,00
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Pasteurs.
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et pour l’Administration à M. J. Coïsson, prof.. Torre Pellice.
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Commencement de Tannée. j 1= t
Les changements non accompagnés do la somme de 15 coni,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses' vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil /F, 8),
.SOMMAIRE:
Nos nocwAÎl^ recrues — Bonheur — Courrier
. d’Angleterre —Les trois martyrs — Le rêve
d’un bon pasteur — Chronique vaudoise
— Opéra Balnearia G. P. Meille — Croce
Rossa Italiana — Nouvelles et faits divers
— Bibliographie — Nouvelles politiques.
NOS NOUVELLES RECRUES.
Le jour des Rameaux ou le Vendredi
Saint plusieurs de nos Eglises ont eu le privilège d’accueillir dans leur sein les nouvelles recrues, c’est à dire ces nombreux
catéchumènes qui après un, deux ou même
trois ans d’instruction religieuse, ont fait
la demande d’être admis comme membres
du troupeau. Le jour de leur réception a
été solennel pour eux aussi bien que pour
les parents et les pasteurs.Tous sentent qu’il
s’agit d’une décision grave qui peut apporter de grandes bénédictions ou peut-être
aussi de grandes surprises, en mal. Pour les
uns cette réception publique est un pas décisif dans la vie chrétienne; pour d’autreS,
au ccqitraire, c’est le point final à toute vie
religieuse ; c’est le'moment de la délivrance,
de l’émancipation. Il nous semble que si le
travail des pasteurs est achevé, si la surveillance stricte du père se relâche un tantin, l’œuvre de l’Eglise doit commencer
d’une manière directe et continuer ce qui
a été fait jusqu’au moment de l’engagement public. Voyons, membres de l’Eglise,
vous qui avez si souvent l’arme de la critique à votre disposition; vous qui vous réputez les colonnes de la famille, qu’allezvous faire pour nos jeunes recrues ?
Nous voudrions vous voir affables avec
elles, n’ayant pas honte de vous abaisser
jusqu’à leur niveau. Elles sont jeunes, inexpérimentées, manquant de savoir faire, regardant à vous comme à des géants, ne voulez-vous pas leur adresser quelques mots
aimables, les associer à vos discussions, à
vos entretiens, les considérer comme des
vôtres ?
Nous voudrions vous voir les avertir des
dangers qui sont devant elles et qu’elles paraissent ne pas même soupçonner. Un jeune
homme prendra le chemin des cabarets ; dites-lui, ah! dites-lui que c’est un chemin
dangereux, où le corps et l’âme peuvent
faire naufrage. Une jeune fille deviendra
coquette se donnant au luxe, à une toilette
exagérée, rêvant un avenir qui n’existe pas ;
ah ! mères ou amies des âmes qu’il faut sauver, ouvrez la bouche et avec des paroles
sérieuses et aimables, faites voir l’abîme
dans lequel elle va se précipiter. Ou bien,
ce sont des livres impurs qui circulent, qui
font naître l’idée du vice, de la corruption,
hâtez-vous, ô membres de l’Eglise, hâtezvous de secourir ces victimes du péché qui
sont près du trône de Satan.
Nous voudrions vous voir enrôler nos recrues dans un bon cercle, dans une bonne
société, et si c’était possible, les pousser à
ïactivüé chrétienne. Ce sont des forces qu’il
faut savoir utiliser voire même exploiter.
Les’ Ecoles du dimanche, les sociétés de
bienfaisance, les petits, les chorales, les
collectes, les visites aux malades, les lectures aux vieillards, tout cela nous le plaçons sous le dossier de l’activité chrétienne.
Nous voudrions que vous fussiez pour
elles des exemples vivants de la vie chrétienne, dans vos discours, dans vos pensées,
dans vos travaux, dans votre conduite,
dans votre franchise, dans votre activité
chrétienne. Veuillez vous rappeler, membres d’Eglise, que les nouvelles recrues seront en grande partie ce que vous êtes vousmêmes; veuillez vous souvenir que Dieu
vous demandera compte de la manière de
vous conduire vis à vis de ces recrues, qui,
pour la plupart ne demandaient pas mieux
que de bien faire et qui, malheureusement,
dans bien des cas ont été précipitées dans
le gouffre du péché à cause de vous et de
votre manière d’agir.
Nous voudrions enfin vous voir adresser
à Dieu des prières ferventes pour toutes ces
recrues,_qui, présentées à notre Père Céleste
seront placées dans des mains sûres, qui
sauront les guider et les garder. Ne priezpas
pour les catéchumènes en général, mais
pour le tel ou la telle, en particulier, qui
appartient à votre hameau, à votre quartier.
Membres d’Eglise, venez à notre aide;
aidez vos pasteurs et les parents des nouvelles recrues ; tous ensemble nous serons
forts, nous persévérerons jusqu’à ce que
nous ayons la victoire. Réjouissons-nous de
ce que les rangs éclaircis par les départs
sont comblés par les nouvelles recrues et
donnons-en gloire à Dieu. C. A. Tron.
BONHEUR.
Cloches de Pâques ! Cloches de Pâques !
Que vous avez sonné mélancoliquement
dans le ciel de mars ! Sur les montagnes,
dans la plaine, partout retentit encore l’écho
joyeux de vos tintements sonores, annonçant la délivrance et le triomphe de la vie
sur les liens tenaces de la mort. « Plus de
doute », vous avez dit, « plus de doute ».
Nous avons tendu une oreille attentive au
chant de vos airains frappés et soudain
quelque chose d’insohte, le bonheur, est
descendu dans nos cœurs palpitants. « Plus
de crainte », vous avez répété, « plus de
crainte, car Jésus vous trace la voie et vous
prépare la place ». A chaque vibration de
votre métal sonore, nous avons tressailli
pour jouir et nous nous sommes laissé bercer par l’harmonie de vos alléluias triomphants. Sonnez à toute volée, ô cloches
de Pâques ! Vos concerts sont trop doux
pour lasser le cœur chrétien 1... Puis vous
vous êtes tues et nous avons regretté, immensément regretté !... O alléluias d’espérance, pourquoi nous avez-vous quittés !...
Quelle est cette contrée heureuse qui vous
entend en ce jour ?.., Quels monts, quelle
plaine inondez-vous de sainteté ?...
Et vous, échos de bonheur, par quel ordre
secret, mystérieux, inconnu à la terre, avez
vous dû nous laisser ? Quel est ce pays lointain qui vous a rappelés ? Non, vous ne
vous êtes pas enfuis si loin de nous, mais
vous vous tenez cachés au sein de nos montagnes si belles, pour revenir nous égayer
nouvellement Tannée prochaine et faire
tomber cette lourde pensée sur notre cœur:
« Encore un an de vécu ». Avec l’espérance
de vous revoir nous gardons au fond de
notre être le souvenir précieux de vos accents de triomphe et nous vous bénissons,
i H. Tron, instituteur.
C(|1RRIER D’ANGLETERRE.
Unetpetite communauté, composée de
quelques moines, ayant à leur tête un abbé,
pasteur anglican dûment consacré, a passé
le Rubij^onen s’unissant à l’Eglise de Rome.
The CaMey Island Community a très bien
fait d’agir honnêtement, mais ce qui nous
étonne, c’est le marchandage qui a eu lieu
entre l^bbé et l’évêque d’Oxford. L’évêque piftestant Gore ne s’est pas montré
dans tlute cett-e aSaire un«évê^T»'<âèèl«^
et il aurait cédé paraît-il sur plusieurs poiqta
pour retenir ces apostats, si ces derniers
avaient été moins tenaces.
— Nous tenons à mentionner la mort du
chanoine Christopher, depuis si longtemps
établi à Oxford et décédé à Tâge de 92 ans.
j II s’est distingué comme homme franche' ment éyangélique et il était une colonne du
parti; il a toujours été un ami dévoué de
notre église vaudoise, hébergeant le collecteur et le patronant de son mieux. Ces dernières années il s’était surtout distingué par
son institution du MissionaryBreakfast consaeré aux membres de T Université.
Le chanoine Christopher a été en outre
un écrivain de valeur et un excellent orateur. De lui on peut bien dire: Cela va bien^
bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de
ton Maître.
— Le Concile des Eglises non conformistes vient de se réunir à New-Castk, sous la
présidence du pasteur présbytérien A. Connel de Liverpool ; Tévêque de New-Castle à
tenu a souhaiter la bienvenue aux congressistes dans des termes très fraternels, ce
dont nous le louons. Le Mayor de la ville
a offert aux congressistes une soirée qui a
été fort animée. — On a fait de la bonne
besogne et on a abordé bien des questions
de la plus vitale importance.
— La commémoration de Livingstone, à
l’occasion de son centenaire, a été faite partout avec éclat, mais d’une manière spéciale à l’Abbaye de Westminster, à l’Albert
Hall et à la cathédrale de St Paul. On a initié
une collecte pour former un fonds, rappelant l’événement et qui sera consacré aux
œuvres missionnaires.
— L’évêque de Lichfield, 1^ doct. Legge,
a été trouvé mort dans son cabinet d’ét ide.
— Un évangéliste Wycleffite ayant, avec,
un marteau, détérioré la statue d’une vierge
dans une église de Shefîield, le juge Ta condanné à 250 francs d’amende, mais comme
il se refuse à les payer, il subira quelques
jnois de prison. Voilà où conduit l’anarchie
religieuse ; la faute, selon nous, retombe sur
les évêques et les pasteurs qui ne savent
pas sauvegarder la pureté de la foi et du
culte.
— L’évêque de Londres est très impulsif et un homme moderne. Il vient de tenir
une série de réunions de réveil et il a montré
une grande force et une grande capacité.
Nous ne pourrions pas l’approuver toutefois dans ses exagérations. U^© j®^ûe femme malade, très nerveuse et agitée, le fait
appeler. Doué d’une force magnétique, il
pose ses mains sur la tête de la malade, il
l’oint avec de Thuile d’olive et il prie ; comme
résultat, Tévêque endort la patiente, qui est
maintenant sur le chemin de la guérison.
La force magnétique et la prière sont, efficaces, nous n’en doutons pas, mais noua
préférons laisser aux médecins le privilège
d’administrer aux malades ce qu’il.faut
pour calmer les nerfs et procurer uiL; bon
cérémome defl’huilfi-imus paraît un peu trop suspecte chez l’évêque
anglican de Londres. 0. 0. n.
LES TROIS MARTYRS.’
Quand Rufus, chevaher romain, comparut devant le magistrat pour répondre d’une
accusation infamante, — à savoir s’il était
devenu un adepte de la secte méprisée des
disciples de Christus, l’imposteur galiléen,
— la ferme attitude et le langage hardi- de
l’accusé frappèrent d’admiration tous les
spectateurs, jusqu’aux valets du bourreau.
■— Es-tu chrétien ?
— Je le suis. i
— Veux-tu sacrifier aux dieux de Rome?
■— Jamais; ce sont des dieux menteurs.
Deux regards se croisèrent comme deux
glaives. Les deux Romains se fixèrent, et
l’accusé, debout, les bras croisés, les pieds
chargés de chaînes, n’avait pas un front
moins altier que son juge, assis dàhs toute
la gloire de sa fonction suprême, car il avait
la vie et la mort blotties dans les phs de sa
toge.
— Persistes-tu dans ton erreur ?
— Je persévère dans la vérité, et la vé*
rité est de Christ Jésus.
Sur un signe du magistrat les valets s’emparèrent de Rufus et lui apphquèrent diverses formes de torture.
Le martyr n’invoqua point les privilèges
de son rang; il ne protesta point contre un
traitement iDégal et barbare. Mais, quand
on le fiagella, Rufus, un lettré, qui, avant
de devenir chrétien, fut stoïcien, récita sans
broncher Tode d’Horace : Justuni et tenacenu
Quand les coups redoublèrent, Rufus proclama sa foi .et récita le Credo.
Quand les suppUces devinrent plus odieux
Rufus chanta un cantique à la gloire du
Crucifié. . ■
Et quand le magistrat, lassé, fit, comme
à l’amphithéâtre, avec son pouce tourné vers^
^ la terre, le signe qui provoqua le coup de
2
grâce, Bufus, d’une voix mourante, redit le
Pater et la prière d’Etienne, lé premier martyr: tt Seigneur Jésp/ reçois inon esprit ».
Et quand l’ânlë iltt bièuteureux Bufus
entra dans le paradiâ, leS smges lui firent'
cortège pour la présenter à Dieu en grand
triomphe- **♦
’Les temps héroïques, féconds en de tels
martyres, avaient passés.
Le pieux moyen-âge peuplait le monde
de monastères et de cathédrales. Et les héros de la foi ne manquaient pas. L’un d’eux
fut l’austère Simplex.
Avant de se faire ermite dans une affreuse solitude mibntagnardé, le frère Simplex avait vécu dans le monde, à la cour 4es
grands. Il fut chapelain, confesseur et prédicateur attitré d’un certain duc Eodolphe
de^ Haute-Germanie.
^ Son départ fut un deuil public.
— Vous qui attirez les foules ! Vous qui
charmez les petits et les grands ! Vous que
les belles dames idolâtrent et que les rudes
soldats respectent !... Vous qui serez prélat,
évêque, plus haut encore !
—■ Grand Dieu, délivrez-moi de la tentation 1 gémit Simplex en s’enfuyant de
nuit, tout seul, par des chemins détournés,
du côté des sombres vallées et en redisant
comme le psalmiste:
—« J’élève mes yeux vers les montagnes,
d’où me viendra le secours .
Le secours pour sauver son âme, Simplex
crut le trouver dans une étroite cavemebien
inconfortable. Et plus la caverne était dure
et glaciale, plus le saint se réjouissait. Il
chanta un Te Deum le jour où les rhumatismes mordirent ses membres, chaque matin plus ankylosés après la nuit passée sur
la roche nue où l’eau suintait goutte à
goutte.
Après ce Te Deum, ce fut l’oraison secrète
perpétuelle; ce fut le silence.
Simplex se condamna a ne plus parler,
par haine des' bavardages de "Ifemïïie (JW""
l’avaient poursuivi jusqu’au confessionnal,
et par craiiBe que sa propre éloquence ne
fût, non pas un don de Dieu, mais un piège
de Satan.
Les mâchoires de Simplex se roidirent.
Sa langue s’appesantit. Plus il sentait son
corps devenir lourd et froid, plus il se sentait le cœur chaud et léger.
Quand il s’étendit au fond de sa caverne,
pour y mourir, très grand, très maigre, très
pâle dans sa robe de bure, deux ours géants
vinrent avec respect fermer l’entrée de cette
tombe ignorée en y roulant un tronc d’arbre
massif que la tempête avait foudroyé.
♦ «
Les siècles avaient passé et les temps
modernes semblaient stériles en sacrifices
ou du moins maigres en héroïsme. A peine
de temps en temps quelques massacres
d’Arméniens ou quelques grillades de missionnaires...
L’Europe vengeait trop bien ses martyrs,
et les Chinois comme les Africains se méfiaient...
Y avait-il encore en Europe des martyrs ?
En ce temps-là vivait —si cela peut s’appeler vivre — une chétive femme sans jeunesse et sans beauté. Elle s’appelait Misérette — on ne lui connaissait pas d’autre
nom.
Misérette n’avait pas vingt-cinq ans,mais
elle en paraissait quarante.
Toute jeune, toute mignonne, toute frêle,
elle avait eu son heure d’idylle.
Elle était ainsi devenue la femme d’un
bon ouvrier, mais qui buvait. Elle le savait,
elle l’aima quand même.
—■ Il m’aime; il se corrigera...
Elle se trompait : il ne se corrigea pas.
Elle fut battue, trompée^ affamée. Elle
eut des enfants et en vînt à remercier Dieu
quand, trop chétifs, ces petits anges retourftèreut bien vite ciélv
Les aînés, plus résistants, avaient des
yeux farouches, des allures craintives de
bêtes battues.
Misérette tâchait de les rendre un peu
sages quand même. Elle souriait tout le
jour, d’un tout petit sourire pâlot qui semblait un rayon dans la brume. Elle chantonnait, le soir, auprès des petits lits, en
s’interrompant pour tousser.
Les rentrées du père étaient terribles. Les
enfants grelottaient de peur sous leurs couvertures.
Une nuit, Misérette fut frappée enpleine
poitrine. Elle toussa, cracha rouge.
— Dieu soit loué ! dit-elle.
Elle souriait toujours, quand même, d’un
paavre petit sourire chaque matin plus pâli,
chaque soir plus fiévreux.
Il y eut une bataille sanglante un samedi
soir au cabaret. Le mari alla en prison. Un
asile recueilht les petiots, et Misérette s’en
fut à l’hôpital. Sa tête douce et résignée, au
nez aminci, aux grands yeux profonds, reposait avec un air d’enfant, sur l’oreiller
blanc.
La mort vint la prendre un matin, après
une suprême nuit d’angoisse, mais la mort
respecta ce sourire que la vie elle-même
n’avait pas effacé.
*
* *
Or, dans le paradis, un groupe d’anges
se promenaient en causant. Ils rencontrèrent Kufus et Simplex qui s’en allaient de
compagnie et se mirent à, discuter lequel,
était le plus grand martyr, le chevalier
mort en faisant une éloquente profession
de foi, ou bien l’ermite décédé dans le silence et dans la solitude.
Eloquence ou silence, à qui donner la
palme ?
Comme les anges dissertaient là-dessus,
l’âme de Misérette, avec un sourire d’aurore, pénétra dans le paradis, et deux tout
petits anges, d’entre les benjamins de làffaût,*’sè preâ^rent à 'sa rencontre en lui
disant : « Maman » !
Et le sourire de Misérette, alors, devint
si beau qu’il éclaira le ciel même.
Surpris, charmés, émus, les anges saluèrent avec respect l’humble femme qui avait
vécu et qui était morte en souriant.
— La plus grande martyre, dirent-ils
d’une seule voix, c’est toi, Misérette ! Tu
surpasses et l’éloquence de Eufus et le silence de Simplex, toi qui as su souffrir longtemps, mourir lentement, souriant à la Vie
avant de sourire à la Mort.
Et tout le paradis fit fête au sourire de
Misérett e. Jules Amiguet, pasteur,
{Le Témoignage).
Le rêve d’un bon pasteur.
(Du Semeur Vaudois).
Nous avons lu quelque part'ce récit, il
y a bien des années, et nous l’insérons
avec le vœu très sincère qu’il ne puisse en
aucune manière s’appliquer à nos lecteurs.
Endormi sous un chêne, un soir d’une
fatigante journée, le bon pasteur se prend
à rêver. A quoi, sinon à son Eglise, à laquelle il donne tout son temps, tout son
amour, et le meilleur de ses préoccupations ?... Il se la représente, ce jour-.à, arrêtée au pied d’une colline, sous la forme
d’un omnibus sans chevaux, dont tous les
rideaux sont tirés. Il s’agit de faire avancer le lourd véhicule.
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et do tous les côtés au soleil exposé...
Membres du Conseil de l’Eglise, diacres,
moniteurs et monitrices d’école du dimanche, membres des Unions chrétiennes, tous
arrivés à la rescousse, crient à l’envi: « Soyez sans crainte, M. le pasteur; nous sommes là, nous vous aiderons. Prenez le timon; les uns appuieront par derrière, les
autres pousseront aux roues ; en un rien de
temps, nous serons au tiaut dé la psontée ».
Le pasteur se met au timon; tous s’efforcent; pendant un moment, la pesante
machine avance lentement mais sûrement.
Le bon pasteur tire tant qu’il peut ; maiS;
qu’est-cé? il lui semble que le poids de'
l’omnibus augmente et que, d’instant en
instant, cet accroissement s’accentue. Loin
de regarder en arrière, le bon pasteur contemple, haletant mais avec espoir, le somr
met de la colline vers laquelle il se dirige,
aidé, ne l’a-t-il pas constaté, par des collaborateurs de si bon courage. Le poids fatal
s’accroît; l’effort devient de plus en plus
pénible. Impossible d’avancer d’un pas;
tout ce que peut faire le pauvre homme,
c’est d’empêcher l’omnibus de reculer.
Le bon pasteur profite d’un endroit oq
la pente est moins forte pour s’arrêter quelques minutes; il se retourne et regarde...
plus personne, ni aux roues, nÎ derrière la
voiture; seuls, les stores demeurent baissés ; nul bruit de voix ne trahit la présence
d êtres humains.
« Ils m’ont tous abandonné, répète tristement le bon pasteur; pas un n est resté
fidèle; et ils étaient tous feu et fiamme
pour me seconder ».
Tout en laisant de tristes réflexions, il
fait le tour de l’omnibus; arrivé à la portière, il regarde à l’intérieur. O surprise !
tous, confortablement installés, dormaient
à poings fermés.
Un promeneur, qui n’était pas de la paroisse et que ce spectacle avait eu le don de
divertir, les avait vus monter l’un après
l’autre; les premiers latigués s’étaient assis au fond de l’omnibus, les plus persévérants près de la portière.
Aucun n’avait voulu se séparer du bon
pasteur, c’est pourquoi nul n’était rentré
chez soi; nul ne s’était laissé choir au bord
de la route: non; ils avaient trouvé plus
commode de se faire traîner par leur pasteur, et de lui laisser, à lui tout seul, les offices multiples du cheval, du cocher et du
conducteur.
Tel est le rêve que fit au soir d’une belle
journée, le bon pasteur de la paroisse de
X., sous le plus beau chêne de la contrée.
L. Fabre.
CHBÛNiOUE VAUDOiSE
BUSSIGNY. Nous sommes heureux d’apprendre le prochain mariage de Mlle Juliette
Charbonnier, fille du docteur Edmond, avec
M. Paul Hervé, bien connu à la Tour. Nous
adressons aux futurs époux et aux parents
nos plus sincères félicitations.
COLONIA VaLDENSE (Uruguay). La
Colonie réclame deux pasteurs, dont elle a
un urgent besoin, et, en outre, un professeur
pour le collège, auquel on ferait une belle
position. Avis à Me.isieurs les professeurs;
un bel avenir n’est pas à dédaigner.
LA TOUE. Vendredi dernier, devant un
auditoire d’environ 800 personnes, nous
avons eu le bonheur d’ajouter à l’Eghse
47 nouveaux frères et sœurs. Nous confions
ces jeunes recrues à la garde du Crucifié,
qui a été le vainqueur du péché et de la
mort.
— Le soleil ne brillait pas le jour de Pâques, cependant nous avons eu un jour
béni; les adorateurs se sont pressés dans
la maison de Dieu et nous avons eu environ
150 communiants. A Pâques, comme le
Vendredi saint, la Chorale, sous la direction de M. Eivoir, s’est fait entendre par
des chœurs bien préparés, dont nous la remercions sincèrement.
— Mardi soir, dans TAula Magna, a eu
lieu la soirée offerte à la Jeunesse par M.
et Mme Tron. Cette nombreuse famille, au
nombre de 160, a prolongé l’entretien jusque vers 11 h.^. Les allocutions, les chants,
les amusements, la conversation, tout a
contribué à faire passer le temps d’une
manière trop rapide et agréable. Nous sommes heureux que la Jeunesse sache se trouiver, apprenne à Se connaître, à s’aimer et
surtout à vivre ensemble sous le regard
de Dieu. M. et Mnie Attilio Jalla étaient
aussi des nôtres.
PEAEUSTIN. Au culte de Pâques, malgré le temps pluvieux, participa une vaste
assemblée, digne des grandes occasions.
Nous avons constaté avec plaisir que les
dix-sept catéchumènes reçus le jour du
Vendredi saint, s’approchèrent de la Table
de communion en compagnie du père ou du
frère, de la mère ou de la sœur. Le nombre
des communiants fut aussi beaucoup plus
considérable que dans les occasions précédentes. Notre prière à Dieu c’est que le nomaille toujours en augmentant. Le culte
fut aussi rmdu plus solennel par le chœur
« Gran Signer » adinirablement exécuté par
la Chorale de. Prarustin'.' Nous souhaitons
à MM. Jahier et Porneron de^Oüvoir augmenter le nombre des membres de là Chorale et de la conduire à de nouveaux triomphes.
EOME. Nous lisons dans le dernier N®
du Corriere délia Domenica un entrefilet
qui concerne notre nouveau Temple de la
capitale, intitulé : « Un miracolo di cemento
armato ». La photographie du Temple est
exacte et on ne se lasse pas de la contempler, car on se sent heureux de savoir que
le petit peuple Vaudois possède à Eome un
Temple qui sera classifié parmi les nombreux monuments de la ville éternelle.
SAINT-GEEMAIN. Nous avons reçu
deux dons pour V Asile des Vieillards de
Saint-Germain, un de M. le chev. Pierre
Fontana-Eoux, de 20 francs, et l’autre des
vaudois de Cannes, par l’entremise de Mlle
Jouve, de 30 francs. Nous remercions cordialement ces amis de la Bienfaisance.
TUEIN. Pendant le carême, M. le pasteur Ernesto Giampiccoli a tenu une série
de conférences dans notre Temple, qui ont
attiré de nombreux auditoires. Le sujet de
la dernière était le mandement de Vévêque
Bonomelli.
VILLESÉCHE. MM. Humbert et Furhmann, continuant leur tournée d’évangélisation, sont arrivés jusqu’aux Clos, et
hier soir, 18 courant, une très bonne réunion eut lieu dans la grande école. Dieu
veuille que ces appels, pas nouveaux du
tout, .mais venant de la bouche de ces frères laïques et étrangers, aient été saisis par
le cœur !
Nos amis se proposent de visiter encore,
si Dieu le permet, les autres quatre paroisses de la Vallée. S.
VAUDOIS D’ALLEMAGNE. Monsieur
le professeur Daniel Bonin, de Worms,
vient d’être décoré de la croix de chevalier, P® classe, de l’ordre de Philippe le
Magnanime. Son nom est bien connu aux
Vallées, et beaucoup de nos lecteurs se
souviennent de sa figure sympathique,
ayant eu le privilège de l’entendre dans
une réunion du Chabas nous parler des
colonies vaudoises de la Hesse. Ceux qui
ont eu le bonheur de goûter l’hospitalité
si fraternelle avec laquelle il reçoit les
frères vaudois dans sa maison de Worms,
savent quel cœur d’or bat dans la poitrine de notre distingué professeur. Qu’il
fait bon de pouvoir au cours d’un fatigant voyage de collecte retremper ses
forces au sein de son aimable famille et
respirer l’air natal sous un toit «vaudois».
M. Bonin s’occupe depuis nombre d’années avec zèle et affection de l’histoire des
vaudois du Pragela qui se sont établis avec
ses ancêtres en 1699 à Eorbach et dans
la Hesse. Les pasteurs vaudois ont reçu
en son temps le premier volume de ses
intéressantes « Urkunden ». Le second volume vient de sortir de la presse. L’auteur a ju Iç reipçttre personnellement au,.
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grand-duc, qui s’intéresse à cette question,
et les livres de notre ami ^nt,,eités comme
faisant autorité par les historiens de son
pays. ^ . ' _ • . ; ^ ^ ■' .
Un troisième volume de « documents
originaux » est déjà en cours d’impression.
Ce n’est pas ici que nous pouvons donner
un compte-rendu du contenu de ces intéressantes publications, qui'coûtent à leur
auteur de vrais sacrifices ; nous laissons la
tâche à la Société d’Histoire Vaudoise;
mais c’est avec une profonde reconnaissance que nous disons à ce digne descendant des héros qui ont tout quitté pour
leur foi un merci de cœur pour les nouveaux matériaux qu’il porte à l’édifice de
l’histoire vaudoise. D,..P. "
OPtRA BALNEAiHírl P. MEME.
y
^ Börse pep adulti. * ;
Sqner'''aperte le iscrizioni alle borse per
Gura termale o marina a favore di operai
della Chiesa Valdese in attività di Servizio.
Secondo il regolamento dell’Opera queste
borse sono in numero di quattro o cinque
per anno e date a quelli soltanto che ne
abbiano vero ed assoluto bisogno.
Le domande, in lettera raccomandata,
dovranno essere spedite al sottoscritto
prima del 30 Aprile p. v., corredate dal seguente documento : Certificato medico comfrovante la necessità della cura e indicante
ta località ove la cura deve esser fatta.
II. Squadre marine gratuite di Finalpia
per bambini e adolescenti.
Sono aperte le iscrizioni per la cura
marina a favore di bambini e adoìéscenti
d’ambo i sessi, appartenenti alla Chiesa
Valdese.
Per le iscrizioni dei bambini e adolescenti
che risiedono nelle Valli Valdesi e in Pine!
rolo, i genitori o’^hi IjerHes^ ^ dpvrahnö
presentarsi in persona ed esclùsi^aftiehte'al
pastore della rispettiva Parrocchia, PRIMA
DEL 30 APRILE P. V.
Per i bambini e adolescenti residenti in
T'orino od altre località fuori delle Valli;
le iscrizioni dovranno farsi presso il sottoscritto, prima del 30 Aprile p. v.
Non si richiede la presentazione di alcun
documento.
La visita medica per tutti i richiedenti,
fatta da un solo medico incaricato dalla
Direzione dell’Opera, avrà luogo nei giorni,
ore e località che saranno fatte ulteriormente conoscere.
III. Disposizione generale.
Per nessuna ragione verranno prese in
considerazione domande d’iscrizione sia per
le Borse per adulti, sia per le Squadre di
Pinalpia, che pervengano alla Direzione
dell’Opera dopo il 80 Aprile.
Een. GIÀMPICCOLI
15, Via Pio Quinto.
CROCE ROSSA 1TA4.IANA
Comitato Val Pelliee.
Tutti i Soci sono caldamente invitati
ad assistere alla Seduta Generale annuale
di questo Comitato, la quale si terrà nella
Sala della Società Generale Operaia (gentilmente concessa), alle ore 14 del giorno
di Domenica 30 Marzo.
ORDINE DEL GIORNO:
lo Resoconto morale-economico del 1912.
2° Nomina di un terzo della Direzione.
3° Comunicazioni varie.
I membri della Direzione scadenti sono :
1° Cav. Stefano Albarin (deceduto);
2° Vertu Edoardo (scadente per turno rieleggibile).
Torrepellice, 19 Marzo 1913.
Il Presidente Aless. Vinay.
BIBLIOGRAPHIE.
La librairie Pischbacher de Paris, 33 Bue
de Seine, nous envoie deux volumes de sermons, dus à la piume des pasteurs Wagner
et Lafon. Qui ne cormaìt le célèbre Wagnejc,
écrivain distingué et auteur de plusieuirs
Jivres ? Dana sqn dernier volume intitulé
« N’oublie pas ! » l’auteur nous présente six
d.iscour& qu’qnlit avec un vrai plaisir. Nous
admirons le style, l’originalité, la force de
la pensée; ce livre mérite d’être lu par les
pasteurs qui désirent être, comme disent
les anglais « up to date ».
— Le volume dû à Jean Lafon, pasteur
au Hâvre, est intitulé Etudes et Portraits
évangéliques, volume comprenant quinze
sermons et 342 pages: Prix frs. 3.50. Nous
avons à faire ici avec un pasteur qui a de
l’expérience et ses sermons sont très pratiques, partout, pouvant trouver facilement le chemin qui conduit à la famille.
Nous avons lu avec profit les sermons sur
.,-Lydie, Apollos et la Eésurrection.
— De Genève, M. Jeheber nous envoie
une brochure intitulée Triomphes de l’Evangïlef'p&x Henri Fliedner. Cette brochure ne
Coûte que 30 centimes, et contient en succint riiistoire des souffrances, luttes et victoire, de l’Eglise évangélique de France. N’oublions pas que nous devons au même auteur
« les Vaudois du Piémont et leur histoire »
« Un peuple de martyrs ».
Nous conseillons fort cette brochure comme cadeau à distribuer aux enfants de nos
écoles du dimanche.
— La Société biblique de Paris, 54 Eue
des Saints-Pères, va bientôt célébrer son
centenaire. Elle prépare pour l’occasion une
édition spéciale de la Bible, et si nous devons en juger d’après le prophète Amos
qui vient de paraître, cette édition aura
unn grande valeur, car la traduction, surtout de l’Ancien Testament, d’après l’original et les notes, seront hautement appréciées par tous ceux qui s’occupent du Livre
des Livres.
Nouvelles et faits divers.
ALLEMAGNE. Une activité qui ne ralentit pas. La Société de Gustave-Adolphe
à soutenu jusqu’ici 6.149 communautés de
création récente, en contribuant, avec
54.697.825 marks, à la construction de 2500
séglises, de 1000 maisons d’école et de 1000
presbytères. Les paroisses disséminées en
France ont reçu 1.338.890 marks, celles de
l’Alsace-Lorraine 1.053.542. L’almanach de
Gustave-Adolphe est publié par la librairie
Winter, à Darmstadt. La librairie Léonhardi, à Dresde-Blesewitz, publie les portraits et les statuettes du roi-martyr, ainsi
qu’une série de petites tragédies relatives
aux dragonnades. La librairie ArwedStranch, à Leipzig, raconte l’iiistoire de
Gustave-Adolphe dans une série de brochures et de projections lumineuses.
ESPAGNE. P. Fernandez condamné et
gracié. Pabo Fernandez, le jeune marin
protestant qui avait averti ses supérieurs
que, si on le menait à la messe militaire,
il ne pourrait pas, en conscience, s’agenouiller devant l’hostie, et qui avait été absous
par le conseil de guerre du Ferrol de l’accusation formulée contre lui par suite de cette
attitude, a été néanmoins condamné, par
le conseil suprême de guerre de la Marine
espagnole, à six mois de prison militaire.
Bien n’a pu le sauver de cette condamnation, ni les articles de la presse libérale, ni
les démarches faites auprès du gouvernement libéral par des notabihtés protestantes, ni l’éloquent discours prononcé à la
Chambre par le député Zulueta, ni le brillant plaidoyer du défenseur de l’accusé, le
capitaine Matilla, ni le courant de sympathie qui s était déterminé dans le pays en
faveur de ce jeune homme.
Le premier ministre Canalejas avait solennellement promis que, si le tribunal condamnait Fernandez, le Cabinet demanderat
au roi d’user de son droit de grâce en faveur
du condamné. Les protestants espagnols
ont donc demandé au comte Eomanones
de reprendre à son compte là promesse faite
pàt^soü illustre et infortuné prédécesseur.
Le premier ministre a fait droit i® 21 janvier à cette requête, en ajoutant que le
gouvernement gUait prendre des mesures
pour garantir'la hberté He conscience dans
les cas de ce genre."
BUSES; p;b quebbe.
Eh'Àuiifîché, lés brochures âtliées et les
romans'immoraux peuvehtcirctilér en toute
lib^é, tandis que la yehte 4^8 Bvaa^les
esfr^térdite dans plusieurs promnces. En
Moravie/ un » journal fut confisqué, parce
qu’il avait dit : « Le pape Alexandre VI
Borma était un grand scélérat ». Aussitôt
j’ai làit reproduire, dans le numéro hebdomadaire suivant, le jugement porté par
Victor Hugo : « Le pape Alexandre VI Borgia était un très grand scélérat et Borgia est synonyme d’orgia Ce jugement
passa sans objections. Vérité en-deça des
Pyrénées, erreur au-delà. Le journal illustré Scàérer, de Vienne, a subi jusqu’ici 175
confiscations de sorte, que 64 numéros dans
une série non interrompue parurent dans
une nouvelle édition, avec des lacunes et
l’inBcïiption : « Après la confiscation, secoiMè édition ». Les passages incriminés
étaient souvent empruntés aux Evangiles
ou aux auteurs classiques et furent réimprimés, sans la moindre objection, par des
journaux de la Bavière et de la Saxe. L’ordre' du jour des procureurs impériaux ou
plutôt des sacristies disait/«Moquez-vous
de ^ieu, niez l’existence de Dieu, mais ne
niez^ja-s l’infaillibilité du pape »; A Toccâsion de la cent-soixante-quinzième confiscation, le journal Schérer prouve que l’article interdit fut approuvé par le même
procureur impérial trois années auparavant. Parmi les articles confisqués, nous
remarquons le vingt-troisième chapitre de
l’Evangile de Saint Matthieu. Le journal
Grobian, de Salzbourg, subit une série de
confiscations arbitraires. Les articles incrL
minés n’auraient pas soulevé la moindre
objection en Prusse, en France ou en Angleterre. Pour communiquer ces articles à
sesiabonnés, le journal les publia, en Saxe,
dans une feuille consacrée en apparence à
l’élevage des lapins. La première page répondait à ce titrp inoffensif. Les pages, non
découpées contériaient la longue série des
articles que l’on avait qualifies d’hérétiques
et de dangereux et que nous aurions regardés comme parfaitement inoffepsifs.
Un Turc synthétise ainsi 1^ i^ortunes de
Sa patrie :
La nation ottomane ABC .
Sa gloire FAC
Ses places fortes .... OQP
Ses provinces . ... . . CD
Son armée -. DPC
Son peuple EBT
Ses lois LUD
Sa justice . .. . . . . HT
Ses libertés FME
Son crédit BC
Ses denrées '...... LV
Sa ruine ....... HV
Sa honte seule EST
A' {Dwe Joli Journal)), N°2).
-ij
i\ouyelies politiques.
La conquête de la Tripohtaine et de la
Cyrëna'ique n’est pas encore un fait aceompE Pendant qu’à Derna et Bengasi nos
troupes se préparent à marcher vers l’intérieur par des reconnaissances au cours desquelles elles doivent souvent tirer des coups
de fusil, une véritable bataille a eu lieu en
Tripohtaine sur les hauteurs au-delà du
Garian et précisément dans les localités
nommées Assaba et Monteras. Un chef
arabe nommé Suleiman el Baruni, ex-député au parlement turc, a réussi à réunir
autour de lui plusieurs chefs rebelles et a
organisé une véritable armée qui montrait
une activité toujours plus menaçante en
attaquant quelquesrunes des localités déjà
occupées par nos troupes. Le général Lequîo a été envoyé contre les rebelles et les
a hais en déroute après une vigoureuse marche en avant. L’annemi repoussé et dispersé a laissé de nombreux cadavres sur
le terrain. Nous avons à déplorer 23 morts
et une soixantaine de blessés. Les montagnes de Jeffrçn où se cachaient les rebelles
. -y«*.--%, yitf .-e-. ^ ^ ^
sont maintenant en notré
’èil
est à espérer qn’ils p pourront- çlus ^Iqrgahisêr coièrûe ite l’ohè fâit rntó/ipeipeu
à peu ils se BounïBttœut dans leur intérêt
voyant que toute résistance est désormais
inutile. H faut diré que El Baruni'àvait
déjà entamé des négociationë^ avec nôtre
gouvernement pour se soumettre, niais il
n’a pas tenu seS engagements et il a fallu
agir énergiquement, a,vant que l’insurrection fut trop répandue.
De Borne on annonce la iirort dupj|r4i‘
nal EespigE, cardinal Vicairè delà •mTè'Ee
Borne, l’une des personn^Etés les|jâus marquantes de la haute hiérarchie de'l’Eglise
cathoEque. ; f ■ k i IJ
FEANQE- La crise annist^ella a été résolue, beaucoup plus rapidement ^u’^-ne
pensait. M. Barthou a réussi à constituer
en deux jours un nouveau cabinet avec lequel il a déjà Evré sa première bataille’parlementaire. Le succès n’a pas été tajEani,
une faible majorité ayant appuyé lë cabinet, mais au moment où nous écri'kO’Us il
tient encore debout et il se peut qu’il puisse
continuer encore pour quelque temps sa
navigation périlleuse. M. Barthou a pris
avec la présidence le portefeuille de iEnstruction publique. Plusieuys_des mémbres
du nouveau cabinet appartenaient déjàsnu
cabinet Briand, entre autres M. Barthoù
lui-même. La personnalité la plus mai quante est M. Pichón, titulaire du portefeuille des affaires étrangères. |
OBIENT. Si la guerrô n’est pas encorh
finie tout porte à croire que la paix n’eét
pas éloignée. Les alliés balkaniques reconnaissent qu’ils ne peuvent plus obtenir de
succès décisifs sur la Turquie. D’autre part
les grandes puissances semblent s’être enfin mises d’accord sur les questions générales qui les divisaient, et eUes ne veulent
pas faire droit à toutes les demandes d^
aEiés. H faut donc que ceux-éi Se résigneift
à conclure la paix sans retirer tous, les avaiitages espérés de leur campagne glorieusp
et sanglante. La note remise par les amba^
sadeurs n’a pas encore reçu de réponse,
mais il îàudrà dédei sûr quelques point^
pour garder le reste. ^
La question de Scutari a occupe ces derrders jours toutes les changeU^eS et're^li
les interminables colonnes deS quotidiens.
L’Autriche veut absolument que cetté ville
reste à l’Albanie. Malgré l’héroïque acharnement du petit Montenegro le. siège.n’a
pas abouti à une capitulation : la viEe résiste encore et avec les nouveUés conditions
imposées par l’Autriche au Montenegro, le
siège n’a plus raison d’être, d’autant plus
que toutes les puissances, la Russie comprise, se sont rangées à l’avis autrichien
que Scutari sera eh tout cas ühé,viUe albanaise. Sure de l’appui de.toùteS Les puissances, l’Autriche a envoyé aici Montenegro
son ultimatum demandant que les habitants non mihtaires puissent' ^xtir. de la
ville, et exigeant aussi des réparations pour
d’autres .questions qu’il serait ,t^p long
d’énumérer. Et le Montenegro à" du céder
à la raison des plus forts. .
La paix est imminente... c’est ce que nous
aimonce aussi la voix autorisée de- Lord
Grey, ministre des affaires étrangère^ d’Angleterre dans uhsdiscGurs important,' prononcé mardi à la Chambre des Communes,
où il rend honunagé à l’egprit d’a
et de désintéressement toontré pùr
rope entière pendant ces derhîfïS jB|ôiî de
crise, pour maintenir la concorde etl’ünité
de vue dans le contraste des intérêts particuliers. - , • \ E. L.
■ I ■■ ■ I mm II. ; Il I. I I I
Ab. payés et non qnlttanoés.
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ANT1CMIIZIEHIIG0NE
RIDONA IN BREVE TEMPO E SENZA DISTURBI
Al CAPELLI BIANCHI ED ALLA BARBA IL COLORE PRIMITIVO
È un preparato speciale indicato per ridonare alla barba ed ai capelli
bianchi ed indeuoliti, colore, bellezza e vitalità della prima giovinezza
senza macchiare nè la biancheria, ne la pelle. Questa impareggiabile
composizione pei capelli non è una tintura, ma un’acqua di soave profumo che non macchia nè la biancheria ne la
pelle e che si adopera ccm la massima facilità
e speditezza. Essa agisce sul bulbo dei capelli
e della barba fornendone il nutrimento necessario e cioè ridonando loro il colore
primitivo, favorendone lo sviluppo e rendendoli flessibili, morbidi ed arrestandone la
caduta. Inoltre pulisce prontamente la cotenna
e fa sparire la forfora. — Una sola bottiglia
basta per conseguire un effetto sorprendente.
ryfi
Signori MIGONE <& C. — Milano
Finalmente ho potuto trovare una preparazione che
mi ridonasse ai capelli ed aUu barba il calure primitivo,
la freschezza e ia hi llezza delia gioventù senza avere li
minimo disturbo nell’applicazicne.
Una sola bottiglia della vostra Anticanizie mi bastò ed ora non ho un solo pelo bianco.
Sono pienamente convinto che questa vostra specialità non è nn.i tintura, ma un’acqua che
non macchia nè la biancheria, nè la pelle ed agisce sulla cute e sui bulbi dei peli tacendo
scomparire totaimente ie pellicole e rinforzando le radici del capelli, tanto che ora essi
non cadono più, mentre corsi il pericolo di diventare calvo. PEIRANI ENRICO
ntf** Costa L. 4 la bottiglia, cent. 80 in più per la spedizione. 2 bottiglie L. 8- - 3 bottigl'e 0. 11 franche di porto ed è in vendita
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