1
Année Xlll®.
PEI'S D'ABONNBiraiÎT PAR Ait
Italie..................... t. 3
Tous les pays de l'Uniou de
poste . . . » d
A.mériqiie du Sud . . » 9
On s’alaoune'.
Au bureau d’Adiulnistration ;
Cbeü Mitf. les Pasteurs,
Chez 51. Brhést Rb1>ert (Piguerol) ot
à.. la Librairie Chiantore et
Stasoarelli' ( Pignerol ).
I/abcmnement part dti 1' Janvier
et se pale d'avance.
A. 21.
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le tirage 10 centimes chaoun.
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8’adreaîer pour la Rédaction et
l'Adminlatratlon à H. lé Pas-.
I leur H. Boslo — Saint GernyiinC'IuBon {Plnerolo) Italie
Tout changement d'adresse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vons ms gsree. témoins. Actes 1, 8
Sitimiff i(t vdn'U atee la chariU. Eph. iv, 15,
L’assemblée générale (extraordinaire) de
l’Eglise Libre. — Conférence du Val Saint
Martin. — Seizième conférence du district
de Toscane. — Con-e>ipon<lance — Missions.
— Chronique vaudoine. — Avis,' '
L'assemblée générale (extraonlinaire)
de r Eglise Libre
Florence, 2b Mai 1887
Monsieur le Directeur^
Permeltez-moi de renvoyer au .prochain numéro la fin du compte-rendu
du Congrès des Unions Chrétiennes,
pour raconter à vos lecteurs quelque
chose qui les intéresse peut-être
encore de plus près.
Samedi dernier, s’ouvrait, à Florence,
sous la présidence et par une prédication de Mr. Al. Gavazzi sur Marc
XIII. 37, l’Assemblée Générale de l’Egüse Libre, qui devait s’occuper des
modifications introduites par le dernier
Synode dans le projet d’union. Convoquée uniquement dans ce but , celte
assemblée a eu une session très courte.
dans laquelle deux faits surtout méritent l’attention.
Le Dimanche soir (la journée du
Samedi ayant été prise par les formalités habituelles, et la soirée du
même jour par une séance à huisclos) eut lieu, tout d’abord, le sermon
d’épreuve et l’admission comme évangéliste de l’Eglise Libre du Doct.
Beitrami de Brescia, ex-prêtre catholique romain, converti depuis quelque
temps à l’Evangile. Son sermon sur
Rom. III. 28 fut, paraît-il, très intéressant et parfaitement évangélique.
Après quoi l’on consacra par l’imposition des mains huit nouveaux minisires, MM. L. Angelini, —S. Beruatto,
— G. B. Blasi, — /. Contini, —L.
Gitola , ■ P. Mariant, — L. Mazzetti,
— S. Stagnitta. Ces huit ministres
ajoutés à MM. A. Gavazzi, — L. Conti,
— F. Lagomarsino et D. Borgia que
le comité de l’Eglise Libre a fait inscrire comme tels dans le dernier
Annuario Evangelico, donnent un loia! de douze ministres consacrés pour
l’Eglise Libre.
Le lundi matin, à dix heures, s’ouvrit la séance publique dans laquelle
2
162
on devait discuter le projet d’uiiion.
La discussion fut précédée par la
lecture d’une lettre du Président du
Synode Vaudoisde 1886communiquant
au Président de l’Assemblée Générale
de l’Eglise Libre le résultat des délibérations synodales sur le sujet
de l’union. On lut ensuite un rapport
très complet, préparé par une commission spécial^, et dans leque,l on
rendit compte de la marche al des
différentes phases de cette quiOslion
dans l’Eglise Vaudoise, pour conclure
par l’ordre du jour, qui fui voté à
la fin de la séance. Il n’y a pas lieu
de s’étonner si, soit dans ce rapport,
soit dans les quelques discours qui
suivirent;, l’Eglise Vaudoise a été accusée d’inconséquence, d’étroilesse,
de ne pas vouloir l’union, de n’avoir
pas compris l’idéal de l’Eglise Libre
etc... La discussion fut toutefois calme
et digne. Je renvoie pour les détails
soit aux journaux de «-grand format»
soit surtQut au compte-rendu officiel
que l’on* ne manquera pas de publier
tôt ou tgrd de celte importante Assemblée, et je clos ma lettre par
l’ordre dji jour qui contient, on peut
bien le dire, la décision définitive de
l’Eglise Libre italienne sur le projet
d’Union.
«L’assemblée, ayant entendu le rap» port de là Commission examinatrice
» et pesé les observations de toutes les
» Eglises sur les modiflcalions du Sy
» node Vaudois aux ai ticles concordés
» — regrellanl que par elles on retarde
» l’union soupirée, délibère de de» meurer ferme à ce qui a été établi
» dans l’Assemblée Générale de 1885,
» et fait des vœux pour-que, les obsta»des étant écartés, l’union des deux
» Eglises puisse s’accomplir au plus
9 tôt ».
C’est une piètre traduction que la
mienne, mais j’ai tenu à calquer l’original. La plupart de vos lecteurs connaissent ritalien et cela leur aidera à
comprendre.
Je désire me borner au rôle modeste de chroniqueur. Il convient d’àilleurs d’attendre la publication officielle
des actes de l’assemblée pour porter
sur les décisions qu’elle a prises un
jugement calme et pondéré.
A. Meille.
Conférence du \al Si. Martin
La 22® Conférence des Eglises du
Val St. Martin a eu lieu dans la
grande école des Clos, mardi 24
courant, dès 9,15 du matin.
La séance, soit sous le rapport du
sujet à traiter — « La Jeunesse Vaudoise » — soit sous celui du nombre
des orateurs, été exeeptionnellemenl inlèressante. En effet, outre
les cinq pasteurs de la Vallée et
sept défUlés, nous avons eu le privilège d’y voir arriver tous les pasleurs du Val Pellice, moins un; Mr.
Bosio de St. Germain et Mr. Ab. Tron
du Pomaret.
Pour n’abuser ni de la bonté du
« Téfnoin », ni de la patience du
lecteur, je passerai sous silence et
le beau discours du président, Mr.
J. J. Tron de Massel sur Ecclés. xii.
1-10, et celui non moins intéressant
de Mr. le pasteur Wultke inspecteur
du Domslifl de Berlin, sur la mission
qui se fait parmi les abandonnés et
les vagabonds de certains quartiers de
la capitale de l’Allemagne.
Le sujet de la conférence ayant
été traité, le soir avant, dans une
série d’allocution.s, on se limite ici
à un point spécial de la question, à
3
„163.
savoir ce qu'il y a à faire et à corriger chez la Jeunesse Vaudoise. Voici
un résumé bien court et bien sec des
idées émises sur un'pointsi important.
D’abord, la jeunesse, il faut l’aimer.
La pensée qu’elle est portée sur le
cœur d’un ami et qu’elle a en lui
un conseiller éprouvé pourra souvent
la prder du mal. II est fort possible
qu’un jeune membre de l’église ^oit
appelé à s'absenter pendant plus ou
moins longtemps; il faudrait le suivre partout avec le plus vif intérêt,
Posséder son adresse; connaître la
situation dans laquelle il peut se
trouver, voilà deux choses de la plus
grande importance. Si chaque ancien
avait un petit carnet dans lequel
il eût soin d’écrire les noms de ceux
de son quartier à mesure qu’ils sont
reçus dans l’Eglise, et s’il y écrivait
chaque année l’adresse des absents
et ses observations à leur égard, ce
serait une chose excellente. Ce travail
doit être celui de l’ancien, par le
fait très simple que, n’ayant qu’un
quartier à surveiller, il pourra le
faire beaucoup plus facilement que
le pasteur.
Cependant le pasteur devra être
informé de tout dans dés entretiens
particuliers. Il sera ainsi à même de
suivre du regard ces jeunes amis
lancés dans le monde et de leur faire
parvenir au moins une fois par an
un salut affectueux. L’avantage est
évident pour tous. Mais il en est un
autre encore. Ne pourra-t-il pas se
faire que le pasteur reçoive de temps
à autre, soit pas voie directe, soit
par le moyen des parents quelques
lettres de ces jeunes personnes? Ces
lettres il pourra les lire à leurs camarades quand il les réunira pour
étudier ensemble une portion de la
parole de Dieu. De celte manière les
liens d’affection entre les présents et
les absents ne se briseront point et
tel jeune-homme, présent aujourd’hui,
absent demain, saura que s’il écrit
quelque chose, cela sera lu au?t autres
et ainsi il se sentira toujours comme
de la même famille et les doux souvenirs du passé ne feront que devenir de jour en jour plus vivants.
On observe aussi, trop souvent,
hélas 1 que les jeunes membres de
l’église cessent d’être réguliers aux
cultes, du moment où ils promettent
de les fréquenter avec assiduilé ! Comment remédier à un mal de celle
gravité? La réponse doit venir des ,
parents. Us doivent s’intéresser à la
bonne conduite des leurs, à moins
d’avoir « renié la foi et d’être pires
que des incrédules ». Qu’ils s’assurent
donc que leurs enfants fréquentent
les cultes, qu’ils les y accompagnent
eux-mêmes, et qu’ils tâchent de s’asseoir au même banc avec eux. Et
puis, qui les empêche d’avoir, une
fois de retour de l’église, ;de petits
entretiens avec eux sur ce qui s’y est
dit et fait?
Pour passer à un autre point, disons que les jeunes gens doivent avoir
quelques délassements.
S’ils n’en ont pas d’honnêtes, ils
s’en procureront Je Coupables. Eh
bien, il y a des délassements permis.
Une bonne lecture, adaptée aux jeunes
gens, voilà un délassement très désirable. Nos bibliothèques paroissiales ont des livres de ce genre ; estce que tout jeune membre de l’Eglise
ne devrait pas profiter de cet avantage? Puis, pourquoi les parents reculeraient-ils avec tant d’horreur devant un petit sacrifice pour se procurer
une publication périodique telle que
4
-164
le « Témoin » ou tel autre journal ?
Que cela serait désirable!
A côté de la lecture il y a ie chant.
II est permis à un chrétien de chanter.
Il ne faut pas que la musique soit
toute laissée au service du diable.
Mais, comment attirer des jeunes
gens aux leçons de chant? C’est là
la grande difficulté. Essayons donc
d’exercer des chœurs pour des circonstances particulières (Noël, Pâques
etc. ). — Essayons, en outre, d’ajouter aux cantiques religieux des chants
patriotiques; il y en a de si beaux
et qui pourraient remplacer si avantageusement ces chansons repoussantes que l’on entend partout! Enfin,
terminer les leçons par des exercices
de lecture, d’arithmétique etc. cela
y attirerait peut être aussi quelqu’un.
Que si une jeune personne veut se
garder de la souillure, ne pas se
traîner dans la fange, qu’elle apprenne, non seulement la crainte de
Dieu, mais le respect dû soit à son
frère, soit à elle-même.
Pourquoi tombe-t-on parfois dans
l’abrutissement? Parce que l’on n’a
pas appws à consei'ver un peu de
noblesse et que l’on oublie que l’on
n’est pas, par nature, un animal,
mais un homme.
Quant à l’habitude vaudoise des
longues veillées, habitude qui doit
forcément favoriser le vice, elle pro
vient d’une appréciation très imparfaite du péché et en même temps
d’une erreur; de cette erreur qui
pousse les mères à croire que c’est
là le seul moyen de caser leurs filles.
Il faut combattre cette habitude,
en commençant par s’en occuper avec
les pères et les mères seuls. A l’égard
du bal, l'on pourrait faire les deux
mêmes observations qu’à l’endroit des
longues veillées... Ajoutons seulement
qu’ici c’est l’autorité publique, le
Syndic en un mot,qui devrait défendre
cela. Il en a le droit et le devoir vu
qu’il est officier de la sûi eté publique
et que dans les bals ce n’est pas
l’âme seulement qui est en danger,
mais aussi le corps, puisque c'est,
par excellence, le lieu des querelles.
Quand est ce que nous aurons et des
familles pieuses et des autorités qui
soient des ministres de Dieu , comme
cela doit être?
B. A. Pons.
Seizième (loiirèrence
ün Oislrict de Toscane
Ouverte lundi matin à 10 h. sous
la présidence provisoiie de Mr. jean
Ribelli pasteur, et continuée sous
celle de Mr. le prof. A. Revel, cette
conférence nous donna, surtout, l’occasion de passer en revue l'œuvre de
notre Église dans les différentes parties de la Toscane.
A Florence on sent vivement dans les
deux Eglises de via Serragli et de
via Manzoni le besoin d’un ouvrier
qui puisse donner à l’œuvre d’évangélisation tout son temps, tous ses
soins, toulés ses forces Les professeurs de théologie et les deux ministres que leurs occupations fixent
dans celle ville, ont chacun une lâche
plus que suffisante pour les forces
d’un homme; ils ne peuvent donner
à l'œuvre d’évangélisation que des
secours intermittents; leur premier
devoir est ailleurs. Personne ne s’étonnera donc que MM. les prof. Revel
et Comba aient donné leur démission
d’anciens de l’Eglise de via dei Serragli,
au mois de février, et si MM. B.
Pons et A. Meille ont accepté la succession, ce n’est qu’à litre purement
provisoire et comptant sur la promesse du Président de la Commission que l’Eglise aurait, pour l’hiver
prochain, le pasteur qU’elle demande
5
165
depuis plus de douze ans, et qui
pourra (avec l’aide que lui donneront les ministres de Florence) diriger en même lempsjes deux Eglises.
Du reste l’œuvre se maintient, et
fait même, surtout à via Manzoni,
quelques progrès.
Lucques est slationnaire. 11 y eut
un certain mouvement au commencement de l’hiver, mais, pour des
causes spéciales, il ne se soutint
pas. Les réunions de prières et l’école du Dimanche donnent toutefois
de l’espoir — À Barga les prêtres
ont réussi à expédier gratis jusqu'à
New-York le plus actif des frères de
cette petite station, et l’œuvre en a
souffert.
À Pise, il y a progrès, soit dans
l’Eglise, soit dans les écoles. Le
nombre des communiants est monté
jusqu’à 98; le.s écoles sur semaine ont
162 élèves (et an subside gouvernemental de 200. frs.) inscrits, celle du
Dimanche 133. Mr. Ribetti attribue
le succès de cette dernière au fait
que ce sont les maîtres des écoles
sur semaine qui s’en occupent exclusivement, chacun recevant ses propres élèves dans sa'propre classe,
ce qui fait dé l’école du dimanche
comme la continuation de l’école
ordinaire, et n’effraye pas trop les
parents. Il y a 18 oatécumènes, et
parmi les personnes reçues dans l’Eglise on compte un officier, un pro. fesseur etc.
Ce dont l’Eglise de Pise aurait un
gland besoin c’est un temple au
centre même de la ville. Son local
actuel, placé dans un jardin d’une
rue écartée et déserte qui aboutit
au mur de la ville, n’allire pas le
public. Aussi Mr. Ribet tient-il trois
réunions par semaine dans un local
loué sur le Lungarno. Il voudrait
y célébrer le culte principal du Dimanche; mais ce local est bien laid,
et il n’esl pas possible, parail-il, de
le rendre plus présentable.
Livourne se distingue parmi toutes
les églises de la Toscane par le progrès de ses contributions, qui ont
ouli'epassé, l’année deimière, les trois
mille francs, dont plus d’un tiers
pour la caisse centrale. Les écoles,
dont M'"'’ Stewart, malgré son étal
maladif, continue à être l’àme, ont
jusqu’à 180 élèves. Il y a progrès aussi
dans presque tout le reste.
Le mauvais temps a empêché, au
dernier moment, nos frères de Rio
Marina de sortir de leur île; le rapport de Mr. Bosio n’est même arrivé
que peu d’instants avant la clôture
de la conférence. Nous le trouvâmes
intéressant et encourageant à la fois.
Un qiiaresimalisla vomit feu et flammes, l’hiver dernier, contre les évangéliques; mais s’il pat baptiser un
homme déjà connu de tout le monde
comme voleur, et deux jeunes enfants
que leur mère lui amena, il ne put ni
éloigner un enfant des écoles, ni
détacher un membre de l’Eglise. Les
écoles sont toujours la'gloire de l’œuvre de Rio Marina. Elles ont eu, pendant l’hiver, jusqu’à 200 élèves, et
en ont maintènant encore 180 L’inspecteur scholaire qui les visita récemment en fut très satisfait et promit
d’y retourner bientôt.
La Conférence décide que sa prochaine réunion aura lieu, si possible,
à Rio-Mai’ina, et se sépare après les’
formalités habituelles,
À. Mëille;.
Corre0ponbancc
Turin, le SS mai 1887.
Monsieur le rédacteur du TémoinTrès honoré Monsieur et frère,
Permeltez-moi d’avoir recours à
votre journal, sous une forme moins
indirecte que celle d’un avis en huitième page, pour demander si parmi tous vos lecteur.s et leurs connaissances il ne se trouverait pas
quelqu’un qui se sentirait appelé à
remplir les fonctions d'Econome dans
rinslilut des Artigianelli ' Valdesi à
Turin. Le Conseil d’Adminislralion de
cet établissement désirerait avoirpour
cela un homme, veuf ou.célibataire,
6
466.
pas trop jeune, et, ayant acquis une
certaine expérience de la vie par un
séjour un peu prolongé' dans une
ville: un ancien instilutéur, ou un
ancien contre-mailre, par exemple.
Il nous faut un chrétien décidé qui
prenne cette œuvre en main, non pas
comme une pince quelcoiique destinée à lui assurer une existence
facile, mais comme un moyen de
servir Dieu et de travailler au bien
matériel et spirituel des enfanis qui
lui seront confiés. Pour cela il faut,
en même temps qu’une main énergique et une fermeté égale et
impartiale, un esprit de douceur et
d’amour qui fasse régner dans l’institdtion l’atmosphère de la famille
chrétienne. L’Econome a, parmi ses
attributions, celles de veiller à l’ordre
et à la discipline dans la maison,
de tenir les comptes, de chercher
des maîtres d’atelier pour les élèves,
et de leur donner quelques leçons,
le soir après souper. 11 peut disposer
du temps qui n’est, pas requis pàr
ses devoirs d’économe de la manière
3ui lui paraît la plus convenable:
ans ce cas, te traitemeni. qui hii
est fourni par le Conseil d’Adrninistration varie suivant la proportion
dans laquelle ces rentrées particulières s’effectuent.
Si quelqu’un se sentait appelé à
consacrer au Seigneur ses forces et
ses talents dans ce champ d’activité,
qu’il veuille adresser au plus tôt sa
demande au président du Conseil
d’Administration. Il y aura séance le 8
juin prochain; il n’y a donc pas de
temps à perdre. — votre bien dévoué
W, Meille pasteur, président.
Missions
La fête de Pâques au désert.
Monsieur le Directeur,
La dernière lettre de mon frère,
pàrlie de l’Etat du Transwaal vers
la mi-avril, contient quelques détails
qui ne nrie semblent pas sans intérêt
pour les nombreux lecteurs du rémom
qui suivent avec affection et prières
notre jeune missionnaire et sa compagne à travers les sables de l’Afrique.
Qu’il me soit permis de leur transcrire
les suivants:
Etant partis de Kymberley le 28
mars au soir, avec MM. Dardier et
Goy, et le personnel noir nécessaire
pour lenis trois wagons, nos amis
passèrent la journée du dimanche
3 avril chez un missionnaire anglais
de leur connaissance, dans la petite
ville de Taungs. «Nous quittâmes la
ville de Taungs le 4 avril, à 4 heures
du soir; à huit et demi nous nous
arrêtions pour souper, et nous remettre ensuite en route de 9 heures,
à 11 1i2. Le chemin était horriblement
pierreux; aussi les secousses à vous
mettre le wagon sens dessus dessous
furent-elles continuelles pendant plusieurs heures....
Le 6 au matin, après quatre heures
de marche, nous campâmes tout près
de la petite ville de Wryhurg, ou
Vkadi en séchuana, qui ne compté que
deux ans d’existence. Comme toutes
ses sœurs, elle compte de 30 à 40 maisons de blancs, surtout de marchands;
les indigènes (Barolongs) habitent
dans leurs huttes aux environs. L’aspect de ces villes est presque toujours
le même: tous lés toits en zinc, et
les maisons avec le rez-de-chaussée
seulement. Wryhurg est sur la frontière du Stellaland et du Transvaal ;
le gouvernement de la Colonie du Cap
y a placé 120 policemen. Tout le pays
depuis près ae Kimberley jusqu’ à
Shoshong a été annexé à la Colonie
du Cap, sous le nom de British Èechuanaland, A l’inverse du Free State
(Etal Libre de l’Orange) les arbres
y sont nombreux, surtout ces affreux
mimosas, qui atteignent ici la gros
seur des chênes chez nous. Nous rencontrons aussi de temps en temps de
petites collines, qui font très bien
dans le paysage, en grande partie
inculte.
Le 8, vendredi saint, nous campâmes auprès de Maleboco, village de
Barolongs.... Le 9, nous avons passé
la journée prés de Konana ou KuHyane, très-grand village de Baro-
7
-167,.
longs. Nous étions sur territoire du
Transvaal; aussi nous tardait-il d’en
partir, car ces terribles Boers auraient pu noiis faire payer une forte
somme pour tous nos bagages. Ce
village n’a qu’un évangéliste indigène... Enfin nous vînmes camper le
soir à 10 heures, ici , à deux pas de
la borne, représentée par un monceau de pierres..,.
Pâques, iO avril. ~r Quelle joie
d’avoir un bon jour de repos, de
n’être pas réveillé depuis trois heures
du matin sans plus pouvoir dormir,
et de se sentir tranquilles jusqu’à
demain malin! Nous apprécions toujours plus les dimanches, nous sentons
mieux encore ce jour-là combien
Dieu est avec nous, et la solitude
qui nous entoure dispose mieux encore notre âme à regarder en Haut.
Aujourd’hui dans le monde entier on
est en fête. Quoique loin de toute
civilisation, à nous quatre en plein
désert, novis nous sentons aussi en
communion avec Dieu, avec nos parents et nos amis. Et peut-être nous
Eassons un jour de Pâques bien plus
eureux et béni que tant d’autres
plus privilégiés. Voici pourquoi:
Depuis plusieurs jours je me demandais de quelle manière je |)ourrais
faire quelque bien aux noirs qui nous
accompagnent; car, outre notre driver
(conducteur) nous avons plusieurs
Zambéziens qui se sont collés à nous
peu après Kimberley. Ne pouvant leur
parler, j’attendais que Dieu me montrât ce que je pouvais faire pour eux.
Et je n’ai pas attendu en vain. Ce
malin, au moment où nous allions
faire notre culte entre nous quatre,
notre driver Ben me demande pourquoi je ne lui dis pas, ainsi qu’aux
autres, d’y assister. — Nous le farson.s
en français, lui dis-je, et vous n’y
comprendriez rien. (Ben parle l’anglais), — C’est égal, dit-il, j’aimerais
bien y assister. Eh bien venez; nous
en sommes tout heureux. — Nous
nous plaçons les quatre au fond de
la lente, et sept à huit noirs viennent s’accroupir devant la porte. Nous
commençons par chanter: J'ai soif de
ta présence... cantique que Ben con
naissail aussi (car quoique non encore
chrélieri, il est en train de le devenir).
Après le chant, j’explique en anglais
à Ben çe qu’est pour nous le jour de
Pâques, et en même temps je lui dis
ce qu’est Jésus-Christ pour nous, et
pourquoi nous allons le prêcher au
Zambèze. Lui, à son tour, répète aux
autres en séchuana, tonies mes paroles. Nos auditeurs étaient très attentifs.. Après cela, je propose à Ben
de lire Jean xx dans le Nouveau Testament sessouto. Je ne puis lire le
sessouto, me dit-il. J’essayai moimême, et à mon grand étonnement,
chaque mol que je Iqs fut compris
de tout le monde. Ces braves gens ne
comprenaient pas pourquoi, si je
lisais si bien lesessouto je ne pouvais
pas le parler aussi. Nous eûmes ensuile la prière en français, et mon
cœur était profondément reconnaissant
du beau jour de Pâques que Dieu rn’açcordait».
Dieu veuille accomplir pour eux la
promusse de la Pentecôte chrétienne,
que nous allons célébrer!
Soglio, 21 mai 1887.
. ; ■ En. J AU A,
Clxroniquc ^aubotec
Colonies Vaudoises de l’Uruguay. —
Mr. le pasteur Hugon de ColoniaValdense a repu, il y a quelque temps,
de la Société Biblique Britannique
et étrangère, un dépôt de Bibles et
Nouveaux Testaments en espagnol,
français et allemand; et Mr. llenriksen,
— agent de la Société dams les Républiques sud-américaines, — a placé
au Rosario Oriental un colporteur qui
est membre de noire égli.se. 11 a com
mencé son œuvre de colportage au
commencement de mars dans la Nueva
Helvelia et y a vendu pour prés de
fi s. 25Ôde Livres Sacrés. Ainsi le pasteur qui doit arriver à ta colonie Suisse
pour s’y établir, trouvera .«on église
bien fournie de Bibles et de Nouveaux
Testaments. *
V1LLÇ8ÈCHE. — Diumncbe dernier,
une délégation de la Table composée
8
a68
de MM. J. P. Pons modérateur adjoint
él J. Vota, avocat, s’est transportée
dans cette paroisse, pour la visite
pastorale ordinaire. L’assemblée était
nombreuse et s'est maintenue telle
jusqu’il la fin, savoir pendant plus
de trois heures Hommes et femmes,
jeunes gens et jeunes filles, ont prouvé,
par leur présence, qu’ils s’intéressent
aux affaires de leur église, et nous
voyons dans ce fait un signe dé progrès dans la vie religieuse.
Aucune question de nature à pssionner les esprits n’est venue troubler
l’entretien tout fraternel qui a duré
plus de deux heures. On a relevé que
l’attention et le recueillement, pendant la célébration des cuites, marquent un vrai progrès.
Le pasteur reçoit un témoignage
excellent pour son activité et son zèle.
On loue aussi, en général, les services
des Maîtres et Maîtresses d’école.
Quant aux anciens, ils font ce qu’ils
peuvent, et on demande de quelquesuns d'entre eux qu’ils n’oublient pas
de se montrer les exemples du troupeau, dans raccomplissement dû devoir de la libéraiilé chrétienne.
Socielà pedagogica evangelica ilaliana. —Une circulaire récente du
Comité directeur de la Société, adressée « aux collègues et aux amis » porte
à leur Connaissance le procès verbal
de la conférence du Pomaret (juillet
1886), le programme de la prochaine
conférence qui devra se tenir à SaintGermain dans le courant de juillet
prochain, les .statuts et réglements de
la Société , le catalogue de.s mernbre.s
benemeriti, honoraires et effectifs (ces
derniers au nombre de âé, dont 15
maîtresses) el enfin nn aperçu des
finances de la Société, l.a circulaire
porte les signatures de MM. Klett Val,
président, Cougn J. D secrétaire et
Viglieirn D. caissier.
Souscriptions. — Nous avons reçu
encore pour nouveau dortoir à l’orphelinat fis. 5 de la part ue Mr.
Matthieu Gav pasteur émérite.
Les fr. Î6,30 mentionnés dans
notre dernier n° ont été collectés par
W''‘-Emilia Charbonnier et non parM"“
D. Charb. comme le portait notre reçu.
,, Bibliographie
La Religione Cristiana o Piccola
Guida per chi desidera conoscere la
verità; di Carlo Alberto Tron, pastore valdese. — Torino, 1887.
Ce petit manuel de 55 pages in 12"
est essentiellement destiné à ceux de
nos concitoyens catholiques qui désirent se faire une idée de la doctrine évangélique et qui nci peuvent
pas lire beaucoup de^ livres,;
Ils y trouveront,:'expQséei*;dans de
courts paragraphes et avec appui de
passages bibliques, les principales doctrines du ChrLslianisme biblique en
même temps que les erreurs de l’Eglise romaine et les motifs qui nous
les font rejeter. Ce petit traité de
doctrine pourra être particulièrement
utile aux catéchumènes et leur servir
de guide dans l’étude de la vérité.
Torre-Pellice^
.f
Mardi 31 mai a 8 h. p. m. , dans
la salle du Synode, Mr. M. Meille
donnera' une conférence sur
Joseph llalan
<111 ¡e premier liéputé Yatiiiois.
Les caries d’entrée (â 30 cent) sont
en vente à la Typographie Alpine et
chez Mr. Rhodé.
Avis.
Le soussigné prie instamment les
parents ressortissant à l’une ou à
l’autre des Paroisses Vaudpises, qui
auraient des enfants pour lesquels ils
jugeraient les Bains de mer nécessaires, de vouloir ne pas attendre au
delà du 20 juin prochain, de lui en
faire parvenir la demande accompagnée (CHOSE ABSOLUMENT INDISPENSABLE) d’un double certificat, l’un de
pauvreté, délivré par le pasteur, et
l’autre médical, constatant la convenance de celle cure pour la maladie
dont l’enfant est travaillé.
Torre-Pellice (La Ravadora', le 19 mai 1887.
J. P. Meille, past. ém.
Ernest Robert , Gérant
Pignerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.