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Quarante-sixième année.
23 Septembre 1910
N. 38.
i
DE$ VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Prix d’abonnement par an:
Vallées Vaudoises . '. Fr. 2,50 — Italie .... Fr. 3,00
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s’abonne: à Torre Pellice au bureau d’administration et à
l’Imprimerie Alpine; dans toutes les paroisses,chez MM. les
Pasteurs.
L’abonnement se paye d’avance.
Poor tontes les annonces, s’adresser à l’Imprimerie Alpine,
concessionnaire. ______________
S’adresser pour la Rédaction àM. C.-A.Tron, past., Torre PeWea,
et pour l’Administration à M. J. Coïsson, prof., TorrePelltce.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du
commencement de l’année. .
Les changements non accompagnés de la somme de lo ceni.
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Communications officielles — Georges Appia
— Ephémérides vaudoises — La Bible en
Italie — William James et l’immortalité
— Nécrologie — Ouvriers de l'égiise vaudoise — Chronique vaudoise — Nouvelles
et faits divers — Livres et journaux —
Nouvelles politiques — Avviso di Concorso.
COMMUNICATIONS OFFICIELLES
En conformité des recommandations
du Synode à la Table de se nommer
un Caissier en dehors de l’Administration, celle-ci a nommé à cette
charge, M. J. D. Cougn.
Les intéressés sont avisés que M,
Cougn sera au bureau de la Table,
Lundi 3 Octobre, pour le payement
du trimestre.
Pour les Vallées du Cluson et de
St-Martin, les intéressés sont priés de
s’adresser au presbytère du Pomaret,
dès Mercredi 5 Octobre prochain.
Pour la Table :
C, A. Tron, Modérateur-adjoint.
Ecole Latine de Pomaret.
Les examens d’admission et de réparation auront lieu dès Mardi 4 Octobre prochain, à 8 heures du matin
et le Jeudi 6 les leçons seront reprises
régulièrement.
Prière à Messieurs les pasteurs de
porter la présente communication à
la connaissance des intéressés.
La Direction.
GEORGES APPIA
Après plusieurs mois de grandes
souffrances, ce frère vénéré et bienaimé a rendu son âme à Dieu, Lundi
dernier, 19 Septembre courant, ici à
La Tour (Torre Pellice), en sa campagne des Airals-Blancs.
C’est avec, une angoisse profonde,
avec un regret intense que l’on a vu
disparaître cet éminent serviteur de
Dieu, dont le départ laisse un vide
immense dans sa famille, dans le
cercle très étendu de ses amis et connaissances et dans l’Eglise militante.
Exposer sur le moment même, et
dans les limites d’un modeste journal
hebdomadaire, ce qu’il a été et ce qu a
été sa vie, y résumer sa carrière si
longue, si variée, si active, si bénie,
n’est pas chose facile.
Nous nous bornons, pour aujourd hui,
à dire encore à sa vénérée veuve et
à ses enfants: « Celui que vous pleurez nous le pleurons avec vous, car
votre deuil est le nôtre » — et à offrir à nos lecteurs quelques données
chronologiques sur le cher disparu.
Georges, Edouard, Antoine Appia
naquit à Francfort-sur-le-Mein, le 8
Janvier 1827, du pasteur Paul Appia,
originaire des Vallées Vaudoises du
Piémont et de Caroline Develay, originaire d’Yverdon (Suisse). Parmi ses
ascendants, plusieurs ont été des pasteurs, dont plus d’un distingué, de nos
Vallées. Citons les noms de Cyprien
Appia, Daniel Appia, Daniel Isaac
Appia, pasteurs à St-Jean, P. Joseph
Appia pasteur à Rorà, Paul Appia pasteur à La Tour; celui-ci fut le grand’
père de Paul Appia pasteur à Francfort s/M., et par conséquent le bisaïeul
de Georges.
Georges Appia fit ses classes à Francfort même et à Bônnigheim (Wurtemberg), où il eut pour camarades les
frères Michel et David Pellegrin, dont
le premier mourut victime de la guerre
de 1849(1) et le second, si connu plus
tard aux Vallées comme « Monsieur
Pellegrin des Monnets » fut, son ami
pendant 66 ans et l’amena à acheter
à Torre Pellice la propriété des Airals Blancs, qui, avec le temps, se
transforma en cette campagne maintenant si belle, et si riche en souvenirs de famille et d’hospitalité chrétienne.
Il fit ses études de théologie aux Universités de Bonn et de Halle et à l’Académie de Genève, et il soutint à
Strasbourg sa thèse pour le baccalauréat, ayant choisi pour sujet «Moïse»..
Il suivit, entre autres, les cours de
Bleek, de Hupfeld et d’Edmond Schérer ; mais le théologien qui eut le plus
d’infiuence sur lui, et cela simplement
par le moyen de ses livres, ce fut
Beck, qu’il se fit un devoir d’aller visiter, pour faire sa connaissance personnelle et lui témoigner sa gratitude.
Il commença à travailler, n’étant encore que candidat en théologie, en
aidant son beau-frère le pasteur luthérien Vallette, à Paris, et en occupant le poste de sous-directeur de
l’Ecole Normale protestante de Courbevoie.
Sa venue aux Vallées date de 1852,
alors qu’il y accompagna son beaufrère M. de Beaumont de Genève. Il
passait, à cette époque, par une crise
religieuse très pénible, dont sa santé
subissait le contre-coup, et ce fut dans
la maison et sous l’influence de M. le
recteur Antoine Monastier, qui avait
été en rapports avec son père, qu’il
trouva la paix. Encouragé par lui et
par d’autres amis, il se mit à tenir
des réunions, qui furent si goûtées et
si suivies que son moral s’en trouva
(1) Il fut blessé à mort à la bataille de Novare, en suivant, comme officier d’état-major,
■ le roi Charles-Albert dans sa retraite.
i. W.
tout remonté, et qu’il se décida à demander sa consécration au Saint-Ministère. Celle-ci eut lieu le 31 Août
1853, dans le Temple Neuf de La Tour,
ou Torre Pellice, en même temps que
celle de Louis Desanctis, de Rome,
Jean Daniel Charbonnier, de La Tour,
Paul Combe, d’Angrogne, et Antoine
Gay, de Prarustin.
Peu de semaines avant sa consécration, Georges Appia avait été adjoint
par la V. Table à B.my Tron, comme
professeur de l’Ecole Normale. Ce fut
aussi alors qu’il organisa l’Asile des
Copiers pour Jeunes Filles Pauvres,
dont la direction fut confiée à M“°
Despine. En même temps, sa sœur,
M“° Louise Appia, dirigeait le Pensionnat de La Tour, ou Ecole Supérieure
de Jeunes Filles avec internat.
Ayant été quelque temps de nouveau à Paris, comme vicaire de l’Eglise Luthérienne de St-Marcel, il fit
la connaissance de M“® Hélène Sturge,
d’une famille anglaise de quakers, et
qui, devenue sa femme, en 1859, devait si bien le compléter en étant pour
lui, jusqu’à la fin, la femme tout à la
fois prudente, pratique et à l’esprit
doux et paisible, dont parle la Bible.
H la conduisit épouse à Pignerol, où
il était évangéliste. H eut d’elle huit
enfants, dont trois seulement sont encore vivants: Louis pasteur à Paris,
Caroline et Marie devenue M“” Sturge
Moore. Le dernier enfant qu’il perdit
fut son fils aîné Henry, professeur de
théologie à Genève et qui mourut, lui
aussi, aux Airals-Blancs, en 1901.
De Pignerol, Georges Appia fut envoyé comme évangéliste (pasteur-évangéliste, comme on dit aujourd’hui) à
Palerme, puis à Naples, d’où, en 1865,
il vint à Florence comme professeur
à notre Ecole de Théologie. Il n’y
resta que deux ans, et, après un retour à Naples, il se fixa définitivement
à Paris, en 1869, et y fut pasteur d’abord de l’Eglise Luthérienne de Bon
Secours (1869-1874), puis de celle de
la Rédemption (1874-1905) et enfin de
celle de St-Marcel, de 1905 à maintenant. En 1908, il eut la joie de présider à l’inauguration du temple nouvellement construit de ladite Eglise
de St-Marcel, où il collaborait avec
deux collègues actifs et pleins d’égards, MM. Schmidt père et fils.
Georges Appia était, depuis très
longtemps, membre de la Société des
Missions Evangéliques de Paris, et
après en avoir été pendant quelques
années le secrétaire, il en était, depuis 1885, l’un des vice-présidents.
Il était aussi membre de la Société
des Ecoles du Dimanche et du Conseil
des Diaconesses de Paris et président
de la branche française de l’Alliance
Evangélique. H n’en fallait pas moins
à son activité dévorante.
Et ce fut cette activité, bien plus
que la vieillesse, qui finit, en effet,
par le «dévorer». Allant et venant
encore comme un jeune homme et
sans plus de souci pour sa santé, il
prit, aux mois de Mai et de Juin derniers, par la pluie, des refroidissements successifs, à la suite desquels
les rhumatismes l’attaquèrent plus for--^
tement. Malgré cela, il voulut se rendre à la Conférence Missionnaire Universelle d’Edimbourg. Mais, au bout,
de trois jours, sa fille Caroline qui,r
par mesure de prudence, l’y avait accompagné, dut le ramener à Paris.
Le 10 Juillet, au matin, accompagné non seulement par elle mais aussi
par Madame Appia, il venait demander au bon air de nos -Vallées, au milieu des grands arbres que lui-même
et Madame Appia avaient fait planter
et du parfum des fleurs qui ornent leur
campagne, un renouvellement de santé
et de forces. H fallut le transporter de
l’automobile jusque sur son lit, tellement il était souffrant et faible. L’affection, les soins et les prières dont
il fut entouré ne purent arrêter le
mal, et, deux mois et une semaine -plus
tard, il nous était enlevé. ,
(à suivre). J. Weitzecker.
éphèmérjde^udoises
%7 Septembre.
La dernière renaissance
de la foi Vaudoise en Pragela.
Le second volume de la « Cronaca
di Pragelato » que M. Pittavino vient
de publier, contient outre la chronique
de Jean Passet des Rivets, des additi ons
à celle de Merlin contenue dans le
1“ volume, dont nous profitons pour
commémorer la date du 27 Septembre
1708 comme celle du commencement
de la dernière renaissance de la foi
Vaudoise au Pragela.
La Révocation de l’Edit de Nantes
(1685) avait fait partir du Pragela la
plupart de ses habitants décidés à
demeurer fidèles à l’évangile, et ceux
qui restaient, à feindre d’embrasser
le catholicisme.
Mais quand le 28 Août 1708 Victoy
Amédée II se fut emparé de Fenestrelle,
les Pragelains pensèrent que leur nouveau souverain allait leur donner la
même liberté religieuse qu’aux Vaudois
des Vallées Vaudoises, et un réveil de
la foi Vaudoise éclata bientôt.
« Etienne Friquet (lisons-nous dans
l’ouvrage susdit, page 45) publia ouvertement aux Traverses au mois de Septembre, que cette année était l’annéé
2
du jubilé, que chacun rentrerait dans
ses droits que la Religion Réformée
serait en ce temps rétablie ».
(C’est évidemment par erreur d’impression que l’éditeur a appliqué entre
parenthèse 1709 au lieu de 1708 à la
date de Septembre dans ce morceau).
Et ce qui nous fait fixer au 27 de
ce mois de Septembre le commencement de l’œuvre de Friquet pour le
rétablissement du culte Vaudois, c’est
le fait que ce fut ce jour-là que furent
notifiées les dispositions du nouveau
souverain pour le bon ordre de la Vallée conquise, lesquelles firent renaître
chez les Pragelains restés Vaudois dans
l’âme, comme Friquet, l’espérance du
retour de la liberté religieuse.
Etienne Friquet s’était fait connaître
déjà depuis 1688 comme un des plus
ardents Vaudois du Pragela et pour
cela avait subi la prison en 1688 et
1689 dans la Tour de Cret, dont il
avait pu s’évader par une corde juste
à temps pour aller à Genève s’unir à
Arnaud et prendre part comme capitaine avec lui à la Glorieuse Rentrée.
Le fervent apostolat de ce patriote
remua si bien ses concitoyens pendant
l’hiver qui suivit, qu’avant le printemps de 1709 ils avaient déjà fait venir
des Vallées Vaudoises des pasteurs
pour rétablir le culte Vaudois en Pragela, et pendant quelques années nous
assistons à une renaissance de la foi
Vaudoise qui sans la trahison de Victor
Amédée II aurait sans doute ramené
pour toujours le Pragela au giron de
l’Eglise Vaudoise.
1709: Février 17. Le pasteur Renaudin
vient prêcher à Usseaux à 80 personnes.
* Février 24. Le ministre Bastie fils
y prêche à plus de 200 auditeurs.
» Mars 3. Le même pasteur baptise
des enfants aux Granges et y prêche à une foule considérable (p. 53)
visitant ensuite plusieurs bourgades.
» Avril 15. Bastie bénit un mariage
et fait un baptême dans une grange
â La Rua.
» » 29. Renaudin fait Un baptême au
Fraîsse.
» » 80. Il prêche aux Bouchères à
uhe grande multitude.
» Mai 1. Nouveau prêche aux Traverses.
» » 26. Pentecôte - Sainte Cène au
Pomaret.
» Juillet 1. Grande assemblée tenue
par Bastie aux Souchères.
» Août 13. Le pasteur Appia prêche
et baptise à la Souchères-Haute.
» Septembre 3. Le pasteur Jean Jahier
prêche et baptise au même endroit.
» Oct. 30. Un autre pasteur vient
prêcher et baptise dans la grange
de Madame Perrou.
» Nov. 11. Deux députés du Pragela
sont venu au Synode de Bobi malgré la protestation de l’intendant
Gasca.
» Nov. 19. Un pasteur prêche aux
Souchères et aux Traverses.
» Déc. 8. Bastie prêche à Fénestrelle
mais est interrompu par le commandant.
* » 19. Un autre pasteur vient faire
plusieurs baptêmes.
1710; Janvier 8. Renaudin prêche à
la Souchère.
» Mars 6. Bastie fils prêche et bgptise dans la même localité.
» » 27. Jeûne général et prêche de
préparation à la S.te Cène.
» Avril 6. Bastie père prêche à la
Souchère,
1710: Avril 7. Il distribue la Communion à Usseaux; 1800 personnes
présentes dont plusieurs venus des
3 autres Vallées.
» » 22 Prêche, mariage et baptêmes
par Appia.
> Mai 11. Baptêmes par Bastie.
» Sept. 2. Baptêmes par le pasteur
Leydet.
» Sept. 11. Baptêmes, de nuit, pai*
Jean Jahier.
» » 22. Cyprien Appia emprisonné à
Fénestrelle pour avoir été y faire
un baptême.
» Oct.'5. Bastie autorisé à prêcher
à la garnison Vaudoise de Césane
y fait un baptême et rentre chez
lui le 9 par le Col du Pis escorté
de 4 Pragelains.
» » 12. Cyprien Appia est libéré.
» Nov. 7. Leydit fait des baptêmes
à Pragela.
» » 30. Malanot va en admimistrer
encore au Plan.
1711 : Sept. 6. 125 Pragelains ayant
passé la montagne de nuit malgré les
gardes ducales, vont au culte à Massel.
Arrêtons-nous ici. Toute cette sainte
fiamme d’enthousiasme pour l’évangile
a été éteinte brutalement en 1730 par
un souverain décrépit esclave d’une
femme ... et de son confesseur. Ne se
rallumera-t-elle pas ?
Teofilo Gay.
LA BIBLE EN ITALIE
(Lortsch, Rue Clichy - Paris, 7,50).i
La Bible n’a été traduite en italien
qu’assez tard. Le mouvement que Charlemagne et Alcuin ont imprimé aux
études bibliques a été sans influence
au-delà des Alpes, et même l’œuvre
de Pierre Valdo n’a passé les monts
que plus tard. Les Italiens se sont
obstinés longtemps à considérer le latin comme leur langue nationale ; même le Dante dédaignait l’italien pour
ses pamphlets littéraires- et politiques,
et les écrivait en latin. Cependant,
c’est au temps du Dante que Mgr.
Carini, préfet de la Bibliothèque apostolique (Vatican), fait remonter ce qu’il
appelle la « Bibbia Italiana », dont il
égale les mérites littéraires à ceux
des grands classiques du temps, voir
même du Décaméron. Mais il ne sait
pas nous dire qui en fut l’auteur, et
peut-être n’a-t-il pas cherché à le découvrir. Il y a eu plusieurs traducteurs, mais le seul auteur sur lequel
on soit à peu près d’accord est le célèbre prédicateur fra Domenico Cavalea de Pise, qui aurait traduit, et
en même temps paraphrasé, le livre
des Actes, à la demande de certaines
personnes pieuses. Il se peut que Cavalca ait fait traduire d’autres livres
sous sa surveillance. Il est certain que
le texte sur lequel fut traduite la première Bible italienne a été la vulgate
de St. Jérôme, qui l’avait enfin emporté dans sa longue lutte avec la
Vêtus Itala. Il ne reste que trois manuscrits de la Bible entière ; deux sont
à Siène et un à Paris!
A part ces trois Bibles plus ou moins
complètes on ne trouve dans nos bibliothèques italiennes que des manuscrits de livres isolés. L’on comprend
qu’il ne fut pas facile, même aux riches, de se procurer une Bible entière ;
chacun se procurait, pour son ménage
et celui des siens, les livres qu’il pouvait avoir. Outre le psautier, les Proverbes et autres livres sapientiaux,
l’on recherchait surtout le Quatuor
in unum, soit les Harmonies des Evan
giles, dont on ne trouve pas moins de
sept manuscrits dans les bibliothèques
de Florence, reproduisant tous la version ordinaire.
Il serait intéressant de savoir quel
usage on faisait, dans les familles florentines, de ces nombreux exemplaires partiels des livres saints. Naturellement, ils n’étaient pas admis dans
le culte public, mais le temps n’était
pas encore venu où l’on devait défendre à tous les fidèles la lecture des
versions de la Parole de Dieu en langue vulgaire. Les nobles se la procuraient facilement, et les artisans, le
peuple même, n’en étaient pas entièrement privés. Un petit peuple, descendu des Alpes, la répandait dans les
châteaux éloignés et même dans les
bourgades. « Le colporteur vaudois »
n’est pas une légende. Voyez plutôt
la description, faite par l’inquisiteur
Sacco (ou Rainier), de l’habileté des
porte-balles vaudois pour s’insinuer
auprès des grands par le commerce.
« Ils offrent aux messieurs et aux
dames quelques belles marchandises,
telles que anneaux et voiles. Après la
vente, si l’on demande au marchand :
« avez-vous d'autres marchandises à
vendre?» Il répond: «J’ai des pierreries plus précieuses que tous ces
objets; je vous les donnerais si vous
me promettiez de ne pas me dénoncer
au clergé ». Et ayant obtenu cette assurance, il ajoute: « J’ai une perle si
brillante que, par son moyen, l’on apprend à connaître Dieu; j’en ai une
autre si éclatante qu’elle allume l’amour de Dieu dans le cœur de celui
qui la possède », puis il tire de son
manteau de bure un petit livre dont
il lit et commente quelques paroles.
Quand il a commencé à captiver ses
auditeurs, il présente le contraste entre la simplicité de l’Evangile et le
faste et l’orgueil du clergé romain ».
Quel est le livre que lit et commente le colporteur vaudois et dont
il tire les arguments de ce que l’on
peut bien appeler son œuvre d’évangélisation?
Samuel Berger opine que c’est un
Nouveau Testament ou au moins un
recueil des quatre Evangiles que les
Vaudois Italiens, après, s’être séparés
en 1218 des Vaudois de France, ne
doivent pas avoir tardé à se procurer.
« On ne saurait dire combien a été
ardente, au treizième siècle, la propagande vaudoise dans le Nord de
l’Italie. Ces disciples de Valdo, schismatiques eux-mêmes, et' devenus purement Italiens, ont eu certainement
entre les mains une version italienne
du Nouveau Testament; sans cela ils
n’auraient pas été des Vaudois. Or,
nous avons une version du Nouveau
Testament faite par un homme dont
la Provence était la patrie spirituelle,
et auquel le français n’était probablement pas étranger... Ce traducteur ne
serait-il pas un Vaudois»!...
Et telle était la prudence des Vaudois que nous ne pouvons trouver
étrange de voir une œuvre qui émanait d’eux s’introduire peu à peu dans
tous les mondes et faire (le mot n’est
pas trop fort) la conquête de l’Italie.
Il est donc fort possible que l’Italie
ait reçu le Nouveau Testament en langue vulgaire des mains des Vaudois.
L’abbé Minocchi, célèbre moderniste,
est à peu près du même avis.
Parmi les traductions de la Bible
en Italie, mentionnons celles de Antoine Brucioli, de Diodati et d’Antonio
Martini.
WiLLIAIVI JAMES ET L’IMMORTALITÉ
Le célèbre savant de Boston qui
vient de disparaître à un âge fort
avancé, et qui a promis de se montrer
à ses amis après sa mort, croyait fermement à l’immortalité. Dans son livre
« Human immortality », voici comment il répond à certaines allégations:
« La pensée est une fonction du
cerveau ; comment la pensée subsisterait-elle si le cerveau est détruit ?
Il y a dit-il fonction et fonction. Il y
a les fonctions qu’on pourrait appeler
de production et celles qu’on pourrait
appeler de trasmission. Or, il n’est pas
prouvé scientifiquement que le cerveau
produit la pensée; il peut tout aussi
bien n’en être que l’organe transmetteur, comme un tuyau d’orgue transmet le « vent » et lui confère une
vibration spéciale.
La pensée, la conscience peuvent
avoir leur origine première ailleurs
que dans le cerveau des personnes et
des consciences humaines. La science
actuelle ne constate qu’une sorte de
concomitance entre l’état physique du
Cerveau et telle ou telle attitude méntale; de cette constatation, il lui est
impossible de rien inférer d’autre que
ce pur et simple parallélisme. De plus,
la vapeur que produit l’eau bouillante
est composée d’éléments de même nature que l’eau, tandis que le cerveau
physique et le phénomène de la pensée consciente recèlent, d’après tout
ce que nous connaissons de la matière,
des éléments absolument hétérogènes,
et M. James ajoute que la génération
spontanée de la conscience par le cerveau serait un miracle aussi incroyable que la génération spontanée de la
pensée par le néant.
Entre autres avantages, la théorie
de la fonction de la transmission possède celui de ne pas nous obliger à
imaginer une série indéfinie de miracles locaux cantonnés dans la matière
cérébrale, ce qui serait le cas si l’on
pensait que la conscience doit être
créée à nouveau chaque fois que se
forme un cerveau. Elle s’accorde plutôt avec les inductions de l’idéalisme
et du sens commun qui supposent derrière le voile des phénomènes sensibles
une réserve immense de forces ou de
consciences inconnues.
Journal de Genève
NECROLOGIE
Marc Doret.
Genève vient de perdre un de ses
hommes éminents dans la personne
de Marc Doret. Bien que Neuchâtelois
d’origine, c’est à Genève qu’il agrandi,
étudié et travaillé. A 24 ans il avait
fini ses études théologiques en présentant une thèse sur Vidée de Diéu
dans VAncien Testament. En 1868 il
fut appelé comme pasteur à Satigny,
succédant à François Chapuis. En
1884 il assume le pastorat à Genève
jusqu’au moment où le prof. Cougnard
étant décédé il fut appelé à le remplacer à la faculté de théologie.
Il se fit aimer par les étudiants,
tout comme pasteur il se fit écouter
par ses auditeurs.
Il était un nationaliste convaincu
et a souffert de la séparation, mais il
a apporté, même après la grande crise,
son appui pour organiser l’Eglise sur
de nouvelles bases.
Le nom de Marc Doret, écrit le
Journal de Genève, l'ester & inscrit dans
le livre d’or de ceux qui ont beau
S
3
coup aimé, et fidèlement servi, avec
la patrie française, la vieille Eglise
de Genève, qui en forma si longtemps
l’une des forces. Le pays qui fut le
sien, agrandi du côté de la Suisse, lui
gardera une place dans son affection
et dans sa reconnaissance.
Ses obsèques ont été imposantes.
MM; le pasteur Roerich, le prof. Fulliquet, Gemquand, Correvon, Montet
et bien d’autres ont pris la parole dans
cette douloureuse circonstance.
OUVRIERS DE L’ÉGLISE VAUDOISE
Le Comité d’Evangélisation a, dans
sa dernière séance, délibéré les changements suivants:
M. Arias, pasteur à Caltanissetta,
transféré à Casale ;
M. D. Buffa de Venise à Turin;
M. E. Rivoir de Brescia à Aoste;
M. J. Marauda de Aoste à Cuorgné;
M. Simeoni de Cerignola à Brescia ;
M. À. Balmas d’Angrogne à Venise ;
M. E. Bertalot de Massel à Cuneo;
M. Emile Corsani de Falerna à Reggio Calabria;
M. D. Revel, rappelé en activité de
service, est désigné pour le poste de
Milan ;
M. le Rév. Ugo Janni prendra la
direction du district Roma-Napoli; M.
Costabel celle du Lombardo-Veneto;
M. B. Revel celle de la Toscane et
M. D. Buffa celle du Piémont-Ligurie.
CHRONIQUE VAUDOISE
---------0---__—
Envcrs-i*inach«. MM. les Conseillers et amis ont offert un banquet au
Syndic M. M. Coucourde, ex régent
paroissial. Le banquet qui a eu lieu
à Vivian a été très animé, malgré l’absence de quelques personnes en vue
dans le pays.
I..a Tour. Jeudi dernier, M. Ping.
Emile Turin de St-Jean, donnait à
l’Aula Magna sa conférence sur le
Végétarisme. L’auditoire n’était pas
fort nombreux, mais choisi, dans le
sens qu’il était composé de personnes
intellectuelles, capables de s’intéresser
à un sujet si nouveau parmi nous. Le
conférencier a été fort bien compris
et a été écouté avec une profonde attention. Les idées énoncées par M.
Turin peuvent paraître étranges tout
d’abord, mais en y réfléchissant de
plus près, on est étonné qu’on ne se
soit jamais posé cette demande: Estce vraiment nécessaire manger de la
viande? Le Végétarisme n’aurait-il
pas de grands avantages? Poser la
question) c’est dire qu’il faut y penser,
et nous remercions M. Turin d’avoir
abordé un sujet qui fera son chemin.
Q M. le prof. chev. Maggiore a été
reconfirmé par la Table comme
side de notre collège.
S Les Ecoles Elémentaires communales se rouvriront le 26 Septembre,
pour l’inscription et les examens à
l'cfaire. Le 4 Octobre a été fixé pour
la reprise régulière des leçons.
S Le Syndic a délégué M. le prof.
D. Jahier, pour le représenter dans
tout ce qui a trait à l’instruction publique.
3 Los examens de maturità sont
renvoyés à lundi 3 octobre.
Alaeello. L’Eco del Chisone nous
apporte la nouvelle de l’abjuration de
César Griset, originaire de l’Envers
Pinache. Cette conversion de la der
nière heure ne nous étonne absolument
pas, car depuis longtemps ce pauvre
malheureux se trouvait dans des conditions telles, que nous nous sentons
soulagés de le savoir abrité. A l’âge
de 80 ans, il faut bien finir par se
caser. Malgré cet âge avancé. César
Griset possède la connaissance précieuse d’une perle qui, elle, est toujours la même.
Cette conversion nous rappelle celle
de Miss Anderson qui a eu lieu à Turin; elle aussi était irresponsable.
■•paly. Dimanche dernier le 18 Septembre, l’Eglise de Praly était en fête.
En effet, dès la veille était arrivé de
Turin M. E. Giampiccoli, président de
la Commission exécutive.
Il s’agissait d’installer le nouveau
pasteur M. Louis Marauda élu, il y a
quelques mois. Un grand nombre de
paroissiens accoururent pour exprimer
leur joie en écoutant un bon discours
et en prenant note du programme tracé
par M. Marauda qui, nous en avons
la persuasion, saura trouver le chemin des cœurs et amener les âmes à
Christ, source unique de salut et de
bonheur.
3 Mardi matin M. le pasteur P.
Griglio, qui a consacré une année
d’activité pastorale au milieu de ses
compatriotes, quittait Praly définitivement, pour traverser le grand océan
et aller se fixer à New York comme
pasteur au milieu des Vaudois et professeur dans un collège. Nous l’accompagnons par la pensée, en demandant
à Dieu qu’il le bénisse dans ce nouveau
champ d’activité.
Nouvelles et faits divers
La lutte contre l’alcoolisme est engagée avec plus d’ardeur que jadis
en Allemagne. Elle est, du reste,
plus nécessaire que jamais, car on y
consomme de la bière avec excès.
Tandis que, eu 1872, on comptait 42
litres 5 de bière par tête de population, ce chiffre s’est élevé, en 1907, à
97 litres 9. Quelles sommes fabuleuses
l’alcool engloutit dans ce pays de
l’empire allemand, on le sait par la
statistique. D’après elle, la population
consommerait annuellement 143 millions 1][2 pour l’alcool, tandis qu’on
ne dépenserait pour les divèrs services publics dans ce pays que 66
millions. Un journal vient d’être créé
à Mulhouse intitulé: das Volkohl, qui
paraît chaque mois, et on espère qu’il
réussira à mettre un frein aux ravages de cette plaie.
LIVRES ET JOURNAUX
Qu’est-ce que la foi? — Quelques
pages dédiées aux croyants et aux
non croyants, par Louis Appia, past.
Ce petit livre de 50 pages sera lu avec profit, et nous le conseillons aux âmes qui déjà
se sont consacrées à Dieu, comme à celles qui
passent par le creuset du doute. Il fera certainement du bien.
Voici la Table des matières;
Les malentendus.
I. L’harmonie entre l’invisible et les besoins
de l’âme humaine.
II. Les obstacles intérieurs à la foi.
III. La foi, un risque à courir.
IV- La foi, une expérience intérieure.
V. La foi, un tremplin qui donne de l’élan.
VI. La foi, principe d’une vie renouvelée.
Vil. La valeur de la foi aux yeux de Dieu.
Se trouve eu vente à la Librairie
Gilles, Torre Pellice.
La cronaca di Pragelato, dei curati
Merlin e Bonne - 1693-1724 - La
cronaca di Jean Basset dei Rivets.
Ce volume de 130 pages, publié à Pignerol
par la Typographie Sociale, se lit avec grand
plaisir, surtout par ceux qui connaissent la
Vallée et son passé historique et religieux.
Les luttes de ce douloureux passé sont racontées au point de vue catholique, cela va
sans dire, mais Catholiques et Vaudois feront
bien de parcourir ces pages, et ils apprendront
toujours mieux, combien nous sommes heureux
et privilégiés de vivre au 20“® siècle, dans
lequel nous jouissons. Dieu merci, d’une pleine
liberté de conscience.
Prix du volume 2 francs - S’adresser à la Typographie Sociale, Pinerolo.
Minerva
Sommario del N. 38.
Attraverso le Riviste Italiane: L’opera degli
Italiani nel Montenegro - L’esercito russo e la
guerra giapponese - Nel regno della moda Guido Monaco e la Badia di Pomposa - Il problema delle abitazioni e la produttività dei
muratori - L’industria dello sciopero - Cavour:
l’uomo d’oggi - Cavour e il « popolo » - Paesaggi cavouriani - Camillo Cavour giornalista
- I cicisbei — Leggendo e annotando — Fra
libri vecchi e nuovi : « Inchiesta parlamentare
sulle condizioni dei contadini nelle provincie
meridionali e nella Sicilia ».
Nouvelles politiques
La fête nationale du XX Septembre
a été l’occasion, dans toute l’Italie, de
manifestations patriotiques. M. Nathan,
maire de Rome, a envoyé au roi un long
et vibrant télégramme, qui a, naturellement, heurté le Vatican et provoqué de
violentes protestations sttr VOsservatore
Cattolico. Cela était aussi dans le programme.
La ville de Pérouse commémore solennellement le 50”® anniversaire de l’entrée ides troupes italiennes. A cette fête
ont pris part les délégués de la Dante
Alighieri, réunis en congrès. Cette société
a pour but la diffusion de la langue italienne dans le monde entier : se servant
de différents mbyens, surtout èlle favorise l’ouverture d’écoles italiennes partout‘où il y a de nos concitoyens; en
Orient, en Afrique, dans l’Amérique du
Sud. Les membres du congrès se sont
aussi rendus à l’inauguration d’un monument en forme d’autel, œuvre du
sculpteur Ristolfi, élevé près des sources du Clitumne à la mémoire de Gîosuè Carducci, Le poète a chanté cette
source dans une ode fameuse.
Les congrès foisonnent ce mois et il
est impossible de les rappeler tous.
Après le congrès international de la paix,
nous' avons à Corne notre congrès national. Parmi les congrès politiques rappelons celui des pangermanistes en Allemagne. A Florence ce sont les jeunes
socialistes qui donnent un joyeux spectacle. Ils veulent en remontrer à leurs
aînés qu’ils ne trouvent plus assez rou- ’
ges (ou déteint avec lés années) et ils
votent à grands cris de violents ordres
du jour contre tout ce qui n’est pas socialisme. Les jeunes Egyptiens auraient
voulu se réunir à Paris, mais le gouvernement français l’a défendu, probablement pour ne pas froisser l’Angleterre. Au congrès des assurances sociales tenu à la Haye il y a quelques jours
on a discuté à fond la question des
assurances obligatoires qui devront être
le plus possible substituées à l’assistance. C’est sur cette voie que se sont
mises les nations les plus éclairées.
On annonce de Paris la mort de M.
Nelicloff ambassadeur de Russie. C’était
un des personnages les plus eminents
"de la diplomatie russe. 11 parcourut
une longue et britlânte carrière, surtout
à Constantinople, à Rome et ces dernières années à Paris. Il présida la dernière conférence internationale delaHaye.
Grèce. A l’assemblée nationale, ouverte par un discours du roi, il y a eu
des incidents assez graves entre-les
députés qui voulaient simplement qudn
revise quelques articles secondaires de
la Constitution et ceux qui prétendaient,
avant qu’on prêtât serment, de rendre
l’assemblée constituante. On en est venu
aux mains, le public a pris part à la
lutte, la police a dû intervenir.
Le ministre Dragomis a pu ..enfin ramener la discussion aux formes parlementaires, mais sans qu’aucune décision
n’ait été prise.
La nouvelle d’une entente militaire
secrète entre la Turquie et la Roumanie
vient de faire le tour des journaux. L’impression a été très forte en France, quoique on se soit empressé de démentir
officiellement l’existence d’un traité Le
fait est qu’il a eu un rapprochement
entre ces deux nations: le voyage de
Hakki Pacha à Bukarest le prouve. Il
semble que la Turquie veuille sortir de
son isolement pour se rapprocher- du
groupe austro-allemand auquel la Roumanie se rattache aussi.
Hollande. Le roi et la reine des Belges
ont fait une visite de bon voisinage à
la reine Wilhelmine qui leur a fait de
son mieux les honneurs de ..son pays.
Dans les toasts d’usage on a parlé
des précieuses affinités qui rapprochent
la Belgique et la Hollande. Il n’ÿ â pas
d’alliance officielle entre les deux nations
mais un rapprochement toujours plus
étroit, utile à l’une et à l’autre. fj
Suisse. Le grand événement du jour
c’est la traversée des Alpes en aéroplane.
Plusieurs aviateurs se sont donné ren-^
dez-vous à Brigue pour tenter la ffâversée au dessus di Simplon et arriver
à Milan où doit avoir lieu la semaine
prochaine un grand concours d’aviation.
Les premières tentatives devaient avoir
dieu Diriiànche matin, 18 courant. Mais
à cause du jeûne fédéral observé dan^
toute’sa rigueur en Suisse, les autorités
valaisannes ont défendu de partir le
matin de dimanche où le temps paraissait propice. Depuis lors les conditions
atmosphériques n’ont plus été favorable^
L’aviateur Chavez s’est élevé à 2300
mètres, c’est-à-dire à peu près à la hauteur du col, mais le vent qui soufflait
avec violence l’a contraint à redescendre
presque aussitôt. Peut-être à l’heure qu’il
est l’un ou l’autre de ces courageux
champions de l’air aura-t-il réussi dans
cette entreprise qui encore aujourd’hui
est certainement d’une audace folle.
_______E. L.
C.-A. Tron, Directeur-responsable.
COMMISSION
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de la Commission à Torre Pellice.
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Per ulteriori schiarimenti rivolgersi
alla Segreteria Comunale nelle ore
d’ufficio.
Torre Pellice, 16 Settembre 1910.
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untura, ma un’acqua di soave profumo aie non macchia nè la biancheria nè la
pelle e che si adopera colla massima facilità, e speditezza Essa agisce sul bulbo dei
caponi e della barba fornendone il nutrimento necessario e cioè ridonando loro il colore primitivo,
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