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Quatrième Année.
45 Février 1878
N. 7.
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez iémoins. Actes 1, 8.
Suivant la vérité avec ia-chitrUé. Kp.
PRIX D’ABBONNBMENT par an^ Italie . . . ly. 3 ( Tous les pa}'^s de rUnion ' de poste . . . « 6 ' Amérique . , » D j On s’abonne: Pt^ur Ì Intérieur citez MM. les pasteurs et les Ijlsraîros de Torre Pellice. Pourrj?scidt’î«wr'au Bureau d’Ad- minivSCratiüij. j Un numéro sépavé t lü «entimes. i Annonces : 25cHntirnes pur ligtio. 1 Les ewunis d'argent se lont par j lettre ret-ommandée ou pur mandats sur le Bureau de Pc- \ rusa Argentina.
Pour Ju RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du Témoint Pon.iaretto (Pineroloj Italie. I Pour TAÛMINISTRATÏON adresser ainsi : A l'Administraiiüü du Pomarelto (Piuerolo ) Itaiie|
. JJ
15 Février, r- La saici6 Còno. — Du
catéctiuinénat. — Correspondance. —
Chronique vaudoise, — Ueeue PfilUiqué. '
lü rÉViiiËi!
S’il nous arrive, de temps à autre,
dé de nous, de'cider qu’avec un peu'
de répugnance et au prix de quoique
sacriûce, à l’accoraplissemeut de
ce qui se présente à nous sous la
forme d’un devoir, cette fois du
moins nous éprouvons une sati’sfâclfon ‘sans mélange en mentionnaDt^ùrie darnièré fois la collecte
faite'eh faveur des incendiés du
Crouzet et en rendant sommairement compte de’ l’accueil qu’elle
à reçu, máme au loin, mais surtout au dedans.
Sans en avoir reçu du Comité'
dé Périerla mission formelle, nous
croyons être autorisé à offrir aux
généreux donateurs l’expression
de la vive reconnaissance des familles si abondamment secourues;
non seulement nous avons appuyé
de toutes nos forces l’appel du
pasteur, mais si nous avons bonne
mémoire, nohs avons été invité
par lui à accomplir ce devoir airssitôt que le moment opportun serait venu.
Jamais peut-être une collecte,
pour un pareil objet, n’a été couronnée d’un succès aussi complet,
au sein do nos paroisses, d’abord,
puisqu’elles ont fourni en argent,
denrées ou linge une somme qui
dépasse 2.500 fr. Dans l’étude que
nous avons voulu faire des listes
des donateurs, nous avons été
frappé de la grande*libéralité do
personnes, très voisines de la
pauvreté. Souvent celui qui n’aurait pas pu trouver, dans'ba bourse
un billet de 50 cent, a pris dans
sa cave une bottée de pommes de
terre valant huit ou dix fois plus,
ou dans sa huche une h'émine de
blé qu’il devra remplacer peutêtre dans quelques semaines. Et
cette quantité si considérable de
pièces de linge ou d'habillement
que le Comité n’aura pas eu de
peine à placer, et qui doit^avoir
richement subvenu aux besoins
des familles en souffrance, ne re-
2
.50.
présente-t-elle pas de véritables
sacrifices joyeusement faits par un
grand nombre de familles qui ont
donné de leur disette ?
L’épreuve par laquelle a passé
un hameau de l’une de nos paroisses a révélé l’existence d'un
lien de solidarité qui unit les différentes parties dont se compose
notre Eglise, d’une solidarité qui,
nous en avons la ferme confiance,
ne demande que des occasions pour
se manifester dans le domaine de
la foi et de la vie, aussi bien que
dans celui des intérêts temporels.
Nous savons maintenant que pour
des besoins réels et urgents, se
révélant dans quelque partie de
notre Eglise, l’on peut avec confiance faire appel à l’Eglise entière. Nous avons vu aussi, une
fois de plus, quelle puissance il
y a dans runioii d’un grand nombre
de faibles, et plaise à Dieu que
cette importante leçon soit enfin
apprise par chacune de nos paroisses et par chacun do nos hameaux. Le temps arrive où qui ne
l’aura pas apprise et ne saura pas
la pratiquer, se trouvera fort em.barrassé.
Si la touchante unanimité avec
laquelle les vaudois des Vallées
et des localités voisines sont venus
au secours de leurs frères du
Crouzet, nous a vivement réjoui,
nous n’avons pas été moins touché
de l’empressement avec lequel
beaucoup de Vaudois, établis à
l’étranger, ont envoyé leurs con
tributions pour cette œuvre de
charité. Marseille, Paris, Saint
Etienne, Genève , Pau, figurent honorablement dans les nombreuses
listes que nous avons publiées. Que
nos chers frères de ces localités
et de quelques autres qui nous
échappent en ce moment, reçoivent le témoignage de notre reconnaissance et de notre sincère'
aflfection, et que ce nom de vaudois qui leur est cher soit par eux
rendu honorable par la piété autant que par la libéralité de ceux
qui le portent.
Quoique nous n’ayons eu connaissance que de quelques unes
des collectes faites au sein de nos
stations d’évangélisation , nous savons que l’appel adressé par notre
frère le pasteur du Périer a été
partout entendu et très favorablement accueilli, que les Congrégations généralement composées
de personnes pauvres, ou peu aisées , ont donné selon leur pouvoir, même au de là de leur pouvoir. Cela aussi est non seulement un gage de la constante
affection que nos chers évangélistes portent à leurs Vallées natales, mais un fruit de leur œuvre
et un témoignage de l’intérêt qu’ils
ont su communiquer aux membres
de leurs Congrégations pour l’Eglise qui leur a fait apporter l’Evangile.
Enfin nous n’avons garde d’oublier que l’Eglise méthodiste de.
Naples a voulu s’associer à cett«
œuvre de bienfaisance chrétienne ,
par une collecte dont elle a transmis le montant directement au
Comité du Périer. Nous déclarons^
franchement que cette méthode
nous parait excellente et que sur
ce terrain pratique nous sommes
de cœur partisan d’une Alliance
Evangéli que.
3
.51.
Ik SAINTB CÉNE
Dans une première lettre sur
« la condition présente et l’avenir
des églises évangéliques italiennes, » publiée dans la Rivista
Cristiana, nous trouvons des plaintes malheureusement trop fondées,
sur l’indifférence et même le sans
façon , avec lesquels 'on traite la
Sainte Gêné
Voilà un temple, où se trouvent
réunis un jour de communion 100
à 150 auditeurs; si vous leur
demand!iez s’ils croient en JésusChrist, chacun d’eux répondrait:
oui, sans doute, et quelques-uns
auraient même l’air de se fâcher
que l’on puisse leur faire une
pareille question. — Et cependant , au moment où il s’agit
pour eux, de confesser en public
leur foi en Jésus-Christ, par la
simple participation à la Sainte
Cène, de dire qu’ils retiennent
fermement que Jésus-Christ est le
fils unique de Dieu , venu au
monde pour nous sauver, que
pour cela il a rompu son corps
et répandu son sang en rémission
des péchés, le plus grand nombre
s’eû va, if reste peut-être une
douzaine d’hommes et une vingtaine de femmes. Dans les grandes
paroisses, les personnes admises à
lik Sainte Cône, sont proportionnellement plus nombreuses, mais,
sauf quelques exceptions, où pour
cela, les choses ne vont pas beau
coup mieux, c'est toujours le
petit nortibre qui s’arrête. Or, la
lettre sus-mentionnée, pose entre
autres cette question: «je ne sais
en vérité, pourquoi les pasteurs
consacrent un tel uéage, en invo
quant la bénédiction de Dieu sur
ceux qui tournent le dos, sauf à
l’invoquer encore sur ceux qui
restent ».
Cela donne à réfléchir. En qualité de pasteur, je l’ai aussi fait
à l’imitation de quelques autres ,
mais, j’avoue, que c’était avec
quelque hésitation. Et en considérant maintenant la chose de plus
près, je sens qu’il y a quelques
précautions à prendre avant de
persévérer dans cette habitude,
qui ne date pas de bien loin. Voilà
en effet, un bon nombre de personnes, sur lesquelles est implorée
une bénédiction , où se trouvent
ces paroles ci: « le Seigneur vous
bénisse et vous conserve; le Seigneur vous regarda d’un œil favorable et vous soit propice; le
Seigneur tourne sa face vers vous
et vous maintienne en paioo et en
prospérité; allez en paix, et que
le Dieu de paix soit avec vous et
vos i^milles •, Et plusieurs de
ceux qui s’en vont, pour ne pas
assister à la Sainte Cène, le font
parcequ’ils n’ont pas la paix avec
leur voisin ou voisine, et peutêtre dans leur propre famille. Comment, dans de telles conditions,
notre bénédiction serait-elle exaucée? ils n’ont pas la paix, elle ne
peut leur être maintenue, le Dieu
de paix n'est pas et ne peut pas
être avec eux, en tant qu’ils persévèrent dans l’inimitié.
Si donc, nous savons précisément qu’il y a parmi nos auditeurs
des âmes qui n’ont la paix ni avec
Dieu ni avec leur prochain, —
et leur indifférence pour la Sainte
Cène nous le démontre, — nous
ne pouvonsconsciencieusement leur
dire: que le Seigneur vous main, tienne en paix. De sorte que, en
4
-52.
donnant raison au correspondant
de la Rivista et en le remerciant
d’avoir attiré notre attention sur
ce sujet, il faudrait, partout où
l’usage s’est introduit de donner
la bénédiction à ceux qui ne participent pas à la Sainte Cène, l’abolir tout à fait et' la remplacer
peut-être par une exhortation qui
rappelle ces âmes à de meilleurs
sentiments. Ou si l’on veut maintenir la bénédiction, il serait tout
ou moins nécessaire de la modifier
en la ramenant à ses termes précis
tels que nous les lisons dans le
livre des Nombres : « L’Eternel
te bénisse et te garde ! L’Eternel
fasse luire sa face sur toi et te
fasse grâce ! L'Elèrnel tourne sa
face vers toi et te donne, la paix ».
D’une manière ou d'un autre,
il nous serait bon de profiter de
cette occasion , pour faire sentir
à ceux qui ne communient pas,
que s’ils n’ont pas la grâce et la
paix de Dieu pour s’approcher de
la Sainte Cène, ils doivent les
chercher auprès de Dieu , qui nous
les donne abondamment e.t d’une
manière durable en notre Seigneur
Jésus-Christ.
DU U4TÊGHUHÈn4T
/'ConiinualionJ.
Que^doit être cette dernière instruction pour qu’elle soit profitable? — Suffit-il de faire apprendre
aux enfants, un catéchisme, de
manière à ce qu’ils puissent le
réciter parfaitement par cœur.^ —
Si je ne me trompe, on le faisait
autrefois, c’était le catéchisme appris et répété sur toute la ligne,
c'était, en qui croyez vous, et les
dix commandements répétés à satiété. Il y avait là un bon côté,
celui de l’application à une chose
unique, qui nous manque maintenant presque partout, mais je me
demande, si ce n’est peut-être pas
là ce qui a contribué pour sa part,
à la négligence de la Bible en famille. La préoccupation presque
exclusive du catéchisme, nous
donne des chrétiens qui répètent
à merveille des demandes et des
réponses, qui récitent des prières,
mais qui ne comprennent pas ce
qu’ils disent. Ce qui nous est vraiment avantageux et utile dans la
vie, ce n’est pas la connaissance
pour ainsi dire matérielle du catéchisme, mais l’amour que nous
avons acquis pour la parole de
Dieu. Ryle dit aux parents: « inquiétez-vous moins de savoir vos
enfants forts sur le catéchisme
que puissants dans les Ecritures.
C’est le genre d’éducation, croyezmoi, que Dieu bénira ». Vinet est
aussi contraire à l’usage des catéchismes, qu’il appelle de longs
et vieux tubes de fabrique humaine ». En effet, dans toutes
les difficultés et les détresses où
nous pourrons nous trouver pendant notre vie, ce n’est point une
réponse de catéchisme, en tant
que formule humaine, qui nous
fortifiera, mais la parole de Dieu.
Et c’est sur elle que nous devons
concentrer toute l’attention des
catéchumènes, et nous devons les
amener si possible à celle conclusion: « j'ai connu que ma portion
est de garder ta parole ».
Est-ce à dire qu’il nous faille
mettre de côté tout catéchisme ?
Ne peut-on pas concilier le catéchisme et la Bible? — Nous pen-
5
53
sons que oui, mais à la condition
que le catéchisme ne prenne pas
la place de la Bible, et lui soit
cependant un aide. Nous ne devons
point permettre que le catéchumène arrive à la fin de son instruction religieuse avec des idées
vagues et incertaines sur les doctrines chrétiennes. Un catéchisme
peut nous être utile en cela, si
toutefois ses réponses sont bibliques, claires et faciles.
Nous ne voulons point partager
notre temps et nos aiFections entre
la Bible et le catéchisme, nous
voulons tout donner à la parole
de Dieu. Cependant, en vue de
donner au catéchumène l'occasion
et le moyen de préciser les doctrines de la Bible, et une vue d’ensemble sur l’oeuvre de la Rédemption , nous devons nous joindre à
une voix qui s’est fait entendre
dans ce dernier Synode: « il nous
faut un catéchisme, il y en a déjà
plusieurs sur le tapis et qui sait
combien.en portefeuille, il serait
temps qu’il y en eût un qui fût
le môme pour tous ». Ce souhait
nous semble parfaitement à sa
place, et nous devons chercher à
le réaliser. 11 y a déjà plusieurs
années qu’on y travaille, sans
aboutir. Le fruit de ce travail est
que nous avons plusieurs catéchismes tous évangéliques; un 1®’’qui
a été adopté par un de nos Synodes, un 2* qui est une révision
du premier, un 3™® celui de M®
J. P. Meille, un 4”® celui de M.
Muston, un 5“® celui de M, Michelin, et un 6“® celui de M. De
Vita. Nous ne pouvons pas compter
ceux qui sont en portefeuille. L’on
serait tenté de dire qu’il est facile
de faire, un catéchisme, puisqu’il
y en a tellemenL Leur nombre
nous prouve au contraire, qu’il
est très difficile d’en faire un qui
soit bon, qui réunisse assez de
qualités pour contenter un peu
tout le monde. Aussi est-il à
craindre que nous n’ayons encore
ni cette année ni l’année prochaine un même catéchisme pour
toutes no,s paroisses, mais si tous
ceux qui en veulent un, travaillent d’un commun accord, nous
pouvons espérer d’arriver à en
avoir un qui durera au moins quelques années , sauf à l’améliorer à
chaque nouvelle édition.
Au reste, quel que soit le cntéchisme dont nous faisons usage
quelle que soit la méthode que
nous suivons, rappelons-nous avant
tout que nous avons devant nous
des âmes à amener aux pieds de
Jésus-Christ. C’est pourquoi tout
en instruisant soigneusement, ce
qui doit donner de la vie et de
la force à l’enseignement religieux
c’est le témoignage du pasteur luimême. c’est-à-dire d’une âme qui
connaît à quel prix elle a été rachetée. A ce point de vue, l’enseignement se fera oralement et
d’une manière vivante, le nom
même de catéchumène nous dit
que c’est ainsi qu’il doit-être enseigné. Que l’amour de Christ nous
possède, et notre cœur parlera au
coeur de l’élève qui nous écoute.
En un mot, voulons-nous avoir
de bons catéchumènes et par conséquent de bons membres de l’église : parents, glorifiez la parole
de Dieu dans vos maison.s, âmes
converties ei pieuses réunissez les
enfants en écoles du dimanche pour
y annoncer Jésus et sa parole,
instituteurs et pasteurs glorifiez
6
.54.
]a parole de Dieu dans vos leçons.
Qae la parole de Dieu habile abondamment en vous.
(A stiitreJ.
Les raisin du roi
Il en est plus d’ûn qui aimerait
bien être sauvé, mais qui ne vou.
drait pas accepter lé salut, tel
qu’on le lui offre , c'esl-à-dire
gratuitement. Je suis habitué,
disent-ils, à payer mon chemin
dans le monde, et si vous me
dites ce que je dois donner ou ce
que je dois faire pour avoir le
salut, je me mettrai en demeure
de l’acquérir.
— Mon ami, aussi longtemps
que tu n’accepteras pas le salut
gratuit qui t’est offert de la part
de Jésus, tu n'auras point de salut.
Il n’y a rien dans Tunivers entier
qui puisse payer un si précieux
bienfait: le salut est un don de
Dieu.
Un écrivain Ecossais nous raconte qu’une pauvre femme passant un jour devant le conservatoire royal y vit de très beau
raisin et se dit à elle même:
— Oh si jie pouvais seulement
avoir ane de ces magnifiques
grappes pour mon fils malade!
Elle courut chez elle pour y
prendre quelque argent et retourna
au conservatoire pour dire au
portier:
— Ouvrez la porte, s’il vous
plait, voici quelques pièces d’argent au moyen des quellesi,, je
voudrais me procurer quelques
unes de ces belles grappes de
raisin pour mon enfant qui est
malade.
— Non, dit le portier, nous
n’avons point ici de raisin à
vendre, allez vous-en votre chemin.
Elle retourna chez èlle, vendit
lestement quelques objets précieux
et se présenta bientôt avec la
bourse mieux garnie pour acheter
les raisins du conservatoire royal.
Elle fut repoussée comme la première fois.
Mais la fille du roi qui promenait ce jour là dans le conservatoire, entendit la converaatioff,
et demanda au portier ce que
désirait cette femme. Nantie du
fait la princesse s'approcha d’elle
et lui dit:
— Ma pauvre femme, mon père
n'est pas un marchand pour vous
vendre du raisin; mais il est roi
et il dotine. La bonne princesse
détacha incontinent quelques unes
d’entre les grappes les plus mûres
et les donna à 'la pauvre mère,
qui les enveloppa soigneusement
dans son tablier, et s’éloigna après
avoir remercié avec effusion.
De même notre Père Céleste
ne vend pas le salut, il le donne;
il est Roi et il donne sans argent
et sans aucun prix. Ce n’est point
par des choses périssâbles comme
l’or et l’argent qUe nous àvoüs
été rachetés, mais par le précieux
sang de Christ, comme de l’Agneau sans défauts et sans tâche.
. fChristian fféraM.}
Cortcsponbance
Torre-l’ellice, 8 février 1878.
Monsieur et très honoré frère,
Le 17 Février lombaul celte année
sur une dimanche, il nous parait convenable que notre Eglise célèbre d’une
7
-55
manière officielle le 30® Anniversaire
<le noire émaneipalion et que chaque
Paslenr eu prenne occasion de constater l’usage qu’en général les vaudois
ont fait de la libellé qui leur a été
concédée (usage en bien des cas regrettable plus que louable) et de recornmader chaleureusement d’en faire
à l’avenir un usage plus fidèle.
Vous êtes prié, Monsieur et cher
frère, si touiefois vous ôtes sur ce
point du même avis avec nous, de
donner suite selon votre prudence au
contenu de celle circulaire.
Nul doute ;du reste que personne
n’oubliera que nous sommes en deuil
pour le départ de ce monde de l’excellent i-oi Victor-Emmanuel, que nous
regrettons si vivement.
Pour la Table
Volrç dénoué
J. D. CitAnBONMER, AJodéralOiur,
diroiùi|ue ®«uboiôe
Une içpon retenue, mais qui n’a
pas p^rofiié. — Si l’anonjnne qui nous
écrit de PrarusUn,'voulait nous donner
son nom, nous nous croirions en devoir de publier sa lettre, même sans
l’accompagner de la moindre observation, quoique nous eu eussions bien le
droit, puisqu’il noms attribue à l’égard
de la paroisse ou de la population de
Praruslin des senlrments entièrement
opposés à ceux qui nous animent. Si
du reste l’auteur de la lettre à cru se
désigner suffisamment à nous en disant
qu’il a déjà eu l’insigne honneur d’être
qualifié par nous impertinent, (c’est
lui qui souligne), nous tenons a |lui
dire qu’il s’est trompé. Ce n’est pas
u’il nous soit arrivé souvent d’user
’une expression aussi forte, bien loin
delà, mais lorsque nous avons du administrer une leçon sévèi’e , nous n’avons fait aucun effort pour nous la
rappeler; il nous suffisait que ceux
qui la recevaient ne l'oubliassent pas.
Nous avons, par contre reçu du pasleur même de Prarustin eme lettre
très convenable pour le fond, comme
i
pour la forme, d'après laquelle nous
sommes berne,ux de déclarer que c’est
bien l’Evangile, et non îuiire chose,
qui a été prêché le 20 janvier à la
foule réunie dans le temple de celle
grande paroisse, puisque la justice la
vraie, c est-à-dire, celle qui est par
la foi en Christ, a été présentée comme
le moyen unique de relèvement pour
les nations comme pour les individus.
— L’expression malheureuse de service
religieux commémoratif avait choqué
nos'convictions évangéliques.
Quant à l’annonce dugdeuil à prendre
pour trois mois, il n’y a eu, nous
écrit le pasteur, qu’une simple invitation et non un ordre; c’est ce qu'il
fallait dire, quoique à nos yeux, cela
ne change pas Ibeaucoup la question.
Dans le cas spécial nous n’avons pas
de peine à admettre qu’il a'y ait pas
eu, d’un côté la préleniion de commander, et de l’autre l’empressement à
obéir, mais ce qui nous tient extrêmement à coeur et dont nous sommes
jaloux, c’est que le ministère évangélique soit maintenu ou réUibli dans la
plénitude de ses allribulionsapiriluelles
et que, sous aucun prétexte, i| ne consente à servir à d’autres fins qu’à
celle de rédifiealion des iunes. Avonsnous besoin de rappeler que c’est
pour avoir voulu contraindre les pasleurs à lire ses décrets du haut de la
chaire, que le gouvernement du Canton
de|Vaiid a vu, en 184$,, l’élite du çlergé
de ce pays abandoner l’église nationale,
qui ne s’esl jamais relèvée de ce terrible coup ?
Si notre cher frère de Praruslin
s’elail borné à expliquer et à justifier
ce gui s’esl passé te 20 janvier, nous
aurions certainement publié sa lettre
dans son entier, mais il a eu le lorl
d’attaquer, et nous pensons qn’il n'y
aurait profit pour personne à prolonger celle discussion.
Eevue plitique
Ætalie. Le roi Humbert a écrit de
sa main une lettre à Turin sa ville
natale et à Home la capitale du royaume
pour les remercier de leur maintien
8
'et dé leur patriotisme, c'i l’occasion
de la mort de son g^lorieux Père Victor,
Kmmanuel. On a commué à Rome, à
Turin et ailleurs à faire des commémorations funèbres, en l’honneur du
fondateur du royaume d’Italie. Nous
préférons à ces solemnités moitié patriotiques, et au fond entièrement religieuses, les discours comme ceux qui
ont été, ou seront prononcés à l’université de Rome par Mamiani, à-celle
do Turin par Ricotti, et à Naples par
Desanclis.
On annonce toujours la réouverture
du Parlement pour le 20 couÈ’ant. Impossible de dire d’avance quelle sera
rallilude de la majorité des députes
vis-à-vis du ministère.
Le Pape Pie IX est mort le 7 février
courant. Pie IX était né à Sinigaglia
¡très d’Ancône, dans les anciens Etals
de l’Eglise le 13 mai 1792. En 1815
il était sur le point d’embrasser la carrière militaire, lorsqu’une circonstance
sur laquelle on n’esl pas d’accord, le
jeta dans la carrière ecclésiastique. 11
fut élu Pape en juin 1846 après la
mort de Grégoire XVI. Ses premières
mesures furent libérales; il bénit
ritalic ; il envoya même en 1848 une
armée contre l’AiUriche, mais il la
rappela, et bientôt il se mit à la tête
de la réàclién et devint l’instrument
des jésuites,'et, comme tel, il proclama
le dogme de ‘ l'immaculée conception
de la Vierge Marie, celui de l’intaillibilité et le syüabus qui est le résumé
de toutes les négations des conquêtes
de la civilisation et des libertés civiles
et politiques. On a quelquefois prétendu!, et encore ces derniers temps,
à cause de son altitude àj’occasion de
la perle que l’Ilalie a faite par la mort de
son roi Victor Emmanuel, que Pie IX
n’avait pas entièrement renoncé à ses
principes libéraux du comriaencemenl
de son règne, mais ce qu’il y a de ceilain, c’est que si son gouveruemeiit a
contribué à rendre l’Italie une et indé
pendante, c’est en s’en déclarant l’adversaire acharné ; c’est en outre que
le pontifical de Pie IX a signalé une
recrudescence et un progrès considérable des principes ultramontains dont
les jésuites sont les représentants.
Pie IX a été le dernier Pape souverain
temporel et le premier Pape infaillible.
Il a régné 24 ans' comme souverain et
32 ans comme Pape. Il est mort à
l’âge d’environ 86 ans.
A l’occasion de l’avènement au trône |
dn roi Humbert P“', le cardinal Simeoni, Í
au nom du Pape, a remis aux representants des puissances* auprès du Vatican,, une protestation, de la teneur
de celle de IS?! lors de l’entrée ,à
Rome de Victor Emmanuel, dans le
but de faire valoir le droits du S* Siège
sur les anciens Elals de l’Eglise.
Rome. La grande question du jour
c’est le conclave.’,Les cardinaux anglais,
Manning à leur tête, voudraient qu’il
se réunît à Malle, le autrichiens à
Miramar , mais les italiens, qui sont
les plus nombreux, Opinent pour le
Vatican, et VOsservatore Romano assure
que la grand majorité s’esl prononcée •
pour Rome. — L’élection du nouveau
Pape ntaura lieu qii-après la neuvaîne
des funérailles de Pic IX; en attendant
le cardinal Pecci et trois autres de ses
collègues sont chargés de l’administration des intérêts de l’Eglise catholique
romaine.
ÿ*êe»tion a'Orieni. Les russes
sont-ils à Gonslaritinople ? -Sont-ils à
Gallipoli 1 Les journaux et les dépêches
sont contradictoires. — Ce qu’il y a
de certain, c’est l’armistice, ce sont
les préliminaires de paix, dont on ne
connaît pas toutes les conditions. Le
congrès est encore incertain; on n’en
connaît par conséquent ni le lieu ni
l’époque. On a parlé de Vienne, de
Venise, de Lausanne, et d’antres villes
encore. — L’occupation des ibouches
du Danube par. les Russes et la libre
entrée des Dardanelles et du Bosphore, .
paraissent être les deux questions les
plus difficiles à résoudre. La Russie y
prétend cl l’Angleterre et l’Autriche
s’y opposent. L’arbitre de la situation
paraît être rAllernagne {qui ‘par son
altitude, a laissé à la Russie ses coudées
franches, à limité les hostilités entre
les russes et les turcs et empêché une
conflagration générale.
Ebnest Robebt, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Irnpr. Chianlore et Mascarelli,