1
Année Huitième.
l»R!X D'ABBONNBMBNT PAR AN
Italie . . L.
Toufi les pays de rUnioi)
de poste ...»
Amérique , . . >
On s’abonne ;
Pour VJnféi^enr chez MM. léa
pasteurs et les libraires de
Torre Pelliee,
Pour VRoctérieuraM Hureaii d’Adrainistration.
N. S3.
18 Août 1882
Un ou plusieurs numéros séparéSy demandés avant le U*
rage 10 cent, chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les envois d'argent se font pur
lettre recommandée ou par
mandats sur le Bureau de Perosa Argentina,
Pour la RÉDACTION aOresser
ainsi : A la Direction du Témoinf
Pomaretto fPinerolo) Italie^
Pour PADMINISTRATION adresser ainsi ; A ¡'Administration du
Témoirt, Pomaretto (PineroloJ
Italie.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Aoter 1* S.
vérité avec la charité. Ki*. ],15
Somuiaii'e.
17 Août. — Les Temples d’Angrogne.
/ suite A — Une visite. — Une dissection.
— Correspondance. — Chronique vaudoise,
— Revue politique. — Annonces.
Août
Le fruit de la justice se sème
en paix par qui procure la paix.
Jacques in, 18.
Parmi les traductions modernes
de ce passage quelque peu obscur,
nous avons choisi celle de notre
ami le prof. Rével en la transportant littéralement de l’italien en
français. Elle est préférable à celle
de Segond: « qui recherchent la
paix, car celle-ci laisse dans le
doute si c’est pour eux-mêmes ou
pour d’autres qu’ils la recherchent.
Celle i’Oltramare ne nous satisfait
pas davantage , car ce n’est pas
le chrétien qui apporte la paix;
il ne fait que l’offrir, de la part
du Prince de paix, à quiconque
Va à lui, se sentant travaillé et
chargé. Il est presque impossible
de trouver un sens précis aux
Versions d’Osterwald et de Martin
quoiqu’elles soient grammaticalement correctes: pour ceux qui
s'adonnent A la paix ». — Pour s’adonner à la paix, il faut déjà être
devenu un enfant de paix, et les
fruits de la justice sont tout particulièrement destinés à produire
une impression salutaire sur ceux
qui << glorifieront Dieu au jour où
il les visitera, à cause de cea
bonnes œuvres dont ils auront
été les témoins ». Au reste les
mots dont se sert l'apôtre Jacques
sont les mêmes que ceux dont
s’était servi le Seigneur dans le
sermon sur la montagne, si ce
n’est qu'il décompose le tetme
qui dans St. Matthieu est composé;
« qui font la paix , au lieu de faiseurs de paix ».
Et maintenant que faut-il entendre par ces fruits de justice
qui ne peuvent être semés que
par ceux qui procurent la paix ,
et qui doivent l’être dans la paix?
Tout d’abord, il nous paraît hors
de doute que l’apôtre veut parler
des manifestations de la vraie sagesse, dont il vient de parler, de
celle qui vient d’en haut, laquelle
est pure, paisible (ou pacifique),
douce, traitable, miséricordieuse,
sans partialité et sans hypocrisie.
2
Ces caractères de la vraie sagesse,
ne doivent demeurer ni cachés,
ni stériles; il faut qu’ils se traduisent sans cesse en fruits abondants qui, à leur tour, comme
une bonne semence jetée dans une
terre bien préparée, fructifient indéfiniment et toujours plus abondamment. Quiconque a reçu ce
précieux talent de la sagesse doit
le faire valoir jusqu’à ce que son
Seigneur lui en demande compte.
Ce que Jacques appelle fruits
de justice, St. PauH’appelle/Vwiis
de VEsprit, qu'il oppose aux œuvres delà chair, exactement comme
Jacques oppo.se la sagesse divine
à la sagesse terrestre et Galates
V, 22. Les fruits de l’Esprit, dit-il,
sont la charité (l'amour), la joie,
la paix, la patience, la bonté, la
bénignité, la fidélité, la douceur,
la tempérance ». Si nous ne savions
pas qu’ils ont puisé à la môme
source, qu’ils ont été éclairés et
conduits par le même Esprit, nous
dirions que l’un des deux apôtres
a connu l’écrit de son collègue et
qu’il lui a emprunté les idées et
même leur développement, mais
en les façonnant à sa tournure
d’esprit, aussi bien qu’en les adaptant aux lecteurs auxquels il s’adresse.
Voilà donc les fruits de la justice, ou les œuvres de l’Esprit
que le chrétien a l'obligation de
semer partout sur son passage,
consacrant à cetfte œuvre toutes
ses forces et toute son énergie,
sachant qu’il travaille- à la fois
pour lui-même, à l’œuvre de sa
propre sanctification , et à l’œuvre
de réveil et d’édification de ceux
qui le voient marcher saintement
devant Dieu. Mais que jamais il
n’oublie qu’il doit se proposer
pour modèle Celui dont il avait
été dit, bien des siècles) avant sa
venue dans le inonde : qu’il ne
contesUrait point, qu’il ne crierait
point et que personne n’entendrait
sa voiæ dans, les rues- Esaïe xl,
H, 2. C’est dans la paix qu’il doit
être témoin de Jésus Christ et non
dans les contestations et les disputes. Nous avons connu de ces
hommes qui se disaient les ambassadeurs du roi débonnaire et
qui prenaient tout naturellement
avec ceux dont ils cherchaient à
faire leurs disciples un ton dur
et tranchant, quelquefois méprisant, comme s’ils avaient eu en
mains les clefs du royaume des
cieux. Il n’est rien resté de leur
œuvre et elle n’a rien produit de
bon pour eux-mêmes ; on a pu
leur appliquer ce reproche de
St. Paul : après avoir commencé
par l’Esprit, vous finissez par la
chair. — Cet esprit paisible, cette
douceur et cette bonté, requises
de l’enfant de Dieu, n’excluent
nullement un grand zèle, même
un zèle ardent pour la gloire de
son père céleste et le salut des
âmes ; mais l’on peut dire que le
zèle convertisseur qui n’est pas
uni à l’humilité et à un esprit
paisible, est un zèle sans connaissance et qui demeurei*a aussi sans
fruits.
Les Temples d’ingrogoe
CVoir le. N..
U. Les premiers Temples.
En 1536 le Piémont était tombé
sous la domination française. François 1% qui sévissait au delà des Alpes
contré nos frères en la foi jusqu’à
arroser de sang la Provence, opérait
avec un peu moins' de zèle de ce
côté-ci, où il craignait nrobahlemenl
de provoquer des complications peu
lavorables à sa politique. Profitant
de l’intervalle de iranqiiilité relative
dont ils jouissaient à cette époque ,
nos pères se multplièrent a l’intérieur, et réussirent même à étendre'
quelque peu leuis pavillons dans les
pays environnants.
3
<A.Al^^.nA'^••■/VVW>>.fUV^^ I
,259-v.
D’un autre côté le Synode d’Angrogne, réuni sous les chataigners
de Cianforan en septembre 1532,
avait donné une puissante impulsion
à la vie religieuse, et reconnu la
nécessité de professer la religion plus
ouvertement et avec plus de Hardiesse
qu’ils ne l’avaient fait dans le passé.
Poussés par la faim et par la soif
de la justice, plusieurs papistes qui
habitaient dans la plaine montèrent
dans nos Vallées auprès des Barbes
pour entendre parler de la vérité qui
sauve. L’affluence d’auditeurs vaudois
et non vaudois fut si considérable à
cette époque, qu’aucun local ne fut
plus suffisant pour les assemblées,
qui durent nécessairement se réunir
en plein air. L’une des plus nombreuses fut celle qui avait l’habitude
de se former à Angrogne, un peu au
dessus du chef lieu de la commune
et à quelques pas à droite de la
route qui conduit au Serre. Mais les
temps incertains ou mauvais rendant
souvent impossibles leurs réunions
religieuses, les vaudois d’Angrogne
décidèrent de mettre la main à Pœuvre
et de bâtir un temple dans l’endroit
même où ils tenaient leurs assemblées
en plein air. C’est ainsi que surgit
dans la première partie de l’année
1555 le premier temple qui ait été
construit dans les Vallées Vaudoises
et qui soit encore debout aujourd’hui.
Ce temple qui compte actuellement
327 ans d’existence, a mètres 19,50
de long sur 13,60 de large (mesuré
par dehors), et peut contenir de 400
a 500 personnes. Quatre piliers massifs
et de forme carrée soutiennent avec
les murs des façades antérieure ét
postérieure six arcs sur lesquels
repose la charpente du toit. Nous
l’appelons « U temple d’Aiigrogne » —
du nom que lui donnent les plus
anciens historiens vaudois — plutôt
que temple de S, Laurent, ce dernier
étant propre à l’edifice que les papistes ont dédié au martyr de ce nom.
Vers la fin de cette mèmè année
1555, l’on conÈlruisit irn >peu plus
haut, dans une position plus centrale
et sur une belle colline ombragée
^ le temple du Serre » qm a été dé
inoli et remplacé en 1876. Ce temple
dont nous avons eu soin de prendre
les dimensions et le plan avant de le
démolir, n’avait que 13 mètres à
peine de longueur ; 12,90 sur 10,80 de
largeur, le tout mesuré extérieurement. Le toit était très bas et semblait vouloir écraser plutôt que couvrir l’édifice. Du côté du levant est
venue s’ajouter en 1811 une tour,
dont la cloche au son agréable et
argentin sert encore à la convocation
des assemblées religieuses dans un
vallon où très peu de personnes
peuvent se permettre le luxe d’une
montre.
D’après une tradition qui circule
dans le pays le temple bâti au Serre,
en 1555 ne serait pas le plus ancien
qui ait été construit dans cette loca
Iité, mais il aurait remplacé un temple
plus ancien encore situé sur le versant occidental de la colline, au dessous de la roule qui conduit à Martinait et dans un endroit que les
vieillards appellent encore l-a Ghieim
(l’église).
Nous ne nous occupons pas ici du
temple du dabas qui est probablement celui dont parlent Gilles et
Monaslier comme ayant été construit
en 1614 p^our l’usage de l’église de
S. Jean. Bien que situé sur Te territoire _ d’Angrogne, cet édifice sacré
servait aux assemblées de' nos frères
de Saint Jean qui ont été souvent
et pendant longtemps empêchés de
bâtir des temples sur le territoire de
leur paroisse. Quand ils ne pouvaient
se réunir aux Appia, ni aux Malanots
où l’on construisit un temple en 1619,
ni aux Betkinals dont le temple date
de 1806, les vaudois de S. Jean
montaient au temple du Gràbas pour
y adorer le Seigneur.
Les anciens temples d’Angrogne,
comme du reste tous les autres dans
les Vallées, sont d’une architecture
simple et sévère. Point d’images,
Cue pas d’ornements; quelques
d’un modèle très primitif pour
les auditeurs, une chaire de môme
façon pour le Barbe, un modeste
pupitre pour le lecteur-chantre et
une table placée au pied de la chaire
4
-260
pour les services de contimunion ;
voilà toiit'le mobilier que l’on trouve
dans nos vieux sanctuaires; Des réparations et des améliorations ont
été faites récemment, mais nous nous
souvenons encore du temps où il
n’y avait sous les pieds de ceux qui
fréquentaient ces lieux de culte ni
planches, ni dalles, ni briques, pas
même un pave comme celui que l’on
trouve dans les rues de nos gros
villages. On y était sur la terre, mie,
humide et froide, terre qui était
rarement réchauffée par quelques
rayons de soleil. Au dessus de nos
têtes point de voûte, point de plafond;
mais un plancher rustique et plus
anciennement encore rien fine la
charpente du toit et sur elle les
froides ardoises de louteS' formes et
dimensions. Et nos pères s’arrêtaient
là longtemps, peut-être plus longtemps
3ue nous, priant et méuitant la Parole
e vie qui constituait leur force et
leur joie.
Quant à l’emplacement il fallait le
choisir de manière que le temple fût
le plus possible caché aux yeux des
ennemis, comme c’est le cas de celui
du temple d’Angrogne que l’on ne
peut voir que lorsqu’on y arrive tout
près au détour du chemin, ou bien
sur une éminence lointaine comme
l’est celui du Serre qui est bâti sur
la colline qui poi'te ce nom {Serre
signifie colline, éminence, chaînon,
comme ses dérivés Saret, Sarretoun,
Sarretas, la Sarrâ, etc.). Aussi nous
sommes-nous'cru autorisé à écrire au
dessus de la porte principale du
nouveau temple bâti en '1876 dans
cette localité ces paroles du prophète;
« Venez, montons à la montagne de
» l’Eternel, à la maison du Dieu de
» Jacob; et il nous instruirá de ses
» voies et nous marcherons dans ses
» sentiers » (Esaie ii. 3).
C’est également sur les collines ou
sur les flancs de la montagne que sont
situés les temples de Prarustm,, des
Copiers, du Ciabas, de Pramol, de
Viliesèche et de Roclieplale.
— Et pourquoi cela?
— Evidemment parce que les vaudois ne pouvaient pas toujours choisir
eux mêmes l’emplacement des temples
qu’ils voulaient construire. Gilles nous
raconte en effet qu’en 1003 «leSieur
» Antoine Guidet, Prévost général de
» la justice, désigna un lieu à ceux
» de Pinasclie pour y bâtir leur
» temple » et que même l’endroit où
ces vaudois construisirent leur clocher
en 1623 dut être préalablement indiqué par lin délégué du Duc.
Qu’on nous permette une courte
digression et nous dirons, d’après
la tradition, comment il se fait que
le temple de Rocheplale ait été construit aux Rostans plutôt que sur les
luiuteiirs escarpées de Pralarossa, où
les ennemis des vaudois voulaient
aller le percher pour induire insensiblement ces derniei's à oublier lo
chemin de l’église. L’inévitable commissaire fut envoyé pour choisir l’emplacement, et heureusement pour les
vaudois, c’était un homme gros et
gras, un personnage de poids dans
le sens matériel de ce mot. Après
avoir gravi avec peine les collines du
Roc et de S. Barthélemy, il descendit
dans le vallon opposé, mais quand
il lui fallut recommencer la montée
à Cianiarana il n’en pouvait plus, il
était rendu. Après beaucoup d’efforts
dignes d’une cause meilleure, il arrive
enfin dans les prés des Rostans,
haletant et trempé de sueur et se
jette sur l’herbe en disant: — Fabriché bele si — che mi vad pi nen
lass-ù. C’est là en effet que se trouve
le temple de Rocheplate.
(X suivre).
line visite
Il y a environ vingt-deux ans que
l’une des plus grandes écoles du dimanche de New-York étant assemblée
pour sa leçon ordinaire, l’on vit
entrer un inconnu de haute stature
qui vim!, slasseoir au milieu de la
salle. S&tl extérieur était très simple,
mais tout en lui inspirait le respect.
Il semblait jouir en voyant un si grand
nombre d’enfants et tant de roioni-
5
201
KT
leurs et de monitrices s’occuper avec
zèle de leur leçon. Le directeur remarquant l’impression produite sur
cet étranger, s’approcha de lui et lui
dit: — comme je vois que vous vous
intéressez à nolie œuvre, je vous
serais obligé si vous vouliez bien
dire quelque chose aux enfants avant
la clôture de l’école. L’étranger consentit et quand il se leva au milieu
de tous ces enfants on aurait dit
Saûl au milieu des Israélites. Il leur
parla avec beaucoup de simplicité
et d’affection, et leur dit combien ils
étaient redevables au Seigneur qui
leur procurait à tous l’opportunité
d’apprendre à le connaître et ii l’aimer.
Il leur raconta avec quel amour sa
e mère lui avait appris à dire
’A B G, puis à lire sa Bible et son
catéchisme, et leur recommanda de
profiler des moyens qui étaient mis
a leur portée pour croître dans la connaissance et dans l’amour de Dieu.
Toute la classe l’écouta avec attention et avec respect, et quand il eut
terminé, le directeur lui demanda la
permission de dire aux enfants le nom
de celui auquel ils devaient de si
bonnes exhortations.
— Mon nom, répondit l’étranger,
est Abraham Lincoln; et il s’en alla.
Jugez de la surprise du directeur et
de tous les autres, qui savaient
qu’Abraham Lincoln n’était rien moins
que le Président des Etats-Unis de
l’Amérique du Nord.
Qg#l exemple pour nos admini^trateur%,gneiens, conseillers, syndics,
qui ne descendraient nullement au
dessous de leur dignité en s’occupant
de l’éducation chrétienne des enfants
qui sont l’espérance de l’Eglise et de
la patrie. Même les régents qui ne
s’occupent pas d’écoles du dimanche
pourraient s’inspirer à ce noble exemple.
Vue (iissecUon
La peste laisait de nombreuses
victimes à Marseille et les médecins
n’étaient pas au clair alors sur les
remèdes à employer. Ils tinrent une
consultation, et décidèrent qu’il fallait
à tout prix faire la dissection d’un
cadavre pour découvrir le moyen
d’arrêter le terrible fléau.
— Demain matin, dit le D’ Guyon
d’un ton décidé; je procéderai à une
dissection. Il savait qu’il s’exposait à
une mort certaine pour sauver la vie
de ses concitoyens ; aussi fit-il son
testament et se prépara l-il à la mort.
Après quoi il se rendit à l’hôpital,
opéra la dissection d’un cadavre, nota
soigneusement les résultats de son
opération héroïcme et mourut dans
les 24 heures. Quel beau sacrifice !
direz vous.
Le .Seigneur Jésus regardant depuis son ciel, vit le péché ravageant
la terre et faisant bien plus de victimes
que la peste. Il fit son testament, et
laissa tout à ses rachetés, après quoi
il descendit dans le monde qui n’était
plus qu’un vaste hôpital et y apporta
le remède unicrue aux plaies faites
par le péché. Il mourut victime de
son dévouement, lui juste pour nous
injustes, afin que nous eussions la
vie éternelle. Quel amour! quel sacrifice! quelle rédemption!
(ffortesfonbancc
....W iioftt 188i
Mon cher Directeur,
Je rnè souviens de vous avoir écrit,
il y a longtemps, au sujet des administrations communales, en vous disant ce que deux électeurs, mon ami
François et moi, avaient décidé de
prendre pour règle dans l’accomplissement de leur devoir en celle qualité. Nous avons réussi, autant que
nous pouvions, l’espérer pour une première fois, assez du moins pour être
encouragés à persévérer aussi longtemps que Dieu nous en donnera la
force. C’est incroyable ce que deux
hommes peuvent faire, lorsqu’ils ne
veulent que de bonnes choses, mais
qu’ils les veulent énergiquement et
6
-.262
sans attendre que le bien se fasse
tout seul !
En vous énumérant, dans la lettre
que je viens de rappeler, les différentes sortes de personnes auxquelles
nous ne donnerions pas notre vole
pour en faire des administrateurs de
notre Commune, j’en avais oublié une,
assez importante pour que je croie
devoir l’ajouter aujourd’hui, c’est
celle des intrigants, allant, venant
sous beaucoup de bruit, se mêlant
ù toul et de tout, tour à tour au
sermon, à l’auberge, aux réunions
d’édification et aux conventicules des
mondains de la plus belle espèce.
Je lisais l’autre jour dans le Témoin
un mot qui m’a beaucoup plu et que
j’applique volontiers à ces gens dont
je parle: «propres à tout, bons à
rien ; » bien entendu, à rien de bon.
— Nous avons eu le bonheur, celle
année, do nous débarasser d’un de
ces hommes qui ont la prétention de
faire marcher à la baguette le petit
monde qui a le bonheur de les posséder. —r Mais en laissant en paix,
jusqu’aux élections prochaines, un
ou deux autres conseillers qui ne valent pas mieux et auxquels, s’il plait
à Dieu, nous donnerons aussi leur
congé, je crois utile, toujours à propos
d’administration, de déclarer ouvertement aujourd’hui l’un des buts que
nous nous sommes proposé d’atteindre
dn réformant le Conseil communal.
J’ai Souvent déploré comme une
honte pour nos communes vaudoises,
que même là où le Syndic et la grande
majorité des conseiTiers sont vaudois,
l’on se soit obstiné à faire les élections le dimanche. C’est ce qui se
pratiquait presque partout, surtout
nu
dans nos plus grandes Communes, et
c’est ce qui ne devra plus sû prati
(luer nulle part dans Teiiceintè des
Vallées, si les
Vaudois sont dignes
de porter encore ce nom. Quant à
moi et à quelques amis qui pensent
comme moi, nous sommes fermement
décidés à exclure du Conseil notre
syndic lui-même^ lorsqu'il sera soumis à la réélection, si, des l’année
prqchaine, il ne convoque pas les
électeur,s un jour sur semaine. On
allègue pour se justifier de celte profanation du dirhanche, la perte de
temps que l’on veut épargner aux
agriculteurs en une saison où le travail
abonde; mais ce n’est là qu’un vain
prétexte, puisque, même lorsque les
occupations agricoles sont plus pressantes l’on peut voir le quart ou le
tiers de la population d’une Commune
accourir sans la moindre nécessité à
la foire de plusieurs des localités voisines. Et puis, il ne faut pas exagérer
la perle de temps, puisque, .s’il s’agit
simplement de donner son vole, c’est
l’affaire de trois ou quatre heures
pour les plus éloignés, et d’une ou
deux pour les plus rapprochés.
Aurait-on peut-être en vue précisément d’éloignçr de l’urne électorale
le pasteur, le régent, les anciens, qui
doivent être à leur poste dans le
temple, et en général tout ceux qui
sont encore assez rétrogrades pour
croire qu’il faut respecter les Gomroandemenls de Dieu plus que les
caprices des hommes? Ce serait le
comble de la folie, puisque les hommes craignant Dieu sont précisément
le sel qui préserve de la corruption
la pâte eîitiVe. Les meilleurs citoyens
de la terre, les plus paisibles, les
plus modérés, les plus actifs pour le
bien véritable de la Communauté,
les plus utiles en un mol, dans la
Commune et dans l’Etat, ce sont
précisément les citoyens du royaume
des cieux. S’il y avait eu dix hommes
pareils à Sodome, elle subsisterait
encore; ils auraient été comme le
paratonnerre qui aurait détourné de
ta ville le feu du ciel.
Plus je vois la manière dont le dimanche est employé par un très-grand
nombre de grandes personnes, moins
je m’étonne que les jeunes-gens et
après eux les enfants l’apprécient et
le respectent si peu, en sorte que,
s’ils sont heureux de le voir revenir,
c’est pareequ’il leur apporte l’amusement et la dissipation.
Mais aussi je me demande avec
tristesse ce que deviennent et quel
effet salutaire produisent tant d’excellentes prédications que l’on entend
dans no,s temples. Directement ou
7
—263....,.,.
indirectewenl, wloiit^irement, ou in»
voionlairement, les hommes du monde
qui ne s’inquiètent que des inlirltts
matériels, sont des ennemis de TE»
vangile et de toute piété véritable.
De ce nombre sont ceux auxquels
j’invite tous les hommes sérieux à
déclarer une guerre acharnée, parcequ’ils font du jour du Seigneur un
usage illégitime et qu’ils entraînant
à le négliger, ou à le profaner, ceux
pour qui il devrait être la perle des
jours.
Quant aux syndics vaudois qui permettent dans teur Commune les bals
publics le dimanche, si nous avions
aux Vallées un poteau d’infamie je
voudrais y attacher leur nom, sans
crainte d’inscrire à côté, comme celui
de l’exécuteur de celte (Buvre, celui
de votre dévoué frère
.lAttQOEB.
heures de l’après-rnidi, le Synode de
l’Eglise Yaiidoise s’ouvrira comme à
l’ordinaire, pai' un service, suivi très
probablement de la consécration au
St. Ministère de candidats qui ont
demandé à subir la dernière épreuve
de l’examen de foi et de convictions
religieuses.
L’époque précise de la réijiiion des
Synodes Vaudois ayant été fixée définilivement au pimiier lundi du mois
de septembre, la Table a cru pouvoii’
se dispenser d’adresser des invitations
spéciales aux Eglises sœurs et en général aux nombreux amis de l’Eglise
Vaudoise. Ceux que nous avons eu
le privilège d’accueillir, ne fût-ce
qu’une fois, au sein de nos assemblées synodales, savent qu’ils nous
ont trouvés joyeux, et reconnaissants
autant qu’hoDOrés de leur présence.
Si nous sommes bien informés, la
dédicace du temple de ViÜesêche ou
des Clos, aura heu, à moins de difficultés imprévues, le dernier jour
du mois, jeudi 31 août (1).
C’est un mémorable joyeux évènement pour celle paroisse qui a
tant soupiré après un temple plus
sain et plus commode' que la froide
masure qui a servi jusq^ü^ aujourd’hui de lieu de culte,
Rien ne manquerait à ilitte fêle
religieuse, si avanfc-ile jour ou Ce
jour là même, le déficit qui pèse sur
la Table était, sinon ouvert, au moins
considérablement réduit. Il est d’environ quînae mille francs,, somme
égale au généreux don d’une chrétienne genevoise, grâce auquel la
construction de cet édifice a pu être
entreprise.
Quatre jours après celle solennité,
c’est-à-dire, lundi 4 septembre à rieux
(ï) Kou» somiiiofci .iftiiuré (w. Ih cliosv.
Silence universel; précurseur de
ror-age ? L’AnKleler™ et la Turquie ne
sont pa.s encore d’accord pour une action commune contre le rebelle Araby
(jue la dernière épargnera, et auquel,
dit-on, elle conseille de mettre bas
les armes. Cette solution ne plairait
probablement pas à l’Angleterre qui
ne voudra pas avoir mobilisé 40 ou
50 mille hommes .simplement pour
mettre à la raison le colonel Araby.
— Le général en chef, Wolseley, e.st
arrivé et avant la fin du mois quelque
chose de décisif se sera passé dans
la vallée du Nil.
En France les députés en vacance
se reposent des deux exécutions qu’ils
ont faites en quelques mois. Poqr le
bonheur autant que pour l’honneur
de ce grand pays, nous souhaitons
que la plupart de ces honorables reçoivent de leurs électeurs autre chose
que des compliments.
En Italie les traditions glorieusç.s
de la ppUtique cavourienne vont se
8
----264
perdant de jour en jour; aussi la
place que notre pays occupe dans
les conseils de l’Europe est-elle extrêmement modeste, malgré les vanleries d’une presse sans liberté et
sans dignité. — Dans son isolement
l’Italie est impuissante à faire valoir
ses droits même les plus légitimes.
\jAllemagne et VAutriche-Hongrie
qui savent ce qu’elles veulent, sont
plus que jamais étroitement unies,
mais peu disposées à admettre une
troisième puissance dans leur intimité.
AINJNOINOE
SOCIÉTÉ ÉVANGÉLIQUE DE GENÈVE
Ecole de Théologie.
La Faculté, sans se rattacher à aucune
église particulière, a pour but dé
former des pasteurs évangéliques.
Ancien Testament : Exégèse; M. Barde
prof., M. Ch. Ed. Martin. — Interprétation : M. Tissot prof. — Archéologie hébraïque; M. Ch. Ed. Martin.
Nouveau Testament: Exégèse ; Introduction; Herméneutique: M. Barde
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Christianisme: M. Buffet prof. —
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demoiselle de compagnie.
S’adresser à la Directioadu Témoin.
Ghiantofe et Mascarelli Libraires-Editeurs
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