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Slx.lème aiuxée.
IV. »1.
26 Mai 1871.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spi^cialemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables. occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV, 8.)
PRIX D ABONNEMENT !
Italie, U domicile (un an) Fr. 3
Suisse...................» 5
Krance...................» 6
Alliimaffne..............» 6
Angleterre , Pays-Bas . » 8
niimévo séparé : 5 cent.
Pn numéro arriéré : 10 cent.
Ì
BUREAUX d'aBONNEHENT
Torrr-Pelmcp: : Via Maestra,
N.42. (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Chìantore Impr.
Turin :J.J. Trofi, via Lagrange
près le N. 22.
Florence ; Libreria Evange^
lica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radininisiratioD
au Bureau d Torre-PelHce,
via Maestra N. 42. —polirla
rédaction : â Mr. E. Malan
Prof, à Torre-Pellice.
i^oinxnalre.
Le Synode de 1871. — Séance du 17 mai.
— Les d<5putations étrangères au Synode. —
— Chronique politique. — Anno?ices.
LE SYNODE DE 1871
Le Synode de 1871 vient d’être
clos: réuni pendant quatre jours,
du 16 au 19 mai, il a passé en
revue les diverses œuvres de notre
Eglise; il ne diffère pas essentiellement de ses aînés; l’examen des
questions intérieures a été en effet
poursuivi pendant les deux premiers jours sous la forme d’entretiens ou de discussions quelquefois
assez vives, mais exemptes toutefois de toute préoccupation personnelle; il n’en fut plus de même à
la fin du second jour et le troisième; les questions personnelles
reparurent comme dans le bon
vieux temps, à tel point que le
mot de scandale a été prononcé;
et qûe le président de l’Assemblée
a cru devoir rappeler dans son
discours de clôture, ces paroles du
Sauveur: « Malheur à l’homme par
qui le scandale arrive ». Pourquoi
ces questions personnelles ne sont
elles pas traitées et résolues en
dehors du Synode? Pourquoi réserve-t-on à cette assemblée des
surprises, pénibles pour tout le
monde.? On se console de cet inconvénient en disant, qu’après
tout le mal n’est pas si grand et
qu'après l’orage vient le beau
temps et que c’est dans les synodes
que se dissipe toute la mauvaise
humeur accumulée quelquefoispendaftt des mois et des années, et
qu’ensuite on travaille avec courage et sans arrière-pensée. Nous
admettons qu’il y a quelque chose
de vrai dans ce que nous venons
de dire. N’avons-nous pas vu des
frères qui se sont dit des paroles
dures, et quelquefois blessantes, se
promener, une heure après, bras
dessus bras dessous, comme si de
rien n’était? Cependant il est fort
à désirer que certains différents
s’aplanissent en dehors du Synode
et que tel argument ad hominem
ne soit pas avancé. A quoi bon
mettre le grand public et même
l’assemblée synodale dans le secret
de certains bavardages, qui n’ont
2
-162
T¡en à faire avec le développement
du règne de Dieu ? — Puisque nous
en sommes à faire l’Aristarque,
nous ne pouvons nous empêcher
d’exprimer le regret que nous
avons éprouvé à voir la désertion
générale des membres du Synode
les dernières heures de sa session;
des 73 membres qui le composaient,
à peine en restait-il de 12 à 15
[tour la lecture du procès verbal,
pour celle des Actes et pour les
dernières opérations. Tous ne sont
pas également coupables sans doute; mais une telle fin n’est ni digne
ni convenable. — Disons aussi un
mot, non pas d’éloge, à ceux d’entre les ministres et les députés qui
n’ont fait que de rares apparitions,
sans que la chose puisse être justifiée par des motifs plausibles,
et qu’on ne soit pas loin de la vérité en l’attribuant à l’indifférence
pour les intérêts de l’Eglise.
Après avoir été l’écho des reproches que l’on a faits au Synode
dernier, nous remplissons aussi la
tâche plus agréable de dire qtf’il
a travaillé et bien travaillé; il a
traité avec sérieux et dans un excellent esprit un grand nombre
de questions concernant la vie de
l’Eglise, l’instruction et particulièrement l’instruction religieuse,
les oeuvres de bienfaisance, l’émigration , l’instruction secondaire et
supérieure, et l’évangélisation, 11
n’â pas oublié la reconnaissance
due aux bienfaiteurs et particulièrement à ceux qui comme MM.
Bracebridge, "Wilson et Meunier
ont été ou sont éprouvés par la.
maladie. Il s’est souvenu de la
sympathie qu il doit aux personnes
et aux peuples dans l’afflictioii;,
il a pris des décisions de la plus
haute importance pour l’avenir de
notre Eglise, entr’autres celle de
la modification de deux articles de
notre Constitution. Par l’une de
ces résolutions l’Assemblée a établi l’entière liberté des paroisses
dans la nomination de leurs pasteurs, et par la seconde le transfert
du Synode annuel du 3® mardi de
mai, au 1®*' mardi de septembre.
Cette modification, d’importance
secondaire, a été faite surtout en
vue de notre instruction qui était
de haut en bas interrompue par le
Synode de mai.
Nous continuons à faire connaître dans ce qui suit la marche de
la discussion, nous réservant de
traiter plus en détail quelques
questions spéciales, comme celles
du Collège et de l’Evangélisation
et de l’émigration.
Séance de mercredi 17 mai.
L’ordre du jour portait l’exameu de la
gestion de Ja Table. Presque toute la
journée fut remplie par ce travail. — Ou
s’occupa, en suivant le rapport même de
la Table, successivement de l’œuvre de
l’Eglise, de sa vie; et, à cet égard, la
Commission examinatrice a exprimé la
pensée qu’ii y aurait avantage à ce que
la Table, dans scs visites pastorales, approfondît certaines questions spéciales
comme les écoles du dimanche, le catéchuméuat etc; mais on a fait observer,
d’autre part, que la Table n’est pas toujours maîtresse de traiter telle ou telle
question et qu’il dépend des paroisses
elles-mêmes, qui, quelquefois, nq sont
guère représentées dans ces assemblées
que par les Consistoires laissés seuls, de
mettre en avant, pour TétnÆer avec la
(télégatioa de la Table, telle question
qu’çHe voudra.
3
-163
A propos de l’insuffisance de cerlains
rapports de paroisses, on demande de
décliner des noms; cependant afin d’obvier
à ce (jue ce procédé aurait d’odieux, on
exprime la pensée qu’à l’avenir la Table,
dans son rapport, à l’exemple de ce que
pratique la Commission d’Evangélisation,
donne un extrait et une appréciation de
la relation, de chaque paroisse. Cette
mesure déjà proposée précédemment nous
paraît tout à fait opportune et le Synode
y a donné son approbation.
Nous avons été étonnés que l’assemblée,
et avant elle la Commission examinatrice,
n’aît rien eu à relever sur la manière
dont la Table a apprécié le bien et surtout
le mal qui se trouvent dans notre Eglise.
Cette question valait pourtant la peine
d’étre examinée, d’autant plus que la
Table signalait quelques-unes des causes
de nos nombreuses misères.
Nous passons sous silence certaines questions de détail au sujet des quelles on
n’a pris aucune résolution.
L’article. Consécrations n’a donné lieu à
aucune observation; celui de VEmérüalion
a été l’objet de deux propositions l’une
de la Table demandant à l’assemblée d’accorder à M' Léon Pilatte le litre de pasteur émérite, sans avantages matériels;
•cette proposition a été votée en môme
temps que des vœux pour ce frère éprouvé
dans sa santé; la seconde, de la Commission examinatrioe, demandait au Synode,
qu’il établît, vu la modicité toujours plus
grande des pensions des émérites, qu’il
se ferait annuellement des collectes dans
chaque paroisse pour cet objet. Mais,
quelque raisonnable et légitime que fût
cette .proposition, le Synode n’a pas cru
devoir la prendre en considération et a
passé à l’ordre du jour.
Le projet d’ono colonie vaudeise en
Italie dont la presse s’occupe depuis quelque temps et dont la prise en considération
devient plus urgente de jour en jour a
réclamé l’attention du Synode soit dans
ses séances régulières soit dans une réunion extraordinaire dans laquelle M'Iules
Parise a parlé de cet objet, avec conviction et d’une manière intéressante.
Le Synode a adopté à ce sujet la proposition de nommer une Commission chargée d’étudier la question d’une colonie
vaudoise en Italie. Cette Commission est
composée de M' Aimé Gaydou, Monnet
D<> D’, D. Pellegrin, J. Voile avocat et Jules
Parise.
Les chapitres du rapport relatifs aux
collectes, aux diacooies et aux hôpitaux
n’ont donné lieu à aucune discussion ;
celui de l’Orphelinat a suggéré à la Commission examinatrice de modifier le réglement de col établissement dans le sens
de l’admission des jeunes filles dès l’âge
de 7 ans, et d’autre part, on a proposé
que la Table fôt autorisée à les garder
jusqu’à celui de 18 ans. Le Synode comprenant les raisons de convenance de
cette double proposition, l’a adoptée sous
la forme suivante: «Les Or[>helines pourront être reçues à l’Orphelinat dès l'âge
de 7 ans, leur séjour dans l’établissement
prolongé jusqu’à l’âge de 18 ans ».
Nous ne pouvons qu’applaudir à une
semblable résolution qui sanctionne un
état de choses qui existait déjà, en partie,
de fait. — Naturellement le mouvement
des Orphelines, déjà trop lent pour les
intéressés, sera à l’avenir plus lent encore.
Le nombre des jeunes filles qui pourront
être admises sera diminué d’autant, que
celles qui ont été une fois reçues, jouiront plus longtemps de cet avantage;
de là aussi le devoir d’être plus circonspects dans l’introduction et de ne l’accorder
qu’aux enfants qui- en ont le plu^ grand
besoin. Il appartient aux Consistoii-es et
surtout aux pasteurs, de seconder à cet
égard la direction de l’Orphelinat.
(Suite J.
DKPUTATtONS ËTiU!\GÈRËS
au Synode.
Deux seuls délégués d’églises
étrangères, le rév. Miller de Gênes
représentant de l’Eglise Libre d’Ecosse, et M. Descorabaz, de la Société évangélique de Genève, nous
ont honorés de leur visite, et nous
4
-164
ont adressé la parole. — Nous, extrayons ce qui suit du discours de
M. Miller:
Je ne vous parlerai pas longtemps; car
j’approuve le système américain qui ne
permet pas qu'un orateur parle deux fois
sur la môme question et pour plus de
cinq minutes ( excellente leçon donnée
aux membi-es de notre Synode). Mais ces
cinq minutes ne seront jamais oubliées par
moi. Je suis heureux de me trouver au
milieu des représentants de cette Eglise
pour la(]uelle j’ai toujours eu un vrai
amour filial. Mon Eglise vous envoie par
mon organe ses salutations les plus cordiales. Je ne vous dirai pas qu’elle vous
aime et vous estime, mais que cette estime va en augmentant, à mesure que
votre œuvre s’étend. Elle a confiance en
vous ; et eu présence des grands événements qui ont ouvert à l’Evangile les
portes de Rome, elle bénit le Seigneur et
forme des vœux pour que l’Evangile soit
reçu partout eu Italie.
Nous, pasteurs écossais, qui travaillons
en Italie , nous ferons tout ce que nous
pourrons pour votre œuvre; sans doute
nous ne pourrons pas tous faire autant
que le vén. D’ Stewart, mais nous espérons que le Seigneur nous emploiera à
cette œuvre. C’est dans l’espoir de pouvoir concourir, en quelque manière, à
votre mission, que je suis venu en Italie
et même que je suis entré dans le ministère. — Permettez-moi de vous dire deux
mots d’une œuvre particulière. Il y a dans
le courant de chaque année quelques
milliers de marins protestants qui visitent
le port de Gênes. Un bien petit nombre
d’entre eux a.ssistent aux cultes évangéliques ; mais si la montagne ne va pas
vers Mahomet, il faut que Mahomet aille
vers la montagne. C’est par le moyen d’un
bâteau que j’ai acheté que je vais vers
eux. J’ai pris un gardien pour cette église
flottante et ce gardien est un colporteur
qui vend dans le port des exemplaires de
la parole de Dieu et des traités à des personnes qui ne les achèteraient jamais
peut-être sans cette occasion, et qui naviguant ensuite vers des parages lointains
les apportent à leur tour à d’autres personnes qui n’en auraient jamais entendu
parler.
Le nombre des émigrants qui partent
du port de Gênes est très considérable.
Ils vont en grandes masses de toute la
Ritiera, surtout vers l’Amérique du sud.
Parmi ces émigrants il y a presque toujours quelques évangéliques des stations
ou des Vallées : mon colporteur aura soin
de les visiter et de les évangéliser au
moment de leur départ; il sera un moyen
par lequel ils feront connaissance entre
eux, et ainsi cette mission sur mer pourra
peut-être avoir quelque influence sur la
Colonie du Rosario. Je recommande cette
petite œuvre à vos prières.
Mr Descombaz :
Ven. et chers frères, — Permettez-moi
de vous exprimer la grande émotion que
j’éprouve de me trouver au milieu de la
Famille Vaudoise, dont l’origine remonte
si haut. — Je désire vous faire part d’abord d’un sujet de grande tristesse. J’arrive tard au milieu de votre Synode,
ayant été retenu à Genève pour rendre
les derniers devoirs à l'excellent comte
Agénor de Gasparin, qui vient de mourir
après une courte maladie. C’est un deuil
public non seulement pour les Eglises
libres de Genève, de Vaud et de France,
mais pour toutes les églises évangéliques.
Il est mort sans connaissance,fmais quelques heures avant de rendre le dernier
soupir, il dit à sa femme bien aimée :
nous sommes déjà assis dans les lieux
célestes en J. C. — Le comte de Gasparin
était humble et oublieux de lui-même.
Que le Seigneur nous donne de vivre dès
maintenant comme lui auprès de Dieu.
Je suis , chers frères , chargé de vous
saluer aussi cordialement que je suis capable ; et ce n’est pas une démonstration
officielle que celle que je fais auprès de
vous, mais je dois vous exprimer des sentiments de réelle afl’ection. Par dessus les
Alpes qui s’abaissent, nous nous tendons
la main, recevez-la de vos frères cadets.
Je lisais en venant ici une lettre écrite
d’Angrogne en 1532 par un mystérieux
personnage, appelé Adamus. Ce nom a
5
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inlrigué bon nombre d’hisloriens. Mais on
sait maintenant que cet Adamus n’est
autre qu’Antoine Saulnier, qui était venu
à votre Synode de Chanforans. li y a dans
cette lettre des choses fort touchantes,
il y est question d’un jeune Gonin envoyé
des Vallées aux églises d’Allemagne et de
Suisse. Il y est question aussi d’une édition monumentale de la Bible en latin et
en français, et nos pères y contribuèrent
pour 500 éeus d’or. Mais la Bible dite
d’OIivétan ne fut imprimée qu’en français
quelques années plus lard. Il paraît, du
reste, qu’ alors les relations entre les
Chrétiens des Vallées et ceux de la Suisse
et de l’Allemagne étaient assez fréquentes.
La Société évangélique, quo je représenle', fut fondée, il y a une quarantaine
d’années, à Genève, en vue de maintenir
ou de rétablir la pureté de la doctrine.
Cette Société fut bénie. Vous la connaissez,
chers frères ; son œuvre est multiple ; elle
a d’abord le département de Théologie ;
et nous avons la joie d’avoir encore dans
notre école de l’Oratoire 7 do vos étudiants; nous les aimons; ils rappellent
les souvenirs les plus agréables aux vieux
fondateurs de l’école , particulièrement à
notre vén. Merle d’Aubigné. Ils .sont un
gage de vos bonnes relations avec nous ;
car nous ne douions pas que vous ne
conserviez une petite place dans vos cœurs
pour vos amis de Genève.
La Société a , en second lieu, le département d’Evangélisation à l’intérieur et à
l’extérieur ; en troisième lieu le département des finances’, et enfin celui du colportage, Ce dernier emploie environ 40
ouvriers.
Noire évangélisation intérieure n’emploie que 3 ou 4 ouvriers. Notre évangélisation h l’extérieur peut se diviser en
ordinaire et eu extraordinaire et, cette
année, l’évangéti.sation extraordinaire a
eu, grâce aux circonstances, une très
grande importance. — Au mois de juillet
dernier, si vous nous aviez vu dans notre
salle de réunion, vous nous auriez trouvés bien découragés ; il s’agissait surtout
d’évangéliser les soldats de langue française. Les frères chargés de cette mission
étaient épouvantés de la grandeur de cette
œuvre. Bientôt les armées ennemies se
sont rencontrées ; et quelles rencontres !
Le travail était énorme, mais le Seigneur
a suscité parmi nous un bon nombre
d’ouvriers volontaires, évangélistes et infirmier.s, (jui partirent pour le théâtre de
la guerre. — Plus tard le principal champ
de travail s’ouvrit à nous, en Allemagne,
parmi les prisonniers français. Au début
l’œuvre put se faire sans entraves , mais
bientôt des aumôniers catholiques, ayant
abusé de la liberté qui leur était donnée,
et des tentatives d’évasion de la part des
prisonniers ayant été faites, le Gouvernement prussien défendit absolument toute
visite aux soldats. Nos ouvriers revinrent
découragés. Nous ne pûmes cependant
pas nous résoudre à abandonner à euxmêmes ces malheureux militaires ; nous
leur envoyâmes des livres ; mais, dans
révangéiisalion des catholiquqg surtout,
les livres ne sufTisent pas, il faut y ajouter le témoignage oral ; il faut pouvoir
dire et pouvoir faire entenilre ces paroles :
J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. — Ce
fut alors quo notre président, M'Necker,
se transporta à Berlin. Il obtint la permission d’envoyer, pour les prisonniers
français dans les diverses villes d’.AIlemagne, 6 aumôniers suisses, mais à condition qu’ils seraient payés par le Gouvernement prussien. II fallut accepter ces
conditions et 6 hommes bien capables et
bien dévoués furent envoyés et ils purent
réunir les soldats protestants enfermés
dans les principales forteresses. — Vous
savez que nous avons eu ensuite à évangéliser 84.000 internés de l’armée de Bourbaki. Le Seigneur nous a donné de pouvoir le faire en partie. Sans doute tous
n’ont pas été directement évangélisés,
mais la plupart ont reçu quelque chose
do notre part ; et il nous est déjà revenu
qu’un certain nombre d’entre eux ont
conservé un bon et salutaire souvenir de
leur séjour au milieu de nous. Et, malgré
toutes les dépenses que cette œuvre extraordinaire nous a causées, nous n’avons
pas de déficit ou un déficit in.signifianl.
El si le Soigneur nous demandait : avezvous manqué de quelque chose, nous
pourrions répondre comme les disciples
6
-166
-à Jésus ; ^Seigneur nous n’avons manqué
de rien. C’est fgrâce à sa positiran d’Etat
neutre que la Suisse e pu remplir cette
•œuvre bénie.
L’orateur dit eBân qu’il a aussi
été chargé de nous parler de l’observation du dimanche :
Les frères de Genève vous disent par
mon organe : occupez-vous de cette question, et iis m’ont donné pour vous divers
petits ouvrages et autres pièces publiées
sur ce sujet. — Nous avons senti à Genève que le dimanche chrétien s’en allait
et qu’il fallait faire quelque chose pour
le retenir et le maintenir, d’abord en
réveillant l’opinion des chrétiens sur ce
sujet, puis aussi en faisant envisager la
question au point de vue social. La Société rie l'observation du dimanche compte
1200 membres qui se sont engagés à sanctifier ce‘jour. On a fait des tentatives
auprès des chefs d’atelier, des maîtresmaçons’, des directions des postes et des
péages, des chemins de fer; nous avons
obtenu quelque cho.se, mais nous sommes
loin d’avoir tout obtenu. Votre cause est
la nôtre’, et si vous aviez en Italie quel•ques succès à cet égard, nous en serions
aussi fortifiés.
Encore quelques mots et je finis. Combien les temps sont sérieux ! Et combien
BOUS avons besoin les uns des autres pour
nous encourager et nous affermir ! Les
temps sont graves, mais les hommes sont
petits et faibles. Comment pourrons-nous
■suppléer au nombre et à la faiblesse?
C’est par la foi. Si chacun de vous prie
■davantage «et travaille en priant, nous
serons encore les plus forts. Luther a prononcé un jour dans sa lutte gigantesque
ces mots ; « Notre cause est gagnée car
les petits prient ». Nous tous qui sommes petits, unissons nos prières. Allons
de l’avant, que Dieu nous soutienne ! —
Priez pour nous et nous prierons aussi
pour vous, et que chacun de vous puisse
dire ; Je puis toute chose en Christ qui
me fortifie. ‘ '
Après M*' Descombaz , le candi'dat en théologie Rônnecke de Mersebourg (Prusse) adresse à l’Assein
blée quelques paroles d’affection
fraternelle ; il exprime le désir que
les étudiants évangéliques italiens
visitent plus fréquemment l’Allemagne comme aussi que les jeunes
théologiens allemands viennent en
Italie pour y faire la connaissance
du vrai catholicisme romain dont
le catholicisme allemand diffère
beaucoup dans la pratique , sinon
dans les principes essentiels ; il espère être un jonr dans la position
de pouvoir montrer que ce n’est
pas seulement en paroles, mais par
■des faits qu’il aime l’Italie et l’œuvre de l’E%lise Vaudoise.
Les trois orateurs ont été écoutés
avec la plus grande attention et
avec la plus vive sympathie par un
très nombreux auditoire — et M.
Meille, pasteur de Turin, président
du Synode, a répondu à chacun
d’eux avec beaucoup de chaleur
et d’à propos en même temps,
d’abord au rév. Miller, en lui disant que l’accueil cordial que nos
députés ont reçu récemment en
Ecosse et la persévérance avec
laquelle son Eglise a travaillé et
travaille toujours encore avec nous
et pour nous, sont un témoignage
splendide de l’affection et de l’intérêt que ne cessent de porter à
notre œuvre les Eglises presbytériennes d’Ecosse.
Nous ne pourrions vous exprimer toute
notre gratitude. Vous savez que nous
vous sommes reconnaissants et que nous
vous aimons d’une affection vive et cordiale, mais nous désirons vous le montrer, en nous employant avec totgours
plus de zèle à l’œuvre de la mission italienne; la confiance que vous mettez en
notre église est un grand encouragement
pour nous. — Nous n’oublîerons pas l’œuvre intéressante de l’évangélisition du
7
-167
port «le Gi-nes, «le laquelle vous nous
avez enlretenus.
Nous sommes très heureux de vous
voir ici (îomme représeolant de l’Eglise
d’Ecosse; mais permeltez-moi d’exprimer
au uom de toute cette Assemblée le regret
do ne pas voir au sein de ce Synode le
révéré D' Stewart. Nous étions habitués
à le voir et à renteiidre depuis 28 ans;
à chaque Synode il nous apportait ses
exhortations, ses témoignages d’affection
et do confiance et de nouveaux bienfaits.
Ene telle affection est bien digue de notre
émotion. Veuillez lui faire savoir de la
part de tout cette assemblée que son absence a été pour nous un vrai sujet de
tristesse.
A AP üescombaz,
Votre nom n’est pas inconnu parmi nous,
surtout par les écrits de voire révéré
père, que plusieurs ont lus. Genève nous est
chère et le Canton de Vaud aussi. Vous nous
êtes ainsi doublement cher. Dieu a voulu
que vous nous a[)|iortassiez tout d’abord
une bien triste nouvelle, la mort du comte
Agénor do Gasparin, connu, [ilus encore
que par ses écrits, par le noble et glorieux témoignage qu’il a rendu à l’Evaugile. La mort de l’auteur de «La famille»
est une grande perte pour leproteslantismo
et surtout pour le protestantisme français.
— Le comte do Gasparin a eu le courage
de dire la vérité à la France, sa patrie, et
à son malheureux peuple; et ce sont sans
doute les luttes morales qu’il eut à soutenir ces derniers temps qui ont mis tin
à cette noble existence. Nous nous associons à ce deuil comme à un deuil de
famille, et nous ne doutons pas que le
Synode ne charge quelqu’un de ses membres d’exprimer sa sympathie à son illustre'
veuve.
Vous nous avez apporté l’assurance de
l’affection chrétienne et fraternelle de la
Société évangélique de Genève; ce n’est
pas une chose nouvelle et cependant elle
est toujours nouvelle et précieuse. Nous
nous etl'orçons de marcher .sur les traces
de votre Société, mais nous le faisons
d’un pas un peu lent et comme en boitant. Nous sommes faibles, nous avons besoin d’encouragements et vous nous en
avez donné.
Votre Société a fait une belle œuvre
d’évangélisation parmi les prisouniers français , et non seulement votre Société, mais
votre noble pays tout entier. Si les Suisses
avaient déjà des motifs d’être glorieux ils
en ont encore davantage maintenant. Ils
ont été appelés à panser les blessures que
deux grands peuples se sont faites en se
lançant l’un contre l’autre et ils se sont
acquitté noblement dé la partie de la tâcha
que le Seigneur leur a assignée. Vous les
avez évangélisés, en leur donnant la Bible,
mais avant tout en action en leur montrant la charité de Christ. — Vous fermez
vos comptes avec un déficit insignifiant.
Cela dit beaucoup, et est un beau témoignage de la fidélité du Seigneur.
Nous désirons aussi aller en avant sur
le terrain de la sanctification du dimanche.
Ce que vous nous en avez dit est fort à
propos. Il y a aussi déjà parmi nous une
réaction contre la profanation de ce jour.
Nous sentons comme vous qu’aussi longtemps qu’un chrétien ne saura pas faire
à sa foi le sacrifice d’un jour sur sept,
il lui manquera beaucoup et nous désirons que cette conviction s<! fortifie au
milieu de nous.— L’orateur exfirime, en
finissant, l’espoir (|ue nous pourrons rendre
bienlét à Genève la précieuse visite qu’elle
nous a faite par son délégué.
A M’’ Rônneke:
Nous accueillons vos sentiments d’affection et votre témoignage avec gratitude
et nous serons heureux nous aussi de
voir exaucé votre désir de rapports plus
fréquents et plus intimes entre les étudiants
évangéliques de l’Italie et de. l’Allemagne.
Nous avons déjà beaucoup reçu et nous
avons encore beaucoup à recevoir de
vous ; et notre Eglise vaudoise, en particulier, a été l’objet de la bonté et de la
généreu.se et active sympathie de plusieurs
de vos princes. Dans notre cimetière reposent les restes d’un de vos hommes
illustres qui a été pendant plusieurs années l’nn de nos plus constants et dévoués
bienfaiteurs.
Cltrontque ))oUttque»
Ttalio. La Chambre s’est occupée
presque exclusivement de questions militaires et de finance.
ROME. — Le comte de Chambord a«
écrit au pape une lettre dans laquelle ilexprime les mêmes pensées et les même»
espérances que dans le manifeste à la
France doot les journaux ont longuemeuL
parlé. L veut faire le bonheur de soa
pays en rétablissant le principe d’autorité
et celui de la légitimité inséparables du
pouvoir temporel qu’il s’efforcera dereuidre au S' Siégé.
Le père Hyacinthe a demandé par l’intermédiaire de Mgr. de Mérode une audience
parb'cuUère au pape « afin de pouvoir lui
ouvrir toute son âme qui a tant souffert ».
8
-168
Cette audience lui est refusée et le père
Hyacinthe écrit une seconde lettre en ces
ternies : Autrefois le bon pasteur courait
après la brebis égarée et la rapportait
tendrement sur ses épaules. — Aujourd’hui la brebis égarée (puisque vous me
regardez comme tel ) cherche le pasteur
et vous la repoussez. Qùelle distance entre l'Evangile et le Vatican ! ».
— Le cardinal vicaire a adressé à
tous les curés une circulaire par laquelle
il leur enjointe d’empêcher, par tous les
moyens possibles, les étudiants de suivre
les cours des professeurs hérétiques (partisans de Dollinger). Selon VUnità CaUolica
cette mesure aurait pleinement réussi;
selon d'autres journaux au contraire les
auditoires de ces professeurs n’auraient
pas sensiblement diminué.
FLORENCE. — La discussion sur les
promedimenti fmanziari a commencé le
2,3. La Commission ne paraît pas vouloir
accorder les 21.000.000 dont le ministère
a besoin pour son bilan de 1871; le Ministre Sella a déclaré que, lui et ses collègues, en faisaient une question de cabinet.
NAPLES. — Le Piccolo giornale di Napoli publie ce qui suit:
Le 18 mai au soir l’assemblée des étudiants, s’étant réunie dans la salle du
Collège des nobles, n’a pas accepté l’idée
d’une adresse à Dollinger et a voté à une
grande majorité l’ordre du jour suivant
(le M. Senise. Les étudiants de l’Université
de Naples, élevés à l’école de la libre
pensée, et étrangers aux questions creuses
de la théologie et de la dogmatique, réunis eu assemblée publique, délibèrent de
s’abstenir de toute démonstration au chanoine Dollinger et font des vœux pour le
triomphe de la science et de la raison ».
Cette résolution nous rappelle le mot de
Léon X, ce sont des querelles de moines. Toujours la même inditférence ! Cette décision,
(7ue nous croyons sincère, est bien significative, mais aussi bien triste.
Allexnasn©- Dans la guerre de
1870 à 1871, l’Allemagne aurait eu
en morts . . . 19.236
en blessés . . 91.537
en perdus . . 6,165
F’rancfox't. Le 20, ont été échangées entre Bismarck et Favre les ratifications du traité de paix approuvé à Berlin
et à Versailles.
Berlin. Le Parlement a approuvé
la réunion de l’Alsace et de la Lorraine
à l’Empire allemand.
France. La colonne Vendôme est
tombée le 16 sur un tas de fascines et
de fumier. Sic transit glmia mundi. L’assemblée de Versailles a décidé de réparer
cet acte de vandalisme et de rétablir ce
monument d’art, cher à l’armée.
Le 18 l’Assemblée de Versailles a approuvé le traité de paix. Le rapporteur.
M. de Meaux , a commencé ainsi son discours: Messieurs, les préliminaires de
paix que vous avez été condamnés à subir
à Bordeaux, se sont changés en trailé définitif de paix.
La Commune louche à sa fin; en attendant que cela arrive, Mortier demande
l’abolition du culte dans toutes les églises
qui ne devront désormais être ouvertes
que pour y faire prêcher l’athéisme et
détruire les vieux préjugés.
Notre Dame des Victoires a été saccagée,
plusieurs autres églises ont eu le même
sort. — La maisou de Al. Thiers a été
démolie , et tout ce qu’elle conlenait, gaspillé ou confisqué. La chapelle ("xpiatoire
de Louis XVI a été également démolie.
Presque tous les journaux sont suspendus , de sorte que Bochefort a déclaré
dans le Mol d'ordre qu’il cesse ses publications à cause des mesures contre la
presse.
D’après tes dernières nouvelles, les
troupes de Versailles sont entrées dans
Paris au nombre de 80.000 par la porte
de S' Cloud et par la porte Montrouge et
se sont avancées d’abord jusqu’à l’Arc de
Triomphe dont les barricades sont bombardées. Elles se seraient même déjà avancées bien en avant dans la ville .sous les
ordres de Vinoy, de Clinchant et de Ladmirault. — La panique règne dans la ville,
dont on ne laisse sortir personne, afin de
pouvoir s’emparer des chefs de la Commune.
A Versailles la Chambre adresse des
félicitations à M. Thiers qui déclare de
son côté que l’armée s’est bien battue et
a bien mérité de la patrie.
maison à vendre. — Aux Appiots
de Torre-Pellice. — S’adresser pour
les conditions à M. Alexandre Sert
Secrétaire à Perrero. ■
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