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Année XXXVIII.
12 Juin 1903.
N. 24.
L’ÉCHO DES VALLÉES
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
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SOMMAIRE;
41® Conférence des Eglises du Val SaintMartin — Xos affaires - et celles des
^.atres — Lettre d’Ecosse — Questions
morales et sociales — Autour de la
Maison Unioniste — Chronique —
-îSouvelles et faits divers — Revue
Politique — Feuilleton: Georges Muller.
zzzzzzzzzzzzzzzzzzrazzzzzzzz
41® Conférence des Eglises
du Val Saint Martin
^^Ple s’est ouverte le 28 mai dernier
dans la grande école de Praly, devant
un auditoire d’une ôo.ne de personnes,
par la lecture, faite par le pasteur de,
^ la paroisse, de deux paraboles : celle
de la semence qui croît sans qu’on
sache comment, et celle du semeur.
En s’arrêtant sur la dernière, il entretint pendant vingt minutes l’assemblée :
de la douleur et de la joie du semeur.
Jésus est le modèle du semeur, mais
son disciple ne doit pas rester les bras
croisés sous prétexte qu’il ne peut arriver à sa hauteur. Un des champs
qu’il doit cultiver c’est le cœur et l’intelligence des catéchumènes. L agricul' teur, qui le soir rentre fatigue parce
qu’il a travaillé tout le jour à ensemencer son champ, est heureux parce
que lui au moins, il doit contempler le
fruit de son travail ; car la semence
jetée en terre mûrit aux rayons du
soleil de juillet et d’août. Mais le semeur spirituel, jette la semence, consume ses forces et sa voix, et les années s’écoulent sans que le moindre
fruit paraisse. La cause de tout cet
insuccès, Jésus nous dit qu’il faut la
chercher dans le champ sur lequel
tombe la semence. Bref, les trois quarts
de la semence répandue ne portent point
dé fruit, et cela suffit pour remplir le
coeur de tristesse. Les consolations ne
manquent pas aussi. Il n’y a rien de
plus noble que de conduire des âmes
à Dieu ; annoncer aux hommes les
voies du salut, instruire, consoler et
.conduire grands et petits sur le chemin
.de la vie. Dieu nous a *qrdonne de
*emer et rien autre, car faire croître
•c*est l’œuvre de Dieu exclusivement,
■c’est ce qu’il semble nous rappeler
•quand nous voulons dépasser cette limite. Il faut semer de la bonne semence et sans craindre les hommes et
jamais dans le but de leur plaire. La
semence doit être pure ; la Parole
de Dieu n’a pas besoin de nos systèmes
et de nos méthodes, mais elle est toujours une épée à deux tranchants. Le
Semeur doit être fidèle ; il doit se préparer et donner à ceux qu’il instruit
ce qu’il a de mieux à offrir. A celui
qui est fidèle. Dieu donne la joie de
ne pas voir tout son travail perdu.
Dans les parois de granit de nos montagnes croissent des mélèzes, nous ne
savons pas comment ils puissent tirer
du rocher le substance pour croître,
mais leur verdure de chaque printemps
nous dit qu’ils vivent. C’est l’image
de ce que nous rencontrons dans le
domaine moral et spirituel.
Après la lecture du procès-verbal de
la dernière conférence, M. le pasteur
Léger assume la présidence et nous lit
son travail sur le sujet à l’ordre du
jour : de l’instruction des catéchumènes.
Travail soigné et complet, qui mérita
à son auteur les remerciements des
membres de la conférence, et fit naître
le désir de le voir imprimé.
Il parla de i) Vimportance de cette
instruction. Instruire c’est ranger une
armée sur le champ de bataille ; c’est
lui apprendre à manier les armes dont on
doit se servir. Cette instruction est d’autant plus importante qu’il s’agit d’âmes
immortelles. 2) But. C’est à la vie que
doit viser l’instruction religieuse, et
comme Christ est la vie, c’est à lui
que l’on doit conduire les enfants. Il
faut lès préparer à entrer dans l’Eglise
avec connaissance de cause. Les enfants ne doivent pas seulement apprendre leur religion, mais il faut travailler
à ce que la vie puisse se manifester
en eux. 3) La matière. Quelle doit être
la substance de l’enseignement religieux
d’après l’Evangile et l’histoire? Jésus
est notre modèle, il visait, il est vrai
plus haut que nous, mais nous aussi
nous lui devons faire des disciples. Sur
le chemin d’Emmaüs, Il explique les
Ecritures ; ce que les membres de l’Eglise de Jérusalem n’avaient pas avant,
ils le cherchent et le trouvent dans la
Société des croyants. L’Eunuque éthiopien, Lydie, le geôlier de Philippes ne
reçoivent qu’une instruction sommaire.
Après avoir jeté un regard rapide à
travers les siècles de l’histoire de l’Eglise, il arrive à constater que chez
nous la substance de l’enseignement
religieux est : la préparation du salut,
r accomplissement, l’appropriation de
la part de l’individu et la consommation du salut. Il faut en outre armer
les catéchumènes contre le mal ; leur
donner une connaissance du monde, et
leur faire voir les conséquences du péché et les bénédictions pour celui qui
est fidèle. Il faut les mettre en garde
contre les mariages mixtes, néfastes
pour l’Eglise et les individus.
4) La Méthode. Jésus parlait àVec autorité, pour nous il suffit d’exposer ces
vérités que Jésus a énoncées avec autorité en les adaptant aux besoins de
l’enfant, car la voie de la persuasion
est de toutes la meilleure. La leçon
doit être l’union du culte et de la leçon;
toute leçon demande une préparation.
La base; de l’enseignement ne doit être
ni la Bible, ni le catéchisme à l’exclusion l’un de l’autre. Le catéchisme est
utile, vq le peu de temps . disponible
mais ^ns la Bible il n’est rien.
3) La durée. Dans notre Vallée Finscription a lieu à 13 ans pour les filles
et à 14.pour les garçons, et l’instruction dure au moins deux ans. Il faut
être inflexible pour la période d’instruction, surtout vu les jours dans lesquel
nous vivons, où les intérêts matériels
priment ceux de l’âme. Voilà en résume
le travail, auquel les membres de la
conférence rattachent les idées suivantes :
Pour l’importance de la matière traitée, le_;travail mérite d’être connu dans
nos Paroisses. Les familles doivent lire;
on a déjà trop écouté, maintenant il
faut lire, c’est nécessaire pour faire
des prpgrès. Nous sommes tous d’accord sur l’importance de l’instruction,
même les incrédules ■ le sçntent ; ils
nous envoient encore leurs enfants, ce
dont nous devons nous réjouir, car il
n’en est pas ainsi partout. Sans Christ
la vie ne vaut rien car elle manque
son but. Et ce but nous ne pouvons
pas toujours l’obtenir, car dans les familles se trouvent des ennemis de ce
que nous avons semé. Il faut aussi
mettre en garde nos enfants contre les
sectes pour qu’ils ne deviennent pas la
proie de leurs tromperies religieuses.
Faisons aussi connaître à nos enfants
le catholicisme romain ; nous assistons
au réveil du papisme qui cherche à
reprendre le pouvoir. Il faut que cha^
cun sache rendre raison de sa foi pour
résister aux tentations que l’on rencontre partout. Nous comptons au.ssi
sur la coopération des parents, si elle
nous manque notre œuvre est stérile.
A l’instruction il faut ajouter l’éducation qui fait défaut partout un peu et
surtout dans les grands centres. C’est
encore facile que de faire un sermon
ou une méditation, mais comme c’est
difficile de donner une bonne leçon de
catéchisme ! Que chacun donc se prépare afin que nous donnions aussi à
nos enfants ce que nous avons de meilleur. Ayons le courage de leur dire
toute la vérité, même lorsque cela viendrait heurter la foi traditionnelle ; car
ce que nous ne leur disons pas, peutêtre par excès d’orthodoxie, ils l’apprendront plus tard au contact du
monde, et un seul jour suffira pour
démolir leur édifice religieux que nous
avons péniblement élevé.
Après les salutations d’usage, l’on
choisit le sujet de la prochaine conférence qui aura lieu à Rodoret dans la
seconde moitié d’octobre et celui-ci est :
de l'amélioration des conditions sociales de
ï
notre peuple. La séance se clôt à midi
et vingt par le chant du cantique 44
et la prière de M. C. A. Tron..
Le Secrétaire
P. Giraud.
Nos affaires - et celles des autres
Savez-vous quel est le commencement
de la sagesse,? demandait un homme
plus zélé que prudent. — C’est que
chacun s’occupe de ses propres affaires,
lui fut-il répondu. C’e.st vrai, sans doute,
mais si l’on s’en tient là, c’ést le commencement et la fin de l’égoïsrne.
C’est, hélas ! le principe d’après lequel agissent le plus grand nombre.
Chacun aimerait bien être aidé par les
autres dans ses affaires, mais n’aime
à s’occupper des affaires des autres
qu’en tant qu’il y trouve profit ou satisfaction personnelle. Que de peine
nous avons à prendre notre part des
souffrances d’autrui, à regarder les torts
faits à notre prochain un peu cornme
s’ils nous étaient faité à nous-mêmes.
Le mot solidarité n’est guère encore
qu’un nom. Nous allons bien jusqu’à
nous indigner quand nous lisons le
récit d’atrocités commises, de mauvais
traitements infligés à des malheureux
qui ne peuvent se défendre ; nous trouvons des paroles de pitié pour les victimes, mais la plupart du temps nous
nous en tenons là ; ils sont rares ceux
qui s’emploient de toutes leurs forces,
par la parole, par la presse, par leur
influence personnelle, par tous les
moyens possibles, pour arracher la victime au bourreau.
Cela est encore plus vrai des peuples que des individus. Qu’un peuple
faible et sans défense soit maltraité,
opprimé, dépouillé, massacré même,
par un plus fort, cela excite bien un
certain mouvement d’indignation contre l’oppresseur et de sympathie pour
l’opprimé, mais aucune action efficace
ne s’exerce pour amener le premier,
le forcer s’il le faut, à de meilleurs
sentiments, ni pour adoucir les souffrances du second. Nous l’avons vu
pour l’Arménie, nous le voyons tous
les jours pour la Finlande, ce peuple
modèle à tous égards, d'activité, de
loyauté, d’instruction; de civilisation et
que nous voyons jour après jour dépouillé de tout ce qu’il avait de plus
cher, son autonomie, sa constitution,
ses libertés, tout ce qui le rendait heureux et prospère, au mépris des promesses les plus sacrées de ceux qui
récompensent ainsi sa fidélité. Mais qui
jamais penserait à faire une démarche,
une observation ? Nous venons de le
voir encore pour les Juifs en Russie.
2
Le gouvernement n’est peut-être pas
responsable des massacres qui se sont
commis, quoiqu’il semble bien prouvé
qu’il aurait pu les empêcher ; mais les
Juife ne sont pas traités, il s’en faut de
beaucoup, comme les autres sujets du
Czar ; ils sont encore en quelque sorte
hors la loi, et l’on considère comme
une grande faveur de leur avoir permis
par un récent édit, de s’établir dans
une centaine de localités désignées.
Tout cela ne devrait pas être regardé
comme l’affaire du peuple russe ou de
son gouvernement, mais chaque peuple et chaque personne devrait le considérer, ainsi que tout ce qui intéresse
le bien et le progrès de l’humanité,
comme étant aussi sa propre affaire.
Comme la très grande majorité des
Italiens, nous nous sommes indignés
en voyant l’attitude prise à la Chambre
par le groupe des députés socialistes
au sujet de la prochaine probable visite du Czar à S. M. le Roi. Les devoirs de politesse et d’hospitalité sont
sacrés, tout comme les autres ; les
violer ne serait pas seulement faire
offense à l’illustre visiteur, mciis aussi
à notre Souverain dont il sera l’hôte,
bienvenu, sans compter les difficultés
que cela pourrait créer à la patrie.
Du reste, ce ne sera jamais par une
impolitesse envers le chef d’un état que
l’on obtiendra des réformes dans le gouvernement de cet état. Le mot célèbre de
Floquet: «Vívela Pologne monsieur»
jeté à la face d’un autre Czar en pleine
ville de Paris, a laissé les choses comme
elles étaient et la Pologne démembrée
et asservie comme auparavant.
Mais nous voudrions que dans son
voyage, s’il le fait, et dans les réceptions qui lui seront faites et dans l’attitude digne et réservée autant que
sympathique du peuple italien et des
autres qu’il visitera, Nicolas II lût le
désir intense, unanime de le voir revenir
à des sentiments plus justes envers de
fidèles sujets. On le dit très intelligent.
Il ne sera pas nécessaire de donner à
nos sentiments une expression bruyante
et offensante pour qu’il les comprenne.
Qu’ ils soient seulement bien sincères
et bien enracinés dans nos cœurs, et il
les lira sur toutes les figures, il les
sentira dans le salut silencieux et dans
le cri de Vive l’Empereur, sous lequel
il démêlera comme sous-entendu ce
souhait : Puissions-nous bientôt l’applaudir sans réserve, comme nous le
désirons de tout notre cœur!
Edimbourg, 29 Mai 1903.
Cher Monsieur,
Les Assemblées des deux grandes
Eglises d’Ecosse ont terminé leurs séances ce soir ; elles avaient commencé
mardi 19, celle de l’Eglise Etablie dans
son local habituel, celle de l’Eglise
Libre Unie, dans l’ancien local de
l’Eglise Libre, mais rebâti et beaucoup
agrandi. C’est maintenant un bel édifice
spacieux, avec des sièges élégants pour
les membres de l’Assemblée, et pouvant contenir environ deux mille personnes.
Le Modérateur de l’Eglise Etablie
était le Docteur Gillespie, de Monswald.
Le programme à suivre était le même
que d’habitude, mais les rapports présentés ont accusé une grande activité
tant à l’intérieur que dans les œuvres
missionnaires. Il y a un progrès dans
le nombre des membres et dans leur
libéralité. Le .seul point particulièrement
intéressant était le cas Bamhill. Il
s’agit du pasteur d’une petite église
près de Dundee, qui singe le Ritualisme,
si ce n’est même le Romanisme, avec
autel, cierges etc. L’Assemblée a exprimé bien fort sa désapprobation de
ces innovations, et a enjoint au pasteur
de suivre les règles du culte de l’Eglise
Presbytérienne d’Ecosse. Le pasteur,
M. Adamson, a promis d’obéir.
Le Modérateur de l’Eglise Libre Unie
était le Docteur George Robson, de
Perth, le Rédacteur du Missionary Secord
et dont le nom a longtemps été identifié
avec les œuvres des Missions Etrangères.
Dans ses discours d’ouverture et de
clôture il a tracé de main de maître
l’obligation de l’Eglise à porter l’Evangile jusqu’aux extrémités de la terre.
Les rapports constatent un accroissement de près de 3000 membres, ce qui
porte le total à près d’un demi-million
d’âmes. Les contributions ont aussi
beaucoup augmenté, quoiqu’on eût la
menace d’un déficit de 150,000 francs
pour les missions, et autant pour le
Sustentation Fund, déficits qui ont été
presque entièrement comblés. Il y avait
encore quelques arrangements de commissions et de fonds à régler entre
les deux Eglises Unies, questions délicates et épineuses, mais qui avancent
vers leur solution grâce à la sincérité
et au courage que l’on y apporte. La
question la plus difficile est celle des
fonds destinés aux honoraires des pasteurs, dont les traitements étaient fort
différents dans les deux Eglises.
Une commission a étudié la chose
depuis des années et a présenté un
projet. L’Assemblée y consacra une
heure, et dans une autre séance on
décida de renvoyer la question aux
presbytères et aux églises. Chacun sent
que c’est là la pierre de touche de
l’Union et si ce point est arrangé d’une
manière satisfaisante, il n’y a pas de
doute que l’Union n’en acquière plus
de force et de cohésion, et que les
autres points en litige ne soient bientôt
réglés.
Dans les séances sérales, un nombreux
public eut l’occasion d’entendre des
missionnaires venus de différents champs
de missons et des représentants des
Eglises des Colonies et du continent.
L’Italie n’avait envoyé aucun délégué.
M. Louis Rostagno, de Livourne, qui
a visité l’Ecosse l’hiver dernier, est
rentré dans son Eglise en avril, cependant, sa visite aux différentes églises,
le feu et l’éloquence qu’il déploya en
dépeignant l’œuvre d’évangélisation en
Italie, n’ont pu que rendre plus intense
l’intérêt pour l’Eglise des Vallées, et
pousser les cœurs à concourir largement
à l’avancement du règne de Dieu dans
toute l’Italie, et cela bien mieux que
si votre député s’était borné à une
courte allocution devant nos synodes.
Votre dévoué
R. M.
eUESTIONS MORALES ET SOCIALES
Justice et injustice.
A Turin, un journal quotidien a ouvert ses colonnes à une souscription
comme on n’en voit pas souvent, quoi
qu’ il s’ en fasse peu d’aussi à propos,*';
Elle a, en effet, pour but de réparer,
pouf autant que ces choses-là sont ré-^
parables, une de ces injustices assez
fréquentes contre lesquelles il est trèsdifficile de se prémunir, parce qu’ellês
ont pour auteur non pas des individus,
mais la société elle-même dans une dex
ses institutions les plus respectables,;,.:
c’elle-là même qu’on appelle « la jus-^
tice ï>.
Le fait est connu. Un crime atroce a
été commis. Certains indices ou de sim-“
pies supçons ont conduit à l’arrestation
de deux malheureux. Après quelques^
mois de prison préventive, ils ont été
relâchés, faute de preuves «suffisantes».
Un an après un autre crime de mênje,;
nature amène enfin à la découverte du''
vrai coupable et par là même fournit la preuve de l’innocence des deux premiers accusés. Cela n’empêche pas que
r arrestation, la longue détention préventive et le déshonneur qui en a rèjailli sur eux et les leurs, n’ aient eu
leurs conséquences funestes ; on dit que
l’un d’eux en est devenu fou. !;
Il est malheureusement inévitable
qu' il se commette parfois des erreurs
judiciaires, ou simplement des erreurs de
police. Mais est-il possible que nous
en soyons encore à une législation qut|
ne connaît aucune réparation quelconque
pour ceux qui en ont été les victimes ?
Si un particulier, par une accusation
sans fondement, causait à un autre un
grand dommage, il serait tenu à une
réparation. Pourquoi la société ne l’estelle pas ? ’
• Il faudrait d’abord que cette odieusé
pratique de la prison préventive fût appliquée le plus rarement possible et
que, lorsqu’elle est jugée nécessaire, le
détenu fût simplement considéré comme^
gardé à la disposition de la justice et
ne fût pas traité comme coupable, aussi ’
longtemps qu’il n’est pas condamné,'
que par conséquent la détention fût
aussi adoucie que possible. Ensuite,
quand il est reconnu qu’ il a été arrêté '
à tort, il faudrait qu’il y eût, d’un'’
côté, un acte public par lequel l’injustice de l’arrestation serait formellement reconnue, et de 1’ autre une indemnité pécuniaire. Il n’ y a déjà que
trop de conséquences qui sont irrépa
5)
GEORGES MULLER
SES PRINCIPES
EXTRAITS DE SON AUTOBIOGRAPHIE
Que l’on ne nous objecte pas qu’analyser de la
sorte cette entreprise, c’est en faire évanouir la
signification, c’est dissoudre la preuve de la validité de la confiance en Dieu que G. Muller a voulu
fournir. Cela n’est pas, car il y a harmonie dans
cette entreprise entre les croyances et les actions,
liaison évidente entre les principes et les œuvres,
et, par conséquent commencement de preuve qui
peut et doit nous satisfaire.
Nous ne sommes pas sortis dans cette analyse
de la sphère des sentiments et des idées religieuses,
c’est-à-dire d’une sphère d’action divine. Dieu est
l’auteur de la vocation de G. Muller; Dieu est au
centre de sa conscience et de son cœur, comme
au centre de la conscience et du cœur des «frères»
qui l’ont aidé de leurs prières et de leurs dons.
L’éducation des orphelins c’est l’œuvre de Dieu;
n’est-il pas le Père des orphelins ? Dès lors faut-il
s’étonner si Celui qui règne sur les cœurs fait
servir les richesses de ses enfants à. un usage divin
entre tous ? Ne conviendrait-il pas de s’étonner
du contraire ? de s’en étonner jusqu’au scandale,
quand on voit des chrétiens plongés dans les jouissances matérielles, incapables de sacrifices et indifférents aux progrès du règne de Dieu ?
Nous devons toutefois formuler quelques réserves
sur la valeur des principes de G. Muller ; ils ne
sont pas susceptibles d’une application universelle ;
ils sont impraticables dès que l’on sort du domaine
de r activité philanthropique, éducative ou religieuse.
L’œuvre missionnaire fondée par Hudson Taylor
sur des principes analogues, si nous ne faisons
pas erreur, a dû imposer à ses ouvriers l’obligation
de subvenir à leurs besoins par le travail personnel,
et de vivre des produits des pays où ils sont établis, afin de suppléer à l’insuffisance ou l’irrégularité des dons.
Si tous les hommes voulaient vivre, en s’attendant au Seigneur, exactement comme G. Muller,
l’humanité périrait de faim ; car G. Muller ne produit pas par sa foi ou ses prières des aliments et
des vêtements, ou de l’argent pour s’en procurer ;
mais il accapare, en quelque sorte, il détourne à
son profit et à celui de ses œuvres, les richesses
créées par d’autres. Ce fait suppose qu’ il vit au
milieu d’une société organisée pour produire des
richesses ; or cette société ne peut conduire ses
affaires comme G. Muller conduit les siennes ; en
particulier, elle ne peut accomplir sa fonction qu’au
moyen de l’épargne que G. Muller s’interdit; sans
capitaux accumulés par l’épargne et sans cesse
renouvelés, point de grande ni de petite industrie,
point de chemins de fer, ni de bateaux, point de
commerce ; nous serions réduits à gratter le sol-i
avec nos ongles pour y enfouir les semences nu-,
tritives et à chercher un abri dans les bois ou les
cavernes. |
Les principes de G. Muller n’ont d’autre parts,
aucun rapport avec le communisme volontaire des
biens déjà essayé aux temps apostoliques et vers .
lequel tend la société dans son essor vers la justice et la fraternité. Le communisme des biens
c’est en somme l’épargne collective ; il suppose
une organisation sociale du travail et il implique
une équitable répartition des biens en rapport avec
les besoins de chacun ; tout cela détruit le sytèihe
ultra individualiste de G. Muller et rend impossible
le monopole qu’il exerce sur la richesse.
Enfin le résultat que G. Muller a cherché : accroître la confiance en Dieu, a été et continue à
être obtenu par d’autres voies. L’exemple de G.
Muller peut encourager les institutions qui subsistent par des libéralités, il peut réconforter la foi
de ceux qui vivent par nécessité de la charité
privée, mais il n’offre pas un très grand secours ,
à ceux qui veulent et doivent, comme c’est le devoir commun, subvenir à leurs besoins par le travail salarié.
Il n’y a aucune analogie de situation entre la
manière de vivre de G. Muller, au sein d’une,
3
râbles : souffrances morales, angoisses
s de la famille, souvent, atteinte à la
santé etc. Il ne serait que juste que
lesMommages matériels fussent au moins
‘ en^ partie réparés. C’est du moins ce
que semblent dire le bon sens et la
conscience. Nous ignorons si tel est
l’avis des hommes compétents en matièrè juridique.
/.i)
^ .'if ■ ■
.Autour de la Maison Unioniste
Monsieur le Directeur^
Je vous serais très reconnaissant de
vouloir bien m’accorder l’hospitalité dans
les colonnes de VEcho pour ces quelques
lignes.
Il y a un proverbe qui dit qu’un
malentendu vient souvent de ce que
l’on ne se comprend pas.
Tout en tenant mordicics a.u premier
projet je ne suis pas du tout contraire
au second, auquel je souhaite un heureux succès, mais je proteste mordicus
contre l’idée de ceux qui dans la réunion
au Vieux Pensionnat, ont proposé de
se ''servir des fonds du premier projet pour
“ entreprendre le second ; d’autre part
jC'he vois pas quelle utilité il y aurait
■fà démolir une œuvre déjà commencée
pour essaijer d’en fonder une nouvelle
en attendant que celle qu’on aurait démolie soit finie. C’est un problème trop
au dessus de ma portée pour que je
puisse le comprendre.
En vous remerciant, d’avoir bien
voulu publier mes élucubrations et dans
l’espoir que d’autres unionistes répondront à votre bienveillante invitation
de traiter ce sujet à un autre point
de vue, je vous prie d’agréer Monsieur
fe le Directeur, l’expression de mes meilleprs sentiments.
a Un Unioniste.
Comme on le voit, ces lignes ont
été écrites avant la publication des deux
articles de M. Falchi. Nous avons encore reçu deux autres lettres : l’une,
signée « un unioniste qui assistait aux
séances», est entièrement favorable à
l’idée qui a prévalu dans la seance du
5 mai, et que M. Falchi a soutenue
dans les deux articles mentionnés ; l’autre sans être tout à fait contraire vou
drait que pour disposer de l’argent
versé pour le premier projet on y fût
autorisé par les souscripteurs, à défaut
de quoi on devrait rembourser. La question nous paraît maintenant assez débattue pour que l’Union puisse prendre
une décision bien motivée. Eéd.
C fl O ^ 1 Q If h
Soirée. — Ce soir Vendredi, à 8 h.
et demie, dans l’école de S. Marguerite,
VEcho du Vallon, sous la direction de
M. Forneron, donnera une soirée publique au profit de l’Orphelinat Vaudois.
Le programme que voici nous dit
davance que la soirée sera agréable et
que le public accourra en masse.
1. e partie. Piano à 4 mains: Le régiment qui passe — Chœur : La Marseillaise des Instltideurs — Monologue : Le
cerisier — Chœur : La dame blanche —
Poésie en piémontais : La sentinella
morta — Comédie : Sabot et Violon —
Canto : Italia.
2. e partie. Pianoforte : Zelmica — Coro:
Il ritorno d’Aprile — Monologue : Trente
minutes d’arrêt — Chant : Chantez toujours — Monologue : Une santé de fer
— Pianoforte : Un sogno — Saynete :
Blanc et Noir — Chant : La retraite.
Les billets d’entrée sont fixés à un
franc et à cinquante centimes.
Praly. — Le trois et le quatre juin
eurent lieu les examens de proscioglimento. Huit élèves se présentèrent, c’està-dire six garçons et deux filles. Les
examens ont été bons. Nous regrettons
que le nombre des enfants soit si restreint, mais la cause nous devons l’attribuer à l’insouciance de qui devrait
fixer les examens à la clôture des
écoles.
Histoire populaire des Yaudois
en souscription
tenir les bonnes initiatives, l’impression
du volume est décidée et va commencer
incessamment. Nous remercions sincèrement ceux qui ont bien voulu nous
encourager dès le début et les prions
de verser leur souscription au plus tôt.
D’autre part, nous recevrons encore a
titre de souscripteurs à deii.v francs ceux
qui nous auront fait parvenir leur adhésion et l’argent avant le 15 juillet prochain. Adresser à M. J. Jalla, professeur, Torre Pellice.
Opera Balnearia 0. P. Meille
Les réponses aux nombreuses demandes pour les bains de mer qui ont
été faites avant le 30 Avril dernier au
Comité exécutif de cette œuvre, ont
été envoyées aux pasteurs des intéressés.
Nous annonçons que :
LA BRIGADE DES GARÇONS
partira D. V. pour Final Marina de
Turin Mercredi 1 Juillet à 9 h. 2o du
matin, pour retourner de Finale Mardi
21 Juillet.
Celle des FILLES partira le Jeudi
23 Juillet de Turin, à la même heure,
pour retourner de Finale Mercredi 12
Août.
Chaque enfant doit porter, outre le
trousseau réglementaire avec le costume
de bain, la somme de L. 6 qu’ il remettra au directeur ou à la directrice
de sa brigade.
Iju Direction.
Nomelles et faits dlïers
En réponse à notre appel du 4 mars,
nous n’avons pu recueillir le nombre
voulu de souscripteurs pour la publication de l’Histoire populaire des Vaudois. Cependant grâce à la munificence
d’une personne, toujours prête à sou
Italie. Le Cardinal Vicaire Pietro
Respighi a publié, à la veille de Pentecôte, un « Invito Sacro » aux fidèles
de Rome. Son Eminence se plaint de
la propagande anti-cléricale de certains
journaux — ce qui nous interesse peu
et de «la diffusion» (voilà qui nous
intéresse) « des sectes hérétiques de tout
nom, venues de tout pays, qui elevent
des chaires de peste {rizzano cattedre di
pestilenza) contre l’unique chaire établie
par Jésus-Christ... » Il supplie les fidèles
au nom de ce qu’ils ont de plus sacré
au ciel et sur la terre de bien se garder
d’adhérer à aucune secte hérétique ni
confier leurs enfants aux émissaires
du protestantisme, ni fréquenter même
par simple curiosité leurs temples et
leur enseignement.
Il parait décidément que l’œuvre
évangélique à Rome commence à inspirer des craintes sérieuses au Vatican
car jamais il ne lui a fait l’honneur de
s’en occuper comme ces derniers temps.
Voici quelques détails sur l’abbaye
de Monte-Cassino, dont on a beaucoup
parlé récemment à l’occasion de la
visite de l’Empereur Guillaume. Nous
les empruntons au Journal de Genève.
L’abbaye, date du Vl.e siècle. Elle
fut fondée par saint Benoît sur la montagne où s’élevait un temple d’Apollon
entouré d’un bois consacré à Vénus.
C’est du Mont-Cassin que s’est répandue sur le monde cette Règle bénédictine qui contribua à répandre le
christianisme et à conserver à travers le
moyen âge le culte des choses de l’esprit. C’est dans cette même abbaye que
fut installée la première imprimerie
italienne en 1468. Les Bénédictins ont
fourni 31 papes, 130 cardinaux, 3057
évêques et ont compté dans leur ordre
224 fils de rois et d’empereurs. Le
couvent fut détruit trois fois : par les
Lombards, par les Sarrasins, par un
incendie. Le bâtiment actuel date de
la fin du XVI.e siècle. En 1798, les
Français le pillèrent et le ravagèrent.
Le couvent possède cependant encore
une foule de merveilles artistiques et
une bibliothèque de 20,000 volumes,
unique au monde.
France. — La grande préoccupation
est toujours celle de la probable prochaine séparation de l’Eglise et de
l’Etat. Les partisans de la séparation
sont encore en minorité à la Chambre,
mais leur nombre augmente. Au mois
de janvier la suppression du budget
des cultes avait été repoussée par 315
voix contre 194; mais en mai l’urgence
de la proposition de M. F. de Pressense
demandant la séparation obtint 240
voix contre 265 et récemment une proposition demandant le renvoi à une
commission spéciale de divers projets
tendant à la séparation a eu 247 voix
favorables et 278 contraires. Plusieurs
consistoires demandent la réunion d’une
communauté où il exerce un monopole économique
consenti par les «frères», et la condition d’un
ouvrier quelconque jeté dans le vaste monde où
règne une impitoyable concurrence économique.
Il faut à ce dernier un autre « exposé des dispensations de Dieu ». Il lui faut l’exemple d un homme
de sa propre condition qui, sans dons extraordinaires, sans spécialité professionnelle, et sans pu
blier son autobiographie à des milliers d exemplaires, gagne cependant au jour le jour le pain
qui le fait vivre lui et ses enfants, qui lui permet
de les élever honnêtement, de parer sur ses gains
ou par les mutualités dont il est membre à toutes
les éventualités de l’existence ; chômages forcés,
maladie, etc., sans jamais avoir à compter avec la
charité privée, sans jamais renier ses principes
chrétiens, ni sacrifier aii(?un des droits de la personne morale.
Voilà nous semble-t-il le programme qu’il faudrait remplir pour répondre aux préoccupations |
angoissantes de la foule des travailleurs. |
Une telle vie a déjà certainement été vécue par j
des héros de la foi qui n’ont point laissé d auto- |
biographies; mais leur biographie est écrite dans |
le grand livre de Dieu, et ces héros obscurs, brilleront parmi ces héros illustres devant lesquels
nous nous inclinons pleins de respect et d admiration en rendant gloire au Dieu qui les a suscités.
IL
L’esquisse hiographique que nous venons de
tracer ne nous dit pas comment G. Muller met en
pratique ses principes ; elle ne nous les montre
pas en action ; il faut encore lire VExposé de quelqties-unes des dispensations de Dieu «à son égard».
L’édition française que nous avons entre les mains
s’arrête à l’année 1845, mais c’est la partie la plus
importante de l’autobiographie de G. Muller; nous
en conseillons très vivement la lecture à tous ceux
qui veulent savoir exactement ce que signifient
ces mots : s’attendre au Seigneur pour les ressources temporelles.
Nous citerons quelques extraits du journal de
G. Muller et nous analyserons une courte période
de l’histoire financière de Y Orphelinat, afin d’éclairer notre esquisse biographique. Cette analyse nous
servira de mise au point de ces principes qui se
présenteTit, de loin, dans un séduisant et dangereux mirage, elle résoudra le mirage en réalité.
*
* *
Georges Muller raconte d’abord l’histoire de sa
vie puis à partir de 1830 le récit fait place au
journal ; c’est du journal que nous extrayons les
notes qui suivent; Nous mettons entre guillemets
les citations textuelles et entre crochets les réfléxions que nous intercalons dans le résumé.
1830
G. Muller qui remplit des fonctions pastorales
dans le comité de Devonshire épouse, le 7 oct.
1830, Miss Groves et entre, avec sa femme, dans
la voie qui lui avait été révélée, quelques mois
auparavant, par son futur beau-frère ; il rejette le
salaire fixe qui lui est attribué sur le produit de
la location des places de la chapelle, et commence
à s’attendre à Dieu pour tout ce qui concerne ses
besoins temporels. « Il finit l’année heureusement,
le Seigneur ayant richement pourvu à ses besoins,
en lui envoyant 3250 fr.
1831
Le 6 janvier G. Muller est à court d’argent.
Le 8 janvier G. Muller « est tenté de douter de
la bonté du Seigneur».
Le 7 mars «il est de nouveau tenté de mettre
en doute la fidélité du Seigneur», tellement il est
à court d’argent.
Le 20 juillet : « un anonyme nous a envoyé une
« épaule de mouton et une miche de pain. J’ai
«compris, plus tard, que Satan avait fait courir
«le bruit que nous avions faim, et que c’était
« pour cela que le Seigneur nous avait envoyé ces
«provisions». G. Muller confesse, à ce propos,
qu’il a été parfois dans une bien grande pauvreté,
mais sa femme et lui ont toujours eu de quoi
’ apaiser leur faim. « Mais, quelque faux que ces
; « rapports aient été, je ne doute nullement que le
' « Seigneur ne s’en soit servi, de temps en temps,
^ « pour mettre nos besoins temporels sur le cœur
; « de ses enfants ».
i (A suivre).
4
conférence générüle de délégués consistoriaux pour s’occuper de la question,
de l’attitude que les églises doiv^ent
adopter à son égard et des mesures à
prendre.
Voici comment M. Joseph Reinach,
parle de l’influence des congrégations
sur les classes élevées, dans son Histoire de l’Affaire Dreyfus, dont le 3.e
volume vient de paraître :
« Depuis un quart de siècle, par une
lente infiltration, les Pères se sont emparés de l’éducation des classes riches,
aisées. Ils ont préparé des générations
pour les grandes écoles (navale, militaires) ; leurs élèves, ayant depuis peu
l’âge d’homme, sont partout, dans les
professions libérales, avocats et médecins, à la tête de la grande industrie,
du grand commerce. L’Université, quand
elle a formé ses bacheliers, ne les connaît plus. Eux, jamais ne lâchent les
élèves dont ils ont façonné le cerveau,
pétri le cœur ; ils les suivent dans la
vie, les poussent, les marient. Dans
toutes les carrières, même administratives, surtout dans l’armée, être recommandé (secrètement), soutenu par les
Pères, c’est un avantage sans prix. Et
ce qui échappe à l’éducation, à cette
tutelle prolongée, le confessionnal le
leur ramène. Peu à peu, dans le beau
monde aristocratique et le monde bourgeois qui «pense bien», le jésuite a
remplacé, comme directeur, les autres
moines, le simple prêtre, bon pour les
petites gens. Il pénètre ainsi au secret
des familles, documente une immense
agence d’informations....»
Kevue Politique
Nous avons mentionné, dans nos dernières chroniques, les accusations de M.
Perri contre M. Lettolo relatives aux
aciéries de Terni. Le ministre semblait
s’être suffisamment disculpé, et croyait
avoir convaincu tout le monde de sa
parfaite innocence. Sur ces entrefaites,
le Corriere Mercantile de Gênes qui a
entrepris une enquête pour son propre
compte, a pu préciser certains faits concernant le trust métallurgique auxquels
M. Lettolo et tel de ses parents ne seraient pas complètement étrangers. Que
M. Lettolo donc, soit coupable ou
non d’avoir favorisé en sa qualité de
Ministre de la Marine les aciéries de
Terni, cela sera prouvé plus tard ; aujourd’hui le soupçon plane sur lui, preuve
en soit que le budget de la Marine n’a
été approuvé que par 182 voix contre
137; Si M. Lettolo ne va pas remettre
son portefeuille à la suite de ce vote, il
faut dire qu’il tient au pouvoir un peu
plus qu’il ne faudrait.
Mais si le ministère a eu la victoire,
petite victoire, dans la votation de mardi
il n’est pas dit qu’il ne soit battu lors
du vote sur l’enquête parlementaire relative aux constructions de la Marine,
enquête proposée par le parti socialiste
et que les partisans de Sonnino et de
Rudinl voteraient. C’est dire que le Ca
binet passe un mauvais quart d’heure.
Le voyage de Victor Emmanuel III
à Paris est chose décidée ; la date même
en est irrévocablement fixée pour la seconde quinzaine de juillet. Paris aura
donc la première visite de notre roi, ce
dont les Français se montrent joliment
satisfaits dans leur amour-propre. Il va
de soi que la visite du roi d’Italie n’a
pas été officiellement annoncée, avant
d’avoir l’assurance que M. Loubet la lui
rendra à Rome même. En novembre prochain, Victor Emmanuel rendra sa visite
au roi d’Angleterre, à Londres.
Un heureux évènement, annoncé pour
le mois d’octobre, laisse espérer que
r Italie pourra saluer bientôt la venue
d’un prince héritier.... ou d’une troisième
princesse.
Un projet de conversion du consolidé
4 1|2 O’o en 3 1[2 °/o a été déposé à la
Chambre, et va être discuté prochainement. Les œuvres pies en possession de
titres de consolidé 4 1J2 % et dont les
revenus seraient par conséquent sensiblement réduits, recevront annuellement
la différence d’intérêt qui existera entre
l’ancien et le nouveau titre.
D’après les déclarations de M. Di Lroglio, ministre du trésor, l’exercice 19021903, qui sera clos le 30 c., laissera un
excédent de plus de 30 millions.
— En Macédoine, la situation est toujours fort grave et ne laisse espérer
aucune amélioration prochaine. La guerre
civile y décime la population, les troupes
turques envoyées pour rétablir l’ordre
se livrent aux pires excès. Et la Russie
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.dinv
et l’Autriche qui prétendaient pacifier lés‘^
esprits et rétablir la tranquillité conti-’®
nuent à donner de très sages conseils
qu’on se garde bien do suivre. D’autre
part, il semblerait que les bruits d’une
prochaine entente entre les gouvernements I
de Sofia et de Constantinople seraient *
confirmés. Ce n’est donc plus la guerre
dont on nous menaçait et c’est tant mieux
pour les états des Balkans et pour îe"'
reste de l’Europe. s i
— Le voyage de M. Loubet à Londres, où il va rendre à Edouard VII la
visite reçue dernièrement, est fixé pour
le 6 juillet. Le président sera de retour
pour assister à la fête du 14 juillet et ,•
recevoir notre roi. Toutes ces visites de^L
souverains, passées, et futures, prouvent.;;!
au moins, si elles ne garantissent rien
pour l’avenir, que les grandes nations
européennes sentent le besoin d’entretenir l
des relations de bon voisinage.
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