1
M. B. Léger, pasteur
2 copies
perrero
Année XXXIX.
11 Novembre 1904.
N. 46.
L’ÉCHO DES VALLÉES
OHAQXJEÍ VKJVDKKOX
Prix d’abonnement par an:
Italie .....................................Fr. 2,5Ü
Etranger.........................................b 5
Plus d’un ei. à la même adresse, ehaonn ■ . „ d
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement
Postal selon l’Accord de Vienne ... „ 2,60
0)1 s’abonne: Au Bureau d’Administration; chez M3I. les Pasteurs;
et à r Imprimerie Besson à Torre Pellice.
L’ abonnement se paye d’avance.
Annonces : par espace de ligne : 1.« fois, IS centimes — de la 2.« à
la 6.e fois, 10 centimes — 6.® fois et au-dessus, 5 centimes.
S’adresser pour la Rédaction A M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Alex. Rivoir, instit., Torre Pellice.
Tout changement d'adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables .... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE ;
Après les élections — Foi et obéissance
— Le Commandeur Adolphe Pellegrini
— Echos de la presse — Variétés —
Chronique — Bibliographie — Nouvelles et faits diveiT — Revue Politique.
Après les élections
Quelques réflexions seulement, non
pas sur les élections en général dans
toute l’Italie, mais sur celles de notre
Collège. Nous nous bornons à deux ou
trois.
La première c’est que, cette fois encore, les Vaudois ont été unis. Quelques dissidents à la Tour et à St. Jean,
et c’est tout. Dans les autres sections,
l’union a été encore plus compacte qu’en
1900.
Nos adversaires ne manqueront pas
de répéter encore que c’est uniquement
parce que M. Soulier est Vaudois que
ses coreligionnaires des Vallées l’ont
pour la quatrième fois élu par une votation presque unanime. La vérité est
que les partis extrêmes n’ont pas encore beaucoup de partisans chez nous.
Nous croyons au progrès, au développement des institutions libérales et démocratiques, aux réformes économiques
et sociales progressives, avec le respect
de la loi, avec l’ordre, avec la coopération pacifique de toutes les classes
de citoyens ; et ceux qui, tout en affirmant qu’ils ne sont pas ennemis des
institutions nationales, sont avec les
ennemis, parlent leur langage et adoptent leurs méthodes, ne nous inspirent
pas confiance.
Nous sommes peut-être des gens arriérés tout pétris de préjugés et d’idées
surannées ; il faut le croire en entendant certains discours de personnes
d’ailleurs sensées; mais telle est encore
notre « mentalité ». Aux cris de v/t>e
la liberté! vive le progrès! vive la démocratie ! nous sommes habitués à unir
inséparablement celui de vive le Tloi !
Les quatre souverains qui se sont succédé sur le trône depuis que la constitution a été octroyée nous ont habitués à unir dans notre pensée la personne
du Roi aux plus nobles aspirations de
la patrie et du peuple italien. Et nous
en sommes encore à nous étonner quand
des hommes élevés au milieu de nous
viennent nous parler du Statute comme
d’une antiquaille à mettre au musée et
delà monarchie constitutionnelle comme
d’un mal nécessaire à tolérer encore
quelque temps par opportunisme, si ce
n’est un obstacle à renverser à la première occasion.
Qu’en pensent les électeurs de la
plaine ? Notre impression à nous, c’est
que leur vote (presqu’aussi unanime que
celui des Vaudois, mais dans le camp
opposé) n’est pas l’expression sincère
de leurs opinions politiques. Nous les
croyons, dans leur grande majorité,
aussi «constitutionnels» que nous. S’il
en est ainsi, ou ils se méprennent sur la
vraie couleur de leur candidat, ou le
grand nombre vote pour lui parce que
son adversaire est Vaudois, car nous
avons la conviction que, des deux c’est
ce dernier qui représente le plus authentiquement les idées politiques du
plus grand nombre d’entre eux.
C’est que, comme nous l’avons plus
d’une fois fait remarquer, la composition du Collège est telle que des considérations étrangères à la politique
auront toujours, d’un côté ou de l’autre,
ou de deux <ù la fois, une influence
prépondérante dans le groupement des
partis.
C’est pour cela que nous renouvelons
le vœu déjà exprimé à la suite d’une
autre élection, c’est que la circonscriptions du Collège soit modifiée de manière à la rendre plus homogène.
Nous recommandons cet objet à l’attention de M. .Soulier et de M. Facta.
Le premier est sans doute au.ssi persuadé que nous de la nécessité de cette
réforme. Et M. Facta, qui a parmi ses
électeurs les plus fidèles les Vaudois
du Val Pérouse et du Val St. Martin,
n’hésitera pas à se séparer d’eux s’il
sent que c’est un service à rendre aux
deux parties de ce Collège, qui semblent former deux camps en perpétuelle
opposition l’un contre l’autre.
Agli Elettori politici
del Collegio di Bricherasio
Con cuore riconoscente io ringrazio
gli Elettori di questo Collegio politico,
i quali hanno voluto per la quarta volta
onorarmi dell’alto mandato rappresentativo.
Col loro voto essi hanno inteso affermare la loro fiducia costante nella
politica di libertà ben ordinala e nel
sistema progressivo di rifoiune ccotiomiche e sociali, attuabili sotto l’egida
delle nostre pubbliche Istituzioni monarchiche.
Quella fiducia personalmente rinnovatami non potrà che rinvigorire le
mie modeste forze e far si che io viemmeglio corrisponda alle loro intenzioni
ed alte loro speranze.
Torre Piilirr, 10 Novembre PHH.
Enrico .Soulier.
Foi et obéissance
Héb. III, 16-19.
11 y a des chrétiens qui marchent
toujoui's dans la pénombre et dans l’esclavage de l’Ancien Testament. Il y en
a d’autres qui connaissent vraiment la
joie et ta puissance du Nouveau Testarnenl, et ont communion avec Dieu,
non par le moyen seulement des prophètes mais directement par le Fils
lui-même. Nous avons ici cette même
vérité sous un aspect spécial. L'auteur
a parlé de Christ comme supérieur à
Moïse. Cela leur donne l’occasion de
parler, dans un ton de solennel avertissement, du peuple d’Israël quand il
fut sorti de l’Egypte. Il se fit une séparation entre ceux qui avaient été rachetés de l’esclavage de Pharaon ; quelques-uns périrent dans le désert, d’autres entrèrent en possession du pays
promis. La cause de cette exclusion du
pays de Canaan, d’une partie du peuple,
fut, nous est-il dit, la désobéissance,
suite de l’incrédulité. Quand Dieu commanda au peuple de monter et de
prendi'e possession du pays, ils cédèrent à la peur ; et ne croyant pas à la
promesse, ils furent désobéissants. L’incrédulité est toujours cause de désobéissance. Le peuple ne put y entrer
par incrédulité et par désobéissance.
Cette histoire a une profonde signification s])irituelle, et nous donne un
solennel enseignement. Dans ce chapitre nous avons vu déjà deux fois qu’il
ne suffit pas de bien commencer, il faut
per.sévéï'er jusqu’à la fin. Du peuple
d’Israël il est écrit : « Par la foi ils observèrent la Pâque et l’aspersion du
sang ; par la foi ils traversèrent la mer
rouge. Alais quand ils furent mis à
l’épreuve j)our voir s’ils retenaient ferme
le commencement de leur confiance, la
grande n^¿ljorité tombii misérablement.
Leur foi ne fut que pour un temps.
Ils curent la foi pour quitter l’Egypte,
ils manquèrent de foi pour entrer en
Canaan.
Parmi les Hébreux auxquels est adressée noire lipître, il y avait des chrétiens qui se trouvaient dans le même
cas. Ils avaient bien commencé, mais
ensuite ils s’étaient arrêtés. Quelquesuns continuaient à bien marcher, d’autres avaient tourné le dos. Ainsi aujourd’hui, il y a dans nos Eglises bien
des chrétiens qui se sont arrêtés à
leur première foi de conversion. Ils
professent avoir été retirés du pays
d’Kgypte, et se contentent de cette
première conversion. Ils sont sans désir
profond, sans décision ferme de marcher en avant dans le chemin de la
sanctification, sans volonté de faire
les sacrifices nécessaires pour entrer
dans le pays promis du repos et de la
victoire.
Quand Israël était sur le point d’entrer dans le pays de Canaan, Moïse leur
adressa ces paroles : « Dieu nous a retiré du pays de l’esclavage pour nous
introduire dans le pays du repos». Il
est à craindre que beaucoup de chrétiens veuillent séparer ce que Dieu a
uni. Ils veulent bien être délivrés de
l’esclavage, mais non continuer à marcher avec Dieu pour entrer dans le
pays de la promesse et combattre et
vaincre tous les ennemis. Ils voudraient
être heureux, mais non saints et consacrés au service du Seigneur. Ils n’écoutent pas la voix qui leur dit d’entrer dans le repos de Dieu, et ils endurcissent leurs cœurs. — Et observez
ceci, c’est que ce ne fut pas en Egypte,
mais sur les frontières de Canaan que
ces hommes que Dieu avait commencé
à sauver, endurcirent leurs cœurs.
C’est parmi les Chrétiens qui professent d’être convertis, qui non seulement ont commencé à marcher dans la
vie chrétienne, mais qui y ont fait
quelques progrès, que se trouve maintenant l’endurcissement du cœur. L’appel
à vivre saintement, à quitter la vie
d’errement vers le monde, et à ne pas
murmurer contre la Providence, pour
entrer dans le repos de Dieu, qui se
trouve dans la fidélité à son service,
n’est pas obéi — C’est dit-on trop élevé,
trop difficile. Ils ne croient pas à Caleb
qui dit ; « l’Eternel est avec nous, ne
craignez pas les gens de ce pays » ; ils
craignent les sacrifices, ils aiment la
vie charnelle, et parce qu’ils n’écoutent
pas la voix de Dieu leur cœur s’endurcit. Dieu a juré qu’ils n’entreront
point dans son repos.
Que chacun de nous comprenne qu’il
y a deux classes de chrétiens. Il y en
a de charnels et de spirituels, de ceux
qui restent toujours enfants, et de ceux
qui sont des hommes mûrs, de ceux
qui sont sortis de l’Egypte, mais demeurent dans le désert d’une vie mondaine ; d’autres suivent le Seigneur
fidèlement, et entrent dans une vie de
repos et de victoire. Que chacun de
nous s’examine soi-même, et voie de
quel côté il se trouve, et prêtant une
sérieuse attention aux avertissements
de Dieu, suivons du fond du cœur les
traces de Jésus, cherchant à nous maintenir complets et parfaits dans l’accomplissement de la volonté de Dieu.
Que signifient tous les avertissements
de notre Epître, dans le but de développer la vie et la puissance céleste,
le salut complet de notre grand Souverain Sacrificateur? Ils signifient qu’aucun
enseignement de ce qu’est Jésus-Christ
n’est de quelque utilité, si nous ne
sommes pas décidés de cœur à suivre
2
Jésus fidèlement en toutes choses. I.’Epîtré résume tous ses enseignements
dans l’appel à entrer dans le Saint des
Saints, dans le repos de Dieu. Mais
elle nous fait sentir qu’on ne peut y
entrer .si ce n’est par le chemin de la
foi et de la parfaite obéissance, avec
un cœur décidé à abandonner sa propre
volonté, pour suivre celui qui a porté
la croix, un cœur qui ne veut se contenter de rien moins que de tout ce
que Dieu veut donner.
D. T.
Le commandeur Adolphe Pellegrini
Turin, le 1 Novembre 1904.
L’institut des « Artigianelli Valdesi »
est en deuil, et avec lui la colonie protestante et un bon nombre de citojœns
de Turin. Celui qui écrit ces lignes sent
d’une manière toute particulière combien lui manque et lui manquera le
cher Comm. Adolphe Pcllegrini que le
Seigneur a rappelé à l^ui .Samedi. 2g
Octobre, à l’âge de 68 ans, après une
courte maladie.
La nombreuse assemblée qui se pressait aux abords de la maison mortuaire,
et que notre grand temple avait peine
à contenir au moment du culte mortuaire prouve mieux que ne peuvent
le faire bien des paroles combien le
défunt était aimé et apprécié par toutes
les classes de la société, je dis toutes,
car, à côté des plus hauts personnages,
d’administrateurs et de professeurs de
Turin, se pressaient les humbles ouvriers et emplo}'és pour rendre un
tribut d’affection à la mémoire du cher
défunt. Catholiques rorntiins, israélites
et protestants étaient unis autour du
cercueil pour donner un dernier adieu
à la dépouille mortelle de l’homme
tolérant, apiDrécié et vénéré qu’il contenait.
Que cette imposante preuve de sympathie, mais plus encore : que la grâce
de Notre Dieu et Père, puisse consoler
la famille profondément affligée par le
départ si soudain et si inattendu de
son chef. Sa mort fut comme un coup
de foudre à ciel serein! Trois jours
avant de prendre mal M. P. assistait
encore à une séance du Comité d’Administration des Artigianelli, dont il
était, non seulement le vice président,
mais, nous pouvons bien ledire.r«Ame».
En effet : personne comme lui ne savait s’occuper et ne s’occupait avec
autant de persévérance dos différentes
branches d’une administration comme
celle des «Opéré Pie», en y consacrant
la Vaste intelligence t[ue Dieu lui avait
donnée. Il n’avait pas seulement donné
son nom, mais son cœur et son temps
à l’œuvre de nos « Artigiani'lli », dont
il fut le plus constant bienfaiteur,
et au bénéfice de laquelle sa famille,
fonda une bourse, dcjjuis nombre d’années.
Quelques mots de biographie intéresseront sans doute vos lecteurs, vu qu’il
s’agit d’un Vaudois qui fit honneur à
notre peuple.
Adolphe Pcllegrini naquit en 18,^8
à Turin, où il fit ses étmles d’ingénieur,
complétées à l’école des mines de Paris.
A 20 ans il prit avec distinction son
brevet d’ingénieur civil et d’architecte.
Dès ce moment commença pour lui une
vie active comme on en rencontre
rarement. Nous le trouvons d’abord employé comme ingénieur pour la construction de la ligne Novara BorgoManero, puis sur la voie ferrée de la
Corniche entre Sa voua et Ventimiglia.
A 24 ans il fut nommé directeur des
mines de plomb de Montepono en
Sardaigne, auxquelles il donna un développement extraordinaire. C’est lui
qui découvrit les filons de calamine
inconnus par le passé, et qui les mit
en exploitation. Nommé conseiller municipal d’Iglesias, il fut l’un des protecteurs des écoles de mineurs (contremaîtres) et de l’Hôpital de cette ville.
Pour faciliter le débouché du minerai
des mines de Montepone, il traça et
construisit le premier tronçon de chemin de fer à voie étroite de Sardaigme
entre Iglesias et la mer. Il fut ainsi
le fondateur d’un village auquel, par
modestie, il ne voulut fias donner son
nom, mais qu’il nomma du nom du
président de la Société des mines de
Montepone ; Porto Vesme. (Le comte
Baudo di Vesme était alors président
de la société). Sa tâche ne fut pas toujours facile. Plus d’une fois sa vie fut
menacée. Un «ricattov fut tenté sur
la personne di' l’un de ses enfants, qui
devait devenir plus tard son fidèle collègue: l’ingénieur Max. Cirâce à l’autorité ferme et douce en même temps
qu’il exerça, il sut se faire aimer et
respecter par les .Sardes auxquels il
confia la police des mines. I.orsqu’après
avoir quitté pour quelques semaines son
champ de travail pour se marier avec
Mademoiselle Pauline Turin, il revint
avec sa jeune épouse en Sardaigne, et
fut reçu comme un prince par la population d’Iglesias.
L’importance qu’acquirent sous sa
direction les mines de Montepone attira
en Sardaigne des personnages dont le
nom reste célèbre dans les annales de
notre patrie. Ainsi Quintino .Sella, Depretis et même les princes Humbert
et Amédée de Savoie voulurent visiter
à fond cette vaste entreprise, et eurent
des paroles fort louangeuses pour l’énergique ingénieur cpû les dirigeait.
Le gouvernement reconnut ses services en le nommant deux fois commandeur.
Revenu sur le continent en 1875 pour
l’éducation de ses enfants, il s’occupa
activement de différentes iiulustries. On
connaît la jiari qu’il prit à la construction de la ligne de chemin de fer Pignerol-La Tour, de l’administration de
laquelle il fut nommé président. .Son
activité se déploya particulièrement
dans la suite pour les chemins de fer
du Canavesan dont il fut jusqu’à sa
mort administrateur délégrué. Il fut également président du chemin de fer du
Biellais, et sut donner un nouvel clan
à la fabrication de la chaux et du ciment comme président de l’importante
société de Casale Monfen'ato.
On comprend que la ville de Turin
ait tenu à avoir un tel homme ¡larmi
ses magistrats, et que le nom de Pellegriui fut recherché pour paraître parmi
ceux des administrateurs d’un boti nombre d’eeuvres de bienfaisance de notre
ville. Nous n’en avons pas compté moins
de six.
C’est surtout le philanthrope et l’homme bienfaisant que nous avons connu
en lui.
A Dieu ne plai.se que nous voulions
ici tlonner de l’encensoir à la mémoire
de notre regretté ami. 11 .serait le premier à protester, comme il le fit lorsque je lui présentai un jour mes excuses pour avoir oublié de faire imprimer
■ses titres à côté de .son nom dans un
de nos rapports; «Ce n’est pas cette
gloire que je chínche, dit-il alors, mais
le bonheur do faire quelque bien ! »
Oui nous pouvons et devons admirer
le don que Dieu a donné à sa créature
de faire du bien : Or Pellegrini a tait
beaucoup de bien pendant sa vie. Sa
main libérale a soulagé beaucoup de
misères, sans faire sonner la trompette.
Malgré sa fortune et malgré la haute
place qu’il occupait dans la société, il
étiiit l’ami du pauvre, de l’ouvrier, de
l’humble employé qui cherchait du ttaivail. Combien de fois n’avons-nous pas
frappé à sa porte pour demander du
travail pour tel de nos pauvres coreligionnaires, du secours pour tel autre,
et jamais en vain. C’est avec un zèle
siruére qu’il s’occn|)a activement de la
congrégation de charilé, et de l’administration de la SocieU'i di [n-ev'uhma pour
les accidents auxquels les ouvriers sont
exposés cliins leur travail.
Je pourrais citer ])lus d'un fait qui
prouve (pie je n’exagère pas. J’ai vu
de mes yeux les larriKas qui coulaient
des 3mux d’un estropié que le défunt
avait visité à 1’ hôpital et embrassé
comme un fils ; dont il s’était aussi
occupé comme un père. J’ai appris comment il tendit une. main de secours
bienveillant à tel paria de la-société I
pour le relever et l’aider à se réhabiliter devant le monde, ce qui lui réussit
pleinement.
Aussi a-t-on pm déposer sur sa bière
une palme de reconnaissance au m'im
des humbles, des ouvriers, des pauvres,
ce qui est certainement le meilleur témoignag'e rendu à .sa mémoire. Dans
les administrations dont il faisait partie
l’intérêc des ouvriers lui était tellement
à cœur que ses collèg'ues lui disaient
en souriant : « Mais vous êtes socia
liste ! » — Oui, répondait-il ; mais de
la bonne manière ».
Il n’est fjlus au milieu de nous, ce
vénéré bienfaiteur de tant d’œuvres de
bienfaisance ; mais il laisse une trace
bénie sur laquelle nous vmulons marcher, avec l’aide de Dieu, en nous disant bien qu’il n’y a pas de nieillcur
christianisme que celui qui consiste en
une vie sincèrement con.saci'ée au bien.
1). P.
Eclio.s de I;i presse
A peopos de la fête des morts.
Du Coiiri'irr du Jlimamlii'.
Cette fête.' c.st très jiopnlaire. Toute
de poé.sie et de charme niélancolirque,
elle répond admirablement an sentimentalisme un [)eu futile de notre race,
qui aime honorer les morts, pourvu
que ce soit avec des fhnir.s et dans un
joli cadre de Aussi, ces j(;ur hi,
nos cimetières ]irennent ils un aspect
charmant de jiarterres ou d’e.xpositions
d’iu'irticultun': il v a même d’une tombe
à l'autre, des concours : et les rares
privilégiés qui n’ont aucune tombe à
fleurir, 3^ vont quand même, ce jour
étant férié, en promenade. Vous-même,
chei lecteur, tout bon ])rotestant que
vous êtes, avez été, vous aussi, dépioser
votre fleur, ce jour là, sur la tombe de
vos chers morts.
Vous en blâmerai-je? Vous ne l’attendez pias, n’est ce lias? Je ne m’en
sent ni le droit ni le courage. Il est
cepend¿int évident (pie ce n’est pas là
la façon év.tngélique de so comporter
vis-à-vis de la mort et s’il est vrai,
comme on l’a dit (pie ce qui caractérise
une ri'ligion, c’est sa. manière d’honoi-er
les morts, j(' crois que nous avons dans
ces hommages posthumes une frappante
manifestation de la mentalité et de la
méthode catholiques. Religion humaine
dans le sens inférieur du mot, sachant
se faire toute à tous, dans l’acception
la plus opportuniste du terme, visant
plus à enrégimenter des adeptes, en
flattant au besoin les goûts même les
plus puérils du vulgaire pour le décor
et la mise en scène, en amusant sa
douleur avec des fleurs, des vases peints
ou des statuettes, qu’à saisir l’homme
lui-même au fond de sa conscience et
à l’amener à une consolation virile,
morale et vraiment religieuse.
Et c’est ainsi qu’on trouve dans cette
confession, à côté de doctrines sublimes,
tout le cortèg'e des petites dévotions
et des enfantillages pieux, sortes de
compensations récréatives accordées au
fidèle qui a, t<il un bon écolier, ac- ,
compli tous ses devoirs, dont le premier
dont le seul, au fond est de tout croire,
et do ne rien examiner. Religion, en
somme, qui ne recherche que la prospérité extérieure de l’Eglise et qui ne
prend au sérieux ni Dieu ni l’homme.
Si j’ai pris cet exemple, c’est qu’il
est d’actualité. Il en est quantité d’autres
(.pii tous démontrent ce souci prépondérant de retenir à tout prix la suprématie sur les consciences, quitte à distraire le.s curiosités gênantes, à égarer
les ])iélés indiscrètes en servant à chacun le bonbon de son choix. Chose
délicate et difficile qui suppose une
connaissance consommée de la diversité
du cœur naturel, qui a nécessité, qui
explique plus que suffisamment toutes
les roueries, toutes les supercheries du
Jésuitisme.
Nous autres, protestants, fils de la
Réforme pénétrijns-nous de ceci : c’est
que la vérité est évidemment plus simple ; elle est la même pour tous et ne
.saurait s’accommoder de la casuistique.
Elle ne s’impose pas à la conscience
par des mo3'ens extérieurs et elle est
e.s.sentiellement spirituelle. L’erreur la
]ilus consolante, la plus touchante, la
plus poétique u’en est pas moins une
erreur et ne saurait par conséquent
être proposée à l’âme sans un manque
de respect insultant pour cette âme.
C'est ainsi cpie l’on entend professer
parfois que la religion est bonne pour
li^s femmes et les enfants. Bardou ! .‘ii
l'Ue est fausse, elle n’est bonne pour
jiersoiie ; si elle est vraie, elle est bioime
pour tous.
La Réforme est venue relever la
dignité de l’homme en face de Dieu,
lui rappeler (|u’il était lui-même, rcs]j(>nsable do lui-même, et si elle lui
a rcmdu le Christ vivant de l’Evangile,
Celui qui (=!iis(igiie à ne pas chercher
parmi le.s morts ceux qui sont vivants,
Ci.liii cpii est la ré.surrection et la vie,
le Saint-Esprit qui est le vrai Consolateui-, ce n’est cpèaprès l’avoir rendu
d’abord à lui-même et lui avoir fait
sentir que ses douleurs, comme se.s
péchés sont choses réelles et personnelles et ne comportent pas de réparations illusoires, ni par procuration.
Ne sentons-nous pas d’ailleurs, quand
nous pleurons, que nul ne peut être
consolé à notre place ?
E. BÉGOU-Bonnefon.
c Ii fi 1 Q if K
Le iiionumeiif du docteur Vola.
l\lanli matin à 10 h. i|2 a eu lieu
l’inauguration du monument érigé, par
souscri|)tion publicjue, dans le cimetière
de la Tour à la mémoire du regretté
3
3 —
docteur Vola. Un nombreux public a
pris part à la cérémonie. Nous remarquons entre autres le Syndic et plusieurs conseillers municipaux, le juge
et le chancelier de la pretnra^ le maréchal des carabiniers, les pasteurs de
la Tour, de S.t Jean, Villar et Rora,
plusieurs sociétés avec leurs drapeaux
et bon nombre de dames.
Au coup de lo i[2 le voile qui recouvrait le monument est enlevé, et
l’assistance admire le beau buste de
bronze reproduisant les traits bien connus du docteur.
M. le professeur Maggiore, qui préside la cérémonie, donne aussitôt la
parole à M. le pasteur Weitzecker, chargé
du discours d’inauguration. L’orateur
fait revivre devant l’auditoire attentif
et ému, la figure de M. Vola, saluant
en lui le jeune homme studieux qui,
dans des temps défavorables, sut conquérir son diplôme de chirurgien militaire et acquérir des connaissances
médicales qui en firent un praticien
apprécié; riiommo de foi qui, mis dans
l’alternative d’interrompre sa carrière
militaire ou de renier sa foi, n’hésita
pas à interrompre sa carrière ; le médecin dévoué tOLijours prêt à partir à
quelque heure du jour ou de la nuit
que ses soins fussent requis et quelque
temps qu’il fît, sans aucun égard pour
sa personne; l’homme bon et généreux
qui ne regarda jamais à ses intérêts
mais se donna tout entier au soulagement des souffrances d’autrui.
Au nom du Comité promoteur de la
souscription, l’orateur remet le monument au Municipe de la Tour.
M. le professeur Jahier, au nom du
Municipe, remercie le Comité et promet
que le monument sera conservé avec
un soin jaloux. II met encore en lumière quelques-uns des traits qui ont
caractérisé la figure du docteur Vola
et en ont presque fait une figure légendaire.
M. le pasteur Pons trouve le secret
de la vie de M. Vola dans sa foi, foi
qui ne se manifestait pas par des paroles,
mais par l'action, par une activité toute
de dévouement et de sacrifice de soimême pour le bien des autres.
M. le pasteur (iay, de St-Jean, parlant dans le même sens, dit qu’une
vie comme celle du docteur Vola est
un démenti donné aux doctrines pessimistes. Il y a du bien dans le monde,
puisque l’on voit des vies consacrées
tout entières à faire du bien.
M. le pasteur Quattrini, au nom de
la famille Vola, remercie le Comité
promoteur, les souscripteurs et la population, du beau témoignage d’estime
et de reconnaissance donné à la mémoire du docteur.
Le monument (buste en bronze sur
piédestal de beau granit) est très bien
réussi et la physionnomie. caractéristique de M. Vola reproduite avec une
parfaite ressemblance telle qu’elle était
non les toutes dernières années, mais
vers la soixantaine, quand il était dans
la pleine vigueur de sa robuste constitution.
Les élections <le dimanche. La
lutte a été acharnée, surtout du côté
des partisans de M. Giretti qui, cotte
fois, voulaient triompher à tout prix.
Jamais on n’avait vu à la Tour un
pareil luxe de manife.stes de toutes les
couleurs (au sens propre du mot). Non
seulement les murs en étaient tapissés
d’un bout à l’autre de la ville, mais
on s’était donné la peine de tendre d’un
côté à l’autre de la rue des fils de fer
festonnés de feuilles de papier aux
couleurs variées pour qu’on ne pût pas
faire un pas sans avoir le nom du candidat écrit des dizaines de fois devEint
les yeux. Spese improdiUHve, disait un
électeur qui avait retenu ce mot favori du candidat.
Les opérations électorales se sont
d’ailleurs faites avec ordre dans toute
la vallée, même à la Tour, où l’élément
ouvrier était nombreux. Nous avons
même pu avoir vendredi soir à SainteMarguerite une réunion électorale où
il y avait bien des gens faisant profession plus ou moins ouverte de socialisme, et dont plusieurs n’étaient peutêtre même pas électeurs. M. Soulier a
exposé ses idées sur la situation ; plusieurs orateurs ont parlé pour ou contre sa réélection, sans qu’il y eût ni
un mot ni un mouvement qui iie fût
.digne d’une assemblée de personnes
qui se respectent mutuellement. Le fait
mérite d’être noté comme indice d’une
certaine éducation civile et politique
chez imtre classe ouvrière. Les chr)ses
se sont passé(;s autrement à Briquéras,
le soir quand les résultats des votations
apportés par les présidents des diverses
sections furent successivement annoncés,
au milieu de la cohue qui se massait
dans la salle. Ceux qui étaient venus
là en spectateurs ont pu faire d’intéressantes observations sur la psychologie
des foules — et de ceux qui les conduisent. Il n’y a eu du reste que du bruit,
des cris, mais pas de désordres. Nous
donnons ailleurs les résultats numérique.s, section par section. I.a majorité
en faveur de M. Soulier est de 12g
voix, chiffre respectable après une telle
bataille.
On nous écrit de St. Jean.
Samedi 5 Novembre, un long convoi
de parents et d’amis accompagnait à sa
dernière demeure l’instituteur François
Guigou, en s’associant cordialement à la
douleur de sa famille. Né à Praly, dans
r air le plus pur et oxygéné de nos
Vallées, il a conservé jusqu’ à peu de
semaines avant son départ une force
de volonté et de caractère de plus eu
plus rare. Il occupait déjà de ce fait
une place à part diins cette phalange
d'élèves C|u’a f >nnés notre défunte école
normale. A l’raly où il a commencé sa
carrière, au Pomarot où il a vaillamment travaillé dix-huit ans, à Angrogne
où, fatigué, il a posé les armes, partout ses nombreux élèves sont prêts à
rendre témoignage à sa consciencieuse
et brûlante activité. Il ;iurait voulu voir
en chacun d’enx une a[)pUeation et des
progrès qui ne se trouvent qu’ exceptionnellement dans les classes pins avancées. Ils étaient fiers ceux qui parvenaient à obtenir de lui un satisfecit.
Fidèle aux réimioiis de 1a Société pétlagogique, il s’initiait par ce moyen aux
méthodes et aux aspirations de la science
qu’il aimait et pratiquait. Ceux (¡ni
parfois se sotit plaint de s:i roideur lui
ont pardonné, comme un fils à son
père, gerâce à l’excclleiit esprit dont il
était animé.
L’église aussi, comme l’école, a bénéficié de son activité ; scs œuvres
avaient en 'lui un ami dévoué. Sans
parler du joyeux concours qu’il iipportait à rorganisalion de la fête du 17
février, ni des écoles du dimanche qu'il
a portées sur son cœur ¿lussi longtemps
(¡ne ses forces le lui ont permis, que
de cultes pleins de vie n’ a-t-il pas,
d’accord avec le pasteur, jirésidés dans
les hameaux reculés ! Et dtius les tissemblées d’église, que de fois n’a-t-il
pas rompu un silence trop prolongé
par des réflexions et des propositions
montrant un vif intérêt pour Je réveil
de la vie religieuse 1 Le vide que laisse
François Guigou sera vivement senti
ici où, ne pouvant se sentir oisif, il
tenait, comme son ancien collègueTourn,
le poids public des Airals, et sa famille
peut compter sur la sympathie générale.
Miis.sel. — Une émouvante cérémonie,
de laquelle on gardera longtemps le
souvenir, a eu lieu Dimanche 6 courant. Une assemblée imposante remplissait le temple pour assister à l’installation de son nouveau conducteur
M. Bcrtalot, et pour entendre une fois
encore celui qui a desservi fidèlement
la paroisse en des temps difficiles —
î\l. Soulier eut, dans son discours basé
sur 11 Thim. IV : 1-2, d(îs paroles émouvant(.‘^ pour sou jeune collègue et pour
les auditeurs. — Après l’acte liturgique
de rin.stallalion, M. Bcrtalot adresse lui
aussi quelques paroles à l’assemblée.
Son programme sera : « Prêcher Christ
et Christ crucifié ! »
Di(ui veuille que les belles paroles
prononcées par M. .Soulier dans une
circomstance .si solennelle soient longtem])s présentes à l’esprit et gravées
dans le cœur du troupeau et du nouveau conducteur ! **
JW. Micol à Marseille. M. le pasteur
émérite J.-P. Micol est parti mardi pour
Marseille, afin de donner aux nombreux Vaudois établis dans cette grande
ville les soins .spirituels dont beaucoup
d’entre eux se privent volontairement
en se tenant éloignés de tout service
religieux. Nous espérons qu’ il pourra
V faire une œuvre bénie.
Les aimanachs. Ils se multiplient,
et nous ne pouvons parler de tous. En
voici quelques-uns que nous recommandotis ;
C’est d’abord l’Almaiiach <le.s Bons
Consciis, un très ancien ami de la famille dans beaucoup de maisons où,
depuis (juatre générations, sa venue est
saluée avi;c bonheur année après année.
Il a Eitlcint le bel âge de 80 ans. 8ignalon.s ¡jarmi les principaux articles :
I<rnnipi'n-. ('oUJemi (H. Dieterlen) — La
(J/té-Jai-dh) (Ch. Gide) — Le théâtre de
la ¡jucrre ntseo-jaj)Oiiaiee (C. S. Lachcret)
— Cœur eliu/)le, « amour et sEicrifice. »
(Yvomie Pitrois) — Jje radium et Lu
radio-arUrite (G. S. Abeloiis - - Charles
]te.iiouB/cr (Henri Bois) ^ - Nos fourrages
(A. Rouvière) etc.
Voici maintenant un tout jeune, l’AlmsuiîH'h des liissioiis, publié pEir la
Sueiefé des ^i.iii/s des Missions de Moiitauhau. 11 ¡laiant pour la première fois,
mais Eivec de tels indices de vitalité et
de vigueur, que nous pouvons sans
témérité lui prédire une longue vie.
Dans un espace relativement restreint,
rAlmEinach nous donne an aperçu du
travail pendant l’année qui vient de
s’écouler et nous permet ainsi de constater les progrès accomplis dans les
divers cham])s missionnaires. Les jeunes
éditeurs ont su donner à l’aimEinEich un
cachet artistique. Les nombreux dessins et les photogr.'i[)hies, la plu[)art
inédites, (¡ui ornent l’Almanach sont
un attrait d('. ¡dus et Eijoutent à notre
intérêt [tour tout ce qui touche aux
Missions.
S’adresser à M. Coueslant, imprimeur
à Cahors (Lot) et au bureau des Amis
des Missions, à la Faculté de Montauban. — Prix 0,30 cent.
Nous vous présentons en troisième
lieu un excellent almanach italien, paraissant aussi pour la première fois :
Almanacco per le Donne Italiane,
publié par la Section génoise du Comité
Italien contre la traite des blanches. Le
calendrier de chaque mois est suivi
d’un court article destiné à faire connaître avec la réserve délicate que le
sujet demande, l’œuvre de protection
contre l’infâme trafic connu sous le
nom de traite des blanches et attirer
sur elle la sympathie et l’intérêt des
femmes italiennes. Auteurs des articles :
Ada Negri, Otto Henne am Rhyn,
Emilia Viola Ferretti, A. de Schlumbergor, El. Barret Browing, Sofia BisiAlbini, Flavio Steno, Ersilia Majno
Bronzini, Dora Melegari. Prix de l’Almanach ; i o cent.
fVIINERVA
KOMA — Via Tomacelli, 15 — ROMA
Somitiapio dei N. 48.
Rivista delle Riviste : Le false conseguenze morali e sociali del darwinismo
— Il canale di Panama e gli Stati
Uniti nel Pacifico — Una prigione giapponese — Gli atpici della pace e la
guerra — Ricordi Bismarckiani — La
guarigione della nevrastenia — L’estensione dell’universo — L’organizzazione
dell’esercito tedesco. — L’imagine scientifica nella letteratura — Il matrimonio
degli animali — Questioni del giorno —
Spigolature — Fra libri vecchi e nuovi —
Rassegna settimanale della stampa : Il
nuovo ministro russo degli interni —
Ciò che spera Guglielmo II dalla guerra
attuale — Divertimenti popolari a spese
del pubblico — Per la riduzione della
tariffa postale — Il telefono tra le foreste.
Nouvelles et faits divers
Nous apprenons avec douleur la mort,
survenue à Rolle (Canton de Vaud)
de Monsieur Jules Joi'iiml. Etabli à
Gênes pendant de longues années, il
y avait toujours été un membre fidèle
et zélé de l’Eglise vaudoise, à laquelle
le rattachaient d’ailleurs des liens de
famille. Dieu l’a rappelé subitement à
lui, le 27 octobre, à l’âge de 86 ans.
— Les juristes catholiques, réunis à
Milan, ont pris une excellente résolution, que le Pape a approuvée. Ils
conseillent aux congi'ég'îltious de ne
pas acheter des iiiimeuU(‘S, surtout
s’ils sont trop en vue, et de limiter
leur action au terrain exclusivement
religieux, renonçant a quelconque entreprise économique, industrielle et commerciale. Seront-ils écoutés par ceux
qui se moquent allègrement des paroles
de Jésus : « Mon règne n’est pas de
ce monde ? »
— L’administration communale de
Courtrai, en Belgique défend de vendre
des pommes de terre frites le vendredi
parcequ’elles sont cuites dans la graisse,
et exposent, partout, les papistes à
pécher contre la loi du jeûne !
— Depuis que les Philippines jouissent du régime libéral inauguré par
les Etats-Unis, 6.000 moines ont quitté
4
- 4
cet archipel pour se réfugier en Espagne. Or cette dernière contrée comptait déjà 40.528 prêtres ou moines et
28.549 religieuses. D’autre part, sur 18
millions d’Espagnols, il y en a 12
millions qui ne savent pas lire.
Le 22 octobre, la Cour d’Assises
d’Edimbourg a rendu son jugement
en décidant, par 3 voix contre une,
que la sentence des Lord, au sujet de
l’Eglise libre d’Ecosse recevrait immédiatement force de loi, sans qu’on
accordât à l’Eglise libre unie le délai
qu’elle réclamait pour soumettre les
questions en litige au Parlement de
Westminster.
Revue Politique
Ni réaction, ni révolution : tel a été le
programme du ministère Giolitti dans
les élections de dimanche dernier, et tel
a été aussi le programme sur lequel la
grande majorité des électeurs se sont
affirmés d’un bout à l’autre de la péninsule. Entre la dictature des révolutionnaires et un gouvernement s’inspirant
à toutes les libertés garanties par la
constitution, les Italiens n’ont pas hésité.
C’est le triomphe du bon sens plus encore
que celui de M. Giolitti qui a cependant
eu par là une preuve évidente que la
nation a confiance en lui. A lui donc et
à ses collaborateurs de prouver toujours
mieux que le régime constitutionnel est
parfaitement compatible avec la politique
de progrès social, qu’il sait s’harmoniser
avec les besoins des temps nouveaux et
satisfaire progressivement toutes les plus
légitimes aspirations populaires. Nous
n’avons, quant à nous, pas le moindre
doute à cet égard, et nous croyons fermement que nos adversaires sont en
mauvaise foi lorsqu’ ils affirment que les
élections de dimanche dernier ont marqué
le triomphe de la réaction, simplement
parce que deux cléricaux, qui n’étaient
certes pas recommandés par M. Giolitti,
vont siéger à la Chambre.
N’allez pourtant pas croire que M.
Ferri se tienne pour battu. Malgré la
défaite significative des socialistes à Milan,
à Turin et à Gênes, malgré les nombreux échecs subis un peu partout, VAounti
se plaît à constater qu’en 1900 les candidats socialistes ont remporté 165.000
voix et en 1904 à peu près 300.000, y
compris évidemment celles de plusieurs
cléricaux, conservateurs à outrance et
mécontents qui dans tel collège de notre
connaissance et ailleurs sans doute ont
voté contre le candidat du gouvernement
libéral, sans être socialistes pour un sou ;
y compris celles de dizaines de milliers
de pauvres illusionnés des ligues agraires,
trop simples pour distinguer ce qu’il y
a de chimérique dans le programme des
visionnaires.
Mais ce qui ne fait pas de doute, c’est
que le parti de l’ordre est sorti vainqueur de la lutte. Dans les 497 collèges
dont les résultats étaient connus le 9 c.
on pouvait compter 297 ministériels, 46
de l’opposition constitutionnelle, 16 républicains, 25 socialiste.-, .27 radicaux et
81 ballottages. Des anciens représentants,
ont échoué 28 constitutionnels, 7 radicaux, 7 républicains et 5 socialistes.
Tous les ministres-députés et les soussecrétaires d’Etat sont réélus. Le trop
fameux Nasi est réélu à Trapani,
mais en revanche Païenne a montré un
reste de pudeur en ne donnant que 300
voix à Palizzolo. Le sémi-clérical Santini
est en ballottage à Rome contre Ferri.
— Ce n’est plus à coups de bâton
que les étudiants de nationalité italienne
d’Innsbruck doivent se défendre contre les
assauts de leurs condisciples allemands,
mais à coups de révolver. A la suite des
désordres ayant eu lieu à plusieurs reprises l’année dernière, le gouvernement
autrichien avait enfin accordé aux Italiens
de l’empire l’institution d’une faculté
de droit parallèle à la faculté allemande ;
et c’est à l’occasion de l’inauguration de
cette faculté que de nouveaux désordres
provoqués par les pangermanistes se sont
produits. L’hôtel où avait lieu le banquet
des Italiens fut littéralement saccagé par
la foule ameutée ainsi que plusieurs magasins et restaurants appartenant aux
Italiens ; les armoiries de notre consulat
furent abattues et des dizaines de nos
conationnaux furent grièvement blessés.
Bref, c’est la chasse à ITtalien, tolérée
si ce n’est encouragée, par la police. Le
bourgmestre d’Innsbruk a même réclamé
d’urgence la suppression de la faculté
nouvellement instituée. Et les timides
remontrances de notre gouvernement, pas
plus que les protestations tumultueuses
auxquelles va se livrer notre jeunesse
des universités, ne serviront à faire rendre
justice à une population que le pangermanisme veut absorber coûte que coûte.
— Dans le but de connaître les opinions politiques des officiers de l’armée
française, le ministre André avait organisé, par le moyen de la franc-maçonnerie, un système d’espionnage que
la Chambre n’a pu que désavouer. Mais
le ministre de la guerre n’a pas cru
devoir se démettre pour ça ; et mal lui
en prit, vu que au cours de la séance
du 5 c. le député nationaliste Syveton
se rua sur lui et le frappa violemment
à la tête. L’hémicycle se transforma
aussitôt en champ de bataille et le président dut suspendre la séance. Le provocateur fut expulsé par la force armée,
mais le pauvre André est demeuré avec
une ecchimose, susceptible de produire
de plus graves complications. L’afi'aire
de la franc-maçonnerie n’a certes pas
contribué à fortifier la situation du ministère Combes, qui était déjà auparavant suffisamment ébranlée.
— M. Roosevelt, ci-devant V. Président des Etats-Luis, vient d’en être élu
Président à une assez forte majorité.
j. c.
Vaudois de Marseille.
Mouvement du ‘25 septmnbre an ‘25 octobre.
Baptêmes: Armand Besson, Ma Robert,
Michel Sinquet, Yolande Roccione,
Marguerite Gay. — Décès: Magdeleine
Long, 2 mois ; Barthélemi Avondet,
63 ans.
Ab. i)ayés et non qiiitaiicé.s.
J. .tâckcl, Berlin ; M. Malaii, pa.stenr, Nice,
1905; M,lie Bei'tinat, Bobbio l’ellice, 1905,
Elections politiques du 6 nov. 1904
COLLEGE DE BRIQUERAS
Résultat des différentes sections
Electeurs
inscrits
Votants Soulier Giretti
Angrogne 343 263 227 35
Bibiana 294 246 8 236
Bubi 292 236 231 5
Briquéras 522 428 23 405
Canipiglione 133 \ 144 13 129
Fenil 50 i
Cavnur 651 449 179 248
Garzillaiie 70 44 16 27
Envers Portes 80 53 46 4
Luserne S. Jean 410 1 1 374 161 198
Lusernette 60 1
Osasq 86 64 11 52
Pramol 159 124 123 1
Prarustin 225 1 > 205 195 9
Eocheplate 34 1
Borii, 110 83 56 27
S. Germain 130 100 85 13
S. Second 164 131 40 91
La Tour 580 465 273 191
Villar 169 130 121 7
4562 3539 1807 1678
M. le comm. H. Soulier réélu avec
129 voix de majorité sur son compétiteur.
A. Ri VOIR, yérant-administrateur.
Torre Pellice — lmp. A. Besson.
Nice-LE FOYER-Nice
3“vRue Auguste Raynattd, 3
Maison pour Institutrices, Gouvernantes et domestiques recommandables.
BUT DU FOYER
Le but du Foyer est de procurer un
abri sûr et protecteur aux nombreuses
gouvernantes et domestiques de toutes
nationalités qui viennent chercher du
travail à Nice.
La Directrice les entoure d’une sollicitude toute maternelle, leur trouve
des places, et ne cesse de s’occuper
d’elles, après qu’ elles ont quitté la
maison.
Prix de la Pension: Un fr. par jour.
Cbacuii peut gagner facilement de
400 à 500 Frs.
par mois, sans aucun risque, sans eomiaissances
spéciales, sans frais et d’une façon honnête.
S’adresser sous E 16,5 à l’Agence de Publicité
„ Union “, Stuttgart, Ilcgelstrasse 31, Allemagne.
ZZEfZZZZ zzzz zzzs zzzzzzzz
HISTOIRE POPULAIRE
des Vaudois des Alpes et de leurs colonies
avec 64 gravnres
anciennes et inodenies, en bonne partie inédites
par JEAN JALLA
Prix 2,50.
On la reçoit par la poste, recommandée,
en ajoutant 30 cent, pour le port à l’Intérieur, ou 75 cent, pour l’Etranger, pour
un exemplaire; 50 cent, ou 1.25 pour
2 exemplaires; 60 cent, ou 1,25 pour
plus de deux ex. Pour 10 ex. et audessus, le port est gratuit.
Les libraires, ainsi que les pasteurs
et régents qui payent comptant au
moins 10 exemplaires, peuvent avoir
l’ouvrage à 2,25 l’ex.
Avec 50 centimes en plus, on peut
avoir, dûment collée à la fin du volume, la Ca?i,e des Vallées, dressée pour
le « Guide » par M. le docteur D. Rivoir, avec la collaboration de l’auteur.
S’adresser à M. le Prof. Jean Jalla
Torre Pellice.
Legno di faggio
bene stagionato vendesi all’ ingrosso ed
al minuto presso Perrone Giacomo negoziante in legna, casa Malan, Appiotti.
D. S.
ill¥l Dv D. S., M
AMERICAN DEN’riST
2, Via Quintino Sella - MILANO
iüüüiêiiiii
ON CllEltCHB
une bornie à tout faire pour Londres.
S’adresser à M.me Appia, Airals-Blancs,
Torre Pellice.
^TITOQR/infl 4. BC5S0N M
\ 4.-----------------------ï /
131 IvUlSlSO 007VIUJVI
)
BIGLIETTI DI VISITA
semplici, luttati o fantasia
Lettere di decesso
in diversi formati e disegni
Cartoncini Inttati
per ricordo
Partecipazioni di nascita
e di matrimonio
Circolari
Buste e'carta da. lettera
intestate
* Menu
Noticine per alberghi
Carte dei vini
Etichette per bottiglie
Indirizzi
Avvisi di convocazione
Ricevute madre liglia
R(‘golamcnti
Buoni di cassa.
Stampati per Comuni e Preture
'fa bel le
JßßGcujtonc accurata M Cartoline illustrate in fototipia
(vr
Via llmberto I N. 4 • TORRE PELLICE - " .f
J.-H.JEHEBER,Libr.-É(litenr
Genève, 28 rue du Marché
NOUVELLES PUBLIMTIONS.
Sclinellei* L, Courses d’Apôtres, trad,
par F. Gindraux un beau vol. de
430 pages avec 20 grav. hors texte.
Broché 7 fr. 50, eu belle reliure 10 fr.
Fliiviaiiiies, Histoires des quatre saisons,
avec 20 illustr.......fr. 2,50
le même relié toile tranche dorée > 3,50
Pour enfants de 8 à 12 ans.
Sabatier Un Monde de jeunes fdles —
Nouvelle pour 14 à 20 ans . fr. 2,50
le même relié toile tranche dorée > 3,50
Triomphes <le l’Evangile, 84 pages,
avec 40 gravures 11™® à 20™® mille —,40
Aurore Nouvelle, Mémoires d'un Médecin ...................fr. 3,50
Frank Thomas La mission de la jeune
fUk. 7™® à 13™® mille ... —35
Calendrier Frank Thomas
fr. 2,50 franco contre remboursement.
09653634