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olrui«.lètn.e année.
TV. 41.
14 Ottobre IST'O.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables....... occupent
vos pensées — ( Philippxens., IV. 8.)
PRIX d’aboxreiient :
Italie, h domicile (un an) Fr. 3
Suisse.......................
France.................» 6
Allemagne..............*6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Ün numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX d’aBONNEMENT A
ToRRE-PBr.MCE : Via Maestra,)
N. 42, (Agenzia bibliografi
PiGNRROL : J. Chlaniore Imp^
Turis :J.J. Tron, via Lagrand
près le N. 22. 1
Florbncb : Libreria Kuanje*
Uca, via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligue
ou portion de ligue.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureau d Torre-Pellice,
via Maestra N. 42. — polirla
rédaction : û. Mr. A. Revel
Prof, k Torrc-Pellice,
Sommaire.
Une grande œuvre à poursuivre. — Correspondance. ■— Chronique locale — Chronique
politique. — Liste des dons en faveur des incendiés des Traverses (Pragela). — Annonces.
UNE GRANDE ŒUVRE A POURSUIVRE
fVoir le N. 39 J.
\
Il est pourtant une raison pour
laquelle bien des Vaudois, peutêtre même la majorité de ceux
qui connaissent l’œuvre,prétendent
justifier leur apathie ou leur indifférence à l’égard de l’évangélisation. Cette raison vous ne l’entendrez jamais exposer en public,
par exemple ; car nos Vaudois
d’aujourd’hui sont faits de telle
façon qu'ils se laisseraient plutôt
écorcher vifs que d'exprimer hardiment en public une idée qu’ils
savent être désagréable à leurs
autorités ecclésiastiques ou bien à
tel ou tel personnage. Mais pour
se taire., avoir l’air de tout ap-'
prouver et ne Jamais protester, quoi
qu’on i dise et qu’on fasse en haut
lieu , gardons-nous bien de croire
qu’ils soient toujours satisfaits de
tout ce qui s’y décide et s’y accomplit. Ah ! si vous pouviez les
entendre quand ils sont bien sûrs
que personne ne les voit et ne les
écoute ! Si vous saviez tout ce qui
se dit à voix basse dans le secret
du cabinet et au coin des rues !
Que de mécontentement! que de
murmures ! que de plaintes amères !
que de critiques acerbes ! que d’accusations ! que d’indignation même
quelquefois ! Mais tout cela reste
dans l’ombre. Qu’on ait une belle
fois l’occasion de dire hautement
ce que l’on pense et d’épancher
tout ce que l’on a sur le cœur,
alors, sauf quelques rares exceptions , on se tait. Plus que cela :
tous vous souriront d§ leur plus
doux sourire et se montreront contents comme des hommes de neige.
J» -T» gjuis pas même bien sûr
qü^on ne se moque pas intérieutisQient de celui qui de temps en
temps ose‘ se mêler de soutenir
'Son opinion envers et contre tous
■ et jqu’on Jie le considère pas comme
un imliéèille. ■ 'î' ;! )
2
-412
Mais ce que je sais trop bien,
hélas ! c’est la manière indigne
dont on se permet quelquefois de
le traiter, l’insultant et même le
menaçant, quand quelques jours
auparavant peut-être ou lui disait
en secret qu’il n’avait que trop
raison. Est-il possible que les persécutions nous aient fait tant de
mal! qu’elles nous aient rendus
aussi lâches ! qu’elles aient tué
notre virilité à ce point-là, tranché la dernière libre qui faisait de
nous des hommes!
Avons-nous donc oublié que nous
sommes en 1870 et sous Victor
Emmanuel II ? Que des Alpes à la
Sicile tout homme est libre, qu’il
a le droit de dire à haute voix
ou d’écrire tout ce qu’il pense, et
de faire valoir impérieusement ses
droits, quels qu’ils soient. La papauté aux cris d’enthousiasme de
notre belle Italie vient d’expirer
en se tordant comme un hideux
reptile. Eh bien ! prenons garde
de nous laisser dépasser par ceux
qui si longtemps ont porté sans
se plaindre le plus honteux des
jougs, celui que nos pères n’ont
jamais voulu porter. Quelle honte
si l’on devait dire un jour : c’en
.est fait, il y a maintenant plus de
courage moral, de dignité, d’indépendance de caractère à Rome
qu’aux Vallées Vaudoises du Pié-|
mont ! Et qui sait si on ne le dit
pas déjà? ¿UiT-d j
Revenons à notre sujet. Legratid;
nombre des Vaudois, disons-nôus,,
prétend avoir une raison pour ne
rien faire pour l’Evangélisation.,
Cette i raison, la.Yoici: c’est que
l’Evangélisation actuelle se ponr-,
suit d’une manière très-défectueuse.'
Remarquons tout d'abord que cette
raison, en supposant qu’elle fût
même très-fondée, ne justifierait
en aucune façon notre incroyable
apathie. Ne serait-ce pas bien plutôt une raison de plus pour redoubler de zèle et d’énergie , si
vraiment nous avions à cœur cette
magnifique œuvre ? Crions , déchirons , améliorons le système
actuel, transformons-le, inventons
en un nouveau, mais cessons une
bonne fois pour toutes de nous
payer de vains mots et de pitoyables excuses, qui nous le sentons
bien d’ailleurs, n’en imposent plus
à personne et ne font qu’attirer sur
nous encore une fois de plus, aux
yeux de tous les hommes de cœur
et d’action, le ridicule et le mépris.
Dans un prochain article , nous
examinerons jusqu’à quel point
cette raison nous paraît fondée et
nous dirons hardiment ce que nous
pensons de notre système d’évangélisation actuel.
^Indiscrétion rions a valu
non-seulement de nombreux et chaleureux remerciements, mais encore
la lettre suivante, qui fait une lé
*gère exceptibri:®'
T . ■. ■ ri '.i' uq ■
Monsiéwr le Rédacteur
de t’EchO deSîVallées.
. Les Monnets le! 8 octobre 1870.
La 'scène nfe se passe plus sur la route
do St^ Ieaa à'La Tour, comme dans l’article du^ 7-courant, mais bien dans un
3
-413
salon oü se trouvent réunies quelques
personnes, membres des deux paroisses
sus-mentionnées.
C’est l’heure de la poste, les lettres et
les journaux sont apportés et parmi ceux-ci
se trouve notre petit journal ; Y Echo des
Vallées.
Je renonce à répéter sous forme de dialogue les différentes observations qui
furent faites après la lecture de l’article
intitulé, une indiscrélion.
Permettez-moi seulement. Monsieur le
rédacteur, de rendre compte à vos lecteurs
de l’impression ressentie par toutes les
personnes présentes à la lecture de cette
boutade, qui je dois vous l’avouer n’a
rencontré aucune sympathie.
Evidemment ce n’est pas de la charité
qu’il émane, aussi avons nous tous déploré
profondément que votre journal qui est
lu dans presque toutes nos familles et
même à l’étranger, contînt des cancans
de ce genre et descendît à des personnalités aussi blessantes que déplacées. Ensuite nous nous sommes demandés si de
telles sorties peuvent faire quelque bien
et, pour ma part, vous me permettrez
Monsieur le rédacteur, d’en douter jusqu’à
preuve de contraire; j’irai même plus
loin et je vous dirai qu’elles peuvent avoir
dans notre pays une très mauvaise influence: car si les personnes d’une certaine culture n’y ajoutent que peu d’importance , il n’en est pas de même de tout
le monde, et comme l’Echo est lu dans
beaucoup de familles de la campagne et
par nos jeunes étudiants, quelles réflexions
salutaires croyez vous soulever par la lecture de semblables articles? Ils n’ignorent pas plus que nous tous, que .soit
les rédacteurs de l’Echo, soit leur collaborateur, sont ministres du S‘ Evangile,
quel respect voulez vous donc leur inspirer
pour le ministère auquel beaucoup de nos
jeunes gens désirent se vouer, si, après
avoir entendu tel bon sermon sur la charité, ils trouvent peu de jours après dans
les colonnes de votre journal une contradiction complète avec ce que vous leur
dites du haut de la chaire?
Il nous a donc semblé. Monsieur, qu’il
y aurait d'autres sujets plus instructifs et
dans tous les cas plus intéressants et plus
utiles à traiter, que celui qui se trouve
dans votre dernier numéro, aussi désirons
nous vivement que celui-ci soit le dernier
de ce genre.
Agréez, Monsieur le Rédacteur, mes salutations empressées.
D. PEtLEGRIÎÎ.
Jamais M. Pellegrin desMonnets
n’eût pu rendre un meilleur service à l'Echo des Vallées et à la
cause que nous servons qu’en nous
écrivant la précédente lettre. Il
vient nous fournir la meilleure
preuve de ce que nous disons du
caractère vaudois dans l’article en
tête de ce numéro. Nous avions
besoin d’un exemple frappant, eh
bien! le voilà!
C’est dans un salon que M. Pellegrin nous transporte. Est-ce pour
nous intimider? Alors M’'Pellegrin
se tromperait fort; car il se trouve
que nous sommes précisément plus
à l’aise encore dans un salon que
dans la plus pauvre chaumière
surtout quand il s’agit de dire la
vérité. Jamais le velours et l’or
ne nous en ont imposé et jamais
ils ne nous en imposeront.
Remarquons tous d’abord que
cette lettre ne renferme aucune
parole à la défense du pasteur de
La Tour. Et il serait certes un peu
difficile , M' Pellegrin le sait trèsbien , de soutenir que nous avons
dit autre chose que l’exacte vérité
dans ce petit article d’ailleurs
bien anodin en comparaison de tout
ce qu’il faudrait dire et que nous
dirons peut-être un jour. De quoi
donc, M' Pellegrin vient-il nous
faire un crime ? C’est d’avoir dit
la vérité, c’est d’avoir eu le courage de dire sans fard ce qui est
4
-4H
reconnu de tous, ce qui se dit
partout, dans le coin deis rues,
dans le secret du cabinet, dans les
salons, peut-être dans le sien propre
et même à l’étranger. C’est donc
un crime aux yeux de M'Pellegrin
que d’oser dire publiquement que
la population de La Tour a des
besoins religieux qui ne sont pas
satisfaits par son pasteur, comme
ils devraient et pourraient l’être !
Voyez où nos Vaudois en sont
venus. Est-ce que cela ne saigne
pas le cœur ! M' Pellegrin appelle
cela manquer de charité. Mais saitil bien ce que c’est que la charité ?
Prenez garde, Monsieur , de faire
comme tant d’autres dans nos Vallées, de prostituer ce beau mot en
en faisant un synonime de faiblesse
et de lâcheté. N’oubliez pas qu’un
des premiers devoirs de cette charité , c’est de dire en face à son
frère ce que les autres ne disent
que par derrière, c’est de lui crier
devant tous, si l’on pense que c’est
là le meilleur moyen de l’empêcher
de courir à sa perte ; prends garde,
ton aveuglement te sera fatal! M.
Pellegrin, ne feriez-vous pas cela
à votre meilleur ami ? Et d’ailleurs.
Monsieur, ce n’est pas charitable,
selon vous, que de prendre hardiment et publiquement en main
le parti d’une population qui est
lésée dans ses droits , n’ose pas
se plaindre et ne sait pas les faire
valoir ?
Quant à nous, nous sommes
tout-à-fait d’nu avis contraire^ a
Qu’appelez-vous dcsi cancans,
M' Peâîngrin ? .
Pauvre langue fraïQçaise, comme
on sait te tordre, quand il s’agit
de défendre nne mauvaise cause!!
Savez-vous ce que c’est qu’un cancan , Monsieur ? C’est une médisance ou une calomnie que l’on
n’ose pas exprimer en face. Or
nous avons fait précisément le contraire ; nous avons dit une grande
vérité et nous l’avons exprimée
publiquement. Pesez vos expressions.
M'Pellegrin nous accuse ensuite
d’être descendu à des personnalités
blessantes et déplacées. Faites attention à ce que vous dites. Monsieur, nous n’avons jamais attaqué
M’' le pasteur de La Tour dans
sa vie privée et dans son honneur
de simple citoyen. Il peut même
se flatter intérieurement de voir
ses visites désirées avec tant d’ardeur. Or depuis quand est-ce une
personnalité que de contrôler pul3liquement la manière dont un employé remplit une charge publique ? N’est-il pas responsable aux
yeux du public et du journalisme
de la manière dont il s’acquitte
de ses fonctions ? Qu’est-ce que
la liberté de la presse ? Allons
donc ! M^ Pellegrin , vous nous
ferez un crime d’oser dire que Napoléon n’a pas gouverné la France
comme il le devait, sous le prétexte que c’est une personnalité?
— Mais ça blesse , dites-vous. —
Je croie bien que cela blesse !
Comme s’il avait jamais été possible de dire la vérité toute nue
sans blesser ! Mais savez-vous pour£Uoi la vérité blesse.^ Je vais vous
le. dire, M” Pellegri«, c’est parce
qu’elle fait honte et parce qu’elle
fait peur. Or tout homme qui n’aura
aucun sujet d’avoir honte et d’avoir
ipeur, ue sera.jamais blessé par la
veritd- .Tenez-vous le pour dit. Mais
5
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c’est déplacé , ditez-voQS encore î
Permettez-moi d’être précisément
de l’avis contraire. Les vérités dont
nous nous sommes occupé dans
notre précédent numéro sont de
celles qui devraient être criées sur
les toits et ne peuvent jamais être
mieux placées que dans un journal
qui va jusqu’aux bouts de l’Europe.
Enfin, dites-vous, une semblable
manière d’agir ne peut point faire
de bien , elle peut même avoir une
très-mauvaise influence. En êtesvous bien sur , Monsieur ? Nous
croyons un peu le contraire. Si
nous n’avions amené nos lecteurs
qu’à réfléchir un peu sur l’état des
choses où nous vivons, ce serait
déjà un beau résultat et un grand
bien. Peut-être s’apercevra-t-on
enfin que l’église de La Tour n’est
nullement la pl us vivante des églises
dans le plus vivant des mondes.
Qu’aurons-nous gagné ¡quand on
s’en sera enfin aperçu? D’ailleurs,
une preuve frappante que nous n’avons nullement perdu notre temps,
c’est que nous avons gagné votre
lettre, M*' Pellegrin. Pesez-en toutes
les conséquences. Mais supposons,
ce qui certes n’est pas, que nous
eussions crié dans le désert, estce que vraiment vous ne dites-vous
même la vérité que lorsque vous
êtes sûr que cela peut faire du
bien ? Réfléchissez-y , un pareil
principe aprait des conséquences singulièrement graves. Je veu* croir«
qu’il y a eu de votre part içi un
lapsus permae. Reste à .savoir encore oe que vous entendez pa^
mauvaise influence. Vous craignez
que Ton ne vienne un jour à nous
connaîtreÀd’étranger tels que noujj
sommes en réalité. Bst^ce possihln ’
Eh bien , Monsieur, nous verrions
là au contraire un grand bien et
ce bien nous devons le poursuivre;
savez-vous en vertu de quel principe? De l’honnêteté, M'' Pellegrin.
Vous redoutez encore que nos
laïques ne perdent le respect qu'ils
doivent à leur pasteur. Qu’entendez vous par respect.? Ah ! si
vous voulez entretenir nu respect
qui ne soit fondé que sur le prestige d’un titre ou d’une position
sociale, alors, M"" Pellegrin, jamais nous ne serons des vôtres.
Nous ne sommes pas ici dans le
le domaine civil, nous sommes dans
le domaine religieux, et nous ne
sommes pas à Rome, nous sommes
aux Vallées vaudoises. C’est donc
un mal selon vous que nos paroissiens connaissent leur pasteur tel
qu’il est et sachent ce qu’ils ont
le droit d’exiger de lui ! Où allons nous avec de semblables principes et où les prenez vous. je
vous en prie ?
Enfin vous nous accusez de donner un mauvais exemple aux étudiants. Ah! c’est un mauvais exemple que d’apprendre à nos
jeunes gens en leur prêchant par
l’exemple ce que c’est que la liberté de conscience et dépensée,
que de leur apprendre qu’ils possèdent un beau droit, celui d’être
des hommes tout comme les autres,
ayant toujours le droit et le devoir
de dire la vérité envers et contre
touR. C’est un mauvais exemple
que .d’apprendre de bonne heure
à nos jeunes étudiants en théologie que cette carrière qu’ils embrasemit est de toutes les carrières la plus
péBÎhle, la plus épineuse au point
de vine matériel, celle qui exige
6
-416
le plus de dévouement et de sacrifices et que, s’ils ne la remplissent
pas fidèlement, ils seront en butte
aux attaques légitimes de l’Eglise
aussi bien que du monde ! Mais ,
Monsieur, où en êtes vous ! Etesvous encore de ceux qui considèrent les pasteurs, quels qu’ils soient,
comme les demi-dieux auxquels
ce serait un sacrilège de dire la
vérité comme aux autres mortels?
Où sommes nous? A quel religion
appartenons-nous. Monsieur?
Merci, Monsieur Pellegrin, de
nous avoir donné une si belle occasion de vous faire connaître nos
droits et nos devoirs comme chrétien, comme homme et comme
journaliste.
Maintenant, une chose encore.
Nous voulons le bien, nous ne
voulons que le bien. Que ceux
qui le veulent avec nous ne nous
fassent donc pas un crime de n’y
aller ni par détours, ni par quatre
chemins, ni en dorant les pilules,
de marcher en suivant la ligne
droite et d’appeler un chat un chat.
Qu’ils viennent plutôt nous aider de
leurs conseils et de leurs directions.
Car, on le sait, il n’y a que
quelques jours que nous savourons
les douceurs de la vie de journaliste et nous sommes encore un
peu novice. Mais nous nous ferons.
Que ceux qui veulent marcher
avec nous, marchent ! Quant aux
faibles et aux timides , à ceux qui
soufflent chaud et froid, nous nous
passons d’eux; ils n’ont qu’à se
retirer et mordre par derrière. Il
n’y a qu’une seule chose dont
nous nous soucierons, c’est la vérité, c’est l’approbation de notre
conscience et celle des quelques
Vaudois qui sont encore des hommes. Car il est bon de le constater,
il en est encore un petit nombre
qui n’ont pas fléchi les genoux
devant Bahal. Nous écouterons
toujours leurs conseils avec reconnaissance, Et si ce petit reste lui
même devait enco-re nous abandonner, eh bien! nous marcherons
tout seul dût-on en fin de compte
nous crucifier. Nous savons avec
nous sommes.
Nous profitons de l’occasion
pour dire à M’' Malan que, malgré toutes les apparences, nous
sommes peut-être son meilleur ami.
Qu’il se défie de ceux qui n’ont
jamais eu le courage de lui dire
ce que nous lui avons dit. S’il est
sage, il nous sera reconnaissant.
Chrontjque
La Tour. — Ce que nous avons
dit de la paroisse de La Tour dans notre
Chronique locale du N’ 40 a paru incomplet à M' le pasteur Malan, voire même
erroné, injuste, malveillant. Nos lecteurs
voudront sans doute nous faire le plaisir
de relire cette chronique. — En attendant,
et faute de mieux pour cette fois, nous
insérons, ici même, la réclamation qui
nous est adressée sur ce sqjet., Le chroniqueur est^ d’ailleurs prêt à porter la responsabilité de ce qu’il a écrit ou écrira ,
devant tel Tribunal qu’il pourra plaire à
M' Malan de nommer. — Voici" sà lettre
en date du 11 octobre.
« Monsieur le Rédacteur. — Le N* 40 de
VEOio, demande de ma part deux réclamations. I: (
«Je vous envoie la 1' sur la chronique
locale, que je vous prie d’insérer dans
potre prochain N* et pour le suivant vous
recevrez la seconde.
7
-417
«Ma réclamation sera brève. Depuis que
le Journal s’occupe avec une prédilection
marquée de son plus proche voisin il a
ouvert avec lui un compte assez long,
il est temps d’en venir à une bonne liquidation. Je vous propose à cet effet de
nommer de concert un jury, devant lequel et en présence des rédacteurs et
chroniqueur de votre feuille, je m’engage
à établir que dans leur caractère général
et presque sans exception les articles de
chronique locale à l’adresse de la paroisse
de La Tour sont incomplets, erronés, par
là injustes et marqués au coin de la malveillance, vous trouverez ma proposition
raisonnable, j’espère, et vous montrerez
eu l’acceptant, un sincère respect pour la
vérité à laquelle a pour but de rendre
hommage votre sincèrement dévoué — B.
Malan pasteur. »
Aiigrogne. — Madame Gould des
Etats-Unis, à laquelle nous devons tant
de reconnaissance pour l’intérêt qu’elle
porte aux enfants de nos écoles, a voulu
avant de quitter Angrogne, réunir, un
jour de cette semaine, dans l’école paroissiale, une quarantaine de femmes des
plus âgées. Nous laissons à penser avec
quel plaisir l’invitation a été acceptée. —
Après un repas très simple et oii les conviées parurent tout à fait à leur aise,
quelques bonnes paroles leur furent adressées par le pasteur et par les dames présentes , et le tout se termina par une petite collecte en faveur des deux ou trois
femmes qui n’avaient pu répondre à l’aimable invitation.
Bobl. — M' le pasteur Davyt, qui
avait obtenu un congé de quelques mois
pour remettre un peu sa santé affaiblie,
vient de rentrer avec sa famille dans sa
paroisse. Le repos lui a rendu les forces
et il va reprendre avec joie ses fonctions
pastorales. '
Cktüntque
Italie. Le résultat définitif et total
du plébiscite de Rome et des provinces
romaines mérite d’être enrégistré. — Inscrits: 167.548; votants: 135.291. — Sur
ce dernier nombre. 1.507 seulement se
sont prononcés pour la conservation du
pouvoir temporel et de ses douceurs; —
tous les autres (moins les 103 bulletins
nuis) ont voté pour l’union de Rome au
Royaume d’Italie. — Le clergé, qui s’est
abstenu, représente probablement une
grande partie de ces trente à trente trois
mille inscrits qui ne se sont point présentés aux urnes.
Dimanche, 9 octobre, S. M. le Roi Victor
Emmanuel II a reçu d’une manière solennelle à Florence la Députation romaine
qui est venue lui présenter le plébiscite.
Ne pouvant transcrire sa réponse en entier
nous en détachons quelques phrases. —
« La difficile entreprise, a dit S. M. est
enfin accomplie, la patrie est reconstituée...
Le plébiscite prononcé avec une si merveilleuse concorde par le peuple romain...
et accueilli avec une splendide unanimité
par toutes les parties du royaume,........
montre une fois de plus que si nous ne
devons pas peu à la fortune, nous devons
beaucoup plus à l’évidente justice de notre
cause.... Les peuples italiens sauront en
tourer de respect le siège de cet empire
spirituel qui planta ses pacifiques enseignes là même où n’étaient pas arrivées
les aigles païennes.
Comme roi et comme catholique, je demeure ferme, en proclamant l’unité de
l’Italie, dans la résolution d’assurer la liberté de l’église et l’indépendance du souverain pontife. Avec cette déclaration solennelle, j’accepte. Messieurs, le plébiscite
de Rome, et je le présente aux Italiens
en souhaitant qu’ils sachent se montrer à
la hauteur des gloires de nos ancêtres, et
dignes du bonheur présent. ( Voir {’Italie
du 10 octobre).
Le'décret royal qui contient les mêmes
déclarations sous une forme plus précise
est un document d’une grande importance.
Nous le donnerons une autre fois.
tfe autre décret publie dans les provinces romaines et' dans la nouvelle Capitale
fe Statut constitutionnel du royaume, tel
qu’il fut donné au Piémont le 4 mars 1848.
8
-418
F'i'anoe. Le 5 Côttraüt, les parisiens
ont eu cfüelqtie avantage à Toüïÿ, et le
lendemain un échec à Vernon. — Le 7 un
combat assez vif a eu lieu devant Metz,
sur l’un et l’autre bord de la Moselle.
Après une lutte qui a duré de 2 heures
à la nuit, les troupes françaises se sont
repliées sous tes canons de la forteresse.
D’après une dépêche de Berlin eu date
du 8 octobre le nombre des prisonniers
français non blessés s’élève actuellement
à 127.272 hommes dont 3,577 offleiers.'^
Le 8 Mr Gambetta a pu sortir de Paris
dans un ballon, et le même jour le Général Garibaldi partait do Marseille pour
se rendre à Tours.
Les départements occupés par les Prussiens devront payer cent mille francs chacun pour indemniser les 80 mille et plus
d’allemands qui ont été expulsés de France.
Les cléricaux-voltairiens et les voltairiens-cléricaux d’outre monts sont furieux
contre l’Italie qui a osé entrer à Rome
sans leur permission. Ces messieurs ont
bien du Idisir.
LISTE DES DONS
CD favenr des incendiés des Traverses
(Pragela).
Report du Nt 39 . fr.
M' Sylvie Peyrot •»
M' Félix Muaton de Turin »
M' D. Muston pharfn. à Là Totir »
Un anonyme de Milan '
9 15
g 00
5 00
3 00
5 00
Total au 14 oolobré fr. 23 OO
IV OIV OEÎ.S.
17nci|eiiiAe V6ûve d*ün pas
teiir;* Voudrait recevoir en pension
des jeunes filles désireuses de fréquenter l’Ecole supérieure — Leçons
de musique, à part, soins assidus —
Position centrale.
S’adresser à
Torre-Pellice.
M' le Prof. B. Thon à
Pension pouf jeunes demoiselles
à Torre-Pellice.
Les parents qui envoient leur jeunes
filles à l’Ecole supérieure ou à d’autres
écoles et qui voudront les placer dans
cette pension, peuvent être assurés
qu’elles y seront l'objet des soins les
plus assidus. Les personnes qui la
dirigent ont à cœur de mériter toujours plus la confiance qu’on voudra
bien leur accorder. Les soirées seront
employées â la préparation des lâches
du lendemain. S’adresser pour les informations â Madame Parise, aux Appiols Crorre-Pellice).
iLefonird’allefenRud et de français;
s’adresser â M' L. Sert, chez Madame
Parise, aux Âppiots près Torre-Pellice.
Il vient, de paraître la »lastrairtile
de B».,:DenJtaRe<la„ se trQUve^aul
iimreau âel’£cAd thu iValléey, <&Q, ^irix,
fr.'O, 5€l.h ' u;'^' ■ ill-:’ ■
llnalMsnMle ehr^ti^ntt*, sans enfants, habitant la colline de St Jean reééviâit èh pefasion quelques jeunes
garçons oil quelques jeunes filles qui
pourraient fréquenter les écoles publiques de la Tour.
S’adresse* â M” le Pvof. Olivet â
tij «I
A. RfiVEL Gérant.
' I 1 ■ !---------------
i-sfdv BigiWfol» Impr. CJiianloie.