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lY. année
22 Janvier 1869.
iV“ 3
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée anx intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........ occupent
vos pensées — ( Philippiens.t IV. 8. )
SOMMAIKE ! — Nos misères. — Hùtoire Vavdoise.
locale. — Correspondance. ^
Fails divers. — Chronique
NOS MISÈRES
— Quel mélancolique sujet que celui sur lequel vous
venez appeler notre attention, ami Rédacteur I i\os misères ! Ponrrait-on en imaginer un plus lugubre ?
— J’en conviens; mais à votre tour, convenez avec moi
qu’il en est peu de plus utiles ni de plus urgents à traiter.
« Sentez vos misères », n’est-ce pas une recommandation
biblique des plus expresses? Inventer des misères qui n’existeraient point serait très-mal. Se limiter à les étaler aux
regards , sans rien tenter pour y porter remède , serait mal
encore. Mais les rechercher, les sonder même, dans le
désir sincère de les guérir, n’est-ce pas un des plus granès
services qui puissent être rendus à un individu , à une famille , à une Eglise , à un peuple ? N’est-ce pas imiter,
pour autant qu’il est en nous, la conduitq de Dieu à notre
égard ? Quand II entreprend de guérir nos misères, ne commence-t-il pas par nous les dévoiler, afin que, les voyant
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telles qu’elles sont, au lieu de nous opposer à ses desseins,
nous nous y associions et allions nous-mêmes au-devant du
bien qu’il veut nous faire ?
le crois donc faire œuvre de bon chrétien, de bon Vaudois , et j’ajouterai de bon journaliste, en entreprenant dans
VEcho, devenu hebdomadaire , une série d’articles dans lesquels les principales d’entre les misères qui nous travaillent,
comme population et comme Eglise, soient successivement
passées en revue. Car quelle meilleure raison d’être un
journal pourrait-il avoir^ que celle de remplir, au profit de
la population au sein de laquelle il se publie, les fonctions
d’un moniteur affectueux et pourtant fidèle, d’une main découvrant le mal, de l’autre indiquant le remède ?
Cela dit pour la justification , tout à la fois , de mon
dessein et de mon titre, j’entre sans plus, en matière , et
voici, d’entre nos nombreuses misères , celle sur laquelle je
désire appeler*avant tout, ami lecteur, votre attention:
I.
Nous avons, ( que Dieu en soit héni ! ) au sein de notre Eglise Vaudoise,
un nombre , certainement très-réjouissant déjà, d’établissements charitables
et de bienfaisance : Hôpital à La Tour, Hôpital du Pomaret, Orphelinat,
Ecole de filles pauvres, Artigianelli Valdesi...... C’est plus, beaucoup plus
que nous n’eussions osé en espérer, il n’y a encore que bien peu d’années.
Sous ce rapport donc, c’est ô'abmdance que je devrais entretenir mes lecteurs , plutôt que de misères ; et je le ferais on ne peut plus volontiers, si
cette abondance même n’était pas ce qui donne à nos misères un relief tout
particulier.
En effet, pour ne parler, à cet endroit, que des moyens pécuniaires à
l’aide desquels ces divers établissements ont été fondés et se soutiennent,
quelle en a été et quelle en est encore, au jour d’aujourd’hui, la provenance? Qu’il s’agisse de l’hôpital de La Tour ou de celui du Pomaret, de
l’Orphelinat ou de l’Ecole des filles pauvres, dans quelle proportion la population des Vallées Vaudoises a-t-elle concouru à leur fondation? Dans
quelle proportion: cette même population concourt-elle annuellement à leur
entretien ou a leur extension ? Quelles fortunes, petites ou grandes, d’enti«
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celles qui auraient pu difficilement avoir un meilleur emploi, ont été dévolues, quels legs un peu considérables ont été faits à l’une ou à l’autre de
ces institutions charitables?
Il y a cinq ans, la Commission directrice de nos deux hôpitaux fit, par le
moyen d’une circulaire, un appel chaleureux à nos différentes paroisses
pour en obtenir quelqu’assistance. Ses prétentions étaient aussi modérées
que possible : qui ne pouvait donner en argent était admis à le faire en nature , et l’accueil le plus reconnaissamt était assuré aux moindres offrandes.
Le résultat de cet appel fut plutôt réjouissant: au premier abord, 1217 francs,
dont 969 en argent et le reste en nature, vinrent regarnir quelque peu la
caisse à peu près épuisée de la Commission. Mais cet effort, de la part de
notre population, ne fut pas de longue durée. La même Commission, dans
son rapport au Synode de 1866, se plaignait déjà :< de la faibles.se des collectes en faveur des hôpitaux ou plutôt de l'absence total de collectes au sein
de plusieurs paroisses;» et, au Synode de l’année dernière ( 1868), elle
faisait à l’Assemblée des représentants de l’Eglise, sans que ceux-ci ( et pour
cause ! ) osassent se récrier, la douloureuse communication que « réduite à
choisir entre une augmentation de la recette que rien ne lui promettait et
une diminution de la dépense, la Commission n’avait eu d’autre ressource
que de se décider pour le dernier parti en diminuant de quatre le nombre des lits » qui, entre les deux hôpitaux, se montait à 26 , chiffre déjà
plus qu’insuffisant aux besoins de la population !! — Voilà pour les hôpitaux.
Et quant à l’Orphelinat et à l’Ecole des filles pauvres, quelle est la proportion , soit en argent, soit en nature, des contributions de provenance
Vaudoise qui, depuis l’origine des ces précieuses Institutions à ce jour ,
sont entrées dans la caisse de leurs comptables? Tout ce qu’il a fallu pour
les fonder, tout ce qui s’y est dépensé depuis , tout ce qui s’y dépense encore journellement, tout, absolument tout, ne doit-il pas se dire de provenance étrangère ? Et le jour où l’étranger nous retirerait son appui, tant
l’un que l’autre de ces utiles établissements ne seràient-ils pas condamnés
à disparaître?
Les Àrtigianelli Yaldesi sont jusqu’ici le seul, à ma connaissance, de
nos établissements charitables qui, après avoir été fondé comme les autres
par des bienfaiteurs étrangers, subvienne à la majeure partie de ses dépenses annuelles au moyen de contributions récoltées dans le pays et parmi les
membres de notre Eglise.
Or je le demande à tout homme de cœur droit, l’existence au sein d’une
population et l’acceptation par elle d’un pareil état de choses ne constituet-elle pas une des misères morales les plus profondes qui se puissent imaginer , et ne suffit-il pas de la signaler pour convaincre un chacun de l’extrême nécessité qu’il y a d’y porter au plutôt remède ?
11 ne manquera pas, je le sais, de gens qui trouveront qu’en parlant
comme je viens de le faire, je me sxiis montré injuste envers la population
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vaudoise on attribuant à un manque de bon vouloir ce qui n’est que le
résultat de son indigence.
Mais à ceux-là je répondrai ; sans doute les Vallées Vaudoises sont un
pays tout autre que riche ; sans doute nous ne pourrions pas {en eussions-nous toute la bonne intention possible ) faire, au sein de nos montagnes , ce qui se fait ailleurs dans des contrées beaucoup plus favorisées sous tous les rapports. Cependant nous ne sommes pas non plus
tellement pauvres que, si la moitié seulement, ou le quart, j’allais presque dire la dixième partie de ce qui se dépense journellement au milieu
de nous pour des objets tout autre que profitables, s’y dépensait pour des
œuvres de bienfaisance, nous ne pussions non seulement sufflre amplement
au maintien prospère des établissements que nous avons déjà, mais encore en créer de nouveaux dont l’absence se fait tous les jours plus douloureusement sentir !
Les preuves de fait de ce que j’avance ne sont hélas ! que trop nombreuses , comme j’aurai l’occasion de te montrer dans un prochain article,
en traitant d’une autre de nos misères en relation intime avec celle dont
je viens de parler.
^tôtotre dlaubotee
Notre nouvel et sympathique historien , Hudry-Ménos , vient d’achever,
par une quatrième étude , son excellent travail sur l’Israël des Alpes. Nous en
détachons une nouvelle page f[ue nous intitulerons :
LES ASSEMBLÉES DE 1686.
Le moment approche où le peuple élu va être arraché à sa terre promise.
Malgré son honorable résistance,, le duc de Savoie, Victor-Amédée II, fut
obligé de plier devant la volonté qui avait fait plier l’Europe (Louis XIV), et
il fallut révoquer les anciens édits protecteurs de la secte des Alpes. L’édit de
révocation parut le 31 janvier 1686 ; il peut se résumer en trois mots ; la conversion, l’exil ou la mort. Le due espérait opérer la réunion sans effusion de
sang. Aussi employa-t-il les termes d’une sévérité impitoyable avec l’espoir
secret qu’il ne serait pas obligé de déployer la force armée; mais Louis
veillait à ce que tout s’accomplît à la lettre, et le corps d’armée du Dauphiné
se tenait prêt à tout événement. ' "
Jamais la situation du peuple martyr n’avait été aussi critique... Aussitôt
que l’édit fut connu, les chefs militaires du peuple et ses conducteurs spirituels se réunirent à Angrogna pour délibérer et prier. On lut dans l’assemblée
une lettre de Janavel contenant ses instructions sur la conduite à tenir dans cette
crise suprême... Ce qu’il faut surtout (dit-il), c’est l’union entre toutes les
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vallées , et, pour arriver à cette union si nécessaire, il invite les pasteurs à
réunir tout le peuple , grands et petits, et « après les avoir exhortés selon la
parole de Dieu, ils les feront jurer, la main levée vers le ciel, fidélité à l’Eglise
et à la patrie, quand même il s’agirait de la mort. En faisant ainsi, ajoute-t-il,
vous verrez que l’épée de l’Eternel sera à votre côté ». Enfin il insiste sur la
nécessité d’avertir les puissances réformées du danger qui menace l’Israël des
Alpes , et d’envoyer une adresse au prince légitime pour lui rappeler ses
édits de tolérance et ceux de ses ancêtres.
Pour se conformer à ce dernier avis, l'assemblée vota une humble adresse à
Victor-Amédée ; mais elle resta sans réponse. Trois fois elle est renouvelée ,
trois fois elle se perd dans un silence de mort. On écrit aux puissances amies,
et le cri de détresse parti des Alpes émeut vivement la diète des six cantons
protestants de la Suisse. La diète réunie extraordinairement à Baden, délègue
deux patriciens de Berne, Gaspard et Bernard de Murait, qui arrivent à Turin
au mois de mars. Frédéric-Guillaume de Ilohenzollern, le « grand électeur » ,
le vieil ami des Vaudois, vivait encore. Il écrit, à la date du 19 janvier, une
magnifique dépêche qui reste également sans réponse jusqu’au mois de mai
suivant... Quand le duc de Savoie répondit, il était trop tard, l’édit de janvier
avait paru, et il ne restait aux Vaudois ¿que l’alternative du combat ou de
l’abjuration ; ils résolurent de combattre.
A la nouvelle de cette résolution désespérée, les ambassadeurs, déjà arrivés
à Turin, accourent aux Vallées et convoquent une nouvelle assemblée qui se
réunit le 22 mars au Chabas sur la colline d’Angrogna... Elle s’ouvrit par la
prière d’un réfugié français, du fameux Henri Arnaud , qui va bientôt être le
Moïse de l’Israël des Alpes. Il était pour la résistance à tout prix, et il fit
monter vers le ciel une prière dans ce sens, un cri d’opprimé résolu à combattre jusqu’à la mort ; mais les ambassadeurs déclarèrent la résistance
impossible devant les troupes de Louis XIV et de Victor-Amédée II. « Vos
vallées, dit Gaspard de Murait, sont enclavées dans les états de vos ennemis;
tous les passages sont gardés ; aucune nation n’est en mesure de faire la
guerre à la France dans votre intérêt ; nulle armée ne pourrait même
pénétrer jusqu’ici, et vous enfin vous avez à peine trois mille combattants ;
les troupes réglées n’attendent que le signal du massacre ; comment pourrezvous résister ?» De la part des ambassadeurs , tous fervents protestants, il ne
pouvait être question d’abjuration. C’était donc l’émigration en masse, l’émigration sans espoir de retour, l’abandon définitif de la patrie bien-aimée
qu’avaient à proposer les diplomates étrangers. « Consentiriez-vous, reprit
l’un d’eux, à quitter votre patrie si nous obtenions de Victor-Amédée qu’il
vous laissât disposer de vos biens et sortir de ses états avec vos familles?»
A cette proposition, des cris, des gémissements , des sanglots et des protestations s’élèvent de l’Assemblée. Les plus affligés, ne pouvant invoquer aucun
secours naturel, espèrent en un miracle, et attendent la délivrance du Dieu
qui a gardé l’Israël des Alpes pendant tant de siècles. « Ne comptez pas sur
des événements miraculeux, répond Gaspard de Murait. Il vous est impossible
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de lutter contre vos ennemis. Réfléchissez à votre position. Une issue vous
reste pour en sortir : ne vaut-il pas mieux transporter ailleurs le flambeau de
l’Evangile, dont vous êtes dépositaires, que le laisser ici s’éteindre dans le sang?»
L’assemblée déclara qu’elle ne pouvait prendre un parti définitif sans avoir
consulté le peuple de toutes les Vallées, et pendant que cette enquête se fait,
les ambassadeurs retournent à Turin pour agir sur l’esprit de la cour ; mais
la propagande faisait bonne garde : on ne les laisse pas arriver jusqu’au Duc,
on leur refuse même les saufs-conduits qu’ils demandaient pour tes députés
Vaudois chargés d’apporter à Turin la décision de l’assemblée du Chabas.
Celle-ci s’était déclarée en permanence, et le secrétaire de la légation Suisse
revint avec le dernier mot des ambassadeurs' « Il n’y a plus rien à espérer,
la cour n’est plus libre, l’envoyé de Louis XIV assiège le duc et le presse
d’agir sans retard. Hâtez-vous de quitter ce pays pendant que vous le pouvez
encore !» f La fin prochainement J
iTattd b bers.
Haïti. Cette île infortunée est ravagée depuis plus de trois ans par
la guerre civile. Les finances sont épuisées, les produits agricoles- ont
considérablement diminué , la vie est excessivement coûteuse, et le pays
tout entier soupire après le rétablissement de la paix. Mais ce pénible
état de choses n’est pas sans porter des fruits, et paraît devoir préparer les voies à l’Evangile, en montrant que l’obstacle, l’unique obstacle à la civilisation, au progrès ,et au bien-être des Haïtiens provient
du Catholicisme romain. Lé journal VIndipendance d’Haiti , par l’organe
de M. Cicéron Desmangles, doyen du tribunal civil du Port-de-Paix, terminait ainsi un long article sur les destinées de l’homme, la bonté de
Dieu, le règne du mal etc. « Vous tous, Haïtiens, qui désirez l’avancement, la prospérité et la dignité de notre chère patrie, songez que nous
ne nous appartenons point, et que le Maître suprême voit nos cœurs et
tout ce que nous faisons I Abjurons tout pour ce Dieu vengeur, formons
un seul faisceau et extirpons toute barbarie de notre sein. Si le catholicisme romain ne se réforme pas et ne se dépouille point de son pharisaïsme, faison appel à la religion réformée, encourageons-la de nos efforts et répandons partout ses généreux principes et sa pure morale. Une
bonne religion nous empêchera, à coup sûr, de retomber dans le passé.
Sauvons Haïti. Et le premier moyen, le moyen sine quâ non, le moyen
fondamental pour y réussir, c’est de détruire l’ennemi qui nous enserre
de ses redoutables plis et de le réduire en poussière ».
Aux dernières nouvelles, la situation d’Haïti n’était pas sensiblement améliorée , car une proposition du général Banks, soumise au Congrès de
Washington, ne tendait à rien moins qïi’à pousser les Etats-Unis à assumer le protectorat de l’île. La motion a -été rejetée; ne Teût-elle pas été,
c’eût été un bienfait pour Haïti. '
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Cromque locale.
Pramol. — Prarnstin. — La Table Vaudoise a fait dernièrement dans ces
deux paroisses une visite pastorale dont nous ferons connaître prochainement
les principaux détails.
Torre-Pellice. — On s’est plaint si longtemps de l’indignité du service d’omnibus entre Torre-Pellice et Piguerol qu’on accueillera sans doute avec
satisfaction la nouvelle d’un changement notable à cet égard. Grâce à une
société anonyme, constituée le 24 décembre 1868, et chargée depuis le 1'
janvier du service de la poste, le trajet de La Tour à Pignerol s’accomplit
trois fois par jour avec une promptitude à laquelle on n’était pas habitué. Grâce enfin à la concurrence, le prix des places n’est plus que de
80 centimes ; ce qui n’empêche pas que les nouveaux omnibus ne soient
très-confortables.
— Mercredi soir (13 janvier), dans une des salles du Collège, a été inaugurée une série de conférences populaires sur des sujets scientifiques, économiques etc. L’initiative en e.st ilue à M' le pasteur émérite 4. Bert, qui
s'est assuré le concours de MM. les professeurs H. Rollier et J. D. Charbonnier; et nous ne doutons nullement, à en juger par le premier essai,
que leurs conférences n’attirent, tous les mercredis , un nombre considérable d’auditeurs.
M' le Prof. H. Rollier, le premier, a exposé, d’une manière lucide et intéressante , les principes et le développement de la télégraphie électrique.
Piles de Volta et de Bunsen , expériences d’Oerstedt sur l’électro-magnetisme, télégraphe Morse, téléCTaphe Bonnelli ; tel est. en peu de mots,
le résumé de cette première leçon.
(üTorreôfïonbidince.
Monsieur le Rédacteur,
On ne saurait trop engager les Evangélistes Vaudois, ainsi que vous l’avez
fait très à propos dans votre programme, à entretenir des relations suivies
avec leur Eglise au moyen de la feuille hébdomadaire qui veut bien, à cet
effet, accueillir leurs correspondances. Rien de plus utile, à mon sens, qu’une
communication mutuelle établie de cette façon entre l’Eglise elle-même et
l’œuvre missionnaire qu’elle poursuit au dehors. Aussi dans le cas où, aux
« vœux les plus chers » émis sous la forme d’un bienveillant appel, l’on se
contenterait de répondre... en prolongeant une coupable incurie , que resterait-il encore à espérer? Le temps désormais n’y changerait plus rien.
Mais non, pas de sinistres présages au début! Que plus d’un se hâte de
répondre à votre invitation ; et partant l’Eglise, non moins que ses nombreux
ouvriers, ne manquera pas de réaliser le bénéfice considérable qu’un pareil
échange d’idées peut non seulement promettre, mais garantir d’avance. Loin
d’être négligées ou même évitées, les occasions de faire toujours mieux connaître et apprécier ce qui s’accomplit dans les champs de l’Evangélisation,
veulent à non droit, qu’on les saisisse au vol dès qu’elles se présentent. Un
fait assez triste à relever ici c’est que la plupart des membres de nos Eglises
ignorent, à peu de chose près, les revers comme les progrès de notre œuvre.
11 est telle localité où l’on vous renseignera, même assez régulièrement, au
sujet des Bassoutos. C’est très-bien ; et même ces renseignements nous paraissent si précieux que nous souhaiterions les retrouver partout. Nous ne
pouvons que louer tous les efforts qui ont pour but l’édification des chrétiens
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tîl l’avancement du règne de Jésus-Christ. Mais ces réserves faites, je me demande comment il est possible à une Eglise de recueillir avec soin des détails
sur ce oui se passe en Afrique, tandis qu’elle se résigne en même temps à
ignorer les faits du même ordre qui se passent chez elle et en son propre nom.
Que n'entretient-on pas, au moins quelque fois, les assemblées de l'œuvre
qu’elles doivent plus particuhèrement chérir, puisque cette œuvre est la leur !
— De notre côté , n’oublions pas de fournir les renseignements nécessaires
aux personnes qui les désirent. Usons du moyen qui nous est offert. S’il est
vrai que l’on a tant à cœur le succès de la mission, qu’on l’éprouve en
s’efforçant d’y intéresser ne fût-ce que le petit nombre de ceux qui lisent.
Au reste, il est temps d’agir, si nous voulons que le faible concours que
l’Eglise a commencé de prêter à son œuvre devieune, ainsi qu’il le faut, plus
direct et plus efficace.
Pour éviter les malentendus, encore une observation. En admettant que
des divers points où l’œuvre se poursuit, il est bon qu’un courrier soit dirige
vers le centre, afin d’informer l’Eglise des joies et des peines que Yenvoyé
rencontre le long de son pénible chemin, on conviendra qu’il est bon aussi,
qu’à son tour l’Eglise fasse parvenir , jusqu’aux stations les plus éloignées,
les sympathies et les encouragements que seule elle est à même de donner.
Qu’on ne s’y trompe pas ; pour moi l’Eglise Vaudoise est à Prali comme à
'Torre-PelUce. Aussi serait-il fort désirable que dans chaque paroisse on
réussît, après maints efforts, à s’assurer la collaboration de quelque correspondant. — En ces termes seulement la communication est mutuelle et le
profit réel, — Pourquoi de faibles voix s’élevant, au loin dans la plaine, ne
rencontreraient-elles pas d’autres voix fraternelles leur répondant au haut de
nos vallons et du sommet de nos belles montagnes ?
C’est assez pour aujourd’hui ; du reste ce serait une rude besogne que (Je
vouloir tout signaler. Nul, que je sache, n’a jamais écrit pour les gens à qui
il .faut tout dire, et ce n’est pas à TOtre correspondant d’inaugurer ce genre-là.
Attendez-moi prochainement, cher Monsieur, sur le terrain des faits, et
croyez-moi etc. •
JPetlt© Boîte aux Lettres
M» K, B. — Rio-Marina. AU right.
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via Lagrange, près le n" 22. = Florence, Librairie Evangélique, rue Panzanil.
Lettres ou envois franco, four l’administration s'adresser.■ au Bureau h Tme
Pèllice, via Maestra, 42 ; pour la rédaction : à Mr, A. Revel Prof. Torre Pellice.
ERRATA. — Oq est prié de corriger dans le 2.e Numéro les fautes suivantes;
Page 13, A la 6me 1| ’ *' ' ........ ».......
ligne, au bas, au lieu de question diplomatique, lisez ;
15 , k la 8me l^na * au bas. > Mr. Mortread
16, &L la 16me ligne, au haut, » armes__________________
réunion
Mr. Moorhoad
larmes
Pignerol, S. Chiantore Impr.
A. Revel Gérant.