1
Année Hiiiliéme.
PRIX D'ABBONNEMENT PAR AN
Italie . . L. 3
Tous les pays de l'Union
de poste ... *6
Amérique , . . * P
On s'ulionoe :
Uoiir Vïntévieur che» MM. les
pasteurs et Ips libraires de
Torre Pellice.
Pour VËûCtérievmn Bureau d‘AdministratiôD.
N. 43
27 Octobre 18«2
Un ou plusieurs nuinéios séparés, demandés avant 1« lirag-e 10 oent chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les emjüts d'argent se font par
lettre recommandée ou par
ntan/iatü sur le Bureau do /’«•
rosu Argenitnü.
Pour ta RÉDACTION artrenser
ainsi : A la Direciion du Témoin,
Pomaretto TPinerolo) Italie.
l‘our l’ADMlNlSTRATION adresser ainsi ; A rAdministTation du
!Té«ïoin, Pomaretto (Pinerolol
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
VoM« »1« serez témoins. Actes 1, 8,
2ct nérilé avec la charité. Et* .1,15
Sommaîre.
27 Octobre. — Le raoiuie des missions
— _Arlig:ianeîli .Valdesi. — Aujourd’hui
même. — Correspondance. — L’œil de
Dieu. — L’Amico di Casa. — Nomelies
religieuses, — lievue politique. — Spuscriplion eu faveur des. i,ne.dlTîllSl’’du village de Sranissarci ÎA,rvienx}, Avi.s.
ST Ootolbre
Une potgiTi^e de froment étant
semée dans la terre, au sommet des
montagnes, son fruit mènera du
bruit comme les arbres du Liban;
et les, hommes fleuriront par les
villes, comme les herbes de la terre.
Ps. 72, 16.
Segond a traduit ; « Les blés
abonderont dans le pays, au sommet des montagnes, et leurs épis
s'agiteront etc. »
Quoique cette dernière traduction., (comme celle de De-Wettei àhondent... s’itg'tienijjbsoitplus littérale, celle d’Osterwald peut se
soutenir, et elle a, à nos yeux,
le très-grand mérite d'affirmer toujours mieux le caractère messianique de ce dernier psaume de
David. Si tout d'abord le roi pro
phète a intercédé auprès de son
Dieu en faveur du jeune Salomon,
et si une partie de ce psaume peut
naturellement se rapporter à lui,
il y en a une portion considérable qpj m*pifiniment au delà du
règne'd'un homme, et qui s’élève
fort au dessus de l’influence bienfaisante que peut exercer le meilleur des mortels. Parlant par l’esprit de Dieu , David n’a pas pu
dire de son fils, que « les hommes
le craindront tant que le soleil et
la lune dureront dans tous les
âges; qu’en son temp.s le juste
fleurira et qu’il y aura abondance
de paix jusqu’à ce qu’il n’y aît
plus do lune, » v. 5 et 7. C’est bien
d’un roi de justice, de miséricorde
et de paix qu’il proclame le règne
glorieux et les œuvres magnifiques; mais ce roi est plus que
Melchisedec et plus que Salomon.
Voilà pourquoi, en rapportant
à ce Prince de paix les paroles
qui nous occupent, nous y trouvons l’annonce, non pas tant de
bénédictions temporelles, d’abondance de froment et de prospérité
dans les villes, mais plutôt des
merveilleux effets de la parole
évangélique semée dans le cœur
des hommes. — La semence c’est
é
2
----™338-.
la parole de Dieu, le semeur c’est
le Fils de l’homme et le champ
c’est le monde. Pourquoi n'irionsnous pas jusqu’à appliquer à notre
petite Eglise ces paroles qui ont
déjà eu plus d'un accomplissement, et qui en auront sans doute
encore? Nous croyons nous rappeler que quelqu’un (qui?) l’a fait
avant nous
Dans le royaume de Dieu les
commencements sont petits et de
pauvre apparence, aux yeux du
monde. C'est une poignée de froment qui est mise en terre, non
pas dans la plaine, mais sur le
sommet des montagnes, dans une
terre, cela va sans dire, qui avait
été convenablement disposée et
préparée, par les soins du semeur
lui-même. Cette poignée de semence ■'a produit, non pas, sans
doute, dès la première année,
mais dans un e.space de temps
convenable, une riche moisson,
en sorte que, lorsque le vent a
souiDé sur ces épis mûrs, ils ont
mené un bruit (ou un bruissement)
pareil à celui des arbres du Liban.
En temps convenable la petite
Eglise Vaudoise, cachée et ignorée
d’abord, a attiré sur elle l’attention ; elle a fait du bruit, non pas
comme une armée qui marche au
combat, ou qui engage la bataille,
mais comme le bruissement des
branches d’un arbre, ou d’un
champ couvert d'épis mûrs.
Et quel sera l'effet, sur la plaine,
de cette bénédiction descendue
sur le sommet des montagnes?
Le psalmiste l’annonce, en disant
que « les homme^s fleuriront par
les villes, comme les herbes de
la terre », Il nous semble que sans
faire violence au sens naturel de
ces paroles, il est permis d’établir, entre les deux parties de ce
verset, une relation de cause à
effet. De cette même semence de
la parole de Dieu qui a fructifié
sur la montagne, quelques poignées seront apportées et répan
dues dans les villes de la plaine; et l’ont déjà été en divers temps,
de nos jours tout de nouveau ; et
de ces villes, quelques hommes
ont été, et sont vus fleurir, comme
les herbes de la terre. — Il est
vrai que la promes.s6 n’est encore
que très imparfaitement accomplie; niais ces petits commencements sont pour la foi le gage
assuré de bénédictions plus abondantes, les prémices d’une glorieuse moisson.
Nous avons dit; pour la foi, car
pour les sages de ce monde tout
le travail qui se fait pour évangéliser notre chère patrie est destiné
à demeurer éternellement stérile.
Une poignée d’hommes disent-ils;
qui déclarent, même publiquement, se rattacher à une église
évangélique, dans une ville qui
compte des dixalnes et des centaines de mille âmes qui appartiennent ou croient appartenir à
l’Eglise Romaine, que voulez-vous
qu’ils fassejit et quelle influence
pensez-vous qu’ils puissent exercer
autour d’eux? Prenez patience leur
dirons nous; un peu de levain fait
lever toute la pâte; mais ce n’est
pas en un moment de temps. Un
grain de moutarde est bien l’une
des plus petites semences, mais
il deviendra un arbuste assez grand
pour que les oiseaux aillent nicher
dans ses branches.—On objecte
qu’il y a passablement longtemps
que le levain a été mêlé à la pâte,
et que ses effets devraient en être
déjà plus visibles, — que le petit
arbuste tarde beaucoup à prendre
de l’apparence et du développement. —■ Sans aucun doute, et il
faudrait être aveugle pour ne pas
le voir.—Mais qui sait? La qualité du levain n’était peut-être pas
des meilleures ; le petit arbuste a
probablement souffert de la sécheresse, n’ayant pas été, ou du
moins pas suffisamment, arrosé
par les prières de celui qui l’a
semé. Et puis, prenez le meilleur
3
„339--.
levain, et si vous ne savez pas
comment vous en servir, si vous
n’avez' pas la patience de l’émietter et de le délayer avec le plus
grand soin , votre pâte ne lèvera
pas et votre pain sera mauvais.
L’on se trompe étrangement si l'on
s'imagine qu’il suffit de connaître
et d’aimer l’Evangile pour être un
bon missionnaire ou évangéliste,
ni qu’il suffise de savoir parler,
même avec élégance, pour convaincre à salut ceux que l'on veut
évangéliser. S'être donné soi-même
au Seigneur, s’oublier soi-même,
pour ne se préoccuper que de l’avancement du règne de Dieu et
du salut des âmes; rendre son
témoignage et accomplir cette
œuvre unique, en temps et hors
de temps, sont des conditions de
succès bien autrement importantes , sinon plus indispensables que
les premières. — D'où nous concluons que l’ouvrier lui-même attribue souvent, à tort, son insuccès aux circonstances extérieures,
tandis qu’il dev^ijt #b chercher
la cause en lui-j»ême,’et que c’est
surtout notre iaute si, dans le.s
villes de notre patrie, il y a encore si peu de ces hommes, qui
fleurissent comme l’herbe des champs
et qui fructifient' comme le froment au sommet des montagnes.
Le monde des missions
L’idée protestante des missions
parmi les païens est aussi ancienne
que le protestantisme lui-même. Luther, par exemple, était touché de la
misère des païens et des turcs, et il
demandait des prières et des missionnaires pour eux. Mais le protestaniisme était engagé dans une lutte qui
requérait toute son attention et toute
son énergie, et il ne pouvait répondre
à. la demande de Ludier. Les premiers
missionnaires furent envoyés de’ Genève au Brésil, vers la moitié du 16®
siècle, mais ils furent bientôt chassés
de la contrée et la mission n'eut pas
de résultat.. Quelques aimées plus tard
le roi de Suède établit une mission
dans la Laponie. Au seizième siècle,
quelques princes de l’Allemagne essayèrent d’éveiller quelque intérk
pour les missions étrangères, mais
sans succès. L’on dit que trois conversions étaient nécessaires: d’abord
celle de la tête, puis celle du cœur,
et enfin celle de la bourse. Le baron
Von Wells proposa une « association
de Jésus > pour envoyer l’Evangile
aux payens, mais il y avait, paraitil , peu de personnes qui, excepté
le baron lui-même, eussent expérimenté les « trois conversions ». L’association ne fut pas organisée : mais
comme c’était convenable, l’homme
qui eut l’honneur de proposerja première société missionnaire, se rendit
lui-même dans le champ des missions
et mourut au milieu de ses' travaux
à Surinam. Les hollandais,, envoyèrent dans leurs colonies des Ipdcs
orientales, plusieurs missionnaires qui
baptisèrent un grand nombre de convertis , spécialement à Ceylan. Quelques autres missionnaires se rendirent
parmi les indiens de l’Amérique.
Les missionnaires de ce temps-là,
n’eurent pas de grands résultats. Les
ouvriers étaient en petit nombre, et
leur entretien peu assuré. 11 fallait
la « troisième conversion, » et de l’entente dans l’action. La première année
du 18"’* siècle, fut organisée la Société
pour la propagation de l’Evangile
dans les contrées étrangères. L’on
avait surtout en vue les colonies Britanniques. Les moraves ont fondé
leur première mission en 1732, dans
les Indes occidentales, en déclarant
que l’Eglise de Christ est sous l’obligation d’envoyer l’Evangile aux payens.
Il y a cent cinquante ans qn’ils sont
fideles A ce principe et dévoués de
tête, de cœur et de bourse à celte
cause.
L’esprit missionnaire n’était guère
éveillé ailleurs. William Carey, ministre. jeune et dévoué commença à
plaider la cause des païens. Dans une
occasion remarquable il reçut de la
part d’un vieux pasteur, la rebuffade
4
340^
suivante: a Jeune homme, lorsqu’il
plaira à Dieu de convertir les païens,
il le fera sans votre secours ou le
mien s.
♦ De 1790 à 1800, cinq Sociétés de
missions furent fondées en Angleterre
et en Ecosse. Celle des baptistes en
1792, et celle de Londres en 1795,
elle représente maintenant les congrégationîilisles. En 1799 fut instituée
la Société missionnaire de l’église (tlie
Church Missionary SocietyI le' chef de
file de toutes les sociétés. Puis la
Société écossaise et celle de Glasgow.
La Société wesleyenne date du 1813.
En Ecosse, l’Eglise fut pendant plusieurs années, opposée aux missions
parmi les païens. Son assemblée générale de 1796 déclara que l’idée de
convertir les payons était « hautement
absurde ». Trente ans plus tard, cette
idée n’était plus absurde et l’Eglise,
en 1829, envoyait Alexandre Duff
comme son premier missionnaire. La
division de l’église, et la formation
de l’Eglise Libre en 1843, ne ralentirent pas l’œuvre des missions, elle
prit au contraire un nouvel élan.
Preuve en soit les 2 7.50.0U0 francs
collectés dans une seule année pour
les missions étrangères, par la seule
Eglise Libre. (A suivre).
4rUgiiinelli Valtlesi
Le Comité directeur de l’institution
dite des Artiyianelli Valdesi vient de
nous envoyer son vingt-deuxième rapport, II est bref, en même temps
que substantiel et constate que l’exercice 1881 sur le quel il roule a été
l’un des plus faciles, et l’un des plus
tranquilles que le Comité ait jamais
traversé, l’as une punition quelque
peu grave n’a dû être infligée, et
pas un élève n’a quitté l’établissement , sauf les huit qui l’ont fait
d’une manière régulière et pour avoir
terminé leur apprentissage. De ces
huit, deux exerceront le métier de
mécanicien, deux celui de maçon, un
celui de tapissier, un celui de ferblantier, un celui de tailleur, et un
enfin celui de graveur sur métal. Ces
élèves quittent rétablissement à même
de gagner honorablement leur pain,
et emportant avec eux des principes
de conduite morale et chrétienne qui,
nous avons lieu de l’espérer, les guideront pendant toute leur vie. Ce fait
prouve que l’institution des Arligianelli est l’objet de la bénédiction du
Seigneur, et que les contributions
qu’on lui fournit ne sauraient être
mieux employées. ‘
Ne vous conteniez pas, dit le,.Comité aux amis de l’œuvre qu’il difige,
de vous acquérir des titres à notre
reconnaissance en nous fournissant
votre contribution annuelle, acquérezen de nouveaux en venant visiter de
temps h autre notre institution , et
en nous suggérant toutes les améliorations dont, à votre jugement, elle
serait susceptible.
Après avoir exprimé sa vive gratitude pour les marques d’intérêt données
à son œuvre soit par feu M. le comm.
Peyrot qui a légué à l’établissement
des Artigianelli la jolie somme de
4000 francs soit par tous les autres
souscripteurs, le.Comité attire d’une
manière toute spéciale l’attention des
lecteurs sur les d^s en nature. Deux
pasteurs ont envoyé quatre sacs de
pommes de terre qui ont fait pour les
élèves de la bonne soupe, rendue plus
savoureuse encore par le riz . qu’un
négociant ami fidèle de celle œuvre,
ne manque pas d’envoyer régulièrement depuis quelques années. Une
bonne dame, d’entre les plus constantes donatrices, a donne cinq kilogrammes de chocolat et un ancien
eléve, M. Berlon, a témoigné de sa
reconnaissance pour ce que l’établissement avait fait pour lui jadis en
envoyant une quantité considérable
de mailles de sa façon, si utiles à de
jeunes ouvriers fréquemment exposés
aux intempéries.
Comme on le voit aux pages 10® et
11® du rapport, les dons en nature
commencent à former un item important dans les ressources de rétablissement, aussi est-il désirable de voir
■la liste de ces dons s’allonger d’année
en année. Que toutes les personnes
5
341
de bonne, volonté veuillent bien réfléchir aux besoins multiples de cèt
établissement, et qu’elles, soient assurées que tout ce qu’elles pourraient
envoyer, sans s’imposer dé trop grands
sacrifices, trouvera son immédiate
application.
Et puisque rétablissement des Arligianelli a pour but principal l’introduction et le développement des différentes industries privées au sein de
la population des 'Valiées Vaudoises,
et que d’un autre côté nos Vallées
fournissent un contingent fort respectable d’élèves à cette institution, c^sl
à nous que revient le devoir, en même
temps que le privilège, de faire 'ce
qui est en notre pouvoir pour l’entretien de cet excellent établissement.
C’est une vraie bénédiction que d’avoir' de quoi donnée, et en donnant
nous augmentons notre joie en môme
temps que notre prospérité. ,
« Celui qui a pitié du pauvre, prête
à l’Eterncl qui lui rendra son bienfait >. (Prov. XIX, 17). B.
Aujourd'hui même
Un criminel attend dans un cachot
infect l’heure de l'exécution de la sentence de mort qu’il-a méritée. Cette
heure fatale lui est inconnue, mais
on lui a dit plus d’une fois que si ,
avant qu’elle frappe, il a signé une
pétition pour demander grâce au gouverneur, sa vie est épargnée.
— Je la signerai demain, se dit-il à
lui-même.
Et quand demain arrive il dit de
nouveau ;
— Il y a du temps, j’attendrai encore un peu, je signerai demain, et
renvoyant d’un demain à l’antre, il
laisse passer le temps utile pour demander grâce.
La porte de la prison s’ouvre tout
à coup, et voilà le juge et les.exécuteurs.
— .Attendez un instant,- et je éignerai la pétition pour demander
grâce, dit le prisonnier.
— Non, vous avez eu tout le temps
nécessaire pour demander grâce, et
vous ne l’avez pas fait. Maintenant
l’heure de l’exécution de la sehience
a frappé, et c’est trop tard pour
pétitionner. Vous allez moüter sur
l’échafaud.
Ce n’est pas trop tard potir toU, *
cher lecteur, tu peux aujourd’hui
encore demabder grâce au Seigneur,
si déjà tu ne l’as obtenue. Mais
souyiens-tbi que c’est aujourd’hui le
jour du salut; ne renvoie pas à' demain car demain ne nous est pas
promis. Demande aujourd’hui même
au Seigneur de te purifier de tes
péchés, de tes fautes cachées comme
de toutes les autres et.de jeléi’ .¡tes
iniquités dans les profonaçurS de
l’océan. Mais n’écoute pas Satan qui
le conseille de renvoyer ce soin important àidemain, yers le soir de la
vie- Dieu*'t’exhorte à ;■ la chercher
aujourd’hui pour qu’il te fasse grâ,ce.
U l’ap'pelle. Sj aujourd’hui lu.enteûds
sà ivoix ij’endurcis point ton, cceqr.
Demain pourrait ne pas revenir pour
toi. . %
Correôponbanc^
Nice, le 20 Octobre 1882.
Très honoré et cher Monsieur,
,Te crois devoir vous informer sans
retard, soit en votre qualité de Modérateur, soit en celle de, Directeur
du 2’émoiw, que le Comité de la Société des Missions Évangéliques _ de
Paris, dans sa séance de lundi dernier,
a accepté « comme une grande grâce
de Dieu » l’offre que je lui ai faite, avec
l’autorisation du Synode, de me mettre à sa di.sposilion pour remplacer
Monsieur Goillard dans sa station de
Léribé. La lettre de M' Boegner, Directeur de la Maison des Missions,
qui m’annonce cette acceptation exprime une véritable joie de voir
ainsi s’établir un nouveau lien 5 gage
de relation nombreuses et suivies »
entre les Eglises des Vallées et la
Mission française du Sud de l’Afrique.
Dès ce moment pommence la période de l’exécution: quelques mois np
6
.342.
seront pas de trop, ils seront même
bien vile passés pour la préparation
et les préparatifs de tous genres qu’il
s’agit de faire. Je me recommande
plus que jamais aux prières et à la
sytupalhie chrétienne de nos églises.
J. Weitzecker.
P. S. Une lettre de M" Coillard,
écrite de Léribé le 24 août dernier
lorsque déjà ma bonne mère était
sur son lit de mort ( quelle coïncidence! ) et que j’ai reçue il y a huit
jours, exprime avec plus oe force
que jamais le désir que je soie son
remplaçant dans sa station et la confiance que ce désir sera réalisé.. De
plus cette lettre contient la phrase
que voici: «En m’écrivant dites-moi
un peu si l’esprit missionnaire se développe aux Vallées et si nous pouvons
esperer du renfort de ce colé-là. »
Cher Monsieur Coillard 1 s’il avait pu
assister, quelque jours plus tard, à
notre Synode!
Je pourrai peut être vous envoyer
pour une autre semaine ce que Monsieur C. dit de l’état matériel et
moral dans lequel il a retrouvé sa
station. Je n’ai pas le temps aujourd’hui de le copier.
L’Aoiico di Casa et L’Unilà Caltolica
L'Vnità 'Cattolica du 5 octobre contient un entrefilet portant pour litre:
« L’Amico di Casa, almanacco valdese ».
Comme le cri d’alarme du journal
clérical peut à bon droit, passer pour
une recommandation du petit almanach qui en est arrivé à sa trentième
année, nous nous faisons un devoir
de le mettre sous les yeux des lecteurs.
« Quelle hâte a pohssé les hérétiques vaudois , évangéliques , ou de
tel autre nom qu’ils se nomment, à
publier dès maintenant leur almanach
pour 1883? — Eh ! ils savent que
bienheureux sont les premiers. Qui
achète notre almanach, pensent-ils,
ne se souciera plus d’en acheter un
catholique; et pour atlrapper plus
de poissons, ils y ont inséré le calen
drier catholique afin que les lecteurs
qui veulent connaître quand vient la
lele de Pâques etc., avalent aussi les
doctrines protestantes qu’avec de l’art,
de l’hypocrisie, de la fiction, on y
mêle.
» Toutefois, (attention!) nous mettons dès maintenant en garde les catholiques contre cet almanach, les
avertissant qu’il est défendu de par
la loi naturelle (des amis des ténèbres)
et de par la loi ecclésiastique (du
pape), ainsi que tous les écrits hérétiques et publiés par des hérétiques
pour combattre directement l’Eglise
catholique, ses dogmes et ses prali
Ïues. Dans ce but les écrivains de
'Amtco di Casa ne reculent devant
aucune fausseté ni aucun mensonge,»
... et, comme il serait trop long de
leur montrer qu’ils ont tort, ils devraient, d’après les règles de la Sainte
Mère Eglise Romaine, être brûlés
comme dans le bon vieux temps.
L’œil de Dieu
Lafayette raconte qu’il fut enfermé
pendant un certain temps dans un
obscur cachot. Dans la porte de sa
) prison on avait pratiqué un petit trou,
par le quel regardait jour et nuit un
soldat chargé de le surveiller. De ce
soldat Lafayette ne pouvait voir que
l’œil, mais cet œil était toujours là.
Le jour comme la nuit , à chaque in.stant, toutes les fois qu’il regardait
en haut, le prisonnier voyait toujours
cet œil. Oh ! c’était terrible, dit Lafayelte. Il n’y avait pas d’échappatoire, pas d’endroit pour se cacner;
quand il se couchait comme quand il
se levait, l’œil du soldat de garde
était toujours sur lui.
Qu’il doit être terrible l’œil du Seigneur sur le pécheur, l’œil de Celui
qui a déclaré qu’il a les yeux trop
purs pour voir le mal. (Ho’b. i, 13).
Üauvelled tcltguuoeo
Italie. — L’Italia Evangelica nous
apporte, dans son dernier numéro,
la douloureuse nouvelle de la mort,
7
.343^
advenue en Angleterre, du Rév. Henderson, ministre de l’Eglise Libre
d’Ecosse et professeur de théologie
à la Faculté évangélique de Rome.
Le même journal se dit dans le cas
de démentir de la manière la plus formelle, la nouvelle donnée par nombre
de feuilles politiques et cléricales,
du retour au Papisme, de l’ex chanoine di Campeito. Notre sœur de
Florence nous aurait réjoui beaucoup
plus encore, si elle s’était trouvée
dans le cas de nous dire, avec certitude, qu’après s’être détaché avec
grand fracas du catholicisme le chanoine di Campello s’était definitivement converti à l’Evangile.
Suisse. — À l’occasion des assemblées religieuses annueljes qjui se sont
tenues à Lausanne, du 25 au 28 septembre il a été fondé dans cette ville
une mission miénewre jugée indispensable à cause du grand nombre de
personnes qui y vivent étrangères à
tout culte. Un comité de dix membres
appartenant à différentes Eglises, a
publié un premier appel en vue de
fa réalisation de ce projet.
— A Monthey, dans le Bas-Valais,
une chapelle a été inaugurée le 24
septembre, au milieu d’un grand
concours de population. L’Evangile
est maintenant prêché en bien des
lieux de ce canton catholique qui,’
jusqu’en 1848, était fermé à toutes
les influences protestantes.
— L’œuvre d’Ëvangélisation parmi
les nombreux italienshabitant Genève,
entreprise et poursuivie par nos bienheureux frères Désanctis, Mazzarella
et Reta, mais depuis quelques années
abandonnée, faute d’ouvrier bien qualifié pour la faire , vient d’être reprise
et confiée à un jeune ministre originaire des Vallées Vaudoises, M. Théophile Malan. « Nous lui souhaitons r>
dirons-nous avec le ’ Chrétien Evangélique, auquel nous empruntons celte
nouvelle «bon succès, dans l’œuvre
de dévouement qu’il a entreprise, et
nous ne doutons pas de la réussite,
s’il n’a d’autre préoccupation dans
son travail, que de gagner des âmes
à Jésus-Christ. »
France. — Une salle exclusivement
consacrée à la prédication de l’Evangile en langue italienne, a été ouverte
a Nice, le dimanche 8 octobre, au
milieu d’un concours immense de
personnes. Cette salle, pouvant contenir plus de 200 auditeurs, est située
dans la partie vieille de la ville où
abonde plus que dans les quartiers
neufs, la population italienne, à la
quelle les conférences religieuses qu.’y
tiendra l’Evangéliste Vaudois, M. A.
Muston, sont surtout destinées. Puisse
ce nouveau centre d’évangélisation
devenir sous l’influence de l’Esprit
de Dieu une porte de salut pour
beaucoup d’âmes!
Autriche-Hongrie. — La ville de
Presbourg, qui compte 48,000 âmes,
dont 7,000 Juifs, a été récemment le
théâtre de troubles antisémitiques très
sérieux. A la suite du congres antisémitique de Dresde, des journaux de
Presbourg publièrent des articles incendiaires contre les Juifs. Le 27
septembre, des rassemblements se
formèrent, et on jeta des pierres
aux vitres de maisons juives. Mais
c’est surtout le 28 que cette attaque
prit les proportions d’une véritable
émeute accompagnée de pillage et
compliquée de résistance à la force
armée. Les dommages causés à la
population juive sont très importants,
et la panique des Juifs considérable.
On compte une trentaine de morts.
Portugal. — Les Jésuites exercent
depuis quelque temps en Portugal
une déploraole influence. Le correspondant de Lisbonne au Journal du
Protestantisme rapporte qu’un caporal
en garnison à Porto, ayant refusé de se
confesser, parcequ’iLfréquente le culte
évangélique, a été, sur l’ordre du chapelain de son bataillon, traduit en
conseil de guerre. Ge pauvre militaire , Manuel Joachim , malgré la
plaidoierie d’un avocat de talent, a
été condamné à 18 mois de prison,
comme coupable d’offense à son supérieur (le chapelain!). Et il ne lui
manquait que six semaines pour recevoir son congé.
Islande. — La situation de l’Islande
est devenue épouvantable. Quarante
8
.344
mille personnes sont, pour ainsi dire,
sans pain, par suite de la perte dé
la moisson, Il n’y a, en Islande, qu*un
été très court qui permet à ses Habitants de recueillir Tes denrées indispensables à la lutte pour la vie;
cette année,, l’été n’est pas venu,
L’herbe est Veslée sous terre, les
chevaux et )e^ bétail sont affamés et
la populatidii' est affreusement décimée. par une violente épidémie de
rougeole. On ne trouve généralement
en islàndè ni pauvres ni mendiants;
la'population est courageuse et instruite; mais elle e.sl obligée de faire
un appel au reste du monde et de
demander i|e prompts secours. Les
roulés j 'en effet, son barrées dès le
mois d’octobre par les glaces. L’Is-*
lande ne s’étail jamais trouvée dans
une telle éiluation depuis l’hiver de
1753-1754>‘ où' 50,G0O moutons et
4,000 ,’ fclievauii moururent ensevelis
dans les ' glaces. (Christianistné).
v-')
'MtaMie. — Il n’est question que
des élections et de la lutte électorale.
Malheureusement on n’est pas toujours très scrupuleux dans le choix
des' moyens à employer pour réussih
Déprélis est retenu à Rome pàr une
maladie d’yeux. Nicoléra, .Crispi et
Miceli ont prononcé des discours de
circonstance, et adhèrent, sauf sur
quelques points de détail, avec lè
programme de Stradella.
Frmucm. — Après les désordres
très graves de Montcpu, les journaux
français nous parlent de ceux de Lyon
où règne une vraie panique. On a
tenté de faire sauter l’Hôtel de Ville
avec de la dynamite; des bombes
ont éclaté comme,, il y a- quelques
mois, à Trieste. Ces attentats sont
attribués au parti international. Les
légitimistes s’agitent aussi, surtout
dans le Midi,
Ængteterre. — Gladstone est très
sérieusement indisposé. Les troupes
rentrent de l’Egypte el sont reçues
par des ovations.
AHemagne. — Les élections du
premier degré ont eu lieu; c’est-àdirfe que les électeurs sont nommés.
On estime que les progressistes et les
libéraux nationaux seront élus au nombre de 200, les catholiques ou les députés du centre au nombre de 100, et les
conservateurs au nombre de 184. Bismark pour avoir la majorité, devra
s’appuyer sur les conservateurs et^sur
les catholiques. Mais, dans bien des
cas, Bismark se passe de la majorité.!
SOU.SCRIPTION EN FAVEUR '
DÉS INCENDIÉS ' ’
di* villaffe de firiinùsard /A rvieuxJ:i
C ( - 7.T'.'rtlil : j:,
M. M. Wi une amie anglaise, fr. 5ûi;
Paroisse de S‘ Germain . » ' 59 50
.Avis.
La prochaine conférence du ValPélis aura lieu, D. v., le 6 novembre,
dans la paroisse de La Tour. Le sujet
à traiter est le suivant ; De la meilleure manière de faire avancer l’étude
et la-connaissance de la Parole de
Dieu par la prédication et par les
réunions de quartier.
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L'Hiïïoiae DBS ieim VAion
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Pignerol, lmp. Chiantore et Slascarelli.