1
Année. XV*
sii
PRTX i>’AB0NNEMJ5N,T.,PÀR AN
Italifi , . . . Ij. 3
Tons lea de VUnitm de
poste . . . . ■» d
Amérique du Sud . » 9
On s'abonne ;
Au bureau d’Adiaüilstratlon ;
fWmy, jVnr. les Paratenrs ;
Ohoz 1\T. Ërnest Robert, ('Pigncrolj
ot à la Librairie Ohiantoro et
Masearelli ^Pigneroî ).
Ii’aboimeraent part lîu !• Janvier
et sR paie d’avaneo.
N. 3.
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 centimes obacnn.
Annonces: 20 centimes par ligne
pour une seule foU>T-Jô cen- ,
times de 2 à 5 fois et 10 cen
times pour -d fois et au désaus.
S'adresser pour la Uéduotipn iCt
r Administration à H. le Pasteur K. Bosio — Sctf’nt (feTfnüi'n
Cluson fPiiierolo) Italie.
Tout changement d’adreseo est
payé 0,2& centîiaea.
U ë?}
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUOOISES
Paraissant chaque Vendredi
me seres témoins. AüTua 1> 8.
Suioctni la vérité' uvee la charité. Ere. iv, 15.
Sommaire.
Le teslametu d'un vaudois dansle château'
de Possano. — Alexandre Gavazzi. — g-i
tienne Richard. — Correspondance, Missions. — Annonces.
1i« TESTüflBiiT D'ÜN VAÜOOIS
I i
dam
le l'hMeau de Fossano
Le document qui' nous publions
aujourd’hui presque en entier, en
le traduisant de T’italjen, se trouve
à, double exeiriplaire (original et
copie) dans les Arçb^ives paroissiales du Villar.,^ Tî'nous reporte
au fàial été de 1686 qui vit les
Vaudôis, entassés dans treize prî-,
sons du Piémont, y périr par .mil-j
' liers. Il nous fait pénétrer dans ce^
château de Fos.san d’où .sortit, en
janvier 1687 labrigade vau doi.se que,
U n e t O U r in ejpté d U M on t-Cen i s d evai t
réduirede350à 330personnes. C'est
dans une de.s chambres de ce château que la maladie consume Jean
Courdin Dalmas du Vilkr. 11 a vu'
/ '
ù
tant de ses frères mourir qu’il ne
compte giières sûr son propre rétablissement. Mais, ayant à sa
portée un notaire vaudoi.s, i) veut
laisser àlapostérité un témoignage
de sa foi sincère en Christ, une
preuve de la ferme espérance qu'il
a dans un proohain'^rétablissement
des Vaudois dans leurs héritages ;
et enfin, une marque de l’intérêt
qu’il porte jusqu’à sa fin à ses bienaimés et à son église.
De tels sentiments méritent bien
d’être placés sous les yeux des
■Vaudoi#d’aujourd’hui. Puissent-ils
seulement s’en inspirer toujours
davantage. h. b.
Testament de Jean Courdin duVillar
Fait l’an de notre Seigneur J. C.
1686 et le '¿b™® du mois de juillet,
dàüs mie salle du château de Fossan
où se trouve présenteraentlè testateur soussigné, en présence dés teihâiüs Pierre Sibilia, PhilippePavat,
Michel Bertin, Guillelmin Mal an ,
^Ëfièùne Rambaud, Josué Rambaud
i. H .
i O -
( S'
i -21'- .
i O. ! ■
1 ;
2
Je
et Daniel Cornbe Volât, tous du Val
Luserne. ^
A tous savoir faisons ;
Comme la vie et la mort de toute
créature humaine sont entre, les
mains du Seigneur Dieu créateur
de toutes choses, et qu'il n'y a rien
au monde de plus certain que la
mort ni de plus incertain que l'heure
de celle-ci, et qu'il convientà toute
*^ersonne sage de songer d’avance
à sa fin, afin que lorsqu’il faudra
abandonner la vie présente on
puisse laisser ses affaires en bon
ordre pour l'honneur de Dieu;
Toutes ces réflexions faites, Jean
Gourdin, dit Salamona, feu Pierre,
du lieu du Villar dans la vallée de
Luserne ici présent en personne,
sain, Dieu merci, d’esprit, mais
infirme de corps et étendu sur un
lit, malade d’une maladie corporelle, voulant, tandis que ses facultés le lui permettent, et que sa
mémoire et sa raison sont en bon
état, — et si le Seigneur fait la
grâce à tous ceux des Vallées de retourner dans leur patrie et d’étre
rétabli« dans la faveur de leur
Prince par des Patentes de S. A. R.,
— voulant mettre en ordjje ses affaires et disposer des biens temporels que le Seigneur Dieu lui a
donnés, afin qu’il n’y ait parmi ses
après-venants aucune matière àchicane ni dispute, mais que plutôt
il y ait une bonne paix, comme il
convient à des chrétiens, — il a
tâché de faire le présent testament,
sans écrits, quoique couché par
écrit par le soussigné témoin avec
les autres, pour en conserver perpétuelle mémoire.
Et premièrement, commençant
par les choses spirituelles, il a
humblement remis son âme entre
les mains du Seigneur Dieu son
créateur, lui demandant humblement pardon de toutes les fautes
et péchés par lui commis dans
cette misérable vie, pour l’amour
de son Fils Unique Jésus-Christ
notre Seigneur, par la mort duquel il a espéré la rémission des
péchés, et à la fin, la vie éternelle
promise aux vrais et fidèles croyants.
Quant à son cadavre il ordonne
qu’il soit enseveli au lieu où il se
trouvera lors de sa mort.
En outre, le testateur, se souvenant du commandement divin, a
légué à la Bourse des Pauvres de
Villar une aumône de 20 sous ducaux.
Il déclare être demeuré sans enfants et veut disposer de ses biens
de la manière suivante ;
En premier lieu, il veut et entend que Anne sa mère, fille de
feu Isaac Charbonnier, et Anne sa
femme, fille de feu Daniel Ferrand
du Villar, demeurent ensemble autant que possible et jouissent ensemble de Fusufruit de tous ses
biens et héritages pour autant que
la dite Anne Ferrand sa femme demeurera veuve. Et si les deux femmesne peuvent demeurer ensemble,
il veut et ordonne que sa mère soit
maîtresse absolue des biens suk
vants (suivent les indications de terrains situés aux Combettes et à Mottier] et qu’elle ait l’usufruit de la
maison etc. situés à la Ville du Villar
rue des Giaime. (A la mort delà
mère, sa femme aura l’usufruit de
ces bien^ et si elle se remarie, il
3
10.
rwWW..^W\/%iA^VWS/V>
lui donne cent livres ducales et ses
habits de noce. A sa belle-mère,
à ses cousins germains, à ses cousines il fait de petits legs ou cadeaux payables par ses héritiers
universels deux ans après sa mort
et «dans le cas susdit du retour
dans la patrie»).
Tou.s ses autres biens meubles,
où qu’ils soient, le testateur les
lègue aux Procureurs et agents des
biens de l'Eglise delà religion Réformée du dit lieu du Villar et àleurs
successeurs autorisés à prendre
possession du dit héritage à la
mort des dites femmes, à la condition qu’ils aient à prendre un
.soin diligent de la dite Anne sa
mère, et l’assister durant sa vie,
selon leur pouvoir, dans la santé
et dans la maladie, et qu'ils paient
les dettes qui pourront grever
l’héritage et particulièrement les
tailles.
Le testateur a déclaré que ce
sont là ses dernières volontés et
i! veut que ceci serve de testament.... Il m’a demandé d’en rédiger le présent acte comme témoin,
qui doit avoir la même valeur que
s’il était fait de la main d’uii notaire public—
Donné comme dessus...
Signe de Jean Gourdin testateur.
Signés les témoins nommés plus
haut.
«Et moi Jaques Brezzi notaire
du Val Luserne, me trouvant occasionnellement dans ce château,
à la demande du dit Jean testateur,
j’ai écrit ce que dessus, et vu faire
les dites signatures, et j’ai apposé
ici la mienne comme témoin.
ALEXANDRE GAVAZZI
La lettre suivante du doct. Prochet
nous est parvenue trop lard pour paraître dans le dernier numéro:
Rome, 9 janvier 1889.
Cher frère.
Aujourd’hui, à midi, Mr. Gavazzi
dînait comme à l’ordinaire auprès de
la famille Conti, plein de santé et
d’entrain, malgré ses 80 ans. A une
heure, il n’était déjà plus. Son „vœu
de mourir sans maladie a été exaucé
à la lettre. L’Eglise Libre perd en lui
le plus grand de ses orateurs, on peut
même dire son fondateur; la cause de
l’Evangélisation, l’un de ses vétérans,
et l’Italie un grand patriote.
Revel, Gavazzi, à peu de semaines
de distance!
Que le Seigneur nous suscite des
ouvriers qui leur soient semblables,
car grande est la moisson et les ouvriers sont en petit nombre!
I Votre affectionné
M. Prochet.
A. Gavazzi était né .à Bologne en
1809 et à 16 ans il enirail chez les
moines Barnabites. Dès sa jeunesse, il
s’était exercé à l’art de parler en public.
Il fut même professeur de rhétorique à Naples. Animé d’idées libérales,
il se voua à la prédication; salua avec
enthousiasme l’avènenient de Pie IX,
le pape qui semblait devoir être le
soutien de la cause nationale. Il prêcha
pendant deux mois dans le Colisée et
le pape le nomma aumônier de l’expédition destinée à soutenir la révoiuiion des provinces de la Lombardie
en 1848. Il parcourut les Romagnes
4
et se rendit à?enf?e, ofr son éloquence
enflammée d’un ardent patriotisme, attirait des fooiès sur la grande place
de St. Marc et leur arrachait des
ofïfôttdès abondaoies. Désavoué par
PiedX, il continua ses prédications,
accompagna Garibaldi sur les champs
de bataille, et prit part à la défense
de Rome en ISÆO. Lorsque la ville
fut prise par les français, il se sauva
en Angleterre, où il vécut quelque
temps dans la misère, puis il parcourut
l’Ecosse et l’Amérique continuant toujours ses prédications politico-religieuses.
En 1860 il suivit l’expédition de
Gaiibaldi en Sicile. Il avait appol’té
de ses tournées en pays protestant des
idées nouvelles et il essaya d’abord
de fonder à Florence un Eglise catholique nationale, mais bientôt il fut
conduit à embrasser une réforme plus
complète et se joignit en 4870 à l’Eglise Libre, se fixant dès lors à Rome,
non loin du Vatican.
Chaque année les évènements contemporains, et surtout les agissements
du Vaiioaa, lui fournissaient matière
à des conférences où il avait l'occasion
de déployer ses talents oratoires. Vrai
tribun populaire, capable d’entraîner
les masses où il voulait, il ^en avait
loutes les qualités et aussi quelquesuns des défauts. Sa présence imposante,
sa mimique, son talent de description
pittoresque, son langage original, sa
voix, qui tantôt grondait comme un
tonnerre, tantôt devenait douce comme
celle d’une femme, son cœur chaud,
faisaient de lui un grand orateur populaire possédant l’art de faire couler
les larmes ou d’amener les éclats de
rire les plus joyeux, dans son auditoire. R excellait dans la controverse,
quoique ses intempérances de langage
fussent parfois regrettables.
On sait la part prépondérante qu’il
a prise depuis 1870 dans la direction
de l’Eglise Libre qui l’a réélu à plusieurs reprises président de ses Assemblées générales et de son Comité.
Il a écrit divers ouvrages, parmi lesquels il faut citer son autobiographie
et des recueils de ses discours.
ETIENNE RICHARD
Le même jour et à la même heure
où à Rome expirait Gavazzi le vétéran de 80 ans, s’endormait à Nice
un candidat en théologie entré depuis
peu dans les rangs. Nous laissons la
parole à Mr. Petrai qui a bien voulu
nous adresser la lettre ci-aprés:
Cher Monsieur,
C’est le cœur plein de tristesse que
je viens vous prier de publier ces
quelques lignes pour annoncer à nos
frères vaudois la- nouvelle de la mort
de notre ami Etienne Richard candidat en théologie.
Né le 4 juillet 1860 à Praly, il avait
fait ses études classiques à l’Ecole
Latine de Pomaret, puis au collège
de la Tour. Désirant se vouer au Saint
Ministère, il avait fait de très-bonnes
études théologiques, d’abord à Florence, ensuite à Berlin. C’est dans
cette dernière ville que commença à
se manifester la maladie qui devait
bientôt l’enlever à raffeclion de ses
amis. De retour d'Allemagne il avait
passé quelques mois aux Vallées, et
il s’y était fait tant de bien qu’il se
croyait presque rétabli; aussi avait-il
accepté fie venir à Nice où le Comité
d’Evangélisalion l’envoyait pour aider
Mr. le pasteur Malan.
Tous ses amis espéraient que ce
séjour dans un climat aussi doux au
5
-81
rail contribué à le rétablir complètement Mais Dieu, dont les voies ne
sont pas les nôtres, en a jugé aulre^
ment. Arrivé a Nice le 20 novembre
1888, Etienne Richard ne put même
pas commencer la tâche qui lui avail
été assignée. Trois jours après son
arrivée, il commença a être indisposé
et le docteur qui le visitait lui conseilla d’entrer à l’Asile Evangélique,
où pendant six semaines il a été soigné
avec lè plus grand dévouement. Un
moment il sembla reprendre des forces,
mais, vers Noël, il dut se remettre
au lit, cette fois pour ne plus se lever.
La maladie fil des progrès irès-rapidei, et bientôt il fut évident qu’il
n’avait plus que peu de temps à vivre.
11 le comprit bien vite, notre cher
ami, et if accepta cette épreuve non
seulement avec une parfaite soumission à la volonté de Dieu, mais encore avec joie. Car si d’nn côté il
avait regardé avec bonheur à la carrière qui s’ouvrait devant lui, de l'antre côté il aimait mieux aller avec le
Seigneur, et il sentait que pour lui'
la mort était un gain. Aussi se prépara-t-il avec joie à la rencontre de
son Dieu. Vendredi 4 Janvier il désira
mettre ordre à ses affaires pour n’avoir
plus à s’occuper que des choses éternelles. Il ne pouvait plus lire lui-même,
car cela le fatiguait trop, mais avec
quelle avidité il demandait qu’on lui
lût les passages de l’Ecriture qui parlent du ciel. 11 s’affaiblissait tous les
jours davantage, mais sa confiance
augmentait à mesure que ses forces
diminuaient, car il se sentait soutenu
pas le bon Berger. Et le mercredi,
9 courant, à 1 h. de l’après-midi, il
s'endormait paisitoleraent dans les bras
du Sauveur bien-aimé auquel il avait
consacré sa vie.
Le service funèbre a eu lieu vendredi après-midi à l’ÀslleËva&gélique.
Bon nombre des malades de l’élablissemenl avaient désiré y assister, et
plusieurs amis étaient aussi présents..
C’était à moi qu’élail échu le triste
devoir de présider à la cérémonie.
Après la lecture de quelques versets
de l’Ecriture Sainte, je me suis efforcé d’attirer l’alteniion dç nos frères
sur ces paroles de l’Apôtre Paul, que
notre ami m’avait demandé de faire
inscrire sur sa tombe, et qui avait été,
pour ainsi dire, la devise de sa vie:
« Pour moi, Christ est ma vie, et,la
mort rn’est un gain ». Mr. le Pasteur
Malan a pris ensuite la parole, et a
insisté tout particulièrement sur la fin
du verset. Oui, vraiment la mort a été
un gain pour notre frère; il le sentait
bien ; aussi au moment de la mort son
cflèiir n’a point faibli, mais il a pu
s’envoler avec joie vers les demeures
célèstes. Mr. Malan a terminé le service par une fervente prière.
ün petit nombre d’amis a suivi le
convoi funèbre jusq’au cimetière, où
monsieur Auguste Jahier, évangéliste
à San Remo, a lu les glorieuses promesses da la résurrectio.n, et Mr. Biau
a prononcé une prière.
Et maintenant nous offrons f'expression de notre vive sympathie aux
deux fi'ères, et à tous les parents de
notre ami, et nous demaadons A Dieu
qu’il leur accorde ses plus précieuses
consolations. Ncttreami nous à quittés,
c’est vrai, mais c’est pour entrer dans
la patrie éternelle. C’était trop tôtpopr
nous et pour notre Eglise qu’il nous
fût enlevé, mais ce n’était point trop
tôt pour lui. Que Dieu nous accorde
à tous d’avoir aussi, et pour toujours,
gravées dans nos cœurs ces belles paroles qu’il a tant aimées; « Pour moi,
Christ est ma vie, et la mort m’est
uh gain ». G. Pëtbai. ’
6
n
w w w 1#^
Corresponbaîicc
^ Du Val BaJsiglia, li janvier 1869.
Cher Directeur,
Nous avons laissé, assez loin déjà
derrière nous, les fêles de la fm de
Tannée, avec leurs services religieux
exceptionnels, pour les enfants et pour
la jeunesse. De telles fêtes réveillent
toujours un peu Tinlérêt et la vie dans
l’Eglise. Il y a des chants nouveaux;
des chants qui parlent au cœur, qui
ont de Tentrain, qui font lever la tête
et ouvrir les yeux, même aux. plus endormis. Pourquoi donc ne les aurionsnous pas .plus souvent ces chants nouveaux? Pourquoi ne soignerions-nous
pas davantage cette partie si importante de la vie d’une Eglise?
Le chant réveille le patriotisme chrétien, le sentiment religieux. Il réjouit
le cœur et le fait pleurer en rnême
temps. 11 réveille les consciences. Il
est un des grands moyens de réveil
religieux. Mais il faut qu’il soit autre
que ce qu’il est chez nous, dans les
temps ordinaires. J’espère que notre
bicentenaire contribuera à ouvrir la
bouche, elausssi le cœur, à beaucoup
de Vaudois qui ne savent plus ce que
c’est que chanter les louanges de Dieu.
Jeunes gens, jeunes filles, vieillards,
hommes et femmes, réveillez-vous,
essayez si vous avez encore de la voix.
En chantant vous serez tout étonnés
de vous sentir revenir à 45 ans. Le
chant rajeunit les coeurs, il chasse
les nuages noirs, il fait tout voir plus
beau; il transforme une famille, un
village, un pays. Ma\s il faut nous
réveiller. Pourquoin’aurions-nous pas,
dans notre Eglise, un Comité permanent, ayant pour mission de popularise'r le plus possible le chant dans
nos Vallees?
Pardon! je m’aperçois que je sors
de mon sujet. Je voulais simplement
vous parler de ce que nous avons eu
et non pas de ce que nous devrions
avoir.
Je reviens à nos fêtes passées. Elles
nous ont fourni aussi l’occasion d’avoir
deux installations d’anciens. Ce n’est
pas du nouveau. Nous avons eu, dans
l’espace de 45 ans, une installation par
année, en moyenne. El sauf deux, qui
ont été amenées par suite de décès,
toutes les autres sont venues à la suite
de démissions volontaires. C’est le cas
pour celles de celte année. Dans les
réunions préparatoires qui ont ou lieu
dans les quartiers directement intéressés, nous avions, dans Tun de ceux
où se trouvaient deux écoles et où il y
a eu deux réunions, dans Tune, Tancien démissionnakc le plus récent et
dans l’autre son prédécesseur. J’aime
bien cela. On est sûr que ce système
ne laisse subsister aucune rancune,
aucune bouderie. Nous n’en avons pas
besoin. Ce dont nous avons le plus
besoin, c'est d’hommes réellement qualifiés pour la charge. En attendant,
vive les démissions volontaires!
J. P.
Missions
Le Petit Messager de Noël pour i 888,
un chef-d’œuvre dans son genre, est
particulièrement inléressantpournous
Vaudois. Il contient un article intitulé: «Un missionnaire du Zambèze»
dans lequel Tauteur, Mr. G. Appia,
retrace Thisloirede notre amiMr. Louis
Jalla.
Sans vouloir reproduire ici des faits
qui sont déjà connus de nos lecteurs,
citons une anecdote sur l’enfance de
notre frère, qui nous montre comment
Dieu a veille sur lui dès son jeune
âge pour en faire un jour son serviteur dans te champ de la mission.
« Voyez-vous ces bergers des Alpes
cottiennes, qui descendent à pas précipités de la montagne, portant sur
leurs épaules un lourd fardeau enveloppé dans un gran drap taché de,
sang ? — C’est sans doute, dit un
passant bien informé d’ordinaire (4),
le chamois que Ton vient de tuer au
haut de la vallée, et que Ton porte
sur la place pour l’exposer en vente,
— Tant s’en faut, ne voyez-vous pas,
{)) Qui se trouvait être par hasard celui
qui copie oeâ lignes.
7
.. 23_________
répond l’autre, ces deux frères: Adolphe
et Jean, tout effrayés qui suivent les
porteurs? Ce sont d’intrépides alpinistes; mais mal leur en a pris cette
fois: Louis a voulu glisser sur le
gazon sec, croyant s’arrêter à temps:
il a dépassé la corniche du rocher et
est tombé du haut de la paroi de roc,
du côté de Gastellus, il a perdu connaissance, et maintenant je crains bien
qu’il n’aille rejoindre son brave frère
Jules, qui vient de mourir à Gênes du
choléra, à vingt-quatre heures seulement de distance de son excellente
femme^ mademoiselle Doifus, morte
après une courte et utile carrière,
L’enfant était tombé sur la tête;
mais, à la grande joie des siens, il se
remit bientôt, poursuivit ses études,
puis, arrêté par des maux de tête, il
fut obligé de changer de vocation et
d’accepter une place au Crédit lyonnais, a Nice. Le pasteur de l’endroit,
Mr. Weitzecker, l’intéressa aux missions; la visite de Mr. Coillard l’élec*
trisa; ils demanda de reprendre ses
études, à Neuchâtel, et, maintenant,
marié avec la petite fille d’un pasteur
vaudois, il est devenu missionnaire
du Zambèze ».
Les données suivantes sur les familles du jeune couple missionnaire’^
intéresseront aussi nos lecteurs:
« Le grand-père de sa femme s’appelait Vinçon. Revenant à pied d’un
voyage en Suisse, il glissa lui aussi,
sur le gazon ou sur la glace en descendant du Grand St. Bernard (2).
Dans sa chute il se cassa la jambe,
et l’on vit alors ses braves paroissiens
descendre de Pramol, traverser tout
le Piémont, remonter la vallée d’Aoste
et aller chercher leur pasteur pour le
rapporter, pendant plusieurs jours,
sur leurs épaules à travers la plaine
du Po et jusqu’au haut des Alpes. Il
put fournir encore une longue carrière,
marchant avec deux bâtons et s’ap^f
puyant sur un talon de soulier quatre
(2J Ici Mr. A. se trompe; C’est une pierre
de la grosseur du poing, détachée par une
vache qui passait au dessus du sentier qui
de St. Réray mène à l’Hospice, qui vint frapper Mr. Vinçon accompagnant une de ses
filles en Suisse, et lui cassa la jambe.
fois aussi haut que ceux de nos chaussures. Le père dti missionnaire Jaila
était un homme de paix et de patience;,
il exerçait avec sa digne femme, dans
la paroisse de Villesèche, une hospitalité inépuisable, et, comme il avait,
beaucoup à marcher, il contracta une?^
maladie des jambes qui l’étendit pendant des années siblun lit, ou sur un
fauteuil roulant auquel s’attelaient ses
nombreux fils, pour donner à leur*
père la jouissance de l’air frais de la
montagne ».
¥ ★
Les aiüres articles du Petit Méssager
de Noël m sont par moinsinléressanls.
Ils sont tous écrit.s avec ce que nous
appelons brio, pleins d’édificaiion et
ornés d’excellentes vignettes, dues au
crayon de Monsieur Cnristol. En somme la « Commission pour les bibliothèques vaudoises » ne pourrait pas
mettre un meilleur traité entre le.*!
mains de la jeunesse. Malheureusement elle est venue au monde sans
une condition essentielle de vie pour
elle: les fonds !
D. P.
ffiemuc politique
MtaMie. — La nouvelle session du
Parlement est fixée, par décret royal,
au 28 c.
Le triste état des finances ne fait
que s’accentuer davantage; en effet,
le produit des douanes qui était de
21.300.000 frs. pour le mois de novembre, est descendu pendant le dernier mois à 19.800.000 francs. C’est
3.200.000. frs. de moins que ne portait
le bilan préventif.
La question Mattéi est encore à
l’ordre du jour; quelques journaux
coupables d’avoir reproduit la correspondance de la Gazzetta di Venezia,
(et celle-ci en tout premier iieuj avec
des commentaires peu flatteurs pour
l’administration supérieure du Ministère de la Guerre, seront processés.
Le Corriere de Haples a même été
8
séquestré pour un article sur cette
délicate affaire.
^ Le général Mattéi a, dit on, confirmé
00 partie, et en partie rectifié l’allo- cution à lui aUrimiéfi par le correspondant du journal vénitien.
Le général Sartoris est chargé de
* faire une minutieuse enquête sur la
marche de la su^idile administration.
Les journaux sont presque unanimes
•#»pour blâmer sévèrement le procédé
du ministre Bertolè-Viale et affirmer
le droit et le devoir du journalisme
de discuter et critiquer les actes des
autorités publiques.
Le 9 c. anniversaire de k mort de
Victor Emmanuel, non moins de 20000
personnes, assure-t-on, y compris les
membres de la famille royale, — ont
visité la tombe du regretté et illustre
défunt.
Les funérailles, avec l’indispensable
Messe, ont été célébrées samedi, 16,
avec l’Intervention des souvérainSf de
, plusieurs Ministres et des autorités
-, politiques et civiles.
Les étudiants des Universités de
Rome et Naples sont en grève pour
des motifs d’administration et d’examens.
Les journaux annoncent la mort et
décrivent les funérailles du marquisi
de Torrearsa, une des personalités les
plus distinguées de la Sicile, Président
du Gouvernement provisoire de l’île,
à l'époque de la révolution, et exPfësident du Sénat, ‘honoré du collier
de la S. Anminziata.
Les mêmes journaux annoncent la
mort de l’ex moine et, actuellement.
Pasteur évangélrque Gavazzi, et rappellent son talent oratoire hors ligne
et la grande part qu’il a prise A l’œuvre lie ta rédemption italienne. Der'ttvèfetnent, il avait été chargé par l’illustre Mancini de commenter lerecuéil
de ses discours politiques.
L’év nemeni de la semaine a été le
Camzio per la pace réuni é Milan di'rwaniOhe tS oonranl sous la prés.iiée®Ge
de l’eX'-'galérien Amülcare Giprianâ et,
dn député Pantano.
La France communarde, socialiste,
bOùîangi'ste etc. était largement représentée. Beauoèup de paroles eit de
vœux un peu belliqueux, voire même
sauguinaires, en faveur de la paix
universelle et d’un Comité international de la paix; résultat pratique;
zéro.
Les Journaux insistent toujours sur
le prétendu et prochain mariage de
notre prince héritier avec la princesse
Ciéraentine, fille du roi de Belgique,
mais rien d'officiel jusqu’ici.
iâUemaffne, — Le Lândtagi(Sénat)
a repris ses travaux. L’empereur a
prononcé à celte occasion un discours
dans lequel il a manifesté, lui aussi,
sa confiance dans la continuation de
la paix. *
L’élal finaacier de notre aWiée est
bien différent du nôtre; un excédent
de 36.000.000 frs. aux entrées, durant
le dernier exercice, en est une preuve
éloquente.
L’intention du Ministère,. est, parait-il, de diminuer d’autant la dette
de l’empire.
L’on donne comme certaine la nouvelle des fiançailles, de la princesse
Ali'oe de Hesse avec le prince héritier
(Czarewitch) de Russie.
Afganiatav*. — La manie du régicide s'étend : En effet, un soldat aurait déchargé un coup de fusil contre
' f’émiT à l’occasion d’une revue militaire, sans toutefois le blesser.
Æixiioixoes
MOI ET MA MAISON
OmOE POUR LE CULTE DE F4MILLE
OFFERT
PAR LES PASTEURS DES VALLÉES VAUDOISES
A LEURS EGLISES
LiTrateon de48 pages
avec Calendriier et foires pour Î889.
Prix fr. 0,a0.
S’adresser à la Typographie iüpina,
Torre-PéMice. ,
iBruest Robert .fiîéwwii.
Pifnerol, lmp. djikmitore-Mascftrelli.