1
ABONNE^fENT l^OSTAL
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie . ..............L. 3
Tous les pays de l'Union
de poste / , . ► . » G
Amérique, du Sud . 9
On s’abonne;
Au bureau d’Administration;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert (Pignerol)
et à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L’abonnement part du 1. Janvier
et SB paie d’avance.
Année XVI. N, 20.
Numéros séparés demandés avant’«*,
le tirage, 10 centimes chacun, .
Aiinoncea: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus.
S’adresser pour la Rédaction à M.
lePast.H. Melile, Torre Pellice
et pour l’Administration à M
Elisée Costâbel, TorrePetlice
Tout changement d'adçesse est
payé 0,25 centimes.
LE TEMOIN
ECHO DES VALLÉES VAIJDOISES
M
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Aet. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton rèens vienne. Matth. VI, 10
O ni ni a i I' « :
Balsille — Pensées relatives à la S,te Cène
— Correspondance — Chronique VaudoLse — Bibliographie — Revue Politique
— Avis.
BALSILLE
C’est le 14 Mai 1690 au soir que
les Vaudois survivants aux trois sièges de la Balsille, à la faim, au froid,
à l’épée de régiments aguerris montant à l’assaut, au feu de leur artillerie faisant voler en éclats les pauvres redoutes composées d’arbres et
de pierres- sèche,s, durent abandonner
leurs positions d’en bas et d’en haut
et se retirer au pied de la pyramide nommée encore aujourd'hui,
le pain de swcre. Acculés contre des
rochers à pics, une pente glissante
sous leurs pieds, enfermés de toute
part par les postes ennemis, ils
comprirent, qu’à vues humaines ils
étaient perdus, mais ne doutant nullement, ils se confièrent, comme
nqus dit Arnaud, à la providence
de Dieu.
C’est le 15 Mai 1690, au matin,
que les Vaudois après avoir passé
tout contre maint poste ennçmi,
après avoir mille fois risqué de glis-ser dans les précipices quUls Ion-,
geaient non point sur un sentier,
mais en se traînant, sur l'herbe
glissante, en sautant de rocher en
rocher, et non pas par une nuit
étoilée, mais par une nuit que le
brouillard avait transformée en épaisses ténèbres, parurent sur les
hauteurs du Guinivert. Pas un ne
manquait. Tous étaient sauvés.
C’est le 18 Mai 1890 que les Vaudois, poursuivis, traqués de village
.en village par des ennemîp furieux
djavoir vu leur échapper une proie
^\ils étaient désormais sûrs de tenir,
arrivèrent, au petit village du Chiot,
au dsssus du Pra du Tour et y trouvèrent des messagers envoyés par
le prince pour leur.dire :« Je vous
offre la paix ».
Toutes ces choses ont été rappelées
l’année passée, lors de nos grandes
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fêtes; mais, n’est-ce pas, il est bon
de les rappeler à nouveau, car qui
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de nous peut dire que l’année passée il ait payé en plein sa dette de
reconnaissance envers Dieu; qui de
nous ne s’er veut d’être demeuré si
froid; qui de nous ne souffre que
ces fêtes n’aient pas exercé une
influence plus réelle et puissante
sur sa vie spirituelle?
Considérons donc à nouveau les
bienfaits de l’Eternel, magnifions son
nom et ses œuvres merveilleuses à
notre égard, demandons-lui qu’il
nous donne de voir, de sentir,* de
goûter, d’être reconnaissants, de telle
sorte que nous soyons obligés de
nous écrier; « Que rendrai-je à l’Eternel? tous ses bienfaits sont sur
moi : Je prendrai la coupe des délivrances et j’invoquerai l’Eternel. Je
lui rendrai maintenant rues vœux,
devant tout le peuple. Oui ô Eternel!
car je suis ton Servtteur, tu as délié mes liens 1 »
H. M.
Pensées Felaîives à la Sainte Cène
Apportez à Dieu une âme vide et
affamée. La meilleure disposition
est de se sentir peu disposé, pauvre
et misérable; car Christ n’appelle à
'lui que les pécheurs. Offrez-lui aussi
un cœur doux fcor dulcej à l’égard
de votre frère, mis cela Dieu seul
peut le donner.
Pour vous approcher de Dieu vous
voulez être sans péché? Alors vous attendrez éternellement. Ne connaissezvous pas cette parole: « Qui peut
connaître ses péchés? O Dieu! n’entre pas en jugement avec moi. »
Venez donc, mais venez avec foi.
Tantum enîm accipies quantum
credes te accepturum. Il vous sera
fait selon que vous aurez cru.
Criez comme le père de l’enfant
possédé : « Je crois, Seigneur, aidemoi dans mon incrédulité. Me voici,
6 mon Seigneur Jésus-Christ, vois
ma misère. Je suis pauvre, incapable et pourtant si sec et si indifférent que je ne soupire pas même
après ta grâce. Allume en moi,
Seigneur, un saint désir et la foi
en tes promesses; ne t’offense pas,
ô mon Dieu miséricordieux, de ma
triste incrédulité',,.. Christ n’est pas
le juge, mais le Sauveur.
Luther.
CORRESPONDANCE
Stuttgart, 3 Mai i890.
M. le Rédacteur du Témoin.
Cher ami.
Lors de mon départ pour l'Allemagne je t’ai promis de t’envoyer
quelques nouvelles pour le Témoin;
je veux essayer de remplir mon
engagement, lors même que j’aie lieu
de craindre de ne pas savoir intéresser tes lecteurs comme ce serait
mon désir. — Vous tiendrez compte
de ma bonne volonté et me pardonnerez le reste.
Me voici à Stuttgart dans la maison de notre cher ami paternel M.
J. Rominger, où je suis entré pour
la première fois en 1872, où a été
fondé le comité auxiliaire pour l’Evangélisation de l’Italie, comité dont
M. Wanner, gendre de M. Rominger,
est depuis tant d’année le zélé caissier. C’est ici la casa valdese de
Stuttgart, où trouvent l’hospitalité la
plus cordiale tous nos collègues qui
traversent le Wurtemberg: Comba,
[Rostagno], Turino, Gardiol, Longo,
Prochet, Giordano, Forneron et
d’autres peuvent le dire aussi, mais
nul n’y a été aussi souvent que moi
et n’en a reçu autant de bienfaits.
Il m’est douloureux de ne plus
revoir la bonne maman Rominger,
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— 155 —
que le Seigneur à rappelée à lui au
moment où elle touchait à sa SO.rne
année.
X
J’ai eu le plaisir, cette fois commé
tant d’autres d’assister à la- Société
du Jeudi soir (Donnerstag Kranz),
composée de négociants, de professeurs, de banquiers, de pasteurs, de
rentiers, de députés au parlement
de rédacteurs de journaux, d'artistes,
de nobles politiques ou religieux, et
de bourgeois, qui se réunissent chaque Jeudi soir pour causer, de la
manière la plus familière, de toutes
les questions du jour, questions sociales ou économiques, politique, art,
littérature, philanthropie, etc. L’on y
offi'e aussi la parole à l’étranger de
passage qui est présenté à l’assemblée.
L’esprit chrétien, à la fois large et
intense, y régne; c’est ainsi que j’ai
pu y pérorer la cause de l’Evangélisation en Italie qui a toutes les
sympathies de ces Messieurs.
J’y entendis aussi une discussion
sur une statue qui doit orner une
fontaine publique et que les fins
connaisseurs de l’art antique, idéal
et pur, ont condamnée comme trop
massive, réaliste, ou vériste — C’est
très instructif d’entendre des savants
discuter sur une statue, sur un tableau, ou sur telle autre production
artistique et démontrer de la manière
la plus irréfutable si l’esprit qui
anime l’artiste est pur, moral, chrétien, ou si c’est un esprit matérialiste, impur, immoral. — C’est surtout consolant de voir des gens,
doués de la plus haute instruction,
exercer une influence chrétienne
prépondérante sur la vie publique
et dire p. ex: si dans telle galerie
de tableaux l’on expose telle production qui blesse la pudeur, nous
et nos familles nous nous abstiendrons
de l'honoret' de notre visite, ou bien
ri un négociant d’objets d’art expose
aux regards du public quelque chose
de choquant, on le fera avertir loyalement et amicalement, puis s’il ne
veut pas se corriger, on s'abstiendra
d’entrer dans son magasin.
Naturellement ce courage met de
mauvaise humeur le parti matérialiste pour qui il n’existe ni Dieu, ni
âme, ni responsabilité, ni honneur,
ni pudeur, ni chasteté, — Ce parti
là appelle les croyants: piétistes —
C’est dire qu’il est lui même impie.
X
Le roi Charles du Wurtemberg
est protestant. — La reine Olga est
russe de naissance et de religion.
L’orgueil russe orthodoxe ne permet
à aucun prince ou souverain russe
d’épouser une princesse protestante
ou papiste, à moins que la malheureuse n’abjure sa foi; mais si une
princesse russe épouse un étranger,
elle doit s’engager à rester fidèle
à la foi orthodoxe (superstitieuse et
intolérante). À l’honneur du papisme
il faut dire que jamais une princesse
papiste n’est devenue russe; et à
la honte de certaines grandes familles protestantes il faut constater
que souvent des princesses ont abandonné la foi (qu’elles n’avaient pas,
mais qu’elles prétendaient avoir) pour
une couronne, ou pour un grand
titre.... russe.'Trop souvent ces malhéureuses ont été des victimes de
la politique I
La reine Olga s’occupe beaucoup
d’œuvres de philanthropie sans faire
de distinctions confessionelles.
Sur 2 millions d’habitants, leWurttemberg compte près de 400,000 papistes. — Sur 130,000 habitants
Stuttgart, compte environ 17 mille
papistes, très zélés et qui ont bâti
une magnifique église qui ressemble
plutôt à une cathédrale.
X
Les pasteurs protestants du Württemberg appartiennent, à peu d’exceptions près, à la tendance franchement évangélique. Ils sont larges
de cœur, grands travailleurs, souvent
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excellents poètes et orateurs, (1) toujours supérieurs en fait de science.
I^es jeunes pasteurs .sont tenus encore pendant un certain nombre
d’années de présenter régulièrement
aux autorités ecclésiastiques des
travaux sur les questions les plus
difficiles.
11 serait bon que notre église suivît
cet exemple.
Presque tous connaissent le français, et il n'est pas rare d’en trouver
qui parlent l’italien d’une manière
non seulement correcte,comme notre
bon ami le past, Kopp de la Pérouse,
(colonie vaudoise, près de Léonberg);
mais même élégante, comme le vénérable doyen Rieger de Giengeri,
qui a été pendant de longues années le soigneux rédacteur des Nàchrîchten aus Italien, et auquel notre église doit une vive reconnaissance,
L’Université en Würtemberg est
ïubingue, où a été professeur pendant longtemps le fameux théologien
Baur que l’on appelle le païen; sa vie
étaüj, semblait-il meilleure que sa
doctrine.
J’ai été invité à donner. Mardi
le 29 Avril^i deux conférences à Tub.
l’une à 5 b. de l’après midi, pour
¡es dames du Frauen Verein de la
société Gustave Adolphe, l’autre à
8 h. du soir pour les étudiants avec
lesquels moi, vieil étudiant, je me
trouve toujours à mon aise. L'accueil
que j’ai reçu soit par les dames, soit
par les étudiants et les professeurs,
a été des plus aimables. Le Dr.
Kübel, prof, à l’univ. eut la bonté
de m’inviter à loger chez lui ; jacceptai avec reconnaissance, c’est si
gemütlichàdxis la famille de ce savant.
Le Dr, K. est le digne successeur
du pieux Beck dont l’influence bénie
se fera sentir longtemps encore, non
seulement dans l’Allemagne évangélique, mais jusqu’en Angleterre
et en Amérique.
(1) Les doms de Knapp, von Kapf, von Gerok sont
immorlela.
Beck, le théologien biblique par
excellence, a beaucoup de ressemblance avec Vinet : originalité, profondeur, modestie, grande largeur
de vues, et souvent quelque chose
de prophétique.
Le lendemain matin à 7 heures,
j’entendis une leçon du Dr. Kübel;
il avaitenviron 150 étudiants auxquels
il parla de l’introduction à 1’ étude
des prophéties messianiques; je me
serais volontiers fait inscrire pour
le sémestre si notre comité d’Evangélisation me l’avait permis.
Pour 400 étudiants en théologie
la faculté de Tubingue compte plusieurs savants professeurs; un des
plus connus est le Dr. Weitzecker
exégète très distingué, auteur d’une
traduction du N. T. fort appréciée.
X X
Parmi les prof, en médecine le
Dr. Lieberrneister jouit d’une réputation plus qu’ européenne; il est
aussi un chrétien qui n’a pas honte
de l’Evangïte.
Quant aux étudiants en médecine
et des autres facultés (en dehors de
la théologie) ils n’ont malheureusement pas encore perdu f habitude
de se battre en duel pour rire, pour
se faire tatouer la figure. Quelque
petite balafre, innocente, sur le front
ou .sur les joues, cela donne un air
guerrier et n’est pas précisément
dangereux; cependant, quelquefois,
il se passe des scènes cornico-tragiques; ainsi j’en ai vu un auquel
la pointe du nez a été tranchée net.
Pauvre pointe! en tombant sur le
parquet elle se tordait de désespoir
de ne plus faire part de l’avantgarde
du visage d’un futur grand-homme,
mais le chirurgien qui (comme de
régie) se trouvait présent à la catastrophe, eut pitié d’elle; il laramas,sa
délicatement, la nettoya, la remit
en place, la recousu! au corps principal.,.. 'Vous dire la joie de cette
pointe de nez et surtout de son
propriétaire lorsqu’ils se retrouvèrent
réunis !... ils ont juré de ne jamais
5
- 157
plus se séparer, mais de vivre et de
mourir ensemble.
Si je devais décrire à tes lecteurs
la beauté de la situation de Tubingue
coquettement assise sur une colline
dont le pied est baigné par les ondes
du Necker, si clair si pur qu’il rappelle notre Pélis, mais beaucoup
plus profond et moins rapide - si je
voulais te parler du panorama dont
on jouit depuis le sommet de la
colline, d’où le regard s'étend au loin
sur les Alpes de la Souabe et sur
la Forêt Noire, et tout prés, sur une
infinité d’arbres fruitiers en pleine
floraison, il me faudrait une plume
que je n’ai jamais pu me procurer,
et puis vois-tu le papier me manque.
À une autre fois et reçois avec tous
tes lecteurs les affectueses salutations
de ton vieux
P, Calvino,
Chronique Vaudoise
La Tour — Le Dr. Vola justifié
« Non farsi luogo a procédera »
tel a été le verdict rendu par le
Tribunal de Pignerol, à l’issue des débats du b Mai. Le Dr. Vola,on lésait
avait dû répondre, comme d’un crime,
de ce qui n’avait été qu’un malheur
dont aucun médecin même plus expert que lui (et il est dans l’art de l’accouebeur d’une habileté consommée)
ne peut dire; ce malheur ne m’arrivera jamais. Ce procès, qui dans
l’esprit de celui ou de ceux qui l’avaient rendu possible, devait le perdre,
a été au contraire la glorification de
sa longue et noble carrière toute
entière consacrée à soulager les souffrances de ses frères, sans distinction de riches et de pauvres, et
faisant foi d’un esprit de désintéressement, d’abnégation que nous
demandons à Dieu de voir se reproduire en nous et autour de nous.
Ce procès a été aussi l’occasion
d’un vrai débordement de reconnaissance de la part de notre population. L’attention si délicate des
vaudois de Turin, lui apportant un
parchemin et une magnifique coupe
en argent, la veille du débat, et lui
disant : « quel que pui.sse être le verdict de la justice humaine, le nôtre
est tout fait, et rien ne pourra le
changer»; la foule accourue à Pignerol et qui, si elle avait palpité de
crainte pendant près de 11 heures
de temps, accueillit avec un formidable vivat la lecture de la" sentence
d’acquittement; la foule bien plus
nombreuse qui accueillit le docteur
à son retour à la Tour; les poignées
de main, les embrassades qu’il dut
subir, la fiaccolata, le.° chœurs, les
morceaux d’orquestre dont on le régala; le bon fauteuil bien douillet
que les dames de S. Jean avaient
préparé, pour qu’il pût s’y asseoir
à son retour; enfin la splendide démonstration d’hier avec cette multitude de plus de mille personnes
occupant jusqu’à là dernière placé
du "remple neuf de la Tour, boudant les galeries, remplissant les
couloirs latéraux, avec ces discours
se succédant l’un à l’autre, sur le
même thème, il est vrai: l’homme
bienfaisant, mais avec des variantes
toujours nouvelles et toujours bien
accueilles du public: tout cela a dû
dire au docteur Vola ; Nous vous
aimons beaucoup parce que vous
nous avez beaucoup aimés. L’espace
dont nous pouvons disposer ne nous
permet pas d’en dire davantage.
Mais nous nous permettons d’attirer
l’attention de nos lecteurs et du
public Vaudois sur l’avis au bas de
la dernière colonne de notre journal.
. H. M.
A la suite de l’ouragan de la nuit
de Dimanche à Lundi, le Pélis grossit
tellement qu’il emporta les deux
ponts de Ste Marguerite et de la
Ville, La femme de Daniel Pellegrin
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des Boni (Envers), qui se rendait à
la Tour vers 5 h. ant. pour y porter
du lait, se trouvait sur le premier
de ces ponts, quand il céda. Elle fut
emportée par le torrent furieux et
son cadavre n’a, que nous sachions,
pas encore été retrouvé. Nous ne saurions exprimer avec des paroles assez
cordiales, notre sympathie pour notre malheureux frère, privé d’une
manière si subite et si terrible, de
la mère de ses trois enfants.
Prarustin, 12 Mai 1890.
M. H. Meille, past., Directeur du
Témoin.
Mons. et cher frère.
Vendredi 2 Mai courant s’éteignait
à Rocheplatte une précieuse existence, celle de M.me Pauline Tron
née Pons, et le Dimanche suivant, à
9 h. du matin, un nombreux cortège,
formé de personnes venues de toutes
les parties de la Paroisse, et même
des paroisses avoisinantes, ainsi que
de la presque totalité de la population de Rocheplatte, venait témoigner
à M. Tron, notre régent Evangéliste
si douloureusement éprouvé, sa sympathie, en accompagnant à sa dernière demeure la dépouille mortelle
de celle qui fut pendant sept années
sa compagne dévouée et fidèle
Madame Tron est très regrettée à
Rocheplatte où elle avait su exercer
une influence bénie par sa piété
simple et pratique. Sa maison était
le rendez-vous de toutes les voisines
qui avaient besoin, soit d'un coup
de main pour la confection d’un
ouvrage, soit d'un conseil, soit d’une
consolation, et jamais elle n’étaient
renvoyées à vide. Notre cher frère
M. Tron laissé seul avec deux enfants
dont l’aîné âgé de quatre ans à peine,
et le cadet de quelques jours seulement a besoin d’être entouré de
toute la sympathie de ses amis et
d’être soutenu par leurs prières.
Votre dév. en J. G.
D. G.
Angrogne — Réunion du Chiot.
Comme nous l’avons dit, la réunion générale des paroisses des Vallées aura lieu le i5 Août au Chiot
du Pra du Tour. Il y aura cependant
le 18, à 3 hli2, une réunion plus
particulière dans la même localité.
S’il pleut, on se réunira dan la chapelle du Pra du Tour.
X X
Turin. — Dimanche, 4 Mai cour,
une délégation de la Table a procédé
dans cette ville, à la visite d'église.
C'est la première fois que cet acte
s’est accompli à Turin, d’après les
prescriptions de l’article 25 du Synode de 4887.
A la suite d'un culte plus bref
qu’à l’ordinaire, et qui a cependant
duré plus qu’il n’aurait fallu, afin
de ménager une transition entre
l’ancienne méthode et la nouvelle,
un entretien fraternel s’est engagé
sur les principaux sujets qui inté
ressent, la vie d’une église. Nous ne
pouvons pas dire qu’un très grand
nombre de personnes y ait pris part,
puisque, outre le président et le
pasteur de la paroisse, deux ou trois
membres électeurs seulement ont
présenté des observations. Ce silence
presque général de nos frères de
Turin, s’explique, en partie, par la
considération que, jusqu’ici, la visite
se faisait après le culte dans la chapelle où l’on se sentait plus libre.
Mais il y avait alors un inconvénient plus grave encore, savoir celui
de n’avoir que fort peu de monde,
tandisque à présent l’assemblée entière y a assisté.
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159 —
A propos de la vie religieuse, on
a constaté avec plaisir que les cultes
sont bien fréquentés et que l’école
du Dimanche surtout est une source
de joie pour le pasteur et les vingt
moniteurs, qui s’en occupent con
amore. Preuve en soit l’intérêt qu’elle
porte à l’œuvre des Missions.
On désirerait voir chez les membres de l’Eglise plus de cohésion et,
peut-être aussi, plus d’empressement
à témoigner, en toute occasion, de
leur foi et de leur espérance chrétienne. D’autre part il n’y a qu’à se
réjouir de constater que l’église de
Turin continue à soutenir généreusement, de ses‘'>otïrandes et de ses
dons, toutes les œuvres chrétiennes
auxquelles elle a procuré une existence des plus prospères, sans parler
de tant d’autres libéralités, soit au
profit des églises sœurs des Vallées
soit de l’étranger.
L’Eglise donne beaucoup, on aimerait la voir se donner davantage.
Le meilleur témoignage a été
rendu à l’activité et à la fidélilé de
M. le pasteur Meille, ainsi qu’aux
membres du Consistoire.
Ajoutons que quelques personnes
qui n’avaient pas osé parler devant
rassemblée, nous ont écrit pour
excuser leur silence et exprimer les
sentiments de leur vive gratitude
envers leur pasteur.
J. p. P.
BIBLIOGRAPHIE
Le livre de De Amicis intitulé
Guore a. eu déjà cent éditions en
langue italienne seulement, et il a
été traduit en quinze langues étran
gères.
Un nouvel ouvrage du même auteur vient de paraître sulis le titre :
Uomanzo âjun maestro.
Revue Politique
Italie. — fœ ministre Giolitti a
présenté à la Chambre, des notes de
variation au budjet, d’après lesquelles
il se propose de réaliser une économie de 10 millions sur le budjet de la
guerre, 5 millions sur celui de la
marine, 2 millions pour le département de l’intérieur, 5.270.000 pour
les travaux publics et 34.000 pour
le tré.sor. En ajoutant à cela quelques
écunomies qui se feront à’’ 1’ avenir
sur les travaux publics, le ministre
espère pouvoir réduire le déficit à
7 millions qui pourront être couverts par l'augmentation des entrées
et par la révision de quelques impôts particuliers, sans qu’il soit nécessaire de demander au pays de
nouveaux et graves sacrifices.
Crispi, répondant aux demandes
de différents députés, a affirmé, encore une fois, que le programme du
gouvernement, en ce qui regarde
la politique étrangère est esclusivement pacifique; que le traité de la
triple alliance ne contient aucune
clause contre la nationalité d’aucun
peuple; que l’alliance est défensive
et non offensive; que dans nos traités
avec nos alliés il n’y a pas un mot
qu’un homme de cœur puisse condamner. Nos armements et nos fortifications ont pour but de défendre
notre territoire, nos frontières, noti'e
indépendance et nos droits, et nultement de nuire a qui que ce soit.
Quant à l’Afrique, le Gouvernement
n’entend pas y étendre nos possessions
et nous n’y courons aucun danger,
grâce surtout au parfait accord avec
l’Angleterre.
Le Ministre voit peut-être les
choses en optimiste. Un fait assez
grave et qui pourrait bien nous entraîner dans de nouvelles entreprises
est survenu à la fin d’avril sur la
côte des Somalis de Werscheik, pays
soumis au propectorat italien. Le
Voila, de retour de Zanzibar, avait
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reçu l’ordre de toucher terre sur la
côte pour porter des présent à nos
proté(]és et resserrer les liens d’amîYîé
avec le sultan de l'endroit. Le commandant du Volta, A mari, envoya
le capitaine Zavagli et huit hommes
à terre, sur une embarcation, pour
s’aboucher avec le sulten. Celui-ci,
à un signal donné, se retire, et une
troupe d’indigènes armés se jettent
sur les messagers, qui aussitôt cherchent à regagner l’embarcation. Mais
avant qu’ils eussent pu y parvenir
le capitaine Zavagli tombait frappé
de deux tlèclies Un autre soldat fut
tué et deux grièvement blessés. Dés
qu’il purent rejoindre l’embarcation,
ils se dirigèrent à toute vapeur vers
le vaisseau, qui prit aussitôt les
disposition.^ nécessaire pour le bombardement, mais sans beaucoup de
succès, vu la distance, et la portée
insuffisante des canons.
Alleiuag^ne. — Le discours , du
trône, par lequel l’Empereur Guillaume a ouvert la session du Reichstag, le 6 courant, a fait bonne
impression, surtout par son intonation éminemment pacifique. L'Empereur a déclaré que tous ses efforts
avaient pour but la conservation de
la paix, ce qui ne l’a pas empêché
de demander un crédit de 18 millions
de marks pour augmentations de
l’effectif de l’armée sur le pied de
paix.
il a annoncé un projet de loi,
pour améliorer le sort 'des ouvriers,
conformément aux conclusions de
la Conférence de Berlin.
M. W, Meille pasteur, 15 Via Pio
Quinto, Turin.
(Dans les deux cas, certificat m'édical indiquant la maladie indispensable)
Un avio iiHérieur fera connaître
la date du départ des enfants pour
la mer.
ATll
A l’usage du public Vaudois,
va paraître une feuille du même
format et nombïie de pages que
le Témoin, intilùfé
NOTRE DOCTEUR VOLA.
Les demandes pour bourses d’Aix
et de la mer devront être adressés
avant le iO Juin à M. H. Meille
pasteur. Torre Pellice.
Les demandes pour enfants destinés
à Y Asile de Finalmarina, devront
être adressées, avant le 10 Juin à
La première page porte un
portrait très-fidèle de notre vénérable ami; les autres racontent
l’épreuve que Dieu lui a fait
traverser, la délivrance qu’il lui
a accordée, et les témoignages
d’affection dont le docteur a été
l’objet de la part de notre population.
Cette feuille sera mise en
dépôt, à la Tour: à la Tipografia
Alpina\ à Turin ; chez J. Ooss,
15 via Pio Quinto, et à Pomaret:
chez P, Lantaret, pasteur. Elle
coûtera 0,1 & cent.
Maison à louer pour l’été, aux
Albarins d’Atigrogne, à dix minutes
du temple - six chambres meublées
- air salubre - prix modérés. —
S’adresser à Me. Paul Revel aux
Albarins.
Ernest Robert, Gerani.
Torre Pellice, Imprimerie Alpina,