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Année Sixième.
8 Octobre 1880
N, 41
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOiSES
Paraissant chaque Vendredi
7pMs me serez témoins. Actes 1, 8. Suivant la vérité aree la. charité. Ep . I, 15,
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . . .. L. 3 Tous les paya de rUaion de poste ... i 6 Amérique ... » 9 Od s'ubonne : Pour [‘Intérieur chez MM. ieN pasteurs et les libraires de Torre Pellice.- Pour VEatérieur au Bureau d’ mioistTation. Dn ou piuBiears numéros sépa- rés, demandés avant le ti- raiço lû ôenit. çhacaA. ‘ Aimooces t ^ centimes par ligne. Les d'arffsnt se fcot.par lettre recommandfe ou par sur le BUfeau de f«* rosa Argentina. ,
Pour la REDACTION adresser ainsi r A la Direction .du l'émoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour J’ADMINISTRATION adresser ainsi ! A rAdministratioh du Pomaretto (PiifeTolo) Italie
S O mm a 1 l'e.
Ln Synode do 1880. — Correspondance.
~ Une déclaration. — Les réfugiés dans
la Suisse Romande. — Nouvelles religieuses
et faits divers. — Revue politique.
LE S¥l\0DË DE iS80
( Suite V. N. 40}
Parmi les cooditions que nous
avons indiquées il y en a qu’il
ne sera pas trop difficile de remplir, d’autres auxquelles nous ne
pourrons satisfaire que dans une
certaine mesure, d’autres enfin
auxquelles il nous sera matériellement impossible de nous soumettre. Rien de plus facile que
de partag^er nos huit années de
Collège en cinq de Gymnase et
trois de Lycée, et d’adopter, avec
quelques modificâtions peu importantes, le programme du gouvernement, lequel est peut-être moins
chargé en réalité qü’ii ne l’est en
apparence. Au reste, dans tous les
pays du monde, même dans ceux
où Pou-est de plus passionné de
l’uniformo, les règlements les plus
parfaits sont obligés de fléchir,
tantôt ici tantôt là, pour s’adapter
aux circonstances très variées qui,
elles, ne S’unifOrraent pas , et au
niveau moyen du développement
intellectuel. Aucun programme n’a
la prétention d’être fine œuvre parfaite, et si aujourd’hui l'on dònne
à une branche de'^r^riseigti^ernent
une place excessive, il faut's’attendre à une réaction prochaine
au profit de telle autre branche,
trop négligée, ou trop faiblement
représentée dans le programme.
Quan't à la condition d’avoir un
professeur pour chaCuné’ ’de. ces
huit années, il nous semblé’’impossible que de longteiïips 'nous
soyons en mesure d’y’satisfaire-;
et si nous dévôhs dire tôufé^.hotfa
pensée, nous rougi'rioiïà'de là remplir, c’est-à-dire d’avoir tiii professeur pour huit;' ott 'dii:’élèves, —
car nous n’âspironâ ' pas à aller
beaucoup au delà de;'60 élèves
réguliers à notre collège ; la population vaudoise dés Vallées, h’en
peut pas fournir davantage, et du
dehors, nous ne pouvons éh attendre qu’un très petit' nombre.
2
.326
— S’il est si difficile d’en avoir
six, comment en trouverons-nous
deux de plus ; et si avec la personnel enseignant actuel, chaque
année se dot par un déficit considérable , grossi encore par la
suppression du subside gouvernemental, n’y aurait-il pas de la folie
à l’accroître encore de 4,000 fr.
par an ?
La condition d’avoir un professeur de mathématiques qui les enseigne du haut en bas, ou du bas
en haut, dans toutes les huit classes,
n’est pas absolue, nous a-t-on dit,
et nous sommes persuadé que celle
d.e se servir uniquement de la langue italienne dans l’enseignement,
ne peut pas l’étre davantage. La
loi sur l’instruction publique prévoit les cas, où le français serait
en usage et elle ne le proscrit pas.
Qu’il soit nécessaire et très avantageux pour les vaudois d’acquérir
une connaissance toujours plus
grande de la langue nationale et
officielle, nul ne le conteste. Que
les élèves de notre Collège, que
nous avons l'obligation d’instruire
dans tout ce qui est requis pour
un examen de licence gymnasiale,
et comme cet examen se fait tout
entier en langue italienne, que-les
élèves doivent être mis au courant de la terminologie spéciale
de chacune des branches sur lesquelles roulera l’e'preuve, cela est
également évident. — Mais après
cela il nous paraît que«notre Collège étant un établissement libre
ne peut pas être contraint d’enseigner d’une manière plutôt que
d’un autre, ni même d'après une
méthode unique ; l’essentiel c’est
le but à atteindre et qu’il ne faut
jamais perdre de vue.
Reste la condition principale ,
la pins importante et la plus difficile de toutes, parcequ'elle nous
met en face de la loi qui doit être
égale pour tous les citoyens. Tous
les professeurs de notre Collège
doivent être munis d’un diplôme,
qui constate leur capacité, si ce
n’est pour l’enseignement, tout au
moins quant au degré de connaissances spéciales, ou générales,
dont ils ont fait preuve à un examen. Rien de plus simple et de
plus naturel , semble-t-il au premier abord ; et du reste , simple
ou non, c’est la loi qui nous régit, pareille à celles qui existent
dans la plupart des pays civilisés.
Ce qui complique étrangement
pour nous cette question, en apparence si simple, c’est l’obligation, si l’on veut pouvoir aspirer
à un diplôme pour l’enseignement
secondaire, de se munir d’abord
de la licence lycéale, et pour avoir
celle-ci, d’avoir obtenu la licence
gymnasiale. Il y a plus encore,
et ici, avec tout le respect que
nous avons pour la loi, il ne nous
est pas possible de comprendre
cette disposition par lequeile nul
n'est admis à subir l’examen de
licence lycéale s’il ne s’est écoulé
trois ans depuis qu’il a obtenu le
diplôme de licence gymnasiale.Que,
en règle générale, un élève régulier d’un collège, sorti honorablement du gymnase, aît besoin de
trois années pour se préparer à
quitter victorieusement le Lycée,
cela se comprend, et surtout, c’est
une pratique imposée par la nécessité même. Ce qui se conçoit
beauconp moins, c’est que l’accès
à la carrière de l’enseignement
soit fermé, de par la loi«i aux
3
— 327
hommes, même les plus instruits
et les plus capables, parcequ’ils
se sont formés eux-mêmes , ou
peut-être qu’ils ont fait une partie
de leurs études dans les meilleurs
établissements des pays les plus
avancés au point de vue de l’instruction. Si celte disposition était
rigoureusement maintenue, au lieu
de s’enrichir, le pays s’appauvrirait.
Aussi bien somrne-nous persuadé
par une longue expérience que
les meilleurs instituteurs et les
meilleurs professeurs sont ceux
qui se sont en grande partie formés d’eux-mêmes. — Nous voulons donc espérer que, par quelque disposition du règlement, et
tout en donnant les plus amples
garanties de connaissances et de
capacité, nos jeunes professeurs
pourront obtenir le titre légal que
l’on réclame d’eux.
(fforreofonbance
Cher Monsieur,
Vous avez cru peut-être que votre
vieux Antoine était mort et enterré
puisqu’il ne vous donnait plus de ses
nouvelles ; eh bien ! non, il se porte
à merveille malgré ses soixante et plus
d’années; seulement quand il s’agit
d’écrire sa main tremble et il a beaucoup de peine à rassembler le peu de
français qu’il a appris dans sa jeunesse,
je vous ai cependant promis une lettre
encore et il est temps que je tienne
parole.
Dire que la jeunesse d’aujourd’hui
a perdu le respect, c’est dire une de
ces vérités banales que tout le monde
sait;et cependant osez le dire à certaines personnes et vous verrez la mine
que l’on ...vous fera. Moi même, qui
n’ai jamais tremblé devant personne ,
je n’ose pas le répéter à’tout le monde
ni le dire bien haut partout, car il y
aurait du malheur. J’espère que cela
ne m’arrivera pas au moyen du journal, où je veux pouvoir dire tout ce
que je pen.se. Et tenez, à propos de
cela , je ne puis pas comprendre qu’il
y ait chez nous des gens capables
de faire fi de notre, journal, quoique
modeste et quand je dis noires vous
savez bien que je ne veux pas dire de
vous et de moi, mais de nom vau^ois,.
Laissez dire, laissez faire, mais le fait
est que bien de choses qu’on n’oserait
pas dire en face aux gens de crainte
de les blesser, mal à propos, on peut
le dire à cœur ouvert dans le Témoin;
et souvent par ce moyen indirect on
obtient davantage que par la repréhension la plus sévère. Le mal est que
bien des personnes qui auraient bien
des choses sur le cœur, ou ce qui vaut
encore mieux dans le cœur, le tiennent
enfermé sous une triple cuirasse. D’autres ouvrent leur cœur tout large,
mais il n’y a rien dedans. Gomment
se fait-il que parmi tant de Vaudois
qui ne sont pas plus bêles que d’autres
au fond, il y en ait si peu qui aient
quelque chose à dire à leurs frères, à
leurs compatriotes ? Je ne sais, mais
il y a des moments où il me semble
que si je pouvais faire courir ma main
aussi vile que ma pensée, j’aurais un
las de choses à vous raconter, et aussi
bien souvent des questions Avons faire
et des consêils à vous demander. Pour
le moment revenons à nos moutons,
c’est-à-dire aux jeunes gens qui me
paraissent toujours plus manquer de
cet esprit de respect et d’obéissance,
si marqué dans les générations d’autre
fois. Voulez-vous savoir dans quelle
occasion j’ai fait pour la première fois
celle triste réflexion? Je m’en vais
vous le raconter; il y a bien des années de cela.
ü’élail en été , au mitjeu d’une de
ces chaudes journées qui font la joie
des moissoniieursy je gravissais le sentier qui conduit à l’un de nos villages
de la montagne, où je conduisais un
de ces bons anglais qui viennent de
temps en temps ^ voir nos Vallées.
Comme j’ai éle à l’école dans ma
jeunesse et que j’ai continué à lire ,
4
-328.
notre pitsteur s’adressait lonjours à
moi quand un étranger avait besoin
d’un guide, et pour ma part j’ai toujours pris beaucoup de plaisir à ce
métier, car j’ai appris de celle manière bien des choses utiles. Or voilà
que en marchant, nous réjoignîmes
deux personnes qui nous précédaient;
c’était un père et son fils revenant du
moulin, chacun avec son ballot sur
les épaules. Comme le sentier était
étroit, nous dûmes les suivre pendant
un temps assez long; ils parlaient bien
fort quand nous les atteignîmes et
continuèrent leur discours sans se douter de notre présence. L’anglais les
écoulait avec une grande attention; il
était tout oreille, mais comme il parlaieul patois, il n’y comprenait goutte.
Alors il se tourna vers moi pour me
demander de lui expliquer ce langage.
Il s’attendait, peut-être, à entendre
quelque bonne parole, digne d’être
notée dans son épais carnet. Eh bien !
vous le dirai-je ? C’élail un las de
propos grossiers, et les expressions les
plus fortes, les verbes les plus insolents
ne venaient pas du père, ils sortaient
à flots de la bouche du fds; je ne
sais pas comment le père ne prit pas
son fils pour le saôowier d’importance;
peut-être la tentation lui vînt-elle de
le faire et ne le til-il pas sachant bien
que lui le tout premier, aurait mérité
cela. Vous savez si notre patois est
énergique, eh bien, j’eus beau adoucir
les propos les plus choquants, elles
scandalisèrent mon brave anglais et
lorsqu’il les entendit son front se rém*
brunit; il ne dit rien mais j’ai cru lire
dans son regard qu’un pays et un
peuple où l’on entendait de telles
choses, et où ta Jeunessé était si mal
élevée et si peu respectueuse, ne pouvait être béni et heureux.
Celte petite aventure nfouvril les
yeux et les oréilles et depuis lors j’ai
souvent féfléchi à ces choses ; j’ai observé les paroles, les actions, les gestes
de nos jeunes gens, j*^ai examiné la'
conduite des parents et il est triste de
devoir dire que vraiment chez nous
la famille n’est plus ce qu’elle doit-être.
Je ne sais pas si c’est la même chose
ailleurs, peu m’importe, le mal est
chez nous et il faut y remédier.
Nos gens commencent à comprendre
que pour prospérer il faut de l’ordre
dans la maison, et que quand le désordre règne sous le toit, les prés
n’ont pas d’herbes et les champs pas
de blé. Mais cet ordre matériel n’est
rien Comparé à celui qui doit régner
entre les membres d’une même famille,
où chacun a une place et une seule
place qui lui convienne et qu’il doive
occuper. On voit encore souvent des
ménagés où c’est la femme qui commande en maîtresse, le mari, qui devrait être le chef, obéit bonnement,
va, vient, parle, se lait, au gré de sa
dame dont il est le très humble serviteur. Ce n’est pas là l’ordre voulu
de Üieu), et ce régime a toute sorte
d’inconvénients et souvent de bien
mauvaises suites; mais ce n’est rien
encore comparé à ces pères qui semblent nés pour être les esclaves d’autrui, car il y en a qui n’obélssenl pas
seulement à leur bien aimée épouse
mais qui sont au service dé leurs coquins d’enfants. Ils n’onl pas le courage de commander, il leur manque
la force de vouloir’, l’ènvie d’agir.
Commander l ils sont bien sols ou bien
tyrans, ceux qui s’imaginent que c’est
si douce chose 1 Non , ce n’est pas si
facile; quand on n’a qu’à obéir on
obéit et bonsoir, tout est dit: pas de
responsabilité. A la guerre, à la veille
d’une bataille, le soldai ronfle sous sa
capote, tandis que le général ne peut
fermer l’œil et s’épuise en combinaisons stratégiques. C’est ainsi que
le père de famille a non pas seulement
le aroil, mais le devoir de commander
chez lui, c’est un pouvoir dont il est
investi de la pan de Dieu et dont il
ne doit pas abuser, mais user pour
le bien de ses enfants et s’il ne le fait
pas il est aussi coupable que s’il en
abusait. Eh bien 1 je voudrais pouvoir
m’en assurer ; mais croyez-vous que
sur dix de nos pères de l'amille, il y
en ail un, je dis un, qui comprenne
bien toute la portée de son droit et
l’étendue de son devoir? Au contraire
vous trouverez à chaque pas de ces natures mollasses-, braves gens d'ailleurs ,
5
S'
WVVVwWw'w
329
mais qui n’ont aucupe prise sur leurs
enfants et se laissent turlupiner le
mieux du monde par un bébé de deux
ans ou un polisson de douze. El ils
croyenl en cola faire merveilles et ils
se font une espèce de gloire de leur
déplorable faiblesse. De temps en temps
pourtant il se réveille chez eux un
reste de dignité et comme pour se
prouver à eux-mêmes leur supériorité
que font-ils ? Ils affectent alors une
sévérité excessive envers leurs enfants
et ils les battent rondement; alors les
claques pleuvenl dru comme la grêle,
les coups se suivent et se ressemblent;
qu’en résulte-t-il ? C’est qu’il y a quelqu’un de battu. L’enfant sans doute ?
Non, le battu c’est le père et le vainqueur c’est l’enfant. Ceci peut paraître
étrange, mais c’est la vérité; car l'enfant gémira peut-être; sa chair meurtrie frémira, mais dans son cœur il
triomphe, car il sait que ce moment
de bourrasque passé il y aura dès semaines de calme plat et il se propose bien
de faire payer à son père ce moment
d’aveugle colère par une longue période d'asservissement à ses caprices
enfantins et à sa volonté mutine. El
tout cela se passe le plus naturellement
du monde; mais la Parole de Dieu est
un juge plus sévère, comme le montrent les livres, des Proverbes et l’histoire d’Héli. El quand les enfants sont
devenus grands, les parents qui ont
le plus ri de leurs sottises et qui so
sont les plus amusés de leur entêtement, sont aussi ceux qui pleurent le
plus amèrement les folies de leurs fils.
D’ailleurs, sans parler de ces mauvais,
garnements qui font le désespoir de
leur mère, il en résulte toujours bien
du mal; car le père ne rattrapera
jamais plus l’autorité qu’il a laissé
s’enfuir depuis longtemps.
La faiblesse morale des parents à l’égard de leurs enfants, et la diminution d’autorité qui en résulte, voilà,
me semble-t-îl, un des vices de notre
éducation et une des causes principales de tant de misères dans les
familles. Que de regrets, que de larmes, que de malheurs mêmes, dûs
à la négligence, à la faiblesse de
tant de pères et mères qui croient
avoir accompli toute leur lâche lorsque leurs enfants ne souffrent pas la
faim et n’ont pas de trous à leurs habits. N’y a-t-il rien à faire pour rétablir l’ordre ainsi troublé ? Ne disons
pas que cela n'en vaut pas la peine,,
car l’avenir de la famille dépend en
partie de l’ordre qui y règne, et lorsque je vois un père ou une mère, se
laisser mener par le nez par leui's enfants , cela me rappelle toujours ces
chevaux qui traînent un char dans un
chemin montant, mais qui n’ayant pas
la force de tirer, cèdent peu à peu
jusqu’au moment où leur pesante
charge les gagne et les entraîne rapidement le long de la potUe qu’ils ne
pourront jamais plus remortter.
J’espère que vos lecteurs me comprendront et me corrigeront s’il le
faut, et que plus d’un aura quelque
chose à dire sur ce sujet, afin de compléter ces quelques observations de
leur vieux Antoine.
Ufi« tléclarqlion
Nous soussignés chefs de famille et
membres électeurs de la paroisse de
Ville-Sèche, appartenant à la fraction
de Faët, ayant appris avec étonnement
qu’il y avait eu dans le dernier Synode quelques intentions de nous séparer de notre paroisse, nous croyons
de notre devoir de mettre au clair sur
celle question les personnes qui pourraient avoir été mal informées à notre
sujet.
Nous n’avons jamais pensé, et nous
pensons à présent moins que jamais,
à nous détacher de la paroisse à la
quelle nous appainenons. Nous n’avons
point de motifs pour nous annexer à
d’autres et nous en avons beaucoup
pour rester unis à Ville-Sèche.
En voici quelques uns:
Depuis que les grandes Ecoles de
garçons et de filles sont aux Clos
nous avons tous les avantages de ce
côté, soit pour le chemin, soit pour
la position. Ce que nous disons pour
les écoles nous avons fort heureusement tout lieu de croire que nous
pourrons le dire bientôt pour le temple.
6
-.330
Nous sommes en oiiire visités régulièrement chez nous par noire pasteur
qui nous donne à notre tour un dimanche par mois, l’après midi, avec
deux services en hiver et un au moins
en été, outre les réunions sur semaine
pendant six mois de l’année et les
visites dans les familles.
Nous ne pourrions pas prétendre
qu’un autre pût et voulût nous en
donner d’avanlage. Connaissant par
expérience l’affection que nous porte
noire pasteur nous ferions preuve de
la plus grossière ingratitude si nous
cherchions û nous détacher de la famille dont il est le chef.
Nous sommes donc bien décidés à
continuer comme nous sommes; persuadés que soit la Vénérable Table,
soit lesSynodes futurs voudront toujours
respecter à ce sujet les sentiments de
ceux qui sont le plus directement intéressés.
(Pour copie conforme à l’original suivent les signatures de chefs de
famille sur 36 que comprend celle
fraction de la paroisse, 2 ne s’étant
pas trouvés au rendez-vous sans donner
de motifs).
L’assemblée de paroisse, réunie dimanche 19 courant à Villesèclie après
le service divin, a applaudi à la belle
manifestation des frères de Faël.
(Nous pourrons si l’occasion se présente parler encore de ce qui a été
dit )
Comme le projet en question fut
porté publiquement au Synode, nous
désirerions aussi, s’il fût possible,- la
plus grande publicilé de celle manifestation et pour cela nous prions
Mr le directeur du Témoin de nous concéder un coin de son journal en -lui
offrant nos sincères remerciments.
Voire tout-dévoué
D. H. Sert député.
Faét, 25 septembre 1880.
Les réfugiés dans la Suisse Romande.
A propos de l’histoire de la glorieuse rentrée qui vient de paraître
aux Vallées, il m’est tombé sous la
mains la feiUlle du jour de l'an, offerte
à la Suisse Romande par la section
Lausannoise de l’union fédérale, intitulée; Les réfurjiés dans la Suisse Romande dès le XVI siècle.
Celte grande feuille, qui a paru le
premier Janvier 1845 à Lausanne, est
illustrée par une intéressante vignette
qui représente 1’ embarquement des
Vaudois piémonlais entre Rolle et Nyon
pour reprendre leurs Vallées, dans la
nuit du 16 au 17 août 1689.
Elle donne la notice des nombreux
réfugiés qui arrivèrent en Suisse à celle
époque, des divers points de l’Europe,
à cause des persécutions religieuses,
faisant remarquer que dès les premiers
siècles de notre ère, l’Helvétie était
habituée à exercer l’hospitalité envers
tous ceux qui venaient chercher un abri
dans ses montagnes.
La feuille s’étend principalement sur
le fait représenté par la vignette. J’en
détache un paragraphe qui n’a pas
besoin de commentaire, et qui me parait propre à intéresser les lecteurs
du Témoin.
« Ce drame, dont le premier acie
eut les Suisses pour spectateurs , et
dont le nœud, si l’ont peut ainsi parler, se .serra sur leur sol, était plein
d’une moralité sublime. Quelle impression fit-il sur l’esprit de nos pères?
Nous l’ignorons; mais si par malheur
il avait été perdu pour eux, qu’il ne
le soit pas pour nous, que ces éxilés
n’aieni pas inutilement pour noos apporté sur nos bords leur misère et
leur héroïsme,
» Accompli sur notre sol, cet épisode
de leur histoire appartient en quelque
sorte à la nôtre. Qu’il ne s’en détache
plus et qu’il y inscrive pour nous, et
pour nos enfants, une leçon de confiance religieuse, de constance, d’union
(puisque l’union fit leur force), eide
patriotisme. Ainsi, et'magnifiquernent,
aura été payée aux Vaudois de la
Suisse par les Vaudois du Piémont,
la dette de l’hospitalité.
J. Salomon.
7
331„
lïouwelke trHijjkuôe©
Frange. — M. Vernier missionnaire
à Tahiti, est arrivé à Paris le 19 septembre, 11 vient pour faire soigner
deux enfants, qui atteints d’une ofialmie, ont l’un et l’autre perdu un œil
et à qui on espère conserver le second
déjà menacé. Dans l’intérêt de la mission et afin de prouver aux taliitiens
sa ferme intention de revenir au milieu d’eux, M. Vernier, qui exerce depuis treize ans son ministère dans ce
pays, a laissé là-bas sa femme et deux
enfants.
En reconnaissance des services qu’il
a rendus durant quatorze ans, le gouverneur a décidé que ce voyage , —
aller et retour — se ferait par des
voies rapides, au frais du budget colonial. M. Vernier, avant de partir, a
assisté à la proclamation de la réunion
des îles de la Société â la France. On
sait que Pomaré V n’a pas d’enfants:
ses héritiers se sont pleinement associés à la fête.
La population est très attachée au '
protestantisme. En 35 ans, les missionnaires catholiques n’ont pu gagner
qu’un vingtième de la population.
— Les détails qui suivent, que
nous extrayons du Christianisme, sur
1’œ.uvre d’Evangélisation qui se poursuit en France, réjouiront nos lecteurs,
comme ils nous ont réjouis nous-mêmes:
« Après avoir donné, avec un grand
succès, àlaChartre, deux conférences
sur la Morale et sur la Conscience. M.
Fourneau les a répétées dans le temple
du Mans qui, le second soir, regorgeait
d’auditeurs. A Loué, où M. le pasteur
L. Stapfer‘a fondé un culte, M. F. a
parlé dans la grande salle de la mairie
qui était comble. Au théâtre de Brest,
M. Réveillaud n’a pas été moins heureux en traitant le sujet suivant: Le
Christ et la fraternité humaine; parmi
les raille auditeurs qui se pressaient
dans la salle, on remarquait des officiers de marine, des conseillers généraux, etc. A l’issue de la conférence,
on a vendu bon nombre d’exemplaires
des livres saints. A Falaise, M. Bertrand
s’est fait entendre deux fois (Faut-il
bannir la religion f — ['Evangile et le
Progrès J et sa parole éloouente a
obtenu un très vif succès. 11. Pozzy
a donné une série de conférences aux
Eaux-Bonnes. Malheuresement, il n'a
pu la terminer, le propriétaire de la
salle lui ayant déclaré que ces conférences étaient trop religieuses. De là,
il s’est rendu à Agen où avec un
colporteur évangéliste, il a commencé
une œuvre intéressante. M. E Vernier
a terminé sa tournée dans l’Ardèche
par deux grandes réunions tenues à
Boyas, sous des châtaigniers séculaires:
plusieurs pasteurs et un millier d’auditeurs assistaient à ces réunions, 11 à
ensuite visité les flaules-Alpes. A Dallons, le temple s’est trouvé tellement
plein que, malgré la fraîcheur du soir,
il a fallu laisser les portes ouvertes. A
Trouville, M, G. Meyer a donné deux
conférences, une sur Religion et Démocratie, l’autre sur 1e Devoir. M. Ch.
Vernes, qui a pris le premier soir la
E aróle avant M. Meyer a montré avec
eaucoup de force que les aspirations
de notre époque trouvent leur satisfaction dans l’Evangile, dans l’œuvre et
dans la personne de Jésus-Christ.
M. G. Meyer a donné le 20 et le 21
courant deux autres conférences, l’une
dans le temple d’Alençon, l’autre dans
le théâtre d’Argentan devant 200 auditeurs. Une abondante distribution de
brochures et de journaux a été faite
après celte dernière conférence. A
Argentan, où il n’y a que quatre
protestants, le culte mensuel a réuni
jusqu’à 60 auditeurs.
Presque toutes ces conférences ont
été données au nom du Comité parisien
de la Mission intérieure et du Comité
central de Nimes n.
Allemagne. — Une conférence des
délégués des diverses sociétés bibliques de l’Allemagne a eu lieu au mois
d'août dernier à Halle, sous la présidence de M. Hegel, fils du célèbre
philosophe. Douze Sociétés y étaient
représentées, La ConférenceEa reconnu
que les efforts pécuniaires croissants
que la Société biblique britannique
et étrangère faisait pour la diffusion
du St. volume dans les pays germaniques devait exciter l’émulation des
8
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proleslanls allemands et réveiller leur
zèle pur la même cause. Elle a donc
exprimé le vœu que des comités auxiliaires se formassent un peu partout
que des dépôts bibliques frissent établis
dans les grandes villes, que des fêles de
la Bible fussent instituées dans les paroisses, que des bibles de mariage fussent distribuées aux nouveaux époux,
et que le colportage des livres saints
de maison en maison fût régulièrement
organisé. II a été également question
d’une feuHIe qui paraîtrait au moins
une fois par année, qui serait distribuée gratuitement et qui renfermerait
des communications populaires sur
l’œuvre des Sociétés bibliques.
Etats Unis n’AMÈRiQUE. — Il y a
quelque temps, est mort subitement
au bureau de police de la 14® circonscription de New-York un agent de
police connu sous le nom de Pop le
missionnairei Son vrai nom était Samuel Wells; il était possesseur d’une
fortune de 50.000 livres de rente;
mais il était entré dans le corps des
gardes de police, pour avoir l’occasion
d’annoncer l’Evangile aux milliers de
personnes de mauvaise vie qui pnllulenl
dans les bas fonds de celte immense
cité. Il parcourait, pendant les nuits
les plus obscures et les plus froides,
les nielles les plus éloignées de son
district, pénétrant sans aucune escorte
dans les lieux les plus périlleux. Ou
k voyait souvent au milieu d’un grouppe
de voleurs et de prostituées, les exhortant à se repentir, à changer de vie
cl à se tourner vers le Sauveur, Ces
malheureuseseréaüires récoiitaienlàvec
plaisir, parce qu’elles sentaient bien
qu’il ne se proposait que leur bien ,
sans aucune arrière pensée. Qui peut
dire combien d’âmes ont été redevables
do leur salut à cet humble disciple de
Celui qui, « étant liclie, s’est fait pauvre pour nous*. *
îJewue poUtiqwie
MtrwHe, -- ie roi et la reine ont
reçu è Monza la visite du roi et de la
reine de Grèce et la ktir ont rendue
à Milan.
Le ministère a eu des soucis celle
dernière semaine. Garibaldi après avoir
protesté contre l’arreslation de son
beau-iils, le général Canzio, se disposait à se rendre à Gênes, où le mari
de Térésila était détenu. C’était une
belle occasion pour tous les républicains, les Salii, Filoppanii et autres
radicaux, de faire une démonstration
hostile au gouvernement constitutionnel et de susciter des lumulles, à Gênes
surtout où le parti extrême compte
tant de représenlanls, et où les Garibaldins se sont rendus de toutes les parties du royaume. —Mais Garibaldi est
arrivé à Gênes; il a reçu les ovations
les plus bruyantes; mais l’ordre -n’a
pas été troublé, grâce peut-être aux
précautions du gouvernement qui a
rempli la ville do troupes. Garibaldi
est toujours dans le même étal de
santé; il ne peut faire usage ni de
ses jambes, ni de ses bras; enchaîné
comme il est par les rhumatismes, à
peine pèul-il tourner librement la tête.
Il ne paraît pas vouloir faire un long
séjour à Gênes. — Il est. bon que lè
gouvernement continue à lui montrer,
à propos de Canzio , que la loi est
égale pour tous et qu’elle alleinl l’Ermite de Caprera au besoin.
Le ministère est de pins en plus
menacé dans sou existence Ipar les
diificuliés financières que .Magliani s’efforce en vain de surmonter. 11 est difficile de trouver de nouveaux impôts
siiifisants pour remplacer celui de la
moûlure; raiigmenlaiion de l’octroi
a indisposé bien des villes; la suppression du cours forcé n’est encore
qu’un rêve,
JF’ftence. — La police a prohibé
un meeting convoqué par'le communard Rochefoi L dans le but de protester
contre la politique du gouvernement
français en Turquie, et sa participation
avec les antres puissances aux mesures
contre les Albanais et les Turcs,
~r ¡^a question de la
cession de Hulcigno au Monténégro est
slationnaire.
Ernssi Robebt, Gérant et Administra tenr
Pignerol, lmp. Ehiontore et MascareHi.