1
Anné|;|ieuvième.
«
PRIX P'ABBONNEMENT PAR AN'
Italie . , , . L. 3
^Tous les pays de rUnion
de poste ... * 0
Amérîqne ...» 9
O O s’abonne :
PoTiif Î-infdï'ietif ebez MM. le»,
pàBCenrs et les îibi'aires de
Torrfi PeJIice.
Pour Bureau d'Ad
niinistration.
7 Décembre 1883
’ N. 49.
Un ou plusieurs numéros séparés,, demandés avant 1« tira^© 10 oent. chacun,
Anoonües; *2fi centimes par U{?nB.
; I,es c/HJüis ifarjeui font par
I lettre vec<immandée- ou par
j in<(iîi.iafi sur l© Bureau de Pe*
.1 f«8(i Arijentitîa.
liPour la RÉDACTION s'adresser
ainsi .■ A la Direction du
,1 Pomuretto iPinerolo) Italie.
Pour PADMINISTRATION adresji ser ainsi'A l'AdministratioiOi du
' I Témoin, Pomaretto iPineroloJ
: iLaiÎQ.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Voufi serez têmoit}s. Actb» 1, 8,
Sa/vuiO la vérité avec la charité. Eph iv, 15.
î^ommait'e.
7 Décembre. Avis importants. ~ Correspondance. — Paroles (le Luther tirées
sa lettre au pape Léon X. — Sur l’orig!!
italienne dés Vaudois du Piémont. — De
Dora ' à • Homé. — Variétés. — Nouvelles
^igieuses^^ Berne politique.
7 üooemlbi’e
AVIS IMPORTANTS
r Nous sommes en Décembre
et un.nombre assez t>rand d’abormés n’ont pas encore trouvé
l’occasion de payer leur abonnement. Nous leur én oflYons une
excellente.
%" Qu’ils soldent à la fois celui
de ” 1883 et celui de 1884,
pnisque le Témoin espère commencer encore sa 10'' année. Se
confiant en la bonté du Seigneur
pour l’acbover avec (pielque fruit
pour l’Eglise au service de laquelle il s'est consacré. U 'n’a
.jamais aspiré très-haut,' çottiriie
il n’a reçu que de três-r’ai’és'é'n-•
courageraents: il lui a été.bon dfe*
devoir s’en passer ; Sôh itt'déTpëhdance y a gagné, ’'èt' j'ili1ri£Îis']'â'
crainte d indisposer un protecteur
ne l’a fait fléchir d’une ligne de
ce qu’il estimait être le droit
chemin. Il auràit gagné peut-être
quelque stérile approbation s’il
avait su (latter les morts et les
vivanls. 11 ne l’a jamais su et il
n’est pas probable qu'il l’apprenne
encore. Il éprouÀ^e un trop profond dégoût lorsqu’il voit pratiquer par d’autres ces flagorneries indignes non pas seulement
d’im chrétien, mais d’un honnête
payen.
C’est la vérité que le Témoin
veut suivre et s’il est possible
de la suivre sans blesser personne, nul n’aura à se plaindre
de lui.
2
-386
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3" II conserve provisoirement
son vieux directeur, mais la Rédaction se transporte à S‘GermainCluson. De toutes manières les
abonnés y gagneront, surtout
parceque la proximité de l’imprimerie permettra au Rédacteur
de corriger les épreuves jusqu’à
la dernière heure et d’ajouter
quelques nouvelles un peu plus
fraîches que celles dont il fallait se contenter jusqu’ici.
4* Le journal sera expédié par
l’imprimeur lui-même ensorte que
^ Ips abonnés le recevront tous un
jour, si ce n’est deux jours, plus
tôt.
Les abonnements sont recueillis: à Pignerol par la Librairie
Chiantore et Mascarelli et par
monsieur Ernest Robert, gérant
du journal: à Turin par monsieur
Goss concierge de la Maison vaiidoise ; aux Vallées par messieurs
les pasteurs et plus spécialement
par ceux do Pomaret, Germain,
Torre-Pellice, 'Angrogna et Rorà
qui sont eux-mêmes collaborateurs du journal.
Nous prions les personnes qui
ont l’intention de continuer leur
H
abonnement et celles qui pourraient vouloir commencer à lire
le Témoin de ne pas attendre aux
derniers jours de l’année pour
se faire inscrire à une des adresses
ci-dessus. Pour messieurs leg
Evangélistes une simple carie
postale suffira, et le monjant de
l’abonnement pourra être transmis
sans autres frais, par quelque
bonne occasion.
La Direction.
(ÎTam0]îonbancc
Très honoré Monsieur,
A propos d’un article du journal
Fr a PaoloSarpi, la jfîiuisiit Cristiana
a traité récemment et avec assez d’étendue la question de l’union des
églises évangéliques d’Italie. Ce serait
bien là, pour nous vaudois, une question capitale, si l’on pouvait au
préabable, nous persuader qu’elle
existé et que le moment est venu
d^n chercher la solution.
TOlais non, nous n’en sommes pas
là encore, si je ne m’abuse, et tout
ce que nous avons à faire est, poulie moment, de tranquilliser de note#
mieux les personnes sérieuses qui se
laissent effrayer par le nombre, que
l’on a le tort d’appeler la division
des partis protestants en Italie.
Il y a quelque temps déjà, la Rivisla Crisliana, si je ne me trompe,
publiait une très-courte lettre d’un
nouveau converti, ou plutôt de quelqu’un qui se serait volontiers converti
si seulement il avait su à laquelle
des nombreuses dénominations évangéliques il devait faire l’honneur de
s’unir à elle. Dans sa lettre, si la
mémoire ne me trompe pas, il s’excusait de faire église à part, et se
croyait autorisé à jeter la pierre contre
toutes ces dénominations qui l’empêchaient de rompre entièrement avec
l’église romaine.
C’était une correspondance à sensation et plus d’un ju-nioniste se sera
écrié en la lisant : Voilà un. fait contre
lequel tous les arguments de nos
adversaires viennent se briser: voilà
une brebis, perdue par leur faute.
Et s’il s’agissait en effet de la çefle
des âmes ou même d’une seule ame,
i
3
.387.,
il n’y a pas un ehrétien véritable qui
ne fût disposé à faire les plus grands
sacrifices en vue de celte union qui
préviendrait ce malheur en assurant
le salut de celte âme. Bien plus, on
ne pourrait à moins que de blâmer
sévèrement et de condamner ceux qui
ont fait jadis acte de séparation et
ces nombreux partis d’importation
étrangère qui nous ont apporté leurs
divisions.
Heureusement pour tous, il n’existe
aucun péril aussi grave. Mais est-il
exact d’affirmer que cette désunion,
ou plutôt cette absence d’union extérieure des églises, soit une entrave
aux progrès de l’Evangile? Est-il vrai
que les nouveaux convertis soient embarrassés dans leur choix? Franchement je ne le crois pas et je sais,
que d’autres plus expérimentés que
moi ne le croient pas davantage.
Et d’abord il est certain que celui
qui a été amené à la connaissance dlî
l’Evangile par le ministère d’un pasteur
n’aura plus à choisir. Il est gagné à
celte église par laquelle il a cru, il
faudra des raisons d’une gravité exceptionelle pour l’en détacher. C’est
le cas le plus commun, pour ne pas
dire la l’ègle absolue.
Le peuple surtout pour qui les qualités du prédicateur ont tout d’abord
plus d’attrait que les vérités profondes
de l’Evangile, le peuple s’attachera
à son pasteur, beaucoup plus que ne
le feront les gens plus instruits. C’est
préciaément pour ceux-ci, c’est-â-dire,
pour une faible minorité que le choix
do la dénomination à suivre pourra
offrir des difficultés, pour autant
qu’ils auront été poussés d’eux-mêmes
vers l’Evangile par leurs études, ou
leurs méditations. El encore, sont-ils
bien rares les cas où une conversion
réelle se produit sans qu’un ministre
de la parole soit intervenu pour indiquer au chercheur le bon chemin.
Mais même alors if y a une foule de
circonstances qui déterminent d’une
manière naturelle et sûre le choix
d’un nouveau converti. Ainsi le degré
d’édification qu’il trouve chez ces différentes dénoramalions, certaines divergences de doctrine, où elles existent,
et dans un ordre secondaire la sympathie pour le pasteur, la proximité
du lieu de culte etc. Ma conclusion
est, n’en déplaise à ceux qui voient
les choses autrement que moi, que
l’embarras, ou la difficulté du choix
entre les dénominations évangéliques
en Italie, n’existe pas, et si elle
existe ce n’est que pour les coureurs
d’églises qui vont s’édifier (?) tantôt
ici tantôt là, ou bien pour les spéculateurs, ou bien encore pour ces
gens qui ne sentent nul besoin d’apparlenirjà une église, n’étant encore
qu’à moitié décidés.
Aussi l’ùnion proposée n’est-elle
nullement le vrai moyen de résoudre
la question dont quelques-uns se
préoccupent. Le vrai moyen est, me
semble-t-il, de la part des pasteurs -fl
l’esprit de fraternité qui éloulfe la vanité ; de la part des fideles le sentiment
de la communion qui unit tous les
membres du Corps de Christ, et de
la part des nouveaux convertis le
besoin de s’unir par des liens d’affection chrétienne à des frères en la
foi. P. E.
Paroles de Lulher
tirées de sa lettre au pape Léon X
«Je cède volontiers tout à tous;
mais quant à la parole de Dieu, je
ne puis ni ne veux l’abandonner et
la trahir.
» Vous n’ignorez pas que Rome,
depuis nombre d’années, inonde l’univers de tout ce qui peut perdre le
corps et l’âme, et qu^elle lui donne
en toutes choses le pire des spectacles.
Rome, jadis la ville sainte entre toutes,
est devenue une caverne de voleurs,
la senline de tous les vices, le royaume
du péché, de la mort et de l’enfer,
tellement qu’on n’imagine pas que
si l’Antéchrist venait, rignonunie pût
être plus grande. Tout cela est plus
évident que la lumière même du soleil.
» Tout ce qu’on peut faire pour
jeter la confusion sur cette cour impie,
se fait pour votre salut (ô infortuné
4
„„„388.
v/VA/V A AA AA Al
Léon), et celui de beaucoup d’autres.
Lui causer toute sorte de mal, c’est
s’acquitter de voire propre devoir;
l’exécrer, c’est glorifier Christ; bref,
c’est être chrétien que de n’être pas
Ilomain.
» Je ne puis permettre qu’on imposé
une manière d’interpréter la parole
de Dieu, car il faut que la Parole,
cette source de toutes les libertés,
soit libre elle-même.
»Si l’on m’excite, Christ est mon
maître, et je ne serai pas sans voix.
» 0 Léon', mon père, n’écoutez pas
ces sirènes qui vous disent que vous
n’êtes pas un homme, mais quelque
chose de semblable à un Dieu, et
qui prétendent que vous pouvez tout
ordonner et tout exiger. Non; vous
^ êtes je serviteur des serviteurs, et
de plus assis sur un siège des plus
misérables et des plus dangereux.
Ne vous laissez pas tromper par ceux
qui font de vous le maître du monde,
qui refusent le nom de chrétien à
tout ce qui ne plie pas sous votre
autorité, qui étendent votre puissance
sur le ciel, le purgatoire et l’enfer.
Ce sont vos ennemis qui disent cela
pour perdre votre ilme, selon ces
paroles d’Esaïe: «Mon peuple, ceux
qui te disent bienheureux, te trompent ». Ils errent ceux qui vous élèvent
au-dessus des conciles et de l’Eglise
universelle. Iis errent ceux qui vous
attribuent, à vous seul, le droit
d’interpréter les Ecritures. Tous ces
hommes ne cherchent au i'ond qu’à
établir, sous l’autorité de votre nom,
leurs impiétés dans l’Eglise. Hélas,
Satan, grâce à eux, n’a eu que trop
de succès sous vos prédécesseurs.
» Ne croyez donc pas ceux qui vous
exaltent; croyez ceux qui vous humilient. Voici le jugement de Dieu;
«Il arrache les puissants de leur
siège, et il élève les humbles ». Voyez
quel abîme entre le Christ et ses successeurs, quoiqu’ils aient tous la prétention d’être ses vicaires. Vicaires?
hélas, ils ne le sont que trop, si
l’on appelle de ce nom celui qui règne
en l’absence du prince. Oui, ce poqtife qui régne en l’Eglise, et du cœur
duquel Jésus-Christ est [absent, est
bien son vicaire! Qu’est-ce que ce
vicaire, si non une idole et l’Antéchrist lui-même? Les apôtres, plus
sagement, ne s’appelaient pas les vicaires d’nn absent, mais les serviteurs
de Jésus-Christ présent».
$m mumm
des V'iinduis du riémont
/
CSuite voir A. 47J.
Mais quelle est celte région des
Alpes françaises, où se trouvent réunies toutes les localités indiquées
par les Trangetons de Molines, comme
ayant été la première résidence des
Vaudois de Lyon?
, Cette contrée est située à la jonction
de la vallée dii Pelvoux avec celle de
la Durance; elle comprend la partie
inférieure du Vallouise, dont les eaux
se jettent dans la Durance, et la
partie du Val-Durance située en face
de l'ouverture du A^allouise.
Pimouzet, où il est dit que Ifeb
réfugiés de Lyon se fixèrent d’abord,
est situé sur" la branche' droite du
Vallouise, et porte aujourd’hui le
nom de Puy-Samt-Eusèbè, donné diton, par St. Vincent Ferrier.
Pinaillaud où ils s’étendirent ensuite
s’écrit aujourd’hui: Puij-Aillaud, et
sc trouvé à gauche de la localité
précédente. La Pisse, est située au
bas d’un petit vallon latéral qui
conduit au Monetier de Briançon.
Les Prés, sont en dessous des Vignaii-sc,
autre localité du Vallouise, dans laquelle vécurent aussi des Vaudois.
Enfin le Villar, est sur la rive gauche
de la Durance, en face du Puy-Saint
André, bâti sur la rive droite; un
autre bourg du même nom, se trouve
plus au nord, au dessous du rocher
et de la ville de Briançon.
Le col du Monl-Genèvre, fait communiquer la vallée de la Durance
avec celle de la Doire, et par le col
peu élevé de Sestrières, avec celle
du Cluson, ou de Pragela.
On sait que les communications
géographiques, déterminent presque
5
«389...
parlout les relations habituelles des
habitants collatéraux. Des relations
pareilles devaient s’être formées entre
ceux de ces trois vallées. La route
romaine qui les'lraverse, en démontre
l’antiquité.
Les nouveaux venus n’avaient donc
qu’à suivre un courant déjà établi,
pour entrer en relations avec les
vallées italiennes.
Ces rapports ont dû se multiplier
assez rapidement, et prendre un caractère particulier d’intimité, puisque
la Municipalité de Pignerol crnl devoir,
en 1220 rendre une ordonnance, qui
interdisait aux gens de la province,
de donner asile aux Vaudois.
Si CCS derniers n’ étaient venus
dans le pays, que pour affaires commerciales , agricoles ou industrielles,
il n’est pas probable que l’attention
de la Municipalité métropolitaine, se
fût portée sur eux, plutôt que sur
leurs prédécesseurs de la même na-^
tionalilé. Il fallait qu’un caractère'^
particulier aux disciples de Valdo,
les signalât à sa défiance.
Quel était ce caractère?
C’est ce que nous allons examiner.
(Stàtc) Alexis Muston,
De Rora à Rome
Aller de Rora à Rome pour l’inauguration du premier temple vaudois dans cette ville, c’est bien
séduisant pour un pasteur qui depuis
un certain nombre d’années n’est
plus sorti de son petit coin. Aussi il
n’a pas su ré.dster à la tentation, et
il est parti. Que verra-t-il en voyage?
Tout ce qu’il peut de nouveau pour
lui, et-surtout il aura du plaisir à
revoir les vieilles connaissances.
A Milan, il profite du peu de temps
dont il dispose pour visiter la nouvelle
église Vaudoise: S. Giovanni in Conca.
C’est" un beau local, mais comme
l’on s’aperçoit bien que c’est un édifice coupé par le milieu.
Sa longueur ne correspond plus à
sa largeur et à la grosseur de ses
piliers. Nous sommes bien l’Eglise
pauvre quand nous nous mettons en
face do la grande cathédrale de Milan.
Cependant nous sommes riches, plus
richds que ceux qui mettent leur
gloire dans leurs églises en marbre,
car nous avons dans nos temples
petits et pauvres, la parole de Dieu
dans sa pureté. Quand on regarde
au sommet de la flèche la plus elevée
du dôme de Milan,- on y voit une
madone, si l’on descend dans le
soussol on trouve une chapelle très
riche dédiée à San Carlo Èorromeo.
Si nous regardons, par exemple,
dans l’épître aux Romains qui a été
appelée « la cathédrale de la foi chrétienne » nous y trouvons Jésus-Christ
l’auteur de notre salut, |a justice et
l’amour de Dieu manifestes en JésusChrist, la vie et la paix par la foi
en Jésus-Christ et par son Esftj’it.
Ah! certes il vaut mieux connaître et
recevoir la parole de Dieu que de
se reposer sur une Eglise dont le.s
membres, même ceux qui sont instruits,.ne savent pas même ce qu’est
l’Epîtrc aux Romains.
Traversons rapidement la magnifique plaine de Milan à Modène. Dans
cette ville point d’église à nous à
visiter, mais nous y avons deux
membres très fidèles.' Ils ont commencé par faire partie de l'église
Vaudoise et ils ne veulent pas s’en
détacher. Ils ont leur culte chaque
jour, ils lisent, prient et chantent
a eux deux. Quant à la S. Cône, ils
y prennent part, selon les occasions,
à Guastalla, à Florence, ou même à
Venise. Serrer la main à ce frère et
à cette sœur en Jésus-Christ, c’était
une joie, dont il ne fallait pas se
priver. C’était la joie de nos vieux
barbes.
Revoir Florence, où l’on a fait scs
études, où la vie nouvelle s’est développée dans les souffrances et dans
la lutte, où l’on a des amis, des
frères, des compagnons d’œuvre,
c’est comme entrer dans sa maison
et revoir sa famille. Faire visite à
l’école de théologie, écouter une ou
deux leçons, monter dans l’appartement des étudiants, visiter les professeurs, cela fait du bien. Nos étu-
6
>jrAA'v«V'L«^-s.iWW’
..^300
[liants ne sont pas nombreux, mais
quel que soit leur nombre, ils vont
dans peu de temps entrer dans la
vie active du ministère évangélique.
Enfants de Dieu, souvenons-nous de
taire mention d’eux dans nos prières
alin qu’ils deviennent des hommes
pleins do foi et du Saint-Esprit. « Que
. l’Esprit demeure!» a écrit l’un de
nos professeurs» « Que cette Ecole
soit l’Ecole de la Bible et du Saint
Esprit! Sans Lui, pas de lumière
dans l’école, pas de vie dans l’église,
pas de moisson dans la mission, pas
de salut pour*nos propres âmes! »
Sortir de la station de Rome, se
trouver sans .s’y attendre au nnlieu
de.s membres dé noire comité d’Evangélisalion et d’autres amis, visiter
notre église, assister k son inaugu" ration, visiter les ruines de Rome,
la ville des papes, se rencontrer dans
la^cathédrale de St. Pierre et se dire;
Nous sommes à Rome, tout cela
remplit notre cœur de reconnaissance
envers P Eternel qui nous a conduits
jusqu’ici.
J. Janavel qui a vécu dans le.s temps
les plus difficiles pour notre Eglise,
écrivait à ses frères: iNe doutez pas
' que Dieu ne vous conserve, et ne
fasse réussir vos desseins à sa gloire
et à ravancement du règne de JésusChrist». Il parlait par la foi. Nous,
nous pouvons voir la fidélité et la
bonté de Dieu; nous sommes établis
il Rome, nous y sommes aussi libres
qu’à Rorà.
Les martyrs vaudois tendent la
main à l’inauguration d’une église
vMudoise à Rome. Janavel a eu raison;
« Qu’il n’y ait rien de plus ferme que
votre foi ». Hurailions-noüs et croyons.
0 Le salut, la gloire, l’honneur et
la puissance appfariiennenl au Seigneur
notre Dieu, car ses jugements sont
véritables et justes! «Sortez de
Babflone, mon peuple»... j. d.
m. ¡tldfliiy à Landfes ’
Nous lisons dans la Semaine Religieuse l’extrait suivant d’une lettre
écrite de Londres par une de nos
compatriotes, qui a déjà travaillé avec
zèle à l’évangélisation de notre pays:
« Les réunions de Moody, à Londres, ont commencé le dimanche A
novembre. Le samedi soir, la salle
qui leur est destinée .s’est ouverte
pour une assemblée de prières. Ce
local peut contenir 5.Ü00 per.sonnes.
La tribune s’est remplie d’une centaine de pasteurs de différentes églises. Iis ont prié avec une grande
ferveur pour le succès de la nouvelle
campagne entreprise dans la métropole de l’Angleterre par les évangélistes américains.
» Dimanche matin, à 8 heures, la
grande salle était comble pour la
première réunion d’appel. Moody et
Sankey firent leur apparition avec une
simplicité qui leur gagna déjà la confiance de l’auditoire. L’un et l’autre
sont des hommes d’un certain embonpoint, et ils possèdent des voix
puissantes. Moody s’exprime avec une
grande volubilité; à moins d'être sténographe, il n’est guère possible de
le suivre le crayon à la main. Il nous
parla, dans celle première rencontre,
des dispositions que Dieu réclamait
de nous pour pouvoir bénir nos réunions. U est extrêmement simple dans
son langage; jamais il n’emploie une
phrase pour faire de l’effet, et, néanmoins , sa parole a une grande puissance. C’est un Paul qui plante; mais,
après lui, il faudra des Apollos pour
arroser, pour éclairer, pour continuer
l’œuvre commencée Nous le sentons
dans les entretiens privés qui ont lieu
à la fin de„chaque réunion; les âmes
acceptent le Sauveur, mais parlent
peu du péché. Nous prions beaucoup
pour que l’Esprit soit répandu en
grande abbondance et convainque les
âmes de péché, afin qu’on voie se
7
.391.™
produire des conversions complètes,
accompagnées de confessions sérieuses
et de réparations efficaces.
» Je dois encore relever chez Moody
son grand amour pour les âmes. On
sent battre chez lui un cœur chaud,
et ce cœur chaud le met à l’aise et
au large. Quelquefois sa parole éveille
un sourire dans l’assemblée. D’autres
fois de grosses larmes roulent le long
de ses joues. Il a l’œil ouvert sur
tout ce qui passe dans son vaste auditoire. Des mères de famille étaient
venues avec leurs poupons, et ceuxci, peu recueillis, jasaient ou pleurnichaient. Moody s’arrête alors dans
son discours pour y introduire cette
parenthèse: « Chères mères, que Dieu
» vous bénisse avec vos petits bébés!
y> S’ils ne veulent pa.s vous laisser
» tranquilles, promenez-les seulement
ï dans les couloirs, cela les endor» mira peut-être; puis, que personne
» ne fasse la mine aux mères dont
» les poupons font du bruit ; c’est
» déjà a.SvSez qu’elles aient la tâche
» de les calmer; il ne faut pas leur
« rendre cette tâche plus difficile; et
ï si vous avez des tablettes, donnez» en à ces petits, et demain les pères
i> viendront aus.si! » Après ces paroles,
il reprend son sujet comme s’il ne
l’avait pas interrompu.
a Le chant joue un grand-rôle, dans
les réunions, et c’est un chant simple, bien exercé, bien compris et
fai.sant partie de la prédication. Sankey
a une belle voix, mais le chœur chante
aussi admirablement. Hier soir, Moody
disait: «Voulons-nous demander à
i> l’ami Sankey de nous chanter le
» 4®'' verset de tel cantique? » —•
Sankey chanta avec une expression
touchante; puis, Moody reprit la parole: «A présent, dit-il, que tous
» les hommes chantent le 2® verset,
» les femmes le 3«, le chœur le 4®,
»puis tous ensemble les derniers».
— Et tout cela marche sans hésitation. Pas une minute n’est perdue
du commencement à la fin de la réunion.
» Dans la réunion des auditeurs
touchés qui désirent des directions
particulières, Moody ne perd pas une
minute non plus. Il va de banc en
banc, sautant par-dessus les dossiers,
si cela lui évite un détour. Il sait
aussi distribuer rapidement la besogne
entre les personnes qui restent pour
l’assister. II m’a retenue l’autre soir,
avec son bon sourire, pour me conduire auprès d’une jeune femme en
grande toilette, qui pleurait assise
sur son banc; «Celle-là, me dit-il,
vous revient». — La dame dont il
s’agit me raconta qu’elle était venue
à la réunion à son corps défendam,
parce qu’on lui avait dit qu’on avait
de la peine à ne pas si? convertir aux
réunions de Moody. «El moi, ajoulal-elle, « je ne voulais pas me con» venir; je tiens lerriblensent à ma
» toilette 'et ne puis me résoudre à
» en faire le sacrifice ». — Notre eiitrelien fut très sérieux et elle se iécida â renoncer courageusement à
tout ce qui la séparait du Sauveur ».
|{otitieUc0 relt£^tett0cô
IT.VL1E. — Des conférences très suivies ont été données la semaine dernière dans le Temple Vaudois de
Rome par MM. J. Ribet, J. D. Turin,
P. Long et prof. Geymonat.
«Le temple, dit l'Eglise Libre, est
éclairé d’un seul côté, celui de la
rue, par trois grandes fenêtres eu
vitraux de couleur. La première porte
au centre le Lys avec la devise : Lucior
et cniergo et au dessous, en italien
et en latin: A la mémo-ire de Jean
Revel, vaûdois, docteur on théologie.
La fenêtre du milieu porte au centre,
entouré de riches couleurs, l’écussoii
de l’Eglise vaudoise qui orne le dessus
de la porte extérieure. La troisième
porte au centre le Buisson ardent
avec la devise: Qùamvis uror non,
comburor (quoique je brûle je ne suis
point consumé) et au bas en italien
et en latin: A la, mémoire de Louis
.Desanctis, romain, docteur en théologie.
Le quatrième centenaire de Luther
a été célébré d’une manière générale
par les églises évangéliques. La presse
quotidienne s’est montrée (sauf la
8
.,392„
cléricale) assez bienveillante à l’égard
du réformateur allemand. Nous avons
cependant lu avec surprise et dégoût
dans la Domenica Letteraria un article
d’un libre penseur auquel la boria,
si ce n’est la science, ne fait pas défaut. Il accuse le « pédant allemand
cet ascète grossier du 500, ce restaurateur de dogmes et de*préjugés religieux » d’avoir fait reculer de trois
siècles la civilisation dont Rome s’apprôtailà doter l’humanité sous Léon X.
Par la faute de Luther l’Allemagne
en est encore au moyen âge etc. Le
portrait de oet écrivain mérite de
figurer à l’Exposition de Turin.
Fiunce. — Cinquante-cinq paroisses
sont vacant«s dans l’Eglise Réformée.
Elles comptent ensemble une population protestante de 60.000 âmes. —
U tniondes églises libres compte trentetrois églises avec environ 2500 membres. La moyenne des dépenses annuelles a été, pendant la dernière
période synodale, d’environ fr. 158000
dont 14000 seulement venant do l’étranger. Dans ce total ne sont pas
corapi*ises les sommes versées à la
caisse de la Commission d’évangélisalibri qui a sous sa direction 21 stations dans lesquelles travaillent 26
agents dont 22 pasteurs ou évangélistes. Elle possède 60 lieux de culte
où l’on annonce l’Evangile à près de
4000 auditeurs réguliers dont 736
communiants.
Madère. — L’on a reçu à Paris une
lettre de Madère donnant de bonnes
nouvelles du voyage de Monsieur et
Madame Weitzecker.
))oUttqttc
ÊtaÉie, — La Chambre des députés
continue l’examen de la loi de l’instruction supérieure. Déprétis a déjà
convoqué deux fois les députés ministériels qui sont accourus en grand
nombre a l’appel de leur chef. 11 leur
a annoncé dans la seconde réunion
que le ministère se voyait foi'cé de
demander à la Chambre de suspendre
l’examen de la loi universitaire pour
s’occuper d’autres questions urgentes
et de l’examen des budgets, mais que
le ministère était unanime à considérer cette loi comme nécessaire et
que quiconque votait contre elle votait
contre le ministère. Du reste le ministère Déprétis continue à avoir l’appui
de la majorité de la Chambre; il peut
compter sur les deux tiers; les dissidents de toute nuance ne disposent
que d’un tiers des voix.
On a fait à Florence, sous la présidence du prince de Carignan, l’inauguration de la façade de la cathédrale,
Santa Maria dd Fiore; c’est, parait-il,
une œuvre d’art digne du magnifique
monument, l’un des plus beaux du
moyen-âge en Italie.
Le roi Humbert et la reine Marguerite
ont eu la visite du grand duc Paul
de Russie. Le roi lui a rendu la politesse auelques heures plus tard.
La chambre a dispensé Casatnicciola
du payement des impôts pour le reste
de l’année courante et une bonne partie
de l’année prochaine, et a accordé
aux localités frappées par le désastre
un subside de près d’un million et
demi sur le budget extraordinaire de
l’intérieur.
Mlsgtagne. — Le prince impérial
d’Allemagne est encore en Espagne;
il se dispose à en partir par Barcelone
et Gênes.
Lea bruits de révolution dans la
garnison de Barcelone étaient exagérés.
jPretnee. — La France a fait bombarder une place à Madagascar. Les
probabilités de guerre avec la Chine
augmentent de jour en jour, et chaque
état rejette sur l’autre la responsabilité du commencement des hostilités.
Mt'Snntle. — Il y a toujours lutte
entre les nationalistes catholiques et
les anglais et écossais en grande majorité protestants.
AUeÊatagne. — Il parait que
l’Allemagne a réussi â attirer laRussie
à faire alliance avec elle; tel serait
le résultat des pourparlers qui ont
ou lieu entre M. de Giers premier
ministre et M. le prince de Bismark.
IîrnestÎîobbht, Gérant et Adminislratcor
Pigiierol, Itnp. CiiiaiUore et Mascarelli,