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Compte-courant avec la Posti Année XIX. N. 47.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN Italie L. 3 Tous les pays de TUnion de poste » 6 Amérique du Sud . . . . > 9 Ou s’abonne ; Au bureau d’Administration ; Chez MM. les Pasteurs; Chez M. Ernest Robert (Pignerol) et à rimprîrnerie Alpina à Torre. Pellica. L’abonnement part du 1. Janvier et ge paye d’avance. Numéros séparés demandés avant le tira^gej 10 centimes chacnn. Annonces: 910 centimes par ligne pour une seule fois - 15 cen- times de 2 à 5 fols et 10 cen- times pour 3 fois et au dessus S’adresser pour la Béé Action & M. îe Past.’ E. Bonnet AngrognCt (Torre PelUce), et pour V Ad- ministration à M. Elisée Cos- tabel, Torre Pelliae* Tout changement d’adresse est payé 0.25 centimes.
33 Novembre 1883.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serej témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. Matth. VI, 10
Si O m ni a i r e :
Sofliété Gustave Adolphe _ Antipàtriotîsme
; des intransigeants— Hommage Tendu
' *■' à la vérité — Correspondance Chronique Vaudoise — Bibliographie —
Tristement célèbre — Deux mots du
prote — Un nouveau médecin à la
Tour — Questions sociales — Revue
Politique.
La Société ée Gostaïe Atlolphe
La Société de Gustave Adolphe
n’est sans doute pas inconnue à
beaucoup de lecteurs du Témoin. 11
y a bien des années que nos collecteurs vont solliciter son appui et
que cet appui est généreusement
accordé. Je serais donc bien étonné
si en parcourant les anciennes années de ce journal on n’y trouvait
pas quelque article sur cette grande
bienfaitriqe des protestants disséminés. Cependant, puisque j’ai eu l’honnéur d’aller représenter notre église
cette année à la grande assemblée
annuelle qui s’est tenue à Brême,
du 4 au » septembre, il me sera
peut-être permis de reprendre ce
sujet.
Et tout d’abord je voudrais faire
Si profiler vos lecteurs de dgux arti
cles fort bien faits qui ont été publiés à cette occasion par le journal
appelé « Bremer Courier ». Iæ premier est intitulé; « Gustave Adolphe^,
sauveur de Véglise évangélique d'Allemagne » — le second : « La Société
de Gustave Adolphe, expression de
ht reconnaissance de l’église évangélique d’Allemagne ». Il vaut la
peine de traduire à peu prés complètement le premier et de résumer
l’autre.
Quand Luther expira en 1546, son
œuvre gigantesque était presque terminée, son peuple était presque entièrement délivré du joug avilissant
que Rome faisait peser sur les esprits et les consciences. Neuf dixiémes de l’empire allemand étaient
gagnés à la Réformation; des côtes
de la Mer du Nord et de la Baltique aux vallées réculées de la Styrie, retentissait, clair et joyeux, le
cri; « Affranchissons-nous du pape
et des évêques! La Bible au peuple! »
Cinq ans après, trois hommes
frappent aux portes de Vienne. Ils
s’instituent n prêtres espagnols'», et
leur type étranger, leur chevelure
noire, leur œil noir et perçant, leur
teint olivâtre montrent à première
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— 270
vue que ce n’est pas du sang allemand qui coule dans leurs veines.
Cinq ans après, leur nombre a déjà
triplé, ils ont déjà acquis une maison à Vienne et ont des partisans à
Cologne et à Ingolstadt.
Laissons passer cinq nouvelles années et informons-nous de ce que
sont devenus ces étrangers ; nous les
trouverons prédicateurs et confesseurs dans les églises de beaucoup
des principales villes de l’Allemagne
du Sud, jprofesseurs dans diverses
universités et écoles, précepteurs et
conseillers privés à la cour de divers princes. Et qui sont donc ces
hommes? En un mot ce sont des
Jésuites, membres d’une société catholique qu’un chevalier espagnol
devenu invalide avait fondée peu
d'années auparavant. Et que veulent
ces gens en Allemagne? Détruire
l'église évangélique qui vient de
naître, anéantir la Réformation par
une contre-réformation. Ils ont
juré solennellement de restaurer sur
les ruines de l’église évangélique,
l'ancienne domination du pape et
de lui rendre son ancien éclat;! pour
atteindre ce but ils ne reculent devant aucun sacrifice et aucun moyen.
Ainsi commença entre ces hommes et l'église évangélique allemande
un combat mortel; cette église dut
hélasl céder le terrain et abandonner pied à pied la patrie à l'influence étrangère. Le premier pays où
le Protestantisme succomba, fut la
Bavière qui était déjà presque tout
entière gagnée à l’évangile et dont
la capitale Mûnich put bientôt être
appelée « la Rome allemande ». I ,a
conquête jésuitique s’étendit d’une
province à l’autre, grâce surtout à
des princes élevés par lés révérends
pères et dont l'un disait après avoir
détruit la prospérité de sou pays en
persécutant par le fer et le feu ses
sujets évangéliques: « J’aime mieux
régner sur un désert que sur un
peuple d’hérétiques ». En somme,
60 ans après l’arrivée des premiers
jésuites sur le sol allemand, le protestantisme avait été repoussé du
pied des Alpes jusque bien au delà
du Mein.
Il s’agissait maintenant de donner
le coup de grâce à l’église évangélique dans l’Allemagne du Nord;
c’était là dans les sables de la Marche de Brandebourg que devait dans
la pensée des jésuites se jouer le
dernier acte du terrible drame. Le
signal fut la brutale tentative que
fit l’empereur Ferdinand II pour
étouffer l’Evangile en Bohême; en
IJan 1618 éclata la fameuse guerre
de Trente ans. Ce fut en vain que
le jeune électeur palatin Frédéric
se hâta de venir au secours des protestants et posa sûr sa tête la courçnne de Bohême; il succomba 'dans
la bataille de Prague sous les forces
supérieures et l’habilité stratégique
du général catholique Tilly et y
perdit ses états et son honneur. Ce
îut également en vain que Christian
roi de Danemark se sacrifia pour la
cause évangélique; il n’était pas
de taille à résister un génie militaire d’un Wallenstein. Il fut repoussé hors d’Allemagne et même
chassé de la terre ferme jusque dans
les îles danoises, et Wallenstein put
prendre pied à la fois sur la Mer
du Nord et sur la Baltique.
H. A. (A suivre),
L’aDtipatriotisme des Intrapsipeapts
L’Italie traverse une crise douloureuse, et si jamais il y a eu un momeut où elle ait besoin de toutes
ses forces, c’est bien maintenant. Les
discours, les promesses ne suffisent
plus; il y faut de la foi et de l’énergie.
Que voyons-nous en effet? La noble et grande île de la Sicile, agitée
3
- 271
par l’égoïsme des riches propriétaires qui ne donnent pas aux ouvriers le pain quotidien suffisant
pour nouirir la famille, se soulève
en masse, et avec les fasci opérai
oblige le Gouvernement à la diviser
en zônes militaires comme du temps
du brigandage.
La Sardaigne souffre et voit une
partie de ses propriétaires cités devant les enchères publiques.
La Péninsule n’est pas sur un lit
de roses, et la grave question de la
dette publique, de Yaggio, les difficultés du commerce entravé, tout
pousse à voir les choses sous une
couleur sombre.
Pourquoi faut-il qu’à côté de toutes
ces épines vienne s’ajouter celle de
l’antipatriotisme intransigeant! Hélas
nous le savions déjà que Rome ne
pardonne jamais, et qu’elle ne recule pas devant le faible, mais pousser jusqu’au point de vous compromettre vis-à-vis des étrangers, souffler dans le feu comme) elle le fait
maintenant, c’est trop fort. Le Moniteur de Rome, XOsservatore BomanOf l’italia Reale et similia se
plaisent à nous représenter comme
perdus, à la veille de notre ruine,
et ne se gênent pas à publier des
nouvelles allarmantes sur nos armements, sur nos velléités et que
sais-je encore. Or tout cela est faux,
absolument faux, et le but de ces
ennemis de la patrie c’est de précipiter les évènements pour arriver
au plutôt à leurs visées. Léon XIII
se déchênaît dernièrement contre
Yégoïsme, qu’ il considère comme
une plaie sociale; c’est bien vrai,
mais il faudrait commencer par le
déraciner tout d'abord du Vatican
et de ces cœurs qui n’ont plus l'idée
de ce qu’est l’amour chrétien pour
Dieu et pour les hommes.
De nouveaux impôts vont être
décrétés; on demande de nouveaux
sacrifices, soit, acceptons-les, c’est
pour le bien de la patrie qui verra
de meilleurs Jours et en attendant
prions pour elle, pour son Gouver
nement et hâtons-nous de lui donner
cette Perle précieuse oui seule la
relèvera et l’émancipera ues critiques
des ambitieux et des tyrans modernes.
G, A. Tron.
HOimMAGE RENDU À LA VÉRITÉ
Le fait auquel nous faisons allu*
sion a eu lieu à Toulon l’autre
jour à l’occasion du lancement du
Jauréguiberry. Ce cuirassé porte le
nom de feu l’amiral qui a honoré
le protestantisme auquel il apparie*tenait, par, son patriotisme ardent et
par sa foi sincère.
Mgr Mignot, évêque de Fréjus
qui fonctionna pour la bénédiction
du navire prononça devant Carnot,
devant les ministres, devant les autres grands dignitaires de la République et devant une foule énorme,
entr’autres les paroles qui suivent:
« C’était un héros comme MacMahon, le fier marin dont le nom
va décorer la poupe de ce navire,
Après avoir promené sur toutes les
mers le pavillon national, il fut l’un
des chefs de cette armée de la Loire,
qui si elle ne put nous assurer la
victoire définitive, sut au moins, à
force de vaillance et de dévouement,
prolonger une résistance qui fit
l’admiration de ses ennemis eux mômes; il était à Patay et il s’y couvrit
de gloire.
Mais ce rude guerrier était aussi
un ferme chrétien. L’amiral Jauréguiberry n’appartenait pas à la grande famille catholique dont je suis
ici le représentant, mais je n’hésite
pas à louer la foi sincère et la piété
dont il se montra toujours animé,
unissant en sa personne le patriotisme le plus pur et le zèle religieux
le plus ardent. »
Nous empruntons les détails que
Ton vient de lire au Petit Marseillais
qu’un ami obligeant vient de nous
adresser. Que cet ami reçoive nos
4
— 272 —
remercîments, que nous réservons
également aux personnes qui voudront bien nous envoyer des journaux dans les-quels nous puissions
puiser quelque chose -d’actuel et
d’intéressant pour nos lecteurs.
E. B.
CORRESPONDANCE
Cher et honoré monsieur,
Que Dieu vous donne la force de
pouvoir supporter votre nouvelle
charge! J’espére de tout mon cœur
que vous puissiez trouver beaucoup
de correspondants et surtout beaucoup d’abonnés qui n’aient pas peur
de payer 3 frs. par an pour une si
bonne feuillp.
Qu’est-ce que nous pouvons désirer d’avantage? Les principales
nouvelles soit religieuses; soit politiques, y sont. Je vous assure, que
toutes les semaines il me tarde que
le samedi arrive pour avoir le Témoin, et avec quelle avidité je le
lis! Oui, cher Témoin, je t’ai promis de temps en temps quelques
lignes, je ferai tout ce que je peux
pour t'en donner ; mais je te dis
déjà d’avance que je ne suis guère
instruit.
Je viens d’apprendre que quelques
vaudois ont quitté les terres de leurs
ancêtres pour aller prendre posses
sion de terres étrangères dans la
Caroline.
Ah! si nos Vaudois avaient su
continuer à travailler leurs terres
comme leurs ancêtres, ils ne se verraient pas obligés de les quitter.
Ces départs ne font pas seulement
de la peine à nous, frères Vaudois,
mais aussi à notre bien-aimé Souverain Humbert 1®*'. J’implore la bénédiction de Dieu sur eux pendant
leur long voyage mais surtout je
souhaite qu’ils n’oublient pas le
Maître que leurs pères ont servi
jusqu’à leur mort.
Quelques-uns me disaient, il y a
peu de temps: Oh! là-bas la vie est
moins pénible. C’est bon, mais n’estce pas mieux travailler un peu plus
rudement et être chez soi?
Dieu merci l’année a été bonne
partout pour la campagne* aussi
nous pouvons rendre grâce a Dieu
de tous ces bienfaits. Et mainlënant
qu’il nous a déjà donné de quoi
nous nourrir, demandons-lui, ce qui
nous est nécessaire pour le salut de
nos âmes.
Votre affectionné
M,
GHRONIQUE VAÜDOISE
VILLESÈCHE. — Hier, dans la
soirée, a eu lieu aux Clos une touchante cérémonie, à la quelle prenait part une centaine de personnes,
accourues malgré la nuit bien noire
des villages les plus écartés. Il aurait été à désirer, pour ce qui s’y
est dit, que le nombre des assistants
eût été plus grand encore, seulement le local de la réunion ne les
aurait pu contenir.
C’est une salle bien jolie pour
l’endroit, au rez-de-chaussée du presbytère, s’ouvrant sur la grande route,
éclairée par deux modestes fenêtres,
meublée d’un pupitre de bancs et
de tables en miniature, dont les
parois se couvriront, me dit-on, de
cartes de la Palestine et des vues
bien enluminées des lieux les plus
célèbres de l’histoire sainte; un temple au petit pied pour les 50 à 60
garçons et filles, qui chaque année
demandent à t'ecevoir l’instruction
religieuse. Il s’agissait d’en faire Finauguration d’une façon un peu solennelle, afin de bien mettre en relief l’œuvre sainte à laquelle elle est
destinée.
C’est à quoi tendirent diveises
allocutions, entre-mêlées de chants
et de prières. On en remarqua sur
SA
■'in
5
- 273
tout une de l’ami Bert, un connaisseur d’antiquités vaudoises, sur le
passé de la salle. « C’étail, jl y a
204 ans, a-t-il dit, tout bonnement
une écurie où hennissaient de gros
chevaux de selle, inquiets à cause
du bruit que faisaient datis la cour
les soldats que commandait le maréchal Câlinât, logé lui-même dans de
petites pièces au dessus de cette salle,
et donnant de là à ses aides-de camp
les ordres pour l’attaque de la poignée de Vaudois, réfugiés à la Balsille. Quels changements que celui
dont nous sommes témoins! quelles
actions de grâces à rendre à notre
bon Père céleste! Là où l’on dressait
des plans d’extermination de nos
pères, et où piaffaient les chevaux
qui devaient emporter les estafettes
va être rompu à nos enfants le pain
de la vie éternelle! »
On ne manqua pas non plus au
devoir sacré de chaudement remercier le zélé pasteur qui a trouvé, on
ne sait pas trop comment, le temps
et l’argent nécessaires pour accomplir la transformation de ce local,
abandonné depuis très-longtemps aux
araignées et aux salamandres, et il
était visible à l’œil le plus distrait
que tout l’auditoire s’associait de
tout son cœur à ce remercîment. La
cérémonie, qui dura deux bonnes
heures, avait si peu lassé l’auditoire
que l’attention était aussi vive à la
fm qu’au début. Espérons que les
catéchumènes, dont plusieurs étaient
présents, s’en souviendront cba.jue
fois qu’ils entreront dans leur salle,
j’allais dire dans leur temple ».
au profit de nos établissements d’instruction, une conférence sur le phylloxéra.
Après avoir décrit avec beaucoup
de détails ce redoutable ennemi de
la vigne, sa structure, ses mœurs,
ses métamorphoses, ses ravages et
le moyèn de s’y opposer, M. Maggiore, à l’aide d’une bonne lanterne
magique, a fait passer sous nos yeux
toute une série de vues représentant,
^avec un fort grossissement, l’insecte
sous toutes ses formes et à tous les
degrés de son développement. Et
comme la provision d’oxygène n’était
pas encore épuisée, il a ajouté,,surtout à l’intention deS'enfants, cette
partie nombreuse et un peu bruyante de l’auditoire, une quantité
d’autres vues représentant les animaux les plus divers, depuis Fèléphant et le rhinocéros jusq’aux plus
petits parassiles qui vivent,., moins
loin de nos contrées.
TURIN. — Un autre docteur. M,
Emanuel Gardon, fils de M. le pasteur évangéliste de Cuneo, vient de
conquérir à l’Université de Turin le
titre de Docteur en médecine et
chirurgie. Nos félicitations cordiales,
LA TOUR. Conférence. — Gomme
nous l’avons annoncé dans notre
dei nier numéro, M. le Professeur
Maggiore a donné, vendredi dernier,
Quelques portraits, parmi lesquels
un magnifique de S. M. le Roi, sont
venus couronner cette intéressante
soirée, pour laquelle nous remercions sincèrement M. Maggiore.
L’appareil, à part une ou deux
petites éclipses lout-à-fait passagères,
a très bien lonctionné, et nous avons
lieu de croire que le succès pécuniaire a correspondu au succès
scientifique.
Emigrants Vaudois. — Un télégramme transmis par lés frères Leupold de Gênes, annonce que le fCaiser
Wilhelm, ayant à son bord les émigrants vaudois qui se dirigent sur
la Garolihe du Nord, est heureusement arrivé à New-York lundi 20
courant à une heure du matin. Tout
le monde à bord était bien.
BIBLIOGRAPHIE
bulletin de la Société d’Histoire Vaudoise.
Il est bien temps que nous mentionnions le 10® Bulletin que la So-
6
274 —
eiété d’/fiSÎoîVe Vauâoise a fait paraître, il y a deux mois, et qui,
comme les précédents, contient nombre de données qui ne peuvent
qu’intéresser tout bon Vaudois.
N’en est-il pas ainsi de ces Documenti relativi alla persecuzione
del 1560-61 par lesquels M. Pierre
Rivoire montre combien fut général
le mouvement évangélique, particuliérement à Bubiane, et quels furent
les motifs cachés de la répression
de la Réforme?
Dans un second art. : « Relèvement
momentané et eætinrAion des Eglises
Vaudoises dans le Val Pragela »,
M. Rivoire, au moyen des mémoires
de Jean Passet de Pragela nous fait
assister aux dernières lueurs que
jetèrent, avant de s’éteindre complètement, les anciennes églises jadis si florissantes du Val Cluson.
C’est aussi avec un profond sentiment de mélancolie qu'en parcourant
la « Liste des Vaudois exilés en
1698 et 1699 » on se rend compte
de l’importance de l’exode qui priva
le Val Pérouse et le Pragela des
meilleurs de ses habitants, de ceux
qui tout en aimant leur pays comme l'aime tout montagnard, surent
aimer plus encore leur Dieu et la
liberté de conscience. Il n’y a pas
beaucoup de familles vaudoises qui
n'y trouvent leur nom noblement
représenté.
L'art, suivant nous transporte parmi les « Vaudois de Bohême vers
1340 », c.-à-d. au sein de la seule
branbhe de la grande dispersion
vaudoise qui avec la nôtre ait su
traverser la fournaise de la persécution, tout en se fondant dans
d’autres communautés réformées.
Nous rentrons ensuite en Allemagne où la colonie de « Pérouse en
i^urtemb^g » se prépare à célé brer Je bicentenaire de l'arrivée des
exilés qu’énumére l’art 3*. L'état de
cette colonie, ses besoins et la manière avec laquelle ils espèrent y
subvenir se résument danc l’établissement urgent d’une fontaine qui
portera le nom d’Arnaud, et dans
la fondation d’une maison pour une
diaconesse, Nous qui avons tant;
reçu, n’apporterons-nous pas quelque
petite pierre à ces utiles institutions?
La bibliographie passe en revue<
quelques ouvrages, plus ou moins
récents, d’histoire vaudoise et dont
on peut trouver les originaux dans<
notre Bibliothèque, aussi nous bornerons-nous à remercier ici le Bureau des documents dont il ne cesse
d'enrichir notre littérature historique et en donnant, dès maintenant,
la bienvenue au prochain bulletin
41® qui est, nous dit-on, en préparation.
Le Bulletin N® 10 se vend 2 frs.;
les membres de la Société l’ont
gratis.
Le Bureau de la Société, tel qu’il
est résulté de la votation du 6 Septembre dernier, est composé de MM.
Alex Vinay, président;
Henri Meille, vice-présid. ;
Jean Maggiore, Caissier;
Matthieu Costabel, Archiviste;
Jean Jalla^ Secrétaire.
Castellus.
Srislemeni célèbre
M. Emile Zola n’a pas reçu rien
que dns éloges en Angleterre, où il
a été acclamé avec enthousiasme
par la conférence des publicistes. On
comprend que la plume d’un Zola
trouve des admirateurs même à
Londres; mais d'un autre côté les
personnes qui se préoccupent de la
pureté des mœurs n’ avalent pas
sans sourciller les productions de
cet écrivain pu de siècle.
A Birmingham, en plein congrès
des, églises anglicanes, le Rev. J. G.
Weldon a protesté avec force contre
l’apothèse de celui qu’il appelle « le
distingué mais infâme Zola ». L'uù
des organisateurs de la conférence
des publicistes de Londres s’étant
.-i-t i "xi '
7
w
275
avisé d’observer que l’auteur de
Nana n’avait pas été invité comme
^ romancier mais comme journaliste,
voici ce qu’à répondu le président
du congrès, l’évêque anglican de
Worcester: « Je ne suis pas de
ceux qui savent couper un homme
en deux, et dès lors je ne saurais
affirmer que cette moitié écrit des
romans, tandis que l’autre rédige des
journaux. Je trouve que c’est humiliant pour notre époque et pour
notre pays que l’on puisse acclamer
à Londres un homme qui a passé
une partie de sa vie à corrompre
les coeurs avec sa littérature immorale. »
Les protestations des personnes
sérieuses de toutes les dénominations
d’au delà de la Manche, s’ajoutent
donc à celles du Continent pour protester contre les honneurs décernés
à un homme qui] emploie le beau
talent que Dieu lui a donné à corrompre ses semblables. L’on n’oublie pas que l’Académie de France
a repoussé 2ola de son sein toutes
les fois qu’il a posé sa candidature,
E. B.
DEUX MOTS DU PROTE
Permettez à votre humble serviteur, le prote, d’arriver jusque sur
le seuil de la porte de MM. les rédacteurs — sans le franchir — pour
leut dire deux mots seulement et
avec le plus grand respect :
— Vous désirez que vos articles
paraissent sans coquilles, c’est-à-dire
sans fautes.
— Nous en serions charmés.
Et moi aussi, parceque, voyezvous, c’est ordinairement sur le prote
que l’on fait retomber la responsabilité des fautes.
— Et àlors?...
— Alors, je prends ma casquette
à la main, et je vous prie de vouloir bien continuer à écrire vos articles d’une façon aussi lisible que
faire se peut. Vous ne vous fâchez
pas. Messieurs?
— Oh que non!
— ^Dans ce cas, permettez-moi
encore de vous prier de n’écrire que
d’un seul côté de la page et d’envoyer à temps vos articles, pour que
le journal paraisse au moment voulu.
Le prote.
XIn nouveau médecin à la Xour
Nous sommes invités à faire savoir
aux malades et aux bien portants,
qu’un nouveau médecin vient de
s’établir à la Tour.
C’est M. le Docteur David Rivoir,
fils de M. le Prof. J. D. Rivoir du
Pomaret qui se met dès maintenant
à la disposition des personnes qui
auraient besoin de ses services comme médecin. .
En venant exercer sa profession
dans les Vallées, M. le Dr. Rivoir
ne fait que répondre à l’engagement
moral que lui impose l’art. 2.d ries
Réglements de la Bourse Pellegrin.
Si nous voyons avec plaisir des
dignes enfants de nos Vallées honorer le nom Vaudois dans de plus
grands centres, nous aimons aussi
en voir quelques uns exercer leur
activité au milieu de nous.
Nous souhaitons à M. Rivoir une
longue et bienfaisante carrière.
Questions sociales
Le discours prononcé par M. Giolitti à Dronero fait prévoir que
dans la prochaine session le Parlement discutera un projet de loi
du Ministre Lacava tendant à ne
plus permettre que les salaires des
ouvriers soient séquestrés, 11 est fait
une exception pour le dixième des
salaires qui ne dépassent pas 2 fr.
par jour et pour le cinquième de
ceux qui sont entre 2 et 4 fr. par
jour. /
8
- 276
D’après le projet en question il
serait rigoureusement défendu de
payer en nature le travail des ouviiers. Et cela, croyohs-nous, pour
empêcher les patrons de donner des
coinmestibles ou des boissons de
mauvaise qualité à ceux qui ont gagné de quoi se nourrir convenablement.
Oraiz — Le Prince Alexandre
de Battenberg vient de mourir. Il
était né à Vérone et il avait eu une
nourrice italienne. Il occupa le trône
^'1
de Bulgarie-et se couvrit de gloire
dans ses guerres contre les Sei'bes.
Les bons de caisse d'un franc
commencent à circuler, ainsi que
les sous neufs. Quant à la monnaie
d’argent il faudra l’attendre encore
lin peu, bien que la conférence monétaire se soit déclarée favorable au
retour de cette monnaie en Italie.
Quelques journaux français s’y opposent et les chambres ne pourront
s’occuper de la chose que vers la
fin de Novembre.
Revue Poliliqlie
Espag;nc — Un grand nombre
d’anarchistes a été arrêté à la suite
de l’expÎDsion dans le théâtre de
Barcelonne et parmi eux celui qui
lança la bombe.
Afrique — Une lettre parvenue
des côtes de Bénadlr (presqu’île des
Somalis) à la Tribuna et publiée
aussi dans la Gazz. Piemontese contient des détails circonstanciés et
émouvants sur la mort de M. le lieutenant Talmone.
Ije commandant et quelques officiers de la Siaffetta avaient été
bien accueillis par les autorités et
par la population de Merka, Au moment où ces messieurs rentraient
dans leurs embarcations pour regagner la Staffelia qui mouillait au
large, un indigène frappa d’un coup
de poignard M. Talmone qui fut
transporté à borfi où il mourut à
10 1[2 b. du soir.
La population indignée massacra
le meurtrier et la Siaffetta bombarda
la ville et l’incendia après avoir fait
prisonniers une douzaine de notables.
Parift — La convention monétaire vient d’être signée, et elle sera
prochainement présentée au Parlement français.
Koinc. — C’est aujourd’hui que
le Parlement Italien reprend ses séances à Montecitorio.
Cüi’aiide-llrefagne — Le vent,
la neige, et les tempêtes ont causé
beaucoup de désastres sur terre et
sur mer. On compte au delà de 200
morts. La côte française sur le canal de la Manche n’a pas été épargnée, à Fècamp et au Havre des
toits ont été emportés et il y a eu
des naufrages aussi à Cherbourg.
Rio«^àneii’o — Le bombardement continue avec violence contre
la ville.
Ont payé leur abonnement pour iS93.
De PÉRiER, J.n Ribet inst. — de POMARET, Pierre Pastre, ano.; Alfred Long —
de l’RAMOL, Henri Long - - de St. GERMAIN, Jos. Sappè; Michel Long ano.; Ant
Martinat régt; Henri Bertalot — d’ANGROGNE, Présid.t U. chr. Serre — de S.t
JEAN, Ghigo François; Et. Danne — de LA
TOUR, M.me Turin-Combe; Cercle littéraire; M-me Vola-Peyrot; D.d Danne; Miss
Collins — de VILLAR, Josué Danne — de
BOBl, Paul Negriti; M.me V.ve Lauzarot—
de PR AL, Jn. Guigou diaefe, D-) Guigou —
de PERIER. J.s Micol — PRARUSTIN, Circolo Giacolinera — BOBI, J. P. Masse] —
TURIN, Davit G.mo, M.me Malan veuve,
de PIGNEROL, av, Poët; prof. D.d Monnet
— de TURIN, député Pevrot; Ern. Revel
- AUTRES PARTIES d’ITALIE, E. Jahier
past,.; D.de Revel past; Mauro Golia past
AMERIQUE DU NORD, Stefano Balmas —
AMÉRIQUE DU SUD, Michel Constantin.
J. P. MalAn, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
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