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Cinquième Année.
7 Mars 1879
N. 10
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seeex. témoins. Actes 1, S. Suit^ant la vérité avec la cttarité. Kp. 15.
PRIX D’ABBONNKMENT PAH AN Itali« . . . , L. 3 Tout let pays de rUuion de poste ... i 6 Atnériqnfi ... » 9 On s’abonne ; Pour VlniérieuY chea MM, les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour ì’A’iEiériewV au Bureau d'Ad- mlDÎsttation. 1 Un où plusieurs nuînéroa sépa- rés, demandée avant le ti- 1 rage ÎÛ cent chacun, l Annonces ; 25 RBniimea par ligne. Les cncois d'argent se font par lettre reét mmandee ou par mandati sur le Bureau de Pe- I rosa Argentina,
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Directicn du Témoin, Pooiaretto (Piaerolo) Italie. Pour I’ADMÎNISTRATION adresser ainsi : AI’AdministraiioTi dq PoBaafetto i Pinei'olûJ Italie.
Sommali*©.
Pierre Valdo et les pauvres de Lyon,
— Une page bien intéressante de l’histoire de notre évangélisation. — Une visite
de M. George Müller. — Bibliographie. —
Nouvelles religieuses et faits divers. —
Revue politique. — Annonce.
PIERRE nm
et lés pauvres de Lyon
III.
L’Obéissance (fin).
Valdo avait à peine terminé ces
rangements de famille que les évènements vinrent en quelque siw’te le rendre
à ses pauvres et par eux à son œuvre
favorite d’évangélisation. Une extrême
famine, au dire du chroniqueur qui
nous fournit ces renseignements, exerçait alors ses ravages en Fiance et en
Allemagne. Pierre fut louché des souffrances du peuple, et prit aussitôt les
mesures nécessaires pour les adoucirautant qu’il était en son pouvoir. «De Pentecôte au premier du mois d’Août, raconte notre auteur, ce Yaldesius donnait
à tous ceux qui venaient à lui do pain,
du potage et de la viande i. Avec cela,
il avait garde d’oublier les intérêts spirituels de la foule « Un jour, erdr’au
très, c’était le 45® de ce même mois
d’août, on le vil parcourir les qiiariiers
de ta ville en dislribuarU aux pauvres
l’argent qu'il avait ; puis il leur disait:
nul ne peut servir deux maîtres ; nul
ne peut obéir à Dieu elàMamrnon «.
t La foule accourait alors et l'enlourail,
croyant que cet homme avait perdu le
sens ; mais lui, montant sur quelque
endroit élevé pour être mieux entendu,
« mes amis, disait-il de, l’accent le plus
affectueuxj mes chers concitoyens, je
ne suis point hors de sens, comme
vous pensez ; ce que je fais, c’est que
je prends ma revanche sur rennemi
qui m’a courbé sous son joug. L’argent avait dans mon cœur plus de place
que Dieu, et j’ai servi le Créateur avec
moins d’affection que la créature. —
Plusieurs, je le sais, me trouveront
tort de me produire ainsi en public î
mais je le fais pour moi-même et pour
vous : pour moi, afin que ceux-là me
déclarent insensé qui me verront désormais m’attacher encore à l’argent ;
pour vous, afin que vous appreniez
à mettre en Dieu votre confiance, et
non pins dans les richesses s.
Ces derniers mots sont d’autant plus
précieux à recueillir que les adversaires
de Valdo , les seuls qui nous aient
conservé ces souvenirs, sont avares de
déclarations de celte nature. Goite parole nous dévoile la pensée intime de
cet homme de Dieu, et dès maintenant
nous Gomprenous ce qu’il entendait
2
,74.
par celle perfeclion évangélique, objel
de ses efforts. D’esclave qu’il élait de
son argent., en devenir le maître, et
du t^ran faire son serviteur; en échange
des jouissances accepter l’opprobre de
Christ ; déplacer le centre de sa vie
en iransporlant sa confiance de l’instabilité des richesses sur le Dieu vivant
et vrai, c’était là, sans contredit, un
changement considérable.
Ce changement, on l’a déjà vu, ne
s’élail point opéré sans combats et fut
accompagné de grandes souffrances.
« 11 y a des gens , disait peu auparavant St. Bernard ( mort en 1153 ), qui
veulent bien consentir à être pauvres,
mais à la condition qu’ils ne manquent
de rien». Tel ne fut pas Valdo. A
force de répandre, un moment arriva
où il se trouva lui-même presque réduit à l’indigence.
Un jour, au sortir de l’église ( catholique), c’était le 16 août, le lendemain de sa visite aux pauvres de la
ville, le ci-devant bourgeois de Lyon,
ayant rencontré dans la rue un de ses
amis qui avait été auparavant son associé dans les affaires, il le pria de
lui donner, pour l’amour de Dieu,
quelque chose à manger. Aussitôt son
ami le prit chez lui pour lui accorder
sa demande. Après le repas, il lui dit;
« Tant que je vivrai, vous trouverez
chez moi tout ce qui vous est nécessaire » vous n’avez qu’à venir». Valdo,
pour suivre le Maître, avait réellement
tout abandonné. Mais cela même devait
rendre sa position difficile. Sa femme
qui probablement n’avait point vu de
bon œil les largesses qui l’avaient appauvri , se sentit offensée de le voir
s’adresser à d’autres qu’à elle pour
être secouru. A peine elle eut connaissance de la chose, que tout affligée et
comme éperdue, elle courut chez l’archevêque lui raconter en présence de
tous le sujet de ¿h peine. Elle exposa
ses griefs avec une telle émotion que
ceux qui étaient là présents en furent
touchés jusqu’aux larmes. L’archevêque
fit venir devant lui Valdo et le bourgeois qui lui avait donné l’hospitalité.
La femme alors saisissant son époux
par le pan de son habit : « S’il doit
être accordé à quelqu’un, dit-elle, de
racheter .ses péchés par les aumônes
qu’il te fait, n’est-ce pas à moi, ô
mon mari, que revient ce privilège ,
Elulôl qu’à ceux du dehors ?» Le maleur do cette femme était de n’avoir
pour racheter ses péchés, » d’autre
moyenque ses aumônes ; Valdo n’avait-il
peut-être pas un peu de tort de vouloir
racheter les siens par sa pauvreté? —
Quoiqu’il en soit, le résultat de celle
petite scène fut « qu’à partir de ce jour
défense fut faite par l’archevêque à
Valdo de prendre sa nourriture ailleurs que chez sa femme, pour autant
du moins qu’il serait dans la ville».
Certes le mal n’était pas grand. Il
ressort néammoins de ce que nous venons de dire que Valdo ne rencontra
dans sa famille aucune sympathie, et
qu’au point de vue religieux il resta
comme un étranger dans sa maison.
Combien devait donc alors lui être
précieuse la Parole de Celui qu’il avait
choisi pour son modèle, en attendant
qu’il le reconnût pour son Sauveur 1
(A suivre).
mi PAGE BIEN INTÉRESSANTE
de l’histoire de notre évangélisation
Celle page est empruntée à l’avant
dernier numéro de notre confrère le
Cristiano Evmgelico. Nous la reproduisons , certains, en le faisant, de
procurer une vive jouissance à nos
lecteurs et de concourir à réveiller au
sein de notre population vaudoise,
l’intérêt parfois languissait pour celle
œuvre qui constitue, en même temps
qu’un de nos devoirs les plus impérieux un de nos plus glorieux privilèges. Rédaction.
« Nous sommes heureux de pouvoir
annoncer à nos lecteurs, qu’au beau
milieu de la province de la Pouilk, sur
la plage de l’Adriatique, à douze milles
de Barlella, dans la ville de Coralo,
nous avons depuis le mercredi 15 Janvier, une petite Eglise composée de
vingt’deux membres communiants, c’est
3
à dire treize, hommes et neuf femmes.
La manière dont l’Evangile fut introduit dans ce pays est une preuve palpable que Dieu n’a pas besoin de nos
prédications pour accomplir son œuvre.
Voici en effet comment les choses se
sont passées: Un homme originaire
de la Fouille, obligé pour l’exercice
de sa profession de s’éloigner de son
pays natal, vint s’établir à Naples. Là
il connut l’Evangile par le moyen d’un
pasteur de l’Eglise Vaudoise, il l’embrassa et s’unit à l’église qui l’avait
évangélisé. Etant allé plus tard se fixer
à Florence, il s’y souvint d’un ami
qu’il avait à Coralo et lui envoya
une Bible en lui disant: « Ce livre a
fait beaucoup de bien à mon âme,
lis-le et il en fera aussi à là tienne. »
Cet ami, maintenant diacre de l’église de Corato', le lut, et y ayant
trouvé ce dont il avait besoin, il réunit dans sa maison ses amis et connaissances pour le lire avec eux. Nous
sommes obligés de passer sous silence
les nombreuses difficultés, qui lui
furent suscitées par les ennemis de
l’Evangile, et nous nous contenterons
de dire que malgré tout, les personnes
qui se réunirent dans sa maison pour
y entendre la lecture de la Parole de
Dieu, demeurèrent inébranlables et
continuèrent à y intervenir en si grand
nombre que quand, il y a un an,
notre pasteur de Naples se rendit à
Corato , il y trouva bon nombre de
personnes qui se déclarèrent avec force
décidées à embrasser l’Evangile et à
le professer à tout prix. El ce ne furent pas là de vaines promesses, comme cela ressort du rapport de M'
J. P. Pons de Naples, qui s’y est nou^
vellemenl rendu le 15 Janvier pour la
réception des vingt-deux membres.
Laissons le raconter lui-même celte
scène attendrissante.
« L’évènement qui a eu lieu à Coralo la semaine dernière, est une de
ces scènes tellement émouvantes qu’on
ne peut les oublier, ¡et une de ces
consolations que Dieu accorde rarement
à ses serviteurs, mais qui servent à
le compenser abondamment des fatigues, des privations et des mécomptes d’une carrière entière ».
« Ils m’attendaient comme les Hébreux
atlendaienl le Messie, et à peine arrivé
ils me dirent: «Béni soit le Seigneur!
celte fois nous célébrerons la sainte
cène, n’esl-il pas vrai, Monsieur? oui,
accordeï-nous cette faveur ». Je ne
vous dirai pas mes réponses et tes
considérations que je leur présentai
sur l’imporiance et la respon.sabilité
du pas qu’ils voulaient faire. Cbacune
de mes paroles ne faisait que les confirmer toujours plus dans leur résolution. Les entretiens particuliers avaient
lieu pendant le jour et les réunions
le soir, de six heures à minuit. Celle
fois , vu le grand concours d’auditeurs
nous fûmes obligés de changer de
local et nous allâmes chez notre cher
frère F. dont toute la famille est évangélique. »
< La salle était comble et sur les
commodes et sur le lit s’élaienl hissés
les petits garçons et les petites filles de
six à douze ans, dont l’atlenlion n’était pas moindre que celle des adultes.
En voyant avec quelle insistance ils
me demandaient de leur distribuer la
Sainte Cène et reconnaissant que le
moment était vraiment venu de leur
procurer ce moyen si efficace de grâce
et de consolation, je procédai à l’examen de leurs convictions religieuses.
Trente personnes le subirent et la plupart, à mon entière salisfeciion. L’examen fini, je leur dis: mais je ne connais que très peu votre conduite,
puis-je cependant être sûr que, soit
comme citoyens, soit comme membres
de vos familles respectives, vous êtes
d’une vie irréprochable? Celui que
Dieu a choisi pour être rinslrumeni
du mouvement religieux qui s’est opéré
dans celle localité s’écria alors irèsémui (t Nous sommes tous de pauvres
pécheurs rachetés par Jésus Christ,
mais je puis dire devant Dieu qu’aucun de nous n’a unejiâclie sur sa conduite passée et présente •. Je ne veux
pas, aioutai-je, décider par moi-même
lesquels d’entre’vous peuvent être admis à la Sainte Cène; je préfère
vous laisser le choix et je vous donne
vingt-quatre heures pour le faire. Seulement je prie ceux qui reconnaîtront
de n’êlre ni assez instruits ni suffi-
4
:76.
samment préparés pour faire un pas
d’une si grande impoilance, de vouloir
me dire avant demain soir; monsieur
le pasteur, j’attendrai six mois ou un
an encore ».
ft Huit d’entre eux vinrent me dire
qu’iLs préféraieul renvoyer leur réception à un autre occasion , et c'étaient
tout juslemenl les huit qui avaient
fait l’examen le plus faible et que j’aurais moi-même renvoyés. Huit autres
n’ont pu être présents. »
« L’heure solennelle approchait,
l’heure de la réception et de la Sainte
Cène. L’émotion était indescriptible,
au moment de la bénédiction du pain
et du vin les sanglots qu’on avait
voulu retenir, éclatèrent. Chaque Joue
était baignée de larmes, combien j’aurais voulu que ceux qui disent que
les napolitains ne sont pas fait pour
l’Evangile et que celui-ci a perdu sa
puissance , fussent là ! »
« Laissez-moi, maintenant vous raconter quelques anedoclès; le brave
S... quand la fonction fut terminée ,
se leva et dit: « je ne sais ni lire ni
écrire, mais par la grâce de Dieu, je
sais que je me trouvais auparavant
dans un bourbier fangeux d’où je ne
voyais rien, mais à présent je me sens
dans une belle chambre éclairée par
le plus beau soleil. Je ne puis dire
autre chose ».
Un vieliard, père d’une nombreuse
famille, qui fut admis à la Sainte Cène
avec trois de ses fils dit à sa femme
qui était présente: « j’espère que le
Seigneur me conservera la vie jusqu’à
ce que je puisse te voir loi aussi prendre la communion ». f La procuaine
fois, » répliqua la femme,
La cérémonie terminée, les treize
membres hommes se formèrent en 4ssembiée d^'Eglise et élurent pour leur
diacre lejrère P.. Jls connaissent notre
Organamento et quand ils auront envoyé au Comité leurs contributions,
ils demanderont à être admis comme
Eglise du district Borne-Naples, désireux qu’ils sont de se présenter à la
prochaine conférence de district. »
Une disile de Geerges IMAIIer
Nice, le ’'Il février 18T9.
Cher Monsieur et très honoré frère],
Nous jouissons depuis quelques jours
de la visite d’une des individualités
chrétiennes les plus connues : Monsieur George Müller de Bristol. — Dimanche dernier, il a prêché, l’aprèsmidi, à l’Eglise Ecossaise et, le soir,
dans notre temple; depuis, il a prêché,
deux autres fois à l’église écossaise et
il a fait mercredi soir dans noire temple
le récit de sa vie, ou plutôt il l’a lu,
car, ne pariant pas facilement le français, il a préféré mellre par écrit les
choses qu’il avait à nous raconter.
M. George Mûllet: est un vieillard de
73 ans, de belle taille, plutôt maigre,
à la figure aimable et énergique à la
fois ; il paraît jouir d’une excellente
santé et posséder encore une vigueur
non commune, soit d’esprit soit de
corps: d’ailleurs il faut bien que l’apparence chez lui ne trompe pas, puisque dans ces quaires dernières années
il a prêché quelque chose comme douze
cents fois et en différents pays !.
M. George Müller est d’origine allemande; il a fait ses éludes de théologie
à rUniversilé dé Halle, mais depuis
un demi-siècle il est établi en Angleterre et il est maintenant naturalisé
anglais. 11 est pasteur d’une église indépendante, si je ne me trompe, mais
il porte d’une façon très correcte le
costume de clergyman de l’Eglise établie.
M. Müller n’est pas orateur et, de
plus, quand il parle l'anglais c’est
avec un accent allemand bien prononcé
et quand ils exprime en français c’est
en estropiant passablement cette langue ; mais sa parole est claire, précise, incisive et tellement convaincue
et convaincante que lorsqu’on l’entend
on ne s’occupe plus de nen si ce n’est
de l’écouter et de le comprendre. Si
ce n’est pas en orateur qu’il parle,
c’est en témoin, en témoin de la grâce
et de la fidélité du Seigneur, de l’ef-
5
-T7>
ficaciié de la prière el de la puissance
de la foi, toutes choses qu’il expérimente depuis plus d’un demi-siècle.
Et comment ne pas être louché quand
on en entend ce bon vieillard vous
dire ; « Dès ce moment là ( de sa conversion ) je me consacrai entièrement
à lui (au Seigneur) et maintenant
depuis cinquante trois ans et trois mois
je suis heureux chrétien; mais toujours avec celle dilTérence que pour
moi , la paix, le bonheur, et la joie
ont. été augmentés de plus en plus;
de sorte que maintenant je suis beaucoup plus heureux que je ne l’ai été au
moment de ma conversion, ou pendant
les cinquante ans, quarante ans ou
trente ans passés». Comment ne pas
être saisi, lorsqu’on l’entend déclarer ;
«Ce tout (c’est-à-dire: le total) de
l’argent que j’ai reçu depuis le commencement est plus que vingt millions
de francs que j’ai obtenus seulement
par la prière et par la foi, et si j’y
ajoute les provisions, les habits, le
bois, le charbon , etc. qui nous ont
été envoyés comme cadeaux, la somme
serait encore beaucoup plus grande !
On se trompe cjliand on pense que
l’œuvre de M, Muller consiste toute
dans les orphelinats qu’il a fondés et
qu’il entretient à Bristol. Ces élablisments ne sont qu’une partie, et la
dernière venue, de l’ensemble de son
œuvre qu’il appelle: l’Institution pour
la connaissance des Ecritures, dans ce
pays ( l’Anglelerre ) et au loin.
L’ensemble de cette œuvre comprend
à l’heure qu’il est, outre les orphelin
nais, — qui contiennent plus de dewa:
mille enfants, cent vingt deux écoles
en différents pays du nionde, une distribution annuelle de plusieurs milliers
d'exemplaires de la Bible, une dislribulion annuelle de ¿rois à quatre millions de livres cl de traités, et des subventions kcent cinquante missionnaires.
L’entretien de toutes ses œuvres,
coule à M. George Müller trois mille
francs par jour, pour lesquels il ne
demande rien à personne.... excepté
au Seigneur!
Au reste, .ses expériences sur la
prière sont très variées. Quelquefois
il a reçu comme premier exaucement
deux sous et demi et d’autre fois jusqu’à deux cent mille el cinq cents
francs. Souvent, il a été exaucé tout
de suite et d’autres fois il ne i’a été
qu'au bout de longues années. Mais
son fait acquis est celui-ci ’. que si
l’on demande à Dieu ce qu’fi fàul et
comme il faut lui demander, on ne
manque pas d’être tôt on tard exaucé;.
Je voudrais de tout cœnr«que no?
chères Vallées pussent avoir, elles aussi,
la visite de ce vaillant applre et témoin de la prière et de la foi; mais dap?
la crainte qu’il n’en arrive pas ainsi,
j’ai pensé que je ferais bien de vous
communiquer quelque chose de ce que
nous avons eu le privilège de voir el
d’entendre ici.
Veuilleg agréer, cher Monsieur et
Irès-honoré i'rère, l’assurance de mes
meilleurs sentiments en J. C.
.1. Wkitzecker pmimr.
6ibltojgra|>hte
storia dei Matrtifi della Riforma
italiana« del Prof. Emilio Gomba.
En annonçant que nous dirions prochainement quelques mois de l’ouvrage de Mons. le prof. Gomba, nous
avons pris un engagement dont nous
pouvions fort bien bous dispenser.
Malheureusement la réflexion a suivi
la parole, au lieu de la précéder, el
il ne nous reste qu’à dégager tant bien
que mal notre promesse.
Mais comment parler avec connaissance d’un ouvrage de longue haleine
dont nous n’avonsque la première livraison et dont le premier tome tout entier, composé de 5 à 6livraisons ne sera
que l'inlroduclion *1 C’est à peine si
nous osons aller au de là de l’exécution lypografîque, qui nous parait irréprochable el de la langue à laquelle
nos compatriotes toscans trouveront
probablement fort peu à redire, et en
cela ils sont les juges les plus compétents.
6
„78.
Mais précisément parceque Tau leur
manìe avec une paifaile aisance la
belle langue dans laquelle (il écrit,
qu’il nous permeile un conseil que
nous dicte le très sincère intérêt que
nous prenons à sa courageuse entreprise. Noire idéal n’esl peut-être pas
le sien; le milieu dans lequel il vil et
les lecteurs qu’il a en vue semblent
lui en imposer un aulre assez dift'érenl.
Le style de l’iiislorien, surtout de
l’bistorien ecclésiastique, doit à notre
jugement se distinguer par une parfaite simplicité et une calme sobriété.
Quand donc on a à sa dispo-sition une
grande abondance de choses et d'expressions, il faut, à tout prix, s’imposer, pour l’amour des lecteurs le
sacrifice d’une bonne partie de ce riche
bagage, quelquefois même de celle
qui sans rien ajouter au récit ferait
peut-être le plus d’effet. Ce n’esl pas
que nous ayons dans ce premier fascicule relevé "beaucoup d’exemples de
ces longueurs sans utilité. Tout au
plus pourrions-nous citer le dialogue
de Minucci Félix lequel aurait pu sans
inconvéniants être beaucoup plus résumé et condensé qu’il ne l’a été par
l’auteur.
La tentation, ^era surtout grande plus
lard, lorsque l’auteur abordera la partie
vraiment originale de son œuvre et
que, non content de donner à ses
lecteurs la substance des nombreux
documents inédits qu’il doit avoir dès
maintenant ii .sa disposition, il croira
peut-être bien faire en les iran.scrivanl
avec trop d'étendue. Mais comme nous
n’en sommes pas là encore, notre observation n’a que la valeur d’un vœu
très limidenienl exprimé.
11 y a un autre conseil fraternel que
nous voudrions donner à notre ami
M, le prof. Comba, avec le désir sincère que , dans l’intérêt même de son
ouvrage , il le prenne en quelque considération. Qu’il se mette en garde
contre la tendance ou l’habitude de
trancher d’une manière catégorique et
absolue, des questions très conlroversées encore, lorsqu’il n’allègue pour se
prononcer aucun argument nouveau
et sans réplique. 11 l’a fait, par exemple, pour la seconde captivité de Saint
Paul, (page 8) qu’il tranche dans des
termes extrêmement hasardés; les voici:
€ d’autres au contraire, inlerprélanl
d’une manière fantastique, tant la Sainte
Ecriture que certaines expressions labili c dicerie iradizionali en rapport
avec notre Apôtre, le font voyager en
Espagne, visiter d’autres pays et retourner à Rome, en bulle à la persécution , vers la fin du règne de
Néron. Que cela soit possible,, comment le nier? mais pour l’admettre,
if faudi'ail des nouvelles positives, et
nous ne savons pas les découvrir dans
certaines légendes parasyles qui surgissent parmi les traditions historiques,
plus ou moins comme la mousse sur
la roche et l'écume sur la mer ».
Or noire conviction très profonde
est précisément que, indépendamment
de la tradition à laquelle dans ce cas
ci, nous n’allribuons aucune valeur,
« Une seconde captivité du grand Apôtre (la 3“ ou la 4® si l’on compte celle
de Césarée) est absolument indispensable à l’intelligence d’une bonne partie
de ses épitres. Nous allons plus loin
et nous affirmons qu’il y a tels passages qui la mellenl hors de tout doute
— ce que nous nous proposons de
démontrer une fois ou l’autre, si Dieu
nous en donne le loisir.
Cela dit, nous accompagnerons de
nos meilleurs vœux le travail si considérable auquel M. le professeur Comba
a mis la main. Nous recommandons
VHüloire des martyrs de la Uéforme
en Italie à quiconque s’intéresse à des
questions pareilles et nous souhaitons
à raulenr d’être dès maintenant encouragé par un nombre suffisant d’abonnés.
HouwcUes treligicuÿee
et faits divers
Le Cristiano Evangelico annonce dans
son dernier numéro, qu’une nouvelle
porle a été ouverte à l'Evangile dans
la province de Benevento, au lieu appelé Caslelvenere. Un mouvement évan-
7
.79,
gélique y a été produit d’une manière
remarquable. Un carabinier, de station
à Livourne, s’en va un jour à la
messe, son brigadier le rencontre et
l’envoie écouter la « messe en italien »
dansTEglise Vaudoise de piazza Manin.
Il y va, il écoule, et en sortant de
là, se procure un N. T. et des opuscules de Desanctis. Transféré en qualité de brigadier à Castelvenere, il en
donne un , celui de la confession , à
un assesseur municipal de cet endroit
qui après un mûr examen, s’en vient
à Naples demander à M- Pons de
venir prêcher dans son pays. — On
craignait des désordres à celle occasion ; le questeur de Naples en avertit
notre évangéliste , qui ne se crut pas
dispensé pour cela dp tenir sa promesse. Tout alla bien, et pendant
quatre jours de conférences, il eut
chaque soir une cinquantaine de personnes.
L’EgHse Libre donne pour certain
que plus de cent personnes sont allées
trouver le père Hyacinthe, à la suite
de l’inauguration du culte gallican, et
' oni demandé à entrer dans son Eglise.
Il a dû ouvrir un registre paroissial.
Par contre plusieurs prêtres de TEgUse
Anglicane , blâménl les évêques anglais
qui sont associés à son œuvre. Plainte
est portée contre eux devant ta cohuocalion pour avoir t compromis » leur
Eglise, en donnant leur appui à un
prêtre, — M. Loyson, qui s'est révolté
contre son supérieur, rarchevèque de
Paris.
Les étudiants de la faculté de théologie de Moniauban ont'entrepris une
œu e d’évangélisation parmi les soldais de celle garnison. Ils ont Tenlrée
libre dans les casernes, et s’y rendent de' temps à autre pour entrer en
relation avec les militaires : le local
de l’union est ouvert tous les soirs :
on y donne des leçons et des conférences instructives et amusantes.
Sur 226.000 indiens, établis dans
les terres de l’Union, un cinquième
a embrassé le christianisme. L'Evan
gile a été parmi eux une source de
bien-être social, puisque le nombre
des membres, de 7476 qu’il y avait
en 1868, s’est accru jusqu’à 55.717
dans l’espace de 8 ans. — lis ont 111
écoles, 134 instiuueurs, et possèdent
54.207 acres de terrain cultivé.
On construit à Melbourne (Australie)
un tabernacle dans le genre de celui
de Spurgeon pour le célèbre prédicateur Heni’i Varley , qui a décidé de se
fixer sur ce continent où son ministère a été extraordinairement béni.
5000 personnes ponrronl trouver place
dans cet édifice.
A propos de grands prédicateurs,
l’on dit que le Spurgeon de New-York,
le rév. Ta!mage, a été mis sous procès
par son presbytère, qui l’accuse de
s’être servi de moyens peu convenables pour la propagation de TEvangile.
Un journal de Yokohama apporte
une nouvelle qui semble indiquer une
première victoire des partisans de la
religion chrétienne au Japon. Le Gouvernement vient d’autoriser pour la
preroièi'o fois la publication au Japon
d’une édition chinoise d’une partie de
la Bible.
Genève. — Le Journal de Genève
donne la statistique de la fréquentation de l’Université pour l’année scolaire 1878-79, Le nombre des étudiants
est d’environ 190, celui des auditeurs
d’environ 200. La faculté de théologie
est de beaucoup la plus faiblement
représentée. Elle ne compte que 11
étudiants réguliers tous étrangers et
10 auditeurs. Si c’est le fruit du système ecclésiastique inauguré par le
radicalisme de M. Carlerel et de ses
amis du Consi.«loire , ou bien celui du
libéralisme en honneur dans une grande
partie de l’Eglise nationale de Genève,
i! est évident qu’on n’a pas lieu de
s’en glorifier.
Feance, — On su préoccupe aussi
'dans l’Eglise nationale de l’améliora-
8
.80.
lion du sort des pasleurs. Nous extrayons de VEglise Libre la proposition
suivante tirée d’une brochure de Monsieur Roux à ce sujet : ■ Il faudrait
créer une caisse centrale qui serait
arimenlée, soit par les dons extraordinaires et les legs des fidèles , soit
parades collectes faites à domicile,
chaque année, dans toutes les paroisses
Çar les soins des conseils presbytéraux.
ouïe paroisse qui contribuerait à l’entretien de cette caisse, recevrait annuellement pour son pasteur un supplément de traitement...
pitttque
Mtalie. — Les Chambres ont repris
leurs travaux après les vacances du
Carnaval et ont continué l’examen des
budgets. Chaque chef de groupe excite
ceux de son parti à se rendre à leur
poste pour la discussion du budget
de l’entrée; mais, à ce qu’il paraît,
avec peu de succès jusqu’à présent.
Les députés napolitains sont retenus
par la grande attraclion du procès
Passanante qui doit commencer le 6
courant.
Les libéraux modérés présentent pour
candidat à la députation du premier
collège de Turin, celui du comte
Cavour, le comte Thomas Lamarmora,
le neveu du grand ministre de ce nom;
les radicaux lui opposent le comte
Guido de S* Martin.
Léon XIII dans son discours en réponse à l’adresse des journalistes catholiques a non seulement revendiqué
son indépeudance, mais a engagé la
presse à combaitre de toutes ses forces
pour faire restituer au S* Siège le pouvoir temporel, condition indispensable
de rexerciçe libre et indépendant de
sa puissance spirituelle.
Ce discours a .dérangé les comptes
et les plans dtf^ parti conservateur,
catholique et national, à la tête duquel se trouvent MM, Valperga di Ma*
sino, Stuart et quelques autres hommes politiques qui prétendaient pouvoir
êlre à la fois italiens, constitutionnels
et catholiques romains, qui espéraient
que le Pape accepterait les faits accomplis, l’unité de l’Italie et l’abolition du
pouvoir temporel. Léon Xlll a parlé
en substance comme son prédécesseur
Pie IX et a donné raison au parti du
non posstmns, des intransigeants de
YOsservatore Romano et de Y Unità Cattolica. « Tant mieux » disons nous
avec bien d'autres. Car la liberté religieuse courait de grands dangers si le
parti conservateur, qui avait mis dans
son programme de donner une certaine
interprétation au premier article du
Statuto, venait à triompher.
Franee. — Le Ministère a eu au
Sénat une forte majorité dans la votation sur la loi de l’amnistie contre
Vicier Hugo qui a plaidé en faveur de
l’amnistie plénière.
Le ministre le plus menacé dans ce
moment est M. Marcère, ministre de
l’intérieur.
L’opinion semble se prononcer toujours plus contre le projet de mettre
en accusation les ministres du 16 mai.
liugHe. — On a fait grand bruit
d’un prétendu cas de peste qu’on |aurail constaté à S‘ Pétersbourg. Ce cas
est démenti de la manière la plus formelle; et l’on continue à recevoir de
tout côté les nouvelles les plus rassurantes sur la cessation ou la diminution considérable du fléau.
Anateierre. ~ Lé Gouvernement
envoie 9000 hommes de bonnes troupes
contre les Zoulous du Sud de l’Afrique,
Ernest Robert, Gérant elAdininitt'mtmr.
Pigaerol, impe. Qii«n1oré et JUascfirelli.