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■ V. année
17 Décembre IH60
Ny 50.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables......... occupent
vos pensées — ( /’AiVtppiens., IV. 8.)
PRIX D’ABOHREHm :
Italie, ài domicile (un an) Fr* 3
Suisse..................*5
France...............» 6
Allemagne...................
Angleterre , Pays-Bas . » 8
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Vn numéro arriéré : 10 cent.
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Torre-Peli.ice : Via Maestra,
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î rédaction : à Mr. .4. Rex'el
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SOMMAIRE — Le Concile. — L’état du calliolicisme. — Ecangélisalion —
Chronique locale. — Chronique politique. — Statistique.
L.E OOIVOILE.
Le Concile soi-disant œcuménique, composé de membres
choisis et nommés par le pape lui-même, et liés par serment à une obéissance absolue envers le pape, — cette
réunion des très-humbles serviteurs de Pie IX, formée pour
entendre et pour enregistrer les volontés de leur seigneur
et maître,—s’est ouvert le 8 décembre avec un éclat tout
mondain , comme il convenait à une telle assemblée.
La veille, trente coups de canon tirés au château S‘ Ange
ont annoncé la solennité du lendemain. A l’aube, quatorze
coups de canon. Au moment où a commencé le défilé, coups
de canon sur l’Aventin, coups de canon au château S* Ange.
Le cortège des prélats, réuni au Vatican, se met en marche
à 8 heures, ayant en tête le pape porté sur son trône. Arrivés
dans la basilique, les patriarches viennent baiser le trône ,
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les cardinaux viennent baiser la main, les évêques viennent
baiser la pantoufle de Pie IX; on entonne le « Veni Creator
Spirt tus, » le canon tonne, toutes les cloches de Rome sonnent
à grande volée ; c’est uii vacarme assourdissant.
Le soir, les troupes se réunissent toutes sur la place Colonna ; et l’on assiste à six concerts auxquels prennent part
toutes les trompettes et tous les tambours de la garnison.
Sur un signe du tambour-major, toutes les trompettes et tous
les tambours battent en retraite pour rentrer dans les casernes,
sauf deux corps de musique lesquels stationnent sur la place
pour y exécuter de brillantes symphonies.
Jeudi, 9, grande revue militaire à la Villa Borghese. —
On a calculé que la cérémonie de l’ouverture du Concile a
duré pour le moins six heures !
Le papisme est une religion pompeusement théâtrale. Ouvrez le livre des Actes des Apôtres, au chap. XV, et essayez,
si vous le pouvez, d’y découvrir quelque chose qui rappelle
le pape et sa chaise gestatoire, et son cortège de patriarches,
de cardinaux et d’évêques, et ses troupes et ses canons et
ses* trompettes et ses tambours-majors I
Au sein même du catholicisme, le Concile et ses dogmes
arrêtés d’avance ont soulevé les répugnances le plus v;ives.
On calcule que plus de 240 évêques ont refusé formellement
d’assister à cette réunion. Le catholicisme allemand, se distingue , comme toujours, par une attitude plus, ferme, et
son opposition revêt un caractère plus sérieux et surtout
plus évangélique qu’il n’est donné d,e le voir en d’autres
pays du continent. — En Italie ont eu Reu diverses manifesr
tâtions plus ou moins, imposantes ; ceUe qqi mérijte le plus
de fixer . l’attention a eu lieu à Vérone ; au milieu d’un
concours ex,traordinaire„ on a voté diverses résolutions , et
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en premièrd ligne on s’est proposé de demander l’abrogation
pure et simple du premier article du Statnto, c’est-à-dire
de la religion d’état. A Loreto (l’endroit était bien choisi)
s’est réunie une assemblée de libres penseurs , au nombre
de plus de 400 personnes; la nécessité d’abroger le premier
article du Staivlo y a été également proclamée ; au reste
on y a caressé le rêve de je ne sais quelle religion nébuleuse. A Naples enfin s’est réuni VAnticoncilio, présidé, sauf
erreur, par Vantipape Sr le comte Ricciardi, vicaire de la
déesse Raison , pontife de la matière ; on y a porté des
toasts, et l’on s’est flatté de régénérer l’humanité en lui
donnant pour premier père un singe; on a fini par lancer
des cris de : mort à un tel, à bas cet autre, et la police a
dû s’en mêler un petit peu.
Au sein du protestantisme , la convocation du Concile a
provoqué aussi divers mouvements; diverses protestations
collectives et évangéliques se sont fait jour; des réunions
de prières continuent d’avoir lieu en maint et maint endroit,
et des conférences ont été organisées dans le but d’appeler
l'attention du peuple sur les vrais principes du christianisme.
Pour donner une idée de quelqu’une de ces conférences,
nous laisserons la parole à notre correspondant de Genève,
qui veut bien nous promettre un résumé de plus d’une conférence du même genre.
L’état d-U. Oattiollclsme.
On nous écrit de Genève, le 9 décembre :
Mercredi soir, dans la grande salle de la Réformation, Mr. Bungener, à
l’occasion de l’ouverture du Concile a entretenu de nombreux auditeurs de
Yétat du CnthoUcvime au 8 décembre 1869.
Je vais, bénévole lecteur de i’Echo, te donner un rapide résumé de cette
interessante conféreuce pleine d’actualité (1).
(IJ Je tiens 11 d',*clarerquej’ai parfois fait usage des ex pressions mêmes de l’orateur.
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Le but de l’orateur a été d’étudier, dans la pleine et entière franchise de
la liberté chrétienne, ce que cache ce concile et ce qu’il annonce. L’on ne
peut, à moins d’être prophète, savoir ce qu’il fera: s’il osera ou s’il n’osera
pas suivre la logique de son principe ; mais l’on sait assez ce que l’on veut
à Rome lui faire faire. Cette grande assemblée religieuse se trouve en présence de certaines questions déjà tranchées par le pape dans le Syllabus. Ces
questions qui, nul ne l’ignore, ont profondément froissé tous les instincts et
toutes les nobles aspirations de notre siècle ; ces questions, quoique momentanément effacées par celle de l’infaillibilité, prendront le premier rang. Le
pape seul commandera.
Examinons à cet effet, les progrès faits de nos jours par l’omnipotence papale.
En 1854, le pape convoqua une assemblée d’évêques qui avait uniquement
pour but d’assister, aux pieds de Pie IX à la proclamation de l’immaculée
conception. Pendant bon nombre d’années cette soumission absolue envers
le pape avait été plus nominale que réelle. Cela changea; et le temps, auxiliaire puissant de la papauté, a déterminé toujours mieux ce qu’elle est en
droit d’attendre de ceux qui ont besoin d’elle. Il y a encore une autre explication ; le danger. Dans le danger, si l’on a un chef, on se serre autour de
lui. Ces dangers les voici :
1“ — Le Christianisme était menacé par l’incrédulité. Cet ennemi est aussi
celui du protestantisme. Il faut ici rendre justice à Rome et reconnaître ce qui
a été fait dans ce sens par l’église catholique. Mais n’oublions pas que ces
attaques dont le Christianisme est l’objet ont leur origine dans le despotisme
de Rome. En outre les quelques bons livres dès, sur ce point, à des membres
de l’église romaine ne sont presque plus catholiques (I). On défend le christianisme moins Rome , moins le pape. Ah ! c’est que l’apologétique n’est pas
facile à faire pour celui qui doit défendre avec la Bible le concile de Trente,
et avec la croix du Maître la triple couronne du Vicaire !
2" — Le catholicisme en face des libertés dxi, siècle. Cette seconde classe do
dangers préoccupe bien plus le clergé, depuis le pape jusqu’au dernier sacristain. Pie IX ne dit plus eu riant, comme Leon X, que Jesus-Christ a bien
fait de venir sur la terre pour le faire pape ; mais dans combien d’endroits
de ses encycliques ne dit-il pas la même chose sérieusement? Cela répond
dans le clergé à des in.stincls très vivaces chez tous. Le dernier curé de village
frémira d’horreur à la pensée que des hommes soient assez impies pour toucher à l’autorité pontificale. Aussi partout s’élèvent en chœur les doléances
de ce grand et premier martyr du XIX* siècle, le pape. Sous les lamentations,
sous les indignations parfois brutales de Pie IX, il y a le sentiment d’un danger
unique, mais réel. L’opposition est toujours plus évidente, toujours plus irréconciliable entre l’esprit moderne et l’esprit romain. La révolution, c’est-à-dire
les premières conquêtes de nos libertés modernes à partir de la réformation,
la révolution, voilà l’ennemi à maudire, voilà l’ennemi contre lequel s’enrôlent
(1) Ainsi les ouvrages du pi-re Gratry.
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aujourd’hui tous ceux qui entrent comme simples soldats ou comme officiers
dans la grande armée du catholicisme. La papauté sait que l’eunemi est partout, même dans le cœur des fidèles ; elle sait que ce qui vient battre ses
remparts ce n’est pas une mer momentanément furieuse , mais une marée
montante, toujours montante. Il ne faut pas se laisser prendre à ces quelques
sentiments qui ont surgi ces derniers jours. Ainsi Dupanloup flagellant l’infaillibilité du pape sur le dos de Veuillot. Ou l’infaillibilité sera votée, ou Pie
IX permettra qu’on ne la vole pas, et le Concile lui rendra à l’unanimité, en
soumission et en adoration, tout ce qu’il ne lui aura pas donné d’emblée.
Donner au pape!! Ne nous faisons pas d’illusions. Le chef de l’Eglise a déjà
tracé à l’avance le cercle dans lequel se mouvra nécessairement l’assemblée
des saints pères. Le Syllabus, cette incroyable proclamation de 1864, sera le
programme des décisions ; ce Syllabus qui peut se résumer dans cette exclamation ; « Périsse le Christianisme, s’il ne veut pas traîner tout ce dont l’Eglise
romaine l’a surchargée ! » Avec lui commence pour le catholicisme une ère
nouvelle, l’ère de l’église indépendante de la Bible. En effet dans le Syllabus
il n’y a pas une seule citation des Ecritures. Le pape enflé d’orgueil, s’est dit
à lui môme ce que Jésus disait à son Père : «Ta parole est la vérité j.
Ce pouvoir sans contrôle a anathématisé immédiatement tout ce qui pouvait
porter ombrage ; et le pape, quelque libéral qu’il eût paru au début de sa
carrière, n’a pas pu devenir, dans une minime mesure, riiomrae de son siècle.
Il affirme hautement la liberté de l’Eglise ; mais qu’est-ce que cette liberté ?
C’est que l’Eglise soit libre, pleinement libre... de ne souffrir aucun culte à
côté d’elle. — Il affirme hautement la liberté d’instruction ; mais qu’est-ce
que cette liberté ? C’est que l'instruction soit libre, pleinement libre, de passer
toute entière aux mains des prêtres. Le Sillabus termine par cette phrase qui
caractérise nettement la position de Rome ; « Il est faux que le pape puisse
jamais se réconcilier avec le libéralisme et la civilisation moderne ». Voilà*,
cher lecteur, ce que proclame Pie IX, ce pape de.scendaut de cette famille des
Mastaï, dans laquelle, disait Grégoire XVT, tout le monde est libéral, même
le chat.
Telles sont les pièces du procès.
Rome avait, dans le Syllabus, prononcé pour la première fois son dernier
mot. A peine cette parole était-elle tombée de sa bouche infaillible que dans
tous les pays de nombreuses voix s’élevèrent pour l’expliquer et pour démontrer que ce que Rome avait dit elle ne l’avait pas dit. Le pape, lisait-on dans
plusieurs mandements d’évêques, est aussi ami de la liberté que vous. Mais
le temps, de nombreux écrits, et des journaux ultramontains ont donné un
fameux démenti à ces interprétations. L'Eglise catholique, s’est par cela même,
divisée en deux camps bien tranchés. De ces deux grands courants fortement
prononcés qui mercredi 8 décembre 1889, se sont heurtés sur le seuil du
concile, lequel aura le droit de dire : «Je suis chez moi? ».
Des âmes pieuses établissent une distinction entre le catholicisme et l’ultramontauisme. Croire à cette distinction, c’est de la charité, mais c’est aussi
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un étrange aveuglement. Les ultramontains, qu’on le sache bien, üe sont réellement pas un parti dans l’église, ils sont l’Eglise; et quand ils se posent
pour les seuls catholiques, ils disent vrai. La logique et l’histoire leur donnent
raison. Tout ce qui se trouve dans le Syllabus c’est l’ultramontanisme qui l’y
a mis. Ces brutales prétentions l’église ne les a jamais abandonnées, car elles
reposent pour elle sur des fondements éternels. Si elle les à autrefois corn*
battue.s, aujourd’hui elle les afHche pour être une et"forte.
Cela ne peut durer toujours. Un temps viendra, a dit en terminant l’orateur,
où ces mots ; « Mon règne n’est pas de ce monde » se liront sus les débris de
ce pouvoir qui en est depuis longtemps déjà la flagrante condamnation ; un
temps viendra où l’église ne comprendra pas qu’elle ait pu oublier à ce point,
au pied d’un homme, sa propre dignité ; un temps viendra où le concile de
Rome, cette page de l’histoire du monde si bruyamment écrite, ne sera plus,
pour le chrétien et pour le philosophe, qu’un triste et curieux sujet d’étude ;
un jour viendra où la logique de Rome sera rompue, et où la logique de Dieu,
celle de la vérité, aura seule son cours sur tout le monde.
En tête d’un livre tout récent sur Le Concile œcuménique et la civilisation
moderne, l’auteur, l’.àbbé Pélage, déclare que « cette réunion (le Concile)
aboutira fatalement à l’une de ces deux conclusions radicales : — la mort de
l’église catholiijue, ou la mort de la papauté ».
(SHtronique locale.
'ror*r'o-F»©llico. Conseil Communal. Nous avons, dans notre N. 47
donné un aperçu des IV premières séances de la session autumnale. Jetons
aujourd’hui un coup d’œil sur les dernières.
Dans la V® Séance (16 novembre), un vote de félicitations à S. M. VictorEmmanuel, pour le prompt recouvrement de sa santé et pour l’heureuse délivrance de S. A. R. la princesse de Piémont, a été suivi d’une offrande defr.
2d en faveur du Consorzio Nazionale. Le Conseil s’est ensuite occupé des
travaux publics et a voté l’emploi de fr. 200 pour le chemin de la Ravadera,
de fr. 200 pour la construction d’une halle au blé, de fr. 300 pour parfaire un
tronçon du chemin provincial, et de fr. 100 pour la rectification du chemin do
S‘ Marguerite. Le projet d’élargir la Via Maestra au bout de la place de la
Foire est abandonné, faute d’avoir obtenu une concession gratuite de terrain.
Pour le dire en passant, le Conseil est très-friand de concessions gratuites.
Parmi les dépenses utiles, notons une somme de fr. 600 déstinée à l’érection
d’une maison mortuaire. — La singulière machine que nostre instruction élémentaire ! De qui relève-t-elle ? C’est un mystère. Nous n’ignorons pas qu’elle
est sous la direction d’une commission mixte, formée d’éléments communaux
et d’éléments ecclésiastiques, mais cela ne contribue en rien à dissiper l’obs-
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curitó. Quoiqu’il en soit, notons que le Conseil a donné fr. 2000 pour l’érection
de l'école de filles, fr. 150 pour les écoles d’adultes, fr. 65 jiour réparations
à une école dite de quartier ( Envers), et fr. 800 (inscrits sur le budget actuel)
pour la construction de l'école des Coppiers, qu’il est question de transformer
en école subsidiaire. Pour ce dernier objet, le Consistoire a, de son côté,
promis fr. 2000, et le ministère de l’instruction publique lui-méme en a promis
3000. Quelque soit le jugement que l’on puisse porter sur la politicjue du
Cabinet démissionnaire, chose dont nous n’avons pas à nous occuper, ni ici
ni ailleurs, nous ne pouvons que regretter justement l’éloignement de l’ex-ministre M’ Bargoni et de son habile secrétaire-général M' le prof. Pasquale
Villari L’école, à l’érection de laquelle ils ont généreusement contribué,
coûtera, dit-on, 7 500 francs.
Parmi les spese tarie, il faut louer le Conseil d’avoir finalement donné ime
place à l’achat d’une pompe à incendie ! Il a voté pour cet objet fr. 100, qui,
ajoutés au fonds de fr. 900 déjà e.xistant, forment une somme suffisante. —
Le reste n’offre pas d’intérêt.
— La société d’utilité publique la Valdeee, dans sa séance du 8 décembre,
a décrété la fondation d’un journal mensuel destiné à représenter ses vues
et à raconter ses actes futurs. Elle a nommé ensuite diverses commissions
chargées d’étudier; 1" les moyens d’établir une école tecbni(|ue, on, à défaut,
la possibilité de modifier, en sens utilitaire, les écoles secondaires existantes à
La Tour; 2" les moyens de faciliter l’accès aux carrières utiles, aux jeunes
gens annonçant de bonnes dispositions; ,3“ les moyens d’établir une caisse d’épargne ou, tout au moins, une succursale de quelque caisse d’épargne plus
ou moins voisine et offrant des garanties solides.
Nous louons sans réserve ki Valdese d’avoir songé et aux carièrns utiles et
à la caisse d’épargne; et nous souhaitons vivement que ses efforts soient
couronnés de succès. Quant au premier des trois sujets mis à l’étude, si la
Valdese se propose sérieusement de fonder une école technique et professionnelle indépendante /distinta J, rien de mieux; mais si, comme le feraient
supposer quelques lignes insérées dans la Rivista Europea ( du 1' décembre),
elle nourrit le vague projet d’améliorer notre instruction secondaire, nous ne
pouvons voir là qu’une démangeaison de pondre ses œufs dans le nid d’autrui.
Il resterait à savoir quelles sont les modifications et les combinaisons auxquelles pourraient se prêter nos établissements, sans altérer leur caractère
propre, et sans dévier de leur but qui, depuis l’origine, a été clairement défini. L’avenir, sans doute, nous l’apprendra
dtront(|uc ))oUtt(|ue.
Mardi dernier 14 courant un nouveau Ministère s’est enfin constitué sous
la présidence de l’honorable député Lanza, et a prêté serment devant le Roi.
Mr. Lanza siégera au ministère de l’intérieur, le député Sella à celui des fl-
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nances, Visconti-Venosta aux affaires étranigères, Mr. Raeli à lajüsice, le
général Covone à la guerre, le sénateur Gadda aux travaux publics, Mr. 'Correnti , conseiller d’état, à l’instruction publique, et le député Castagnola à
l’agriculture et commerce, tout en étant chargé de régir, par interim, le portefeuille de la marine que l’on vient d’offrir au vice amiral Longo.
De violentes secousses de tremblement de terre se sont fait sentir au commencement de ce mois dans les provinces des Calabres. Pendant trois jours
les habitants de quelques villes n’osèrent guère rester dans leurs demeures.
Les pluies abondantes de ces jours derniers ont occasionné de graves inondations dans l’Italie centrale et méridionale. La plaine inférieure du Po n’a
couru aucun danger ; mais Pise, les alentours d’Empoli, de Grosseto et Reggio
en Calabre ont été gravement endommagés par les eaux.
Le marquis de Rudiui a été élu député du collège de Canicatti.
nomo. L’ouverture du Concile a eu lieu le 8 avec le concours de 717
ecclesiastiques, membres de l’Assemblée. Aucune discussion ni délibération
n’a pu jusqu’ici avoir lieu. Les pères du concile s’occupent actuellement â
préparer et à examiner dans les bureaux les sujets que l’on devra soumettre
à leur approbation. Les feuilles de Rome ont publié un décret du pape relatif
au choix de son successeur, au cas où pendant le concile, le saint siège viendrait à être vacant. Le Concile n’aura en ce cas ingérence quelconque, ni directe
ni indirecte. Ses séances seront ipso facto interrompues, sa session, prorogée,
et il ne pourra se tenir qu’après convocation du nouveau pape dout l’élection
est esclusivement réservée au collège des Cardinaux. Ce décret porte la date
du 4 décembre.
Franco et Antrlclxe. On parle serieusement de crises ministérielles dans ces deux Empires.
Sibérie. Un terrible incendie éclaté dans les tourbières avoisinantes a
presque totalement détruit la ville Jenisseik.
STATO CIVILE DI TODKE-PELLICE (Novembre 1869).
IVascite
Maschi
Femmine
Nati morti
Decessi.
N.
Pron Antonia d’anni 17, nubile, setaiola- — Richiardo Anna d'anni 78, vedova
Salma, contadina da Praly—Costantino Margherita d anni 51, coniugata, contadina
da Prarostino. — Martina Andrea d anni 65, celibe, mendicante. — Rio Catterina di
anni 19, nubile, setaiola. — Armand-Bose Stefano d'anni 76, coniugato, contadino. —
Gril Gioanni Battista di mesi quattro. — Marinetto Margherita Carolina, d'anni 19,
fantesca. — Durand Maria Carolina, d'anni 40, vedova Carbonaro. — Fontana Bartolomeo. d'anni 40, contadino — Eynard Giuseppe, d’anni 58, contadino, coniugato.
— Ugon Maria, d’anni 85, vedova, contadina. — Gonìn Catterina, d'anni 59, nubile
fantesca.
Matrimoni.
Tourn Gio. Enrico, celibe, con Reymondetto-Fochiera Carolina, nubile
Sibilla Giuseppe, vedovo con Subilia Maddalena, nubile.
Traverso Stefano, vedovo con Giordano Catterina, nubile.
Regis Michele, celibe con Fossati Barbera Margherita, nubile.
Torre-Pellice, 1 dicembre 1869. L‘ Ufficiale dello Stato Civile
R. ÀRNOCLET Sindaco.
Pignerol, J. Ghiantore Impr.
A. Revel Gérant.