1
Troisième Année.
27 Juillet 1877,
N. 30.
LE TÉMOIN
.Journal de l’Égrlise lÈvangréliqne Vaudoise
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes I. 8.
Suivant la vérité avec la charité. Ep. ]. 1.5.
Prix dr l’abonnrmknt p,ih an
Italie .............L 3
Tous les pays de rUnion de
poste.............. » (î
Amérique . . . . , . ' » 9
On s’abonne : !
Pour l’Interüur chez AJM. les pasteurs et les
libraires de Torre Pellice.
Pour VExtéieiir au Bureau d'Administration. ,
Un numéro séparé: 10 centimes.
Annonces: 2.5 centimes par ligne.
Les em)oi,ç lEargent s» font par lettre recommandée ou par man4ats sur le
Bureau de Perosa Argentina,
Pouf la Itcdacllon adresser ainsi : A la Direction du Témoin , Pomarello (Pinerolo) Italie.
Pour rAdminiatration adresser ainsi: A l’Administration du Témoin, Pomarelto (Pinerolo) Italie.
Somixialne;
Les saints patrons. — Une légende
arabe sur Eilen. — Concile général des
Eglise Presbytériennes. — Courrier de l’évangélisation. — Statistique effrayante. —
Bevue politique. — Souscription.
m mm nmm
L’antiquité payenne avait peuplé
son ciel (qu’elle ne plaçait pas
très haut, tuais simplement sur
une montagne de médiocre élévation ) de dieux et de déesses,
de taille très inégalé ; cependant,
quoiqu’elle eût fait tous ces dieux
à son image en l’agrandissant et
l’anoblissant un peu , elle avait
senti le besoin d’en avoir d’autres
encore, plus petits, et plus rapprochés, peuplant ses bois, gardant
ses rivières et ses fraîches fontaines . protégeant ses villes et
ses villages, gardant ses maisons
et venant s’asseoir, invisibles, au
plus humble foyer.
Le pauvre homme luttant avec
la misère , l’esclave cruellemsent
maltraité , invoquaient dans leur
détresse, cette divinité voisine, plus
humble, plus à leur portée, mais
ne se seraient pas permis de déranger par leurs prières importunes le foudroyant, Jupiter , ou sa
majesteuse épouse. Les habitants
d’un modeste village n’auraient
pas osé le” placer sous Ja protection d’un grand dieu de l’Olympe,
patron des grandes cités .où s’éleraient en son honneur des temples
splendides.
En vain le christianisme a proclamé l'égalité de tous les hommes
devant leur commun créateur et
père ; en vain il a affirmé et dé
montré qu’il n’y a qu'un seul Dieu
et père de tous , qui e^t sur tous
et parmi tous et en nous tous (ou :
maître de tous agissant et demeurant en tous J Eph. iv, 5, et que
comme il n’y a qu’un seul Dieu,
il n’y a aussi qu’un seul médiateur
entre Dieu et les hommes, savoir
Jésus Christ homme. I. Tim. ii, 5;
le système payen était trop commode, trop selon le cce;ur charnel
de l’homme, pour ôtrejabandonné
si facilement, surtout pajr le peuple
des campagnes. — aussi a-t-il été
relénu jusqu’à aujourd’hui et nous
sommes assuré* que sî’' ün ancien
paysan du Latium, ou de la Campanie, ou des Calabres, revenait,
après deux mille ans, dans le pays
de ses pères, et qu’il arrivât le
jour de la fêle du patron local,
il n’aurait aucune peine à se
joindre à la procession plus ou
moins solemnelle ou grotesque,
aux litanies des saints, et surtout
aux orgies quii terminent régulièrement de semblables fêtes. —
Et si, dans les villes, les choses
se passent uii peu plus tranquillement et plus décemment c’est
grâce à des circonstances et à
des moyens parfaitement indépendantes des organisateurs de.ces démonstrations soi-disant religieuses.
C’est avec un sentiment de profonde tristesse, de compassion
pour les ignorants et d’indignation
contre les intelligents, que nous
avons souvent lu dans les journaux
les 'plus répandus des annonces
comme la suivante : rfimancAe., tel
du mois , à l’occasion de la fête
du patron, saint ou sainte X, il y
aura dans î Dgltse, ou dôme, messe
chantée , avec accompagnement
d orchestre choisi. — Au sortir
du service divin, hal avec orchestre
comme dessus, — le soir illumination. — C'est le jour où les
notables du lieu se mettent en
frais pour traiter splendidement
les parents et les amis qu’ils ont
invités à la fête; le jour aussi
où sanctifiés d’avance, par la messe
qui a été célébrée, les divertissements les moins innocents entraîneront comme dans -un tourbillon
la jeunesse avide d’émotion et de
bruit, tandisque lés gens plus
posés, plijs raisonnables rempliront
les salles" d’auberge pour y dissiper ^n^ùirjour dans la boisson
et le jeu le gain d’une semaine
et quelquefois la récolte d’une
année. — A y regarder d’un peu
près, il devient évident que la fête
a été toute au profil des aubergistes.^ cafetiers et autres débitants
de boissons ou de commestibles ,
— aussi ne serions-nous pas surpris
en apprenant que ce sont aussi
les vrais organisateurs de ces
fêles profanes et les plus zélés
soutiens du culte des saints.
Ce qui prouve avec la dernière
évidence que ces sortes de fêtes
n ont â.ucun carâctère r€ligÍ6tix
proprement dit , mais qu’elles
sont essentiellement mondaines et
payennes comme elles l’étaient il
y a deux mille ams , c’est le fait
de leur conservation même au
sein de communes entièrement ou
presque entièrement vaudoises. Ce
n’est certes pas le culte de la
madone, sous aucun des nombreux
noms qu’on lui a donnés, qui
amènera, à la mi-août, aux Guigou
de Praly des centaines de personnes étrangères, outre la population- de la commune entière. Si
1 on demande aux Praîins ce qui
2
122
LE TEMOIÎS
distingue c,a jour-Ià de tous les
autres, ils répondront que ¿''est
leur fête. Mais quelle fête?
Celle du saint, ou de là sainte ,
sous ia protection de laquelle la
commune a dte placée de temps
immemorial. Il est vrai qu’ils
n’adresseront pas à la Madonne
d'Août l’hymne imite du Tedeum
et compose' par le moine Bonaventure et ne lui diront pas: Nous
tè louons. Mère de Dieu; toute
la terre le vénère, toi. l'Epouse
du Père Eternel... Toi, porte du
paradis, échelle du Royaume et
de la gloire . céleste .. Temple et
sanctuaire de l'Esprit, noble couche
( triclinium J de la bien heureuse
Trinité, toi médiatrice entre Dieu
et les hommes... Nous espérons
en toi, douce Marie; d toi appartiennent ta louange, la domination,
la iiertu et la gloire aux siècles
des siècles. Amen! —- Non les
Pralins ne diront rien de pareil
de l’humble mère du Sauveur et
ne lui adresseront aucune prière;
mémo il y a cent à parier contre
un que,.'pas un seul d’entr’eux
n’aura en ce jour une seule pense'a
pour ia prétendue reine des cieux.
Ce ne sera donc pas pour rendre
un culte à la créature qu'ils s’assembleront en si grand nombre i
ce jour là. La fête, de la vierge |
célébrée ailleurs avec pompe fournira simplement, à plusieurs d’entr’eux, l’occasion de passer le jour
4u Seignpur dans la dissipatjon *
peut-être dans le de'sordre, malgré
la meilleure prédication qu’ils
pourront avoir entendue le matin.
En attendant que les administrations compétentes se tpréoccupent
aussi quelque peu des moyens d’opposer quelques digues au âol grossissant de l’immoralité, qu’elle donnent l’exemple du respecLpour le
saint jour du Seigneur et l’imposent
aux autres dans la mesure de
leurs attributions, — il nous semble
que, pour les vaudois, c'est-à-dire
pour les disciples de la parole de
Dieu , c’est un devoir des plus
élémentaires que d’exclure absolument du dimanche toute fêle
mondaine et de ne pas courir
avec les autres dans un même
débordement de dissolution.
(les Igüsês l'resbjftcrieniies
(Séance du Mercredi 4 Juillet)
Le mercredi malin, 4 juillel, les
bancs de la vaste salle de l'iiglise Libre
d’Iieosse se garnirent gradueilemenl
et cela donna au public le temps d’étudier la composition du Concile et la
physionomie des représenta ni s.
Kn face du président, Doct. SluarL
Robinson de Loiiisvillc, s'assirent pêlemêle les chefs des diflcrcnies fractions
du presbytérianisme, -les représenlanls
de l’Eglise Etablie avec ceux de l’Eglise
Libre d’Ecosse, ceux de l’Eglise Presbyléi'ienne Unie avec ceux de rplglise
Presbytérienne d’Angleterre el ceux des
nombreuses Eglises Prcshylériennes des
antres contrées do l’Europe, de l’Amérique, de l’Asie, de l’Afrique et de ta
lointaine Australie.
Après les préliminaires d'usage , le
Concile aborde résolêmenl laqiieslion
k l’ordre du jour el se trouve bientôt
engagé dans une iiiléressante discussion
sur les Confessions de. foi îles Eglises
Réformées. Le doct. Shali, né en Suisse,
élevé en Ecosse et maintenrrnt établi
à New-York ne peut manquer d’être
un bon presbytérien ; chargé d’introduire le sujet il fait, avec sa pétrole
claire et facile, le l'ésumé de l'histoire
des confessioriis de foi des Eglises Réforrnées qui ont été rédigées pour combattre les erreurs romaines, comme
celles des premiers chrétiens i’onl été
en vue des erreurs du paganisme. Il
relève le tait que ces confessions, de
foi cottliCiinenl daii.4 leurs parties'èssenliefles le même système do doctrines
et alhruic qu’il y a beaucoup |)tus d’harmonie entre tes seize confessions de
foi des Eglises Réformées qu’il n’en
existe entre les conlessions romaines
qui sont infailltblemenl en contradictions entr’elles quoique de beaucoup
moins nombi’euses. Les Confessions reformées sont unanimes pour établir
que tes livres canoniques de l'Ancien
et du Nouveau Testament sont pour
les chrétiens rimiquè règle rie foi et
de conduite. Quant à la théologie et
k la phrislologie lés symboles réformés
admettent tous Tünilé et la Tri-Personalilé de Dieu, le grand fait de l’incarnation et la nature divine el humaine de la personne de Christ. Sur
le terrain anthropologique, les Eglises
Réformées ont suivi te système augicsLinien en enseignant la totale dépravation du genre humain^ en conséquence
de la chute d’Adam et l’absolue liberté
et suffisante efficacité de la grâce divine. Le doct. Shaff conclut en se demandant si le Concile qui se propose
un but pratique ne sent pas le^hesoin
d’affirmer le Consensus des confessions
de foi des églises qu’il représente et
de le tormuler en une série d’articles
qui constîtneraient une confession de
foi œcuménique pour les Eglises Réformées.
Le piofesseiir Godet de Neuchâtel
parlant eu français traita le même sujet
el fui acciieillipar des applaudissements,
M. Cnsiii d'Edinbiirgh donna ensuite
lecture d’un travail du docl. Kraft de
Bonn qui résuma ses idées sur l’harmonie des confessions i‘éformées en
une séiie de 31 articles qui ont le
mérite de la clarté el de la brièveté.
Apres cc.s trois discours destinés à
introduire le sujet , il ne restait que
3|4 d’heure pour ia discussion générale.
Browii, principal du College d’Aberdeen , fil avec beaucoup de grâce
l’éiqge des orateurs qui l’avaieiil précédé et.ailirma en terminant la réalité
de l’unité proieslanic ainsi que sa su
riZi-Îril'îl ri C'411. 1.1 __
périorité sur ia romaine qui n’est qu’apparenle cl tyrannique. Les paroles de
l’orateur furent accueillie.s par les ai»
jilaudis.-ements du l'assemblée el par
les sonore.s hear ! hear ! du Modérateur
de l'Eglise Etablie.
Lu profc-sseiir Cimdüsh de Glasgow
l'onmil an Concilu des doniiuos historiques très intéi-essantes sur riiniléde
doctrine des Eglises Presbytériennes
en remarquant, enlr’aulres clioses, qu’il
y eut un temps où le catécliisme dej
Genève fut employé en Ecosse el qu’il
en fut de meme plus lard du catéchisme de Heidelberg, observant qu'il
ne suffit lias d’avoir l’unité, mais qu'il
faut aussi raffirniér el en manifester
l’exi.slence , le prof. Candlisli propose
au Concile de nommer une Goimnission
chargée de rédigei- un document ayant
pour but d’affirmer et de démontrer
l’existence de celle unité même aciiieitemeàl. '■
Lé Doct. Marshall Lang, premier orateur de l’Eglise,Etablie, observe q,u'i1
faut, user de la plus grande,pii'corii-peclion en discutant sur les’confessions
de foi et fait ressoiiir In grande resporisabililé qu’on assumerait en pro*cédant à la révision des symboles dans
le, but,d’opérer une confusion.
’M. innés, avocat d’Edinburgh, en sa
ÏUalilé d’auteur d’un volume intitulé;
te ia loi des symboles en Ecosse, M.
innés désire lui aussi que l’on procède
avec beaucoup de circonspection et
propose que l’on nomme imeContmissiqn chargée de recueillir des données
très complètes sur les symboles actueLs
et anciens dès différentes églises qui
font partie de l’Alliance.
Comme l’un des orateurs avait parlé,
— sans s’expliquer suffisamment, —
des différents aspects de la théologie,
en des époques diverses, le Docl. Begg
se hâte de constater qu’il n’y a pas
une théologie pour chaque époque cliffèrenle, niais que la théologie est k
présent ce qu'elle était d.’iiis le iardiir
d’Eden. .
C’est le Docl. Goold qui est chargé
de là présidence pendant l’aprês midi
el qui ouvre la séance pai’ la prière.
Le , Docl. Gairius dorine l’abrégé d'un
travail très soigué sui' les principes
généraux du Presbytérianisme, quant
à ce qui le lifslîitgue de VEpiscopalisme
et de \’Indépendantisme et qui le rend
3
supérieur aux deux. Vient ensuite le
le Docl. Hodge de Princeton qui lit un
essai sur les Rapports du Presbytérianisme avec les besoins et les tendances de notre époque, lequel fut
suivi-d’une intéressante discussion sur
les relations entre l’Eglise et l’Etat. Le
Doct. Stuart Robinson lit aussi un travail sur : The, ChuvMiness of Calvinism
suivi , comme d’ordinaire, d’une discussion. Il faut avouer, di.sonl les reporters, que ces discussions; sur des
^principes généraux sont plutôt fatigantes. ileureiisement que le Docl. Robinson est capable de tenir son monde
éveillé et attentif.
Après la lecture d’un mémoire du
D'" Irenee^is Prime sur l’influence du
presbytérianisme sur les Etals Ubis et
d’un autre du D'' Eells d’OakIand en
Californie, le Concile entend un discours prononcé en allemand par le
Dj Fabri d’Elberfeld (interprété par
D Cairus). Le Df Fabri pense que la
réunion d’un Coilcile Presbytérien doit
avoir un efl’et puissant et précieux sur
tontes les églises qui y prennent pai'i.
Le fauteuil de la présidence est occupé pendant la séance du soir par
Lord Moncreif, illustre représentant de
la Magistrature d’Ecosse, qui soutient
dans son discours d’ouverture le caractère cosmopolite du système presbytérien et démontre par d’heureuses
illustrations sa nature complète.el symétrique en touchant avec délicatesse
et habileté à ce qui le rend supérieur
aux autres systèmes ecclésiastiques. Le
D'' Hoge de Richmond fut ensuite entendu avec un intérêt exceptionnel sur
la simplicité du système presbytérien
sur se.s caractères scripturaires, sn tendance à élargir s^ pavillons à s’adapter
aux circonstances et à fraterniser avec
les autres dénominations.
M. Ilenderson de Callaral, représentant des Eglises d’Australie soutient
que l’union e.st une plante qui veut
croître, qu’il faut la lai.sser croître
d’elle même. L’orateur indique l’échange des chaires et la communion
fraternelle avec les frères des autres
dénominations comme des movens excellents pour cimenter cette union.
1)'' Ormislon de Brooklyn parle avec
expérience de la facilité avec laquelle
le presbytérianisme s’adapte aux besoins du peuple tant dans les forêts
du Far Ouest que dans les cercles cultivés des grandes villes.
Plusieurs orateurs prirent encore la
parole et le meeting fut clos peu après
10 heures du soir. En tenant dès son
début trois longues séances par jour,
le Concile fait preuve d’une très louable
activité et de beaucoup d’entrain.
______ ._______________^
Une Légeiiiie Arabe sur Ëticn
Les Arabes, qui d’Eve, la mère
de tous les-hommes, foni"*‘aussi
la mère de tous les pec'nes, n'dnt
pas manqué de lui attribuer l’ori
LE TÉMOIN
gine de la jalousie, cette terrible
passion.
Au commencement'; disent-ils .
Ève et Adam jouissaient du plus
pur bonheur en Edeii. Chaque
soir, Adam montait au ciel afin
d’y adorer Dieu.
Pourquoi Adam y montait-il
seul? la légende ne le dit pas.
Il eût, jmut-étre , mieux fait de
prendre sa femime avec lui. Lecteurs, vous en jugerez
Quoiqu’il en soit, le diable,
dévoré d’envie, avait étudié les
hôtes d’Eden ; il les connaissait
à fond.
Un soir il s’approche d’Ève ,
et le maintien respectueux, l’accent
douceâtre . lui demanda à voir
Adam.
Adam ! répond Ève, il n'est pas
ici ; il adore Dieu , là haut ! — Il
adore Dieu. Le diable sourit d’uii
air de doute et se tait.
Notre mère Eve, étonnée, on le
pense bien, de ee mystérieux sourire, prie Satan de s’expliquer, Satan sourit encore, mais ne parle pas.
Notre mère redouble ses instances. — Satan sourit toujours
et toujours se tait. Ève s’est îev^e,
élle le presse plus arderamèrit.
Satan secoue la tête. — Quoi !
blesser le tendre cceur d'unefemme !
se porter accusateur de l’homme,
ce favori de Dieu , il ne le fera
point.
Ah ! cette fuis Ève n’y lient
plus; elle veut tout savoir, il le
faut, elle saura tout ! ¡J
Tu le veux? re'pdnd le diable
avec un soupir de componction,
lié bien ! apprends-le, épouse délaissée, ton mari, que tu crois en
prière là haut, met .aux pieds
d’une autre femme ses hommages
et son amour,
Eve éclate de rire : ______ mi0
autre femme, s'éci ie-t-elle en haussant les épaules, — comment cëla
serait-il, puisqu'il n’existe qu’une
femme et que cetie femme c’est
moi! — Le diable , à son tour,
de hausser les épaules: Pauvre
créature, réplique-t-il, si je'te lafais
voir cette femme, me croiras-tu ?
Ève fait signe que oui. Et le
diable lui montra un miroir.
123
Stallsliqne fffrayanle
Il y a environ 70 ans, dao.s un petit
village de l’Hud.son supérieur (EialsUnis ), une jeune fille fut abandonnée
à la charité des habiianls de celte local i lé.
Elle devint la mère d’une nombreuse
race de criminels et de inendianl.«, et
sa progéniture^ a été le fléau du pays,
(Jn a conslalé par les Archives du
Lomié que deux cents de ses descendants ont été criminels. Une seule famille de celle malheureuse race complaît vingt enfants ; .trois d’enlr’enx
niQururent en bas âge , les dix-sept
autres grandii'enl. Sur ces dix-sepi, neuf
fournirent ensemble cinquanle ans de
réclusion dans les prisons de l’Elat
poiii' grand crime, les autres, furent
les hôtes fréquents des geôles et des
pénitenciers.
Smi' les ne«/’ cegte descendants de
celle fille laissée dans les mes dn village et abandonnée dès son enfance ,
un grand nombre ont été idiots, imbéciles, ivrognes, aliénés, mendiants
*el débaiiché.s, mais deux cents dès plus
vigoureux sont enregistrés comme criminel.s. -,
C est ainsi que, pai' sa descendance,
celle seulè enfant âbandoniiée a coûté
a I Etat des centaines de milliei's de
dollars (écusT sans' compter les doniiiiages incalculables, ((u’efle a infligés
à la propriélé et à la moralité publique,
Oiii pourrait dire combien de personnes
'pafmfi les descendanls de celles qui ont
'vnUcciie petite fille dans son abandon
el'ii’en ont pas pris pitié, ont élé lésee.5, volées , souillées ou ruinée par
jSa progéniture ?
UOUKItlEB m L EVANGÉIISATIO^
Les écoles dirigées par des maîlre.s
évangéliques sont d’une grande utilité
pour répandre l’Evangile même .dans
leslamilles qui ne fi équenleroul jamai.s
nn ciille qu’elles croient hérélique. Ce.s
écoles, nécessaires dans les petites localités où l'Eglise romaine s’est emparée de l’enseignement, très utiles
dans les grandes villes, souiiennonl
avecavanlage la concurrence des meilleures écoles municipales et se Irouvenl partout dans «n état très prospère.
Elles sont en général sous la surveillance d’un Comité local qui se charge
de leur enirelien, mais sans cesser de
faire parlie de l’œuvre que l’Eglise
Vandoise poursuit en Italie.
L’on a quelque fois formulé des
plainles contre ces écoles. La plus
grave est qite les élèves catholiques
qui les fréquentent, an moins dans
leur grande majorilé, tout en cessant
4
120
LE TÉMOÌN
A.rtjNrty-/•■'/« äA
d'êlre des catholiques convaincus ne
se convertissent pas à l’Evangile. L’on a
lâché de porter remède à ce mal et
l’on espère y réussir. Plus d’une fois
un enfant malade à la mort a confessé
sa foi en .Ïésus-Christ. Dernièrement
à Gnidizzolo une jeune fille de quatorze ans pendant la courte maladie
qui l’a emportée, n’a pas cessé d’être
un exemple de foi et de patience chrétienne pour tous ceux qui l’entouraient.
— D’un autre côté les écoles de la
Mission italienne ont conquis l’estime
publique et ont.été l’objet d’éloges
très tlalteurs. A Naples, par exemple,
un professeur d’un Institut du Gouvernement disait en parlant de l'école
vaudoise; Celte institution est la plus
belle que je connaisse, elle ne peut
que prospérer.
Les examens qui ont eu lien presque
partout à la fin de juin ou au commencement de juillet ont donné des
résultats satisfaisants. 11 paraît que dans
bien des cas l’on a suivi le système
si chaudement recommandé par IVP J.
D. Prochet qui veut qu’on fasse plus de
cas des chilîres obtenus par l’élève
pendant l’année que de ceux qu’il aura
à l’examen. Si on laisse subsister l’examen et qu’on lui accorde l’iroporlance
qu’il mérite, cette manière de faire
présente de grands avantages. L’on
peut ainsi tenir compte du travail de
l’année; les élèves bien doués n’ont
pas la tentation de céder â la paresse
pendant les mois d’école et de ne travailler qu’à la veille de l’examen car
ils savent qu’un brillant examen, ne
peut pas à lui seul les tirer d'affaire,
Une autre excellente idée de J. D.
Prochet laquelle fait bien son chemin
est de substituer au prix un diplôme,
partout le même, pour les élèves qui
ont obtenu les mêmes résultats. Plus
appréciés par les enfants, beaucoup
moins coûteux, ces diplômes peuvent
devenir un excellent trait d’union entre
les différentes écoles de l’évangélisation
et pourraient l’être entre celles-ci et
celles des Vallées, si l’on se décidait
à les adopler parmi nous comme ils
le méritent.
Il s’en faut de beaucoup que nous
ayons des nouvelles de toutes les écoles,
mais le peu que nous connaissons peut
donner une idée de leur étal. La conférence de Turin a pu constater que
les écoles de Viareng et deTrausella,
celle dernière ouverte malgré une forte
opposition, ont donné de bons résultats. — A Pise ils n’ont pas été bril
lanls parceqiie pour la première fois
l’on a tenu compte à l’examen de la
moyenne de l’année. Cependant les élèves ont très bien récité le jour dès promotions et ont représenté un dramme
de manière a mériter l’approbation des
spectateurs. Les élèves ont été nombreux celle année, cinquante environ,
et l’on espère qu’il le seront davantage
l’année prochaine. — A Florence les
examens ont été très satisfaisants,
malgré la plus grande sévérité des examinateurs. Les écoles de celle ville
comptent toute une pelile population,
de 147 élèves. Peut-être y en aurat-il encore davantage l’atinée prochaine
puisque le Comité local a décidé d’ouvrir,si possible, une cinquième classe,
élémentaire.
Les différentes écoles de Naples très
peuplées pendant l’année, l’ont été un
peu moins vers l’époque des examens.
Toutefois plus de cent élèves sont demeurés fermes au poste et ont remporté la victoire. Une maîtresse a eu
l’heureuse idée de visiter les parents
de ses élèves, catholiques pour la plupart; elle est très satisfaite des résultats qu’elle a obtenus. — Livourne possède aussi plusieurs écoles qui comptent 268 élèves dont quelques uns trop
peu réguliers surtout les jours de fêles
catholiques. Dans celle ville les promotions des écoles vaudoises sont de
vraies fêles de famille, grâces à Madame
Stewart qui est la bienfaitrice de ces
écoles comme M. .Stewart l’est de l’E
mqindre confiance à de tels projets.
— Un mot de Bismark paraît avoir été
la cause de tontes ces nouvelles à sensation.
Notre gouvernement a signé le traité '
de Commerce avec la France. On ne
connaît pas encore le texte de ce document, mais on assure que les idées
proleclionisles ont repris le dessivs, en'
en partie du moins.
Gwerre d’orient. — La bataille
qui a eu lieu aux environs de Nicopolis
a duré trente heures. — Les Russes
s’avancent ver.s Andidnople.
En A.sie les Russes ont recommencé
les hostilités.
Il est maintenant hors de doute que
les troupes russes et tes bulgares ont
commis des cruaulés^révollariles contre
les musulmans de la Bulgarie et que
des femmes et des enfants ont été en
grand nombre massacrés.
SOUSCRIPTIONS
POUR LX BWISSE DE PRX-DEL-TORNO
glise en général.
D. Armxnd-Ügon.
Les deux derniers Cowrie-rs étaient remplis
de ÎBUies de toute espèce dont les léotanrs
ont fait justice sans aucun doute. Je me bornerai à corriger une erreur un peu grave. Le
correspondant du Chrétien Evangélique 'numéro du 20 juin) dont la lettre a été reptodnile s'appelle M' W. Rivier et non
a —
.'iO —
1 —
-2 —
0 50
24
Îfteüuc pUtiqiïc.
»
itatte. — Les journaux autrichiens
ont fait grand bruit de la prétendue
alliance de l’ilalie avec la Russie ; en
suite de celle alliance nos troupes devaient aller sans retard occuper l’Albanie qui'devaii nous échoir en partage après la guerre. 11 n’a pas été
difficile à notre ministre des affaires
étrangères de démentir ce bruit à Londres et à Vienne. H est étonnant qu’on
goil aussi crédule dans les hautes régions diplomatiques pour accorder la
MM. Matthieu Vione-rio Turiu, par
M. Auguste Moitié . . . fr.
Docteur Yomig de Piorenee, iil. »
Albert Rével, professeur, id. »
J. L. Long, iosliluleur, iiî. , »
S. Cali.stri, id..................»
Collecté par M; le miiiipire Aug.
Moille dans l’Eglise Américaine
de Florence.......................»
Un étudiant do l’Ecole de Théologie de Florence en souvenir
(le l’Ecole des Barbes de xPra
del-toniu.........................» 5 —
■ IL' . ' ------
fr, 87 50’
Le personnes (jui désirent contribuer
par leurs oifrandes à la constrnetion d’une
petite cbapello el^d’une écolo avec logement pour le maître évangéliste de Dradel lovno sont instamment priées do le'
faire au plus vile. Les travaux avancent
et nous espérons les voir terminés prochainement; mais BOUS avons besoin du
concours de ceux qui soupirent après
l’avancement du royaume de Dieu au
milieu de nous pour faire face aus dépense.s II exisîe dans le quartier de l'radel-torno.53 famiries, soit 248 protestanfs
(les enfants i;ompris ) qui .sont trop éloignés pour.pouvoir profiter des moyens
il’édiflcalion ol d’instruction qui se trouvent
au centre delà paroisse. Ceux qui désirent
plus de détails sur ce sujet peuvent les
trouver dans les N“ 23 et 30 du Témoin,
année 1875, ou les obtenir de la Vén.
Table Vandoiso ou du pasteur do la Paroisse d’Angrogne.
E. Bonnet.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Pigûcrol, -ImpT. Chiantore et Mascarelli.