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Qaarante-sixiême année.
16 Décembre 1910
N. 50.
L'ECHO DES VALLEES
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et pour l’Administration à M. J. Coïsson, prof., Torre Pelltce.
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commencement de l’année. , ,c »
Les changements non accompagnés do la somme do 15 cent,
ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
La religion des nouveaux penseurs — Où y
a-t-il plus de joie î — Ephémérides vaudoises — Correspondance — Chronique
vaudoise — Nouvelles et faits divers —
Notes Bibliographiques — Nouvelies politiques — Souscription.
U reliai
Dans notre dernier numéro nous
avons consacré un article à la religion des scientistes chrétiens, ayant
pour fondatrice Mrs. Eddy, qui vient
de mourir à l’âge de 80 ans.
Aujourd’hui les revues et les journaux s’occupent d’une autre dame, qui
s’est aussi donnée pour mission, de
fonder une autre secte. Elle vient, cela
va sans dire, des Etats-Unis, et s’appelle Mrs. Julie Setton Sears. Il paraît
qu’elle se trouve à la tête d'une secte
qui compte déjà plusieurs millions
d'adepte^ et qui a pour centre la ville
de Oscawana, sur les rives de l’Hudson. Cette novatrice a traversé l’Atlantique pour commencer une croisade
en Angleterre, en prenant comme point
de départ la grande ville de Londres.
Etant l’hôte de Lady Gordon, les salons de cette noble dame se sont ouverts pour recevoir le high Ufe de
l’aristocratie de la métropole. Les plus
riches toilettes, les dames les plus en
vue étaient là pour assister au grand
début.
Mrs. Sears, qui ne doit pas être timide, commença par déclarer que la
maladie du siècle était la décadence
dans le penser d’une manière élevée.
Comme un tableau existe déjà dans
la pensée du peintre avant de l’avoir
peint, ainsi le monde dans lequel nous
vivons préexiste dans notre intelligence et nous pouvons le plasmer
comme nous voulons, en en faisant un
paradis ou un enfer, un palais royal
ou un cachot. On peut tout obtenir
avec l’aide de la pensée. A supposer
que la beauté ne soit pas notre partage, nous n’avons qu’à concentrer
notre pensée sur l’idée que nous sommes beaux et nous le deviendrons tôt
ou tard.
Si nous sommes malheureux, chassons cette idée et disons que nous
sommes heureux, et nous le serons.
Tout est possible à la puissance de la
pensée. Naturellement les auditeurs de
ce nouveau prophète ne purent pas
réprimer les rires, qui saluèrent de
semblables découvertes.
En effet, quoique la volonté et la
pensée puissent influer sur une quantité de petits détails dans la vie, il
est inadmissible d’attribuer à une simple faculté de notre être ce qui dépend de Dieu seulement ou d’un moyen
qu’il place à notre disposition. Nous
le disions à propos de Mrs. Eddy, et
nous le répétons dans le cas présent,
combien c’est regrettable que nos forces soient ainsi dépensées dans de
vaines spéculations, quand tout nous
crie: « Venez à notre secours et délivrez-nous de nos misères morales et
matérielles! C. A. Tron,
OÙ y a-t-il plus de joie?
Plusieurs disent: Qui nous fera
jouir des biens ? Fais lever sur
nous la lumièrede ta face,Eternel!
Tu mets dans mon cœur plus de
joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût.
Pi. 4, V. 7-8.
Plusieurs pensent que le bonheur se
trouve dans les biens de ce monde;
c’est pourquoi ils les désirent. D’autres
cherchent le bonheur auprès de l’Eternel et font monter leur prière vers
lui. De quel côté, y a-t-il plus de joie?
Qui nous fera jouir des biens? est
l’expression d’un désir qui s’échappe
partout et en tout temps du coeur de
l’homme. Il n’est pas nécessaii’e de le
prouver. C’est à qui pourra avoir le
plus de biens pour avoir le plus de
bien-être et de jouissances. Nombre
d’orateurs et d’écrivains engagent les
foules à améliorer leur position, et
vont même jusqu’à dire qu’une fois en
possession des biens de la terre, les
ouvriers n’auront plus besoin du paradis. S’il y a des riches qui leur font
obstacle, il faut les abattre; s’il y a
des gouvernements et des lois qui ne
soient pas favorables à leur dessein,
il faut les changer... Les multitudes
cherchaient Jésus-Christ, parce qu’elles avaient mangé et avaient été rassasiées.
Il y a cependant des âmes qui ne
s’arrêtent pas aux biens terrestres,
mais ont recours à celui qui est la
source de tous les biens, et font monter
leur prière à Dieu, c Fais lever sur
nous la lumière de ta face, ô Eternel ! ».
Lorsque Dieu détourne, ou cache sa
face, il nous abandonne et nous laisse
périr. Lorsqu’il tourne sa face contre
nous, il nous fait sentir sa réprobation.
« L’Eternel tourne sa face contre les
méchants, pour retrancher de la terre
leur souvenirs» (Ps. 34, 17).
La face de Dieu tournée vers nous,
et nous envoyant sa lumière, c’est sa
présence, sa bienveillance, sa grâce,
son pardon, sa paix, sa bénédiction et
sa protection à tous égards. * O Dieu,
relève-nous, fais briller ta face, et nous
serons sauvés ». Tel est le refrain du
Ps. 80. — L’Eternel répondit à la prière
de Moïse: « Ma face ira, et je te mettrai en repos. Et Moïse dit : Si ta face
ne vient, ne nous fait pas partir d’ici »
(Exode 33).
En qui y a-t-il plus de joie: chez
celui qui désire des biens, ou chez
celui qui invoque la présence du Seigneur? —V « Tu mets dans mon cœur
plus de joie qu’ils n’en ont, quand abondent leur froment et leur moût ».
Nul ne voudrait soutenir qu’il n’y
ait de la joie dans l’abondance des
biens. « Dieu n’a point cessé de donner
des témoignages de ce qu’il est, en
nous faisant du bien, en nous envoyant
les pluies du ciel et les saisons fertiles,
en nous donnant la nourriture, et en
remplissant nos cœurs de joie : » Mais
cette joie est souvent troublée par des
abus: « Nabal faisait un festin dans
sa maison, comme un festin de roi, et
Nabal avait le cœur joyeux, et il était
plein de vin ». — Elle est une vanité :
« J’ai dit en mon cœur: Allons, que
je t’éprouve maintenant par la joie,
et jouis du bien; mais voilà, cela aussi
est une vanité ». (Ecclés. 2) — Et il
est parfaitement vrai que si les biens
prouvent quelque joie, iis ne donnent
pas la vie. Le riche a dit : « Mon âme,
tu as beaucoup de biens en réserve
pour plusieurs années; repose-toi,
mange, bois, et te réjouis. Mais Dieu
lui dit: Insensé! cette même nuit, ton
âme te sera redemandée ».
La joie que Dieu met en ceux qui
s’attendent à lui est plus grande, plus
sûre, plus durable, plus intime, plus
profonde. Son regard bienveillant, nous
enveloppe, nous entoure de bontés et
de compassions. Quoi de plus réjouissant que d’être l’objet de sa grâce, de
marcher dans sa cômmunion, en sa
présence, dans sa lumière?
Je la connais cette joie excellente
Que ton Esprit, Jésus met dans un cœur.
Je suis heureux, oui, mon âme est contente
Puisque je sais qu’en toi j’ai mon Sauveur.
Le Seigneur Jésus est la face de Dieu
tournée vers nous, il nous apporte
pardon, justice, amour, paix et joie.
Dès ici-bas il communique sa joie à
ses disciples. « Je dis ces choses, étant
encore dans le monde, afin qu’ils aient
ma joie accomplie en eux». Que sera-ce
quand nous le contemplerons dans sa
gloire? « Ta face est un rassasiement
de joie. Il y a des plaisirs à ta droite
pour jamais ».
La joie que le Seigneur met en nous,
ne détruit pas la joie qui se produit
à l’occasion de l’abondance des biens;
elle la sanctifie, la pénètre de reconnaissance envers Dieu. € Enfants de
Sion, égayez-vous et vous réjouissez en
l’Eternel, votre Dieu, car il vous donnera la pluie selon sa justice... et les
aires seront remplies de froment, et
les cuves regorgeront de vin excellent
et d’huile..... vous aurez en abondance
de quoi manger et être rassasiés, et
vous louerez le nom de l’Eternel votre
Dieu. (Joël 2, Ps. 65).
La joie selon le monde se change
facilement en tristesse, mais la joie que
Dieu met dans le cœur de ses enfants
persiste même dans les afflictions. «Regardez comme le sujet d’une parfaite
joie les diverses épreuves qui vous
arrivent ». Vous avez souffert avec joie
qu’on vous ravît vos biens, sachant
que vous avez un bien meilleur et
permanant »,
« Fais lever sur nous la lumière de ta face,
[ô Eternel !
« Que Dieu ait pitié de nous et qu’il nous bénisse
Qu’il fasse luire sur nous sa face, —
Afin que l’on connaisse sur la tefre ta voie
. Et parmi toutes les nations ton salut ». »
Ps. 67.
J. D. H.
EPHEMERIDES VAUDOISES
112 Décembre.
L’inquisition de Carcassonne.
Qui sait quels trésors d’histoire Vaudoise recèlent encore les archives de
l’inquisition de bien des villes !
Celles de Carcassonne sont déjà connues en bonne partie grâce aux ouvrages de Limborch (Liber Sententiorum) Donáis (Textes et Documents)
et Dôllinger (Beiträge zur Sektengeschichte des Mittelalters, volume 2“).
Que de procès se sont déroulés devant
ce tribunal depuis son institution en
1250 pendant plus de 3[4 de siècle!
Nous ne pouvons songer à en donner la
liste. Nous voulons nous limiter à donner une idée de ceux qu’a publiés
Dôllinger et qui vont de 1318 à 1322
sous la présidence du Vice inquisiteur
Gualhasdus De Pomerics.
Nous en parlons à propos de la date
du 12 Décembre parce que les actes
en question contiennent la nomination
de Gualhardus à la date du 10 Décembre 1318, ce qui nous permet de placer
son entrée en fonction le 12.
Cette nomination est une lettre de
Joannes de Belna, inquisiteur général
en France, qui informe Tévêque de
Pomiers, Jacques Fournier (le futur
Benoit XII) qu’il délègue le Dominicain
Gualhardus de Pomiers comme son
substitut pour les procès d’hérésie.
Gualhardus se mit à l’œuvre aussitôt; mais nous ne possédons que quelques-uns des procès qu’il fit contre
les Albigeois et les Vaudois dans le
cours de trois années.
Et malheureusement ces actes ont
été publiés avec un tel désordre qu’il
n’est pas facile toujours de reconstiiuei’,
chacun des procès d’une façon tout à
fait logique et satisfaisante. Tachons
pourtant d’en faire la chronique tant
bien que mal.
2
1319 - 18 Mars et 9 Août:.procès de
Jean de Vienne et Haguette sa femme,
condamnés et bientôt exécutés.
1320 - 13 Janvier; Ppcès de Guillaume Escaunier de Ax* qui a accompagné à Limoges deux Vaudoises qui
allaient y apporter un gûteau aux poissons à leur barbe Pierre Autier.
1320 - 19 et 23 Janvier, 23 et 30 Avril :
Procès du diacre Vaudois Raymond da
Costa, qui nous donne les plus amples
et claires informations sur l’organisation esclésiastique, le culte, les mœurs
et la foi des Vaudois du 13^™® siècle;
car il parle de choses et de personnes
d’avant 1300. Il résiste héroïquement
à toutes les pressions faites pour le
pousser à abjurer, et est condamné.
Même année, procès de la femme
Vaudoise Mengardir; très incomplet.
» 8, 21, 29 Octobre et 4 Novembre
intermirtable et embrouillée procession
de témoins à qui l’on fait dire des
sottises incroyables sur le compte des
hérétiques.
1321: 21 Octobre, procès de Arnaldo
Cicrèdè de Ax.
Très intéressantes les actives relations fraternelles qui existaient entre
les Vaudois de Provence et ceux de
Lombardie. Le procès du diacre Da
Costa mériterait d’être publié à part.
Teopilo Gay.
CORRESPONDANCE
Gênes, le 12 Décembre 1910.
Deux mots sur le projet
d’une Ecole secondaire de Jeunes Filles
M. le Directeur,
J’ai lu avec intérêt les deux articles
de M. le prof. Coïsson, publiés les 21
et 28 Octobre dernier par 1’ « Echo »
sur la Nouvelle Ecole Vaudoise de Jeunes Filles.
Quoique je ne partage pas toutes
les idées de mon collègue et ami, sur
l’Ecole projetée par les deux Administrations réunies, je reconnais qu’il y
a du vrai dans l’exposé de ses objections et de ses critiques; mais les difficultés que présente l’exécution de ce
projet, ne diminuent en rien son importance. Aussi c’est avec plaisir que
je m’associe aux sentiments de reconnaissance exprimés aux Administrations de l’Eglise pour leur paternelle
sollicitude à l’égard de notre jeunesse
féminine. Les Administrations réunies,
ne pouvant établir une Ecole Normale
parifiée, dans le but de fournir nos
écoles communales et les écoles de la
mission de maîtres et de maîtresses,
préparés dans un ambiant vaudois, se
sont préoccupés de cette nombreuse
jeunesse féminine qui en fait d’instruction est réduite au mince, trop
mince bagage intellectuel fourni par
les trois premières classes élémentaires. D’après les dernières statistiques,
notre population scolaire est d’environ
six mille enfants et, tandis que nous
avons pour les garçons deux gymnases et un lycée, nous ne pouvons offrir à environ trois mille jeunes filles
que l’enseignement très limité des trois
premières classes élémentaires, hormis
deux communes qui ont le cours élémentaire supérieur et quelques autres
qui ont la quatrième. Que résulte-t-il
de ce déplorable état de choses? Le
fait regrettable que la plupart de nos
fillettes quittent l’école à l’âge de 10
à 12 ans, oublient peu à peu ce qu’elles ont appris et à 20 ans elles sont
presque illettrées et incapables de diriger avec succès l’instruction et l’éducation de la Jeunesse.
Les Administrations réunies, ne pouvant former dés maîtres et des maîr,
tresses d’école,; ont jugé qu’il valait
la peine de f^re quelques sacrifices
pour former d’èxcéllentes bonnes d’enfants, de bonnes directrices de ménage, de futures mères de famille exemplaires, voire même des maîtresses
d’écoles de quartier.
L’école secondaire féminine devrait,
à mon modeste avis, avoir pour but
de fournir aux jeunes filles le maximum de connaissances pratiques, réclamées par les exigences de la vie
moderne, soit comme condition essentielle pour les personnes qui aspirent
à gagner leur pain en se plaçant en
qualité de femmes de chambre ou gouvernantes, soit comme futures maîtresses de maison, bonnes ménagères
et mères de famille.
L’Ecole projetée devrait comprendre
un cours d’études de 4 ans, divisé en
deux périodes égales. Dans la première
période on admettrait, munies du certificat de maturité, des jeunes filles de
12 à 14 ans. L’enseignement devrait
embrasser le minimum des connaissances nécessaires à toute jeune fille
pour l’accomplissement de ses devoirs
au sein de la famille et de la société,
quelles que soient sa position sociale
et ses conditions de fortune. T.e programme de la seconde période devrait
comprendre l’ensemble des connaissances requises, soit pour la sage direction d’une maison au point de vue
économique, intellectuel et moral, soit
pour la première éducation et instruction en qualité de première bonne ou
institutrice dans une maison privée.
En ajoutant à la nouvelle Ecole un
internat où, pour une modique pension, on pourrait fournir une nourriture saine et abondante, il est permis
de compter sur un nombre d’élèves
suffisant pour justifier les sacrifices
que l’Administration est disposée à
faire dans le but d’élever le niveau
intellectuel et moral des futures mères
de famille de nos Vallées. Le gymnase
du Pomaret pourrait concourir en large
mesure à préparer des élèves au cours
supérieur de la nouvelle Ecole en dispensant les jeunes filles des leçons de
latin, qu’on remplacerait avec avantage, par des leçons de travaux du
sexe.
L’idée d’ouvrir à Pignerol un home
ou foyer en faveur des jeunes filles
vaudoises qui fréquentent l’Ecole Normale de cette ville, est certainement
pratique, mais je ne pense pas que sa
réalisation puisse contribuer à améliorer l’instruction de notre jeunesse
féminine.
D’ailleurs cette question n’est pas
du ressort de l’Administration, laquelle
pourrait, si les conditions de son bilan
le permettent augmenter les subsides
aux jeunes étudiantes, en laissant l’institution d’un foyer à l’initiative privée.
j. j. m.
CHRONIQUE VAUDOISE
La Tour. Tous les examens des
différents quartiers, sauf celui de la
Ville, ont eu lieu, avec une affluence
telle que nous en avons été grandement réjoui. Nous avons cru bon de
laisser de côté une quantité de demandes auxquelles on répondait par
un silence absolu, et nous avons eu
le privilège, partout, d’entendre deux,
trois, quatre, jusqu’à cinq orateurs, ce
qui a beaucoup contribué à l’attention,
en apportant partout la note de la
variété. On s’est efforcé de montrer
le besoin de ^ fréquenter les cultes, et
cela pour obéir à Dieu et profiter d’un
privilège bien réel. Puisfent les ippels pressants qui ont éfé adressés aux
nombreux auditoires, avoir de, l’écho
dans les cœurs.
S Notre frère Etienne Jourdan des
Simound, s’en est allé à l’âge de 62
ans. Il était préparé au départ et attendait avec joie la venue de son
Sauveur.
Q Notre ami, Etienne Poêt, qui était
au milieu de nous depuis quelques
années, provenant de Colonia Vaidense,
a été rappelé par le Maître. Il est
décédé à l’Hôpital. — Nous exprimons
notre sympathie chrétienne aux familles frappées par le deuil.
Alessine. La Luce nous apporte la
bonne nouvelle que l’inauguration de
la chapelle a été solennelle et a produit une profonde impression sur le
public.
Le discours d’inauguration a été
prononcé par M. A. Muston, président
du Comité, et on l’a fort apprécié.
M. Auguste Malan, fondateur de notre
œuvre dans cette ville était aussi là.
Il a arraché des larmes en rappelant
les beaux temps du passé, où l’Evangile produisait ses premiers fruits.
MM. L. Rostagno et Jalla apportèrent aussi la note de l’encouragement
et les salutations des Eglises sœurs et
des amis. L’hon. député Eulci, était
parmi les auditeurs. La chapelle et
• les appartements sont de toute beauté.
M. ring. Rutelli, si favorablement
connu par ses travaux de Gênes et de
S. Pier d’Arena, n’a rien épargné pour
que notre immeuble de Messine attire
l’attention du public. On ne pouvait
commencer mieux, et que Dieu veuille,
à son tour, bénir la prédication de son
Evangile dans cette ville si douloureusement frappée.
8 Nous apprenons que notre jeune
frère, le Pasteur Vaudois, Corrado
Jalla, pour des raisons personnelles,
a donné sa démission de pasteur de
l’Eglise de Messine et a accepté temporairement le poste de Caltanissetta
dans l’intérieur de la Sicile.
C’ est avec affectueuse sympathie
que nous le suivons, et ños prières
1 ’ accompagnent dans son nouveau
champ de travail.
Turin. En plaçant sous les yeux
de nos lecteurs le rapport de l’Union
chrétienne de Jeunes filles de Turin,
nous ne pouvons que louer l’activité
de ses membres.
« Trois aiiS se sont écoulés depuis la publication de notre dernier rapport, et au moment
de prendre ia plume pour vous rendre compte
de notre travail pendant ce laps de temps
assez considérable, nous hésitons craignant de
ne pas toucher la note juste entre un trop
grand optimisme qui découlerait de l’observation superficielle de notre vie unioniste, et le
pessimisme qui nous envahit parfois lorsque
nous tâchons de découvrir les fruits réels et
durables de l’activité croissante de ces dernières années.
La somme d’activité extérieure, a-t-elle correspondu au résultat désiré par le développement intérieur de nos membres, car c’est bien
là le but suprême de tous nos efforts ? Nous
remettons à Dieu la réponse à cette délicate
question, nous bornant à Lui demander de bénir et de compléter Lui-même le travail acaccompli par l’Union dans ses différentes branches qui la mettent en contact avec tant de
jeunes individualités. Ce contact des âmes, et
ce rapprochement de mentalités si diverses
est en effet un des buts les plus importants
de la vie unioniste dont on ne saisit pas toujours toute la portée. Ce n’est qu’après en
avoir fait l’expérience personnelle que l’on
comprend combien ce rapprochement est pré»
cieux soit pour celles qui se donnent soit pour
celles dont on s’occupe,^
Pendant les trois années dont nous résumons brièvement la marche, bien des changements se sont effectués dans le Comité
directif par suite de maladies, départs ou
mariages, changements dont la bonne marche
de la vie unioniste s’est douloureusement ressentie. Nous ne pouvons, faute d’espace, entrer là-dessus dans des détails, mais nous tenons à envoyer une pensée de regret reconnaissant à notre chère ex-présidente Mme
Lina Meille, exemple vivant d’activité et de
dévouement; un chaud merci à Mme Albert
Prochet qui malgré sa tâche déjà si lourde
comme femme de pasteur, a bien voulu céder
à notre prière en acceptant la présidence de
l’Union. Nous exprimons aussi toute notre gratitude au Comité National qui, dans une heure
de crise a mis à notre disposition sa secrétaire Mlle Meynier dont l’activité inteiligente
et dévouée nous a redonné un nouvel élan.
Parmi les changements survenus dans le Comité directif, nous devons mentionner la nomination en 1910 d’une secrétaire rétribuée
dont la nécessité s’est imposée et qui nous a
rendu de grands services.
Les séances plénières ont été tenues régulièrement une fois par an.
Les réunions administratives ont convié mensuellement les membres des différentes activités pour parler du travail accompli,
causer du développement des branches existantes ou de nouvelles à initier, et organiser
le programme du mois suivant. Ces réunions
ont été précédées par une courte méditation
biblique d’un de nos membres, et nous voudrions les voir plus suivies étant convaincues
que de cet échange d’idée.s, de ce travail accompli sous le regard de Dieu dans le but
unique de faire le plus grand bien possible à
nos sœurs de toute classe, sortira la lumière
et la sève fécondatrice d’une plante plus vigoureuse.
Le nombre de nos membres s’est maintenu à peu près le même (de 8 à 10 actifs, de
30 à 40 associés) mais nous en avons perdu
parmi les actifs de très précieux qui, nous
l’espérons, seront bientôt remplacés.
Les dames membres du Comité ou
membres honoraires ont été décimées par
un fort vent de départs dont notre budget s’est
doublement ressenti vu l'augmentation de
frais pour la secrétaire et le développement
de l'œuvre. Grâce à l’accueil favorable fait à
notre appel, nous avons pu augmenter nos recettes dans le courant du dernier exercice
mais nous aurions grand besoin de nous assurer encore quelques contributions annuelles
(chaque action 5 fr.).
En vue du développement spirituel et
intellectuel de nos membres, nous avons eu
bon nombre d’excellentes conférences, et des
études bibliques de nos chers pasteurs M.
Longu, D. Peyrot, Giampiccoli et Prochet, ainsi
que de Mme Buldrini. Nous leur en exprimons
ici notre vive reconnaissance. L’année dernière
nous ne pûmes hélas rien organiser de ce
genre: c’était une lacune, nous le sentons profondément, aussi est-ce sur ce point que se
concentreront nos efforts cette année, car la
vie toute entière de notre œuvre doit découler
de la source intérieure que seul l’esprit do
Dieu peut et doit alimenter.
Les réunions du Dimanche pour lesquelles notre local est ouvert à toute jeune
tille de 4 à 6 heures, continuent à être une
de nos plus chères et plus fiorissantes activités dont nous bénissons Dieu. Une tasse de
thé, une cordiale bienvenue, accompagnées
d’une lecture, d'exercices de chants ou de jeux,
font voler ces deux heures de communion fraternelle. Des liens d’amitié se sont formés dans
ces réunions entre jeunes filles de condition
très différente, mais ayant les mêmes aspirations vers une vie supérieure, et nous avons
eu en effet par des domestiques, des témoignages de reconnaissance et d’affection qui
ont été pour nous un véritable encouragement.
Une de nos fidèles unionistes du Dimanche nous
a quittées pour entrer à la maison des diaconesses; et nous la suivons de nos vœux les
plus sincères dans sa belle tâche.
Une nouvelle activité en laveur des
ouvrières commises et employées italiennes a été fondée en 1910 parallèlement
aux réunions du Dimanche. La nécessité de
cette nouvelle œuvre s’imposait à notre conscience depuis plusieurs années, et nous avons
cru ne plus pouvoir nous y soustraire, malgré
l’augmentation de dépenses que cela nous impose, et le petit nombre de membres actifs
dont nous disposons sur les réunions du Dimanche. Les quelques réunions qui ont eu lieu
nous ont prouvé l’urgente nécessité d’entourer
3
/ ;'i «T'
ces jeunes filles aux prises avec tant de tentations presque inconnues par les domestiques
vaudoises. Dieu veuille diriger et bénir nos
membres se consacrant à cette tftche difficile.
Les difficultés rencontrées pour réunir le Dimanche les ouvrières et les employées, nous
poussèrent à nous occuper quelques mois auparavant des fillettes avant leur apprentissage, dans l’espoir de gagner leur affection et
leur confiance, et de pouvoir ainsi continuer
plus tard à exercer sur elles une influence
bienfaisante dans leurs journées de loisir souvent si mal employées. C'était dans notre premier plan une sorte d’Union cadette, mais les
jeunes filles auxquelles nous nous adressâmes
pour leur confier notre petite oeuvre désirèrent y adjoindre une branche en faveur des
garçons du peuple.
C’est ainsi qu’eut naissance en Février 1910
l’Ecole du Jeudi qui continua à réunir toutes les semaines une quarantaine d’enfants:
Chaque Jeudi l’école se compose de deux parties distinctes: la première de 2 heures à 3,30
pendant laquelle un groupe de jeunes filles
occupent de leur mieux les enfants a divers
travaux manuels; la seconde de 3,30 à 5 heures pendant laquelle nos chers pasteurs avec
leur inaltérable dévouement se consacrent à
leur enseigner l’histoire sainte et le chant.
Dans le bref intervalle entre ces deux sections un goûter est distribué à ce petit monde
qui l’accueille toujours avec un plaisir non
dissimulé. Des actions annuelles de 3 francs
soutiennent la marche pécuniaire de cette
œuvre.
Les leçons de Langues initiées par nos
deux déléguées au retour de la Conférence
Nationale de Rome (3 à 7 Novembre 1908)
constituaient déjà un effort en faveur de la
classe italienne, jusqu’ici trop négligée, mais
elles ne suffisaient pas pour exercer une influence bienfaisante sur ces jeunes filles. Dans
le courant de ce dernier exercice nous avons
repris ces leçons te Dimanche dans l’aprèsmidi, à la plaoe du soir qui présentait des
inconvénients pour les sorties tardives, et cet
essai semble préférable et encourageant.
La Commission sociale nous a complètement déchargées de l’organisation de la fête
de Noël et même des dépenses assez considérables qu’elle nous impose. Nous lui en exprimons toute notre reconnaissance.
La Mission des fleurs a continué son
oeuvre bénie par ses visites aux malades et
aux isolés, et c’est là aussi une de nos plus
chères activités qui fait autant de bien à celles
qui s’y donnent qu’à ceux qui reçoivent.
La classe de chant s’est fondue tout naturellement avec celle dii’igée par M. Giampiceoii.
La couture a continué à réunir un bon
groupe de travailleuses chaque 15 jours, refournissant les armoires de la diaconie et aidant au besoin quelque autre œuvre.
Les économes, en vraies petites femmes
de ménage, nous ont été des plus utiles, veillant avec soin à tous les détails malérieis qui
ont plus d’importance qu’on ne le pense même
dans notre œuvre.
La bibliothèque (prix 0,50 par an) ouverte
tous les Dimanches et les jours de la couture
et de la Zambézia, aurait grand besoin d’une
générefise donatrice qui l’aide à se refournir
de bonnes lectures. « fi huon intenditor poche parole bastano ».
Les catéchumènes ont été conviées chaque année avec leur pasteur, et nous espérons
que l’accueil reçu à l’Union leur aura mis au
cœur le désir de revenir parmi nous.
Mentionnons encore, en terminant, la Conférence Internationale de Berlin (18 à
26 Mai 1910) à laquelle nos pauvres finances
n'ont pas permis d’envoyer une déléguée mais
dont l’éçho est parvenu jusqu’à nous comme
un son de clairon nous appelant à la lutte toujours plus pressante contre les facteurs dabaissement moral, et d’affadissement ou de
scepticisme spirituel qui guettent la jeunesse
féminine sous tant de formes diverses. Cette
conférence .a mis en relief le devoir social
évangèlisateur et missionnaire des Unions,
et loin de nous laisser décourager par la constatation de notre faiblesse devant cette tâche
immense et multiple, nous voulons travailler
avec toqjours plus d’ardeur et de fidélité dans
la mesure de nos forces qui seront redoublées
ou diminuées en proportion du développement
de notre vie intérieure ».
Tutin, Novembre 1910. Le Comité.
Nouvelles et faits divers
Allemagne. La ville de Berlin avait
6000 habitants vers la fin de la guerre
de trente ans et 200.000 en 1806. Aujourd’hui elle en a 3 millions. La construction des églises n’a pas pu suivre
ce développement rapide de la population. L’almanach publié par la Mission urbaine, à Berlin, raconte qu’un
pasteur a béni en un jour 40 mariages, tandis qu’un autre pasteur a baptisé en un jour 70 enfants. La Société
de la Mission intérieure a remédié en
partie à ce manque de pasteurs et
d’églises, en faisant distribuer, chaque
dimanche, 100.000 exemplaires d’un
petit sermon.
Autriche. Un voyageur anglais est
arrivé récemment à Vienne pour y
faire une petite emplette. Il a traité
avec le gouvernement autrichien pour
l’achat d’un gramme de radium. Une
très courte et très courtoise discussion s’est élevée sur le prix. L’Autriche demandait 400.000 francs pour ce
gramme de radium. M. Astor n’en offrait
que 350.000 et a obtenu gain de cause.
. L’envoi du métal précieux sera fait
en deux fois, et un certain délai s’écoulera entre l’airivée du premier demigramme et celle du second.
C’est un cadeau que Sir Ernest Cestel
veut faire à l’institut de Londres, à
l’occasion du U Janvier. Voilà des
étrennes originales, mais qui ne sont
point à la portée de tout le monde.
Belgique. On a présenté à la chambre des députés une pétition portant
100.000 signatures ayant pour but de
réclamer l’autorisation de reconnaître
le culte que les adeptes d’Antoine le
Taumaturge veulent lui rendre publiquement. Louis Antoine, âgé de 64
ans, est né à Jemappes, près de Liège.
Après avoir voyagé en Allemagne et
en Pologne, il est retourné chez lui
et épousa une fille du pays en distribuant tout son avoir aux pauvres, et
en travaillant pour gagner son pain
quotidien, professant les théories de
Tolstoï. La renommée d’Antoine s’est
répandue en Belgique, dans le Luxembourg et dans la France septentrionale; de partout on accourt pour le
consulter, mais il ne répond jamais
quand on vient à lui, poussé uniquement par la curiosité. On vient de publier un opuscule avec sa biographie,
intitulé : « L’auréole de la conscience »,
dans lequel il avise que le guérisseur
ne reçoit plus les malades d’une manière privée, mais d’une manière générale quatre fois par semaine. Pour
les séances particulières il s’est déchargé sur une dame qui opère en
son nom.
Cet opuscule résume sa doctrine qui
a pour base l’amour, lequel révèle la
loi morale, la conscience de l’humanité. Ses disciples vont jusqu’à le reconnaître comme Dieu.
Nous considérons Louis Antoine,
comme un docteur bien malade.
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
Le Missionnaire et son oeuvre,
par le Dr. Arthur Judson Brown
de New-York. Lausanne, Georges
Bridel et C.ie, Editeurs. - Prix:
3 francs.
Ce volume de 382 pages, comprend 19 chapitres consacrés à la vocation, au but, à l’administration, à l’œuvre, à la vie matérielle,
intellectuelle, spirituelle du missionnaire et à
ses relations avec les comités et les indigènes.
C’est un vrai vademecum pour ceux qui s’intéressent à cette branche de l’œuvre du Seigneur. Les détails et les conseils précieux y
abondent.
Alfredo Taglialatela, de l’Eglise Méthodiste Episcopale, vient de publier un excellent ouvrage intitulé: La guardia del cuore e
altre Omelie.
Ce livre est tout indiqué pour les pasteurs
et les évangélistes quj y trouveront de la variété, de l’originalité et aussi de la richesse.
C’est dire que nous le recommandons à tous,
puisque tous pourront y trouver une vraie
nourriture morale et intellectuelle. Le prix
est fixé à 4 francs et on peut se procurer le
volume à Rome et à Venise; Casa Editrice
Metodista.
Le Li’vre des Mères par M““ Adolphe
Hofmann. Georges Bridel - Lausanne - Prix: 3 francs.
N’y a-t-il donc rien pour encourager les
mères dans leur noble mission? Maris, voici
une bonne œuvre; le livre des mères,
et faites une surprise à celles qui ont un si
grand besoin de conseils dans leur rude tâche.
Il en vaut la peine, car malgré toutes les prédications que l’on entend, on a besoin de quelques chose de solide, de nourri, et nous l’avons ici.
Citons quelques phrases :
« Elle est loin de nous, Dieu en soit béni,
l’époque inténébrée où l'on prétendait qu’il est
plus ,inconvenant de combattre le Vice que de
le laisser se développer à son aise, où encore
celle où l’on proclamait audacieusement que
les questions de morale ne concernent point
les femmes.
Je vous en prie, qui voulez-vous qu’elles concernent, si ce n’est les femmes, les mères de
la race ?
Inculquons à nos filles qu’elles n’ont pas le
droit de donner la vie en dehors des conditions
qui la feront bonne, saine et aussi sainte que
possible. Car Dieu a confié l’enfant aux femmes
avant tout, est-il besoin d’en faire la preuve?
Les risques, les douleurs, les joies de la maternité sont notre apanage, et ses principales
responsabilités ne le seraient pas aussi ? Chaque
mère, au fond de son âme, éprouve nettement
qu’elles le sont.
A nous de préparer l’atmosphère dans laquelle l’enfant naîtra et de la lui faire favorable; il descend du ciel, nous,n’avons pas le
droit de l’introduire dans un enfer. Or c’est
nous qui faisons du foyer ce qu’il est.'
« Les mesures coercitives en éducation valent
la camisole de force dans le maniement des
fous. Il faut parfois l’employer vis-à-vis d’aliéné^, d’accord. En a-t-elle pourtant jamais
guéri Un seul ? Et serait-elle à sa place dans
le traitement des sains d’esprit? Or nos enfants
ne sont pas des détraqués, loin delà, à moins
que nous les ayons pervertis et détériorés ?
Dans ce que nous avons de mieux à faire,
c’est de les placer au plus vite entre les mains
d’éducateurs capables de sauver ce qui reste,
avant que notre petit ne devienne un propre
à rien »'. '
« Que fais-tu par exemple contre les mauvais
li vres? T’est-il arrivé, lorsqu’il osait publier une
ligne inconvenante de renvoyer le journal que
tu lis à son rédacteur, avec quelques mots do
réprobation, polis mais fermes ? Le jour où
toutes les mères agiront de la sorte, disons
mieux; le jour où une faible minorité, un tiers
ou même seulement un quart des mères de
la nation se ressouviendront de leur bon droit
d’être respectées, il ne se trouvera plus un
marchand d’obscénités pour tenter d’en lancer
une seule dans le commerce, sa gangrène sera
extirpée.
Gardons nos enfants de cette vie médiocre
et inutile qui est l’excuse et l’explication de
misères incalculables ».
Ces quelques sentences prises par-ci par-là
suffiront pour donner une idée de ce que Mme
Hoffmann veut dire aux mères C. A. T.
IVouyelles politiques
A la Chambres des députés et au
Sénat on a bien travaillé cette semaine
continuant la discussion des budgets
de grâce et justice, et de l’instruction
publique. Plusieurs problèmes importants ont été examinés, mais les discours ne pouvaient avoir aucun résultat
pratique puisqu’il ne s’agissait ni de
projets de lois ni de votations politiques.
Aussi nous passerons tout de suite à
d’autres sujets pour ne pas laisser
ignorer à nos fidèles lecteurs ce qui
se passe au delà des frontières de la
patrie.
Un journal de Constantinople, Le
Jeune Turc, qui avait publié des articles
injurieux contre l’Italie, a été déféré
à la cour martiale et suspendu pour
un temps indéterminé. C’est une petite
satisfaction pour notre honneur national, d’autant plus précieuse que le
nouveau gouvernement turc ne nous
a pas, jusqu’ici prodigué trop de marques de sympathie.^
France. La nouvelle d’un désastre
des troupes françaises dans l’Afrique
centrale, dans le Ouadaï, était malheureusement vraie. Un corps de troupes
coloniales commandé par le lieuten.colonel Moll a été attaqué par les indigènes et subit de fortes pertes. Ce
commandant, trois officiers et plus de
cent morts et blessés, voilà les chiffres
officiels qui avaient été d’abord très
exagérés. Toutefois le gouvernement
considère cet engagement comme une
victoire, vu que les indigènes étaient
au nombre de plusieurs milliers, et
qu’ils ont été repoussés. L’opinion publique ne s’est pas émue outre mesure,
mais on réclame de l’administration
supérieure l’envoi des renforts énergiques pour assurer à la France le
protectorat sur cette région au sud du
lac Tchad, qui est la clef stratégique
du vaste empire colonial français.
Allemagne. Au Reichstag allemand
M. Bethmann-Hollweg a prononcé deux
grands discours, l’un sur la politique
intérieure, l’autre sur les relations extérieures de l’empire. Le chancelier affirme qu’il relève de l’empereur seul
et qu’il ne sollicite plus spécialement
le concours d’aucun parti. Sans vouloir
reprendre des lois d’exceptions il convie les partis de l’ordre a une ligue
contre la démocratie sociale: il est
en somme nettement conservateur.
Quant à la politique extérieure le discours marque un peu de raideur vis
à vis de la France. Vient ensuite le
couplet obligatoire sur les rapports
avec l’Italie et l’Autriche. Enfin l’entente avec la Russie est affirmé d’une
manière catégorique. C’est là le point
le plus important du discours.
Deux procès importants, tous les deux
de caractère politique viennent d’être
jugés en Autriche. La cour d’Assises
de Gratz a prononcé un verdict d’absolution en faveur de treize jeune hommes
de Trieste accusés de lèse majesté, de
haute trahison et de conspiration contre
l’état. C’était la police qui avait monté
la chose : les débats ont montré que
les accusés, quelques-uns presque des
enfants, étaient membres d’une petite
société de sport sans caractère politique
ni révolutionnaire. A Vienne on a condamné un certain Colpi sous la double
accusation d’espionnage et de vol à
la banque de Trieste. Il a avoué le
premier délit, mais il proteste énergiquement de son innocence à propos
du second. La peine est de dix ans de
prison avec l’aggravation d’un jour
de jeûne par semaine. Malgré la triple
alliance, la police autrichienne voit
partout, dans les provinces de langue
italienne, le spectre de l’irrédentisme.
Il y a quelques semaines, au Brésil,
des marins de guerre se sont révoltés
et il a fallu les réduire à l’obéissance
par la force. Le même fait vient de
se répéter d’une manière plus grave.
Un bataillon d’infanterie de marine de
garnison dans une île de la baie de
Rio Janeiro a commencé à bombarder
la ville. On a répondu à coups de canon
jusqu’à-ce que les mutins ont dû se
rendre avec de fortes pertes. Le gouvernement a proclamé l’état de siège
pour trente jours, E. L.
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