1
Oinq.u.lèm.e anixée.
IV. »4.
17 Juin ISTO.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.. occupent
vos pensées — ( Philippiens.^ IV. 8.)
PRIX D ABONNBHEIIT !
Italie, k domicile {un an) Fr. 3
Suisse....................5
France................* 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas • 3
Un numéro séparé : 5 cent.
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an Bureau à Torre-Peïlice,
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rédaction : â. Mr. A. Revel
Prof, à Torre-Pellice.
Somxn.ali?e.
A mes lecteurs. — Communications. — Le
rapport de la Table au Synode (suite et fi7ij.
— Evangélisation. — Chronique locale. — Souscription pour le Rosario. — Souscr. Monnet.
— Annonce.
A MES LECTEURS.
Il ne m’était pas encore arrivé
de devoir prendre la plume pour
ma défense personnelle; j’y suis
forcé aujourd’hui par la publication récente d’une lettre au Directeur de l’Eco délia Verità sur l’élection d'un professeur, pour l'Ecole de Théologie de Florence , à la
place du bienheureux Docteur De
Sanctis , lettre dont un exemplaire
doit être parvenu à chacun des
membres de l’Assemblée synodale
de mai dernier (1).
L’auteur de ce pamphlet, car
c’en est un, prend successivement
à partie l’JSco délia Verità, le Corps
des Pasteurs et l’Assemblée sy
' (1) L'Eco dalla Veriio ayant refusé de l'insérer ; l'autënr a dû faire imprimer ses élucubrations à ses^rojres frais.
nodale elle-même , au sujet de la
nomination du nouveau professeur
d’exégèse à l’Ecole de Florence.
L'Eco della Verità répondra,
s’il le juge à propos. De MM.
les pasteurs et de MM. les députés , je ne prendrai pas la défense non plus , car ce serait leur
faire injure.
Je ne puis davantage discuter
l’appréciation dont je suis l’objet
de la part de l’auteur, car les
appréciations sont libres. Mais il
est deux points de cette lettre sur
lesquels je ne puis absolument
garder le silence ; aussi vous demandé-je , amis lecteurs , la permission d’en toucher un mot.
Premier point. L’auteur de
la lettre, après avoir inutilement
combattu, au sein du Corps des
Pasteurs, la nomination d’un professeur d’exégèse, et recommandé,
au contraire , la nomination d’un
professeur de polémique , d’apologétique et de pratique , s’était réservé de traiter la question devant
l’Assemblée Synodale. Ici, qu’il
parle lui-même:
2
-186
Mais qu’arriva-t-il ? — La Commission
des propositions, dout faisait partie M. Albert Revel, proposa tout à coup, au Synode , dans un moment où je ne me trouvais pas dans l’Assemblée, la nomination
de M' Albert Revel lui-même, comme
professeur de théologie exégétique, et par
conséquent, l’abolition de l’importante
chaire de polémique et d’apologétique.
Je m’abstiens de qualifier cette
insinuation , et je me borne à exposer le fait (1), que l’auteur de
la lettre a complètement dénaturé.
La Commission des propositions
est formée de quatre membres nommés par le Bureau du Synode ;
elle est chargée de rapporter sur
les propositions diverses, en donnant toutefois la priorité à celles
de la Table , ainsi que l’exige le
règlement ; et c’est ce qui a commencé d’avoir lieu dans la séance
du 19 mai, à 3 h. de l’aprèsmidi, sans que personne ici puisse
prétexter de sou ignorance. La
proposition émanée du Corps des
Pasteurs et présentée par la Table
ne s’est pas produite tout-à-coup,
mais en son temps; et elle n’a vu
le jour qu’après la discussion et
l’adoption de deux autres articles.
L’auteur de la lettre veut faire
croire que l’on a profité brusquement de son absence momentanée',
mais il n’en est rien; il ne s’était
absenté ni peu ni prou; il n’était
pas encore arrivé ! Retard dont,
il faut le dire, le Synode ne pa' raît pas s’être inquiété beaucoup,
personne ne l’ayant remarqué.
Deuzième point. L’auteur' de
la lettre m’accuse d’avoir des idées
tellement fausses et dangereuses
qu’il s’est trouvé dans Timpossi
(l! Comparez le N, de l'Echo, â la p. 174.
bilité de me donner consciencieusement son vote. Ses motifs , les
voici :
1. M' A. Revel nie l’institution divine
d’un jour de repos sur sept, pour les
chrétiens, et soutient ce qu'il appelle la
non-obsenation chrétienne du dimanche ;
2. Un théologien respectable, dont la
véracité ne peut être mise en doute, m’a
assuré’que M'' A. Revel nie l’inspiration
de plusieurs livres de l’.4ncien Testament.
A l’égard de la première accusation , je prie le lecteur de s’en
référer au N. 13 de VEcho (année courante); il jugera lui-même
si mes idées sur le dimanche sont
fausses et dangereuses.
Ce qui serait faux et dangereux,
c’est la tendance à nier l’inspiration d’un ou de plusieurs livres
de TA. T. Je me dois donc à moimême , et je le dois plus encore
à toutes nos églises, tant des
Vallées que de l’Evangélisation,
— de déclarer hautement que cette
accusation est mensongère ; je reçois comme divins et canoniques
tous les livres de l’Ancien Testament , sans en excepter un seul ;
les convictions qui étaient mon
partage au début de ma carrière,
ne se sont pas affaiblies ; au contraire, je puis le dire avec joie,
elles se sont fortifiées , et, par la
grâce de Dieu , elles iront se fortifiant.
Je n’ajouterai rien à 'ce qui
précède. Si l’auteur de la lettre
s’est proposé de me nuire, en
recourant à des insinuations, et à
des accusations anonymes, il se
pourrait bien qu’il eût fait un mauvais calcul. Mais , après tout, il
m’a fourni l’occasion de m’expliquer sur un point d’une importance
capitale, et je lui en suis reconnaissant. Albert Revel.
3
-187
(üTommuntcationa.
Le Synode tenu à La Tour du 17
au 21 mai dernier. — inier alia, —
ordonne que le portrait à l’huile
du Rév. Doct. R. W. Stewart soit
exécuté , aux frais de l’Eglise , à
triple exemplaire , dont l’ua sera
placé dans la salle de la Bibliothèque du Collège de La Tour, l’autre
dans la salle de la Bibliothèque de
l’Ecole latine du Pomaret, et le
troisième dans une des salles du
Palais Salviati à Florence , pour
conserver aux générations à venir
les traits vénérés de celui qui fut
pour notre église un ami si constant et un si généreux bienfaiteur.
Il s’est échangé à ce sujet une
correspondance entre le Révérend
Docteur et M. le Modér. Lantaret,
correspondance que nous sommes
heureux de pouvoir mettre sous
les yeux de nos lecteurs. Nous traduisons de l’anglais la lettre de M.
le Docteur Stewart ; elle est datée
de
Livourne, le 3 juin 1870.
Mon cher M. Lantaret,
Au terme de la session synodale, mon
ami le Doct. Revel me communiqua la
nouvelle que le Synode de l’Eglise Vaudoise m’avait conféré un honneur trèsgrand et inattendu, en ordonnant que mon
portrait serait exécuté pour être conservé
aux Vallées. Je suis profondément sensible
à cet honneur. Être placé (sous ce rapport seulement) à côté de vos premiers
et de vos plus grands bienfaiteurs, le D'
Gilly et le Général Beckwith, est pour moi
une source de grande émotion.
Je n’ai pas besoin, j’en ai la confiance,
de vous assurer qu’une telle marque d’affection n’était pas nécessaire pour ajouter
à mon zèle envers l’Eglise Vaudoise ; il
se nourrit de votre passé, et il se lient
debout parceque Dieu lui-même vous a
miraculeusement préservés pour le triomphe de l’Evangile, en Italie, sur l’Antichrist,
sur cet « homme de péché » qui s’est donné
tant de mal pour exterminer vos ancêtres.
Soyez-en certain, cher frère: si je commence de sentir que « la chair est faible ,
l’esprit est toujours prompt» à mettre en
œuvre tout ce que notre Seigneur et Maître pourra me donner la force d’accomplir, en vue du bien-être de la population
Vaudoise en général, et dans l’intérêt de
la vie spirituelle et du rapide développement de votre Eglise. Je vous le dis, avec
l’impatience de quelqu’un qui aperçoit sa
fin prochaine: il me tarde do voir votre
Eglise remplir le pays entier, comme « la
vigne que le Seigneur a transplantée d’Egypte ».
Mais, tout en acceptant avec grande reconnaissance l’honneur que le Synode s’est
proposé de me conférer, et qui dépasse
de beaucoup mes mérites, et tout eu vous
priant, en votre qualité de Modérateur ,
de recevoir mes plus vifs remerciements,
j’oserais vous demander de renoncer à
l’idée d’un surcroît de dépenses tel que le
suppose l’exécution d’un triple portrait.
Un seul exemplaire serait une preuve toutà-fait suffisante de l’honneur que les Vaudois m’ont conféré et de la bonne affection qu’ils portent à quelqu’un pour lequel
cet honneur même sera le plus précieux
souvenir terrestre.
Ayez la bonté d’être l’organe de mes
reconnaissants remerciements auprès de
vos collègues de la Table et auprès de
l’Eglise toute entière, — et croyez-moi,
très-révérend et cher frère,
Votre affectionné en Christ
Robert Walter Stewart.
A cette lettre qui sera pour tout
Vaudois un précieux souvenir , et
qui est pour l’Eglise l’expression
d’un amour profond et inaltérable,
M. le Modérateur, digne interprète
du sentiment général, a répondq
comme suit :
4
-188
TABLE VAUDOISE.
Au Rév. D'' B. W. Stewart, à Liwurne.
Pomaret, 8 juin 1870.
Très honoré M. le Docteur, et cher Frère!
Votre lettre du 3 courant aurait dû me
parvenir à la veille de la réunion ordinaire
de la Table, et c’est probablement comme
vous aviez compté. Quelques objets d’une
certaine importance nous l’ont fait anticiper d’une semaine , ensorte que j’étais
il peine de retour lorsque j’ai reçu cette
lettre. Renvoyer, pour y répondre, à notre
prochaine réunion de juillet, ne me paraît
pas convenable ; convoquer extraordinairement la Table n’est pas nécessaire. Tout
comme chacun de mes collègues pourrait
exprimer, en cette circonstance,, les sentiments de tous, de même n’ai-je ni crainte,
ni scrupule, en me faisant leur organe
auprès de vous. Je puis d’ailleurs faire
passer ma lettre par La Tour, et vous la
recevrez avec la signature de mes collègues , ce qui témoignera de la parfaite
entente qui règne entre nous. <
Vous avez évidemment été touché du
témoignage de gratitude et d’affection que
l’Eglise Vaudoise vous a donné par l’organe de ses représentants. Nous avons
donc atteint notre but, car c’est au coeur
que nous avons visé. Rendez-nous cette
justice, très-honoré frère, que nous sommes le petit peuple le moins expansif, et
en apparence le plus insensible que l’on
puisse imaginer. A ce point de vue nous
n’avons rien de commun avec nos compatriotes italiens. Aussi nous est-il arrivé
plus d’une fois de nous aliéner par ce
défaut, si c’en est un , certains amis ou
bienfaiteurs qui n’ont pu se passer de manifestations fréquentes et excessives des
sentiments que nous devions avoir pour
eux. Vous savez qu’en famille, c’est-à-dire
au sein de nos synodes, nous sommes
plus prodigues de blâme que de louange
les uns envers les autres. Malheur à celui
d’entre nous qui aurait besoin d’être encouragé 'dans l’accomplissement de ses
devoirs par l’approbation complimenteuse
de ses frères, ou même de ses amis !
Nous estimons sans doute que la louange
adressée au chrétien lui est en scandalè
et qu’il faut soigneusement s’en abstenir.
Cela ne veut pas dire que les Vaudois
confondent l’ouvrier diligent avec le paresseux, l’homme dévoué avec l’égoïste,
et qu’ils ne sachent pas distinguer un ami
d’avec un étranger. A un moment donné,
et quand une circonstance favorable se
présente, ils savent exprimer ce qu’ils
sentaient depuis longtemps et parler de
l’abondance de leur cœur. C’est ce qu’ils
ont fait récemment à votre égard, trèshonoré frère, et vous avez compris que
leurs paroles n’étaient pas un langage de
convention ni une formule banale n’exprimant aucun sentiment réel.
C’est bien à côté des noms vénérés du
Doct. Gilly et du Général Beckwith que
l’Eglise Vaudoise a, depuis longtemps,
placé le vôtre. Associé d’abord à leur
œuvre de relèvement et de vivification de
notre Eglise, vous l’avez poursuivie sans
relâche après leur délogement. S’ils ont
planté, qui plus que vous a arrosé? Qui
s’est dépensé comme vous depuis un quart
de siècle, pour rendre toujours plus efficace l’instrument providentiel de l’évangélisation italienne ? Avec une admirable
persévérance , vous n’avez pas craint de
lasser la générosité de vos amis et des
nôtres, en leur demandant, année après
année, les ressources matérielles dont
vous savez que nous manquons pour la
poursuite de notre œuvre. Votre modestie
seule a pu vous faire craindre qu’il n’y
eût de l’excès dans le témoignage de notre reconnaissance et de notre vénération.
A cet égard], permettez-mqi de vous dire,
cher et honoré frère, que nous sommes
les seuls juges compétents.
Nous comprenons, sans le partager, le
scrupule que vous avez au sujet de la
dépense qu’entraînera le décret synodal,
dépense qui devrait, selon vous, être réduite des deux tiers. Il est très-vrai qu’un
triple portrait n’a pas plus de valeur,
comme manifestation, qu’un seul portrait ;
mais ici la question était de savoir où il
serait placé. Le Collège le réclamait à
divers titres ; il est le panthéon de nos
bienfaiteurs en attendant qu’il le soit de
nos hommes illustres. Puis c’est au Collège que se trouve cette bibliothèque pas-
5
-189
lorale dont vous nous avez enrichis, et
qui est l’un des premiers fruits de votre
charité chrétienne à notre égard. Et enfin
c’est grâce à vous qu’un nombre considérable de jeunes gens dépourvus de fortune , peuvent achever le cours de leurs
études préparatoires et passer à l’école de
Théologie. Quant aux droits du palais
Salviali à posséder un portrait du Doct.
Stewart, ils sont tellement incontestables
que personne n’aura l'idée de les mettre
en doute. Reste l’Ecole latine, ou Collège
inférieur du Pomaret, auquel on n’avait
pas d’abord pensé, mais que je n’ai eu
garde d’oublier. Non seulement cet élégant édifice est exclusivement votre œuvre , mais si l’Ecole compte en ce moment
28 élèves appartenant en bonne partie à
des familles pauvres, c’est encore grâce
aux secours que vous n’avez jamais cessé
de procurer selon le besoin. Vous ne devez donc pas vous étonner si les Vallées
de Pérouse et de S. Martin, au nom desquelles j’ai cru pouvoir parler, tiennent
à honneur do posséder votre portrait dans
le petit Collège dont vous les avez dotées.
Quoique les Vaudois ne sachent et ne
poissent pas encore donner comme ils le
feront plus tard, il y a certains objets
pour lesquels ,ils ne refusent jamais ; et
je ne crains pas que la Table ait beaucoup de peine à couvrir la dépense en
question au moyen de dons volontaires.
Et maintenant, très-honoré et cher frère,
que Dieu vous donne de porter des fruits
pour lui jusqu’à la blanche vieillesse, et
d'enseigner encore à la génération qui
nous suivra comment on se dépense soiméme au service de Celui qui s'est donné
pour nous. C’est la prière que lui adressent du fond du cœur
Vos très-humbles et très-reconnaissants
serviteurs et frères
Les Membres de la Table
Pour eux: P. Lantaret Modérateur.
LE RAPPORT DE LA TABLE
an Synode
fContin. et fin V.N. iSJ.
Œuvres de bienfaisance. —
Les Diaconies ont distribué effectivement aux pauvres la somme,de
fr. 7600. Les collectes des 16 paroisses en faveur des hôpitaux
ont produit fr. 828 73; les dons
particuliers(l), francs 873 30 ; M.
le Modérateur ayant bien voulu
affecter au même objet les fr, 400
que nos frères du Rosario lui
avaient donné comme expression
de la joie que sa visite leur a procuré. Nous reviendrons ailleurs
sur les Hôpitaux, h'Orphelinat se
recommande de lui-même par sa
propreté , et par l’air de santé et
de contentement des pauvres jeunes
filles ( 50 pendant l’année ) qui y
ont trouvé une famille. 11 y a eu,
dans l’année, 10 sorties et 13
admissions. Les ouvrages des enfants, dont 1[5 à peine est capable d’un travail productif, ont
rapporté au-delà de fr. 1150. La
dépense totale n’a été que de fr.
9177 , à savoir de fr. 181 50 pour
chaque orpheline. Cette stricte économie permet d’avoir un encaisse
de 4500 fr.
Instruction primaire. — La
Table constate un progrès dans
la marche des écoles annuelles,
comme aussi une infériorité dans
les écoles de quartier. Cette infériorité découle de la trop faible
rétribution accordée aux régents;
< on en a pour son argent », peuton dire. Là où les maîtres de
quartier sont le plus favorisés,
savez-vous combien ils reçoivent
pour 5 mois d’école ? 81 francs,
soit 50 centimes par jour! Et quel
est donc l’ouvrier, si misérable
soit-il, qui ne puisse gagner deux
fois autant par son travail ? —
Le nombre des écoliers a été , en
(1) En argent, en nature, et en ouvrage.
6
-190
janvier 1870, d’environ 4240 , à
savoir plus du cinquième de la
population.
Instruction secondaire. —
L’ instruction secondaire a été
suivie par un total de 230 élèves,
répartis comme suit: Ecole latine
du Pomaret, 28 ; Collège , 89 ;
Ecole Normale, 39 ; Ecole supérieure des jeunes filles , 73 ; L’Ecole de Théologie, couronnement
de notre système d’instruction , a
été, depuis sa fondation en 1855,
fréquentée par 45 étudiants réguliers , dont 8 sont déjà entrés dans
le repos du Seigneur, 4 avant
d’entrer dans l’œuvre , et 4 après
un ministère court et béni. Les
cours de l’année ont été suivis
par 14 étudiants. Malgré le départ
prochain de ceux qui vont terminer
leur triennium , nous espérons que
ce nombre subira une légère augmentation par l’arrivée de nouveaux élèves.
Le rapport de VEcole du Pomaret rend un bon témoignage
aux professeurs et aux élèves. Mais
les nouvelles recrues (15) ont
laissé à désirer quant à la régularité et au travail.
La marche du Collège, soit au
point de vue de l’enseignement,
soit quant à la fréquentation des
leçons, a été régulière et en général très-satisfaisante. L’Inspecteur relève le fait d’une introduction beaucoup plus forte que par
le passé ; elle a atteint le chiffre
de 22 élèves, venus non seulement
des Vallées, mais aussi des provinces de ritalie dujnord.et du
midi. Ce qui est un précieux encouragement. Les concours pour
les bourses ont doriné un bon ré
soltat et toutes ont pu être assignées ; autre signe favorable. Les
exercices militaires, mis sous la
direction intelligente et ferme de
M' le lieutenant Robert, se sont
notablement améliorés. Nous toucherons plus tard à une question
très-importante intéressant le programme des deux premières années,
comme aussi à la grave question
de l’entretien de l’établissement.
Ecole Normale contient un bon
noyau d’élèves intelligents et laborieux. Ceux qui n’ont pas de
but précis, c.-à-d. qui ne se vouent
pas à l’instruction , sont médiocres
et donnent peu ou point de satisfaction.
L’introduction au Pensionnat,
ou mieux , à VEcole Supérieure,
a donné un résultat bien meilleur
que celui de l’année précédente.
La Table a eu la bonne fortune
de trouver dans M"® Dalgas une
Directrice bien connue par son
intérêt pour l’instruction, et elle
espère que l’année scholaire donnera un bon résultat, grâce au
zèle de tout le personnel enseignant , et grâce aussi à l’application des élèves. N’étaient les
bâtisses du Périer, on eût mis la
main à l’œuvre pour la construction d’un nouveau local, devenu
absolument nécessaire. Nous souhaitons à la Table qu’elle puisse
bientôt donner suite à son projet,
et que nul Malherbe ne soit plus
dans le cas de lui dire, en ton
mineur :
Ta douleur du Périer sera donc éternelle ?
h’Ecole de Théologie , prématurément privée des lumières et de
la précieuse expérience du Doct.
7
-191
Desanctis, reçoit un bon témoignage , pour l’assiduité des élèves,
pour la régularité de leur conduite,
et pour les dispositions avec lesquelles ils se préparent à l'œuvre
du ministère évangélique.
Ici finit en réalité le Rapport
de la Table , et se termine avec
lui notre court exposé, sans préjudice des questions incidentelles
que nous aurons à traiter plus tard.
(ÎîTanjcUsation.
Florence. — M. le professeur
Geymonat écrit à la Liberté Chrétienne du 10 juin, que l’église
dont il est le pasteur a obtenu
du Gouvernement, pour un loyer
qui n’est pas considérable, l'usage
de la chapelle de S‘® Elisabeth.
• Quel progrès dans le sens de
la liberté religieuse ! En 1854
nous avions acheté à Gènes un
vieux temple qui servait encore
alors de fabrique (de céruse).
Lorqu’il s’agit d'y établir le culte
évangélique, ce fut une alarme
dans le clergé et jusqu’à la cour;
de telle sorte que M® de Cavour
crut devoir nous faire désister,
en nous offrant du reste l’autorisation de bâtir, et ce fut pour
avoir cédé et revendu ce vieux
temple ( appelé la Gran madré di
Dio) qu’eut lieu la séparation de
M. Mazzarella et de sa congrégation. Aujourd’hui, c’est le Gouvernement qui nous loue lui-même
une chapelle, et je dois dire aussi
que M® Mazzarella est un des députés qui m’ont aidé dans mes démarches. Notre congrégation va
être locataire du Gouvernement !
» Il faut qu’à cette bonne nouvelle j'ajoute un mot à l’adresse
de tous ceux qui s’en réjouiront:
c’est qu’ils veuillent bien donner
quelque chose pour les frais de
notre établissement dans ce local.
Cette chapelle servait à des religieuses; elle n’a pas de lumière,
et il nous en faut ; elle a des galeries qu’il faut rendre accessibles
au public ; elle a deux autels dont
nous ne ferons rien, mais elle
n’a ni chaises, ni bancs. 11 nous
faudra une dépense de 3000 francs
pour nous installer au moins avec
décence. La décence, c’est le moins
qu’il nous faille pour que le scandale ne soit pas trop gros pour
les catholiques, pour les prêtres
qui seront furieux de notre entrée
dans une chapelle de S*® Elisabeth !
J’ose espérer que Genève nous aidera pour un objet qui me paraît
digne de sa sympathie » .
(ïTorrcspontriïnce.
Cher ami,
Je viens de passer un dimanche dans
une paroisse de notre Eglise dont le pasteur semble avoir pris pour devise: «rachetez le temps ». Le matin, dès 6 heures,
le temple s’ouvre pour y recevoir une
école du dimanche qui compte à peu près
tous les enfants de 5 à 14 ans. A10 heures,
dans le même local se forme un auditoire
considérable d’adultes, hommes et femmes. Vers les 3 heures a lieu une réunion
dans un village, situé à une extrémité de
la paroisse; à 6 heures, une autre réunion dâns un village, à l’autre extrémité.
Souvent la journée se termine par des
communications et des prières sur l’œuvre des missions. La bonne semence est
répandue par tout le champ, le pasteur ne
s’épargne pas ; c’est lui et lui seul qui
est à tout et partout. On ne peut pas ne
pas faire des vœux pour que son activité
soit: abondamment bénie.
' oUnei question pourtant se présente que
.Je.uie SUIS'vingt iPois posée. £e pasteur.
8
-192
comme bien d’autres au milieu de nous,
ne devrait-il pas travailler à se créér des
aides ? Je n’ai rien su voir de pareil dans
sa paroisse; le troupeau, pour le moment, est aussi passif que possible. Le
pasteur parle de se dévouer à son œuvre
plus encore qu’il ne fait, mais il n’a pas
l’air de croire que ce soit un bien pour
son monde, autant qu’un devoir et un
soulagement pour lui, d’associer autant
de personnes à son œuvre que faire se
peut. Le Consistoire, le régent, les catéchumènes brillent tous par leur inertie;
ce dont le pasteur, vraiment trop bon,
ne se met nullement en souci. Qu’il sache
bien pourtant que s’il ne fait pas comme
l'avalanche qu’il voit passer sous ses yeux,
.s’il ne croît pas eundo, il ne fera pas
œuvre qui dure. Il manque à notre église,
non des chrétiens peut-être, mais aux
chrétiens qu’elle a, une volonté prononcée de se consacrer, selon leurs forces,
aux progrès de cet Evangile qu’ils aiment.
C’est toute une partie de leur éducation
réligieuse qui reste à faire, si je ne me
trompe. Ils disent, mais sans point interrogatif, « pour le bon Dieu je ne saurais
que faire, je suis trop petit, trop petit ! »
Qu’on leur explique en détail le petit volume de nos bibliothèques populaires,
Ce que chacun peut faire, et on aura guéri
en eux un mal des plus graves. Celui qui
croit de cœur au Seigneur, il le confesse
comme il peut de bouche, et traduit en
œuvres ses sentiments.
Chrontciue locale.
F'errler'. Enfin! Lasous-Préfecture
nous a délivrés du chaos administratif.
120 électeurs (sur 140) ont signifié un
congé absolu au secrétaire des XII communes , et 110 ont appelé à cette charge
M'le géomètre Louis Bert, secrétaire de la
Commune de S‘ Jean.
( Extrait de la Gazzetta di PineroloJ.
I^usex'no. On nous écrit; — On lit
dans l’Unità Cattolica du l'juin :
« Il sacerdote Falco Giaifredo di Luserna
si sottomette a tutto ciò che Pio IX vorrà
definire, ossia sacro approbante Concilio,
ossia di sua sola autorità ». L’évêque de
Pignerol s’est déclaré, pour le moins,
inopportimüte, mais le curé de Luserne,
son subordonné , a trouvé dans sa haute
sagesse qu’il était au contraire très-op-j
portun de lécher le pied de Pie IX; Nous'
ne saurions assez féliciter les paroissiens
de Luserne de posséder un directeur aussi
spirituel. Car sait-on pourquoi Pie IX est
dévoré par la soif de l’infaillibilité ? —
Un fait généralement connu à Rome c’est
l’ignorance personnelle de Pie IX sur les
questions de théologie. Il faut, paraît-il,
remonter à plusieurs siècles en arrière
pour trouver des papes aussi peu instruits.
Il ne fut reçu prêtre que par faveur, et
par considératiou pour sa famille, et depuis, le sentiment pénible de son ignorance a entretenu en lui l’idée d’une inspiration supérieure qui suppléerait commodément à son faible savoir.
SouscripUoD ponr le Rosario
(temple, école centrale, presbytère]
Report du li. S3 . fr. 10
M' J. Revel professeur » 5
M' H. Gay, instituteur à Arnhem » 5
M' J. J. Tron libraire » 3
Total fr. 23
SOUSCRIPTION
pour une pierre tumulaire à la mémoire
du sergent Monnet.
Report du N. S3
M' J. P. Melile pasteur
M' Durand-Canton pasteur
fr. 88 45
» 1
» 2
Total fr. 91 45
La souscription est close.
ANNONCES.
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En entier ou par pièces , une propriété d’environ 20 journaux , sur
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Pour les conditions, s'adresser à M.
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