1
Septième année.
1ST.
12 Janvier 18T3.
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéciaiemenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont vénuMes.... oocui'c
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX d’abonnement :
1 talie, h, domicile (t/n an) Fr.
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l'n numéro séparé : 5 cent,
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BUKEAUX D AB0NNEMENT
ToHRK-PEí.r.irE ; Via Maestra,
N. 42. (Agenzi<i hiò/iogra/ica)
PiaNERoi, : J. Chlanfore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence ; Li^ren'u Evangelica, via de’FLiiizaiii.
ANNON‘’ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
au Bureaxt d Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof • à Torre-Felice.
Sommaire.
Une entreprise désastreuse. — Encore
de la question d’.\ngrogne. — L'instruction
en Iloilande (suite). — Correspondance. —
Chronique xaudoise. — Chronique politique. - Souscription Stewart.
mi Ë^TIIËPIUSË DÉSASTREUSE
Plus d’une fois il a fallu, par
l’organe de ce petit journal, adresser de sérieux avertissements aux
familles disposées à émigrer en
Amérique, et les mettre en garde
contre certaines spéculations qui
ne peuvent que devenir fatales aux
pauvres émigrants assez simples
pour se laisser prendre aux belles
descriptions qu’on leur fait, et aux
brillants avantages que l’on fait
miroiter à leurs yeux. Plus d’une
fois nous avons dû signaler comme
spéculation insensée et désastreuse
l’établissement d’une nouvelle colonie vaudoise à Santa-Fè. On a vu
par la dernière lettre de Monsieur
le Pasteur Salomon, publiée dans
ce journal, les malheureux commencements de cette colonie , qui
porte le nom d’Alexandra; or,
malgré les tristes événements par
lesquels elle a débuté, événements
qui sont un funeste présage pour
l'avenir, nous apprenons que les
agents du propriétaire du terrain
qu’il s’agit de peupler ont travaillé
et travaillentencore auprès de notre
population afin d’engager des émigrants à s’embarquer pour ces parages lointains et vraiment inhospitaliers. Le devoir nous inijinse
donc de revenir, nous aussi, à li'
charge auprès de nos lecteurs jioiir
les prémunir contre toute sollicitation qui pourrait être pour eux dans
peu de temps la cause d'amers et
inutiles regrets. Pour aujourd’hui
nous nous limitons à mettre encore
sous leurs yeux une lettre arrivée
dernièrement du Rosario oriental,
écrite par un homme parfaitement
qualifié pour porter sur cette déplorable entreprise un jugement
sain et impartial.
Nous retranchons ce qui n’est
pas de nature à intéresser le public,
car c’est une lettre privée.
Rosario Orieotal le 1" novembre 1871.
ilonsieur..., Gênes,
“ Je ne sais si vous avez connaissance d’une nouvelle Colonie de
I
2
.(10)
Vaudois qui vient d’être fondée
par un riche banquier de Londres
et dont M" Pendleton est un agent,
dans la province de Santa-Fé. Cette
Colonie, qu’on appelle Alexandra,
se trouve sur les limites du Grand
Chaco, c’est-à-dire qu’elle sera
constamment menacée par les Indiens. Trois ou quatre familles sont
parties de celle-ci pour la Colonie
Alexandra, mais malheureusement
le fils aîné de la maison Tompson
et Bonar, lequel était parti exprès
pour assister à l’établissement des
premiers colons, a été tué, ainsi
qu'un jeunehomme nommé Rostan,
par les Indiens, qui ont en outre
emmené tout le bétail et les chevaux qu'on avait achetés pour les
colons. C'est bien malheureux que
plusieurs familles se disposent à
partir des Vallées pour la Colonie
Alexandra, car elles ne pourront
certainement pas s’y maintenir; en
effet, outre le fléau des indiens,
la province de Santa-Fé est souvent ravagée par les sauterelles;
les tigres ou jaguars n’y sont pas
rares non plus, et les nuées de
moustiques qui s’élèvent des rivières voisines ne sont pas le moindre inconvénient de cette contrée.
M'' et M“® Salomon, dont la famille
s’est accrue par la naissance d’un
petit garçon, me chargent de vous
saluer; ma femme aussi s’unit à
moi pour vous présenter nos salutations affectueuses ».
J. D. C...
Puisque le nom de M. Pendleton
figure dans cette lettre comme celui
de l’agent de la maison qui a fondé
la nouvelle colonie, nous lui rappelons que les colons du Rosario
Oriental attendent encore avec impatience les 200 livres sterlines, ré
sidu de la collecte faite par lui pour
les vaudois de cette Colonie, et
promises, par lui aussi, pour la
construction du temple et du presbytère.
Ëocore de la question d'Augrogoe
Dans les temps où nous vivons
on dirait que les événements participent de la rapidité de la locomotion à la vapeur; restez seulement
deux jours sans informations et
vous risquez d’être fort arriéré
dans la connaissance des événements. Ce peut être notre cas pour
les faits déplorables qui se passent dans la Commune d’Angrogne.
A l’heure où nous écrivons ces
lignes on peut avoir pris'des résolutions et il peut s’être accompli des faits que nous ignorons.
11 nous serait bien agréable de devoir en enrégistrer quelqu’un qui
vînt modifier favorablement les
tristes impressions produites par
ceux qui ne sont que trop connus.
Nos dernières informations étaient les suivantes:
Le Gouvernement, qui semblait
d’abord favoriser le mouvement
de désordre initié par des meneurs
aveuglés par la passion, ayant été
mieux informé sur le mérite moral
du régent de la majorité du Conseil
municipal d’Angrogne, lui a fait signifier, par M. le Sous-Préfet de
Pignerol, l’ordre péremptoire de
donner aussitôt sa démission, à défaut de quoi l’on procéderait à une
enquête judiciaire sur sa conduite
morale,enquête dont l’issuepourrait
amener une destitution ignominieuse.
M. P. en présence de cette al-
3
-(11)
ternative a dû bongré malgré s’exécuter et donner sa démission.
Le Conseil délégué d’Angrogne,
quelque affreux crève-cœur que
cela ait pu être pour la majorité
de ce corps, fut obligé, à son tour,
d’accepter cette démission forcée.
Voilà donc enfin un acte de justice,
un acte de moralité et d’humanité
accompli. Il faut le reconnaître,
le Gouvernement, dans la personne
du Préfet et du Sous-Préfet, s’est
montré plus soucieux du vrai bien
de la population vaudoise d’Angrogne que les administrateurs
directs des intérêts de cette population, et surtout, il s’est montré
plus soucieux de Véducalion morale
des enfants vaudois d’Angrogne
que ne l’ont été leurs propres parents.
Mais du moins se sera-t-on maintenant ravisé? Les avertissements
donnés par des hommes du pajs,
par des membres honorables de
notre église, par des pasteurs et
d’autres personnes très compétentes, ont, il est vrai, été tenus
comme suspects, on s’en est défié,
on les a méprisés. Mais quand le
Gouvernement, sur l’appui duquel
vous comptiez follement pour persister dans la mauvaise voie, vient
lui-même vous dire que vous avez
fait fausse route et qu’il est grand
temps de remédier au mal en renvoyant celui qui est la cause et
l’auteur des scandales; quand le
Préfet vient vous enseigner les
convenances et le respect que vous
devez avoir pour la rùoralité de
vos propres enfants, alors, du
moins, devez-vous vous réveiller
de votre torpeur morale et sortir
de l’aveuglement où -la passion
vous a plongés. Vous vous hâtez
de reconnaître vos égarements et
vous ne permettez pas qu’un homme qui semble vouloir tout braver,
pour l’amour duquel vous n’avez
pas craint d'exciter un si grand
désordre, démasqué finalement à
vos propres yeux, ait encore une
minute de plus la direction de vos
enfants...
Mais pas le moins du monde,
nous nous trompons du tout au
tout. Le Conseil délégué accepte
la démission de M. P. parcequ'il
ne peut faire autrement, mais il
trouvera le moyen d’éluder l’intention et l’ordre du Préfet. En
effet, la majorité de ce Conseil dé.
légué, décide de maintenir provisoirement à sa place M. P. jusqu’à ce
qu’elle lui ait donné un successeur,
et aussitôt elle donne suite à sa décision. Bien plus, le bruit court
que la majorité du Conseil va renommer M. P. régent de la commune d’Angrogne, et cela au mépris , non seulement de toutes les
convenances, au mépris des principes les plus élémentaires de la
morale, mais encore au mépris formel des mesures prises par l’autorité supérieure gouvernementale.
Que dire de pareils conseillers ?
et que dire d’une pareille conduite?
Les termes nous manquent pour la
qualifier Quos perdere vidt..pri
mumdementai% il n’y a pas de doute
que le Sous-Préfet saura apprécier
une telle conduite à sa juste valeur et nous n’hésitons pas à dire
que s’il ne destitue pas des conseillers aussi indignes du mandat qui
leur a été confié, il fera preuve
d’une tolérance exorbitante, tolérance que les électeurs d’Angrogne
qui ont conservé un jugement sain
et qui n’ont pas perdu le sens
4
-(12)
moral (et heureusement ils sont
encore nombreux) ne seront pas disposés à imiter, au jour des élections
de tels conseillers municipaux.
Ce n’est plus par ignorance que
ces znessieurs se font les fauteurs
du désordre etde l’immoralité.mais
c’est bien le sachant et le voulant.
Et ils prétendraient encore porter
le titre de vaudois! Non, pour le
moment, ils ne le peuvent pas. Ils
ont renié les principes professés et
pratiqués par nos pères. Et quand
ils prétendraient être des vaudois,
nous leur dirions qu’il y avait du
temps de l’apôtre Jean des hommes
qui se disaient juifs et qui ne l’étaient pas, mais auxquels l’apôtre
reproche d’être une synagogue de
Satan. Si Saint Jean adressait une
lettre à ces modernes docteurs si
fiers de leur savoir et de leur
audace, ne leur reprocherait-il pas
de suivre la doctrine de Balaam
fils de Bosor et de retenir la doctrine des Nicolaïtes ? Que reste-t-il
à faire? Puisque leurs oreilles demeurent insensibles à toute voix
humaine il nous reste à souhaiter
que comme ce fut le cas de Balaam, ils puissent être repris de
leur entêtement par la voix de
leurs propres ânes.
A l’heure qu’il est, le régent démissionnaire forcé est encore à la
tête de l’école prétendue communale d’Augrogne, et la majorité des
parents a assez peu de tact moral
pour y envoyer ses enfants. C’est
un prodige d’aveuglement qui effraie, et l’on se demande si l’on est
bien arrivé à Angrogne à l’an 1872
de l’ère chrétienne. Tant d’énormités portent à croire que l’ennemi
des âmes exerce là dedans un empire redoutable et l’on compare
malgré soi la commune d’Angrogne
à la ville de Pergame où Satan
avait son trône et où il habitait.
Eglises des Vallées! couvrez-vous
d’un voile noir, prenez le sac et la
cendre et menez deuil sur votre
sœur d’Angrogne, car elle s’est
grandement égarée; plusieurs de
ses membres sont infectés d’une
maladie mortelle; plusieurs autres,
qui n’ont pas participé aux œuvres
des premiers, ont été tellement effrayés par leur audace et leurs
vociférations qu’ils en ont perdu
tout courage et ont été réduits à
l’impuissance; d’autres enfin restent égoïstement impassibles au milieu de la conflagration générale.
Pleurez sur elle et priez pour
elle afin que les membres sains
soient fortifiés et affermis, que les
malades soient guéris, que les indifférents soient réveillés. Quand
un membre est dans la souffrance,
tous les autres membres en éprouvent de la douleur; prenez votre
part de la souffrance et de l’affliction de l’Eglise d’Angrogne, afin
que quand il aura plu à Dieu de la
raflfermir, de la purifier par sa
grâce et de la rendre prospère,
vous ayez lieu de partager aussi
la joie de son relèvenaent. J. d- c.
Nous apprenons que la majorité du Conseil (9 membres) a nommé pour régent
B. Monnet, qui est novice et qui n’a que
le brevet inferieur, et la minorité (6 membres ) Berlinat, qui a déjà de l’expérience
et qui a obtenu le brevet inférieur et le
brevet supérieur; mais ce dernier a le
grave défaut d’être agréé par le Consistoire. La Rédactioit.
Très-lionoré Monsieur le Directeur de L’Echo des Vallées.
Permettez-moi de vous donner,
pendant l’année qui va commencer.
5
.(13)
une douzaine d’articles concernant
les abeilles en dehors du plan que
je suis pour VApicitUure ou l'aisance à côté de la maison, que je
continuerai également d’un pas un
peu plus accéléré que par le passé.
Cesdouzearliclesformeront un tout
appelé Calendrier Apicole et a pour
but de prescrire chaque mois aux
Apiculteurs de notre pays les soins
qu’ils doivent avoir pour leurs
abeilles et les opérations qu’ils
doivent exécuter au rucher.
Janvier*.
Pendant ce mois il fautavoir soin
(le maintenir les abeilles dans une
parfaite tranquillité, parce que, en
se mouvant, eliesconsoinrnentleurs
provisions, et en se répandant
dans la ruche et dans l’air, elles
se refroidissent et meurent; on se
gardera donc de les toucher et de
faire du bruit près de leur demeure; on éloignera les animaux
qui pourraient troubler leur repos
comme par exemple les chats qui
vont quelquefois se coucher au
soleil sur les ruches, les poules, les
rats et les souris qui cherchent volontiers à s’introduire dans les caisses pour goûter le miel, eniin les
oiseaux, le pic-vert surtout, qui est
très-habile â percer les ruches par
derrière.
Quand la neige tombe et avant
le lever du soleil, on l’enlèvera
devant le rucher sur une étendue
de plusieurs mètres ou bien on
la couvrira d’une épaisse couche
de paille afin que les abeilles qui
tombent puissent se relever et
rentrer au logis.
Eu janvier on ne peut guère
transporter les ruches. Si on avait
absolument besoin de le faire il
faudrait choisir une journée où
la température fût au moins à 4
ou 5 degrés au dessus de zéro, et
faire attention de ne pas trop ébranler les caisses, car en hiver les rayons vides sont rendus fragiles
par le froid.
Enfin c'est le moment favorable
de remettre en bon état les ruches
vides et qui seraient quelque peu
gâtées par l’usage: on en construira ou fera construire de nouvelles à rayons mobiles en ayant
soin que le bois soit bien sec
afin quequaud elles seront exposées
au soleil et au vent, elles ne se
déforment pas. C’est aussi le temps
de lire les livres et les journaux
d’apiculture pour profiter des expériences des autres apiculteurs.
Villar-Pellice , 28 décembre 1871.
Un Apiculteur.
L’IKSTiU'CTIO^ EN HOLLANDE
f Suite, F. N. 43, 187! J.
La loi actuelle, qui paraissait dictée par
la sagesse la plus éclairée, et qui en conciliant toutes les opinions, devait laisser
au Christianisme toute sa force et son
influence sur la société, ne tarda pas à
montrer qu’elle pourrait amener de graves
conséquences entre les mains d’hommes
qui eu oublieraient le sens vrai et primitif.
Comme toutes les lois humaines, celleci aussi a ses lacunes; elle défend l’enseignement de la religion dans les écoles,
mais elle n’ofTre pas de garanties contre
les attaques que l’on peut diriger contre
elle.
Un bon nombre de professeurs des écoles moyennes, sortis de l’une des trois
universités hollandaises, nourris de fortes
études, mais oubliant qu’ils se trouvent
en présence de jeunes adolescents, apportent dans leur enseignement la méthode
critique et les principes rationalistes de
l’université et jettent ainsi dans leur es*-
6
-(14)
prit plus d’un germe de doute et d’incrédulité.
Ils croient faire preuve par là de connaissances solides, et nous ne leur contestons pas la chose, mais ils ne se rendent
pas compte de la déplorable influence que
leurs théories peuvent avoir sur l’esprit
de jeunes gens qui sont loin encore de
pouvoir digérer un pain aussi fort.
Mais, nous dira-t-on, quel tort peut-on
faire à la religion du moment où elle est
exclue du programme des études? L’objection paraît juste; mais de deux choses
l’une, ou l’atmosphère de l’école est religieuse, ou elle ne l’est pas, et alors que
sera-t-elle?
Le mal cependant ne s’arrête pas là,
il déscend plus bas. Des instituteurs à tous
les degrés, s’autorisant de l’exemple, marchent à leur tour dans la même voie,
n’ayant pas de convictions arrêtées, ils
épousent celles des autres, et quand ils
n’attaquent pas ouvertement, au nom de
la science comme font leurs modèles, les
doctrines évangéliques’, ils croient devoir
pour le moins montrer une grande indifférence quant à la religion. Trop souvent
on est affligé d’entendre des discussions
où les idées les plus avancées de certains
docteurs sont invoquées comme arguments
irréfutables, et de voir la religion battue
en brèche par ceux-là même dont le premier devoir est de la défendre. Comment
inculquer des principes qu’on n’a pas?
comment former une génération morale
en l’élevant dans l’indifférence religieuse?
Soyons justes cependant, et disons que
ce n’.est là que le petit nombre , et que
cette minorité serait plus petite encore si
elle ne se sentait encouragée par les déclamations d’une école de théologiens
modernes, qui prétendent régénérer la
religion et le christianisme en leur ôtant
ce qu’ils ont de plus précieux et de plus
sacré !
II.
l’enseignement secondaire.
Nous ne parlerons pas de l’enseignement supérieur, n’étant pas à même d’émettre une opinion quelconque à ce sujet
et nous passerons directement à l’examen
de I enseignement secondaire ou. enseignement moyen.
Il comprend trois classes d’institutions,
savoir les gymnases, les écoles moyennes
ou techniques et les écoles normales. Les
premiers sont uniquement pour les garçons, et plus spécialement pour ceux qui
se destinent aux études universitaires.
Le latin et le grec avec les mathématiques y occupent la plus grande place.
Les cours durent ordinairement 3 ans.
En général les gymnases sont peu fréquentés ; des écoles spéciales ou internats, dans lesquels on donne une plus
grande place aux langues vivantes obtiennent le plus souvent la préférence. Quelques uns d’entre eux jouissent d’une juste
réputation, les soins et l’attention que l’on
y apporte à l’éducation proprement dite,
y entrent pour beaucoup.
Les écoles moyennes sont de date tout
à fait récente; la Hollande en est redevable à son premier homme d’état, qui
aujourd'hui encore, quoique très âgé, occupe la présidence du ministère, M. Thorbecke. — Fondées d’abord dans tous les
chefs-lieux de province, elles ont pris depuis une bien plus grande extension, et
aujourd’hui toute petite ville de quelque
importance a la sienne. Ce sont des institutions dans le genre de nos écoles techniques, qui répondent admirablement aux
besoins de la société actuelle. C’est de là
que .sortent les jeunes gens employés dans
l’administration, les maisons de banque,
les sociétés de commerce ou qui veulent
embrasser quelque profession libérale en
s’y préparant par quelques éludes supplémentaires. /'À suivre)
(¡Torreaponb^ance.
Cabane , le 29 décembre 1871.
Monsieur le Rédacteur,
Je viens vous prier d’insérer dans VEcko
des Vallées les remercîments que les enfants de nos écoles évangéliques de Catane envoyent à toutes les personnes qui
ont bien voulu contribuer à leur procurer
cette année encore un bel arbre de Noël.
— Quelques personnes de la Tour et de
Turin nous ont envoyé 23 trancs, le Comité
d’évangélisation de Bâle 50, un de nos
amis de Londres 25 fr. ; nous avons recueilli à Catane même plus de 100 francs.
7
-(15)
Avec celle somme assez considérable,
nous avons pu avoir ceite année un arbre
vraimenl splendide. Les pauvres ont eu
des vêlements, des diaussures, et d’autres
objets utiles, mémo quelques joujoux,
sans compter les oranges, les pommes,
les poires etc. — Le nombre des enfants
était d’environ 6D, desquels 50 fréquentent aussi l’école du dimanche. Iis ont
charmé par leurs chants et par leurs récitations les nombreux visiteurs et amis
accourus mercredi soir pour se réjouir
avec eux. Ils m’ont prié, avant de prendre
congé, de remercier toutes les personnes
charitables qui ont bien voulu se souvenir
d'eux à l’occasion de cette fête de Noël si
consolante pour tous les chrétiens.
K. Long.
®hr0ntque ®aubot60
Nous lisons dans la Semaine religieuse
de Genève :
Asile des Coppiers. L’Asile des Coppiers
(La Tour), fondé dans un temps de misère
exceptionnelle par MM. Jean d’Espine et
G. Appia, et auquel beaucoup de personnes se sont intéressées à Genève, cet asile
s’est fermé dans le courant de l’été. Il a
rendu de très bons services ; il a donné
une éducation chrétienne à un grand nombre de jeunes filles sans famille, sans ressources), et les a préparées à gagner honorablement leur vie. L’Asile était comme
identifié avec M“ d’Espine, sa directrice,
qui y avait mis tout son cœur. Après que
Dieu l’eut reprise de ce monde, la question vitale se posa pour l’asile lui-même.
Les circonstances, en effet, n’étaient plus
les mêmes qu’à l’époque de sa fondation.
Ne conviendrait-il point de lui imprimer
telle ou telle destination un peu différente?
En attendant, il n’y avait pas d'admissions
nouvelles, et les élèves étaient provisoirement placées sous les soins d’une dame
pleine de bon jugement et de dévoument
chrétien. Enfin, après avoir trouvé des
places convenables, ou un foyer de famille pour les douze qui restaient encore
on juin dernier, M. le pasteur Appia s’est
décidé a clore l’établissement.
Il emprunte aujourd’hui la voix de notre
journal (la Semaine religieuse) pour re
mercier les amis de Genève, de Bâle et
de Vevey de leur fidèle et précieux concours.
Nous pouvons annoncer à nos lecteurs,
comme une chose certaine, que le régent
Poët, dont il a été déjà bien souvent question , a été invité par l’autorité scolaire
supérieure à donnersadémission. Cette démission a été effectivement envoyée au
Conseil communal d’Angrogne qui l’a acceptée et transmise à l’Autorité supérieure en
même temps que la demande d’autorisation de procéder à une autre nomination.
C’est ce (jue la Table avait déjà obtenu le
12 juillet dernier. La ligne de conduite de
l’Administration de l’Eglise ne pouvait pas
recevoir une justification plus entière que
celle qu’elle a obtenu par la récente mesure du Conseil scolaire provincial ou du
Proviseur royal. — Il paraît (|ue M. Poët
continuera ses fonctions jusqu’à ce qu’il
ait pu êtro remplacé régulièrement, ce
qui doit avoir lieu au plus tôt.
Rome. Le Doct. Stewart a [donné dernièrement une nouvelle preuve de son
affection pour l’Evangélisation d’Italie, en
procurant à l’Eglise évangélique vaudoise
de Rome un très beau service de communion en argent, sur chaque pièce duquel ont été gravées les antiques armoiries de l’Eglise Vaudoise : un chandelier
et sept étoiles avec les paroles Lux lucel
in lenebris, et au dessous : Chicsa emngelica taldese — Roma — 1870. Ou a déjà
fait usage de ce service aux dernières
communions de Noël. [Eco délia rcrilàj
— Nous extrayons d’une fettre adressée
de Rome à ce même journal : — « Le jour
de Noël a été pour nous doublement beau.
Pendant que nous rappelions la venue de
notre Sauveur dans le monde, nous avions
aussi la joie de saluer la naissance et l’établissement d’une église vraiment évangélique à Rome. Quatorze frères et sœurs,
confessant publiquement leur foi en Jésus
Christ, ont été admis par nous dans l’Eglise du Seigneur ». Chacun do ces catéchumènes a été astreint à subir un examen particulier dont nos évangélistes ont
eu lieu d’être satisfaits. Ils sont tous romains et représentent toutes les classes
sociales depuis l’ouvrier laborieux au négociant aisé et au gentilhomme. Plusieurs
autres frères et sœurs se préparent pour
être reçus à Pâques. — Ont pris part à
la sainte-cène dans l’Eglise Vaudoise environ 40 fidèles.
8
-(16).
®hrontc|ue politique,
Ptome. Le roi a envoyé le général
Pralormo, son aide de camp, au Vatican
pour présenter au pape ses hommages et
ses félicitations à l’occasion du nouvel an.
L’envoyé du roi d’Italie fut reçu par le
cardinal Antonelli qui présenta les excuses
de Pie IX; celui-ci, a cause d’une légère
indisposition qu’il avait eu pendant la nuit
ne pouvait pas recevoir; mais il pria le
général de remercier en son nom le roi
et de lui présenter ses respects. La démarche polie du roi a fort ennuyé les
cléricaux qui voudraient faire croire à Pie
IX que Victor Emmanuel est un mangeur
de pontifes. Ils ont eu une satisfaction
dans le fait que le pape n’a pas reçu l’envoyé royal. Mais si Pie IX n’a pas répondu , ainsi qu’il l’aurait dû, à la politesse
de Victor-Emmanuel, la faute en est à la
cour papale qui se montre irréconciliable,
haineuse et même grossière. — Le |oape
a cependant reçu, le 2, le comte d’Harcourt ambassadeur de France.
— La congrégation de Vexequatur a autorisé les évêques ù se soumettre à ce
qu’exige la loi dans le royaume d’Italie
afin d’être admis à exercer'leur ministère
dans leurs diocèses respectifs.
— Le premier jour de l’an Victor Emmanuel souhaita par dépêche télégraphique à son fils Amédée roi d’Espagne de
pouvoir vaincre, par la foi dans la liberté,
les obstacles qui .s’opposent h son oeuvre
dans sa patrie adoptive. Le roi Amédée
répondit que c’était cette foi qui l’animait
et par laquelle il espérait parvenir au but
en s’inspirant à l’exemple paternel.
— Le ministre de rinstruction publique
Correnti a présenté à la Chambre un projet de loi pour la suppression de la faculté de théologie dans toutes tes universités du royaume. Voici ce projet de loi ;
Art. 1' Les facultés de théologie qui
existent encore dans les universités de
l’Etat sont supprimées.
Art. 2. Les chaires de langues orientales et d’histoire ecclésiastique, qui existent encore dans les facultés de théologie
sont conservées et sont annexées aux facultés de philosophie et de littérature»'.
D’après une statistique officielle, il n)y
a eu en tout que 16 étudiauts en théologie
pendant l’année scolaire 1869-70 et 13 pendant 1870-71, dans les 10 universités oh
çet enseignement était encore donné, savoir à Cagliari, Catania, Gênes, Palerme,
Pise et Siène 0, à Padoue 9 dans les deux
ans, à Rome 3, à Sassari 10, à Turin 7.
Italio ©t France. Nous traduisons ce qui suit, eu l’extrayant d’un article du Times, sur la situation politique
d’Europe :
« La France ne réussit pas à amener
une rupture avec l’Ilalie, grâee'à l’attitude digne du gouvernement de VictorEmmanuel. — Les italiens sont à Rome
malgré le pape et les français. Ils sont
décidés à ue donner au pape aucun prétexte pour abandonner le Vatican, ni aux
français aucun juste motif de s’offenser.
Ce ne seront ni lespeiites insultes, ni les
misérables dépits, ni les mauvais compliments que M. Nigra peut recevoir à Paris
ou à Versailles, ni la grande importance
que .M. d’Harcourt se donne à Rome , ni
les hésitations de M. de Gonlard à se rendre à son poste, qui seront capables do
faire changer à l’Italie sa politique endurante et patiente.. Les Italiens sont persuadés que dans les conditions présentes
de la France, vaincue et occupée par l’ennemi, aucun excès de tolérance et de déférence de leur part ne peut leur être
imputé à lâcheté.
Berlin. Le roi de Prusse exprima,
à l’occasion de la réception de ses ministres et d’un grand nombre de généraux,
le l'janvier, la conflanco que la paix était
assurée pour longtemps. Il engagea toutes
les classes de la population à jouir de ses
bienfaits en développant les ressources spirituelles et matérielles du pays.
Fiondres. La discorde est entrée
dans le soin du Cqnseil général de l’Internationale ; ce sont les germes de la
dissolution de la société. Il y a un parti
français et un parti allemand. Bradlaugh.
chef du parti français ou anti allemand,
a reproché en face à Marx d’être un agent
payé de Bismark. En réponse Marx, le président de l’association, a répondu à son
accusateur, en l’appelant un espion de
Bonaparte.
SOUSCRIPTION
POUR LES PORTRAITS DO DOCT. STEWART
Liste précédente Fr. 503 10
M. et M“* Rostan de Vérone » 8
M. Emile Long de Catania » 2
M. et M“‘ Gay pasteur à S‘ Jean » 4
M. D. Lantaret » 1
M. et M”" D. Pellegrin » 10
Total Fr. 531 10
E. Malan Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Cbiantore.