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Année Sixième.
19 Mars 1880
N. 12
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
il H ■
Paraissant chaque Vendredi
Vous me seres témoins. Actes 1, 8.
Suivant la vérité avec la charité,, Ep, J, 15< -s
PRIX D’ABBONNÉMENTÎAR an Italie . ') j'ii . )í ¡L.A| ,3, Tous les paye.d^ rUition, ‘ de poste . \ . » ß Amérique ■ . « 9 On s’abonne : Pour rintérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellic®. Pour VKcctérieur au Bureau d* Ad- ministmiion. Uu ou plusieurs numpios sépa- rés, demandés , ayant le ti-’ râpe 10 cent chacun. Annonces: 25 centime« p^li^nei Les envois d'argent se ^nt par lettré recoifimandée %'u 1 par mandats sur le Bureau de Pe- foscï Argentine.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi! A la Directibo du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. . Po,UT.,r ADMINISTRATION adresser ainsi : AT Administration du Témoin, Pomaretto 1 Pinerolo) Italie.
Sommaire.
LO: SvQQtJe (le, 1844., -7'La version Segon<1,.j|jyj'|Pôdagqgiej — Pas do tiédeur.
¡Reloue; politique.
LE SÏNOM DE4844
Cinq ans et demi s’étaient écoulés depuis le Synode dont nous
avons entretenu nosjocteurs, lorsque s’ouvrit celui de St. Germain,
le 15 octobre 1844. 11 avait été
autorisé par lettres patentes du
28 j uin et se composait de 51
membres, savoir: 19 ecclésiastiques et 32 laïques, outre l’Intendant de la Province, comte Léopold Gay di Quarti, délégué royal,
dont la présence, d’ailleurs toutà-fait bienveillante , était encore
de rigueur.
A peine constituée par la vériücation des mandats . l’assemblée eut l’occasion d’appliquer
un arrêté du Synode précédent.
— Un jeune ministre qui avait
cherché ailleurs l’imposition des
mains qu’il n’avait pu obtenir aux
vallées et qui avaiti été chargé
provisoirement de .diriger l’Ecole .
latine de Pomaret, demandait à; 1
faire partie du Synode en sa quar
lité de ministre au service , actif
de l’Eglise. Or , comme, l’Eglise
Vaudoise avaife.dé®iiééi,iAa.'i;iiefe
connaître désormais pour ses ministres que ceux qu’elle - aurait
elle-même consacrés , l’assemblée
fut unanime pour nier au postulant le droit de siéger dans son
sein.
La nomination d’une nouvelle
administration était en ce tempslà , et pour quelques-uns elle
pourrait bien être jusqu'à ce jour,
l’une des opérations, les plus importantes du Synode , sinon la
seule importante. La Table nommée en 1839 avait déployé une ^
certaine activité , sans; toutefois
avoir eu l’occasion de mériter la
louange plutôt que le blâme. Mais
il était universellement admis que
deux ou trois de ses membres se
bornaient à opiner du bonnet ,
selon l’expression pittoresque de
celui qui eu était de fait le président , aussi avàit-on décidé de
2
„90.
les remplacer. Le modérateur fut
réélu sans contestation , mais on
parvint, non sans peine, à remplacer le modérateur-adjoint démissionnaire par le pasteur de
Bobi, M. Jean Pierre Rével.,C’était
un élément nouveau fort peu sympathique à ce qu’il parut, à l’anoienne Table laquelle avait espéré
être confirmée dans sa totalité. M.
Lantaret pasteurauPomaretfut ensuite nommé secrétaire sur lé refus
de M. Vinçon de revêtir plus longtemps cette charge. Nous n’avons
jamais su quels étaient les motifs
impérieux qui lui faisaient de ce
refus un devoir de Gonsaience*
Nommé ensuite, sans opposition
et à la presque unanimité , le
membre laïque M. le notaire H.
Poetti, dont nous avons déjà dit
qu’il était l’âme de l’administration précédente, il déclina d’abord
l’honneur qu’on voulait lui faire
et ne se rendit qu’aux vives instances de l’assemblée, mais pour
offrir sa démission au oorameucement de la séance du lendemain.
Les motifs allégués déjà la veille
étaient ses très nombreuses occupations de notaire et de secrétaire
de quatre communes. Comme à
cet égard rien de nouveau ne
s’était ajouté au fardeau qui depuis plus de vingt ans pesait sur
ses robustes épaules, il était évident que ce motif n’était ni le
seul ni même le plus grave ; il
y en avait en effet quelques autres que nous pouvons au moins
indiquer avec une parfaite certitude.
Tout d’abord M. Poëtti n’avait
certes pas concouru à la nomination du modérateur-adjoint et du
secrétaire; U pensait, avec quelque
raison qu’il ne lui serait plus
aussi facile de diriger de tout
peint , comme il l’avait fait jusqu’alors, la marche de l’administration. La partie financière de
la gestion de la Table , n’était
pas, il le savait bien, dans l’ordre
le plus satisfaisant, et si pour son
propre compte il ne s’était jamais
soucié d’une comptabilité régulière, il prévoyait bien que cette
question là serait le côté faible
de la Table, celui par lequel on
pourrait l’attaquer. Or il tenait
extrêmement à conserver le prestige dont il jouissait depuis si
longtemps et qui lui était de plus
en plus nécessaire.
Il y avait enfin un dernier motif
que nul , à ce moment , n’aurait
pu deviner, un scrupule dont nous
lui avons su gré, lorsque nous
l’avons connu. M Poëtti était vaudois de cœur, dans le sens traditionnel du mot, et il n’aurait pas voulu
compromettre l’administration de
l’Eglise Vaudoise dans l’inévitable
catastrophe qu’il prévoyait pour
lui-même, quoique son habileté
consommée aît réussi à la retarder
encore de bien des années. Comme
nous nous proposons de parler
encore procbainemeut et avec quel?
ques détails, de cet,homme, à certains égards très remarquable ,
nous n’en dirons rien de plus aujourd’hui, si ce n’est que ce sont
les instances du Commissaire royal
beaucoup plus que celles du, Synode, qui l’ont enfin décidé à accepter une dernière fois la charge:
de membre laïque de la Table.
Son collègue, le notaire Parise ,
qui s’était cru obligé de l’imiter
dans son refus, n’eût pas de peine
à se. résigner à l’acceplatiun»
3
.91.
La nomi'ûation de la Table et
celle du président de la Commission de Thôpital , pour laquelle
il fallut trois tours de scrutin,
aYâient pris un jour et demi, mais
les matières à l’ordre du jour du
Syliodô étaient en petit nombre
ou de peu d’importaîilie. La principale était relative aux besoins
de l’instruction secondaire aussi
bien que primaire. La Table les
avait signalés dans son rapport
et avait proposé que dans les budgets des communes , au registre
vaudois bien entendu, une somme
annuelle fût allouée pour améliorer
la position des Recteurs des écoles
latines et des- Régents paroissiaux.
Le Recteur de Pomàret avait un
salaire de raille francs, diminué
d’environ cent ffancs par la retenue pour frais divers ; celui de
La Tour n’avait que 500 fr. d’àsSurés, Quant aux régents paroissiaux, leur salaire variait de 250
à 500 frs. — Vu l’importance de
cette question , i’assemblée chargea une cottirnissioii de l’étudier
et d’en référer. Cette Commission
confirme l’existence des besoins
signalés et exprime le désir que
l’assemblée synodale les prenne en
considération. Sur quoi le Synode
exprime à son tour le vœu que
les communes concourent pour
cinq cents francs au traitement
du Recteur de l’Ecole latine de
La Tour , — ce qu’elles se sont
bien gardées de faire. Quelques
unes d’entr’elles ont très convenablement amélioré la position des
régents paroissiaux, mais aucune
n’a fo-urni un cenlitüe pour le traitement des professeurs du Collège
des Ecoles latines et de l’École
normale»
Comme le pasteur de Rodoret
insistait auprès du Synode, après
avoir échoué auprès de la Table ,
pour que la place de Recteur de
l’Ecole latine de Pomaret lui fût
confiée préférablement à ses cadets, on posa le principe que nul
n’avait de droit à ce poste et que
dorénavant les places de Recteurs
devenues vacantes seraient mises
au concours.
Ou avait souvent déjà et cette
fois encore senti combien devait
être incomplet et superficiel l’examen de la gestion de la Table
fait par une Commission nommée
après la lecture du rapport de
celle-ci C'est le Synode de 1844
qui a adopté le règlement en vigueur aujourd’hui portant que la
Commission examinatrice de la gestion de la Table sera composée de
deux ecclésiastiques et de deux laïques, qu’elle sera nommée par le
Corps des pasteurs et entrera en
fonctions quinze jours avant l’ouverture du Synode, dans le local
des archives de la Table.
A l’égard des écoles paroissiales
il est, à runanimité , décidé que
les régents ajouteront aux objets
enseignés jusqu’ici les éléments
de la géographie et de la langue
italienne J mais qu’il est accordé
aux Régents en fonctions deux
ans pour se mettre en règle à
cet égard.
On a fait bien du chemin depuis lors, mais le nombre excessif
des objets à enseigner aura-t-il
été utile ou nuisible? C’est une
question sur laquelle tout le monde
fl’èst pas d’accord.
4
~.w'02.
La version Segond.
Nous venions d’écrire noire premier
article sur la version Segond lorsque
nous avons reçu le n® de février de
l’excellent petit journal , la Chambre
Haute, et que nous y avons lu avec un
très vif intérêt deux letties , l’une de
Paris, l’autre de Valence, écrilespar des
pasteurs qui ne partagent pas l’engouement de plusieurs pour cette nouvelle
traduction. — Nous transcrivons la plus
grande partie de la lettre du pasteur
de Valence. «Il est des livres de l’A.
T. dont le français dans Osterwald ne
peut se digérer, et la première impression à la lecture de Segond, et,
avant lui, de Perret-Gentil, esljcelle
d’un plaisir de l’esprit qui louche à
la volupté ; mais un usage prolongé
de ces versions modernes éveille un
vrai regret de l’ancienne. Nos traducteurs modernes ont appris leur français
aux meilleures écoles et sont venus ensuite transporter dans leur langue,
déjà acquise , la pensée des auteurs
sacrés. On dii’ait qu’Oslerwald, comme
autrefois Luther, forme la sienne en
déchiffrant la leur , je veutt dire la
langue des auteurs qu’il traduit. Kt
si cela l’expose à forger trop souvent
des tours impossibles, cela le conduit
aussi à des bonheurs d’expression auxquels l’esprit et l’âme refusent désormais de renoncer. Je ne voudrais pas
être privé des versions modernes, de
Segond en particulier, mais mon hutnble pratique de chrétien et de pasteur
m’a conduit à croire que le système
de révision collective, laborieuse, je
serais tenté de dire continue , est ce
qui répond le mieux à l’intérêt de
l’Eglise 9.
Si nous avons transcrit celle lettre
c’est pareeque nous souscrivons absolument à son contenu et qu’ejle exprime notre sentiment beaucoup mieux
que nous n’aurions su le faire nousmême. .Mais il nous reste, après cela,
à montrer par quelques exemples que
la dernière traduction n’est pas toujours, quant au sens, meilleure que
les anciennes. — Le correspondant de
Paris de la Chambre Haute relève un,
passage du iNoiiveau-Testamenl que
nous avions noiis-rnême remarqué ,
c’est celui où Mallhieu rappelle la parole'd’Esaïe »Une vierge sera enceinte »
et que Segond rend par : Une jeune
femme, — ce qui, dit le correspondant,
semble une niaiserie. — Matth. xii,
42, Oslerwald traduit : « La reine du
Midi se lèvera au jour du jugement
contre celle génération et la condamnera », ce qui sans aucun doute est
la pensée du Seigneur. — Mais pareeque la préposition grecque construite
avec le génitif signifie en eifet avec
et non pas contre, Segond a traduit
» la reine dm Midi se lèvera avec celte
généraliou », — si cela veut dire qu’elle
ressuscitera en même temps que celte
génération, — nous osons dirç que ce
serait une nouvelle niaiserie. — C’est
le jugement que Winer, le père de la
gràm’maii'e du Nouveau-Testament ,
porte sur ce sens donné par Frilsche
au passage donl il s’agit.
Matth. xvin, 34. Oslerwald a traduit ; « Et son Seigneur étant en colère le livra aux sergents ( sans doute
les geôliers) jusqu’à ce qu’il eût payé
tout ce qui lui était dû ; il v avait
alors la prison pour dettes». Segond
traduit: « et son maître irrité le livra
aux bourreauxiüsqa'k ce qu’il eût payé.
— Que les sergents de justice, huissiers
el geôliers fussent en ce temps là
chargés parfois de battre de verges
ou même de torturer les malfaiteurs,
cela est fort possible. — Mais aujourd’imi ce n’esl pas le bourreau qui enferme. dans une prison, ni même qui
torture de quelque manière que ce
soit ; il est t’exéculeiir des hautes œuvres, c’est-à-dire qu'il fonctionne uniquement lorsqu’il s'agit d'ôler la vie
à un criminel.
Matth. xix, 10-11, les disciples disent au Seigneur : « Si telle est la condition de riiomme à l’égard de sa
femme, il ne convient pas de se marier. — Mais il leur dit. tous ne sont .
pas capables de cela, mais seulement
ceux à qui il est donné, — ...... il y
a des eunuques qui se sont fait eunuques pour le royaume de Dieu». —
Dan.s sa 1™ Epîlre aux Corinthiens,
Si. Paul donne un commentaire au-
5
93.
Ihenlique de celle parole du Sauveur,
lorsqu’il dit ( V. 7) ; « je voudrais que
tous les hommes fussent comme moi;
mais chacun a son propre don, lequel
il a reçu de Dieu, l’un en une manière,
l’aulre en une autre ». — Segond donnant au tmol grec {logos} sa signification la plus commune traduit : « tous
ne comprennent pas celte parole». —
Or Jésus n’avait prononcé encore sur
ce sujet aucune parole qui ne fût parl'ailemenl claire et facile à comprendre.
Matth. XIX, 16-17, Osterw'ald traduit; «El voici quelqu'un s’approchant
lüi dit: Maître qui es bon 1 quel bien
ferai-je pour avoir la vie éternelle ?
El il lui répondit : pourquoi m’appelleslu bon? Dieu est le seul être qui soit
bon ». ■— Segond dénature parfaitement le sons et la portée de ce passage en faisant répondre par le Seigneur : ■ Pourquoi m’inlerroges-lu sur
ce qui est bon ?» — »Mais ce n’est pas
du tout là dessus que cet homme l’a
interrogé «Un seul est le bon» lui
fait-il dire encore, sentence que nous
ne comprenons pas dans la bouche du
Sauveurj, car elle se rapporterait alors
à ce qui suit: le serait de vendre
ce que l’on a et de le donner aux
pauvres etc.
Marc IX, 5-6, Lorsque Jésus fut
transfiguré sur la montagne et que fes
trois disciples qu’il avait pris avec lui
virent Moïse et Elie qui parlaient avec
lui, Pierre lui dit : Maître ! il est bon
que nous soyons ici, l'aisons-y donc
trois .tabernacles, un pour loi, un pour
Moïse et un pour Elie. Or ( remarque
l’évangéliste J il ne savait ce qu’il di.sail : car ils étaient épouvantés. Segond traduit : Or il ne savait que dire !
C’est un peu notre cas ; il nous est
impossible de comprendre comment,
sans aucune nécessité grammaticale ou
lexicologique, celle parole a pu être
affaiblie à ce point.
Gel article s’est allongé outre mesure,
et il ne nous resté qu’à nous demander
en vertu de quel principe Segond remplace le mol d'Evangile, connu déjà de
quiconque s’occupe de rEcrilure Sainte,
par celui de bonne nouvelle, dont il
faut expliquer longuement la nature
et l’objet, laissant d’ailleurs subsister
le mol dans les litres des quaire premiers livres du Nouveau Testament,
pourquoi aussi il conserve le mol hébreu ou ararnéen de Rabbouni que
nul ne comprend.
Madame X.... a une enfant passablement paresseuse et fort peu disposée à préparer ses leçons, quoique
très gentille au demeurant. Aussi faitelle peu de progrès dans les éludes,
et a-l-elie besoin'de faire double, c’està-dire de faire deux fois la même
classe pour acquérir bien peu de connaissances.
Une amie dévouée de la famille croit
devoir informer Madame X... de la
lenteur des progrès de sa fille, afin
que ni l’une ni l’autre ne soit étonnée
si l’examen prochain n’est pas satisfaisant. I! est parfois difficile de faire
comprendre aux parents que leurs enfants ne sont pas des aigles; quand
ce ne serait que parcequ’il s’agit de
leur créature. Aussi madame X.... se
monlre-l-elle peu convaincue, et parlet-elle longuement du caractère facile,
enjoué, bénin de son enfant. Elle résume son discours en disant que, pour
ce qui la concerne, elle n’a jamais été
obligée de punir sa mignonne d’enfant.
— Quant à moi, lui répond sa digne
amie, je me trouve dans un cas tout
différent, car mon excellente mère m’a
fouettée maintes fois , et je lui en suis
extrêmement reconnaissante. Que seraisje devenue si ma mère n’avait pas agi
de la sorte? Que Dieu la bénisse poulies punitions qu’elle m’a infligées et
qui m’ont été très salutaires !
Quant à nous, nous souhaitons à
toutes les mesdames X.... possibles de
comprendre que «La verge et la répréhension donnent la sagesse , mais
que l’enfant abandonné à lui-même
fera honte à sa mère » ( Proverb. xxix,
15 X___________________________________
Cas de tiédeur.
Surfotii pas^de zèle, telle était la recommandation principale que faisait,
à ses agents diplomatiques, un homme.
6
.94.
d’égliae, qui avait jeté le Troc aux or!lie$, pour devenir liotnrae polilique et
.l'un des plus rusés, ou des plus roués
d’ealre tes diplomates du commeiieemenl du siècle. N’est-ee pas le même
qui disait que la parole a été donnée
à l'homme pour déguiser sa pensée ?
— Nous ne ferons pas au monde l’injure de prétendre que tous ceux qui
y appartiennent s’étudient à ne se
laisser jamais émouvoir, à ne jamais
éprouver, ou exprimer de l’inlérêl
pour quoi que ce soit et à qui que ce
soit..Nous reconpaissons très volontiers
qu’il y a des mondains qui ont le ceeur
tendre et généreux , tî'au ire s encore
qui rougiraient de menlir; mais ce
sont de rares et nobles exceptions,
tandisque que quleonque se dit chrétien et ii’esl pas à la fois affectueux,
loyal et sincère, est infidèle à sa généràtion et déshonore le beau nom
qu’il porte.
Le disciple de Celui en Cjui s’est vérifiée et comme personnifiée cette parole le zèle de ia maison m'a dévoré
^ou rongé, Jean m, 17)'ne peut se désintéresser d’aucune des choses comme
■d’aucune des personnes qui doivent
contribuer à la gloire de Dieu. Rien
de ce qui est humain ne peut lui demeurer éutinger. Ce qu’il veut, il faut
qu’il le veuille énergique ment, ce qu’il
croit qu’il le confesse courageusement,
ce qu’il fait il doit te faire aussi bien
qu’il te peut, ce qu'il aime l’aimer de
tout son cœur, ce qu’il espère l’attendre
joyeusement. Chea le ctuélien la froideur est de l’incrédulité et de l’ingralilqde, tandisque la tiédeur est plus
coupable, si possible, et plus funeste
encore. Soyez fervents d’esprit,
servez te Seigneur, — a dit l’apôtre
Paul i; ce qui veut dire : soyez fervents
(ou ardents) dans le servie du Seigneur. C’est la condition à laquelle
on sei’a confessé, à la grande jouinée
oomoïe «de bons et fidèles serviteurs».
Le '17 février, jour de fêle pour les
Vaudois , un de leurs amis les plus
coPiSUnle et les plus généreux entrait
dans sO‘i;i répos. M. James Lenox est
jnort à New-York à l’âge de 79 ans.
Modeste et princièrement généreux bienfaiteur de tant d'œuvres chrétiennes ,
c’est ainsi que le caractérise ['Eglise
libre, il l’a été pendant près de trente
années en faveur de notre Eglise,
connue de lui plus iniimemenl par le
doGi. Rével, lors du premier voyage
qu’il fit en 1851 aux Etals-Uais. Les
bâtisses du Périer, le temple de Pignerol, le Palais Salviati, les Ecoles de
Pomarel et de Ville-Sèche, notre œuvre
d’évangélisation ont élé les objets de
son inépuisable géijérosilé. Possesseur
d’«.ne liés grande fortime, il ea faisait
rusage le pins noble et le plus intelligent. Ce n’est pas à New-York seulement, à laquelle il a fait en dernier
lieu un don princier évalué à 15 millions de francs, c’est au sein de toutes
les églises évangéliques du inonde
entier que lu mémoire de cet homme
de bien , de. ce chrétien si humble cl
si dévoué sera en bénédiction.
S’il a gagné lui-même à aller auprès
de son Sauveur, son départ est, en
particnlier pour les Vaudois, inié perle
d’une extrême gravité. Si .sa sœur lui
survit, ce dont nous ne sommes pas
sûr, nous voudrions lui faire parvenir
l’expression do nos irès vifs regrets
et de notre plus cordiale sympathie.
itïera.
L'inslruGlion primaire en France.
La loi sur l’instiuclion pi'imairo en
France ne saurait tarder tà être discutée par le parlement, puisqu’elle doit
être mise en vigueur à dater du 1®''
janvier 1881.
D'api'ès le projet du ministère, l’instruction primaire doit être obligatoire,
c’est à-dire que tous les enfants des
deux sexes, de six ans révolus à treize
ans révolus, sont tenus de recevoir
celle instruction soit dans les écoles
publiques, soit dans les écoles privées,
soit au -sein de leur famille.
Une commission scolaire sera inslituée dans chaque commune, non seulement pour surveiller mais pour encourager la fréquentation des écoles.
Celle commission composée du maire
7
,95
de la comroiiae,, d’un délégué canlonai
changé; de visilen les écoles,, de l’insljUiteur communal el de l’inspecleur
primaire comprendra en ouke trois
pères de famille désignés par le Conseil Municipal.
11 sera dressé chaque année par
ceU® commission scolaire, la liste des
enfants de 6 à 13 ans des deux saxes
et les pères, tuteurs ou pations seront
invités à faire, savoir s’ils entendent
donner à l’enfant dont ils ont la garde,
l’instruction' primaire exigée par l’Etal
dans la famille, ou dans une ecole publique ou privée*
Pour les enfants, élevés dans: la famille, il sera établi un examen publie
dont les époques et le programmo seront déterminés par un arrêt ministériel, délibéré en conseil, supérieur.
Lorsqu’il sera établi que 1.enfant ne
reçoit, pas l’insitruction; primairiei dans
sa famille, le père, Isi tnteur ou les
personnes resiponsablesisea’onii passibles
desi peines» fixées, par la., loi.
Les. insiituie.urs ou, insiiiutrices des,
écolea. publiques ou privées devronli
tenir un régislre d’appel, constatant
la préseac9i ou, Pabsence des,élèves et;
les moUfs. de ces, dernièiies^ si elles,
dépassoht 4 par mois.
Une. caisse: des écoles, sera établie,
dans tontes les, comrpunes.
Mais une commission nommée par
la Gharnbre des députés, et dont M»
Paul Berl est rapporteur, a trouvé
insuffisanie sur plusieurs points la loi
présentée par le ministre de l’instruction, publique. Le, rapport très circonstancié de, Mr P.i Sert conclutînon:seulement à l’obligation de ren.seignenient,
primaire mais à sa. gratuité et à sa.
laïcité., Il supprime l’inslniclioni reli,.
gieuse dans íes écoles publiques. Les.
directeurs des écoles p.rivées|poiuTont
la rétablir, «. s’ils la, considèrent comme
partie intégrante de l’enseignement
inoraL Mais dans le,s écoles publiques
elle devra disparailre enlièremenl. Ce
que veulent les membres de la commission c’est que le prêtre n’entre pas
avec titre officiel dans l’écolé; le projet établit qu’un, temps, suffisant soit
laissé à la disposition des élèves aux
quels les parents voudront faire donner
l’enseig^cpaanl religieux au, dehors.
Par contre l’inslrucfion morale»devra,
recevoir, dans les écoles publiques,
des développements inconnus, jusqidà
ç6' jour et qui occuperont une partie
du temps considérable consacre aujourd’hui à, rinslr-ufition religieuse. —
Ce projet est beaucoup plus ¡iiadieali
que celui du, minislèi'e, il est même
tout ce que nous connaissons de pins
radical sur cette matière. Il sera difficile qu’il soit adopté surtout au Sénat qui vient de repousser le fameux,
article 7 de la loi sur l’instruction! sur
péi'isure par lequel l’enseignement pur
blic était interdit aux corporations
religieuses non autorisées.
En allendant l’instruction primaire
en France fait de rapides progrès. Dans,
les 40 derniersiannées, le nom b,des
élèves fréquCBlanl les écoles apresqiue
doublé ; lei noiTibre lolali des écoles
s’estaccrurde moitié, et; celui des écoles
de filles a quadruplé. Antrefcùe oU'
compta il, 40 oonscriis. sur 100 sachant
lire,,, on en compte aujourd’hui 85i La
dépense faite par l’Etat pour les écoles
primaires a triplé, en moins de 10
années ; elle s’élève aujourd'hui à près
de 20< millions.
( Extrait! de VJtalie}.
Le 14; couranl, anniversaire du Roi
Humbert, qui a terminé sa 36® année
a été célébré par des. revues- et par
des illuminations dans nos principales
villes. Aj Rome, S. Mi a. passéjon revue
les troupes de la> garnison an Maccao
ayant à ses côtés le duc d’Aoste. La
Reine Marguerite assislait à' la^ cérémonie. Le Roi el- la Reine, ont été
salués avec la plus, sympatique, cordialité par la population de la capitale
qui les a accompagnés, jusqu’au (Jwirinal en les acclamant.
La Chambre■ des députés, a eu deo»
séances par jour ; dans l’une elle a
continué la discussion des budgets,
dans l’atilre, elle a étudié le: projet de
lo,iide la réorganisation dos carabiniers.
L’examen dm budget des affairesétrangères a douné oocasion à dos demandes el à des interpellations sur. la
politique étrangère, de la pari des
8
,96.
hon. Marselli, chef du centre ; de
Visconli-Veuosta cl de Grispi. VisconliVenosta reproche à la gauche d’avoir
mal dirigé noire politique étrangère
et d’avoir compromis par faiblesse
noire position vis-à-vis des autres
puissances, surtout de i’Aiuriche en
ne prenant pas une attitude énergique
contre les associations de Vltalia irredénia. Nous n’avons pas d’amis sur
lesquels nous puissions compter. Pour
avoir des amis sûrs, il faut être soimême ami sûr, dit l’ancien ministre.
Une cause de faiblesse do notre politique étrangère au Congrès de Berlin , en Orient, en Egypte et un peu
partout, c’est l’incertitude de notre
politique intérieure , la multiplicité
des partis, les crises ministérielles trop
fréquentes. *— Marselli et Grispi, malgré leurs critiques semblent vouloir
donner un vole favorable au ministère
de gauche , pour soutenir le parti. —
Cairoli s’est réservé de répondre avant
la fin de l’examen du budget à toutes
les demandes et à toutes les critiques.
On* est' assez impatient de connaître ,
d’une manière officielle et exacte quels
sont nos rapports avec les puissances
et surtout avec l’Autriche et avec l’Allemagne, et si le Gouvernement a su
maintenir des rapports d’amitié et n’a
pas compromis notre neutralité par
des alliances intempestives.
JPrfinee. — La grande question
a été celle du rejet de la part du Sénat
par 148 voix contre 129 du fameux
article 7 de la loi Ferry sur l’instruction supérieure. Cet article visait à
interdire l’enseignement aux corporations religieuses non autorisées et
particulièrement aux jésuites. Toute
la droite favorable -au clergé a volé
contre l’article ; et avec la droite le
centre l’à repoussée au nom de la liberté, La parole éloquente de deux
républicains modérés, MM. Jules'Simon
et Dufaure a entraîné tout le centre
gauche cl décidé du sort de l’article.
— M. Jules Simon a montré que la
concurrence est une des conditions
du progrès, comme le disait souvent
notre Cavoiir, et que le meilleur moyen
de vider les écoles des congréganistes,
c’est de rendre celles de l’Etal aussi
bonnes que possible.
Quelques journaux républicains conseillent au Gouvernement de mettre en
pratique les lois existantes contre les
Congrégations religieuses non autorisées, supprimées déjà et senterneiU
tolérées; d’autres lui conseillent la
prudence, persuadés que rien n’est
plus préjudiciable à la cause de la république et de la liberté que de faire
des martyrs et de prendre l’altitude
des gouvernements de combat ou du
soi-disant ordre moral. — Le ministère
ne parait pas avoir encore pris de
décision, et il n’en prendra pas avant
la seconde lecture de la loi et la seconde votation qui doit avoir eu lieu
l’un de ces derniers jours.
Anfftetefre. — La lutte électorale
a commencé. G’esl lord Beaconsfield
qui a commencé les feux par sa lettre
au Gouverneur d’Irlande , par laquelle
il lui annonçait la dissolution du Parlement et les nouvelles élections , et
dans laquelle il donne le programme
du parti conservateur ou tory. Le ministère croit le moment favorable pour
lui d’engager la lutte ; le pays aura
l’occasion de dire à son Gouvernement
.s’il veut qu’il exerce une influence en
Europe, par une intervention légitime,
on bien s’il doit se maintenir neutre
et se désintéresser de tout ce qui se
passe autour de lui, comme l’avait
pratiqué le ministère wliig. — Les
chefs des whigs ont relevé le gant,
et soit Hardinglon , soit Gladstone ont
à leur tour lancé des manifestes dans
lesquels ils blâment la politique soidisant conservatrice des tories, en
Turquie, où elle n’a abouti qu’à l’agrandissemenl de la Russie, à l’occupation de l’île de Chypre par un traité
clandestin, dans l’Afghanistan à des
pertes énormes, comme aussi dans le
sud de l’Afrique.
awBgie. — Il est plus que jamais
question de la constitution ou des libertés que le Czar se propose de donner
à jses sujets. — De grands changements auraient aussi lieu dans le personnel du gouvernement. Gorlshakoff
serait cette fois enfin sacrifié à l’alliance avec l’Allemagne.
Ernest Kobkkt, Gérant et Administrateur.
Pignerol, Irap. Chiaotore et Mascarelli.