1
Année Septième.
H Mars 1881
N. 10
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi ’
Vous me serex témoins. Actes 1, 8.
Suivant la vérité avec ta charité. Bp. 3, ]6,
PRIX D’ABBONNEMENT P AR AN Italie . . .. L. 3 Tous les pays de rUuion de poste , . . >6 Amérique ... >9 On s'abonne : Pour VIntérieur chez MM. les p^asteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour VEcûtérieur au Bureau d'Ad- ministration. 1 Üu ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti* rage 10 cent, chacun. Annonces: 25 centime» par ligne, Le^ d'argent se font par j lettre recommandée ou par f mandats, sur le Bureau de Pe- 1 rasa Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi ; A la Direction du Témoin , Pomarettc (Pinerolo) Italie. Pour TADMINISTRÀTION adresser ainsi : ArAdministratiojn du TéiMoin, Pomaretto ( PinertiloJ Italie
Sommai!*©.
Nóander et l’origine des Vaudois. —
Nos origines. — l>ère Gavar.zi. — Corres~
pùndance. — Vne médecine pour le cœur.
IVouïiües reîi'siieMses. — /îaewe polüigue.
et Tofigino des Vaudois
Puisque la question de l'origine
des Vaudois est à l’ordre du jour
et que le nom du professeur Néander
a été cité, il nous semble à propos
de foire connaître en quels termes
ce savant théologien s’exprime à ce
sujet.
Il est hors de doute qu’en matière d’iiistoirc ecclésiastique Néander ne soit une autorité. Il connaissait l’ensemble et les détails des faits.
Un historien comme Néander, impartial, ami de la vérité et sincèrement chrétien, ne peut qu’inspirer
la plus grande confiance, et si quelqu’un pouvait nous convertir à son
opinion sur la question qui nous
occupe, ce serait bien lui. Et cependant, comme nous ne le croyons
pas infaillible, nous pensons qu’il
a pu se tromper sur une question de
fait comme l’est celle Îe l’origine
des Vaudois. Voici ce qu’il dit:
« tous les renseignements, qui nous
ramènent jusqu’à l’origine de la
secte des Vaudois, sont d’accord en
ceci,,¿&sl q^u’elle dérive„d’un riçhe
bourgeois de LyoiTnbramé Petrus
Valdus (Pierre de Vaux) j. Hist.
Ecglés. V, page 817. Une affirmation aussi positive a lieu de nous
étonner après ce que dit Néander
lui-même, à la page 815 et 816:
« la .secte des Vaudois... n’est pas
l’œuvre d’un homme unique, poussé
à cela par des circonstances extérieures; mais elle est comme^.un
anneau de la chaîne des réaiîtroiiS;.
de la conscience chrétienne’ co‘ni,re‘i
le système ecclésiasfique |l
tique du moyen-âge, un^%jka'fif8fe''\
talion entre plusieurs aulreiirfè lidl
de la pauvreté évangélique ^
dans le sentiment religieux de ce
temps. C’est une manifestation de
l’action de l’esprit de Dieu dans ces
contrées ». — De telles prémisses
n’autorisaient pas, nous semble-til, Néander à déclarer d’une manière aussi positive qu’il l’a fait que
2
,78
les Vaudois tirent leur origine de
Pierre Valdo. — Plus loin, après
avoir dit qu’il considérait comme
une erreur l’opinion selon laquelle
les Vaudois auraient eu des relations
extérieures avec les tendances réformatrices ^qui se sont manifestées
dans ces contrées depuis Claude de
Turin, Néander déclare, d’un autre
côté, qu’il y a quelque chose de
vrai dans la prétention des Vaudois
à soutènir le grand . âge de leur
secte et à en faire remonter l’origine jusqu’à Constantin et à l’évêque
Silvestre, et même plus haut encore.
— Comme on le voit Néander n’est
pas aussi sûr qu’on veut bien le
dire, que^ les Vaudois descendent
de VaÎdo. — Voici selon nous à
quelles conclusions aboutissent les
déclarations de Néander :
1“ Les Vaudois n’ont pas existé
avant Valdo comme église, ni même
comme secte distincte j
2" Il serait possible que les contrées des Alpes, où l’Eglise Vaudoise
s’est maintenue jusqu’à nos jours,
il y ait eu avant Valdo une tendance
biblique ou évangélique.
Nous ajoutons à ces conclusions,
que nous ne comprendrions pas que
les disciples de Valdo fussent venus
dans nos Vallées, s’il n’y avait eu
déjà avant eux dans ces contrées,
si non des coréligiormaires, au
moins des chrétiens selon la ,Bible
et non pas seulement un peu p!us*de
liberté. Des catholiques, au lieu de
recevoir les Vaudois de "Lyon comme
des frères, les auraient chassés comme des loups. De plus, ceux qui
connaissent ta force d’inertie et la
puissance conservatrice des habitants
. de nos montagnes savent combien
il eût été ditïîcile de les convertir à
la religion de la Bible, s’ils avaient
déjà adopté les erreurs de Rome.
Ils ne seraient pas devenus évangéliques par la seule influence des
nouveaux arrivants.
Nous pensons donc que les habitants de nos Vallées n’avaient pas
encore, à cause de leur éloignement de Rome, et de leur séquestration dans les montagnes, adopté
les principaux changements apportés
successivement dans la doctrine et
dans la constitution ecclésiastique.
Mais, d’un autre côté, ils né formaient pas une secte, encore moins
une église dislinete; et plus tard ils
ont bénéficié de l’arrivée au milieu
d’eux des disciples de Valdo, comme
au XVI* siècle, de leurs rapports
avec les Réformateurs. On nous dira
que ce sont là des raisons- de sentiment et non point des preuves;
mais ne pouvons nous pas demander
à notre tour à ceux qui nous font
descendre de Valdo de nous donner,
eux aussi, des preuves de ce qu’ils
avancent.. Or nous n’en avons pas
su voir de concluantes jusqu’à maintenant dans leurs écrits.
Certes ce n’est pas un déshonneur de tirer son origine de Valdo;
nous n’en rougirions, ni au point
de vue religieux et moral, ni même
au point de vue patriotique; il n’y
avait encore au temps d’Anselme
d’Aoste et de Cantorbéry, à celui
de Thomas d’Aquin, ni patrie italienne ni langue italienne; mais nous
ne pouvons pas admettre pour les
raisons énoncées plus haut, et pour
d’autres encore qui ont déjà été
exposées dans ce joürnal, que nous
devions notre existence, au point de
vue l'eligîeux, uniquement à l’établissement d’une colonie venue de Lyon
dans nos Vallées à la fin du xii®
ou au commencement du xm* siècle.'
3
79.
Ne perdons pas de vue, en nous
occupant d’histoire, comme l’a dit,
un savant, en parlant des facuilés
de l’âme, que la question des origines se perd dans la nuit des commencements. X.
Nas Origines
VI.
Indices antérieurs à Valdo.
Nous placerons en première ligne
une indication fournie par la chronique du monastère de St. Thron , en
Belgique, — écrite entre l’an 1108 et
1136. L'abbé Radulphe parlant d’une
contrée qu’il désire visiter quand il
traversera les Alpes pour se rendre
â Rome', la désigne comme-souillée
d’une hérésie invétérée. « Én outre ,
dit-il, il entendait dire que la contrée
vers laquelle il s’était proposé de
poursuivre son voyage était souillée
d’une hérésie invétérée sur le corps
et le sang du Seigneur » ( V. Monastier, pag. 40).
Cette contrée n’est pas nommée ;
mais aussi longtemps que l’on ne
peut indiquer une autre région au
Sassage des Alpes, comme souillée
'hérésie, il est naturel de songer
aux Vallées comme étant ainsi désignées. — On objecte que l'hérésie
dont parle Radulphe est une hérésie
des Cathares et non des Vaudois. —
B’abord nous ferons observer que
nous n’avons jamais prétendu avoir
dans la poche la confession. de foi
des chrétiens des Alpes, — ni qu’ils
lussent de tout point d’accord avec
les disciples de Valdo. Gilles se borne
à dire qu’ils n’étaient pas « esloignés ».
Pui?, il nous reste des doutes sur les
doctrines que l’on impute aux Cathares et Albigeois. Mais, en dehors
de tout cela, il n’est pâs hors de
propos de rappeler que l’une des hérésies dont Pierre de Bruis est accusé
par ses adversaires concerne préciséomnt la S. Cêpe^ Or Pierre de Bruis
( Breuïzo ?)' était originaire du Val
Louise ; il répandit ses doctrines dans
le Dauphiné avant d’aller évangéliser
la Provence et le Languedoc, ou il fut
brûlé vif en 1126, cinquante ans avant
Valdo.
Comme le Dauphiné comprenait les
Vallées do Césanne et de Pragela,
elles ont pu être visitées par Tardent
missionnaire, et il est en tout cas
naturel de penser que, vu le voisinage et les communications fréquentes
entre les diverses Vallées des Alpes
Cottiennes, les doctrines de Bruis se
soient répandues sur les deux versants
de ces montagnes. L’indication de la
chronique de St. Thron ne ferait donc
pas nécessairernenl allusion à une population de Cathares comme on Tafîirme avec tant d’assurance. Seulement
la doctrine de Bruis sur la Cène ne
pourrait guère être qualifiée d’hérésie
invétérée, par une clironique contemporaine.
C’est ici qu’il serait intéressant de
savoir où Bruis avait lui-môme puisé
ses doctrines. Les avait-il tirées directement de l’Ecriture Sainte, comme
Valdo , ou bien les avait-il trouvées
déjà connues et répandues dans son
pays natal ? On ne saturait le dire
d’une manière assurée. Ce qui est sûr
cependant, c’est que le Val Louise est
déjà signalé, en 1096, par une bulle
du pape Urbain II, comme infecté
d’hérésie. On peut donc raisonnablement supposer que Pierre de Bruis
n’a fait que répandre au loin la se^mence qu’il avait trouvée dans .son
vallon natal et que Henri Vilalien, son
compagnon et successeur, avait peutêtre trouvée également du côté oriental des Alpes.
Jusqu’à preuve du contraire, nous
retenons donc les lignes ^citées plus
haut de la chronique de St. Thron ,
comme un indice de tendances évangéliques et anti-romaines chez les hahilants des Vallées avant l’arrivée des
Vaudois.
A côté de ces indications,, il nous
faut mentionner quelques lignes de
Pierre Daraian à Adélaïde dé Suso,
duchesse des Subalpins, écrites en
I 1050. Saint pamian se plaint que le
I clergé des étals de cette princesse
4
« n’observe pas les ordonnances de
l’Eglise». Encore ici, nous ne pouvons
donner à cette plainte que la valeur
d’un indice, vu que nous ignorons
quelles étaient au juste les ordonnances de l’Eglise que ce clergé n’observait pas ; — mais il est naturel
de penser que si le clergé était rebelle , la population ne devait pas
être «bien catholique».
D’où venait cet esprit d’opposition
du clergé des vallées alpines et de
leurs abords ? Avait-il sa source dans
le simple désir d’indépendance en face
de la tyrannie de l’évêque de Rome,
— ou bien, faut-il y voir un indice
à'attachement à la Sainte Ecriture qui
condamne l’idolâtrie romaine?
Cette dernière supposition n’est pas
improbable, si l’on songe à l’exemple
fidèle et courageux qui avait été doilné
au IX® siècle par Claude archevêque
de Turin. Il est possible que, chez
la population plus changeante des
villes, le temps ait effacé les'traces
de ce ministère fidèle ; — mais tout
porte à croire que cette empreinte
évangélique se soit conservée dans
les montagnes où le caractère des populations est éminemment conservateur, soit dans les us et coutumes,
soit dans le dialecte, soit aussi dans
les doctrines §t les pratiques religieuses. Il devait l’être encore plus
alors que de nos jours, que les communications fréquentes et rapides avec,
le dehors tendent à l’affaiblir. A ce
propos, il nous souvient d’avoir, un
jour, entendu Hudry Ménos insister
sur ce caractère des peuples de montagne, en le mettant en rapport avec
les travaux de Claude et même avec
des travaux évangéliques antérieurs.
Mais ici on ne manquera pas de
dire que, tout en écrivant, nous rêvons, et, cette fois popr tout de bon ;
— aussi allons-nous poser la plume.
Invités à justifier les doutes q^ue
nous avions exprimés sur les conclusions du prof. C. , nous l’avons fait
selon nos forces; les lecteurs en feront tel jugement qu’il leur plaira.
Pour nous, tout en professant le plus
grand respect pour le savant auteur
de Valdo ed i Valdesi avanti la Ri
80
fiiVliftnitwWMVW^rMVWWVWi/wwMWVWWVWWWWMi
forma, nous sommes plus que jamais
convaincus que ses conclusions, entachées d’un radicalisme inconnu parmi
nous, sont loin de résoudre, d’une
manière satisfaisante, la question de
nos origines.
Vaudès.
Nous traduisons littéralement et
sans l’accompagner du moindre commentaire l’article suivant que le Christian Observer du 5 janvier publie sous
le titre de ;
VÎU G4\AZZI
Nous apprenons d’un ami de
Louisville que le Père Gavazzi, de
l’Eglise Libre d’Italie, est dans le
midi, et qu’il visitera dans les prochaines semaines quelques-unes des
principales villes de nos Etals du
Sud. Il y a dix jours, il était à
Orléans; dimanche dernier, il était
allendu à Galveslon. Il sera le 9
janvier à Litlle Rock, et sera probablement à Memphis vers le ii ,
le à Nashville, le 13 à Bowling
Green , et à Louisville dimanche 16
janvier.
L’Eglise Vaudoise du Nord de >
ritalie qu'il représente est probablement la plus ancienne Gom^nunauté protestante qui existe maintenant au monde dans sa forme et
son organisation originales. Elle a
été persécutée avec une grande sévérité, il y a des siècles, par les catholiques romains. Ce peuple est
très pauvre, mais plein' de zèle missionnaire, et depuis que la liberté
religieuse a été proclamée en Italie,
ils ont été les premiers à pénétrer
dans les pays avec les vérités de
de l’Evangile. Ils font si bien leur
œuvre que les autres églises aiment
mieux assister et soutenir l’œuvre
5
-81.
missionnaire de l’Eglise Vaudoise
que d’établir elles-mêmes une mission propre en Italie.
Telle a été la pensée du Concile
uni’férsel presbytérien. Reconnaissant
le besoin de l’Eglise Vaudoise pour
cette œuvre; comme le concile est
informé que 40.000 dollars peuvent
être recueilli en Ecosse et en Italie,
il pense que, si possible, 20.000
doivent être collectés dans ce pays.
L’honoraire actuel des ministres
vaudois n’est que de 300 dollars
par an. S’ils doivent travailler avec
fruit, il faut que leur revenu soit
libéralement complété. Nous nous
attendons à ce que Gavazzi reçoive
un chaleureux accueil.
Correafonbancc
Angrogne, le 8 mars 1881.
Monsieur le Rédacteur,
C’est avec une vive reconnaissance
que nous avons lu dans le Témoin ce
que nos frères de l’Ecosse et de FEglise Presbytérienne d’Angleterre ont
fait, ou sont en train de faire, potir
augmenter les minces honoraires des
ministres des Vallées. Mais il est possible que la plupart des lecteurs de
notre journal ne sachent pas encore
ce qu’ont entrepris de faire pour le
même objet nos frères de l'Eglise
Nationale d’Angleterre.
Une grande église comme l’est celle
d’Angleterre doit nécessairement mettre un certain temps pour s’ébranler
et se mettre en mouvement. Il n’en
est pas moins vrai cependant qu’il
existe au sein de l’Eglise Nationale
d’Angleterre un vif intérêt pour l’E
tlise Evangélique Vaudoise. — Cette
glise qui nous a déjà donné les
Beckwitn, les Gilly et tant d’autres
bienfaiteurs, nous en réserve d’autres
encore; et déjà en 1877 nous avons
eu la joie de voir à notre Synode le
rév. J. N. Worsfold, M. A. digne recteur d’Haddlesey, qui venait de prendre part à la solennelle inauguration
de la chapelle de Pra-du-tour que nous
devons à son initiative et à ses efforts
constants.
M. Worsfold a visité nos Vallées en
1871 pour la première fois, et dès
lors il s’est constamment occupé du
bien-être de notre église. Dès 1873 il
publiait The Vaudois of Piedmont
( Histoire des Vaudois ) dont la première édition est maintenant ¡épuisée
et va être suivie, l’automne prochain,
d’une seconde notablement enrichie.
Il vient de publier une excellente monographie sur Peter Valdo (basée sur
celle de M. le professeur B. Tron) où
il reconnaît l’antiquité des Vaudois et
leur priorité relativement au réformateur lyonnais. Et nous savons de très
bonne source qu’il a dans son portefeuille bien des choses relatives à
l’histoire vaudoise et qui vont être
publiées au fur et à mesure que l’auteur en aura l’opportunité.
Il nous faudrait plus d’espace que
peuvent nous en accorder les colonnes
du Témoin pour dire ce que M. Worsfold a déjà fait en vue de l’augmentation des honoraires des pasteurs des
Vallées. Voyages, longues absences du
foyer domestique, meetings, publications., appels, circulaires, formation
de Comités, vaste correspondance,
etc. « S’il plait à Dieu de me con» server la vie, nous écrivait-il en
» mars 1880, je ne me donnerai pas
» de repos avant d’avoir assuré à cna» que pasteur marié un salaire de
» SOOO à 2500 fr. et augmenté le
9 nombre des pasteurs dans les pa» i’oisses telles que Angrogne,»La
9 Tour, etc. Soyez bien assuré que je
» prie constamnient pour vous et pour
» vos collègues dans les Vallées ».
Aussi M. Worsfold a-t-il réussi à
ressusciter le Comité fondé en 1825
par le regretté doct. Gilly sous le patronage et avec le concours du comte
de Clarendon, du comte de S. Germains , du Lord Evêque de Londres,
du Lord Evêque de Winchester et de
tant d’autres dignitaires. Sqot membres du nouveau Comité des hommes
6
très influenis comme, entr’autres, le
très révérend Dn R, Payne Smith
Doyen de Canterbury, le rèv. Canon
Clayton recteur de Slnnhope, H. F.
Amédroz, Esq™, George H. Lake,
Esq''« et cela va sans dire M. Worsfüld lui-même.
Dans une réunion tenue le 3 novembre dernier chez le comte de Harrowby, il a été décidé, entr’aiitres
choses, de placer sous les yeux du public anglais l’urgente nécessité d’augmenter les honoraires des ministres
vaudois , de tenir des meetings, de
fonder des Comités locaux et d’ouvrir
des souscriptions pour recueillirlQOOO
livres sterling. Pour commencer la
réalisation de ce projet magnifique
un appel (que nous ferons connaître
dans un prochain numéro) a été fait
aux protestants anglais et l’imprimé
a eu déjà une très abondante circulation.
Aussi ost-ce avec le cœur plein de
joie et d’espérance que notre digne
frère et ami nous écrit le 4 courant:
« J-espère un joqr ou l'autre vous
» revoir à Angrogne, et apporter aux
» Vallées un témoignage visible de la
J) sympathie (substantial message of
» sympathy) de l’Eglise Nationale d’An» gleterre à sa brave petite sœur du
» Piémont ».
Une importante réunion de personnages influents va avoir lieu a Lambeth Palace sous la présidence de
l'Archevêque de Cantorbury et nous
espéron.? pouvoir en perler prochainement aux lecteurs du Témoin,
Que des actions de grâces et des
prières montent de tout cœur vaudois
vers l’Auteur de toute grâce excellen;t0
pour le remercier de nous susciter
tant Cl de tels amis et pour le prier
de bénir leur entreprise pour la gloire
de son nom et pour l’avancement de
son règne.
'■ Btienne Bonnet, past.
Une,niéilecinc pour te cœur
Le Doclehr Livingstone, une fois
accepté par la Société des Missions
de Londres, alla exercer son activité
missionnaire dans l’Afrique centrale,
où il prêchait l’Evangile et guérissait
Içs malades. Il trouva souvent des
personnes plus disposées ù recevoir
ses médecines qu’à écouter ses enseignements. Un chef de tribu vint un
jour à lui, et lui dit :
—• Je viens voua prier de vouloir
bien changer mon cœur ; il est orgueilleux, très orgueilleux et souvent
colère. Donnez-moi quelque médecine pour le guérir , s’il vous plaît.
Livingstone lui recommanda la parole de Dieu qui restaure l’âme et
réjouit le cœur ; mais le chef africain insista, disant :
— Donnez-moi une médecine, quelque chose à boire, afin que mon cœur
soit changé.
Un autre chef fil au docteur une
question propre à nous faire réfléchir.
— Puisqu’il est établi, dit ce chef,
que tous ceux qui meurent sans avoir
reçu le pardon de leurs péchés sont
perdus pour toujours, comment se
fait-il que votre peuple ait attendu
jusqu’à maintenant pour nous apporter la bonne nouvelle du salut
par Jésus-Christ?
liouocUee retijteuees
et fçiits divers,
■f ‘I «■ >'>'*■
Italie. — Une atteinte des plus
graves a ôté portée, à Marsala ( Sicile), à la plus sacrée des libertés,
celle des cultes. Pendant que l’Eglisé
évangélique de cette ville, appartenant à la dénomination des méthodisles-vs'eslêyens, célébrait tranquillement.son culte, le4 du courant, une
bande de furieux fit irruption dans
le temple, menaçant de mort ceux
qui s’y trouvaient, saccageant et brisant tout ce qui lui tombait sous tes
mains, et terminant ce noble exploit
par un auto-da-fè, sur la place même
du temple, des débris de son vandàlisrae.
Le député Damiani ayant interpelfé
sur cette brutale aggression, le mi-
7
.83.
nistre de l’Intérieur, M. Depretis ré^pond que le Gouvernement a pourvu
non .feulement, à ce que les coupables lussent punis* mais encore à çe
que la liberté sacrée des cultes fût
respectée à l’avenir à Marsala». Nous
lisons de plus dans un journal* à ce
propos , qu’un agent supérieur de la
sûreté publique a été envoyé sur les
lieux avec des carabiniers, et un f^rt
détachement de troupes ; que les principaux auteurs de ce méfait sont dés
à présent aux mains de la justice ; et
qu’une enquête est commencée ; destinée â mettre au clair si, de la part
des autOTÎtés locales, il h’y a eu* dans
cette affaire ni faiblesse, ni négligencet
Què toiyours l’autorité supérieure se
conduise de cette manière, et les citoyens appartenant à la commuiiion
évangélique , n'en demanderont pas
davantage,
— Le bazar organisé cette année
encore, par l’Eglise vaudoise de Rome,
au profit de l’œuvre de rEvangélisaltoH, a rapporté la belle Sómme de
fr. ¿,000 environ.
France. Le Conseil Municipal
de Marseille, dans une de ses dernières/séances, a émis un vœu favorable â, là séparation de l’Eglise et
dé l’État.
ÂÜTRicHÊ, — Le 23 janvier dernierj*
mourait â Salzbourgl, dans l’Asile des
sœurs de la Miséricorde, la veu-ve du
lieulerlafit-gênéral italien, chev. Salon
de Reecagni, née comtesse Léopoldine
Pirmiàn ( autriebienne et catholique)
qui ôfdûnha, par son testament, que
son p'alrimoine, en entier * environ
3200 livrés de rente, fût consacré à
la fondation de bourses de 400 lïovifls chacune,, au profit des orpiielim
évangéliques de Salzbourg , et seulement â défaut de ceux-ci, de la province en général.
La défunte â motivé cette détermiWatioti sur son désir de remédier en
quelque mesure par ce moyen, à la
laute et a la rudesse avec laquelle
nh membre de sa famille, avàit,
dans le siècle passé, par excès de
fanatisme , réduit à une yiiine complété un si grand nombre dé familles
protestantes de^ cette contrée. Le pa
rent auquel elle fait allusion n’est
autre qtïê l’archevêque Pîrmiàn luimême, l’auteur bien connu de cette
cruelle persécution , à laquelle ne
manqua pas, on. peut en être
cerlain, — la bénédielion du Pape.
Angleterre. — Les anglais tiennent ferme à leur dimanche, et ils
font bien ! line proposition faite au sein
de la Chambre des Lords, pour permettre l’ouverture, le Diraanehe, de
la seule section : Histoire naturelle,
du grand Musée de Soulh-Kensington,
a été repoussée, et la noble Chambre,
à la,place de cette proposition, en a
admis une autre, portant que cette
section du Musée reste ouverte, plusieurs soirs de la semaine.
Egypte. — Parmi les cérémonies
particulièrement chères aux Musulmans de cette contrée et qui, plus
qu’aucune autre, contribuait à exalter
leur fanatisme religieux, il faut compter celle dite du Doseti, qui se célébrait au Caire, à l’époque du .retour
des pèlerins de la Mecque.
Campés en très-grand nombre aux
Sortes de la ville, ils dansaient, ils
urlaient et pratiquaient sur leurs
corps de profondés blessures. Puis',
à un certain moment, un grand nombre de ces dévots se couchaient par
terre, à plat ventre, les uns à côté
des autres, et si bien alignés qu’ils
formaient un véritable pavé humain,
sur lequel passait la portion la plus
considérée et la plus sacrée de |a
procession des pèlerins, et epfin le
Sheik de Saàdiok monté sur un cheval
blanc. Environ 300 hora meé étaient
ainsi foulés sôus les pieds de son
cheval, ce qui valait aux plus maltraités d’entre ces malheureux en
échange de cêtes ou de yerlèbies
cassées, des grâces exceptionnelles.
—- Le Kédivé, d’accord avec le Bouveau sheik vient d'ordonner l’abolition de cette fête, au grand chagrin ,
cela est à croire, de ceux qui n’auront.plus ce moyen de gagner des
indulgences.
8
84
Menue )^oUttiC|ue
k Italie. — Les Chambres ont repris leurs travaux; en attendant la
relation sur le projet de la loi électorale et l’exposition financière de
l’hon. Magliani, les députés s’occupent
des questionsd’importance secondaire.
Le, nouveau parti politique composé de membres du centre gauche et
du centre ne paraît pas devoir vivre
longtemps.
Un tremblement de terre a détruit
300 maisons de la petite ville de Casamiccciola dans rlle d’Ischia. Le
nombre des morts s’élève à 160 et
celui des blessés à 140 environ. C’est
comme on le voit, un grand désastre;
quoique la catastrophe ait eu lieu en
plein jour, vendredi dernier à 1 1(2
heure de l’après-midi. Le gouvernement a expédié de Naples et de Pozzuolo sur le lieu du sinistre des compagnies de soldats du génie. Les administrations et les particuliers font
à l’envi pour porter des secours aux
blessés et à ceux qui ont perdu leur
abri. Bien d’autres maisons menacent
‘ ruine dans 1a partie supérieure de la
ville.
A Marsala un acte d’intolérance
vient d’être commis. Une foule de
peuple, musique en tête, a fait invasion dans le local des réunions religieuses des méthodistes ; l’évangéliste
a trouvé son salut en fuyant par tes
toits; les meubles du lieu du culte
ont été brûlés sur la place du Duomo
dans lequel ces sauvages sont ensuite
entrés pour y recevoir la bénédiction
de l’arcbiprêtre et du clergé.
Featnee. — Le Sénat s’occupe
louiours des tarifs dans un sens protectioniste ; la grosse «question du
jour à la Chambre des députés est
celle du rétablissement du scrutin de
liste.
é.»*9leteere. — Le ministère
Gladstjle a, su^û pn échec à la Chambre dp Lords. Suria proposition de
lord Efytton voté, contrairement
aux voeux du gouvernement, la convenance de continuer à occuper rai
litairement et dans l’intention de
quelques-uns, d’une manière définitive, Candahar dans i’Afgahnistan,
comme un boulevard contre les Russes
Sui doivent avoir pris possession de
[erv. — La Chambre des Communes
s’occupe toujours encore de la question irlandaise.
Les troupes anglaises et coloniales
ont été battues par les Boers qui offrent de faire la paix à la condition
que leur indépendance soit reconnue.
L’armistice entre les troupes coloniales et les Bassoutos était expiré, ■
on expérait que les hostilités ne recommenceraient pas, mais malgré les
bonnes intentions du nouveau gouverneur, sir Robinson, les conditions
de paix avancées sont si onéreuses
pour les Bassoutos, que l’état de
guerre continuera encore. Sir Robinson avait invité les Bassoutos à
déposer les armes et à s’en remettre
à lui’ -pour les conditions, mais lorsqu’ori apprit que les administrateurs
de la Colonie du Cap demandaient
qu’on livrât entre leurs mains les
cnefs les plus compromis, les négociations furent rompues.
Aênéri^pie. -ry Le nouveau président des Etats-Unis Garfield a été instaHéjdans sa chapge le 5 mars courant.
11 a prononcé Û cette occasion un
discours qui a été bien reçu. Il invite^ le peuple à la concorde, il se
déclare protecteur et ami des nègres ;
il engage ses concitoyens à développer
avant tout l’instruction et l’éducation,
ensuite les grandes œuvres industrielles. 11 se prononce contre la polygâraie des Mormons.
Orient. — La conférence diplomatique de Constantinople a commencé
ses travaux. La Porte se refuse absolument à la cession de l’Epire ou
d’une partie de cette province. Elle
consent à la cesssion d’une partie de
la Thessalie. Selon Bismark la Conférence n’aboutira que lorsqu’on aura
adopté sa proposition de céder à la
Grèce l’île de Candie. '
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Pigoerol, lmp. Chiautore et Mascarelli-