1
Üompte-oourani avec la Poste
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Italie............... L. 3
Tous \tìB pays de l'Union
de poste 6
Amérique du Sud . ► . . » 9
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Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M Ernest Robert (Pignerol)
et à noipdinerie Alpina 4
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U'abonneiMBJït part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Annék XIX. N. 15
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tjmes pour 6 fois et au dessus
S’adi-esser pour la Uédaction à M.
lePasl.H. Mfeîüe, Torre Pellice
et pour rAdniiiiistratioa à M
Elisée Costabei, TorrePeUicc*
Tout changement d’adresse est
payé 0,2B centimes.
LE TEMOIN
ÉtJUO DES VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Jeudi
[i^uH me eerea LéitioiaB, Act. 1, S. Suivant la vérité avec la charité. Rpli. IV, 16. Que ton règne vienne. Batth, VI, 10
M O III III » i r « i
Anciens Catéchumènes. — M. Léon Pilatte.
— Correspondance. — Chronique Vaudoise. — Evangélisation. — Ponds des
noce.s d'Argent. — Dons pour la vente
en faveur de nos établissements d’instruction. — Revue Politique. ■
Anciens Catéchumènes
•Gomment retenic dans l’Egüse lés
Çatéchuménes qui viennent, d’y en’ trer par leur confirmation et leur
admission à la Ste-Cène?
Telle est la question que nous dé; sirons proposer à l'élude de tous
.ceux qui santéressent au sort de nos
. Eglises et à l’avenir -de notre jcu;'ïJesse protestante.
Cette question implique un fait
®Rortnal autant qu’il est douloureux,
Cest que le jour où les catéchuméentrent dans l’Eglise est aussi
.f^elui où un grand nombre en sor:,iertÈ pour ne plus s’occuper d’elle
de loin en loin, dans les granr des circonstances. Inscrits [sur ses
l^^isjres, ils deviennent Je droit
C-lecteurs et p-euvent par conséquent
,?^ùti'ibuer par leurs safli àgeS’ à élil'e
dllVecteruent ou indirectement tous,
les représenfanls de l’Eglise, pasteurs,
anciens, diacres etc. Mais les deux
tiers, quand ce n’est pas les trois
quarts, ne prennent jamais part aux
élections, parce qu’ils sont indifférenl-s aux intérêts de l’Eglise â laquelle ils appàiiieniient. Ils sentent
d’instinct que leur indifférence les
prive moralement de toute espèce
de droit à la direction de l’ËgÎise.
Lè.s liens qui.s’étaient formés entre eux et le pasteur qui les a instruits se sont rapidement reladiés,
affaiblis, et bientôt iis n’existeront
plus que comme un souvenir plus
ou moins agréable, selon que les
impressions sérieuses et bénie» qu’ils
avaient éprouvées pendant leur instruction religieuse sont plus ou moins
complètement effacées.
Voilà ce que deviennent un grand
nombre d’anciens eatéchumênesv en
Hollande, en France et pilleurs; Voilà
aussi ce que vont devenir nos catéchumènes actuels, si neusOie-trouvons pas le môyen^ de prolonger,
longteuips après lèur'adraission 'dans
l’Eglise, l’heureuse iniluencé que
nous exerçons sur eux peiidant'vla
durée de leur instruction religieuse.
A ce grand mal où est le remède?
, Cette gravé question*’dé tout
temps préoccupé douloureüsémènt
les pasteurs fidèles; La fondation des
.It
d'.fj
jÀ:
2
- U4
unions chrétiennes de jeunes gens
dans tous les pays chrétiens a été
une réponse extrêmement précieuse
à cette question. Elles ont fait ün
bien incalculable et elles seraient un
élément de préservation et un moyen de salut encore beaucoup plus
puissant pour la jeunesse de nos
Eglises, si elles étaient plus vivantes
et si chaque Eglise avait son union
chrétienne de jeunes gens. Mais, outre que beaucoup d’Eglises sont encore privées du privilège de ces associations, nous croyons qu’entre les
catéchumènes qui viennent de terminer leur instruction religieuse et
les membres des unions chrétiennes
la distance est trop grande, soit sous
le rapport de l’âge, soit sous celui
de la piété, pour qu’elle puisse être
facilement franchie.
Entre le catéchuménat et l’union
chrétienne, il y a un intervalle pendant lequel les anciens catéchumènes
subissent toutes les influences du
monde qui les entoure. Ces influences sont d’autant plus faciles qu’il
est d’usage que le jeune homme et
la jeune fille entrent dans le monde
immédiatement après leur entrée
dans l’Eglise. Et elles sont d’aulant
plus funestes qu’elles exercent à
l’âge où le cœur se livre, sans défiance et sans réflexion, à tout ce
q^ui l’attire et lui parle de bonheur.
Quoi d’étonnant si la plupart des
anciens catéchumènes succombent
aux tentations du monde et perdent
pour longtemps, peut-être pour toujours, le bien que leur pasteur s’était efforcé de leur faire?
C’est cet intervalle qu'il faudrait
remplir. C’est cette place vacante
qu’il faudiait à tout prix occuper
avani que le monde ne l’envahisse..
Plusieurs Eglises, et en particulier
celles de la Suisse, s’occupent actuellement de cette grave question.
Elles proposent de constituer des
associations d’anciens catéchumènes
^placées sous la direction et l’influence des pasteurs aidés par des
chrétiens dévoués et capables de
comprendre et d’intéresser la jeunesse.
Nous suivons avec un intérêt palpitant l’étude de cette question dont
nous attendons la prompte et iieureuse sblution,
Mais, en attendant, nous pensons
que le devoir de tous les pasteurs
qui ont des catéchumènes, c’est de
prolonger leur influence sur eux,
après leur confirmation, en les réunissant une fois par mois, ou tous
les deux mois, pour étudier avec
eux toutes sortes de questions ou de
sujets qui peuvent à la fois les intéresser et leur faire du bien. C’est
ce que, pour notre part, nous nous
proposons de faire. Et nous demandons à tous les membres vivants de
notre Eglise le précieux concours
de leurs prières et aussi de leurs
conseils que nous recevrons avec la
plus vive reconnaissance.
(Le Refuge). S. J. Richard.
M. Léon Pilâüc.
Les détails qui suivent et que nous j
empruntons à 1’« Estpisse biogra- j
phique » de M. Draussin, combleront
les iacuhes que présentait/Uécessairement notre article de la semaine
dernière.
« Sa santé s'opposant à la réalisa
tion de ce dessein (être missionnaire;
au Lessouto), il accepta, des trois
églises indépendantes -d’Orlhez, Bor^
deaux et Ste-Foy, qui formaient 1®
noyau primitif de l’Union des Egli*
ses libres, une mission d’évangélisation dans le Sud-Ouest, l.e 8 rtoî
vembre 1844, il avait reçu à Ste-FoJ
do MM. Henriquet, Reclus, La Harp®
ministres de l’Evangile et Labouf:
gade, pasteur, l’imposition des mai
pour exercer « toutes les fonclioâ*
du ministère de la parole de Dieu,®
ministère dont U s’est acquitté pa^
dant plus de trente ans avec un
et des talents exceptionnels.
3
Il5 —
De 1847 à 1848, la Société évangélique lui confia une mission dans
les départements de la Haute-Vienne,
de la Charente, de la Charente-Inférieure et de l’Yonne. Ses conférences, ses prédications dans ce dernier département, surtout à Sens,
remuèrent profondément les esprits,
excitèrent au plus haut point lë
monde clérical et provoquèrent de
violentes polémiques.
Il fut l’un des secrétaires du synode constituant des Eglises de rÜnion. De 1848 à 1850, il travailla à
l’évangélisation des populations ouvrières de Paris, dans le faubourg
St-Marceau, menant de front les conférences, les visites, le travail de
cabinet, le secrétariat d’une Correspondance fraternelle où il provoqua
íes lettres d’Edmond Schérer sur «la
Critique et la Foi », Pendant l'épidémie cholérique de 1849, il se conjj,isacra aux soins des victimes avec
hn tel dévouement que rautorité
Voulut le faire décorer de la Légion
d’honneur; mais il fallait que le fu^ur chevalier fît acte de candidat et
%nât la demande de croix formulée en sa faveur ; il refusa. Il avait
27 ans. Ce petit trait peint l’homme.
La république tournait à la réacles réunions qu’il présidait à
•3-.salle du Vieux-Chêne portèrent
Ombrage au préfet de police qui les
'^opprima brusquement. Humilié dans
^ patriotisme par cette violation
} Scandaleuse des droits de la liberté,
f'I* partit en mai 1850 pour l’AngleItiT® l’Ecosse, de là pour les Etals|Cpis, où il séjourna deux ans^ dé|Ployant une infatigable ardeur en
visites, collectes pour la
Ij'^Ociété évangélique, recueillaritd’iml'Pcirtantes souscriptions et organisant
Partout des comités permanents charde réunir des dons réguliers au
P'“ofit de l’œuvre qu'il représentait.
k ^ son retour en France, il Ira fj^dla quelque temps à Paris, puie
' Vendit à Menton (1854) où il ac
cepla dos Eglises vaudoises la charge
de pasteur de la petite congrégation
protestante récemment fondée. L’année suivante, un des principaux
membres de l’Eglise évangélique de
Nice, qui devait être pendant dixsept ans son intime ami, son conseiller ecclésiastique, son plus précieux coopéraleur dans toutes les
œuvres chrétiennes poursuivies ou
fondées par lui, M. le colonel de
Schérer alla lui porter un appel dé
cette Eglise, dont M. Pilatte a été
vingt ans le pasteur et quel pasteur.
L’Eglise de Nice, alors agrégée
aux Eglises vaudoises du Piémont,
se constitua en Eglise indépendante
à l’époque de l’annexion du comté
de Nice à la France (elle s’est rattachée , après la démission d e M.
PilaUe, aux Eglises vaudoises).
M. PilaUe avait débuté dans le
journalisme, comme collaborateur
d’Emile de Girardin, à la Presse;
il y publia, en feuilleton, une excellente traduction de la Case de l’oncle
Torn, réimprimée depuis en deux
volumes. II a été correspondant de
VIndépendant, de New-York, un des
journaux religieux les plus répandus
des Etats-Unis.
On lui doit un grand nombre de
brochures, traités, pamphlets, et uû
livre de circonstance, écrit en collohoration avec son ami M, Edmond
de Prassensé, mais qui parut sous
le voile de l’anonyme: « Le synode
réformé de i84S, par doux témoins
oculaires ». L’un de ses travaux les
plus considérables a été la réirapres^
sion des principales œuvres de Calvin, publiées de 1855 à 1860, les
Commentaires sur le Nouveau Testament (4 vol.); l’Institution de la
Religion chrétienne, introduction de
Louis Bonnet, (2 vol.); le Commentaire sur les Psaumes, (2 vol.,) enfin
le Recueil des. Edits, déclarations et
arrests concernant ceux de la Religion P, Réformée, paru à l’occasion
du deuxième centenaire de la Ré-
4
is"
s,-'
iS'
-- 116
vocation. Quand on lui demandait
pourquoi il n’avait pas rnis son nom
sur l’édition des œuvres de Galvin:
« Comment aurais-je osé, répliquaitil,. faire figurer mon pauvre petit
nom à côté de celui du grand réformateur? » Ce trait aussi n’est-il
pas digne de remarque?
Il vaudrait la peine de parler de
l’orateur, de l’homme privé, du chrétien; de montrer sa force d’âme
dans les épreuves — qui ne lui ont
pas manqué, — sa patience inaltérable, sa résignation dans la maladie, au milieu de douleurs parfois
terribles, du long supplice de l’insomnie, l’été et une partie de l’automne dernier. Comme il a glorifié
son Dieu, s'abiiadormant à Lui, attendant la délivrance, gémis.sant parfois, mais ne murmurant jamais, ne
doutant pas un seul instant ds la
fidélité de son Sauveur! »
CORRESPONDANCE
SicilQj 3 Avril 93,
Cher Mnnsieui',
Grande fête aujourd’hui dans toute
l’île en souvenir des vêpres siciliennes, avec le couronnement habituel
de horions généreusement donnés et
reçus selon les principes du libre
échange. C’est vous dii'e que je ri’en
suis pas, préférant de beaucoup une
deriit-heur© de causerie avec vos aimables lecteurs. ■>
I Qui n’a pas vu Turin n’â rien vu,
dit très bien un proverbe Vaudois
dont je renonce à reproduire la rime;
permeltez-moi d’employer ce tour
de phrase pour vous dire que qui
n’a pas vu dé prés le catholicisme
et seç manifestations dans les provinces méridionales n’a rien vu en
fait d'absurdités et d’inconvenances
religieuses. ;
Voulez-vous bien me suivre à Riesi? Une bonne vetiura et nous voilà
en route. La vettura sicilienne n’est
pas précisément un véhicule à deux
ou à quatre roues, c’est tout simplement un cheval, un mulet peut-être,
plus souvent encoie un pauvre roussie d’Arcadie. Question de s’entendre.
Les Siciliens ne sont pas difficiles là
dessus : souvent vous verriez deux
personnes sur la même monture,
quelques fois trois, quatre au besoin
et même une fois, horresco referens,.
rien moins que cinq ! le père, la
mère, leurs trois marmots, sans compter leurs effets! C’e.st bien Je cas ou
jamais de dire:
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour écraser la pauvre böte!
Passant par Campohello n’oublions
pas de saluer notre frère M. l’ingénieur Mazza et sa famille; poursuivons maintenant noire route. Ce
ifést pas sans émotion qu’on s’approche de illesi et qu’on la salue
du haut de la colline, en pensant à
sa nombreuse église, au chaleureux
accueil qui nous attend. Nous voici
enfin ai rivés. Riesi a bien gagné depuis notre dernière visite. Infestée,
à la lettre, pa'r un nombre incroyable de sangliers domestiques qui encombraient les ruelles, pénétraient
librement dans les maisons, vous
n’en voyez plus l'ombre. Ses centaines de chiens d'uné maigreur qui
allait jusqu’à la transparence — leurs
maîtres, en effet, ne leur fournis- ]
saient que le logement et la chaus- j
sure — ont presque entièrement dis-^
paru. Les rares exemplaires qui res-'|
tent sont dûment emmuselés ou tenus J
à la chaîne. J.a mort horrible d’un ,1
pauvre homme rendu hydrophobe|
par la morsure d’uu chien enragé
rendu ces mesures indispensable.s
Vous ne voyez presque plus de
prêtres, sept ou huit en tout, et leur;
recrutement est rendu très difficile;
Si cela continue ainsi, Riesi dan^'
quelques années devra renouveler
ses provisions à CiEiUanissetta qüi^
sera heureuse de lui en fournir.
Riesi donc est en pregrès, consci
latons-le avec plaisir, mais d’autre^
5
- in
progrès reslenL à l'aire; ainsi il ne
serait pas prudent de sortir le soir;
maint grand vase à parfums, versé
dans les rues à grand bruit, a bien
menacé votre tête. Glissons, n’appuyons pas. Question de se tenir sur
ses gardes.
Nous avons assi.sté, par moments,
de notre balcon, à la fameuse procession du Vendredi Saint. Une confrérie, dès le matin d’assez bonne
heure, pioméne sur un lourd brancard une statue, de grandeur naturelle, de la S. Vierge Addoioraia,
censée chercher son divin Fils. Dans
ce but on la promène en tous sen.s,
à droite, à gauche; tantôt on l’apporie dans ■ une Eglise, tantôt dans
une aùtr'e et toujours inutilement,
car le Rédempteur est introuvable!
Ce n’est que dans l’aprés midi qu’une
antre confrérie sortant à son tour
avec lui, que la rencontre à la fin s’accomplit. L’émotion de la foule est
alors à son comble; ce ne sont que
ci'is, gémissements, sanglots. Comme
les deux « marmuseddi » ainsi que
je les ai entendus appeler, doivent
tomlier dans les bras l'un de l’autre,
les porteurs sont tenus de redoubler
d’attention et d’habileté ; un faux pas
et les deux statues menacent de verser dans la rue! On s’y prend à
plusieurs reprises, tant bien que mal
i’AddolomCd et le Bedentore finis.‘«ent par se loucher; on prend alors
le chemin du Calvaire! Sur un petit
tertre au levant, la foule se précipite, le Bedentore apporté au pied
d’une grande croix de pierre est dépouillé de ses vêtements, de sa longue robe sans couture, et hissé sur
la croix sous la direction intelligente
des prêtres qui président à la cérémonie. i..es Irras de la statue sont
articulés à l’épaule, aussi le crucifi
ement s’accomplit en quelques instants; les -sadducéens, il y en avait
me rlit-on un très grand nombre,
le.s pharisiens — il y en a toujours,
les prêtres, tous ont l’air très satisfait: les’gendarmes, froids comme
■ les soldats romains, veillent, au bon
oraire. Je ii’oublieiai pas de si tôt
l'image du crucifié, le réalisme de
mauvais goût de cette représentation,
qui finit vers 6 heures par la déposition dans un cercueil à large.s vitraux...
J’en ai trop dit peut-être et je
vous en demande excuse; les Riesini
.sont assez édifiés du reste sur l’inconvenance d’un tel .spectacle, sur
l’absurdité àe Addolorata mère des
Grâces qui ne réussit que très lard
à trouver son Fils, sur le peu .de
respect de ces prétendus fidèles qui
le lui tiennent caché, pour que nous
leur en remontrions. N’est-ce pas là
pour les Mariolâtres la puissance
d’égarement qui leur est envoyée
pour qu’ils croient au mensonge?
(U Tes,s, 2, 11).
Mais lâchons d’oublier de telles
scènes; environ 120 personnes nous
attendent de nouveau pour le culte
du soir et la réception «Us catéchumènes, La réunion est des plus inléressaiites et animées; à gauche un
essaim de jeunes filles, de mères de
famille, à droite de jeunes gens,
rjespoir de notre égli.se, de nombreux picconîeri à l’air recueilli,
quelques étrangers tout ébahis de
ce spectacle si nouveau pour eux.
Mais n’allons pas envahir le champ
de M. Ronzone qui nous en voudrait
bien sûr si nous venions ici publier
et (lire tout haut de quelle façon il
se dépense, le bien qu’il fait avec le
concours dévoué de M.lle Malavasi.
Amis lecteurs, en roule, le velturaie commence â> s’impatieider, un
sombre nuage,selon lui, nous menace
et le Salso si nous n© nous bâtons
va nous réserver quelque surprise
pendant que nous le passerons à
gué. Chers Riesini, au revoir.
Sosthène.
(Suüe de la lèUre de M, L. Jourdan).
Le bâliment de la nouvelle église
n’avance guère; il n’y a encore que
les fondements. Cela est'dû à diver-'
6
- 118
ses causes, et prinoipalemeiit. au fait
que la crise qu’on a traversée et
qui n’est pas terminée dans d’autres
pays, s’est fait sentir aussi ici, et
les conséquences désastreuses en sont
augmentées encore par une sécheresse extraordinaire qui régne sur
presque toute la république. 11 y a
plus d’un an et demi qu’il n'a pas
plu que cela compte; aussi il n’y a
pas d’ herbe et au dehors dans les
praterie les animaux meurent par
cenlaine.s, et cela littéralement, de
faim. G’ est triste de traverser les
Pampas maintenant; on soulève des
nuées de poussière là où il devrait
y avoir du gazon frais et des herbes
arrivant à mi-hauleur des chevaux.
On n’an ive pas même à enlever les
cuirs aux bêles qui tombent jour
après jour et c’est ain.si que des
personnes hier encore riches parcentaines de mille franc.s, se voient
aujourd’hui dans la misère. La Colonie a souffert aussi, mais pas tellement, parce qu’on a du foin et
surtout beaucoup de paille. 11 y a
plu quehjue peu déjà et il faut espérer
que le préseirt état ne durera pas
longtemps.
CmiOIVKiljE VAIDOISE
s. GERMAIN. - Samedi, le 22
conratrt, à 11 pr-écises aura lieu la
pose de la pierre forrdementale du
Refuge pour les vieillards qui doit
s’élever à S.t Germain. La paroisse,
les municipalités de quelques communes et plu.sietirs amis ont promis
leur intervention darns le but d’exprimer leur sympathie pour- cette
œuvre es-sentiellenient philanthropique et fêter l’anniversaire des noces
d’argent de nos bien-aimés souverains. A midi et demi, aura lieu un
banquet en l’honneur de la solennité
'et des deux néo-chevaliers, MM. le
syndic Rostan et Major Balmas.
G. A. T.
X
Le sou.ssigné déclare avoii- reçu
de M. H. Meille, directeur du Témoin, la somme de fr- 292 poui- les
ouvriers Vaudois restés sans travail
à la suite de l’incendie de la fabrique -Mazzonis.
Il exprime à tous les donateurs
sa vive reconnaissance.
s. Germain, le 6 Avril 1893.
G. A. Tron, pasteur.
Envoyé à ,M. Tron
Fiais de poste
X
L, 292,—
» 1,15
Total » 293,15
POMARET. Une lettre adressée
au dii-ecteur de l’a Avvisâtore Alpino » nous informe que beaucoup
de monde, environ 130 personnes,
venues du Pomaref, de Péiouse, de
S. Germain et des Clos ont assisté
à la soirée littéraire-musicale donnée dans l’école du Pomaret, le 28
Mars au profit de nos établissements
d'instruction supérieure. M. le prof.
Jahier a fait l’histoire de l’école latine du Pomaret; des morceaux de
pianos se sont alternés avec des solo
et des du.0 chantés par M.me Pasquet et M. Tourn; l’on a aussi entendu deux monologues des étudianLs
D. Rivoire et H. Pons, une récitation
de l’étud. J. Pons, un dialogue tiré
<le.s K Promessi Sposi » (Don Rodrigo. e Fra Cristoforo) par IL et J.
Pons et enfin une petite comédie:
« Vittorino da Felire récitée par
quelques élèves de l’Ecole latine.
Nous ne savons pas au juste ce que
la soirée a produit, mais il nous est
revenu que les personnes qui ont
contribué au succès de ce joli irailenimento ont eu lieu de se féliciter
de la manière dont on avait apprécié et récompensé leurs efforts.
7
119
TORRE PELLtCE. Conférence de
M. le prof. Tourn. — Comme nous
l’avions annoncé, M. le prof. Tourn
a donné Mardi soir dans la salle du
Synode (celle du Collège ne suffi^ saut pas) une conférence sur le ro1 man de M® de SuUner inlilulé; « A
bas les armes!». Après une inlroduction sur le conlrnsle inexplicable
entre les inventions dans le champ
de la science et de l’induslrie qui
tendent à réunir les peuples en un
seul corps, et les institutions philanthropiques, qui se développent toujours plus, d'un côté, — et de.s armées
permanentes se préparantà la guerre,
de l’autre; après avoir exprimé sa
conviction que l’avenir appartient aux
hommes et aux institutions de paix,
M. Tourn nous donne une analyse
très complète du bel ouvrage de M®
de Suttner. C’est l’histoire d’une
jeune femme de la noblesse autrichienne dont les destinées sont fatalement entrelacées aux guerres de
Lombardie, du Schlesvi'ig Holstein,
de Bohème et de France. Ces guerres jettent dans sa vie la désolation
et la mort; elles lui arrachent coup
sur coup des êtres bien aimés; elles
l’obligent a voir de près les champs
de bataille, scènes de soulfrances
dont les teintess semblent être trop
- chargées, et qui cependant ne nous
représentent pas encore l’horrible
réalité. M° ;.'e Suttner combat la
guerre non seulement à cause des
maux qu’elle entraine à sa suite,
mdis parce que, à son avis, elles éclatent entre hommes qui n’ont pas
rte raisons suffisantes pour se haïr,à
ce point, entre hommes qui, s’ils se
connaissaient mieux s’aimeraient
comme des frères.
Si iVI. Tourn s’est proposé par .sa
conférence, non seulement de faire
arriver une petite somme dans le
fonds du bazar ou de nous faire
passer une heure agréable, mais
aussi de faire avancer d’un pas la
cause de la paix parmi nous, il a
pleinement réussi. Nous désirons lui
exprimer ici notre satisfaction et
notre reconnaissance.
u' O O U O U O "O ' O O 'U cj
EVANGÉLIS.ATION
D'une leltre privée de noire ami
Calvino, nous extrayons ce qui suit:
« A Pugerna on m’a (finalement)
demandé un culte chaque 15 jours,
de sorte que j’aurai désormais quatre (et quelques fois cinq) cultes par
Dimanche — en outre à S. Fedele
on bâtit une salle pour les catéchumènes et un petit pied à terre pour
le pasteur qui sera chargé de cette
station et pour profiter îles 1000 IV.
en caisse et des 1000 promis expressément dans ce but par une dame
qui ne paye qu’à bâtisse achevée. —
J’ai pu pendant l’hiver faire loules
mes courses, sans en suspendre une
seule et distribuer des traités, vendre des « Amici di Casa » et quelques N. T. (ou prêter des livres) à
Campione, Maroggia, Capolago, Riva
S. Vitale, Melide Marcole, Mendrisio,
Rencale, Balerna, Chiasso, Bioggio,
Cademailo, Valmagliasina, Astàno,
Dumenza, Lanzo,Scaria, Pellio, Ramponio, Pona, Laino, Casasco, Scerano,
Blessagno, Lura, Castiglione sans
parler de l’œuvre régulière à Lugano, Arogno, S. Fedele et maintenant Pugerna. Ce sont tout autant
de petites localités et ce que j’ai pu
faire jusqu’ici est bien insignifiant,
mais j’y^ suis aifeclionné malgré toutes tes difficultés que j’ai reilcoritrées.
Si j’ai beaucoup d’adversaires, j’ai
D. M. aussi des amis et j’ai la douce
espérance que malgré la nullité de
l’instrument chargé d’apporter le bon
message, fEvângile a été reçu par
quelques âmes, â la gloire de notre
bon Dieu et de son Fils notre adorable Sauveur. ,
— Le consul allemand d’ici m’a
demandé si nos gens, au lieu de
8
— 120 —
partir pow la lointaine Amérique,
ne voudraient pas se rendre en Posnanie où le Gouvernement prussien
a acheté de grandes propriétés ayant
appaitenu à des nobles qui ont fait
faillite et où ils trouveraient tie
grands avantages. Si c’est plus au
Nord que Massel et Rodoret c’est
l>ar contre plus I»as, de sorte que la
température sera à ppu prés la même. Le Gouvernement pru.ssien les
recevrait à bras ouverts.
Fonds des Noees d’Argent
(pour VOrphelinat Validais)
À reporter Fr . 95,—
M, D Pellegriii » 50,—
M. l’Av, Vola w 25,M.lle E. Morrastier » 10,M.lle M. Monastier » 5,—
M. E. Goslabei » 5”
M. E, Roslan (Croce) » %~
M.lle Marg. Ridmrd » 1M. W. Meiile » 20,M. O. Revet 9 5.M. P. Galvino » 10,tn Memoriam 9 25,—
M.m,e G. Stewart 9 25,—
M.He M. Paget » •10,M.me Marie veuve Combe » 10,~
M. G. Paolo Revel 9 5,~
M. N. N. 9 10,M.lfes Meilié (Via d’OIiva) 9 10,M.me Ro.slagno 9 5M.fle Madeleine Jatfavel 9 0,50
M.me A. Niccoliui » 5 —
M. Gos.s Rariliélemy » 2 —
M. et M® D. Béranl-Cail'arel 9 100,Union chrét. dte S.Margùerite 9 10,—
M. E. Mu.ston » 10,M. le cbe? Jean Rertet » 5,M. J. Antoine Bahne » 1,Une' anorfyme (Pornaref) 9 2,P, Laniaret 9 10,—
M. N. et A. L. » .10M. le chev J. Weitzecker 9 2,50
Total 9 485,—
POUR LA VENTE
en iavenr ne nos Etaôlisseinents i’instryction
À reporter Fr. 50,M. Jules Joraiid (Rolle) » 20,
M. le C M. Prochet » 20,
Tolal » 90,
Plus qn’nne semaine I
Heviie Politique
Kali» — Il .semble décidé au Vatican que le Pape n’accorderait audience qu’aux princes proteslants ou
de religion grecque. Lqs catholiques
seraient exclus.
X
Fr»n«« — Le ministère Dupuy
a été accueilli plutôt favorablement
par les Chambres.
X
Aii^iclorre — À l’occasion de
la seconde lecture de la loi du Home
Raie, Gladstone a piononcé un splendide discours aussi remarquable par
la vigueur de rargumenlation que
par la générosité des sentiments.
Son acceptation semble certaine;
mais elle amènera de nouveaux troubles dont le grand homme d’Etat ne
sera peut-être plus le témoin mais
(]ui ne manquei'ont pas de se produire.
X
Kcl^'iqiie — Ij6 f)ar]ement a repoii.s.sé le suiïrage universel. ,
J. P. Malan, Gérant
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Torre Pellîce —- Imprimerie Alpina