1
Compte-courant avec la Poste
i^’abonnemknt par an
: : ; "Ï'I
«m^ne, Autriche-Hongrie,
„®'gique, Brésil, Danemark,
seme. Hollande, Suède,
uiBse, Uruguay etc., en
“aoonnant à la poste Fr. 3
An k ®'^onne ;
dinî'lïSÎ’* é'Administration ;
Clini *®® Pasteurs ;
« M, ï3, Robert (Pigüarol) et
( imp. Alpina à Torre Pellioe.
**>onnement part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
ANNÈK XXL N. 6.
7 Février 1896.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annonces; SO centimes pat ligne
pour une seule fois — IS centimes de 2 à S rois et iO cebtimes pour 0 fols et au dessus
B'adiieseerpourlaBédactlon AH.
le Prof. H. Meille, Torre PellUe, et pour T Administration
à M. Jean Jalla, prof^ rorrs
PeliiOe,
Tout changement d'adresae est
payé 0.10 centimes.
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
me sers» témoins. Aet. 1,8, Snivant la vérité avec la charité. Bph. IV, 16. Que ton règne vienne. Sattfa. Vl, 10
ü o m m a i r et
A 1*
^ ‘Occasion du depart de M. Davit — Sur
le projet de conf-titution ~ Correspondance — Eglise de la; Tour — Revue
Politique.
Discours
A L’OCCASION DU DÉPART
de M. Davit
i ■ « Après que mon serviteur aura livré
sa vie en sàcriHce pour le péché,
il se verra une postérité. »
ESAIli XlallI, 10.
.^oiis sommes réunis dans ce temtj pour prendre congé d’un frère
(J ®.'*'aimé, enfant de celte Eglise,
Va se séparer de sa famille, de
Eglise et de sa patrie, pour réà l’appel de Dieu qui l’enannoncer la bonne nouvelle du
P un peuple qui vit sans es^ J^arice dans .te monde.
jour, notre frère l’a vu arriver
joie, car il répond à un désir
Hoe ¡Dieu a fait naître dans son cœur,
y, a déjàsi'bien des années. Nous
ojiissons le Seigneur, et il le bénit
g bous, de, ce qu’aprés l’avoir
jPpsIé à la carrière missionnaire, il
, f a donné le temps nécessairei pour
T’’ôparer, et de ce que pendant
bt ce temps, ce désir loin de s’af
faiblir chez lui, n’a fait que se fortifier.
Plus d’un parmi nous Irouvei'a
sans doute étrange ¡que notre jeune
frère se décide à aller si loin sans
réfléchir aux dangers qu’il ne manquera pas de rencontrer; mais tous
ceux parmi nous qui ont connu et;
goûté l’araour de Dieu en Jésus-G.,
loin de s’apitoyer sur son sort et de
chercher à le refroidir, se réjouissent de ce qu’un nouveau soldat
entre au service actif du grand Gapitaine qui veut l'envoyer au poste<
d’honneur, et s’ils étaient à. saiplace,,
et dans les mêmes conditions que
lui, ils n'hésiteraient pas à dire au
Seigneur; Me voici, dispose.aussi de
moi.
Qu’y a-t-il en effet de plus beau
que de consacrer sa jeunesse et sai
force à une œuvre aussi grande? De
devenir ouvrier avec Dieu pour le
salut des extrémités de la terre?
Voilàj mon frère,l’œuvre à laquelle
Dieu vous fait la grâce de vous
convier. Entrer dans;le plan glorieux
de l’Eternel, travailler à enfanter une
postérité à Celui à qui le Père a dit:
demande-moi, et je te donnerai pour
héritage les nations et pour possession les extrémités de la terre (Ps.
11) ; aller dire aux payens qui vivent et qui meurent sans Dieu qu’il-
2
... 48
i,...
y a lin Dieu qui les aime, qui veul
éli-e leui' Dieu, et que pour eux
aussi bien que pour nous il y a
l’espérance d’un liéritage éternel de
bonheur et de gloire! Peût-oii imaginer, nous le répétons, une carrière
plus belle, plus noble que celle là?
+ +
Celle postérité que. vous êtes appelé à susciter à Dieu, elle se compose de tous ceux qui par le moyen
de voire ministère actif et dévoué
auront trouvé en Dieu un Père qui
les a'aimés avant la fondation du
monde, en Jésus-Cbrist son fils un
.Sauveui' qui s’est livré pour eux, et
qui seront renouvelés par la puissance du S. Esprit.
C'est donc l’amour de Dieu le
Père que vous devez annoncer à
ceux auprès desquels le Maître de
la moisson vous envoie. Mais vous
ne pourrez leur parler de cet amour
que dans la mesure où votre cœur
(iébordera d’amour pour Celui qui
vous envoie. Souvenez-vous que c’est
lui qui est votre Maître, que c’est
de son œuvre avant tout et non de
la nôtre ni de celle d’aucune créature qu’il s’agit, que c’est sa volonté
qui doit toujours et partout aller
avant la vôtre. En tout temps, et
pour toute chose cherchez son conseil et ses directions, apprenez toujours de lui, et une fois bien au
clair sur sa volonté, allez en avant
sans consulter la chair ni le sang,
et que chaque jour de votre vie il
vous trouve joyeux dans l'espérance,
patient dans l’afiliction, persévérant
dans la prière.
C’est, ensuite, d’un grand amour
pour ceux que vous allez évangéliser que votre cœur doit être rempli.
En effet, sans un amour brûlant pour
les âmes, qu’iriez-vous faire si loin?
Quel que soit le degré d’ignorance
et d’abrutissement dans lequel ces
âmes sont plongées, n’oubliez jamais
qu’elles peuvent être destinées à devenir les joyaux de la couronne de
Christ, et que celui qui en aura con
duit plusieurs à la justice, brillera
comme des étoiles à toujours.
+ +
Avec l’amour du l’ére, c’est la
grâce de Jésus Christ que vous êtes
appelé à annoncer à ces âmes perdues, la giâce salutaire manifestée
à tons les hommes, qui peut faire
de toutes les nations, de tous les
peuples, un peuple de franche volouté au jour où son armée sortira
dans une sainte pompe.
Puissiez-vous en tout temps, et
surtout aux heures de découragement sentir en vous l’efficace de cet
amour, répéter avec l’apôtre: l’amour de’ Christ me presse et mè
possède; et, porté sur les ailes de
la foi, engendrer beaucoup d’âmes
au .Sauveur.
+ +
El comment pourrez-vous accomplir cette œuvre? Par la force du
St.-Espril que Dieu veut vous donner et vous multiplier dans la mesure où vous en aurez besoin. Que
cet Esprit de grâce, de force et de
lumière, que cet Esprit de vérité et
de sainteté vous soit donné en grande
abondance! Soutenu par lui, votre
travail ne sera pas vain auprès du
Seigneur.
+ +
Après que mon serviteur aura
offert sa vie pour le péché, il se
verra de la postérité. C’est donc par
le sacrifice que le Fils de Dieu s’acquit une postérité, c’est aussi, et
c’est surtout la croix de Christ que
vous devez montrer au peuple qui
vous attend.
Les missionnaires moraves avaient
travaillé et souffert cinq ans sans voir
le moindre fruit au milieu des Esquimaux du Labrador à qui ils étaient allés annoncer l’Evangile. Un
jour un de ces missionnaires fut
amené à lire à un groupe de payens le récit des souflrances de
Jésus en Gethsémané. Très ému
3
13
lui-même, il leur parla de telle mauiére que ses paroles allèrent au
cœur de l'un des indigènes. Gomment as-tu dit? s’ècria-t-il, en s'approchant de ia table où était assis
le serviteur de Christ, répète-moi
tes paroles, car moi aussi je voudrais être sauvé. Ce fut le premier
épi d’une moisson qui dure encore.
Que votre mot d’ordre soit donc
toujours celui de l’apôtre: Jésus
t'hrist et Jésus Christ crucifié!
+ +
Mais comme c’est par le sacrifice
<iue le Seigneur Jésus s’est acquis
une postérité, c’est aussi par le sacrifice de soi-même que le serviteur
de Christ est appelé à glorifier sou
Maître. Qui dit vie missionnaire, dit
vie de renoncement; vous le savez,
mon frère, et je sais que vous êtes
prêt au sacrifice, fùt-ce même à
celui de votre vie.
Ün jour, à une réunion semhla
ble à ia nôtre, on était venu dire
adieu à uu jeune couple missionuàire qui parlait pour la côte d'Afrique qu’on a appelé le « tombeau
des blancs ». On lisait devant euK
la liste des missionnaires qui les
avaient devancés dans ce champ de
travail. Ce tel, parti à telle époque,
était mort le tel jour, de la telle
année, puis un autre, puis un autre
„Êbcore, tous avaient été moissonnés,
” Pas un n’était revenu. La jeune
femme pâlit. Faudra-t-il donc qu’elle
tombe, elle aussi, si jeune avec son
époux! Celui-ci vit son émotion.
Ecoute, lui dit-il, il y avait une forteresse garnie de canons redoutables,
Çt entourée d’un fossé profond. Elle
était réputée imprenable. Le général
avait dit à ses soldats: il faut s’en
rendre maîtres. Régiments après régimenl| s’étaient élancés à l’assaut,
mais les canons faisaient des trouées
terribles dans les rangs, le fossé engloutissait les assaillants. Enfin les
cadavres devinrent si nombreux que
le fossé en fut rempli. Les survivants s’élancèrent alors sur les corps
entassés de leurs compagnons et le
fort fut emporté.
La jeune femme ne pâlissait plus.
J’irai joyeusement, dit-elle, et si notre mort doit contribuer au succès
final du règne de Dieu, qu’importe
de mourir?
Que Dieu vous garde, mon frère,
mais à l’exemple de S. Paul, à l’exemple de Christ notre Maître, soyez
prêt à vous donner tout entier, à
donner voire vie, s’il le faut, pour
la cause de Celui qui s'est donné le
premier pour nous.
+ +
Frères et sœurs, nous trouvons
tout naturel que tout citoyen paye
son tribut à la patrie pour ce qui
1‘egai‘de le service militaire enver.s
le souverain terrestre ét quand il
s’agit du service militaire céleste
nous nousci'oirions dispensés de celte
obligation? Noli'e frère part pour le
service. Nous qui restons nous sommes appelés à payer notre remplaçant.
Gomment? par nos prières, par
notre sympathie, par un intérêt et
des sacrifices toujours croissants
pour celle œuvrœ à laquelle se cortsacre celui qui est os de nos os et
chair de notre chair. Il faut qu’il
parle assuré que petrdarrt qu’il luttera pour abattre le monstre du
pagattisme et de la corruption nous
lutterons en prière pour lut et pour
le triomphe de la cause de notre
Sauveur bien-aimé.
+ +
Et maintenant, cher frère, laissezraoi vous adresser les paroles que
l’apôtre Paul adressait un jour aux
ancteits d’Ephèse: Je vous rccom mande à Dieu et à la parole de .sa
grâce qui peut vous édifier et vous
donrrer l’iiérilage avec tous les saints.
Là c’était un missionnaire qui etr
parlant recommandait sort Eglise à
Dieu. Ici c’est utte Eglise qui l'Ccomtnatide à Dieu sort premier rnis-
4
- 44
sionnaire au mument où celui-ci va
partir.
A Dieu donc, et à la parole de sa
grâce! Qu’Il soit votre aide, votre
bouclier et votre grande récompense.
’¡B. -Qardiol.
Sur le Prejet de Ceestitutioe
Monsieur d
Je me suis laissé persuader par
quelques amis qu’il était de mon
devoir de faire connaître mon opinion sur le projet de Constitution
présenté, cette année, à l’examen de
nos Eglises. J'avais demandé, à votre prédécesseur, l’hcspitalité dans
les colonnes du Témoin, hospitalité
qu’il m’avait courtoisement promise
mais dont je n’ai pas pu me prévaloir à cause des occupations pressantes qui absorbaient mon temps
et mes pensées. Puis-je espérer que
vous m’octroyerez la faveur proniise
par AI. Bonnet? Dans l’espoir que
votre réponse soit affirmative je vous
en remercie d’avance (1).
Votre bien dévoué
Matleo Prochet.
Je ne me suis jamais occupé beaucoup de: règlements, le Synode ayant
jugé à propos d’occuper autrement
mon temps. Cependant on n’arrive
'pas à mon âge, après avoir vécu
pendant tant d’années au milieu des
Eglises, sans s^être tormé une opinion sur ce qui peut leur être utile
ou leur nuire. Cette opinion je l’ai
et bien arrêtée; malheureusement
elle diffère sur bien des points des
(!) Nous ne pouvons qu’être heureux
qu’une question aussi importante pour
Tavenir de notre Eglise soit abordée dans
notre petit journal. Il va sans dire que,
pour que la discussion soit régulière et
TOr là même profitable nous laisserons M.
Prochet achever la série de lettres qu’il
nous promet; après quoi la parole sera
donnée à ceux qui croiront devoir se valoir de notre publicité pour exprimer
leurs idées sur ce sujet.
idées qui ont présidé à la rédaction
du projet. Il pourra sembler à tel
de mes lecteurs qu’il y a un peu
de présomption de ma part à avoii’'
même l’air de prétendre en savoir
plus long que les autres sur le projet/f
mais, outre que je sais de source
certaine que tous le.s signataires ne
sont pas d’accord sur tous les points,il me semble que j’ai le droit et le
devoir de croire mon opinion bonne,;
jusqu’à preuve du contraire. 11 estvrai que je n’ai pas étudié à fond
les Constitutions des autres Eglises
et que je ne suis pas trés-ferré sur
la théorie, mais j’ose prétendre avoir
quelque chose qui, quelquefois, vaut
tout autant si ce n’est mieux.
Je fais allusion à l’expérience acquise, Je n’ignore pas que, dans
certains parages, on est mal venu
d’en parler. Je me souviens de certain évangéliste qui, placé, au commencement de sa carrière, à côté
d’un collègue qui était depuis 42 ou
45 ans dans l’œuvre, croyait modestement pouvoir 'lui en remontrerUn jour que Je collègue plus âgé
faisait appel à son ¡expérience, le
jeune homme lui répondit avec le
plus grand sangfroid: — L’expérience ne vient pas toujours avec
l’âge! — C’était peut-être vrai, mais
ce n’était pas poli. Toutefois s’il est
vrai que l’expérience no vient pas
toujours avec l’âge, elle ne vient
jamais avant.
Me permettra-t-on, sans me taxer;
de vanité, de croire que j’ai appris
quelque chose pendant les 32 années que j’ai passées dans l’œuvre, ne
vivant pour ainsi dire que pour>elle?
Voilà bientôt 24 ans que je suis nos
Eglises et nos Stations missionnaires pas à pas, jour après jour; je
les ai presque toutes visitées pluid’une fois, j’ai lu religieusement
tout ce que les divei's Evangélistes
qui les ont occupées ont écrit ; y a
l-il de l’outrecuirlance, après cela, à
croire que je les connais un peu
mieux que d’autres et que je puis
me rendre compte de ce qui peut;
i
5
contribuer à les développer et de
ce qui peut les arrêter dans leur
nfiarche?
Le lecteur a déjà compris que
o’est surtout, pour ne pas dire uniquement, des Eglises de la mission
que je veux m’occuper. Je n’ai pas
exercé mon ministère dans les paroisses et je laisse à leur sujet la
parole à ceux qui les connaissent
mieux que moi.
J’ai lu le projet de Constitution,
je l’ai même relu et une seconde
lecture n’a fait que confirmer l’impression produite par la première.
Elles m’ont fait penser à David essayant de marcher avec la pesante
armure de Saûl. Si l’Eglise Vaudoise
n’élait pas nommée, j’avoue que je
ne l’aurais pas reconnue. Je n’ai
malheureusement pas le temps de
passer en revue les détails, je m’en
tiendrai aux points principaux, le
Synode général, les synodes régionaux et la Table, Je désire cependant, avant de commencer, dire un
mot sui' une expression qui revient
plusieurs fois dans les « parti espositive », le ditafisme.
y; On déplore le dualisme actuel;
c’est pour remédier à ce dualisme
que l’on veut changer la Constitution. J’appelle cela s’accuser de gaieté
de cœnr d’une faute dont on n’est
pas coupable, en donnant au mot un
sens qu’il n’a pas. Qui dit dualisme
dit antagonisme, opposition. Or je
soutiens qu’il n’est pas vrai qu'il y
ait antagonisme entre les Eglises des
Vallées et le.s Eglises de la mission,
ou qu’il y en ait entre leurs administrations respectives. 11 y a une
Eglise, Vaudoise composée des paroisses et des Eglises qui vont se
formant par le moyen de ses ouvriers. Ces dernières ont une organi^lion spéciale adaptée à leurs
besoins particuliers et c’est tout naturel. Les synodes, qui ont approuvé
ces difl'érerices qu’ils voyaient nécessaires, n’ont jamais pensé qu’ils
créaient un dualisme.
Or je persiste à croire que ces
synodes ne manquaient pas d'hommes intelligents. 11 était clair que
l'on ne pouvait pas réglementer de
la même manière des paroisses qui
ont des siècles d’existence et des
Eglises nées d'hier et, encore, sorties du catholicisme Romain. — Mais
encore une fois, une différence ne
constitue pas un dualisme. Il n’ y
a pas dualisme dans une famille
parceque la mère et la fille s’habillent différemment... Quant aux administrations, il n’est pas possible
aux deux sections d’une même administration de marcher plus fraternellement d’accord que les deux
administrations actuelles. Et la raison en est bien simple, chacune a
son champ bien distinct dont elle
porte toute entière la re.sponsabilité
et les deux se sentant'au service de
la même Eglise unissent leurs efforts
pour le bien ^commun, s’entr’aldant
dans la mesure du possible beaucoup
mieux et beaucoup plus complètement que si un réglement le leur
imposait.
Qu’on ¿me permette 4e le dire, j'ai
vu de près bien des 'Eglises, presque toutes celles qui se rattachent
au même principe ecclésiastique, et
je ne crois pas qu’il y en ait une
seule qui présente une union entre
Eglise et entre administration supérieure à celle dont grâces à Dieu
nous jouissons.
Il y a des différences dans la manière dont actuellement sont régies
les paroisses et les Eglises de la
mission. — Ces différences ont été
reconnues nécessaires. — Ce sont
deux faits acquis. — Le temps est-il
venu de les faire disparaitre (ces
différences) et de traiter exacteinent
de la même manière Eglises et paroisses*? J’exprime une conviction
profonde en répondant; NON.
Je ne veux pas dire par là que
le statu quo actuel soit la perfection,
quUI n’y ait pas à l’améliorer.— Je
crois au contraire qu’il y a quelque
chose -à faire et je me propose de
le dire en temps lieu; quelque Chose
6
- 46
qui réponde vraiment au but que l’on
se propose, c. à d. de mettre notre
Eglise à même de remplir mieux
la mission glorieuse uue Dieu lui a
confiée. — C’est ce que nous voulons tous, j’aime à le croire. — l>a
dillérence de méthode, telle qu’celle
m’apparaît, je la présenterai à mes
lecteurs sous forme d’une comparaison, un peu vulgaire mais qui
caractérise parfaitement ma pensée.
Un entant de dO ans est mal à
l’aise dans tes habits qu’on lui a
fait deux ans auparavant. Il me
semble que ce qu’il y a à faire pour
remédier à l’inconvénient c’est de
lui confectionner un habillement
adapté à son âge. On répond: non,
car l’enfant grandira encore, faisonslui des habits qui lui servent jusqu’à
l’âge de 18 ans?!!
Dans une prochaine lettre j’examinerai les deux premiers « capisaldi» les synodes régionaux et le
synode général.
Matteo Prochet.
CORRESPONDANCE
Monsieur la Bédacteur du I Témoin »
Ce ne sera pas sans intérêt que
vos lecteurs apprendront quelque
chose de l’Asile Comandi à Florence,
dont ils ont sans doute entendu
paiiei', mais dont ils n’ont après
tout qu’une idée bien vague.
Commencé il y a environ 22 ans
fort modestement à Porta al Prato,
depuis 18 ans environ il a été transporté à Via Aretina où il a pris,
grâce à la fidélité du Seigneur et à la
grande bonté du Père des orphelins,
une grande extension.
A gauche en entrant, un bâtiment,
à 3 étages, ayant au rez-de-chaussée
les aleliei's du tailleur, du cordonnier, une vaste salle pour l’école du
ilimanche et pour les réunions.
Aux étages supérieurs, écoles et
appartements du directeur de.s écoles, M. le prof. Bianciai’di, et d’une
partie du penshnnel.
À droite de l’entrée, les vastes ateliers de M. Talli, un des plus remarquables ébénistes et sculpteurs
eu bois de Florence et même d’Italie, sous les soins duquel travaillent comme apprentis an bon iiombi e
i de nos enfants.
Au fond de la vaste allée entourée de préaux, un édifice avec
pérystile renfermant les dortoirs,
[es réfectoires de l’Asile et dans un
angle, sous le toit, le modeste appartement du directeur: le D"" Comandi.
Sur le frontispice de la maison,
on lit ces mots touchants :
« Quiconque recevra un de ces
petits en mon nom, me reçoit. »
Nos 104 élèves, pour la plupart
orphelins, et dans ce cas recueillis
gratuitement, sont divisés en 5 faI milles dont chacune est placée sou.s
les soins d’une mère de famille et
d’un surveillant, ayant ainsi sa vie
à part, son dortoir, son réfectoire,
son cabinet de toilette, sa garderobe. ,
Actuellement il nous manque une
(( mère de famille » qu’il nou.s est
ditficile de trouver, soit à cause de
nos modestes- offres, soit à cause
de toutes les qualités nécessaires
1 qu’il faudrait pour la lâche, unies
à celte foi vivante et chaude sans
laquelle une telle œuvre est impossible. ^
Actuellement nous comptons
enfants, ou jeunes gens, Vaudois
des Vallées et tout autant, ai ce
n’est plus, d’enfants nous provenant
du champ de la Mission Vaudoise
en Italie.
A cet égard l’Asile Comandi ne
devrait-il pas exciter davantage l’intérêt de nos chers frères des Vallées
et en avoir une obole annuelle, si
modeste soit elle, attestant leur affection pour les orphelins et leur
gratitude pour qui en prend soin ?
Car les temps sont durs et quoique le coût journalier d’un enfant,
y compris les diver.s honoraires des
surveillants et maîtres d’écoles, les
7
-- 47
frais de poste, de comptabilité etc.
ne soit que de 1 fr. 16 par enfant,
ce n’est pas sans des jours d’angoisse
que notre cher directeur achève son
année; mais toujours, il est vrai,
par un; «Mon âme bénis l’Eternel,
car sa fidélité est grande. »
X
Ils sont admis dés l’âge de ‘2 ans, s’ils
sont orphelins, ne quittant l'Asile
que lorsqu’ils sont parfaitement capables de se tirer d’affaire. Dans
ces 2 dernières années 19 (’) ont
quitté l’Asile. Excepté 1 manchot et
maladif tous gagnent actuellement
leur vie, 5 comme instituteurs, 6
comrne serruriers, 4 comme comptable, 4 comme imprimeur, 4 comme relieur, 1 comme cordonnier,
1 comme domestique, 2 comme
menuisiers et 1 comme colporteur.
Pour les aider à faire leurs premiers
pas dans le monde, le D” Gomandi
a établi une « modeste pension ouvrière » qui rend bien des services.
Pour 1 fl', 10 par jour nos jeunes
ouvriers sont bien nourris, logés,
(') 2 étéves ont quitté depuis l’impression du dernier rapport.
blanchis, sous la surveillance d’un
homme sûr et chrétien.
X
Notre 5,me famille forme l’école
agricole établie à Maiano dans la
propriété du comte et de la comtesse de Resse. Nos jeunes gens la
cultivent sous les soins du jardinier,
du fermier et de ses paysans et
sous la surveillance d’un maître
d'école, qui achève leur instruction
scolaire.
X
A nos élèves de l’Asile formant
les 5 classes élémentaires, se joignent une 40.taine d’externes et une
50.laine d'autres formant notre écolo
enfantine qui, chaque jour à midi,
reçoit sa bonne soupe chaude.
Si vous croyez, cher rédacteur,
que cela püi.sse inléresser vos lecteurs, je pourrai iiri jour vous entretenir de l'œuvre de bienfaisance
et d'évangélisation poursuivie ici à
Florence par le 1/ Gomandi et de
celle si intéressante poursuivie à
Sienne par M. le pasteur Jacques
Long.
G. Roghat.
Eg'lise Evaiig'éliqiie V^andoise de |.ia T'ouï*
Du 40 au 17 courant, MM. les pasteurs J.-P. Micol, de Villeséche, et
H. Tron, du Villar, présideront D. V. une série de réunions exlraordinaireSy
au sein de cette paroisse, dans l’ordre suivant, tel que l’a établi le Consistoire :
Dimanolie 10^ Lundi It MTOdi- 12 Mercredi 13 Jeudi 14 Yéndrodl 13 Samedi 13 Dlmsiicho 17
10 h. na 10 11. 10 h. 10. h. 10 h. 10 h. 10 h. 1l2
Tomplëüâuf Taillarct Simounde Bonnets Envers Rfivadera Temple neuf
— — — — - — — —
f h. 1(2 7 h, 1[2 7 h. H2 7 h. Ii2 7 il. M2 7 h. 1l2 " 7 b, H2
Coppiors 7 h. H2 Gallège S,te Marguerite Coppisrg Gollégo Âppiots Çhabriols 7 U. lia Bolsea Salle du Synode ou Templeneuf
Si nous publions le tableau qui précède, c’est moins pour les membres
8
- 48
de notre paroisse (qui seront avertis, an fur et à mesure, des lieux et de
l’heure des différeiîtes réunions) qu’en vue d’inviter nos collègues et les
fidèles des églises voisines à se joindre à nous, toutes les fois qu’ils le
pourront. I/eur présence et leur coopération fraternelle ne pourront que
nous (aire beaucoup de bien, surtout au moment où nous nous proposons,
comme but direct, d’amener à la repentance et à la foi les inconvertis et
de ranimer la vie et le zèle chrétien chez les âmes languissantes.
On fera usage des Psaumes et Cantiques et particulièrement des Chants
pour réunions, qui forment la seconde partie de la nouvelle édition de
ce Recueil.
Torre Pellice, le 5 Février Î895.
J.-P. P.
Revue Politique
ITALIE. Le Conseil d’Administration de la « Banque de Naples »,
ainsi que tous les Conseils de ses
dilférentes succursales, viennent d’être inopinément dissous par un décret royal. Ce nouvel acte d’autoritarisme de Grispi a produit une vive
impression.
Les dernières nouvelles de Massaua parvenues à nos journaux politiques, ne font que confirmer l’imporlancei dei la-victoire de Goatit,
(|ui serait, d’après le lieutenant
Ciugia, « supérieure à toutes celles
que nos .troupes ont- remportées
jusqu’ici en Afrique ». Le général
Baratieri, qui en a à peu prés tout
le mérite, vient d'étre promu lieutenant-général.
FRANCE, f-e violent directeur de
Y Intransigeant, Rochelort, exilé depuis cinq ans de la France, a bénéficié du décret d’amnistie du*'nouveau président Faure, et vient de
laite son entrée à Paris, au milieu
des applaudissements, d’uue foule
délirante.
ANGLETERRE. Le bateau transallaiiliquei E/ùetde ia ligne BrêraeNew-York a été coulé à fond par
une collision avec le vapeur anglais
Cralhie sur les côtes orientales de
la Grande Bretagne. Plus de 300
personnes opt péri.
CHINE. Les Japonais marchent
de victoire en victoire. Hier c’était
Port Arthur, aujourd’hui c’est une
autre place forte de premier ordre
du golfe de Petchili, Weii-Haï-Wei,
qui vient de capituler.
ERRATA
Dans la poésie Paix, parue dans
le N® préc., à la 2“ strophe, 4®
veis, il faut elfacer ou loin, ou
en mer, au choix des lecteurs.
Afionnemeiits reçus :
Pour 1895: MM. Ane. Jouve, Bein,
itisi., la!Tour. — Beux H. B., Pramol,
94-95 - PR A RUSTIN: Godino, secr.;
1893-95; Grill Giacoutin; Gariliol
Saret Comba; Pasquet Ciabot. —
Michel Pasquet Pign, —Am. Rostan,
Perrier 1894 95. — PB AL: Baud;
Fr. Rbstan Pommiers; Et Guigou
dés Guigou; Grill Pb. feu Pb,; Giraud past — TURIN : Eug. Rostan;
Alfred Turin; D. Pellegrini.— Roland, Parme; Hulsebos; Griset, Nice;
Malan, Pau.
J. P. Malan, Gérmi
Torre Pellice — Imprimerie Alpina