1
Cinqnante-hoitième année.
17 Mars 1922
N“ 11
(I4
L ECHO DES VALLEES
Spett. BibUoteça VUÇ£
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
Pour 6 mois
5, —
6, —
8.—
PRIX D'ABONNEMENT; Par an
^^llées Vaudoiaes ....................... L. 8,—
Ilalie {en dehors des Vallées) et Colonies . . • 10,—
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w Le Numéro; ®0 centimes
Que tontes les choses vraies, honnêtes, jastes, pares, aimahles.l... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
Méditation.
« Tu ne comprends pas niain! tenant ce que je fais, mais tu le
' comprendras ci-après ».
Jean XIII, 7.
Notre lie est une œuvre de Dieu, œuvre parti^lière qui a sa place déterminée
dans le p^n général que le Créateur s’est
proposé jour le bonheur de l’huiTianité
et pour S gloire éternelle.
Considrée comme œuvre particulière,
notre vie,quel que soit notre âge, n’est
qu’à ses ébuts. Quelque longue qu’elle
nous parasse, elle ne fait que commencer ici-baë car la durée terrestre n’est
rien comptée à l’éternité, et nous avons
l’éternité p^ir nous développer. Cela étant,
pouvons-nfl|s avoir la prétention de critiquer la càduite du Souverain Ordonnateur des iyénements qui la préparent
sur la terrd Et ne sommes-nous point
parfaitemenjdéraisonnables quand nous
opposons àjla volonté du Seigneur la
résistance (j notre contrariété, de nos
impatiencest même de nos murmures?
Lorsque s matériaux d’une maison
sont épars jir le sol, on attend, pour
apprécier la |)nstruction nouvelle, qu’une
main habileles dispose et les élève, et
les fondemeis d’un édifice n’ont jamais
donné à persnne le droit de condamner
l’ensemble d’ne œuvre inachevée.
Quand un ^intre trace l’ébauche d’un
tableau, pour\’admirer ou pour le condamner, pour \îndre hommage à son génie ou pour coi^tater son incapacité, on
le laisse dégagé de son ébauche et fixer
sur la toile l’idé qu’il a conçue.
De même, nqs devons laisser Dieu
développer son |lan pour ce qui nous
concerne, et aboponner à sa sagesse le
soin de disposer ts événements de notre
vie. Agréables 0 pénibles, heureux ou
malheureux, ils sit entre les mains d’un
Ordonnateur qui e fait que des chefsd’œuvre.
En sortant de ntre point de vue particulier, il nous fat aussi considérer notre vie comme né'.ssaire au plan général du Seigneur, a élevé dès la création du monde ui temple éternel où il
doit être adoré pa toutes ses créatures.
Chaque générationjui passe contribue à
le grandir. Chaqiùvie qui s’écoule y
apporte sa pierre. Os’il lui plaît de nous
tailler, pour rehausfr sa gloire, comme
un sculpteur taille ejfouille plus profondément et avec pinède soin les découpures ou les mouluis d’un temple qui
doivent le rendre plii majestueux et plus
resplendissant, s’il j#e nécessaire de retrancher nos affectiojS, de supprimer nos
joies, de pénéher jusju’à notre cœur avec
le ciseau de l’épreuvii pouvons-nous l’empêcher de noii; dor/ner cette marque de
confiance et ’’honneur ? Et refuseronsnous de conibuer à la splendeur du
temple de sa;loire?
Laissons-le onc agir; et si nos regards
sont aujourd’hi trop faibles pour entrevoir le plan ¡u’ii se propose, si nous
sommes à cett heure indécise où le jour
commence, oiYaube blanchit, où les réalités célestes émblent devant nos yeux
et ne nous apfiraissent que confusément,
que la foi ferm nos cœurs au murmure,
et nous apprécié à attendre avec confiance l’heure iprême où nos yeux affermis pourrons contempler avec ravissement l’ensemle parfait des merveilles
de sa sagesse et de son amour. Cette
heure sonnera, le Seigneur nous l’a promis: « Tu ne comprends pas maintenant
ce que je fais, mais tu le comprendras
ci-après ! ». M. HIRSCH.
(Eglise Libre).
GRAINS D’EXPÉRIENCE
« Je ne sais pas ».
Nous éprouvons presque toujours une
certaine humiliation, lorsqu’il nous faut
reconnaître publiquement notre ignorance,
quel que soit le sujet de discussion ou de
simple conversation qui nous oblige à en
faire le pénible aveu. 11 y a là, nous disons-nous, un amoindrissement de notre
personnalité et notre amour-propre en souffre. Et ne croyez pas que les gens de moyenne culture soient les seuls à devoir fréquemment déplorer leur manque de savoir:
les hommes très instruits, les érudits et
les doctes mêmes, ignorent, heureusement
pour nous, beaucoup plus de choses que
ne sauraient l’imaginer ceux qui ont pu
croire qu’ils « savent tout ». Et plus leurs
connaissances sont vastes et profondes, plus
aisément ils avouent, sans fausse honte,
qu’ils « ne savent pas », ...lorsqu’ils ne savent réellement pas. Nous connaissons
tous, par contre, des gens « supérieurs »,
ou se croyant tels, à l’air suffisant, au ton
constamment sentencieux et tranchant, qui
« savent tout » ou croient tout savoir, qui
ont leur mot à dire sur toutes les questions, qui se reconnaissent compétents sur
toutes les matières; qui pour rien au monde
ne renonceraient à étaler dans la conversation leur prétendu savoir et qui ne se
doutent même pas que leur science d’apparat, toujours flottante, toujours indécise,
malgré leur ton doctoral, fait sourire ceux
qui savent, et même ceux qui ne savent
pas, mais qui ont eu le bon sens et la pudeur de se taire.
Mais, les modestes observations que je
désire grouper autour de mon sujet visent
spécialement l’éducateur et l’école, ce milieu ambiant, cette institution que nous
connaissons tous un peu et qui nous intéresse tout particulièrement. Quel est l’éducateur à qui il ne soit pas arrivé, une fois
ou l’autre, de devoir dire, en présence de
toute une classe: « Je ne sais pas »?, aveu
pénible, mais toujours préférable à un mensonge ou même à un demi-mensonge. Aveu
pénible et parfois humiliant, disions-nous,
car il n’est guère glorieux, pour l’éducateur, d’avouer devant la classe qu’ « il ne
sait pas », alors que l’élève, dans sa nmveté, croit que le maître sait tout, qu’il
doit tout savoir; et si ce pénible aveu
devait être répété à intervalles un peu trop
rapprochés, où s’en irait notre prestige et
comment regagnerions-nous la confiance
que nous venons de perdre ?
Cependant, un aveu d’ignorance est toujours infiniment moins préjudiciable à la
formation de la culture et du caractère de
nos élèves qu’une explication erronée ou
embrouillée à dessein, pour dérouter la classe
et masquer notre ignorance. Vous avez momentanément réussi à conjurer le danger
de mettre à nu votre ignorance, mais à
quel prix ! Il vous a fallu mentir, c’est-àdire feindre àe savoir-, vous vous êtes lancés, à corps perdu, dans des explications
embrouillées, dans l’intention de dévoyer
l’élève, de distraire son attention du sujet.
Les plus impudents ne reculent même pas
devant une explication ou une interprétation fausses, pour sauver les apparences et
leur prestige ! Mais, prenons garde, tout se
paye: les élèves intelligents — et il y en
a, Dieu merci, dans toutes les écoles —
ne tarderont guère à découvrir que vous
leur avez menti, ou que, faute de savoir,
vous avez voulu les tromper, égarer leur
jugement, leur inculquer des idées fausses,
ou nébuleuses, ou incomplètes. Essayez
seulement de mesurer les très fâcheuses
conséquences de votre supercherie: le prestige que vous vouliez sauver sera perdu à
jamais, la confiance dans votre droiture et
honnêteté détruite, sans compter le tort
que vous faites à la culture de l’enfant
par un enseignement défectueux ou totalement faux.
Heureusement qu’on peut se soustraire
à l’une et à l’autre de ces deux fâcheuses
alternatives, et vous n’avez pas de peine
à deviner où je veux en venir. Pour ne
pas avoir à rougir de notre ignorance, ou
recourir à des subterfuges, toujours antiéducatifs, il faut savoir; et lorsque nous
avons l’impression' que nos connaissances
sont incomplètes ou erronées, nous avons
le devoir de les compléter ou de les rectifier, par une préparation rigoureuse et
soignée, n’oubliant jamais ce principe élémentaire de pédagogie, que pour bien enseigner il faut savoir, et savoir à fond ce
que l’on enseigne. C’est la conscience professionnelle. Il nous arrivera encore parfois
de nous tromper; mais si tôt que nous
aurons conscience de notre erreur, même
et surtout si elle a échappé aux élèves,
nous en ferons l’aveu sans fausse honte,
nous empressant de rectifier, et cela sans
que la classe en soit le moins du monde
scandalisée; au contraire, vous lui aurez
donné un exemple de modestie et de droiture. Malgré l’étendue et la précision de
vos connai.ssances sur les matières de votre
enseignement, le moment viendra où, à une
question totalement étrangère à vos études et portant sur des sujets que vous
n’êtes pas en devoir de connaître, vous devrez répondre: << Je ne sais pas ». Et vous
saisirez l’occasion pour expliquer aux élèves qu’on ne peut pas tout savoir, et qu’il
serait injuste de taxer d’ignorance quelqu’un qui ne sait pas ce qui est complètement en dehors de ses études et de sa
culture professionnelle. Vous leur démontrerez, par contre, que Vignorant est celui
qui ne sait pas ce qu’il serait obligé de savoir ; et cette petite affirmation, faite sur
un ton légèrement ironique, les touchera,
à n’en jias douter, sur un point faible, et
leur suggérera des réflexions salutaires.
j. c.
Les riiis le [aripafl.
Carignan, gros bourg de la plaine du
Piémont, dut à sa position centrale d’être
pris et repris, tour à tour, par les armées
françaises et espagnoles, surtout à partir
de 1542, chaque fois avec le saccagement
des biens et maints outrages infligés àscs malheureux habitants. Ce changement
continuel de régime arracha, du moins,
les Carignanais à leur existence toute
concentrée sur les intérêts matériels et
favorisa la liberté de pensée, ouvrant
l’intelligence et le cœur de plusieurs à
la grande voix de la Réformation, qui
agitait toute l’Europe.
Parmi les premiers qui acceptèrent
l’Evangile, nommons le notaire Sébastien Tecia, qui se retira au Villar, où sa
famille dura plus d’un siècle, Nicolas et
Hippolyte Carignan, Hippolyte Pellegrin
et famille, qui allèrent s’établir à Genève.
Malgré ces départs, qui ne furent pas les
seuls, et quoique le roi de France eût
donné la ville au fanatique et intolérant
Henri de Montmorency, le pasteur français de Turin, Guyotin, put y organiser,
en 1558, une église nombreuse et zélée.
Ils demandèrent à l’église italienne de
Genève qu’on leur envoyât un pasteur
dans la personne de Jérôme Salvai, réfugié de Pignerol. Mais le Consistoire désigna pour cela un réfugié napolitain,
Scipione Lentulo. C’était en août 1559,
au moment même où l’archevêque de
Turin déchaînait une violente persécution, dispersant toutes les églises fondées
par Guyotin, qui dut même s’enfuir à
Genève. A l’ouïe de ces nouvelles, Lentolo, échappé depuis peu de mois aux
griffes de l’Inquisition, manqua de courage et refusa de partir.
Les fidèles de Carignan continuèrent à
se réunir, en grand nombre, dans des
maisons particulières, le dimanche matin
pour prier ensemble et lire la parole de
Dieu, l’après-midi pour le catéchisme.
Quand les adversaires les attaquaient par
des disputes, dans les rues et sur les
places, ils leur répondaient tellement à
propos, qu’on finit par les laisser en paix.
Pendant ce temps, Lentolo avait accepté
de remplacer à S. Jean le pasteur-martyr
Varaglia; il céda enfin aux instances de
ces brebis sans berger et descendit dans
la plaine pour assouvir leur faim et soif
de vérité. Il raconte lui-même qu’ ils
avaient à leur tête des anciens et des
diacres et que les pasteurs vaudois les
visitaient de nuit, quoiqu’ils s’exposassent à un très-grand danger. Lentolo y
resta près de deux mois. Les fidèles se
réunissaient au nombre,de 70, sans jamais être fatigués, quelle que fût la longueur de l’entretien. Pour éluder les recherches, ils perçaient les murs mitoyens
des maisons, afin qu’on ne les vît pas entrer tous par la même porte. Il admire leur
zèle, ainsi que leur générosité chrétienne.
Le capitaine de justice Provana, chargé
de les surprendre avec leur pasteur, était
déjà dirigé sur Carignan, quand les fidèles contraignirent Lentolo à retourner au
Val Luserne. 11 était à peine arrivé à
Angrogne qu’il apprit qu’on avait arrêté
une de ses ouailles, Mathurin, originaire
français. On lui donna trois jours de
temps pour choisir entre l’abjuration et
le bûcher. Sa jeune femme, Jeanne Dratine, ayant obtenu de lui parler pour son
bien, disait-elle, les Juges croyaient qu’elle
l’induirait à sauver sa vie. Mais quand
ils l’entendirent, au contraire, l’encourager à persévérer dans la foi, ils la retinrent prisonnière et, le 2 mars 1560, ils
montèrent sur le même bûcher et périrent dans les flammes en chantant les
louanges de Dieu.
Plusieurs autres s’enfuirent et leurs
biens furent confisqués ; quelques-uns abjurèrent, et c’est à leur intention que Lentolo écrivit son opuscule sur les Sophismes mondains. Les apostats ne purent
pas faire taire leur conscience ; aussi
voit-on une nouvelle série de procès
commencer à Carignan en 1567. Puis le
silence se fait sur cette église de martyrs
et de confesseurs de la foi. J. J.
2
reimi
Evangélistes ! ? — Notre région est sillonnée depuis quelques semaines par des
équipes d’hommes et de femmes se disant «évangélistes», «porteurs d’un message», ou «d’une nouvelle révélation sur
l’Apocalypse». Ils appartiennent à des
organisations plus ou moins parentes
quoique rivales. Les uns sont des «Etudiants de la Bible », les autres font partie
de l’œuvre «L’Ange de l’Eternel». Les
uns sont les disciples d’un certain Russell, les autres d’un nommé Freytag.
Tous sont plus ou moins «adventistes».
Il en est qui sont en plus «sabbatistes ».
Ils vendent des livres et distribuent des
feuilles en général illisibles, mais qui
parlent de la « fin des temps» et prétendent trouver dans la Bible l’annonce des
événements actuels et la date d’événements futurs, en particulier du retour du
Christ. Ces gens sont en général sincères
et bien intentionnés sans doute, mais il
ne faut pas causer avec eux longtemps
pour découvrir leur profonde ignorance
et être désarmé par l’étrange usage qu’ils
font des versets bibliques. Leur propagande n’a pas grande action sur la masse
des fidèles dont le bon sens et l’esprit
chrétien ont vite fait justice de leurs affirmations. Il faut être étrangement prédisposé pour en être touché. Le plus grave
inconvénient que nous puissions y voir
en dehors du regret que nous cause l’erreur de ces frères dont les forces pourraient être utilement employées, c’est que
pour les catholiques, qui s’imaginent
avoir affaire à des protestants, nous portons le poids de ces grossières et enfantines théories et que cela ne facilite guère
l’œuvre d’évangélisation.
Pourquoi donc, ces «évangélistes»
s’abattent-ils toujours sur les régions
protestantes? La Suisse, avec le Valais
et Fribourg, leur offre d’assez beaux
champs de travail, et s’ils veulent travailler en France, les milieux où la Parole
de Dieu est inconnue ne manquent pas.
Il est vrai qu’ils affectent de nous loger
à la même enseigne que les catholiques
et qu’ils se déclarent aussi étrangers à
nous qu’à ces derniers. C’est bien, en
effet, un peu notre avis.
Pentecôtistes. — Jusque dans nos milieux, le mouvement dit de «Pentecôte»
est venu troubler des âmes sincères et
inquiètes qui se demandent si en le suivant on ne ramènera pas parmi nous le
temps de la première Pentecôte. M. le
pasteur Besson expose les résultats de
ce mouvement en Allemagne. Nous empruntons un résumé de son ouvrage à
M. F. Chaponfiière.
« Le Mouvement de Pentecôte, date
d’un Réveil religieux survenu en 1906 à
Los Angeles (Californie), et où l’irruption de phénomènes de glossolalie fit
croire, à de fervents chrétiens, que Dieu
venait de rendre à leur petit groupe le
don de prophétie et toute une série de
charismes apostoliques. Le mouvement
passa de là à Christiania (Norvège), puis
à Cassel (Hesse), et alla toujours en s’éxagérant, si bien que les réunions, déjà
surchauffées par les exaltés, dégénérèrent
un moment en exercices chorégraphiques.
Malgré le mauvais effet jaroduit par ces
extravagances, la 2® Conférence « pentécostale» ou «pentecôtiste» convoquée à
Mulheim, pour Septembre 1909, réunit
2.500 membres de tous pays e’t vit jusqu’à
10.000 auditeurs à telle de ses séances
publiques.
« Puis les déceptions survinrent. On
s’aperçut que le langage extatique des
glossolales ne correspondait à aucun idiome parlé et ne pouvait nullement faciliter
l’œuvre missionnaire en pays étrangers. On
dut constater que bien des prophéties prétendues étaient démenties par les événements. On reconnut qu’après des séances
nocturnes d’excitation, glossolales et prophétesses étaient frappés d’aliénation mentale et que plus d’un des soi-disant messagers du Saint-Esprit succombaient à de
basses tentations. Puis, des conflits s’éta
blirent entre les dons et les charges,
c’est-à-dire entre les fantaisies incohérentes des inspirés et les directions réfléchies
des chefs, attitrés de la communauté. De
là des débats et des ruptures entre les
«Pentecôtistes» et les « Vieux-Piétistes».
Ces derniers en arrivèrent à voir, dans
les trances et les uttérances des premiers,
l’œuvre de Satan, et suggestionnèrent si
bien certains prétendus prophètes, qu’ils
obtinrent d’eux un aveu qu’on obtenait
aussi des sorcières du moyen-âge, à
savoir qu’ils étaient des suppôts du diable. Depuis lors le mouvement, sévèrement condamné par le Comité central des
Gemeinschaften, cessa de faire des progrès en Allemagne.
«Mieux que cela: plusieurs de ses
chefs reconnurent eux-mêmes leur erreur
et sortirent de la secte. Ainsi Regehly
reconnut que les 99 centièmes des prétendues manifestations miraculeuses n’étaient que «l’expression purement naturelle d’une vie psychique purement humaine»; que, cela étant, ses amis et lui
étaient exposés à toutes les erreurs possibles; que leur excitation continuelle
avait fait un grand tort à leur santé, et
que, dès lors, le mouvement de Pentecôte ne lui apparaissait plus que comme
un énorme «fourvoiement» dont il fallait
revenir sans retard. — On ne pouvait
mieux juger et mieux dire».
(L’Ami Chrétien).
CHRONIQUE VAUDOISE.
FIUME, Mars 1922.
Cher Directeur,
La rafale a de nouveau passé sur la
ville: Jeudi, 2, on se doutait bien que quelque chose allait se passer, que quelque
éclat devait avoir lieu. Vendredi matin, dès
l’aube, le crépitement des fusils et des mitrailleuses et les éclats bruyants des bombes à main, répétaient le concert que nous
entendons pour la quatrième fois depuis
dix-huit mois que nous sommes ici. Mais
vers huit heures le canon se met aussi de
la partie et envoie, pendant la matinée,
une vingtaine de boulets au palais du Gouvernement. Vers midi, le Gouvernement se
rend, et le parti qui a fait la révolution
prend le pouvoir en main. Il y a eu six
morts et quelques blessés et des dommages considérables. Au bout de 24 heures,
tout marche dans la ville comme si rien
ne s’y était passé. Quatre cents Américains,
en voyage de plaisir, viennent constater
que les fenêtres du palais sont bien enfoncées et que les murailles sont bien ébréchées: on ne s’en douterait pas à voir sur
les quais la foule des paisibles promeneurs
du Dimanche !
Mais ce n’est pas de cela que je veux
t’entretenir. Je voulais te raconter ce qui
m’est arrivé hier, en Jougoslavie. Au fait,
la Jougoslavie n’est pas loin: quand on est
à 500 mètres du centre de la ville, vers le
levant, il n’y a qu’à passer un pont, et on
y est. Toutefois, le but de mon voyage
était plus éloigné; il s’agissait d’aller à
Crikvenica pour un ensevelissement. Mais
la Jougoslavie c’est l’étranger, il faut le
passeport. Il faut le faire faire ici et puis
aller à Trieste pour le visa du consul S.
H. S. Heureusement, j’évite tout cela, grâce
à l’amabilité de l’autorité publique jougoslave de Sussak; il suffit de payer la taxe
et je reçois ma permission de passer. La
mer est paisible et la barque à moteur
nous transporte à Crikvenica en deux heures. J’apprends seulement alors de qui exactement il s’agit. M.me Gertrud CoUelli, de
Roccamare, née Van Velden, une véritable
dame d’origine hollandaise, établie dans la
localité depuis bientôt trente ans, avait été
presque soudainement retirée par le Maître.
Peu à peu. j’apprends par les parents et les
amis de la défunte, tout le bien qu’elle a
fait autour d’elle: celui qui me renseigne
le mieux, c’est Monseigneur Rigoni, le prêtre de Crikvenica. Les larmes aux yeux, il
m’a parlé d’elle comme de « sa seconde
mère ». N’est-ce pas là un beau témoignage
de largeur de cœur et de fidélité?
Lorsque le Pasteur de Zaghreb avait dé
,------------- j
claré qu’il lui était impossible de venir pour;
le service funèbre, la famille s’était adres-i'
sée à Monseigneur Rigoni, qui aurait voi
lôntiers présidé la cérémonie si la loi inteij*’
confessionnelle jougoslave ne le lui eût
interdit. Nous nous entendîmes pour la
circonstance: le culte à la maison eut lieu
en français, langue comprise et parlée par
tous les membres de la famille. Au cimetière, Monseigneur tint un discours en
croate, et je terminai avec la liturgie allemande.
Une immense foule, on peut bien dire
tout le peuple de Crikvenica, était venu
rendre son hommage d’affection et de reconnaissance à celle qui pendant de longues années ne s’était pas fatiguée d’imi- i
ter son Maître et Sauveur, en faisant autour
d’elle et de mille manières tout le bien
qu’elle pouvait.
Cela fait toujours plaisir d’entendre parler de personnes, généreuses de leurs biens;
mais lorsque la personne généreuse donne
de son nécessaire, cela devient émouvant.
En voici deux cas pour l’édification de
tes lecteurs.
Dans le premier, il s’agit d’une vaillante
femme qui a perdu en un an son mari et
deux de ses enfants; elle a aussi eu des
pertes d’argent. Autrefois elle vivait dans
l’aisance et maintenant elle fait deux ou
trois services pour gagner de quoi vivre
avec sa fillette de dix ans: elle lo^e dans
une mansarde. L’autre jour elle s’approche
de moi, et me demande comment et pourquoi et combien il faut donner pour la
collecte annuelle. Je lui explique que notre église n’impose pas de taxe, mais qu’elle
vit des contributions volontaires que chacun de ses membres donne, selon ses
moyens. Elle me tend un billet de cinquante lires. Muet de surprise, ce n’est
qu’au bout d’un instant que je lui demande doucement si elle ne dépasse pas
la mesure de son pouvoir. — « Oh, non.
Monsieur - me dit-elle - ce qui est devoir
est devoir, et il faut le faire ». N’ai-je pas
raison de dire qu’elle est vaillante?
En voici une seconde, car c’est aussi une
femme, une mère de famille, ouvrière, avec
quatre enfants. Je l’avais vue quelques fois
à l’église, et j’ai été lui faire visite. J’apprends bientôt qu’elle est catholique, mais
elle est si heureuse de pouvoir venir quelquefois à notre culte. Est-ce que cela ne
dérange pas et ne scandalise pas qu’une
catholique y assiste? Et lorsque je la rassure, elle est toute heureuse et veut aussi
me donner une contribution pour l’église.
Elle va la prendre de l’autre côté, et en
revenant me donne cinq francs, et me dit:
« C’est peu, mais je n’ai pas autre chose
en ce moment ». Sur ces entrefaites son
aîné rentre avec quelques commissions et
donne à sa mère le reste de l’argent : 10
francs. Celle-ci ne fait que prendre l’argent
et me le passer, en disant: « Encore ceci.
Monsieur le Pasteur, encore ceci». Et «cela»
était une partie du pain quotidien de la
famille.
Le don fait avec joie est une bénédiction
pour celui qui le donne comme pour celui
qui le reçoit.
Aujourd’hui on m’appelle de nouveau
pour un ensevelissement. C’est un protestant dont je n’ai jamais entendu le nom.
Toute sa famille est catholique; j’ai été la
voir. La première question qui m’a été
adressée était au sujet du prix du service.
En apprenant que nous n’exerçons pas
notre ministère à tarif, ils éprouvent un
sentiment de soulagement: ils sont aussi
pauvres. Au cours de la conversation, je
leur présente quelques consolations chrétiennes et je leur propose de lire quelques
versets et de faire avec eux une prière: la
vieille veuve se précipite sur son chapelet;
elle veut réciter ses prières tandis que le
Pasteur récite les siennes. Mais ses filles la
persuadent à écouter les paroles du Pasteur qu’elle comprendra puisqu’il parle en
italien. Alors elle écoute d’abord et puis
répète mot par mot chaque verset et chaque phrase de prière. Quand je prends
congé, tous me baisent avec dévotion les
mains: cela m’ennuie un peu, mais ce qui
me déconcerte tput-à-fait, c’est d’entendre
la veuve me dire: « Merci, mon bon Monsieur, pour vos belles paroles. Ah, si vous
saviez que de peines j’ai eues dans ma
vie ! c’est le troisième mari que je perds ! ».
Ce mélange d’ignorance, de formalisme,
de superficialité, m’attristent comme la vue
d’une terre stérile et désolée.
Nous sommes bien loin des Vallées et il
n’y a ici aucun Vaudois du pays, mais la
date du 17 Février n’est pas passée inaperçue. Nous avons rappelé notre glorieuse
histoire et les précieuses leçons qu’elle nous
donne. Nous avons répété nos chers choeurs
vaudois et nos enfants commencent aussi
à les chanter. Quant aux membres de notre église, ce n’est pas du premier , coup
qu’on les intéresse et qu’on les attache à
l’histoire et à l’œuvre de notre peuple
Vaudois; il faut tenir compte de leurs origines, de leurs traditions et de leurs préoccupations entièrement étrangères. Un petit nombre seulement a assisté à la conférence avec projections lumineuses sur
l’Eglise Vaudoise et son œuvre en Italie.
Agrée les bien cordiales salutations de
ton affectionné Arnaldo Comb.a.
En remerciant de tout cœur noire cher ami
et collègue, vraie sentinelle avancée de notre
œuvre, pour ses nouvelles si intéressantes —
et que nous voudrions recevoir plus souvent
— nous le prions de vouloir agréer à son
tour nos meilleurs messages et vœux.
J. B.
LA TOUR. Ces deux derniers Dimanches
notre auditoire ordinaire et toujours nombreux de Sainte-Marguerite a eu le plaisir
d’écouter deux conférences de MM. Italo
Mathieu et David Bosio.
M. I. Mathieu, étudiant de médecine, a
parlé d’une manière vive et intéressante du
principe et sentiment chrétien, considéré
comme remède des crises de nos temps,
en faisant une application particulière à
la cause des Missions. La conférence était
sous les auspices de la « Pra del Torno ».
Dimanche dernier, M. Bosio illustra l’œuvre et la pensée de Enrico Mayer, notre
grand éducateur protesiant italien.
— Décès: Marie Madeleine Bacca
née Chanforan, décédée à l’âge de 74 ans,
aux Bonnets. — Emile Persico, enlevé à
l’âge de 22 ans, à Rounc, à l’affection de
ses sœurs et de ses oncles.
Notre profonde sympathie aux familles
affligées.
POMARET. La semaine passée,
deux membres de notre paroisse nous ont
quittés pour la patrie céleste: c’est d’abord
Jacques Collet, de Clôt Chauvin, âgé de 76
ans, qui s’en gst allé après une longue infirmité. Ensuite Marie Pascal, de la Morotière, où elle était venue habiter avec son
fils depuis quelques mois. Quoique malade
ces derniers temps, son départ a été bien
prématuré.
Nous exprimons aux familles affligées
notre sympathie chrétienne.
PRAMOL. Post scriptum. Nous avons
reçu et lu avec plaisir la lettre de souhaits
de S. E. L. Facta, le 17 Février.
La collecte en faveur delà Société d’Histoire Vaudoise, faite à l’issue du service, a
produit L. 23,80. D. Gaydou.
RODORET. Pro Lapide. Le Comité de
Rodoret pour la pierre commémorative de
nos soldats morts en guerre, vient de recevoir des dons très généreux de nos paroissiens Vaudois d’Amérique; d’autres
sommes considérables nous .sont annoncées
de la France. En remerciant chaleureusement nos amis qui ont déjà répondu à l’appel, nous tenons à les informer que la première liste sera prochainement publiée, dès
que nous seront parvenus quelques renseignements à l’égard des souscriptions.
A. F.
3
TURIN. L’A.N.E.I. (Associazione Nazio■ftale Evangelici Italiani) de Turin, nous a
procuré, cette semaine, deux remarquables
conférences — qui ont été une véritable
jouissance intellectuelle et spirituelle —
, données par le vaillant orateur, M. Ugo
Janni, de San Remo. Pour la première de
ces conférences, le Comité de rA.N.E.I. a
su trouver une magnifique salle neutre,
dans le palais de la « Camera di Commercio ». Le sujet très suggestif: Il senso foniamentale della vita, a été traité par M. Janni
« da pari suo », et le nombreux public (plus
de 300 personnes), où l’élément catholique
'était bien représenté, a applaudi chaleureusement l’orateur.
La deuxième conférence, portant pour
titre: Il nuovo pontificato e l'ora presente,
a été tenue dans notre temple de Corso
Vittorio Emanuele, bondé, comme aux
' grandes occasions, par un public formé en
partie des mêmes auditeurs, en tout 7 à
8 cents personnes, où figuraient des personnalités en vue de notre ville. Le sujet
a été développé d’une manière magistrale
„par l’orateur, et le grand public a pu remarquer que le conférencier, tout en traitant le Pape avec une grande déférence,
a su relever d’une façon remarquable les
erreurs de l’église romaine, en souhaitant
que le nouveau Pape sache les éliminer
pour le relèvement moral et spirituel de
notre peuple.
De grands applaudissements ont salué
.„„cette conférence superbe pour exprimer à
l’orateur distingué la reconnaissance et
l’approbation de tous les présents pour les
choses qu’il nous a dites avec tant d’éloquence fougeuse et avec tant d’à-propos.
F.
VALLECROSIA (BorJighera). Istituto
Femminile Valdese. Le Rapport 1920-21
yient de paraître et les nouvelles réjouissantes qu’il nous apporte sur la marche de
l’Institut sont de nature à bien justifier
l’intérêt de nos Eglises et de nos lecteurs
pour cette bienfaisante institution qui
compte désormais 52 ans d’activité bénie.
Le bilan de l’année a atteint la somme
considérable de cent mille lires et l’on est
heureux de constater que les entrées, re' présentées en très grande partie par les
offrandes de la libéralité chrétienne, ont
excédé le total des sorties de presque 10
, mille lires.
Il paraît toutefois que cet effort a
quelque peu épuisé la générosité des amis,
car les dons de Janvier et Février ont été
de beaucoup inférieurs à ceux des années
'précédentes, à la même époque; et avec la
cherté croissante de toutes les denrées de
première nécessité, la Direction est loin de
se sentir au large. En recommandant chaleureusement à nos lecteurs l’Institution de
„iVallecrosia, nous exprimons à son distingué
directeur, M. le pasteur Billour, le vœu
bien sincère que son appel puisse être
couronné de succès.
L RIiCENSEMENT.
Voici le résultat du recensement 1921,
pour ce qui concerne nos villes d’Italie.
Quinze d’entre elles dépassent les 100 mille
habitants. Parmi les plus grandes: Naples
compte 780.220 habitants, Milan 718.304,
Rome 689.460, Turin 517.140, Paierme
400.348, Gênes 300.784, Florence 253.565,
Catane 251.875, Bologne 210.969, Messine
174.136, Venise 171.339, Bari 132.015, Livourne 114.813, Padoue 112.021, Ferrare
I07.618.
CHRONIUUE POLITiailE.
Ce n’est que dans notre prochaine chronique que nous pourrons informer nos leci teurs de l’accueil que la Chambre, ouverte mercredi iç courant, a fait au
ministère F nota. La presse soi-disant bien
informée prétend que les hostilités ne seront ouvertes que plus tard et qu’on attend avec une certaine bienveillance le
|,nouveau Cabinet à l’œuvre. Parmi les projets de lois qui vont être d’abord examinés, il y a celui de la « nominativité » des
titres, qu’on reprendrait en la modifiant et
qui, dans l’intention de M. Facta, serait
rendue obligatoire pour tous les titres.
d’Etat, sauf pour les « Bons du Trésor ».
Dans l’un des derniers Conseils des ministres; le sénateur Maggiorino Pcrraris
a été nommé ministre des terres reconquises et a pris immédiatement possession
de son ministère.
N ous ne voulons pas oublier de mentionner
dans cette rubrique le ço® anniversaire
de la mort de Mazzini, célébré le 10 courant dans toute l’Italie aVec la plus grande
solennité. Tous les édifices publics ont mis
le drapeau en berne, et les écoles de tous
les degrés ont eu vacance. « E corne no ? ».
Des centaines de commémorations, rappelant ce que le grand apôtre a fait pour
son pays et pour la liberté des peuples,
ont eu lieu dans toutes nos grandes et nos
petites villes. A Rome, outre les commémorations particulières, eut lieu, à la présence du Roi et des représentants des
Grands Corps de l’Etat, la pose de la première pierre du monument qu’on va ériger à Mazzini sur l’Aventin, avec deux
beaux discours de MM. Facta et Rava.
Les troubles de Fiume ont naturellement eu leur écho, par-ci par-là, dans le
royaume et donné lieu à de bruyantes et
énergiques manifestations « pro Fiume »,
sans provoquer, heureusement, les désordres qu’on aurait pu redouter. La malheureuse ville est, pour l’heure, pacifiée et la
vie y a repris son cours normal; mais ni
les <i Fiumani » ni les Italiens ne sont complètement rassurés. Vous saurez que le
« Comité de défense nationale » qui gouverne actuellement la ville, d’accord avec
la grande majorité de la population, a
nommé le député « fascista » italien, Ginriati, gouverneur de Fiume avec pleins
pouvoirs, l’autorisant à convoquer sans
délai les comices pour « une décision suprême relative aux destinées » du petit
Etat. Mais le gouvernement Facta, qui
veut et doit demeurer fidèle au traité de
Rapallo, s’est bien gardé de ratifier cette
nomination d’un « étranger » et, qui plus
est, d’un député au parlement italien; et
M. Giuriati a eu le bon sens de décliner le
périlleux honneur. On attend maintenant
les évènements.
La Conférence de Gênes n’est décidément pas née sous une bonne étoile.
Après les tiraillements de la France et du
Gouvernement des Soviets, après l’ajournement causé par notre trop laborieuse crise
ministérielle, voilà maintenant l’Amérique qui SC dérobe et refuse officiellement
de participer à la grande réunion, sous
prétexte, dit-elle, que la Conférence prendra néce.ssairement et surtout une tournure
politique. Que ne l’a-t-elle dit plus tôt,
lorsqu’on était encore à temps de modifier
l’ordre du jour? Les malins prétendent
que ce ne serait là qu’un prétexte et que
la vraie raison serait d’un ordre... — comment dois-je dire? — beaucoup moins
élevé. On devait s’occuper, à Gênes, des
grands problèmes de la reconstruction économique de VEurope ; or, comment le
peut-on en l’absence de l’Amérique, qui,
seule, pourrait nous tendre une main secourable ? Et ce premier grave échec en
amènera d’autres !
Tous les Etats de l’Entepte étaient représentés à la Conférence financière de
Paris, qui devait tout particulièrement
traiter la question de la répartition des
versements allemands pour les « réparations ». Comme toujours, on est tombé
d accord, et les décisions ont été unanimes; mais je crains bien que tous ces
« accords » ne fassent verser à l’Allemagne
ni un mark de plus, ni la poussent à s’acquitter avec plus d’empressement. La Conférence a été saisie, en pleine discussion et
à son grand étonnement, d’un « mémorandum » de l’Amérique, par lequel elle réclame le payement de 241 millions de dollars, à titre d’indemnité pour ses frais d’occupation militaire en Allemagne ! Il faut,
ajoute l’Amérique, que cette somme soit
prélevée sur les « indemnités » avant tous
les autres versements!
La France officielle a fait au nouvel ambassadeur italien, M. le comte Sforza, qui
vient de s’installer à l’ambassade de Paris,
un accueil des plus empressés et des plus
sympatiques.
Des nouvelles fort graves arrivent du
Transvaal, où une grève de mineurs qui
avait éclaté il y a quelques jours, dégénère en vraie insurrection, La situation
est extrêmement sérieuse et les hôpitaux
regorgent de blessés, à Johannesburg et à
Pretoria. On compte jusqu’ici des centaines de morts et la bataille continue. Grâce
aux troupes considérables dont le Gouvernement anglais peut disposer, on a
bon espoir que la révolution pourra être
domptée. j. c.
Aujourd’hui et autrefois.
M. Gaston Tournier, de Mazamet, vient
de faire paraître une toute petite brochure
intitulée: Les assemblées du désert dans les
montagnes du Castrais. Cette brochure est très
jolie, et surtout elle est très intéressante.
I.
Aujourd’hui riennest plus facile que d’aller
au temple, soit à la ville, soit à la campagne.
Les distances sont très courtes, et les chemins
sont très sûrs. Il est extrêmement rare qu’un
fidèle soit écrasé par une auto.
Les temples sont chauffés.
Et cependant, on se plaint beaucoup de
l’assistance au culte. Il y a certainement
des cultes très suivis. Mais quelle est la
proportion entre le nombre des assistants
au culte et le chifire de la population protestante totale ? — Du reste, dans la même
ville et quelquefois dans le même temple,
il y a parfois des auditoires très convenables et des auditoires très lamentables.
Autrefois les chemins étaient mauvais,
les distances fort longues. Et tout fidèle,
se rendant à uneassembée, courait le risque
d’être arrêté, mis à l’amende, jeté en prison,
pis encore.
il fallait passer la nuit dehors, du crépuscule à l’aube, par le froid, la pluie et
la neige. Le culte était en plein air.
Il y avait foule aux assemblées. Les fidèles arrivaient par milliers. — Le i®» Janvier,
dans la montagne, par un froid terrible, on
restait debout ou assis. Plusieurs fidèles
avaient apporté de la paille pour pouvoir se
mettre à genou dans la neige et la boue.
Quelquefois on allumait quelques chandelles.
IL
Aujord’hui, dans les temples confortablement chauffés, il faut des cultes courts.
— Il ne faut pas que le culte, tout compris,
dure plus d’une heure. On supprime les 10
commandements : le Sommaire suffit. On
supprime la prière de la fin : l’Oraison dominicale suffit. Et encore, tout de suite après
le sermon, il y a un certain nombre de dames
qui sortent vite, et rentrent au logis où le
déjeuner attend. Cela presse. — J’ai connu
un pasteur de très grand zèle, fort distingué.
Il avait beaucoup de succès: il prêchait 18
minutes. — Hier, on m’a parlé d’un pasteur
qui prêche 8 minutes.
Autrefois, par le froid, la pluie et la neige,
les cultes en plein air duraient des heures
et des heures.
III.
Aujourd’hui il y a parfois quelque difficulté pour trouver un pasteur, si l’on en
croit des articles récents de journaux. Et
il est bien certain que c’est en très grande
partie la faute des Eglises.
Autrefois la tête des pasteurs était mise
à prix. Et ils avaient beaucoup de chance
pour finir au bout de la corde d’une potence.
Voici comment finit le prédicant Corbière
la Sicardié : « Les dragons eurent ordre de
le prendre mort ou vif. On ^t divers détachements pour exécuter cet ordre; l’un
desquels le découvrit fuyant sur l’estrade
de Ferrières, lieu extrêmement élevé, comme
son nom le témoigne. Dès qu’il se vit perdu,
il traça un cercle autour de lui avec son
bâton et cria d’une voix haute: «Venez,
approchez ! Arrière de moi, Satan, tu ne me
tenteras point». On lui tira cinq coups de
fusil ; il fut ensuite percé d’un coup de baïonnette, et parce qu’il remuait après toutes
ses blessures, on lui écrasa la tête avec un
rocher» (22 Avril 1689).
Cela se passait en un endroit où se dresse
encore une « pierre plantée ». — Et le Lundi
de Pentecôte 1922 aura lieu la fête solennelle d’inauguration du monument huguenot
de la « Pierre Plantée ».
Et quand la persécution fut finie, et que
la paix fut revenue, plus d’un protestant
ressentit la nostalgie du désert. «Quand avec
notre bonne mère, écrivait une femme de Nîmes vers 1810, nous allions au grand Temple,
il se mêlait parfois à notre reconnaissance,
pour la liberté dont nous jouissions, le regret
de ne plus voir la voûte azurée, de ne plus
entendre nos chants religieux retentir entre
les rochers pittoresques».
(Le Christianisme). E. DoumeRgue.
Abonnements payés.
1922: Tron B., New-York (3 ex.) — Balmas-Turin P., S. Germano Chisone — Gaudin C., S. Secondo — Grill Jean, Prarostino
— Bouchard-Gay C., Bobbio Pellice — Massel Jeanne, Faetto — Avondet Louise, Moneti (e 1923) — Malan R., Palermo(e 1921) —
Ribet M., Torino — Rostain C., Id. — Gardiol
Giovanna, Prarostino — Subilia B., Bricherasio,— Robert Pierre, Cartera, LusernaSan
Giovanni — Grill Philippe, Combevrocs,
Bovile — Clot Alexandre, Albarea, Riclaretto — Roman Paolo, Prarostino — Gaudin C., New-York — Vinay O., Castellanza
— Cairus Marie, veuve, Cucuruc, Villar
Pellice — Geymet Catherine, Veuve, Ciarmis. Id. — Charbonnier J. Etienne, Teynaud. Id. — Long-Gonnet M., Ville, Id.
— Charbonnier S., Teynaud, Id. — Grand
Daniel, Colonia Vaidense — WandflutsTalmon M.me, Aigle (1923) — Genre-Bert
A., Saint-Louis (id.) — Biolley Emile,
Torino (1921) — Prochet Roberto, Roma
- Rostan Jean, Guigou, Prali — Bounous
Jean, Pomeano 20, Praraollo — Léger J. J.,
Valdese — Geymonat J. J., Bobbio Pellice
— Poët avv. A., Perrero — Barolin J. B.,
Villar Pellice — Barolin-Pontet J., Bovril
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J. Bonnet, Rédacteur-Responsable.
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VALLI VALDESI.
Anfrogna - Pastore: Eugenio Revel.
Bobbio Pellice - Pastoie: B. Beitalot.
Laaerna S. Giovanni - Pastore: Giovanni
Bonnet.
Massello - Pastore: Pietro Chauvie.
Ferrerò - Pastore: Enrico Tron, S.
Pinerolo - Pastore: Luigi Marauda.
Pomaretto - Pastore: Giulio Tron.
Prati - Pastore Guido Cotnba.
Pramollo - Pastore: Eni. Tron.
Prarostino - Pastore: Giov. Bertinatti.
Riclaretto: - Pastore: G. Marauda.
Rodoretto - Pastore: Alberto Fuhrmanu.
Rorè - Pastore: F. Peyronel.
S.Germano Chisone - Pastore : EnricoTron, J.
Torre Pellice - Pastore: Davide Bosio.
VillarPellice - Pastore: Bari. Soulier.
Aosta - Chiesa: 3, Rue Croii de Ville - Pastore: Aug, Jahier, ivi.
Bari* Chiesa: Corso Vitt. Em., 164.
Benevento - Sig. Ant. Cornelio, Via Pietro
De Caro, 17.
Biella - Chiesa: Via Funicolare - Pastore:
G. G. Rìbetti, Casa Boglietti Bottalino.
Borrello - Chiesa Evangelica, Sig. G. Bert.
Brescia - Chiesa: Via dei Mille (ang. Piazza
Garibaldi) - Pastore: Luigi Rostagno, ivi.
Brindisi - Chiesa: Via Congregazione, Casa
Zaccaro - Sig. Pietro Varvelh, Via Circonvallazione.
Casale Monferrato - Chiesa: Piazza Giardini Pubblici - Pastore: Davide Forneron.
Catania - Chiesa: Via Naumachia, 22 - Pastore: Giuseppe Fasulo, ivi.
Caltanissetta - Chiesa: Via Maida, 15 - Pastore; Luigi Mi col, ivi.
Cbieti - Chiesa Evangelica: Sig. D. Rosati,
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Coazze - Pastore; R. Biuàttini.
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Giovanni Grilli - 8, Via S. Martino.
Corato - Chiesa Evangelica: Via Garibaldi Pastore: G. Moggia,, ivi.
Dovadola - Chiesa Evangelica.
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Firenze - Chiesa: Via Serragli, 51.
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Forano - Chiesa Evangelica: Sig. Enrico
Coisani.
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Bart. Revel - 2, Via Curtatone.
Grotte - Chiesa Evangelica - Pastore : Lnigi
Micol.
Ivrea - Chiesa: 5, Corso Botta - Pastore:
G. D. Maurin - 3, Via S. Nazario.
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Enrico Robutti.
Livorno - Chiesa: Via G. Verdi, 3 - Pastore:
Arturo Muston, ivi.
Lacca - Chiesa; Via Galli Tassi, 18 - Culto
ogni Domenica alle ore 18 - Pastore:
G. D. Buffa.
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Messina - Chiesa: Via Maddalena, 120 - Pastore: Giuseppe Messina, ivi.
Milano - Chiesa di S. Giovanni in Conca Pastore: V. Alberto Costabel - 22, Via
Telesio. — Chiesa di Via Fabbri, 9 - Pastore: Emilio Corsani, 1 Via Stradivari.
Napoli - Chiesa; 25, Piazzetta Tagliavia Pastore; Attilio Arias, ivi.
Pachino - Chiesa Evangelica - Pastore: Davide Pons.
Palermo - Chiesa: Via Maccjueda, 36 - Pastore: Rinaldo Malan, ivi.
Pescolanciano - Chiesa Evangelica.
Piani di Vallecrosia - Pastore: F. A. Billour,
Asilo Evangelico.
Pisa - Chiesa: Via Derna, 15 - Pastore; G.
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Reggio Calabria - Chiesa: Piazza S. Marco Pastore: Arturo Vinay, ivi.
Riesi - Chiesa Evangelica - Pastore; Arturo
Mingardi.
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Roma: Chiese: Via Tre Novembre, 107, e
Piazza Cavour - Pastore: Aless. Simeonì,
107, Via Tre Novembre - Sig. Virgilio
Sommani, 57, Via Marianna Dionigi.
Sampierdarena - Chiesa: 16, Via G. Carducci - Pastore; Giovanni Petrai, ivi.
Sanremo - Chiesa: Via Roma - Pastore Ugo
Janni, ivi.
Savona - Chiesa: Corso Crist. Colombo, 13 Pastore; G. Petrai.
Siena - Chiesa: Viale Curtatone, 5 - Pastore:
Francesco Rostan, ivi.
Siracusa - Via Cavour - Pastore: Davide
Pons, Via Arsenale (Villa Maugeri).
Snsa - Chiesa: 14, Via Umberto I - Pastore:
R. Burattini.
Taranto - Chiesa: Via d’Aquino, 132- Sig.
Pietro Varvelli.
Torino - Chiesa: Corso Vitt. Emanuele II
(angolo Via Principe Tommaso) - Pastori ; Alberto Prochet e Paolo Bosio,
15, Via Pio Quinto.
Trieste - Chiesa; Via S.M.Maggiore - Pastore;
Guglielmo Del Pesco - 535, Via Scorcolia.
Venezia - Chiesa ; Palazzo Cavagnis (Santa
Maria Formosa)-Past. : Davide Revel, ivi.
Verona - Chiesa; Via Pigna (pressoil Duomo)
- Pastore: B. Celli, 2,_ Vicolo S. Andrea.
Vittoria - Chiesa Evangelica - Sig. V. Trobia.
liffìcio di Presidenza della Tavola Valdese:
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Sig. Past. Ant. Rostan, Segretario-Cas-,
siercì 107, Via Tre Novembre, Roma.
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ragli - Prof. G. Luizi, G. Rostagno, Ern,,
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N. Arnoulet. ‘
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Asilo pei Vecchi: Luserna S. Giovanni.
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