1
Seconde Année.
18 Aoét-|876.
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♦Journal do l’Eg“liso* Evang-élique Vandoìso
Paraissant chaque Vendredi
Volili me seres témoins. Actks I. 8.
Suivant la vérité avec la charité.
PBtX DK t.'-4BONNÎMPNT PAtl AN On s'abonne: à Pignerot Bureati de l’ad-
; Italie I. 3 ministraiion ilfatson ülficoV^ Un Numéro séparé: 10 centimea.
Tous les pays de l’Union de A La Tour chez M. OlLLt'l/braire. Annonce» k la 4.e page 2.S centi1 poste (Kurope) » tj A Turin chez M. Goss, vj» .Pio Quinte, n. 15. mea par ligne.
Etats-Unis .... » 8 A Pomaretehez M. Lantarbt Past. Direcleur.
iSom mrti l'ff.
l,p syno'ie de Chanforaos. — Courrier
do l’Evangélisaliou. — Correspondance.
— üoHrelles religieuses et faits divers. —
Chronique vaudoise. — Revue politique.
LE SYNODE DE Cfl4KFOR4!^S
II.
La première question que l'on
se pose après la lecture de la
relation dont nous avons donné
la traduction dans qptre dcFOier.
N“, est la suivante: Sont-ee bien
là les actes officiels et authentiques de cet important synode
d'Angrogne , qui furent signés ,
nous dit Muston . par la plupart
des assistants ? Si le noanuscrit de
Dublin, portait des signatures, la
copie qu'on vient d’en imprimer
n'aurait pas manqué de les reproduire. Quelles sont les preuves
sur lesquelles se fonde l’historien
le plus complet des Vaudois (MusïON, r, pag. 181, note) pour attribuer ce manuscrit à George Morel
ce pasteur de Freyssinière qui doit
avoir joué un rôle actif à ce synode ?
Etait-il l’un des secrétaires,
chargés de la rédaction des ré■soliilions et, en cette qualité, a-t-il
écrit jusqu’à l'art. 19, où commence une autre écriture ? Ou bien
encore le manuscrit qui nous reste
contient-il, en quelque sorte, le
programme du synode et les an.
0, 9, 15 et 17 en ont-ils été effacés à la suite des discussions tle
l’Assemblée ?
En l'absence de preuves externes,
établissant que le manuscrit est
l’original même, ou une copie authentique des résolutions tie ce
Synode , nous penchons à croire
qu’il est une de ces copies consciencieusement faites, mais souvent abre'gées , des délibérations
synodales, telles que bien des
pasteurs ont dù s’en faire pour
leur propre usage et celui dé
leur paroisse. Et comme il ne faut
pas oublier que, au Synode d’Angrogne, les Eglises de Provence,
du Dauphiné et des Calabres ,
étaient représentées aussi bien que
celles des Vallées, et que, sur
quelques points secondaires de discipline , H n’y avait pas nn accord parfait entre les premières
et les dernières, nous nous expliquons comment, dans telles de
ces Eglises on a fait mauvais ac- j
cueil aux articles 6. 9, 15. et 17, '
postérieurement effacés dans le i
manuscrit. D'après notre point de 1
vue nous ne nous étonnerions pas
si l'on découvrait quelqu'auire
manuscrit des memes actes, d’y trouver des divergences de détail sur
des points secondaires.
Nous allons même plus loin et
nous affirmons que la langue môme
dans laquelle chacun des pasteurs
a dù prendre ses notes ou sa copie
n'a pu être la même ; car celle
du manuscrit de Dublin n’était
certainement pas parlée en Dauphiné et surtout en Provence. I
A défaut de preuves, qu’il n'est '
peut-être plus possible de fournir,
nous n'avons aucune difficulté à
admettre que la relation qui nous
occupe, écrite par Georges Morel,
ou par tout autre, reproduit exac- '
tement la substance , et pour les
ariicles principaux, la forme même i
des résolutions du wSynode de
Oianforans.
Laseconde question de beaucoup
la plus importante , que soulèvent
les actes du synode d’Angrogne
est la suivante : La Réforme ,
dont Farel et Saulnier étaient
les représentants au sein de cette
Assemblée-, a-i-elle eu une influence marquée sur ses résolutions, et quels sont les articles de
doctrine ou de discipline qui attestent cette influence i’ Le fait
même que, malgré l’union dans
un même esprit qui a régné dans
le cours des discussions, les décisions du Synode ont donné lieu
à une dissidence, suffirait à prouver qae l’on ne s’est pas borné
à affirmer les doctrines anciennes.
Deux pasteurs, desquels les noms
ne sont pas indiqués, s'éloignent
de l’Assemblée dont ils refusent
de .signer les actes . et s’en vont
auprès des Eglises soeurs de Bohême se plaindre amèrement, (MosTüN, 1, pag. 188) de ce que des
docteurs étrangers avaient apporté
aux Vallées des doctrines nouvelles
que le Synode d’Angrogne avait
trop facilement accueillies. 11 est
vrai que le Synode, tenu à Praly
au mois d’.Août de l'année suivante
et auquel les frères de Bohême
avaient adressé des représentations
à ce sujet, s’empressa de dissiper
leurs appréhensions, en affirmant
que nulle doctrine n’avail été, ni
ne serait reçue par autorité do
docteurs humains, mais seulement
par celle de la Bible. Les termes
mêmes de cette réponse indiquent
évidemment que quelque chose
de nouveau a été admis ; seulement , c’est par respect pour la
parole de Dieu et non par déférence pour des hommes , ensorte
que les vaudois sont . plus que
jamais, ce qu'ils ont été dès le
commencement , les chrétiens de
la Bible seule. Ils l’ont bien prouvé
2
130
LB TÉaiOlN
da reste , dès l’ouver-iore de «»
Synode d’Aflgroj^e . ell décMant
à runanimité^ sur la propo^ioo
de Farel, q«e laSible «wlièr^ «a
langue vulgaire , serait imprimée
à leurs frais. „ ,,
Quels sont donc les points sur
lesquels l’Eglise Vaudoise a modifié, à cette époque, ses anciennes
croyances?,C’est ce que nous allons
nous efforcer d'indiquer.
III.
Quant aux deux grands principes que la Réformation a remis
à leur place et qui sont les fondements mêmes de l’Eglise chrétienne, les vaudois les professaient
depuis des siècles, comme le prouvent leurs plus anciens écrits,
particulièrement leur confession
de foi de l’an 1120. En effet c’est
de la parole de Dieu contenue dans
les livres canoniques, énumérés à
l’art. 3 de cette confession, qu’ils
font découler tous les autres articles. Alors déjà, comme en 1532,
leur règle infaillible est la parole
de Dieu, dont on ne doit s’écarter
ni à droite ni à gauche.
L’autre colonne de l'Eglise, le
salut par la foi en Jésus-Christ,
se trouve de même indiqué et fermement établie dans la confession
de foi dont nous voulons transcrire ici les termes mêmes: «Les
Juifs devaient, par la loi, connaître
leurs péchés, leur injustice et
leur insuffisance, afin qu’ils désirassent l’avènement de Christ, pour
porter la peine de leurs péchés,
satisfar per H lor peccà. Christ
est né au temps ordonné de Dieu
son Père, c’est-à-dire, à l’heure où
toute iniquité abondait, et non pas
pour (faire) les bonnes œuvres
seulement; car tous étaient pécheurs , mais afin qu’il nous fît
grâce et miséricorde comme étant
le véritable. Christ est notre vie et
vérité, et paix, et justice, et berger,
et avocat, et victime, et prêtre fsacrificateur ) lequel est mort pour
le salut de tous les croyants, et
ressuscité pour notre justification<>.
C’est donc sur des points secondaires que l'iniluerice des Réformateurs a pu se faire sentir, soit !
celle d’Œcolampade sur les deux |
délégués des vaudois, soit de Farel
et Sauluier sur les décisions du
Synode d’Angrogne. Nous n’hésisitoiis pas à ranger parmi les points
accaa»«ires jde 1a âcHitria# «faeé*
. tieniMKf. Ici f^édestinoHon ;>comm»
^àous ftèt-orarons pas aous tromper
'en aUmbKUK à cei artktle, tel q«'il
a été formule au synode , la dissidence qui s’est manifestée vers
la fin de ses séances et lorsqu’il
s’agissait de la signature des actes.
Déjà dans leurs entretiens avec
CEcolampade, George Morel et
Pierre Masson avaient exprimé
leur extrême surprise de la manière dont Luther parlait du libre
arbitre,et leur trouble, en présence
de cette doctrine en vertu de laquelle toutes choses arrivent nécessairement, en sorte que celui qui
est destiné à la vie ne paisse pas
devenir réprouvé, ni ceux qui sont
destinés à la condamnation,par venir
au salut. (Moston 1. 178,9) Jusqu’alors les vaudois s’étaient bornés
à croire que Dieu a créé tous les
hommes pour la vie éternelie, et
que les réprouvés sa sont faits
tels par leur propre faute.
Comme, malgré les formules dogmatiques les plus savantes et les
plus scripturaires , cette manière
d’envisager la question du salut
des uns et dé la perdition des
autres est demeurée la plus populaire , et la plus simple , nous
n’avons pas de peine à nous représenter les débats qui ont abouti
à l’adoption de la formule calviniste, et les vives protestations d’une
minorité du synode. On avait beau
dire que le décret de Dieu n’anéantit pas la volonté humaine ,
que la prescience divine n’a rien
à faire avec la prévision de l'homme, que la volonté même chez
l'homme sauvé est un don de la
grâce; il restait toujours celte
difficulté, en apparence insurmontable , d'un pécheur ne pouvant
être sauvé malgré tous ses efforts
et cela parce qu’il n'est pas prédestiné au salut. Ce second côté
de la prédestination n’a pas été
formellement exprimé, mais il est
le complément obligé du premier
et chacun l'avait sans doute compris.
Nous parlerons dans un prochain
article de quelques autres points
de doctrine ou de discipline que
le synode de Chanforans a adoptés
ou modifiés sous l’influence des
Réformateurs , ou qu’il a simplement rappelés.
COURfffR 01 L’KVAIKÎfiLiSniON
Le Témem, ap>rès adroit' publié
dans le numéro du mois de juillet
un premier article sur l'oeuvre âe
l’Evangélisation, comptait pouvoir
en faire autant chaque mois pour
tenir ses lecteurs au courant des
progrès de notre œuvre. Les matériaux pour un nouvel article
ne nous font pas défaut . mais
comme on nous communique un
résumé du discours prononcé à la
Zarra devant un nombreux auditoire par M. Ribetti évangéliste
à Rome, nous nous bornerons,
pour aujourd’hui, à le faire connaître à nos lecteurs.
Je ne m’attendais pas, dit M.
Ribetti , à avoir le bonheur de
vous adresser la parole mais comme je suis invité à le faire, je ne
saurais m’y refuser. Notre Eglise
est fidèlement représentée par le
buisson ardent : sans être florissante , elle existe cependant. Un
buisson n’est pas un morceau de
bois, mais il est composé de rameaux et de ramoscelli couverts
de feuilles. De même l’Eglise est
un corps composé de différents
membres qui doivent répandre an
loin la chaleur et la lumière. Ce
feu existe-t-il parmi nous, et peuton, pour calculer l’ardeur de notre
zèle, se baser sur les milles que
nous- avons parcourus pour venir
ici ? Nous sommes semblables au
bois vert qui ne peut brûler , il
n’y a pas beaucoup de feu , il
existe peu de zèle, plus de cendres
que‘*de feu.
Pourquoi Dieu nous a-t-il conservés ? 'V’oulâit-il faire de notre
Eglise un monnmenl de ruines, digne d’être visité comme le Colysée
de Rome? Non. on ne vient pas
ici pour voir des ruines, mais pour
voir un buisson ardent; les étrangers qui nous visitent ne trouvent
plus parmi nous le feu sacré. On
nous admire de loin, mais non
pas de près. Je fais des exceptions,
sans doute , et je serais charmé
que beaucoup de personnes fussent fâchées contre moi à cause
de mes paroles, mais je sais que
personne ne protestera, car nous
sommes froids.
Notre Eglise fait cependant
quelque chose , elle a cent employés et je travaille en son nom.
3
LE TÉMOI»
437
A Coazze od en train, d« bâtir
une église pour laquelle les propriétaire ont donné 2500 fr. mais
nous ne faisons rien à Fenestrelles, à Cuneo, à Salaces etc. C’est
au fond de l’Italie que nous envoyons nos ouvriers. Qu’ils aillent
se faire maltraiter au loin . que
nous n’entendions pas leurs plaintes, mais pour nous, nous ne voulons pas annoncer l’Evangile autour de nous, en courant de pareils
risques. On craint les guêpes 'si
on allait s<MZ2icare U vespaio, tandis qu’il faudrait transformer ces
guêpes en abeilles.
Nous combattons dans le champ
de l’Evangélisation, et sans avoir
la prétention d’être de fameux
soldats, cependant nous combattons. Mais à quoi sert ce combat
s’il n’y a pas parmi nous beaucoup d’hommes qui, comme Moïse,
prient pour les combattants? Cette
œuvre est le seul motif de notre
existence, et cependant que faisonsnous pour elle ? Je vois dans les
rapports de la Table qu’on donne
plus de raille francs pour les missions, tandis qu'on destine à l'Evai,géU$ation seulement une petite
somme. A l’étranger les anglicans
nous accueillent avec joie comme
membres de l’église apostolique,
les jyresbytériens comme membres
de la plus ancienne église presbytérienne, et en Amérique le président Grant serrerait la main à un
pasteur Vaudois. Mais, parmi nous,
l'on ne connait pas notre œuvre.
Chaque année, vos pasteurs qui
reçoivent les rapports imprimés
devraient réunir les membres de
leur église pour parler de nos
missions; persécutez vos pasteurs
pour qu’ils vous donnent des nouvelles.
Savez-vous que dernièrement on
me dit, en me voyant: vous MM.
les évangélistes, vous venez des
gras pâturages, tandis que MM.
les pasteurs travaillent dans les
maigres pâturages. — Ici les
pasteurs sont accueillis avec joie,
taiidis que nous devons nous défei.dre, dans nos gras pâturages,
cor.tre des gros bœufs, c’est-à-dire
toute espèce d’ennemis. — Une
feuille s'imprime parmi vous, mais
cette feuille ne parle jamais de
l’Evangélisation. Ce n’est pas par
vanité que je demande qu’on s’occupe de nous, car j'ai aussi mon
jottrofti-dt je puist-y imprimer jaoo
nom. autant que je le désire. Que
ce journal qui publie raaiBtenaut
dans ses articles des idées que je
soutenais, il y a 15 ans, lorsque
tous les combattaient, s’occupe
de notre œuvre. Nous vous demaodous votre intérêt et il faut
que notre Eglise soit un buisson
ardent. l.
Com0|>ottb Alice
Rodoret, le 9 aoât 1876.
Monsieur le Rédacteur,
Bien souvent déjà le Témoin a attiré l’altention de ses lecteurs sur les
vaudois qui s’en vont à Marseille, en
cliercbant à les intéresser à eux. Il y
a une au Ire fraction de nos frères,
moins nombreuse et moins éloignée
de nous, qui mérite aussi toute notre
sympathie, c’est celle qui se trouve
disséminée dans le Queyras (HautesAlpes j. C’est une vie bien rude que
celle de ces vaudois qui vont périodiquement chercher sur l’autre versant
des Alpes quelques ressources pour
subvenir à la misère de leurs familles.
Quoique connaissant par expérience
les durs travaux et les pénibles privations qui les y attendent, nos frères
retournent courageusement tians ces
localités, préférant un rude mais honnête travail à une vie errante, pleine
de déceptions |el de périls, dans une
grande ville.
Ce dont ces vaudois se plaignent le
plus, c’est l’isolement dans lequel ils
vivent, au ipoint ,de vue spiriluel. Il
est vrai qu’ils possèdent dans ces montagnes un pasteur zélé, qui sait se
multiplier, l’infatigable M. Nicol, bien
connu dans nos Vallées. Malheureusement leurs maîtres ne leur permettent
que très rarement de profiler des précieuses exhortations de ce pasteur.
Aussi est-ce pour eux un jour impatiemment attendu que celui qui a été
choisi et indiqué par les pasteurs de
la monlagne (versant vaudois) pour
visiter ces frères parmi lesquels cliacun
d’eux compte un bon nombre de ses
paroissiens. Alors il tant bien que,
bon gré mal gré, les maîtres conseiitenl à voir partir leurs domestiques
et ouvriers qui, pour se lendre à Aiguilles, ne reculent pas, après une semaine de fatigues, devant une course
de deux ou tiois iieures.
C’est ce que.notis avoue été extrém««
ment heureu« de coneiaier , dimaDotia
30 juillel deraier, M' H. Tron, pasteuitr
de Ma6sel et moi. ;ba Italie du colle
était comble bien avant l’heure fixée»
et l’on y respirait avec difficulté tant
la chaleur était accablante. Jamais je
n’oublierai ces regards qui se dirigèrent sur nous à notre entrée. C’étaient
des sourires , des exclamations, des
signes de tète, des visages rayonnants
de joie. On était si iieuroux de se revoir, et comme les âmes étaient bien
disposées à écouler 1
Les paroles qui leur furent adressées
étaient adaptées à la circonstance et,
pendant une heure et demie, ils ne se
fatiguèrent pas d'enlendre parler de cette
belle promesse de l’Ap. aux Hébr. d’une
patrie céleste bien meilleure que la ter,,
reslre; c’eU pourquoi Dieu ne prendpoint
à honte, d'être appelé leur Dieu , parce
qu’il leur avait préparé une cité. Hèbr.
XI16. Le cuite fut suivi d’uD sen emenl
de mains général; pa«’ ci, par là, accompagné de quelques larmes de joie, je
pense plus que de tristesse. Nous eûmes beaucoup de peine, après quelques instants de conversation, à nous
séparer de ces amis iqui nous sont
d’autant plus chers que nous les sentons plus isolés. H fallut cependant se
séparer et chacun reprit, nous l’espérons, avec^un nouveau courage, le chemin de la maison de ses maîtres.
Comme on le voit, les vaudois qui
vont, année après année, passer cinq
à six mois dans les Hautes Alpes,
y trouvent une existence très pénible
et pleine de privations ; mais il est
consolant de penser qu’ils sont en général appréciés par leurs maîtres français qui ne sont pas faciles à contenter.
Ce qui est, ])lus réjouissant encore, c'est
la perspective de les voir revenir au
milieu de nous, non pour critiquer et
se moquer de toute croyance religieuse,
' mais pour nous aider et même nous
; encour.ager.
' Non loin d’Aiguilles, mais bien haut
dans le.s montagnes, se trouvent nos
I premiers correligionaires français, nos
propres frères ; nous profilons de celle
occasion poui- les visilei’.
Le dimanche malin à 10 heures, au
delà d’une centaine de personnes se
' Iroiivaieril, grâce aux soins de M. Nicol
I réunies dans le bois qui unit Si. Véran
à Fongillarde, et le culte eut lieu en
: plein air. Comme nous avons joui en
I contemplant les descendants de ces
héroïques montagnards qui franchirent
si souvent les Alpes pour visiter et
4
126
LE
quelquefois secourir leurs frères des
vallées, en les voyant écouter avec
lin si vif intérêt la parole (le vie et
chanter avec tant d’énergie lef; cantiques du Réveil ! C’est la même fidélité
de Dieu qui a conservé celte poignée |
de chrétiens évangéliques au sein d’une
population si catholiqne ; mais c’est
afin qu’ils rendent un bon témoignage
à cet Evangile qui les a préservés de
la destruction. A Pierre-grosse, à Arvienx et à Freyssinière nous avons été
reçus avec joie et nous avons trouvé
des assemblées nombreuses, partout où
nous avons pu annoncer la parole de
vie.
Celle courte visite nous a fait du
bien, et nous remercions très sincèrement notre vice-modérateur Micol,
qui, par son exemple, nous a montré
Je chemin du Queyras et nos frères
MM. -Nicot et Brunei, pasteurs dans les
Hautes-Alpes, de nous avoir invités et
et accueillis avec alfeclion.
Que Dieu les bénisse dans leur œuvre!
tel est noire plus ardent désii-.
Voire tout dévoué
C. A. Tron pasteur.
Aouüeiles relt£tcusc6
Le projet de conciliation entre le
parti évangélique et le parti libéral
qui semblait abandonné, après l’interprétation qu’en avait donnée la conférence des libéraux à Nirnes , el les
protestations de plusieurs conseils presbyléraux évangéliques contre l’œuvre
de la commission synodale, continue
à être à l’ordre du jour.
La commission synodale, en a donné,
à son toui-, son interprétation qu’elle
résume en ces termes : le parti libéral
a reconnu que la confession de foi
synodale est l’expression générale de
la foi de l’égli.se réformée ; il a admis
le système synodal, il demande la convocation du synode ; de son côté la
commission synodale n’aurait cédé, au
nom du parti évangélique, que sur ce
point, c’est de ne pas exiger que la
formule de la foi soit (ogakmenl et
explicilemml acceptée par les candidats au St. Ministère; mais, est-il dit,
en demandant qu’on en fasse la lecture
solennelle aux imposilionnaires, il est
évident qu’on en exigeI’acceptation morale. Des deux côtés on est d’accord, du
reste, pour solliciter la convocation
du Synode auquel revient, en définitive
et en dernier ressort , le droit el le
pouvoir derirancher la question.
«
CKrontquc Slaubotsc
Le corps des pasteurs de l’Eglise
Vaudoise, convoqué par la Table, a été
réuni mardi dernier, 15 courant, pour
faire subir aux candidats en théologie
Jules Bonnet de S‘ Germain et Auguste
Malan de la Tour leur examen de foi
et de convictions religieuses. Les sujets choisis à cet effet sont les suivants:
1“ De la justification par la foi;
2° De la responsabilité de l’homme
en ce qui concerne le salut;
•3® Du rôle de la loi dans l’économie de l’Evangile;
De la vocation au S‘ Ministéie.
L’examen des deux candidats, ayant
été jugé satisfaisant, a été accepté.
Les sermons d’épreuve qui forment la
seconde partie de l’examen seront précbés, à Pornarel, mardi prochain, 22
courant, devant la Commission composée des pasteurs de la Vallée de
Pérouse, et de la Vallée de S'Martin,,
celui de .M. Auguste Malan sur 1 Con.
9, 10, mallieur à moi si je n’évangélise ! 9 celui de M. Jules Bonnet sur a
Cor. 4, 13. « J’ai cru, c’est pourquoi
j’ai parlé ¡f
Le corps des pasteurs dans la seconde partie de sa séance s'est occupé
de la désignation des membres des
commissions examinatrices de la gestion de la Table el de la Commission
des hôpitau:i et de la Commission d’évangélisation.
Ont été nommés, pour examiner la
gestion de la Table et de la Conmiission dos hôpitaux;'
M" Rivoin professeur.
» IL Tron pasteur.
> J. Vola avocat.
» ,1. Chambeaud ancien.
Pour l’exarnen do la Commission
d’Evangélisalion:
M" E. .Malan profes-veui-.
ü 11. Beux pasteur.
» El. Costabel institut.
» J. Niccolini profess.
Après quelques communications particulières de la Table, le Corps des
pasteurs, composé cette fois de 26 pasleurs el ministres de l’Evangile, s’est
séparé vers 7 heures du soir.
La réunion de la mi-Aoüt. — La
réunion en plein air que l’on a l’habilnde de faire à la mi-Août aura lieu
D. V. dimanche prochain 20 courant,
à 4 heures précises de l’après midi,
aux Slringals, tout près des Gonins
d’Angrogne, .à cinq minutes au dessus
de l’Ecole des Jonrdans, sur le chemin
qui mène à Laurent, el à un petit
quart d’heure au dessus du Ciabas.
Pour conserver à la réunioH son
caractère d’édification mutuelle, il est
à désirer que plusieurs personnes y
prennent la parole el ne la gardent
3ue‘ pendant dix minutes, on un quart
’heure tout au plus. On s’attend à
des méditations religieuses', à des récits de mission et d'évangélisation,
comme aussi à des allocutions sur des
sujets spéciaux qui puissent édifier
l’assemblée.
Ceux qui chantent sont priés de se
grouper autour de la chaire improvisée à l'ombie des cliataigners. Si le
temps est mauvais, la réunion aura
lieu dans le temple du Ciabas.
iKeüuc politique
Mtalie, — .Après le h.mquei de
Turin, celui de Catania el celui de
Pavie. Aussi la Nazione de Florence,
journal favoi.iblc au minislèie, ne [..eutil s’empêcher de s’écrier : trêve aux
banquets el sérieux retour aux affaires.
— Le prince Humbert, arrivé à Monza
avec sa suite, se di.spose à diriger les
grandes m.inoeiivres des troupes de la
Division de Turin et de celle de .Milan.
Jœ roi a reçu .à Turin la défuiiation du .Maroc.
— Le liifiorijimeulo, organe du parti
libéral conslilulionnel, a du paraître à
Turin le 15 coui'anl.
France. La session de la Chambre des députés a été close par M.
Grévy et celle du Sénat par M. Dufaure
après avoir volé la loi commtinale
et les différents budgets.
Quealiot» tt,' Orieêtt. Les Scrh- s
sont baltn.s. Leur capitale Belgiade
est menacée. Les .Monténégrins continuent A avoir des avantages. 11 est toujours question d’une intervention des
puissances, mais l’Aiilriclie n’y semble
pas di.sposée. I..es Hongrois , par ri: valile de race ou d’influence, font des
I vœux pour les Turcs el leurs journaux
demandent que la Serbie soit laissée à
la merci de leurs vainqueurs.
Ernbst RoBBitT, Gérant el Administraieur
Pignerol , tmpr. r.hianloro et ^!£lÿcarei'',