1
Année Septième.
20 Mai 1881
N. 20
LEff ÉMO.IN
ÉCHO inié VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vei;,4ï’pdi,j ,,
PRIX D’ABnONNÉMÉtdT PAR AN Italie , . L. 3 Tous les pays de rUnion de poste . . . » 6 Araçrique ■, / ■ , V ® On s’«hc.nne”i ' ■ on Ma,^|urs numér,*» unsHOunne^ ; s Hs, ÎÎfinândéa avant le ti- Pour Vîntérieur}. chg^MM, chacun. pa.steurs les centimes par ligne. Tarre Pellioe. iTOee i«VOts ii’ppenf se font par Poar l'KitimeurauBnloaiid'Aa-i de K- min^mtion; - || rota'An^tina.
(Pinernlo) Italie. Pour ;1'; ArAdmlni^l^iioii du i Pinerolo) Italie
30 Mai/'
Corresponétru-e. —
— L>spri(^s'at;riflî*v — Co^wWns
nos voies,-^oaséeg. —
1â«Wi;
Le dernier arliclé de «M. :1e prof.
Gomba sur Nos oHpnes ’hbns impose le devoir de donner à nos
lecteurs u|ie explication que nous
aurions préféré leur épargner.
Commei l’article préôêdent (N. 18)
annonçait pour le suivant l’examen
de la légende vaudoise, puis celui
de l’opinion de l’iiislorien Gilles,
jugeant qu’il restait ainsi de la manière pour plus d’un num." de notre
journal, et que la légende ne perdait rien à^njtkâjjir de quelques seuiaines^^^S. avifcs proposé a M”
Comhj|'dé suspê^re la suite de
sa publication ^afur laisser momenlanétîteol là |rface à notre vieil ami
le îïoctiî^Alexis Müston.
A la ^place’de notre historien le
plus modwBé/, il nous semble que
sopt articles publiés sans interrupl'on dans le Témoin, auraient été
poui*^ou^”iïne preuve évidente de
bon ;:Jlt)uloir et d’impartialité, ,à suppi^r même qu’ils eussent été, d’un
;^Ut à l’autre, en opposition avec
joss»propres convictions, ce qu’ils
éb "a awltemé|||^
nous en sommes fâchés "^&r lui et .
pour nos lecteurs, si la ^n brusque et précipitée qu’il afcHbisiiÿ^de
préférence à la suspensipb' ..‘pp'ds!
privait de quelques arguments nouveaux â l’appui de sa thèsp. -rTiSi;
plus tard il se ravise et qu*tÎ aît le ■
loisir de nous faire part de se'ÿ dé'Jcouverles, les colonnes du Témoin
lui seront toujours ouvertes. .
A ce propos nous voulons rap-C
peler encore ce qui devrait aller'
sans dire, savoir que sida direction
du journal publie des articles non
signés, il ne peut jamais être question d’un masque pour ne pas être
connu. Ce n’est pas à un homme
que l’on répond dans une feuille
publique, mais aux choses qui y
sont publiées. La vérité ne devient
pas erreur parce qu’elle est proclamée par A plutôt que par B. —
Un article n’est d’ailleurs jamais
2
anonyme lorsque le directeur du
journal esl connu.
D’un autre côté, il esl clair que
le Témoin veut connaître lui-même
les auteurs de ce qu’on lui demande
de publier et que pour son directeur il ne peut pas y avoir d’anonymes. Les auteurs d’urn^^nd nombre de lettres ç,(î d’arlÎclëS’"^on
signés ne doiveijjt, donc pas s’étonner s’ils ne l^s otïl jamais #s
paraître. Réd.
458..
ms ORIGfpS.
Uac ciiusitiénrlion 4e
Cette considération repose suV jlïi
ensemble de détails, dont il
d’abord établir l’exactitude, puis diS^-t
cúter la signification; ce qui entraînera des longueurs peu attrayantes,
p^Ur lesquelka ' je sollicite d.ayance
fâ'iympàtîi|yÂ,.‘patience des lecteurs.
I.
, .|0a sajt.que presque toutes les langues .eurqpéennes, ont plus ou moins
sù'bî i’inÔ'ü’énce du latin. Celle des
nations dites de race latine (l’Italie,
la -Fraili^, l’Espagne et la Roumanie),
en dntj'été le plus profondément
péné^ées. Mais entre l’époque où le
latin’était parlé couramment, et l’avènement deiinitif des langues rfioder
J' es, s’étend une période.de plusieurs
iètolès, pendant laquelle le latin ré'gulier, continuant de tomber en
désuétude et comme en décomposition, fut envahi par une foule de
patois irréguliers; mélange fortuit
d’expressions indigènes et de termes
latins, de plus en plus„altérés.
Dans cette cohue de dialectes, l’usage fit peu ù peu prévaloir quelques
idiomes d’un caractère plus général,
qui, répandus sur un plus grand espace, ¡compris par plus de monde, acquirent une prédominance croissante, où
commença de se dessiner îa langue
nationale. La France eut deux de ces
idiomes: la langue d’oc et la langue
d’oïi; la langue française actuelle est
née de JLear •rapprochement; mais
avant qui,ce .ràpprochement se fût
opéré, rœe des branches de la langue d’oc',^ l’idiome provençal, avait
déjà acquîs »ne valeur littéraire.
Les premiers de ces grands poèmes,
nommes Chansons de Gestes et de ces
vastes compositionsallégoriques, telles
que le Roman de la Rose, furent écrits
dans cet idiome, et obtinrent une si
vaste renommée, que le Dante luimême avait commencé d’écrire son
poème en provençal.
^ Et^t ainsi la première des langues
français en a dû fardêV'’^es traces
plus directes et plus prowpdes.
Son orlhograpne a longtemps été
surchargée de lettres inutiJ|ff imposées par l’étymologie. — Üi| eseript,
dé scriptus; adventure (on dit encore:
^dventr); nopces de nup^; fenestre
aSi^-/eh<estr§ etc. sans Jorapter les
désinWSr*8^Srfus^*d^ , tels que
clef, bled, lieue' etc.
L’italien au contraire, a coupé court
dès sa naissance, à cet arrière-fait
de lettres parasites; et, comme les
idiomes intermédiaires dont il était
issu, il n.’a employé pour écrire les
mots, que les lettres nécessaires à
en rendre le son.
Dans le français en outre, l’empreinte des déclinaisons latines s’est
d’abord maintenue, à l’instar des
idiomes dont il était sorti. — Cette
empreinte consiste en une modification du mot’, suivant qu’il est sujet
ou régime; ce qui correspondait pour
le latin, au nominatif et à l’accusatif. — La règle de ces transformations a été exposée détail par
M. Littré, dans u®t sur la
formation de la ç‘langue hmçaise,
placée en tête de^n grand diliionnaire. . / '\
Cette trace de déeïtoaison Îfftine
s’est conservée, dans Ies idjom® français, jusqu’au quinzièrp^' siwe; et
comme elle n’apparait (phs 4'ans les
ouvrages Vandois, conclu
qu’ils étaient postérieurs au quinziéme siècle.
3
C’était considérer les ouvrages Vaudois, comme des productions françaises ; et cette attribution erronée
peut s’expliquer fort naturellement
par suite d’un fait que nous allons
exposer.
(A suivre).
Les armes du croyant
Eph. VI, i4 , 18,
Les armes du croyant son! au nombre de sept, savoir, la ceinture , la
cuirasse, la chaussure, le bouclier, le
casque, l’épée et la prière.
Le nombre sept dams l'gcrilure, est
le symbole de la perfection spirijl,vt^le.
Ainsi, dans,,rAjWeqj,^^,>
Jésus lient ’s^^sJênl.SriÎiins
droite, eV'ÎÎ mflivîtte. au •|oitienVd
ch a n d e 1 i lif,, fj ’df k,, I e, Sl< ‘
quant .
pèlerinage twreit#î?a
159.
îiiêflôtaeût sjji*
caraçière qin'^sl
rituel et céleste.
Aux chapitres quatre ét cinq, où
nous voyons le Fils de l’homme reprendre ses relations avec son royaume
terrestre, Jean voit lé Seigneur au
milieu du trône comme un agneau
immolé, ayant sept cornes et sept
yeux, symboles de la toute puissance,
et de la parfaite connaissance; il peut
tout et il voit tout dans le ciel et sur
la terre, en vertu de la rédemption
qu’il a accomplie par sa mort. Il prend
le livre scellé de sept sceaux, et à
mesure qu’il les ouvre, les événements
se font sentir sur la terre ; et à l’ouverture du septième sceau, sept anges
Apparaissent dans le ciel, lesquels ohl
chacun une trompette, et les événements vont s'agravant à mesure que
les trompettes se font entendre; mais
au son de kt dernière Irompetlè, il
apparaît encêrë sept ange.s qui reçoivent s^t fÎôféé.ftequelîes étant versées -Spir [a teft'e, produisent les sept
dernlèi*!^ ml|iies qui déterminent la fm
de tout« l^ose.
Mais îtevepons à nos armes, car.en
les revêtant* et en apprenant à les manier,’ nous n’aurons pas â redouter les
!
terribles et épouvantables jugements
de Dieu décrits dans l’Apocalypse, qui
seront le partage de tous ceux qui
auront rejeté les vérités de l’Evangile.
La première arme que nous avons
besoin de nous approprier comme une
ceinture sur les reins, qui nous >’end
forts et fermes dans la course, dans
la lutte et dans le combat, c’est la
vérité, qui est le fondement de l’édiiice spirituel.
La vérité, en pénétrant dans notre
âme^r iè Sy nous révèle notre
étal dej^'^^eti ^*jusqnes là nous vivons sans tteul comme s’il n’existait
pasr ébmiïie des créatures irraisonnables^'mais mainlOnanl nous voyons
l’impi&êSÎbilUé de fuir sa présence ,
nouA foyojls notre nudité et la condamnation |de la peine éternelle dont
;Hen , ni dans le ciel, ni sur la terre
ne peut nous délivrer. Mais, Ô merveille 1 La vérité qui nous a fait voir
notre condamnation, nous fait rencontrer devant Dieu un Sauveur parfait dans la personne de son fils bienaimé, qui a fait l’expiation de nos
péchés sur la croix, et,rjoms a parfaitement justifiés devant.'Die« , et nous
sommes expressément invités par l’Evangile à nous revêtir de celle justice
comme d’une cuirasse qui nous abrite
contre les attaques de l’ennemi pendant le combat; mais après celte vie,
nous serons revêtus de longues robes
blanchies dans le sang de l’agneau ;
la cuirasse ne sera plus nécessaire car
il n'y aura plus d’ennemis. à
Notre troisième arme consiste à avoir
bien couverts les pieds et il faut les
chausser des dispositions de l’Evangile
de paix. Par l’Evangife Dieu a mis en
évidence la vie et l’immorialilé. « Etant
donc justifiés par la fbi , nous avons
la paix avec Dieu». (Rom. 6, '1).
Ces armes se tiennent l’nne à l’autre comme les anneaux d’iïne chaîne.
- Si Satan peut nous faire douter
d’une vét'ilé , nous sommes vaincus
comme Adam et Eve dans le paradis,
c’est pourquoi revêtons le bouclier de
la foi, et appliquons-nous à le manier
afin de ne jamais douter un instant
des promesses immuables de Dieu. La
4
J0O.
foi est la vertu qui saisit la puissance
de Dieu.
Par la foi nous saisissons d’une
main ferme le salut qui est en JésusChrist ; c’est notre cinquième arme
qui nous rend courageux et énergiques dans nos luttes, car les peines
3lie nous endurons sont de courte
urée , le salut est assuré et il est
chaque jour plus près de nous.
Ces armes que nous venons d’examiner ont un caractère défensif. C’est
la régie de la tactiqué dn la iguerre
de prendre toutes l'es nifsnres défensives avant de s’occuper de l*o£f§nsTve.
Notre sixième arme es-t une arme
offensive, c’est une épée à laquelle rien
ne résiste, lorsque les tjosilinns défensives sont bien gardées^;; c’est l’épée
de l’Esprit, c’est la pai'ole de Dieu vivante , efficace , et plus pénélrant%‘
qu’une épée à deux tranchants. Per
elle Dieu créa les deux et la terre
qui passeront, mais sa parole demeure f
éternellement.
La septième arme est le couronnement de l’armure du croyanl|, c’est la
prière, arme précieuse et indispensable,
car elle est'la base de nos relations
avec Dieu. On peut parler de Dieu ,
même savamment, et être fort éloigné
de lui, mais prier fc’est parler avec
Dieu , c’est s'entretenir familièrement
comme avec un ami , un père qui a
tous les soins et toute la tendresse
imaginables pour nous, et qui a une
parfaite connaissance de tous nos besoins ; c’est souper avec lui, et lui
avec nous.
Les premiers besoins d’un enfant
en venant au monde, sont le sein de
sa mère et ses soins. Dé même , dès
que nous sommes nés de nouveau ,
notre âme a besoin d’être nourrie du
du. làit spirituel et pur de la parole
de Dieu, et d’être en communion avec
Dieu pur la prière. Noirs avons lieu
de douter de la vie réelle de Dieu
chez quelqu’un qui ne pratique pas
ces deux actes, lajiecture de la parole
cl la prière. Le Seigneur Jésus passait
des nuits en prière. « La prière du
juste, est-il écrit, faite avec zèle, a
une grande efficace ». (Jacques v, 16).
A la prière d’Klie il ne tomba point
de pluie durant trois ans et six mois;
et à sa prière, Dieu donna de la pluie.
( I Dois, 17 ). Aux prières de Paul et
de Silas, les fondements de la prison
de Philippes s’éhranlèi'enl et les liens
des ..prisonniers se rompirent. Ainsi
noire septième arme est bien aussi
une arme offensive, comme la sixième.
J. Salomon.
(ÎTorrcsponbance
Turin, 7 mai 188t.
Cher Monsieur et frère,
Bte'Emettez-rnjw d’avoir recours à
l’b^^italité déf*wlot^es du Témoin
pour riraserfion, ¡GÍur-t avis que
: .'■■■ ■■
' ;.J^ Copaité l’Assoc^tjon péda■go||àïie d^çiàé, dans^ sa dernière
reuWoiy^’aB^^^ prix (100
fi»., 60 ¿l*'®0 '‘fr. ) aux trois meil
leurs exposants de travaux préparés
par les élèves. A côté de ces travaux
proprement dits, la méthode d’enseignement qui résultera de leur examen devra concourir aussi pour guider la Commission dans son choix.
— La Commission se conipose comme
suit: Mous. Lantaret, modérateur, —
Mons. Prochet, président du Comité d’Evangélisation, — Mons. Charbonnier, directeur de l’Ecole Normale,
— Mons. Pons, pasteur à Torre Pellice — et Mons. Olivet professeur.
Faculté est laissée à chacun de ces
membres de se faire représenter par
une personne de son choix, au cas
où, par une circonstance imprévue, il
ne pût intervenir lui-même.
En vous remerciant sincèrement
pour votre hospitalité, ij.,ne me reste
qu’un vœu à faire: cm§|¡, que l’effort
que nous nous son^mes j|jropgsés de
tenter pour le bien ,de nos .écoles
comme de nos Eglises ^uissq, 'Obtenir le résultat bienfaisant àf |)^tiquc
qu.e nous en espérons. Le Concours
non seulement de tous les.. Instituteurs, mais encore des personnes qui
5
-161.
ont à cœur le développement intellectuel de nos enfants en garantiront
la réussite. Puisse-t-il en être ainsi.
Agréez, cher Monsieur et frère, nos
salutations aussi respectueses que cordiales et croyez-raoi
Votre dévoué en J. C.
J. D. Prochet.
Milan, H mai 1S8i.
Moit cher Directeur,
Comment avez-vous su m’engager
à vous écrire sur un sujet que vous
connaissez aussi bien que moi, et
lorsque je ne puis rien apprendre à
vos lecteurs que vous n’ayez vousmême vu et entendu ? Ce que c’est
que de r^échir trop tard!
Si vous ayiez ■ encore été à Milan
lorsque je rq^uis rendu compte de
l’engagement’<pi j’avais pyis, ^e, vous
aurais psîé de me rendre 09a parole.
Mais comme nous;-disons dans notre
langue nationale : dopo il fallo il pentir non giova, et je suis forcé de me
exécuter.
Entre les deux services religieux
par les quels le temple de San Giovanni in Conca, a mé consacré au
culte évangélique vaudois, il y a eu
un intermede dont tous ceux qui ont
eu le privilège d’y assister, garderont
longtemps le souvenir. Un ami éprouvé
de l’Eglise vaudoise et généreux soutien de son oeuvre d’évangélisation,
un homme qui avait concouru pour
une large part à l’achat et a la
restauration de l’Eglise de S. Giovanni in Conca,- avait bravé, malgré
sa santé évidemment peu satisfaisante,
les fatigues d’un long voyage pour
venir avec sa famille assister à notre
fête religieuse. Le vénéré monsieur
Georges Barbour a eu la très-aimable
idée de réunir à son hôtel, après le
service du matin, et autour de sa
table, non seulement les pasteurs,
anciens et diacres de l’Eglise de Milan,
mais 'aussi tous les pasteurs
gélistes qui s’y sont trouvéi
là. Et tout d’abord chacun des convives a pu se former une idée de
et évanr
es ce jour
la manière dont ces sortes de choses
se font en Ecosse. La conversation
tantôt générale, et tantôt plus intime
se poursuivant sur tous les points,
presque sans interruption, n’a empêché personne de faire honneur à
l’abondante collation qui nous était
offerte, et s’il y en a un seul qui se
soit levé de table avec un reste sensible d’appetit, ç’a été uniquement sa
faute.
Mais ce n’est pas là ce que j’ai
voulu relever comme digne d’être
connu de vos lecteurs. Ce qui m’a
surtout frappé et vivement intéressé
dans cet acte plus intime de notre
fête de dimanche dernier, c’est son
caractère religieux encore, sansaffeclalionni contraintes. Gomme c’élaitnaturel, on n’a pas manqué d’offrir à l’excellent monsieur Barbour, à sa noble
épouse et à son aimable famille, y
compris le fil retenu en Ecosse
par ses devoirs pastoraux, l’expression de la très-vive gratitude et les
vœux les plus ardents pour leur prospérité, en môme temps que l’espérance de les revoir encore dans cótte
Italie à laquelle ils portent un si
vivant intérêt. 11 y a 31 ans que
monsieur Barbour à assisté pour la
première fois à un Synode Vaudois;
et madame Barbour nous apprend
qu’èlle avait demandé comme une faveur de faire aux Vallées Vaudoises
son voyage de noces! Ce ne sont
pas des amis d’hier, et il n’y a pas
de présomption à affirmer qu’ils le
seront jusqu’à la fin,
Tout ce que j’ai entendu moi-même
et tout ce qui m’a été rapporté par
des collègues, nous autorise à croire
que la sympathie affectueuse que les
parents nous témoignent depuis si
long temps et de tant de manières,
s’est comraupiquée déjà à tons tes
enfants et que notre Eglise peut
compter dès maintenant sur chacun
d’eux comme sur un ami.
Plus d’un petit discours a été prononcé à la fin du repas; mais ce qui
a dû particulièrement surprendre le
personnel de service, c’est que les discours aient été plus d’une fois suivis de
prières. Saint Paul a dit: « soit que
6
-162
» VOUS mangiez, ou que vous buviez,
» ou que vous fassiez quelqu’autre
» chose, faites tout à la gloire de
» Dieu î — On peut se conformer à
celle règle sans t’exprimer toujours
en paroles, — mais il me semble
que nous devrions le faire plus souvent. — En somme les deux heures
que nous avons passées ce jour-!à à
l'Hôtel Manin ont été heureuses et
bénies.
Nous accompagnons de nos prières
les chers amis qui nous ont quittés
lundi soir.
* Voire bim déomié
X.
U\ çoiiire )’ivros[iierie.
Et pourquoi pas? L’ivrognerie est
une calamité, un scandale et un vrai
danger pour la société. Et comme il
y a des lois contre le vol, contre le
meurtre, contre la mendicité et môme
contre l’ignorance, pourquoi n’y en
aurait-il pas contre l’ivrognerie qui
est source de tant de mal? Elle est
bien plus funeste que les pistolets
courts.
Seulement ces lois contre l’ivro
fnerie sont très-loins de nous... au
e là de rAtlanlique, dans l’heureux
Etat de Kansas, l’un des quarante
états qui composent la grande union
Américaine. Cette loi, la plus sévère
3ni ait été adopté dans les Etats-Unis,
éfend expressément, non seulement
la vente, mais aussi la fabrication
de liqueurs fermentées. Les pharmaciens et droguistes seuls peuvent obtenir la permission d’en vendre, mais
seulement lorsqu’elles sont destinées
à des usages relatifs à la médecine,
à la science ou à la mécanique. Mais
pour obtenir cette permission il faut
présenter un certificat âe bonne conduite signé par douze citoyens et donner une caution qui s’élève de 5,000
à 25,000 francs pour garantir qu’on
ne débitera aucune liqueur autrement
aue pour les usages sus-indiqués.
eux qui vendraient sans permission
ou contrairement aux dispositions de
la loi, sont passibles d’amendes de
500 à 2500 francs et de la prison de
30 à 90 jours pour la première violation des lois contre l’ivrognerie.
Elles deviennent bien plus sévères
quand il y a récidive. Les magistrats
qui ne veilleraient pas à la stricte
application de la loi seraient trèsrigoureusement punis. Ceux qui donneraient gratuitement des liqueurs
séraient punis comme s’ils les avaient
vendues.
Ces mesures ayant déjà été ratifiées
par le vote populaire, elles sont
entrées en vigueur dès le premier,
mai de l’année courante.
Que voudrions nous être dans le Kansas pour y être garantis contre les
dangers multiples de rîvrognerie!
Mais sang partir pour le Nouveatr
Monde, il y aurait moyen 4’étre délivrés de celte lèpre qui-s’appelle l’ivrognerie, si nous avions ici des législateurs animés des mêmeS;îSèntimenlB
que ceuiÈMu Kansàs. Nous nous contenterions ptfur commencer qu’il fût
défendu d’ouvrir les gargottes le dimanehe, surtout pendant les heures
de culte et de les tenir ouvertes trop
tard dansfla nuit, comme jaussi de
vendre des boissons fermentées aux
enfants. Le lait leur fait beaucoup
plus de bien. Vivent les magistrats...
du Kansas et ceux qui leur ressemblent î
t’çspril (le sacrifice
Un pasteur visita un jour une famille dans la détresse et trouva que
ses sept enfants souffraient de la
faim et du froid n'ayant que quelques nippes pour couvrir leur corps.
Une souscription fut ouverte pour
fournir un peu de maïs à ces pau"vres gens et la femme du pasteur
l’écueil!it chez elle et auprès de quelques personnes de bonne volonté des
articles de vêtements. Elle demanda
à une famille de sa connaissance si Ton
voulait bien donner quelque chose.
— Je donne ma jacquette, dit uft
garçon, si maman m'eii achète une
autre, car je n’ai que celle-oi.
7
163
— Et moi, dit la fille, je donne une
robe si elle va bien a V une des
enfants pauvres.
— Je voudrais aussi donner quelque chose, dit le cadet des garçons,
mais je ne pourrais donner que mes
pantalons lorsque maman m’en aura
fait faire d’autres.
Restait une petite fillette de quatre
ans qui voulait imiter l’exemple de
ses aînés. Elle saisit de sa petite main
droite le bonnet de coton qu’elle avait
sur sa tête et l’ôtant avec quelque
effort, puisqu’il était attaché sous le
menton, elle dit:
— Tiens, maman, donne mon bonnet au petit enfant qui a froid.
Nous pensons qu’il est bon de réveiller chez les petits enfants l’esprit
do sacrifice et puissent les grandes
personnes, qui ne le font pas encore,
apprendre a donner de leur nécessaire ! Il n’y a pas de sacrifice en ne
donnant que du Superflu; mais combien d’œuvres chrétiennes pourraient
se poursuivre, si nous savions au moins
donner de notre superflu en attendant
de faire un pas de plus en donnant
de notre nécessaire.
(Lire Luc xxi 1 à 4).
Considérons nos voies.
La nuit est très-noire et voilà un
voyageur qui a perdu le chemin qui
doit le reconduire au foyer paternel.
Il marche tantôt dans une direction,
tantôt dans une autre, mais les ténèbres sont si épaisses qu’il ne peut
retrouver le sentier. C’est en vain
qu’il appelle au secours; personne
ne répond à sa voix, pas mêrtie l’écho.
Enfin le bruit d’un char qui passe
se fait entendre au loin, et notre
voyageur d’appeler au secours pour
être ramené de son égarement.
Ne bougez pas, lui est-il répondu,
ne faites pas un pas de plus jusqu’au
matin; car il y a dans votre voisinage
un vieux puits qui a été abandonné et
vous pourriez vous y précipiter. Malgré
le froid intense le voyageur cesse de
marcher et aux premiers lueurs du
jour il aperçoit a deux pas de lui
l’ouverture béante du puits qui servait autrefois pour extraire la houille
et au fond duquel il aurait trouvé
une mort certaine. Il y a telle voie
qui semble droite à l’homme, mais
ûont l’issue sont les voies de la mort.
(Prov. XIV, 12).
Penseés.
Nous devons prier, comme si notre
travail ne servaît de rien, et travailler comme si nos prières devaient
rester sans exaucement.
Spener.
La lutte contre le mal, est une
forme essentielle de la charité.
E. Naville.
Celui qui augmente sa science,
augmente sa douleur.
Ecclésiaste I, i8.
Un certain dégré de tristesse est
inséparable d’une grande, puissance
de réflexion. Plus on s’élance dans
les hauteurs de la pensée, plus on
atteint la région de la tristesse.
A. Vinet.
Les moulins de Dieu, montent lentement.
Un prov. allemand.
En peu d’heures Dieu labeure.
TJn prov. français.
Eetme politique
MifiUe. — Au beau milieu de la discussion delà réforme électorale et pour
la seconde fois dans un mois, le ministère Cairoli-Déprétis, sans avoir eu
aucun vote contraire, mais sous les
menaces d’interpellations et en suite
des nouvelles venues de Paris, opposées à toutes les assurances reçues
par lui, a donné en masse sa démission qui, cette fois, a été immédiatement acceptée. Cairoli en annonçant
à la Chambre cette résolution du ministère, a donné pour motif de conserver le pouvoir aux mains de la
gauche, mais le roi Humbert a répondu à cette déclaration inconstitu-
8
,164
lionnclle et imprudente, en chargeant j
Sella de la formation de la nouvelle
administration.
Mais que s’est-il passé pour amèner
la démission du ministère? D’abord
la circulaire du ministre des affaires
étrangères de France, M. Barthélemy
St. Hilaire, qui semblait une réponse
aux déclarations de Cairoli à la Chambre !xu sujet de Tunis et à la justification de notreconsul général Macciô;
puis la publication du traité imposé
par la France au bey de Tunisie, par
lequel ce pays vassal de la Turquie,
devient vassal de la France ou passe
sous un protectorat qui équivaut à
une annexion. C’est ainsi que le
pauvre Cairoli est allé de surprise en
surprise, et que les événements imprévus et inattendus sont venus lui
donner tort sur toute la ligne. Ses
amis de France, y compris Cialdini,
ont amassé sur sa tête chagrin sur
chagrin.
Sella n’a pas encore réussi, d’après
les dernières nouvelles, dans la tache
difficile de former le nouveau ministère qu’il aurait voulu tirer de la
gauche et de la droite modérée, et
sans en venir à la dissolution de la
Chambre, mesure à laquelle répugne
le roi Humbert et avec lui Sella et
tous les amis sincères de nos institutions et de la marche progressive
des affaires. Car une telle dissolution
serait regrettable au milieu de la discussion d’une loi importante comme
l’est celle de notre réforme électorale,
désirée par les hommes politiques de
tous les partis.
A la nouvelle de l’appel de Sella
tous les groupes de la gauche se sont
unis de nouveau et forment une majorité momentanément compacte; Il
est probable que Déprétis et ses collègues en donnant leur démission avec
celle de Cairoli n’ont voulu que couvrir
leur président et s’attendaient à rester au pouvoir, sauf à remplacer le
ministre des affaires étrangères. Mais
s’il en était ainsi, pourquoi Déprétis
n’est-il pas resté lui, chef du ministère, il y a quatre semaines lors de
la précédente crise? Ce qu’il y a de
certain c’est que les Kroumirs sont
venus bien mal à propos entraver la
marche de nos affaires. Mais ne calomnions pas ces pauvres Kroumirs;
les vrais coupables ce sont nos hommes d’Etat qui ayant abandonné les
traditions dé la politique de Cavour
et Visconti-Venosta, ont laissé isoler
l’Italie, et par la mission de Crispi
et par l’agitation de VItalia irredenta,
ce dont on s’est aperçu déjà aux conférences de Berlin et dans les affaires
d’Egypte; la France a profité de notre
•isolement et nous a donné une preuve
de son amitié.
Notre gouvernement a demandé que
le traité imposé au bey de Tunis fût
soumis, comme l’avait été celui de
5an Stefano entre la Russie et la
Turquie, à l’examen et à la révision
des puissances. Bismark, le grand
arbitre de l’Europe, vient de déclarer
qu’il n’y a pas lieu de le faire.
L’Angleterre cependant semble se
réveiller et vouloir protester contre
les agissements du gouvernement français; mais tout se réduira à des représentations diplomatiques, et le fait
accompli produira ses fruits. La Tunisie sera une province française,
avec beaucoup moins de raison que
l’Alsace et la Lorraine sont des provinces allemandes.
A VENDRE
La Barina ^ sur les confins de
Prarnslin à |in ([iiai'l d’heure du Pont
(le St. Marlin (Poni Neuf), composée
de bâiimenls el de ceni vingl liiiil
aies (3 joni’iiaiix el 75 labiés), de vignes el prés ou vergers.
S’adresser an propriélaire J, B. Bertone, maison Challier, allée de Fénestrelles, N, 31 à Pignerol.
U eLOiliisPi umU ües umm
DANS Ï.KUaS VALLKES
par
Henri Arnànd.
Pignerol Imprimerie Chiantore et Masoarelli
Prix fr. 1,60
En dépôt chez le pasleur de Pomarei
Ernest Robert, Géi'anl ei Administrateur
Piguerol, lmp. Chianlore et Mascarelli.