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Soixante-sixième année - Anno Vili*.
I" Août 1930
N* 29
DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDREDI
PRIX D'ABONNEMENT;
Italie (y compris les Vallées et Colonies) ,
Etranger (y compris les deox Amériques)
Plusieurs abonnements à la même adresse .
Pdr an
L. 10.» 24,—
. 22,—
Pour 6 mois
Ö, 12.
On s'abonne: à Torre Pellice, au Bureau d’Administration de VEcho
(Via Arnaud. 31); dans toutes les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SE PAYE D'AVANCE.
S’adresser: pour la • Rédaction, à M. le Pasteur ]ilfs TnON - Torre Pellice
— pour l’Administration, au Bureau du iournal, Via Arnaud, N» 31
- Torre Pellice.
Pour toutes les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tout changement d’adresse coûte 50 centimes, sauf ceux du commencement
de l’année.
w Le numéro: 85 centimes -«v
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phü. IV, 8).
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AVIS IMPORTANT.
Tms les Délégués des Unions ChTétieur
nés de Jeunes Gens au Congrès Natiorml
P de Forni di Sotto (3-10 août) sont priés
d’arriver à Ccdalzo le matin à 11 h. 15,
potM-r pouvoir prendre la « corriera » pour
Forni <M Sotto (celle de 15 h. 48 narrive
qu’à Forni di Sopra, à une considérable
distance du lieu du Camp, et n’est pas
recommaaidable).
En demandant le billet pour Calalzo ü
faut demander le i’aller et le retouir qui
donne droit à une réduction du 50 %.
Ceux qui peuvent avoir le remboursement d’une partie des frais de voyage,
suivant la circulaire du Comité Organisateur, doivent être mumis d\me lettre de
délégation, en règle.
Le Comité Umversel de Genève sera
représenté par M. H. Johanmt et plusieurs Alliances Nationales ont envoyé leur
adhésion. Le Coinité Nationial.
annnannn^unangaannnnaa
POUR lA UE lITtBIEÜBE
L’AVEUGLE.
« Un aveugle était assis au bord du
chemin et demandait l’aumône».
Luc XVII, 35.
Si çfuelqu’uin la dû trouver son chemin
ou autre chose dans la nuit la plus obsr
cure, ü peut aisément comprendre ce que
c’est que d’être aveugle.
Le sort des aveugles est bien triste :
celui dont nous parle notre texte sied au
bord de la route et demandé Laumône.
Méditons un instant sur la condition de
ces pauvres gens qui ont perdu la vpe.
iVoilà 'notre pemonnage comme nous mous
le représentdnis. Tout d’abord il n’y a pas
dé beauté pour lui : les couleurs, les fleurs,
les astres lumineux, le visage des personnes cpii lui sont chères, leur 'sourire, lui
sont inoonnus : te changement des saisons
n’est que différence de température et
produits différents pour sa maigre table;
il ne peut réaliser la grandeur et la beauté
du réveil de la mature manifestant la puissance de Dieu.
Et puis il est incapable de prodiuire,
il n'est pas même en état de gagner son
pain et se voit obligé à menjdier, Isiujet
d'’une double humiliation, physique et morale. H’ne connaît pas la joie du travail,
de Tiindépenidance, il ne se Sent pas d’améliofer sa conldition. Les jours passent, mais
pour lui j'amais rien de nouveau, jamais
uine mouvelle entreprise, jamais un nouvel
eagai, canSéqu.emment jamais une nouvelle
joie. Peut-on donc faire à moins (le s’apitoyer sur le sort de ces malheureux, pour
qui les journées passent égales, monotones,
mornes ?
Si la condition des aveugles est tri'ste, il
y a une cécité qui est pire encore, c’est
celle de l’esprit et de T âme : la vie du pécheur est unie vie d’aveugle. Le pécheur
mendie comme l’aveugle. Que mendie-tdii ?
Il mendie le bonheur, le (temanidant aux
autres, aux circonstances, se tenant sur la
route pour épier l’occasion, attendant
quelqu’un qui vienne à son aide. Mais ce
bcmheuT vient-ü ? Jamais, car pour le pécheur comme pour l’aveugle il n'y a pas
de beauté, parce qu'il est incapable de
produire.
Point de beauté pour le pécheur : il
poursuit des phaintômes qu’ü échange pour
la beauté et se persuade bien vite (ju’il est
sur un faux chemin, mais il ne sait réagir, il ne sait voir, étant aveugle. Les sentiments les plus nobles lui sont inconnus,
les jouissances honinête's et pures a.ppartiennent à un monde qui n’est pas son
monde.
L’aveugle moral, c’est-à-dire le pécheur,
Se prive des plus grandes joies de la vie
pour courir après des chimères qu’il n’atteint jamais : son sort est bien à plaindre
et il ne STein doute pas quoiqu’il ne soit pas
heureux.
Ajoutcins (ïue le pêcheur est incapable
de prcduim Sa vie est stérüe, les actions
nobles et généreuses sont en dehors de ses
possibilités.
La Seule force qui le porte à l’action
c’est son intérêt ou ses passions ; aussi rien
de noble dans toute son activité.
AvonS-nous jamais pensé que sans la lumière de Dieu nous ne sommes que des
aveugles, même si nos yeux physiques
voient la lumière du soleil ?
Si mous réaliajms d’être aveugles voulonsnous rester tels pour toujours, lorsque
nous savons que Jésus veut et peut mouB
redonner la vue ?
Pour l’aveugle dont ü œt question dans
notre texte et qui « était assis au bord
(hi chemin et demandait l’aumône », il
passa un jour. Ce fut un jour béhi, le
jour béni de toute sa vie, car depuis ce
jour une nouvelle existence commença pour
le malheureux.
Christ passe un jour pour chacun de
nous, chacun doit avoir une occasion pour
reooûvrer la vue, il veut nous ouvrir tes
yeux comme il les ouvrit à l’aveugle mendiant son pain au bord dé la route.
Nous ne te voyons pas, mais écoutons
sa voix qui mous appelle et nous invite; allons à lui et il ouvrira nos yeux. Um
monde nouveau de parfaite beauté se révélera 'alors à 'nos yeux étonnés et presque égarés. Il mous semblera albrs imiicsetible 'd’avoir .été si lomgtemps aveugles,
d’avoir ignoré tant de bellés choses que
le monde de la lumière seul peut produire.
Que me disons,-mous aujourd’hui même :
Nous sommes vraiment aveugles, mais
nous désirons voir et mous savons que
Christ ^t disbosé à nous ouvrir les yeux ;
allons donc à lui et te miracle Sera accompli.
A quelle condition ? La foi. « Ta foi t’a
guéri». La certitude que Christ ne repousse pas te malheureux, la foi dans son
ceiuvre d’amour accomplira le mirade qui
mous mettra eim "état dé jouir vraiment de
^a vie. L. M.
jo 1^0 1^01^0 j^O j^O 1^0 >^o 1^0 J^O 1^0 J^O 1^0 J^O 1^0
Les jeunes qu’il faut conquérir.
■* (Suite).
II. Organisation.
1” Que chacïue Association organise un
centre d'action et que toute bonne volonté
soit utilisée.
Il faudrait avoir : a) un groupe des
membres qui ont le don de la parole ;
6) un groupe dœ membres qui aient les
déns pratiqua pour la bienfaisance ; c) un
groupe des membres qui possèdent les talents pour la partie sœiate.
Il Serait ,bom qu’il y ait dans toutes les
Aæooiations un corps de volontaires disposés à prêter leur concours où leur aijde
est récliamiée
J’emtends que cette activité .doit s’exercer en parfait accord et en collaboration
avec le Pasteur, afin qu’ü y ait Unité d’action, qu’il y ait une juste distribution des
foroes et qu’on puisse s’occui>er d’un plus
vaste champ.
2° Les vocations ne se créent pas ; mais
là où ete existent em germe elles peuvent
rester qacdiiéés ou bien sont susceptibles die
se développer.
Comment former les volontaires ?
Par le moyen de l’école. Sous la direction d’une personne qualifiée les votontaires développeront les talents reçus de
Dieu. Et si toutes les Associations ne peuvent pas avoir les « spécialistes » pour char
que activité, elles ont au moins toujours
çtuel(ïu'un c[ui sera toujours prêt à les aider dans la partie spirituelle : le Pasteur.
Qu’il y ait une bibliothèque, le mieux
garnie possible. Pour marcher vers la conquête il faut s’armer, s’armer toujours
mieux, choisir les meilleures armes.
Qu’on institue des cours pratiques sous
la direction dU Pasteur ou de çfuelçtue autre personne qualifiée, prise même en dehors de l’Union.
Qu’on établisse, des rendez-vous, qu’on
invite la jeunesse à des réunions où règne
le bon esprit de jeunesse ardent^ joyeux,
confiant. Qu^il y ait de la variété dans 'le
programme de ces rendez-vous, qu’on s’y
fasse du bien au cœur et à l’âme.
Il faut établir des liens entre les différents groupes par des visites f réquentes,
pour maintenir le contact spirituel. C’eSt
décourageant de se sentir isolés.
Donncttis du travail à la jeunesse, sachons utiliser les .beltes énergies neuves.
Dans une église ,fl y a de la besogne pour
tous ; écoles du dimanche, chant, œuvres
philanthropi<ïues, etc. Donnez du travail à
quelqu’un et vous 1e tiendrez, idonnez-hii
votre coinfian(3e et vous vous l’affectionnerez. Cdui qui vous aime vous suit.
3" Dans une (EU'vre de conquête comme
la nôtre, un moyen des plus effi(noes, peutêtre te plus efficace, c’est l’action personnelle, directe.
Elles ne manquent jamais 'les occasions
d’approcher un jieunie homme que nous voulons conquérir — si nous savons les saisir.
Pas n’est besoin de posséder de talents
spéciaux pour cela, fl suffit d’avoir de la
persévérance et de la volonté.
Et si vous dites : c’est une œuvre trop
grande pour nos faibles forces, je réponds :
Pensez; que rien ne se perd; — que les
plus grandes conquêtes mt été faîtes par
la force de l’amour ; — qm nous ne sommes pas seulsi mais collaborateurs du ToutPuissant, pour qui nous poursuivons notre
œuvre de conquête.
Un dernier mot. La conç[uête de la jeunesse doit être faite par des jeunes —
d’âge souvent, mais toujours de cœur ; par
des hommes, des femmes qui sachent se
faire jeunes 'avec les jeunes, les comprendre, qui aient confiance da,ns la jeunesse
et dans les magnifiques possibilités de faire
d’ele une jeunesse chrétienne.
Il faut des Unionistes qui possèdent la
flamme de l’amour de l’Esprit de Jésus.
Pour répandre la vie fl faut l’avoir en stâ
Il faut des jeunes qui aient à cœur la
cause sainte du royaume du Christ parmi
les jeunes.
Il faut des jieunes qui aient compris
l’importance exceptionnelle du moment actuel pour 1e isalut de la jeunesse.
Il faut des jeunes qui sachent donner,
je dis mieux, qui sachent se donner.
J. b
La célébrali lit la Sainte-Cèae.
Nous avons demaoidé à M. le pasteur
Bertinatti de Ttous passer la belle étude
qu’il a lue à la Conférence de District- à
Brescia. Il nauis permet de la publier dame
notre'journal, ce dont uKoîtô le remer dons.
Nos lecteuTs liront avec intérêt et profit
ce travail sur h sujet toujours si important de la Sainte-Cène.
La Sainte-Cène est ITnstitution par excellence, (|ui nous rappelle le fait central
du Ghristianisme. C’est le lieu trèsHsaint
de l’Economie nouvelle, dùqpe:! nous nous
approchons aveè te plus grand reSpect, saisis de notre indignité, mai'S attirés par la
plus douce des invitations, poussés par les
sentiments les plus profonds : la soif die
salut, le désir ardent de communier avec
Dieu et avec nos frères, la reconnaissance
pour 'te pardon et la rédemption dont tes
gages nous sont offerts, la joie d’une âme
qui sent d’être l’objet d’un amour infini.
Mais est-ce bien là les sentiments de
l’Eglise dans Son ensemble; est-ce bien là
les Sentiments de la plupart de nos membres d’Eglise ? — D’où ces trois demandes ;
1“ Quelle place la Sainte-Cène doit-elle
occuper dains le culte ?
2° Quelle place y occupe-t-dlle actuellement ?
3“ Comment lui rendre 'la place qui lui
convient ?
* * *
I “ Quelle place doit-elle occuper
dans le culte ?
Cette (temande est en rapport direct
avec cette autre ; « Qu’est-ce que la SainteCène ? ». Oublion's pour l’instant toutes les
définitions théologiçiues, et les iinterminables discussions qui les ont suivies. Une
réponse que je n’ai pas lue dans les publications théologiques ni ailleurs, mais <ïui
' S’est. présentée à mon esprit, simple et
profondément vraie dans sa simplicité, la
voici : « La Sainte-Cènie çst un moyen graphique, miatériel, dont la grâce divine veut
se servir pour se faire mieux comprendre
et æntir ». Je souligne ces mots ; « veut se
servir ». C'est une volonté (pii a pour but
notre bien, et à laquofle;, sans aucun prétexte, nous n'avons pas le droit de nous,
soustraire. Nous respectons toutes les convictions ; mais nous ne saurions admettre
qu’au nom d’un malentendu spiritulalisme
l'on puisse faire abstraction complète et
absolue de la matière, dont notre esprit
est pourtant revêtu, et que l’on prétende
donner une leçon au plus grand des Maîtres, en cherchant de corriger, en quelque
sorte, son enseigneraeint et ses préceptes.
II serait grand temps, plutôt, de corriger
l’exégèse erronée avec laquelle on interprète la grande exprœsion : « en esprit et
en vérité ». DisonS-le tout haut : cette expression ne veut pas nous obliger à faire
abstraction Complète, absolue de nos Sens,
mais elle veut plutôt leur rendre leurs légitimes fonctions, les valoriser, les assu-
2
jettir à la vie de l’esprit, en rétablissant
l’harmioinie nécessaire qui nous permettra
de gjlolrifler Dieu dam mtre être tout
entier.
Glanons quidqpues pensées dans le Rapport sur « La Célébration de la SainteC&ile » présenté par M. le pasteur E. Lauriol au Synode National des Eglises Réfarmées de France, à Lille, le 5 juin 1929 :
un travail très important, puisqu’ñ nous
donne, entre autres, ie résultat d’une enquête poursuivie au sein de toutes, les
Eglises Réformées de France, qui ont tant
d’analogie avec la nôtre. (Voir Le Christianisme Sacial, décembre 1929). Nolus y
trouvons ulnie réponse efficace aux arguments des Quakers qui, précisément au nom
du spiritualisme, ont Supprimé les sjacrements ; « De même qu’il ne m’est pas possible — sans que mon corps y participe
— de traduire dans ma vie l’inspiration
qui vient de Dieu, de même (sauf cas exceptionnel) il ne m’œt pas possible de recevoir cette inspiration sans que, d’une
quelconque manière, eUe ait cheminé à travers mes sens ». Et les Quakers eux-mêmes
n'échappent pas' à cette loi : « La foi, dit
l'apôtre, ■vient de ce qu’on entend » : par
conséquent, eUe passe par Í’oreiUe. Elle
vient de ce qu’on lit : par conséquent, elle
passe par les yeux... ». La prédication, le
chatot, la prière form'ulée et qui requiert
une attitude particulière : voilà tout autant d'actes spirituels qui se traduisent
par des phénomènes matériels. Comme il
rfy a pas sur la terre une âme sans corps,
de même il n'est pas possible de célébrer
ici-bas rm culte tel que les anges le célèbrent, et que nous-mêmes le célèbrercns
un jour. Et comme le drapeau rfest pas
la patrie, et pourtant il fait frémir notre
âme ; «)mme la phottgraphie n’est pas la
personne aimée, et pourtant elle nous parle
et nous émeut, de même, en religion, le
symbole matériel, s’il 'est contenu dans ses
justes limites — ndn seulement n’enraye
pas notre effort de concentration, notre
émotion et notre élévation — mais au contraire il les rend plus sensibles et en favorise la manifestation. Tout cela, en théo>rie, rfest pas indispensable. Mais sommesnous .assez sûrs de la puissance de notre
vie intérieure pour nous paæer de tout ce
qui peut l’aider ? Bucer disait : Tant que
nous habitons dans notre corps, ces choses
sont nécessaires. Jésus le savait. C’est
pourquoi II a institué la Sainte-Cène.
Encore une fois, qu’est-ce que la SainteCène ? — C’est une parabole. (Je résume
le sus-dit rapport). Par Ses paraboles, Jésus faisait continuellement appel aux sens
de Ses aiuditeurs, en tirant dé l’obServation des faits matériels Ses sublimes enseignements spirituels. Eh bien, « la SainteCène est la plus belle, la plus géniale des
paraboles, la plus complète aussi, puisqu’elle nous y fait à la fois spectateurs et
acteurs, et surtout parce qu’elle englobe
le drame entier de la perdition de l’homme
et de son sauvetage par Dieu. A l’heure
de quitter ses disciples qui furent, jusqu'au bout, si tenacement incompréhensifs,
Jésus résuma ^n enseignement, sa vie, sa
mort, la Vérité à laquelle il était venu rendre témoignage, dans la Synthèse prodigieuse du pain. « Faites ceci en mémoire
de moi». Ils l’ont fait. Et des espèces
muettes, que Saint-Augustin appelle si
puissamment des pardes visibles, la voix
du Maître ne cesse de s’élever, compréhensible aiux plus simples. En elle se concentre, dit Calvin, la somme de ce qu’ü fcrnt
cognoistre. Viinet dit : En elle se, concentre tout l’Evangüe. Et Fallot : Elle est
l’Evangile en raccourci.
Encore une fois, laissons die côté la
broussaille des e:q>lications thédogiques,
et disons Simplement : « La Sainte-Cène
est la suprême parabole de Jésus, c’est
la photographie de Sa Passion. Vois et
comprends ! ».
« Sur la Table Sainte, sous les transparents symboles, il y a un corps déchiré
et du sang,. Ce sont les témoins d’un crime,
du plus grand crime de rhistodre, puisqu'il a été perpétré sur le Saint et le Juste.
Juste, i>arce qu’il était le Saint et le Juste.
Les coupables nous valaient et nous les va
lons ». Corps déchiré, sang répandu : la
mort, inévitable épilogue de la tragédie de
notre péché. La mort était notre lot. Mais
le grand ,amour, le plus grand amour, se
sacrifie pour nous,. « Dieu a tant aimé le
monde... ». L’amour plus fort que la mort,
et par conséquent aussi plus fort que la
justice. La plus grande des fautes devient
petite en présence de l’amour dmn. Voici
la Table du pardon. La Table du pardon !...
Mystère !... Et si la Science — l’astronomie surtout — nous présente des calorfs
si compliqués que notre intelligence en a
le vertige, quoi donc de plus grand, de
plus vertigineux, peut-on imaginer de ce
qui émane die la Table Sainte ? C'est l’absolu. Sacrifice du Christ, puissance de
Dieu, amour de Dieu ! C’est la Table de la
guérison et de la vie. C’est la Table de
l’Amour du Père, qui nous convie à l’acte
de la gnailde réconciliation, en vertu de
laquelle nous redevenons ses enfants, ses
héritiers, cohéritiers du Christ, et nous
réunit — par conséquent — à inos frères :
c’est la Table de la fraternité. « C’est —
dit Calvin — le banquet Spirituel où JéSuB-Christ nous témoigne qu’il est le pain
vivifialnt dont nos âmes soyent nourries et
repues à l’immortalité bienheureuse». Le
pain de la vie donne la vie. Et la Table
du Crucifié eSt la Table du Ressusdté, du
Vainqueur qui nous guide vers toutes les
victoires. C’est pourquoi, autour de cette
Table qui ne veut pas qu’il y ait des déshérités, il ne doit pas y avoir des places vides. Dès maintenant, en communiant avec
le Dieu de Jésus-Christ, nous savourons
l’avadt-goût diu banquet céleste auprès duquel, dans la Maisoln diu Père, nous jouirons parfaitement de la présence de nos
bien-aimés. « Le Christ — dit la liturgie
de L. Lafon •— est le lien d’amour qui
tient étroitemient serrés... ceux que nous
disons morts, aussi bien que ceux que ¡nous
disons vivants, le centre où se rencontrent
toutes les affections... Celui qui se lève
pour marcher vers la Table Sainte se met
en route vers toutes les solidarités humaines, soMarité die la mort et solidairité de
la vie, car il va vers le Christ qui est mort
pour tous et qui vit pour tous». Alors,
c’est 'la Table des saintes' jubilations, c’est
la Table de la joie. Elle nous invite à entonner un cantique nouveau : « Qui nous
séparera de l’amour du Christ ? ». •
Se souvenir de tout cela, sentir tout
celia, c’est trouver la réponse claire, exp'lidte, sûre à notre quœtion : « Quelle place
la Sainte-Cène doit-elle occuper dans le
Culte ? ». La répoirse l'a voici : « La SainteCène est une partie essentielle du Culte,
non seulement, mais elle en est la partie
culminante ». La place qui lui cdnvjent est
au centre : c’est la place d’honneur. C’est
pourquoi I’Eghse primitive, fidèle interprète de la pensée du Christ, ne célébrait
pas de Culte dians la Sainte-Cène ; c’est
pourquoi pendant les premiers siècles la
Sainte-Cène continua à occuper la place
d’honneur dans le culte dominièal.
{A suivre). Jean Bertinatti.
AAAAAAAAAAAAAAAAAA
SOUVENIRS DE VOYAGE
ÜNE EXPOSITION ANTIALCOOLIQUE.
Le problème de l’alcoolisme était assez
gfave en Angleterre, il y a une cinquantaine d’anlnées Seulement ; il l’est beaucoup moins aujourd’hui, car un grand progrès a été réalisé. Sans viser à l’abolition
complète de toutes les boissons alcooliques,
on fait un grand travail pour persuader
le public à ne pas e(n user et surtout à
ne pas en abuser. La propagande antialcoolique recourt à tous les moyens : celui
dont je veux parler est original et je crois
plus élaqueintt que tous les discours, articles, conférences.
Il s’agit d’une exposition et vous allez
im!aginer de voir quelque chose de scientifique, lœ effets de l’alcool sur la Santé,
sur la vie de famille, des gens souffraiit
du ddirium tremens, dès enfants difformes, ides hommes et des femmes amenés
à l’hôpital à cause de leurs dérèglements;
On pourrait organiser une exposition de
ce genre aussi, mais celle qui m’a surpris
était 'basée sur tout autre fondement.
Elle visait à faire voir ce que l’on pourrait 'acheter si on ne buvait pas.
Une famille dépense pendant une année,
en 'boissons alcooliques, tant : si elle employait mieux Son argent, elle pourrait
a'voir une maison bien mise, des meubles,
dies livres à lire, et c’est là devant vous
avec le prix que ça coûte, en sorte qu’On
peut réfléchir et comparer.
Si un jeune homme a l’habitude de boire,
il ,est placé devant son futur ménage, ce
ménage qu’il tarde à constituer parce qu’il
n’a pas les m'oyens de meubler un petit
appartemeint : les chiffres lui disent que
pour aboutir il suffit qu’il renonce à boire.
Puis vient la différence de cuisine, ce
qu’on pourrait manger si seulement en ne
gaspillait pas tant d’argent en boissons, de
queiUe manière on pourrait s’habiller, etc.
Pour faire appel aux femmes, voilà
chapeaux, des habits, des objefe de toilettes ; cèlles qui n’ont jamais pu se les procurer, seraient ©n état de le faire si elles
abandonnaient le vice de boire de l’alcool.
Je ne fais que donner quelques exemples, mais ils sont bien plus nombreux de
ce que les lindications ci-dessus laissent
Supposer. Il y en a pour tous les goûts,
pour tous les âges, pour toutes les conditions sociales.
Il faut encore noter que l’exposition
n’était pas orgainSséa dans une seule ville,
mais se déplaçait continuellement d’une
ville à l’autre. De cette manière elle doit
avoir fait rêCéchir un très grand nombre de personnes et avoir eu d’heureux
résultats.
WAYSIDE PULPIT
(La chaire sur la rue).
Tout le monde ne va pas à l’églîse en
Angleterre, comme partout ailleurs, du
reste, mais en fait tout ce qui est humainement faisable pour que tout le monde
reçoive un message évangélique.
Plusieurs églises ont donc adopté le waysüdte pulpit (la chaire Sur la rue). Il ne
s’agit nuïïemant de sermons prononcés
dans la rue ou de düscours à la saffitiste,
mais de versets bibliques imprimés et affichés devant les églises, ou bien de courtes Sentences contenant une pensée forte,
simple, claire. Que de gens passent et lisent et peuvent en recevoir une bénédiction précieuse !
L’homme d’affaiire qui va à siOn bureau
préoccupé de son travail peut ainsi tout
à coup se trouver face à face avec l’idée de
Dieu, — la jeune^e insouciante qui se
promène à la recherche du idaislr est atteinte soudainement par la pensée sérieuse
de la fragilité de la vie, — les âmes fatiguées et inquiètes, sans s’y attendre,
voient sur leur route un rayon de lumière ;
les consciences endormies sont atteintes
au coin de la rue par l’aiguidon du remords provoqué par une de ces sentences
étalées devant les yeux. Si cela était encore nécessaire, l’exposition antialcoolique
et la chaire sur la rue démontreraient le
sens pratique des Anglais. L. M.
(A suivre).
■O-OOO-O-O 000"0-0"0-0"0"00-0-0-0-0-00
CONGRÈS HISTORIQUE.
La « Società Storìca Subalpirui » tiendra
son XXIII® Congrès à Savilan, le 31 août,
le 1 let le 2 septembre, en occasion du tinisième centenaire de la mort de Charles
Emmanuel I®^, décédé en cette ville au
mois de juillet 1630.
S. E. Balbino Giuliano, ministre de l’Education Nationale, prononcera le discours
commémoratif.
La Société va publier un Bulletin spécial sur Charles Emmanuel I*®".
Elle est maintenant présidée par S. E.
De Vecchi.
iDStitntions Hospitaires Vaniloises.
Nous avons reçu comme fleurs à la mémoire de M.me Louise Gardiol :
Pmr le Refuse: M.me Caroline GayDurando, La Tour, L. 25 - Union des Mères, Id., 25 - M.Ile Adelina SelU, Id., 100.
Pour l’Orphelinat: Ida et Jean Jalla,
La Tour, L. 25.
11.
Il y a qjuelques jours, nos quotidiens ra-' ;
contaient dans quelles circonstances un ;
horrible repas avait été préparé par les ■
« mangeurs d'hommes » de la Guyane Hol- ;
landaise avec de la chair humaine, qu’ils '
ne purent consommer parce que la ix>lice,
avertie, fit une soudaine irruption dans le
village indien dont eUe ne réussit à disperser les habitants qu’après une lutte
acharnée. De semblables horreurs 'se passent encore, hélas ! ailleurs. Dieu seul sait
toutes les cruautés qui se commettent au
nom de la tradition et qui font partie des
pratiques religieuses dans les pays où le
christianisme rfa pets encore pénétré.
Les blancs qui osent pénétrer dans ces
régions ténébreuses y sont poussés par
des sentiments divers ; par obéissance au
commandement du Christ : « Alez et prê-,
chez l’Elvangile jusqu’aux extrémités de
la terre » ; pour amour à la science, ou
bien dans un but commercial. Dans tous
les cas, il faut du courage et beaucoup de
sang froid.
On lira dans les lignes suivantes quelques paragraphes de la narration faite par
deux hardis européens, R. Lugeon et Paul
André, qui dans le seul but de filmer quelques Scènes de la vie des sauvagœ. Se sont
aventurés dans une des tribus antropophages les plus cruellles qui persistent encore
dans une des terres de l’archipel australien. Puisse cette lecture faire naître ou
augmenter dians le cœur de tous les lecteurs une profonde sympatliie envers nos
frères qui n’iont pas encore reçu l’Evangile et un vif intérêt pour les missions
qui travaillent journellement à l’exaucement de la prière de Jésus : « Que ton règne vienne ».
Nous avions pu filmer presque toutes, les
scènes de la vie de ces isauvages. Nous les
avions suivis à la pêche, au bain, dans
leurs cultures. Nous avions même pu fixer
Sur la pellicule leur vie intime, leurs jeux,
leurs danses. Nous savions que, de temps à
autres, entre tribus, il se 'livrait d’effroyables combats, afin de saisir un ennemi héréditaire, destiné à être Sacrifié et mangé,
ou bien simplement pour se faire la main,
en quelque sorte, et volèr quelques cochons
ou de la volaillq'
Notre désir était idie cinématographier
une de oes razzias. Nous devions être
servis à ixiint.
^ «
Un jour que nous nous promenions avec
Maftetali lui-même pour aller voir ses femm^ travailler dans les jardins, nous fûmes subitement attirés par les cris de
l’une d'elles. Elle gesticulait. Le chef bondit. A ce moment même, une flèche vint
de loin, die la brousse qui borde les cultures, se planter dans un arbre à quelques centimètres au-dessus de notre tête.
Je vis Sortir MaltetaU de la brousse, furieux, rageur, en sueur. C'était bien ce
Ciiue je penriais ; il s’agissait d’une tentative
de rapt. Le voleur de femmes venait d’une
tribu voisine, hostile à celle de notre protecteur. Se sentant surpris, il avait protégé sa fuite en tirant à l’arc sur son adversaire. Malgré sa grande agüité, le guerrier si redouté, notre ami, rf'avait pu rejoindre le ravisseur et l’abattre sans autre.
C’est alors que Maltetald enleva du tronc
d’arbre la flèche qui s’y était fixée, l’examina longuement et nous rentrâmes tous
deux 'au village.
* Î! H!
Maltetali s’empare d'un boubou, instrument d’appel. On en tire des sons sourds,
lugubres, modulés cependant et dont le
ton signifie quelque chose.
. Sur l'étroite place du village réservée ;
aux palabres, sorte de forum, bientôt les ■
vieux détenteurs des pouvoirs se réunis- :
sent. Spectacle extraordinaire. Ainsi dans
lè fond de nos forêts devaient jadis se
grouper les hommes de l’âge de la pierre. '
Brusquement nous étions les témoins d'une
scène éloignée de nous de pl'usieurs
millénaires...
Ils étaient là une douzaine, ces patriarches, ces chefs militaires constituant ce
conseil suprême.
3
F
P
Us étaieoit là une dou2Jaine écoutant gravemietnt le rapport du prêsideint de
laur république. Tour à tour, après avoir
examiné la flèche et déterminé son origine, tout comme dans uin consedl de mi- rtistres d’une ijuissance européenirae, ils
donnaient leurs opinions et discutaient
: - comment ds allaient venger l’affront.
La guerre est décidée à runanimitê.
lAïussitôt ordre est donné de battre les tam. tams, bruit effrayant, soutenu encore par
les sons lugubres des boubous.
En un clSln d’œil, la place est garnie de
. guerriers armés de leurs,lances, de eassetêtes, d’arcs, de maæiues. On envoya des
émissaires dans les villages amis du voisinage. C’est la mobilisation. Chaque agent
de liaison part avec une feuillie de cyca
où l’on enlève un certain nombre de folioles, ce qui signifie le nombre d’homTOies à mettre sur pied, à l’aide qui est
demandée. Toute la mit se passe en discussions et préparatifs. Au petit ;^our, une
flotte de pirogues était concentrée. C’était
la grande flotte. Ils étaient là environ cinq
cents guerriers. C’était effrayaut de voir
ces hommes peints, à l’aspect farouche.
Nous n’étidns pas tout à fait à l’ate, car
la plupart de ces sauvages, venus d’ailleurs, nous étaient inconnus et, au cours
de leur excitation, un coup de massue
est vite donné.
Les pirogues se remplissent avec une
agüité incroyable et au commandement
du chef suprême, du généralissime, qui
est notre Maltetaïï, la grande flotte se dégage peu à peu, avec Un ordre admirable,
et part à grande vitesse. Les hommes hurlent, chantent leurs hymnes de guerre.
C’est beau, grandiose, sur cette mer à peu
près lisse comme un mivoir ce jour-là. Nous
avons été admis.
Nous arrivons dans le vülage ennemi.
C’est un petit amas de cas'œ au bord de
la mer. Ce sont surtout des pêcheurs que
nous devons châtier. Nous ne risquons
rien. Ces sauvages, quand il y a une razzia à faire, s’arrangent pour être fort nombi-eux. Nous étions environ cinq cents, alors
que dans le petit village il n’y avait peutêtre qu’une vingtaine de guerriers. Nous
voyons les occupants du village se mettre
en fuite. La barre est franchie sans précautions; quelques coups de pagaies encore et nous voici sur la plage. Les cris
des nôtres déchirent vraiment l’atmosphère. En un clin d’œil les cases sont envahies, lé sac commence. C'est effrayant.
A coups de haches, de maœues, les pauvres cases sont vite couchées. Le feu y
est mis. Les guerriers courent comme des
fous de l’une à l’autre, frappant de leurs
fonpidaMes casse-têtes ce qui reste encore
debout. Je vois encore une vingtaine de
ces brutes s’attaquant à une case, scandant leurs efforts par des cris de bête
fauve, l’arrachant de terre, là brisant,
la réduisant en miettes, dansant Sur les
débris que deux autres allumaient avec
. des (braises. Plus loin, c’est aux idoles que
l’on attaque.
Tout le village ne fut bientôt qu’un brasier. Subitement des clameurs féroces dominent ce bruit étourdissant. Nous voyons,
sortant de la brousse, un amas d’hommes
poussant deux sauvages qui' se débattent.
C’est l'âUégresse : deux prisonniers que
l’on pousse, tire, porte vers la plage.
Tous accourent. Ils veulent voir ceux qui,
dàns les prochaines fêtes du dan, serviront de festin. Ils sont ligotés et précipités
dans la pirogue de Maltetali.
Le soir approchait. Le chef donne le
signal de la fin du Isac.
La vengeance était assouvie ; nous venions dé vivre des heures que n'im'aginerait pas un romander d'aventures. La
rentrée se fit joyeuse. Mais pour nous ce
n'était pas im avenir souriant qui s’oiiyrait. Nous savions que nous ne pourrions assister à une scène dé cannibalisme et que l’on ferait tout pour nous
éloigner. Nous devenions des indésirables.
Une fête rituelle ne pouvait pas s’accomplir sous nos yeux. Nous vîmes des danses
mortuaires qui précèdent le Sacrifice humain; nous avons encore pu les cinématographier à peu près au complet.
Mais un courant hostile se faisait sentir
chaque jour. Les sauvages deveinaient brutaux. Maltetali nous conseilla dé nous éloigner au plus vite. Ce fut la fuite jusqu’au rivage et nous nous embarquâmes
sur dés pirogues. Nous eûmes encore le
courage de filmer la scène du départ. Malades, fiévreux parfois jusqu’au délîre,
longtemps nous dûmes pagayer sur la
grande mer pour arriver 'sans péril jusqu’à la petite île d’Atchin, où, avant notre naufrage chez les antropophlages, nous
nous étions installés dans une sorte
d’ancienne maison de missionnaires, qui
avaient dû jadis vivre sur cette terre
inhospitalière.
Comme nous y. avions été déclaré tabou par les ressortissants de sept tribus
qui vivent temporairement sur l'île, rien
n’avait été volé. L’honnêteté de ces sauvages est réelle. Quelques semaines plus
tard, nous avons pu rejoindre Port-Villa, la
capitale des Nouvelles-Hébrides. On eut de
la peine à croire que nous avions vécu
chez ces mangeurs d’hommes, que lés colons redoutent, avec juste raison.
L’éeho dans les Alpes.
Je me Souviens que, lors d’une excursion
que je faisais dans les Alpes, j’entendis
un matin des sons magnifiques qui se répétaient d’écho len écho. En avançant, je
vis au contour d’un sentier un montagnard
avec un grand cor ; de l’autre côté de la
vallée était une majestueuse paroi de rocher. Je m’approchai ; le paysan joua
quelques notes et, après un silence, les
rochers répétèrent ces notes avec une netteté extraordinaire.
Qu’il est solennel de penser que chaque
acte de notre vie Sera répété devant le
trône de Dieu, au jour du jugement, aussi
distinctement que ce précipice rendait les
sons qui lui parvenaient ! La montagne dû
jugement de Dieu est, pour ainsi dire,
trop éloignée pour c^e nous puissions encore l’entendre répéter notre vie, mais
soyons-en Sûrs, l'écho va 'nous revenir!...
La vie de l’homme poursuit son cours
et le bruit de ses pas semble tomber dans
le silence de l'unive'rs sanls être reeueiEi.
On dirait que personne m’écoute, que personne ne regarde, que quand le corps
meurt, tout est dit ; mais, qu’on attende !
— le silence n’est que pour um peu dè
tempis. Quelqu’un, invisible, a recueilli et
inscrit les évènements de notre vie, — les
pensées, lés paroles, les actes, — et, comme
ce précipice alpestre qui, après quelques
moments de silence, rendît les notes exactement sans rien y altérer, de même notre vie va se dérouler telle qu’elle a été
vécue. Si le paysan jouait une note fausse,
tous ses efforts m’auraient pas pu l’arrêter
ou la rappeler, — la note était partie...,
et bientôt elle revenait teU,e quelle. De
même il sera impossible de cacher ou d’effacer une seule parole, un seul acte. Je
vous le dis, s’écria Jésus-Christ, au jour
du Jugement, les hommes rendront compte
de toute parole vaine qu’ils auront proférée (Matth. XII, 36).
Aind chacun dent vivre sa vie deux fois,
une fois ici-bas et une fois de l’autre côté
de l’abîme, — devant le trône de Dieu,
au dernier jour. Le meurtrier doit revivre
son meurtre, le voleur son vol, le menteur sa vie fde mensonge, l’impur sa vie
de souillure, non pas cette fois-ci en secret, mais devant l’univers. Là, chacun entendra ce majestueux et solennel écho répéter avec une terrible précision tous ses
actes dans les moindres détails. Il n’y a
rien de caché qui ne doive être découvert,
ni de secret qui ne doive être connu
(iMatth. X, 26).
Chaque pas que nous faisons sur terre
retentit ou dans le ciel ou en enfer.
Bientôt la courte vie de chacun æra finie,
ses derniers pas auront sonné sur son sentier terrestre, ses dernières paroles et ses
derniers actes auront été fid'èlement recueiEis. —“ Un moment dé sEence ! et
alors se dérouleiront pour chacun, qu’il le
veuille ou non, les grands évènements des
derniers jours.
Puis je vis un grand trône blanc, dit
l’apôtre Jean (Apoc. XX, 11). Je vis aussi
les morts, grands et petits, qui se tenaient
devant Dieu; et les livres furent ouverts.
Et les morts furent jupes selon leurs œur
vres d'après ce qui était écrit dans les
livres.
Mais, grâce à Dieu, il existe quelqu’un
qui peut venir se piacer entre vous et
V'écho de votre vie, Jésus, le Sauveur.
Comme homme, ü est mort pour vous ;
ü a payé votre dette de sa vie ; ü a expié
vos péchés par son sang. Ges actes, ces
pensées que vous ne pouvez reprendre, E
en a porté le châtiment sur la croix. C’est
là que votre péché a été jugé et détruit.
Comme Dieu, fl est ressuscité des morts
pour vous donner une nouvelle via Pour
celui qui croit en lui, l’écho est supprimé,
toute tàehe de son péché est enlevée. U
est înærit sur le livre de vie. — Etesvous de ceux-là?
CORRESPONDANCES.
Cher Directeur,
Votre correspondant e. e., il y a quelque
temps, rappelait à vos lecteurs que le cinçpantenaire dé la fondation de la Société
d’Histoire Vaudodiæ s’approchant, il serait
opportun ,de préparer, dès maintenant, un
programme digne de cette célébration.
Les propositions très sensées qu’il faisait
à cet effet, j’en suis 'sûr, ne manqueront
pas d’être prises en sérieuse consiidération
par le Bureau dé la Société.
Vous me jyermettrez d’y ajouter quelques modestes avis. S’il est opportun de
convier les Sociétés d’histoire nationale
de la région, fl me semble que, vu le retentissement et la sympathie que notre
histoire a toujours siuscités auprès des protestants du mondé entier, nous devrions
désirer d’avoir, avec nous, en cette occasion, les représentants des principales Sociétés d’hjstoire du protestantisme français, anglais, américain, allemand, hongrois,
tchécoslovaque, suisse, hollandais, des p&ys
Scandinaves... en attendant d’eux plus que
des paroiles amicales et fraterneEes, dleS
donnéœ exactes sur les études et les publications' qui sont faites dans leurs pays
respectifs sur notre histoire et sur les rapports entre leur mouvement de réforme
et le nôtre.
Pour ce qui nous regarde, il me semMe
que nous devrions reprendre quelques-unes
des propositions de rinitiateur et du fondateur de ,1a Société, le doct. Edouard Rostan, qui dans un programme ébauché dès
la première séiance, le 6 septembre 1881 et
rédigé avec soin pour celle qui suivit en
septemibire 1882, traçait les grandes ligïrœ
de son activité.
Une dé ces propositions était celle de
réunir le plus grand nombre possible de
sources manuscrites ou imprimées, auxqueEes ont puisé et puisent nos historiens.
La chose est bien attrayante, mais d’une
réalisation difficile. Dans certains cas, imptesible, car les archives et les bibliothèques ne se désaisissent pas des documents
rares qu’elles possèdent. Ce qui était possible de copier et de publier, le BuEetin
de la Société l’a fait et continuera à le
faire.
Mais ce qui pourrait se tenter avec profit c’est de compiler une Bibliographie documentaire de l’histoire vaudoise qu'Alexis
Muston a initiée dans le IV“ volume de
son « Israël des Alpes». Quoique très abondante et soignée, elle doit être remaniée
et complétée pour être mise à jour, après
plus d’un demi-siècle de Sa publication. Ce
serait le « Monument » du cinquantenaire
de la Société.
Pour les frais d’une telle édition et pour
ceux qu’entraîneraient d'autres parties du
programme, y compris l’hospitalité aux délégués étrangers, une spéciale coEecte, du
cinquantenaire, serait faite au 17 février
1931 et la Table, comprenant ce que représente d’intérêt, pour l’œuvre que nous
poursuivons 'au présent, la gloriieuse histoire de notre passé, ne manquera pas de
suppléer à ce que la dite collecte donnerait en moins.
Nous exprimons aussi l’espoir que, pour
septembre 1931, le Musée et la Bibliothèque d’histoire vaudoise se'ront enrichis
de nouveaux dons et que dans l’exposition
des objets on aura soin de loger à part
tout ce qui ne peut Se trouver pêle-mêle
avec les «dmélii» du passé.
_ Ainsi n’ayant pas nous-mêmes des missions en pays étrangers, mais fourniseant
seulement des missionnaires à d’autres' Sociétés, tout ce qui a trait à ces champs
missionnaires et que nous pessédons à l’instar des dites Sociétés ne devrait avoir rien
de commun avec le Musée d'histoire vaudoise et partant tenu bien distinct et à
part.
Au lieu il me semble qu'une section spéciale devrait être assignée à l’œuvre directe de notre Eglise, c’est-à-dire à la mission inténieure. Une exposition de phoftographiies, grand format, de nos édifices religieux et scolaires répandus en Italie serait fort intéressante. Des tableaux ou diagrammes pourraient fournir des statistiques qui démontrent l’œuvre accomplie
dans chaque localité depuis l'a fondation
d’une ^lise jusqu’à nos jours, donnant le
grand total des membres qui y ont été
inscri'tîs ainsi que le nombre des enfants
qfui ont passé par nos écoles. S’il était possible de se procurer les photographies des
professieurs, pasteurs et évangélistes qui
sont tombés sur la brèche, en inscrivant
sous leur nom leur état de service, on évoquerait de précieux souvenirs.
Enfin rationnellement classifiéls, par matière, on devrait exposer sur les rayons
d’étagères 'txïut ce qui a été publié par
des auteurs yaudois, en vue des activités
diverses de l’Eglise et isur le folklore de
notre peuple.
Une section fllustrant la fondation et le
développement de nos cdonies de TAmé»rique serait aussi à sa place.
Bien à vous.
Arthur Muston.
» » I»
Bourset en Wurtemberg. Grande fête
vaiudoise (Voir le N. 27). Des Vnudois db
toutes les colonies de Wurtemberg se sont
réunis le 20 juillet pour assister à une
pièce de théâtre, Henri Arnaud, écrite
par le paSteur Gommei, père dd Pasteiulr
de Bourset. Dans lœ prés avait été coi^
truite une tente pour 1.500 personnes et
une scène à part. A 10 heures, trois pasteurs ont prononcé des discours sur les sujets suivante : « Fidèles à l’héritage des
ancêtres », « Fidèles à l’Eglise dlu Christ »,
« Fidèles à la Parole de Dieu ». La Chorale die Bourset a chanté de très beaux
cantiques sous la direction du pasteur
Gommei.
L’après-midi était consacrée au souvenir diu cher paœé : d’abord le cortège des
pauvres émigrés de 1698, puis le discours
de M. Talmon-Gros-Stu-ttgart, qui était
aux VaEées en 1929, sur Henri Arnaud
et l’histoire des Vaudois en Italie et en
Wurtemberg depuis 1700, enfin la représentation en 2 actes de la pièce « Henri
Arnaud ». Au premier acte, on voyait « le
plus noble des Vaudois» parmi les syndics des ceftonies, ces délégués se plaignant
amèrement die leur misère et exprimant
le vif désir dl’émiigrer en Prusse. Arnaud
les console en leur montrant son j’ardin
où là première récolte des pommes de
terre les fait espérer de nouveau. Le second' acte contient le fameux procès d’un
médecin de Manlbronn contre Arnaud, qui
empoisonne les gens : le médecin avait
mangé les fruits de la plante, ne connaissant pas les pommés dans la terre, et en
avait eu un terrible mal au cœur:! Cet
acte était donc des plus comiques, et les
acteurs, tous des jeunes Vaudois de Bourset, ont été vivement applaudis.
La représantation finie, il y avait encore des discours, remarquable surtout
celui du Préfet de la région, féÜcitant les
Boursettois d’avoir transformé les baraques dè 1700 en le joli village de nos jours.
Une joie immense a été prod'uite par la
dépêche fraternelle des pasteurs Tron, Miool et Miegge, arrivant vers 17 heures.
La fête vaudoise s’est passée en toute
harmonie, et les 3.000 participante Ont
joui d’une journée inoubliable, donnant
de fortes impressions ; dans les yeux de
mainte Vaudois on voyait briller la ferme
résolution : se rendre di-gnes des ancêtres !
T. G.
KOWVWMtliS
NOUVELLES D'ANGLETERRE;
La France a été visitée par un noyau
de catholiques anglais, dans le but de former une Ligue Fédérative pour le soutien
de la papauté et de ses ambitions. Le pape
a recomraiandé chaudement la chose, et
il est évident qu’il en attend de grands
avantages. Les protestante n’ent qu’à se
tenir sur leur garde, car il y a là Un
danger qui menace le protestantisme et
ses libertés. Le cas de Malte en dit long
sur les résultats en vue.
_Le Concüe international du congrégationalisme a eu lieu dernièrement à Bournemouth, dans le beau temple du dOct.
Jones, qui avait tout bien préparé pour
recevoir ses hôtes. Le sujet qui a été étudié sous toutes ses formes est celui de
l'Eglise vivante. Le modérateur Morgan
Gibbon, dans son discours d’ouvertiure, a
été touchant, explicite, ne ménageant pas
les susceptibilités dénominatienales. Il a
surtout été catégorique à l’égard des anglocatholic[ues qui prennent part a'u concile
4
1
de Lausainné, mais qxii ine partioipeot pas
à 'Son esprit. La distance entre Rome et
Je Protestanltiame est plus grande aujourd'hui qu’au temps de Luther. Le concile
de Bournemouth a été un vrai siuiccès,. laissant à tous l’impression qu’une vie nouveille se manifeste et que le protestantisme
seulement peut sauver le monde de la
grande débâcle qui le menace.
L'archevêque de York, le doot. Temples,
s’adressant à une immense 'assemblée, s’^t
prononcé d’une manière bien décidée contre la peine capitale, la déclarant contraire
aiux Saintes-Ecritures. Avec la vie la ccnversion est possible même pour le plus
grand criminel.
Le docteur Comn Doyle, bien ccmnu
dans le monde spirite, vient de mourir.
Le Ministre de l’Intérieur a autorisé que
son corps fut enseveli dans le jardin de la
famüle. M.me DoCyle est i)ersuadée que son
mari va continuer à lui parler par le
moyen d’un médium. A VMhert Hall eut
lieu une grande assemblée pour rappeler
cette perte du chef des spirites. Nous ne
pouvons que déplorer lia curiosité de la
foule courant après des mystères clairement condamnés par la Parole de Dieu,
car si elle était lue .nous n’assisterions pas
à de tels spectacles.
La cathédrale de Saint-Paul, après avoir
été longtemps fermée au pubhc, après
d’urgentes réparations vient de se rouvrir
par un culte soltennel, auquel 'assistait tout
un peuple, heureux de se retrouver dans
oet édifice national, centre religieux de la
vie spirituelle. Tous les dangers qui menaçaient cette importante cathédrale sont
éliminés.
Les laïques paraissent se plaindre de ne
pas exercer une influence assez grande
dans la marche de l’église. A qui la faute ?
Si le clergé agit et surtout les évêcpes,
c’est précisément parce que fes laïques ne
savent pas profiter .des droâts qu’ils possèdent, et c’est d'e cette apathie que naît
le désordre et l’indifférence dans les choses
religieuses.
La mode des dames anglaises s’est sensiblement modifiée en bien ; encore en ceci,
la population protestante donne un exemple à la population catholique.
Le Congrès anglo-catholique a eu' lieu
en s’initiant par une messe en plein air ;
l'éyêque de Londres n’a pas paru, étant
retenu par unie cérémonie religieuse à la
cathédrale dé Saint-Paul, mais ü ne s’est
pas opposé 'au défi anglo-catholique, malgré
une pétition signée par 28.000 persOnnses.
Un autre grand meeting a eu lieu à
l’Æbert Hall pour protester contre les
persécutions religieuses en Russie. Protestants, Catholiques, Juifs et Musulmans, touë
d’un coramiun accord, votèrent la relation
suivante : « Ce meeting, comptant les représentants de- diversieB confessions et pensée religieuses, insiste auprès du gouvernienient soviétique pour que pleine liberté d’enseignement et de culte soit accordée au peuple de Russie, et transmet
à tous ceux qui servent Dieu dans 'ce pays
ses messages cordiaux de sympathie et
d'espérance». C. A. Tron.
UUrugvxvy, après une vingtaine d’années de luttes contre les espagnols, les
portugais, les brésiliens et les anglais, put,
le 18 juillet 1830, proclamer son indépendance absolue avec uln gouvernement républicain unitaire.
Les principaux chefs de ce mouvement
ont été les généraux Joseph Artigas' et
Rivera.
Depuis lors cette République a constamment progressé et maintenant est une des
plus florissantes de l’Amérique du Sud.
C’est là que se trouvent nos nombreuses
colonies vauddises.
Ce centenaire a aussi été rappelé à
Romie, à Gênes, à Turin, etc. — Nos meilleurs souhaits à ce pays et à nos compatriotes là-bas étabÜK. e. e.
9*»
Le «service de la presse protestante»
donne ces intéressantes informations Sur
la célébration du quatrième centenaire de
la Confession d’Augsbourg : « Aux représentants des 81 millions de luthériens du
monde entier se joignirent non seulement
ceux des réformés et des anglicans, mais
même plusieurs catholiques. Le Ministre
de l’Intérieur du Reich, un catholique, en
annonçant au Conseil Supérieur des Eglises d’Allemagne la participation du gouvernement, exprima dans son message le
vœu que ces solennités contribuassent au
rapprochement des chrétiens de toutes
confessions. De leur côté, les gouvernements bavarois et les autorités de la ville
d’Augsbourg participèrent officiellement
aux cérémonies du jubilé et saluèrent en
termes cordiaux la présence des représentants du protestantisme mondial. Les églises catholiques même étaient pavoisées.
Les habitants catholiques comme les protestants, offrirent l’hospitalité aux délé
guiéë. On évalue à 120.000 les participants
aux services commémoratifs».
«Le préâiident Hindemburg lui-même,
a tenu à s’associer à la manifestation par
un messiage dans lequel il souhaite que
cette commémoration réveille le sentiment
religieux au sein du peupile allemand' ».
9*9
Les amis de la Société dœ Missions de
Paris ont appris avec plaisir la distinction
méritée que l’Académie Française vient
de lui adresser en lui attribuant un prix
de 10.000 francs en reconnaissiance de l’œuvre qu’elle accomplit en pays payetns.
Plusieurs auteurs protestants français
ont reçu différents prix accordés par l’Académie ; M. André Lichtenberg, M. Armand
Garnier, Jean de la Ville de Mirmont,
M.le Yvonne Pitrois ; et plus récemment
M. R. Will, professeur de théologie à Strasbourg, pour son étude « Le culte », travail
d’histoire et de phOoBophie religieuses ;
M. R. Ailier, de la Faculté de théologie de
Paris pour soin ouvrage : « Les non-civilisés et nous ».
9 9 m
L'Eglise vieille catholique ,de Suisse a
eu Son Synode annuel les 22 et 23 juin,
à Schaffhouse. 77 .délégués et 61 hôtes y
ont pris part. La question de la défense
nationale y fut traitée et considérée
comme n’étant pas contraire à la ccinscienoe chrétienne, n’ayaht pas un caractère agressif. On sait qu’il existe en
Suisse ce courant antimilitariste parmi
certains pasteurs. Le rapport a constaté
un réveil réjouissant de la vie religieuse
dans les différentes paroisses.
* * *
Très encourageaint est le mouvement
évangélique parmi les ruSsos établis en
France. L’œuvre missionnaire est dirigée
par la Société missionnaire russe de Riga
e!t aidée temporairement par uWe Société
américaine. Les russes émigrés en France
sont 400.000 environ, dont 80.000 dans la
capitale ; les autres grandes villes qui en
renferment le plus sont Lyon, Marseille,
Le Creusot. Le mouvemient eSt plein d’entrain et de zèle conquérant. En 1929, 450
cuites et 720 réunions .d’évangélisation ont
eu lieu à Paris et en province, atteignant
environ 13.000 personnes.
Les aumôWierS de Tarmée sufæe, protestants et datholiques, ont leurs réunions en
commun d'ans lesquelles ils s’entretiennent
des intérêts moraux et spirituete des soldats. Le président, tantôt protestant, tantôt catholique, est nommé chaque année.
Nous ne savons si une telle association
existe dans d’autres pays. Mais on remarque que ces réunions d’aumôniers des deux
confessions crélent et maintiennent nn esprit de tolérance, de paix, de patriotisme
et de joie chrétienne dont on ne Saurait
assez apprécier l’importance dans là vie
de la nation.
9 «
Le 29 j'uáni dernier 1.200 jeunes sufeses
se sont réunis près de Lausanne pour affirmer leur attachement à leur église. Le
Semeur Vaudois donne un compte-rendu
de la journée ; nOus' y lisons ces mots,
qu’il faut méditer, d’un orateur à Tadreœe
de la jeunesse : il diagnostique unie
gralnlde timidité, la crainte de Se singulariser, Une tendance aux velléités plutôt
qu’aux actes de volonté. Il indique comme
remède lia force que Dieu nous donne par
son esprit, sa sagesse, son amour. C’eSt
dans son Eglise, à laquele il est attaché
certes, mais Id’uine manière trop passive,
sous le signe du Christ, que le Vaudois apprendra à vaincre sa timidité et à substituer Tacti'on bienfaisante aux rêveries
sentimentales.
Un autre orateur insiste ; c’est dans
l’enseignement du Christ qu’est la règle
bienfaisante qrà guidera les jeunes au milieu des audaces du temps.
« Si «
L’'art chrétien a fait unie grande perte
par la mort du peintre protestant suisse
M. Philippe Robert, homme qui avait déjà
beaucoup donné, mais qui n’avait paS encore tout donné. Il a décoré, én de vastes
fresques, plusieurs temples. Tout récemment il avait donné une Bible omemettitée
aux éditions de la Concorde, à Lausanne.
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à la Directrice.
CHRONIQUE VAUDOISE
Souscription pour les Collèges.
Fleu/rs en souvenir de M.me Thérèse
Jahier ; Jacques Nisbet, L. 200,
99 9
LÀ TOUR. Dimanche dierniiier, au eujte
principal, un court instant de silence a
été dédié à une prière d’intercession pour
nos concitoyens que le tremblement de
terre de l’Italie méridionale a plongés
dans la détressie et le deuil le plus
poignants,.
— Dans la réunion de l’après-midi, à
l’Envers, le message évangélique nous a
été délivré par l’andent M. Louis Jourdan,
de TAmériquie du Sud, qui, tout en parlant de l’œuvre qu’il y accomplit, n’a pas
manqué de faire vibrer la note de l’appel
à la conversion, à- la pleine foi en Jésus.
Auditeurs nombreux, réunion excellente,
sous les grands châtaigniers.
— Vendredi dernier, un long cortège
funèbre accompagnait au champ du repos
Asnne Shnand-Odin, des Appiots, originaire
d’Angrogne. Après de longues anlnéeS d’infirmité, pelnldlant lesquelles sa foi ne 's’était
pas démentie, une dernière attaque de
son mal l’a emportée, à l’âge de 72 ans.
Le Service funèbre, célébré au Temple
Neuf, a porté la note de Tespérance chrétienne aux nombreiux présents, parmi lesquels Se trouvaient bien des c'atholiques.
L’Eglise de La Tour renouvelle 'aux trois
enfants affligés sa profonde sympathie
chrétienne.
S AINT-JE AN. Dons en faveur de VAsile
des Vieillards : Un reconnaissant, J. C. A.,
L. 100 - Catherine 'Muris-Travers, 15 Marguerite Revel, 10 - Caisse d’Epargne
de Turin, 150 - Consistoire de La Tour,
300 - Codino cav. Oscar, 35 - Fanny LongRivoir, 40 - Gardiol-Avorudet Lydie, SaintSecond, 100 ^ Rostagno François, à l’occasidn die stes inoces d’argent, 25 - E. A. Parise, New-York, 198 — Fleurs en souvenir
de M.me Rosa Gavioli : Elisa GaviojiCougn et ing. Qitetavo Cougn, Leones
(Rep. Argentina), 200 — En souvenir dé
M. me Gardiol : M. B. Cardio!, 200 ■—
Fleurs en souvenir de M.Ue Suzanne Robert : Païuihne Robert, 100 - Catherine
Bastie, 25.
— Décès. Notre Æiur Sudarme Robert,
si bien connue par sa bonté innée, 'sa douiceur ainsi que sa gaîté, est entrée ©n son
repos à Tâge de 75 'ans, jeudi soir, laissant un grand vide parmi ceux qui ont
eu le privüège de la connaître.
Après avoir passé plusieurs années à
l’étranger, elle retourna à son pays natal,
où elle 'se dévoua comme infirmière, donnant des soins gratuits aux pauvres, elle fut
pendant de longues années directrice aimée et appréciée de notre Asile des Vieillards, elle prit part active à mots Sociétés
d’Eglise.
Ses funérailles, qui eurent lieu samedi
dernier, furent une vraie démonstration
d’estime et d’affection.
A 'sa sœur M.31e Pauline, qp’elle chérfesait tendrement, nous renouvelons ncs sentiments de sincère sympathie chrétjetíne.
— Nous avons reçu ces emtres lignes
suivantes : Jeudi, le 24 juillet, s’est
éteinte doucement, et dans une grande
paix, MJle SlMtcftWîle Robert, à l’âge de 75
ans. Soit comme idiacxtnesse en Franœ, Soit
comme directrice de l’Asile des Vieillards
de Saint-Jean, ou dans ses paisibles années
de retraite, ièlle se dévou'ait pour autrui
sans compter. Nature franche, affectueuse
et Sereine, eUe était pour son entourage,
et surtout pour ceux qui souffraient,
comme un foyer réchauffant.
Nous demandons à Dieu de consoler la
sœur affligée,, et de 'susciter à son Eglise
bien des ouvrières semblables à la chère
défunte. s.
— Dimanche dernier, 27 juillet, un long
cortège accompagnait au champ du repos
la dépouille mortelle de Marie Bonjour
veuve Benech, décédée aux Ayrals, à l’âge
de 78 anis.
Aux parents en deuil nos meilleures,
expresaions ide sympathie. g.
Jules Tren» directeur-responsable
Torre Pellice - Imprimerie Alpine
Les familles BENECH et BERTIN,
émues et reconnaissantes, remercient pour
le témoignage d’affection reçu à l’occasion
de la perte de leur bien'raimée
JD08 Vm Bl[|.
Elles remercient en particulier les Pasteurs MM. Gardiol et Rivoira pour leurs
bonnes paroles. Sœur Eva Gay pour les
soins assidus, M.mes Blastiê et Eynard,
M.lle Theiler, les voisins qui gentiment se
sont prêtés et tous ceux qui, en envoyant
des fleurs, en participant aux funérailles,
prirent part à leur douleur dans la triste
dreonstame.
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