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P
Troisième Année.
âO Juillet 1877.
N. 29.
JToti.ima.1 cio l’Egalise Évaii^élîc|ixe Vatidóiso
«í¿>4 ■
Vous me serez témoins. Actes I, 8.
Paraissant chaque ’^ë'ndredi
Suivant la vérité avec la charité. Ep, 1. 15.
Prix de l’abonnement pab an “ Italie L. 3 Tous les paya de l’Union de poste » (3 Amérique .... . » 9 ■On s’abonne; numéro séparé: 10 centimesr T. ,.T ... 1, 1 . . !■ Annonces; 25 centimes par liffne. Pour l Inieneur chez MM. les pastaurs et les , ■ . r. ^ ^ , rp Tï lì envofS d argent s« font par hUre re- libraires de Torre Pellice. , , \ commanaée ou par mandats sur le Pour i'E.rtérieur au Bureau d'Administration. | Bureau de Perosa Argentina.
Pour la Itëdaclloii adresser ainsi: .A la Direction du Témoin, PomareUo (Pineroloi Italie. Pour rAdmînîslpatlon adresser ainsi; A rAdministration ûa Témoin, Pomarefto (Pinerolo) Italie,
Som.In.alré^.
Nos écoles des quartiers.—• Toa codo
soit saoctiflé. — La fête des Pians. —
Correspondance. — La bien heureuse commune!...— Chronique vaudoise, — Revue
politique. ^
lüOS ëgolës des quartiers
Souvent déjà nous avons eu
l’occasion de signaler l’importancè
de ces petites écoles, Tépanduès
en grand nonabre * dans les fpa*
roisses des Vallées; nous avons
même été jusqu’à les appeler lé
salut de notre Eglise. Pour qûé
les plus simples cornprennént bien
notre pensée nous faisons le petit
raisonnement suivant.
Les Vaudois se glorifient d’être
non pas les disciples et sectfttéui’s
de Luther, ou de Calvin, Ou de
tel autre réformateur, mais simplement les hommes de la Bible.
Pour mériter ce nom il est indispensable de connaître, de comprendre et de pratiquer cette Bible. Ce qui n’est possible qu’en
tant qu’on lit soi-même le livre
de Dieu, qu'on sonde h's Eù^tures,
qu'on médite jour et nuit davis la
loi de Dieu.
Une condition indispensable à
remplir est donc de savoir lire.
Or comme il n’y a guère ^ue dix
à vingt pour cent des enfants de
nos Vallées qui fréquentent les
écoles centrales, paroissiales ou
communales, il en resterait plus
de la moitié qui seraient privés
de l'instruction'inérné là plu.s élémentaire,
L’on objecte, il est vrai,' que
s’il n’y avait pas une école dans
chaque village la plupart des parents enverraient leurs enfants à
la plus voisine, lors même qu’elle
serait fort éloignée, plutôt que de
les laisser dans l’ignorance absolue. Cela est probablé pour quelques uns, mais pcAr la plupart
peut-être cela ne ferait ni probable, ni même pfèsibJe. Il faut i
avoir parcouru en daail les paroisses de nos vallées, swtout les pins
tnontagneuses, pehqànt les mois
de novembre à février, époque de
la plus grande fr^ùentation de
toutes les écoles; ilifaut avoir vu
de près la pauvret^ de l’habillement et de la chaussure d’un bon
nombre d’enf^ta fmur. ae fton,vainere de l’impossibilité Où ils
seraient de s’éloigner de leur village et de leur maison oii, à une
certaine heure, ils iront prendre
iin peu de nourriture chaude.
Mais ii y a, pour une population d’agriculteurs comme la nôtre,
une raison plus puissante encore
pour multiplier les écoles élémentaires. C’est pendant quatre, tout
au, plus pendant cinq mois que les
enfauts peuvent suivre une école,
et il faut, à tout prix, que ce court
espace de temps soit bien utilisé.
Or il ne peut l’être d’une manière
profitable pour les enfants que si
chaque régent n’en a pas au delà
de 15 ou 20 à sa Charge. Et que
feraient nos régents paroissiaux
et nos maîtresses d’école s'ils devaient à eux seuls donner des
soins aux 2 à 300 enfants de nos
paroisses de moyenne étendue?
Mais, dira-t-on sans ddute, qui
donc parmi nous songe à supprimer les écoles de quartier, et
quelle opportunité y a-t-il à les
défendre lorsque nul ne lès attaque? Voici pourquoi nous avons
cru devoir aborder cette question.
Les dépenses obligatoires se sont
accrues d’une manière inquiétante
et quelques-unes des Communes
les plus pauvres sont bien près
d’avoir fait usage de tous
moyens que i la toi leur donne
pour faire face à ces dépenses.
Dans plus d’un Conseil Communal il a été question de rogner
la part faite à l’instruction. Or
comme la loi a fixé pour les écoles
communales de garçons et de filles
un minimum que l’on ne peut pas
diminuer, c’est au dépens des petites écoles que .la prétendue écoimmie devrait,, s’ppérer. . Tel contribuable, surtout s’il n’a pas ou
s il n a plus d’enfants à y envoyer,
préférera voir fermer l’école de
son hameau, plutôt que de payer
25 centimes , de plus d’impôts.
D’un autre côté, comme nous
l’avons indiqué en passant, la loi
veut que dans chaque Commune
ayant un© population de 600 habitants, quelles que soient d’ailleurs les conditions topographiques
et financières de cette Commune,
il y ait un salaire de 550 fr. pour
un régent, et de 333 pour une
régente. Tant pis pour elle si la
majorité de ses enfants ne peut
pas profiter du bienfait de ces,
écoles. L’essentiel est que le salaire y soit. Or la Commune peut
n’avoir d’autre ..moyen pour faire
face à cette dépense obligatoire
que de supprimer l'allocation. à
deux ou trois écoles d’hiver,
Il y aurait bien enc^ telle
taxe communale que Ton pourrait
établir; mais Ton sait quelle répugnance invincible les conseillers
de la campagne éprouvent pour
une.pareille innovation. S’il y a
un village qui ne soit pas repré-
2
418
LE TEMOIN
senté dans le Conseil il sera le
premier sacriSé; puis viendra le
■tour des autres.
Nos écoles de quartier ont des
ennemis ; voilà pourquoi nous avons
voulu en parler.
TOK PIOM SOIT SAi^GTIFlË
Celui qui dit: Notre Père, ne
doit pas oublier d’être un enfant
docile, obéissant et fidèle. Il faut
avant tout que les enfants de Dieu
désirent que le nom de leur Père
soit respecté, et de là le devoir
pour chacun de nous de demander
au Seigneur la sanctification et
la glorification de' son''’nom.
Le nom de Dieu est saint. 11
le proclame saint lui même en
nous disant: Soyez saints car je
suis saint. L’Ecriture affirme la
sainteté de Dieu dans tous les
livres qui la composent. Les séraphins eux-mêmes s’entrerépondant
l’un l’autre, s’écrient: saint, saint,
saint est VEternel des armées, tout
ce qui est dans toute la terre est
sa gloire. Esaie vi, 1, 3. Seronsnous seuls à nous taire dans un
concert aussi harmonieux qti toutes
les voix exaltent le nom de l’Eternel? Disons aussi avec toute la
conviction et avec toute l’énergie
que nous pouvons obtenir au trône
de miséricorde: Que ton nom soit
sanctifié.
Comme le nom de la personne
réveille en nous l’idée de la louange'
qu’elle mérite et de l’honneur qui
lui est dû, que les noms de Jéhovah,
Eternel, Créateur, Providence, Sei■ gneur. Sauveur, Rédempteur, Consolateur, Juge, nous rappellent
toujours que nous devons exalter
l’Eternel et lui donner gloire selon
l’idéé que reveille en nous chacun
de ces noms dont la signification
est précieuse pour tous les chré• tiens.
Que ton nom soit sanctifié est
une courte demande quisert à nous
rappeler que nous devons toujours
et avant tout chercher la gloire
de Dieu et jamais la nôtre. Ne
recherchons point les applaudissemenfé des hommes j n’aimons
point qu’on brûle de l'encens devant nous, car ce parfum pourrait
nous faire tourner la tête et nous
perdre. Apprenons à faire tout pour
la gloire de Dieu et rien pour la
nôtre, apprenons à nous effacer
complètement devant notre Dieu
et à dire : A lui la justice et à nous
la confusion de face. Dan. lx, 7.
Donnons-nous garde de jamais
profaner le -saint nom de notre
Dieu, car parler sans respect de
Celui qui est le saint des saints
serait montrer clairement que nous
n’avons pour lui ni amour ni
crainte. Et celui qui ne craint
pas l’Eternel respectera-t-il son
père, .sa mère, sa Bible, son Eglise,
le Dimanche? Impossible. Il tombera de désordre en désordre,
d’impiété en impiété, et s’il ne
rebrousse pas chemin à temps il
ira finir dans l’abîme d’où l’on
ne peut plus sortir. Si vous voulez
être respectés par vos enfants et
en être aimés, apprenez-leur, par
votre exemple, plus encore que
par vos exhortations, à sanctifier
le nom de Dieu dans leurs actions,
dans leurs paroles et dans leurs
pensées.
Que le nom de Dieu vienne
jamais en vain sur nos lèvres,
car, si le monde est prêt à nous
absoudre, pour qu’on lui rende la
pareille, Dieu ne nous tiendra
certainement,.pas pour innocents.
A ses yeux pous sommes coupables tout comme si nous . avions
tué ou volé. Dieu a défendu la
profanation de son nom par un
commandement tout exprès 'et qui
précède même ceux qui défendent
de tuer et de. voler, La colère,
la provocation et l’état d’ivresse
ne pourraient pas être invoquées
devant Dieu comme circonstances
atténuantes; elles seraient au contraire des péchés qui donnent lieu
à d’autres péchés et ne peuvent
par conséquent prétendre à l’impunité.
Tous ceux qui disent ion nom
soit sanctifié, n’ont peut-être pas
pensé combien est grave le péché
de celui qui se sert du nom de
Dieu pour soutenir le mensonge
dans un faux serment. Ils jurent
de dire la vérité, toute la vérité
et rien que la vérité.... puis ils
disent le mensonge....... en invo
quant le nom de l’Eternel ! Les
pauvres gens!... Que Dieu ait pitié
d’eux et les ramène de leur fatal
égarement !
Nous servir du nom d’un autre..'!
prendre un ¡.pom qui n’est pas à
nous.... c’est un vol tout comme
de prendre un objet qui ne nous appartient pas. Et prendre le nom
de Christ en nous appelant chrétiens, sans vivre chrétiennement
est-ce convenable? est-ce légal?
Nous n’avons pas le droit de porter
ce nom si nous n’aimons pas Christ.
Que dirait-on d’un voleur, d’un
I impie, d’un résumé de tous les
I vices qui s’adresserait à un honi nête homme en l’appelant mon
père. Celui-ci n’en serait pas fiatté :
I en disant à Dieu notre père,..,
; que ton nom soit sanctifié, souvei nons-nous que les enfants doivent
I être l’image de leur père dans le
caractère, comme dans la conduite.
Par sanctifier le nom de Dieu,
nous n'entendons pas ajouter à sa
sainteté, car son nom est saint et
et nous ne saurions, noos qui
sommes pauvres, misérables, aveugles et nus, donner à celui qui
possède toute chose. Nous voulons
dire qu’il faut reconnaître et proclamer la sainteté de Dieu.
Il ne suffit pas de nous abstenir
de mépriser un nom qu’il faut
adorer, de ne pas applaudir ou
approuver, même par notre silence,
ceux qui parlent sans respect du
nom de ¡l’Eternel ; ce n’est pas
assez que de ne pas nous asseoir
au banc des moqueurs qui profanent par leurs railleries le nom
du Saint des saints. Ce ne serait
là qu’un.e sanctification négativeII faut magnifier son saint nom,
l’exalter, psalmodier à l’Eteniel et
le louer dans sa maison de prière,
comme dans nos rapports avec
nos semblables, dans nos conversations et dans toute notre vie.
N’ayons jamais honte de Christ
ni de son Evangile, prenons courageusement fait et cause pour
lui, reconuaissons-le devant les
hommes si nous voulons qu’il nous
reconnaisse devant ses anges qui
sont au ciel. Prononçons son nom
avec le plus profond respect. On
raconte que le ’grand Newton se
découvrait et courbait la tête toutes
les fois qu’il prononçait le nom
du Seigneur. Si nous” ne faisons
pas un acte semblable, ayons cependant toujours dans le cœur le
sentiment de respect et de vénération que cet acte rappelle,
^Cher lecteur! Dis-tu tous les
jours à ton Père céleste; Que ton
uqm soit sanctifié?A, El que faistu pour concourir à la sanctifica-
3
LE TEMOIN
419
tion de ce nom?... Adores-tu Dieu
chez toi, avec ta famille? Viens-tu
régulièrement l’adorer dans les
saintes .assemblées ? Donnes-tu, par
ta vie chréüenne, un exemple qui
engage tes semblables à s’appronliér de Dieu pour sanctifier son
nom? Je le souhaite pour toi;
cher lecteur ; persévère dans cette
voie et l'Eternel te fera du bien.
14 FÊTË UË8 ri4^S
L’un de vos correspondants vous
a parlé sans doute des promotions
qui ont eu lieu à Torre Pellice
le 11 courant. Laissez-raoi vous
dire quelque chose de -la magnifique fête , qui a joyeusement et
très convenablement terminé l’année scolaire.
C’est aux Pians , sur le territoire de Prarustin, que s’est réunie
la jeunesse studieuse de La Tour
et du Pomaret. Va sans dire que
le 12 juillet tout le monde s’est
levé très matin , et que quelques
petits nuages qui paraissaient à
l’horizon n’ont arrête personne.
Vous auriez vu en route les
jeunes filles de l’Ecole supérieure,
I— directrice et institutrices en
tête, les étudiants de l’Ecole
Normale et ceux du Collège avec
presque tous leurs professeurs
gravir joyeusement les belles collines d’Ângrogne pour aller. reJ
joindre aux Pians les professeurs
et quelques étudiants de l’Ecole
latine du Pomaret qui ne se sont
.pas laissés décourager par la distance qui les sépare de leurs amis
et collègues de Torre Pellice. —,
Quelques étudiants de notre Ecole
de Théologie de Florence li quelques pasteurs et quelques autres
amis ont bien .fait de se mettre de
la partie. Plusieurs sont venus de
bien loin , et tel autre qui était
presque sur les lieux n’a pas paru.
Nous étions pourtant au , nombre de 115 environ et tous désireux de sauter et de courir. Réunissez une centaine et plus de jeunes
gens qui ont achevé Jeur année
scolaire, qui ont fait de bons exa*
mens, qui ont devant eux plus de
deux mois de vacance, — conduisez-les dans une vaste prairie
ombragée par de beaux chataîgaers
et dites-leur qu’ils ne s’amusent
pas. Tous les jeux y ont passé,
du capitaine russe à la marche
polonaise , du camp à la tabellé.
11 fallait voir quel entrain, même
les plus âgés n’ont pu y tenir et
ont dû se mêler aux jeux de leurs
jeunes amis. Vous auriez vu des
personnages sérieux comme des
sénateurs, sauter et courir comme
des jeunes gens, et dire qu’ils étaient retournés à 16 ans et ne
sentaient nullement, ce jour là,
le poids des années.
Nous avons entendu de beaux
chants, chants patriotiques, chants
religieux, même des solo; puis des
discours et encore des chants. Les
petils oiseaux de l’endroit ont suspendu un moment leurs gazouillements pour entendre les voix
humaines, très humaines, qui venaient leur faire concurrence. La
fête a été si bieni si bien que
tout le monde en désirerait plus
d'une par an. Si la Table, qui a
eu la bonne idée de faire face à
la plus grande partie des frais,
avait les ressources nécessaires ,
nous sommes sûr que ces courses
et ces fêtes feraient beaucoup de
bien à notre jeunesse et cela sous
plus d’un rapport. i.< '
Tout s’est passé d’un manière
trèst'Convenable; pas le moindre
accident, pas le plus petit déplaisir,
pas la plus légère indiscrétion.
Nous remarquons avec plaisir que
le propriétaire du bel emplacement où toute celte jeunesse s'est
livrée a ses bruyants ébats n’a pas
voulu accepter l’indemnité qui lui
a été offerte ; c’est bien beau, de
sa part d’autant'plus qu’il n’est
pas protestant/ Lorsqu’un protestant a cédé son pré ou son bois
pour des fêtes de ce genre, ou
pour des réunions religieuses, nous
n’avons pas' manqué de le mentionner. Nous en ferons de même
dès qu’on nous en offrira l’occasion.
®orrc0ponbanee
le lendemain des proinolioiis
Val-Péli.s. le 11 Juillet 1S77.
Mon cher Monsieur,
Jusqu’à la dei'nière.heure , j’ai cru
que, celle année, les élèves du Collège
et de nos Ecoles supérieures seraient
privés de la course ordinaire et du
repas champèlre dans quelqu’une des
localités, plus ou moins historiques,
de nos montagnes. L’un était malade,
l’autre boiteux, un troisième occupé
ailleurs ; peu d’entrain même chez les
élèves iqui semblaient plutôt pressés
de rentrer dans leiirs;families. Toul-âcoup la scène change ; le boiteux
marche, le malade est guéri, les occupations du troisième sont renvoyées
à plus lard. Quel mot magique a opéré
ces miracles ? Je ne l’ai pas entendu,
à inpins que ce ne soit la bonne nouvelle toui-à-coiip répandue, que la
Table pourvoyait généreusement à ce
que l’on ne souffrît ni la faim, ni la
soif. Jl est plus probable que nous
avons été en ceci,'comme en beaucoup
d’autres choses, nne gent moutonnière
par excellence. Quelqu’un a donné.l’impulsion et Ton s’est empressé de la
suivre. Le fait est que, jeudi malin
entre 7 et 8 heures la route de la
Colette amenait sous les frais ombrages
du Pian des troupes joyeuses, disposées à bien employer celle belle journée.
L’Ecole latine de Pomaret conviée à
celle fêle y envoyait un petit conlingenl conduit par'M. le prof. Ri voir.
On m’a dit que nous étions H7, et
je n’ai pas de peine à le croire, puisque
à certains moments de courses folles ,
il me semblait qu’il y avait au moins
le double de ce nombre. Quels bersaillers , et, laissez-nioi inventer ce
mol, quelles bersaillères nous avionsîlà?
Aussi comnie il aurait été trop cruel
de les condamner à un repos prolongé,
et que, à la fin d’une année de leçons,
on n’esi pas disposé à entendre encore
des discours, même ( ou surtout ) de
ses professeurs, nous en ayons en deux
seulement, et de longueur très modérée,
l’un de M. Niccolini, recommandant
la littérature en même temps que la
seule chose nécessaire, l'autre de M.
Rivoir sur les privilèges que l’on possède à La Tour et qu’il envie au Collège. 11 est si commun dans ce bas
mondé de s’imaginer que l’on serait
mieux où l’on n’est pas!
J’ai noté l’absence, involontaire peutêtre , de quelques uns des pasteurs
les plus voisins. Par contre j’ai admiré
cehü d’Angrogne qui, en fait de jeux
pour amuser les enfants , mêrnè les
grands, et d'infatigable entrain à y
prendre sa large pari, n’a pas son
pareil. A moins d’appartenir déjà au
bataillon des invalides, il n’y a pas
moyen de résister à rentrainernentîqii’il
exerce. On dirait qu’il sent le besoin
de se ralrapper au grand air de nos
montagnes, de la contrainte que lui a
imposée son ¡séjour prolongé dans la
petite île d’Elbe.
Les membres laïques de la Table qui
ont organisé la fêle, et son'Modérateuradjoint qui Y U participé activement
ont bien mérité de la jeunessejde nos
écoles supérieures.
N’allais-je pas oublier de noter la
participation à cette fêle de la majorité de nos étudiants en théologie?
— Nous avons eu des solo, des dtio ,
des chœurs én bon nombre’, exécutés
avec line bonne volonté sans pareille-
4
i20
LE TÉMOIN
et j’ose ajouter, d’une manière très
satisfaisante. Si les vieux n’avaient pas
donné le signal dp idépart, lorsqu’à
peine ton avait le ternps de se retirer
avant lajnuit, les jeunes gens y seraient
encore. Ainsi cette eourse qui a ftillî
manquer, a été, au dire de plus d’un,
l’une des plus intéressantes qui se
soient faites depuis bien des années,
et il est fort à désirer que notre chère
jeunesse studieuse célébré beaucoup
d’autres fêtes pareilles.
Un détail bon à noter est le suivant;
Le propriétaire du terrain sur lequel
ces centaines de pieds ont couru et
dansé pendant toute la journée n’a pas
votilu entendre parler d’indemnité, assurant qu’il n’avait eu .aucun dommage.
Chose pareille ne s’était pas vue souvent les années précédentes. Il est vrai
que cette fois le propriétaire était un
catholique.
Pardonnez-moi, mon cher Monsieur,
la longueur de ma communication.
S’il vous en arrive une plus courte et
meilleur, jetez sans scrupulnla mienne
au panier, et croyez-moi toujours
Votre dévoué
La bien heureuse Gouimune!,..
Le Tour du monde écrit que la commune de Koenigsfeld, peuplée exclusivement de frères Moraves, peut être
considérée comme le modèle de toutes
les autres communes. Koenigsfeld est
situé dans la partie de la Forêt Noire
qui relève du Grand Duché de Baden et
n’a que 410 habitants. Depuis un demi
siècle aucun crime d’aucune espèce n’a
été commis sur le territoire de celte
petite commune. On n’a pu y constater
dans le même laps de temps ni contravention aux.règlements de police,
ni vente judiciaire, ni naissance illégitime, ni demande de divorce, ni procès d’aucune espèce. 11 ne s’est trouvé
à Koenigsfeld pendant les cinquante
dernières années aucun cas d’ivresse,
ni aucune personne qui tendit la main
pour recevoir l’aumône; il n’existe
Eoint de mendiant dans celte bien
eureuse commune.
©Kroilique ©autrobe
Promotions des établissements secondaires de Torre-Pellice. — Les promotions du Collège, de l’Ecole supérieure des jeunes filles et de l’Ecole
Normale ont eu lieu le 11 juillet dernier , après trois à quatre semaines
d examens, dans le Temple Neuf de La
Tour. '
M. l’avocat Josué Vola, en l’absence
du Directeur de ces trois établissements,
et par délégation reçue de lui, présidait à celle fonction.
_ On n’aurait pas celle fois eu occasion de nous accuser de négliger là
langue nationale, car tous ceux qui
ont parlé se sont exprimés en langue
italienne, et sans que rien eût été pres
crità cel égard, comme aussij!|n’y avait
eu rien d’intentionnel quand précédemment ont s’est servi de préférence
de la langue française.
M. l’avocat Vola a constaté avec actions de grâces qu’il n’y a eu ^durant
l’année scolaire aucun décès ni dans
le personnel enseignant, ni dans les
élèves. Un professeur a dû cependant,
pour cause de santé, suspendre ses leçons depuis le nouvel an; il a été remplacé en partie par trois de ses collègues et, en majeure partie, par M” J.
P. Malan, de sorte que la classe de
jfe 0t Qine année n’a pas été en souffrance.
La Directrice de l’Ecole supérieure
des jeunes filles a donné sa démission
pour cause de santé ; la Table exprime
son vif regret pour celte retraite inattendue et renci à M“® Marie Bornand
le témoignage d’avoir rempli saflâche
avec zèle et maintenu la discipline d'une
manière ferme et impartiale.
Le personnelenseignant|régulier dans
nos trois établissements d’instruction
secondaire de La Tour a été composé
de 11 personnes, auxquelles ont été
cependant adjointes pour quelques leçons spéciales deux ou trois maîtres
ou maîtresses, savoir pour le Collège,
6 professeurs, pour l’Ecole Normale 2,
pour l’Ecole supérieure des jeunes filles
trois maîtresses, aidées, pour un bon
nombre de leçons, par les professeurs
du Collège et de l’Ecole Normale.
Ces onze personnes ont donné pour
la plupart chacune, de 20 à 30 heures
de leçons par semaine à environ 140
élèves distribués en neuf classes, savoir
quatre classes, chacune de deux ans,
au Collège, 2 à l’Ecole Normale, et
3 à l’Ecole supérieure des jeunes filles.
Le nombre des élèves du ¡Collège
ui ont fréquenté l’établissement a été
ie 60 à 70, dont 62 se sont présentés'
aux examens.
Celui des élèves de l’Ecole Normale
de 32 , dont 27 ont fait les examens.
Geluifdes élèves de l’Ecole supérieure
des jeunes filles de 76 dont 55 seulement ont persévéré jusqu’à la fin de
l’année scolaire, et ont subi les examens m
Les promotions proprement dites
ont été ouvertes par la lecture d’une
Sortion des Saintes Ecritures, faite par
. l’avocat Vola et par une prière faite
par le professeur E. Malan.
M' P. Calvino, professeur de l’Ecole
Normale, a été ensuite invité à lire le
discours de promotion. Il avait choisi
pour sujet « l’obéissance ». L’orateur
a entretenu son auditoire successivement de l’obéissance à l’autorité, de
l’obéissance par amour et enfin de l’obéissance à lajvérilé. La vérité, qui est
Dieu lui-même, est le but suprême de
l’obéissance. La discipline de la vérité
ou de Dieu est, en même temps , la
discipline de la liberté. Dieu est le
motif comme la source de la vraie
obéissance.
L’orateur s’est tenu presque constamment dans la région des principes
ou de la théorie pédagogique. Toutefois il a cité à propos Viltorino da
Feltre comme jl’un des hommes qui
ont réalisé d’une .manière efficace la
discipline de l’amour et de l’obéissance
dans le vaste champ de la pédagogie.
Le résultat des examens de promotions a été jugé très satisfaisant. Plusieurs élèves dans lés trois établissements ont obtenu des succès très élevés.
Dans le Collège tous les élèves de Philosophie et de Rhétorique, au nombre
de 27, ont été promus, le plus grand
nombre avec distinction ou avec complète satisfaction. Quelques examens
ont été manqués dans la classe de 3*
et 4® année, quoique pdusieurs élèves
de ces deux années aient donné des
preuves de travail.
Presque tous les élèves de 1'® et de
2“® année ont réussi dans toutes les
branches et l’un d’eux a obtenu le
chiffre de 98 centièmes.
Dans les classes de l’Ecole Normale
et dans celles du Pensionnat plusieurs
élèves ont obtenu des prix de distinction et de complète satisfaction.
Les examens ont été faits avec soin
et ont duré de trois à quatre semaines,
temps peut-être un peu trop long,
après celui qui a déjà été employé en
décembre etjen mars pour les épreuves
trimestrielles. On avait proposé, il y a
quelques années, des examens bimestriels, présidés par les professeurs, en
vue de diminuer l’importance et la
durée des examens de fin d’année ;
mais, par la faute de tout le monde,
il se trouve que l’on est arrivé à un
résultat tout contraire. — La Table],
par l’organe de son représentant, a
remèrcié MM. les pasteurs pour l’assiduité et le zèle avec lesquels ils sont
intervenus, quelques-uns pendant plusieurs jours, à ces longues épreuves
de nos trois établissements. —■ M. le
professeur Tron a ¡terminé la séance
par la prière.
fïûltttque.
TiËmHe. — Sa M. Victor-Emmanuel
s’est rendu à Valdieri. Il s’est rencontré
à Turin avec Depretis et avec Nicolera.
— Quelques journaux rapportent que
le Gouvernement va appeler deux classes sous les armes.
Guerre ü'Orient. L’armée russe
après avoir ti'aversé le Danube, s’est
emparé de la capitale de la Bulgarie,
de Nicopolis et de plusieurs autres
villes. Un corps d’armée se dirigeait
vers les Balkans qui, au dire de quel«
ques journaux, auraient déjà été passés.
Du reste les nouvelles de ces' pays
lontains sont* bien incertaines él bien
obscures.
Une grande bataille est imminente'
en Bulgarie, En Asie les russes sont
obligés de battre en retraite à cause
de leur petit nombre. Le siège de
Hars est levé.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur.
Piguerol, Impr. Chiantore et Mascarellî.