1
Année XV®
PRIX D'ABONNEMENT PAK AN
itiiiii; . . . . , t«. 3
Tous les pays de rUalon de
^loste . . . .
AméHqiifl du Sud . . » 9
Ou s’abonne :
A.U bureau d’Àdmiûistration ;
Ohe» JVrUf. les Paatenrs ;
dbeK 15Í. Ernest Kobert fPIgnerol)
et à la Librairie Cliiantoro et
Maaoarelli /'Pignerol j.
L'abonnement part du 1’ Janvier
et 80 paie d’avanoe.
N. 18.
3 Mai 1889
Numéros séparés demandés avant
le tirage 10 oentiraea ôhacutii
Annonces : 30 centimes par. ligne
pour une seule fois, —16 oen
times de 2 à 5 fois et 10 oen
times pour 6 fois et au dessus.
S'adresser pour la ItédAotion et
l'4dniinl8tr»tion à M, le Pasteur H. Bosio — Sm7tt
OhttHùn i^Pinerolo ) Italie.
Tout changement d’adresse est
payé 0,25 centimes.
LE T
ËCHO oes VALLÉES VAÜDOISES
Paraissant chaque Vendredi
VoifiS me seree ièiiintn\. Actes 1, 8. Ifi vérité nvee la charité. Ehm. iv, 16.
see;
Eâ
SonoLinaïr-e. ,1
Sur 1.1 tombe du Doct. A. Muston, — Journal de l’expédition par Paul Reÿnaudih. —
Correspondance. — A seize ans. — Chrouiqoe
Vaudoise. — Revue Politique.
Sor la tombe
Oli DOCT. 4. INUSTOK
Ou sait que le dernier Synode, acceptant une proposition généreuse du
Doct. Monnet, a décidé qu’un souvenir
de reconnaissance fût placé à Bourdeanx, sur la tombe du pasteur doct.
Ale.\is Muston, l’éAiinent auteur de
«l’Israël des Alpes» qui avait dû s’exiler des Vallée!? et avait cependant
conservé une Adèle affection pour .son
pays natal.
Le modeste monument consiste en
une belle,plaque en marbre gris de
Chorhérac de m. 1,25 par 0,65 sur
laquelle a été gravée l’inscription suivante:
A la mémoire
Du Pasteur ALEXIS MÜSTON Doct. théolog.
Chevalier de Ig Couronne d’Italie
Auteur de ¡’Israël des Alpes
Né à La Tour le H Février 1810
Décédé à Bourdeauæ le 6 Avril 1888
Le Synode des Eglises Vaudoises d’Italie.
Le marbre est surmonté d’une belle
urne de fonte,bronzée, Axée à la paroi.
' Nos lecteurs liront avec plaisir le
récit du service commémoratif célébré
lors de l’inauguration du monument,
.et qu’a bien voulu nous fournir Mr,
le pasteur F. Mailhet qui a été, pendant près de <40 ans, le collègue èt
l’ami de notre regretté compatriote.
Il nous écrit:
« Gomme j’en avais prévenu Mr. le
dôcleur Monnet, un service religieux
et commémoratif a eu lieu dansTaprêsmidi du jour de Pâques, autour du
monument funèbre du regretté Monsieur Muston. Catholiques et protestants
ont tenu à donner un témoignage de
reconnaissance à celui qui a fait tant
de bien à tous. Aussi, deux mille personnes, au moins, s’élaienl-elles rendues à noire invitation. L’auditoire à
comméncé par chanter un éaniique
cher à Mr. Muston.
Sur toi je me repose,
O Jésus mon Sauveur;
Que fauiTÎl autre chose, . ; ^
Pour un pauvre péeJaeur?
Conduit par ta lumière,
Gardé par ton amour;
; Vers la maison du Père
' Marchant de jour en jour.
Puis, après une prière, j’ai pris
pour lexié Apoc. ïIV, 13. Bienheureux
sont ceux qui meurent au Seigneur.
..
m'
2
.138,
r:-.
t
^ ■
:. ,'li)
fis,
Í ÇvV'-'-V''
h-%
« Après la mort suit le jugement,
dit l’Ecriture; le vœu de tous nos
cœurs doit donc être; que je meure
de la mort des justes et que ma fin
soit semblable à la. leur. Puis, j’ai
énuméré les diverses dispositions qu’il
faut posséderpourmourirau Seigneur:
repentance, foi, amour du prochain
et amour de Dieu; et j’ai montré que
toutes ces dispositions ont brillé d’un
vif éclat dans notre regretté ami.
L’auditoire, approuvant pleinement
les paroles de son pasteur murmurait
de tous côtés: C’est bien vrai; c’est
bien la vérité; accompagnant ces mots
de larmes et de regrets.
J’ai décrit ensuite le bienheureux
repos dont jouit maintenant notre ami
bien-aimé. J’ai surtout insisté sur la
partie du verset: «Et leurs œuvres
les suivent». J’ai retracé de mon mieux
le zèle, le dévouement, la charité sans
bornes de Mr. Muslon; comment, la
nuit, le jour, il était toujours prêt
à se rendre .auprès des malades, à
consoler les affligés,,à assister le pauvre et; le malheureux, sans distinction
de culte. J’ai rappelé qu’il n’y a peut-être pas, dans le canton et aux alentours, une seule famille à laquelle il
n’eût fait quelque bien.
J’ai insisté sur sa patience, son pàrdon des injures, qu’il pratiquait d’une
manière si évangélique ; j’ai cité quel
âues exemples: conimeñl, un jour,
ourdeaux ayant été inondé d’un pamphlet odieux (émanant de son propre
gendre ) où il était accusé de tous tes
crimes qu’une imagination en délire
peut inventer, je le rencontrai le soir;
je le croyais très jiéniblemenl affecté.
«Je lui pardonne, me iit- ; ; et je
répète la parole: pardonne-lui, Seigneur, car il ne sait ce qu’il fait »; et
il demeura calme et serein. Comment,
un autre jour, il fut lâchement insulté,
dans la rue, par un misérable auquel
il n’avait fait que du bien. Il vint me
voir quelque temps après, afin de
régler une affaire concernant les pauvres. Faisons vite, mé dit il; je suis très
pressé. — Qu’avez-vous donc à faire
de si urgent? .— Il faut que j’aille
voir un malade. — Quel malade, cher
Docteur? — Un tel... — Quoi celui
qui vous a si grossièrement insulté
l’autre jour?— Oui d. El comme j’avais l'air étonné: —Ne savez-vous pas,
ajouta-t-il, que ce sont les malades
les plus dangereux, qui ont le plus
pressant besoin de médecin? Et il courut prier cordialement au chevet du
lit de son insulteur.
Cependant, ai-je ajouté, ces œuvres
que l’on pourrait appeler matérielles,
sont peu de chose en comparaison
des exhortations, des appels sans
nombre', toujours empreints d’une
grandecharilé,qu’il a adressés, pendant
plus de cinquante ans, à ses chers
paroissiens, œuvres spirituelles qui
l’ont suivi jusqu’au pied du trône de
son juge.
J’ai terminé en paraphrasant les
mots: «Oui, pour certain, dit l’Esprit»,
et en faisant remarquer que c’est l’Esprit de Dieu lui-même qui allesle la
réalité du bonheur de ceux qui meurent au Seigneur.
Après ma prédication, un chœur,
dirigé par ma compagne, a chanté un
nouveau cantique, que Mr. Muslon
affectionnait aussi beaucoup :
Matelots en voyage, vers le bord éternel,
S'il survient un orage, Pensons au doux
Notre port est au ciel! [rivage.
Sur Jésus, douce étoile. D'un éclat immortel
Quejaraais rien ne voile, Dirigeons notre voile.
Notre port est an ciel.
Sur celui qu’il seconde D'un regard fraternel.
Que peut le vent ou l’onde? En vain l’océan
Quand le port e%t au ciel! [gronde
Enfin, le successeur dé Mr. Muston
termina par une prière qui édifia tout
l’auditoire.
La foule émue se relira lentement,
non, toutefois, sans avoir voulu lire
l’inscription gravée sur le monument
funèbre.
J’ai la certitude que celte cérémonie,
à la fois si simple -et si louchante,
sera en bénédiction à l’Eglise deBourdeaux et lui fera rechercher la foi
simple, mais forte, qui brûlait, chez
Mr. Muston, avec tant d’éclat»,
3
'V%'~%^^^^A^"wvwx/xrv-u-i.rvxyvwvv\r\Zvw>/-vv>'VvvV"wv^S/'.A,---^-*.A.rvxywsyvw*ysA^'^^AAi*
JoUà^üL m L’ËXPÊDITK»»
par PanI ({«^yiiaOdin
(Suite j.
Nous pi'iffles donc la descente de la
montagne et arrivâtnes éhlre jour et
nuit à la ville (i) dont j’ai parlé, de
qüj les habitants ne se présentèrent
point ayant obéi au billet qu’on leur
avâil envoyé, ét ainsi nOus passâmes
tout contre sans Voir presque personne
et fîntfes halte un peu au delà, d’où
enfin nous décampâmes étant deux
hôüi‘ès de iiuit et profitâmes de la
clarté de ta luné pour avancer chemin ; ainsi ayant marché environ une
demi-heure dans uii beau chemin, les
ôtaeés que nous tenions écrivirent de
rechef un billet après que nous eûnies
allifmé de la chandelle, pour envoyer
à un petit bourg(2) que nous devions
bientôt passer et où nous arrivâmes
demi-heure après, sans trouver aucun
sous les armes ; au contraire, d’abord
à notre arrivée le monde sortit en foule
pour nous voir ayant allumé quantité
de chandelles et apjporté du vin au
milieu de la rue pour faire boire les
soldats en passant; de là nous passâmes quelques petits ponts et vînmes
à une petite montée où nous fîmes
halte à la campagne, d’autant que nous
étions fatigués et accablés de sommeil,
ayant marché jusqu’à la minuit, etque
même il commençait un peu à pleuvoir, outre que nous devions passer
un pont que nous appréhendions qn’on
n’eût coupé. Ainsi nous voulions attendre an jour pour le passer afin de
voir mieux nos affaires.
Le jour donc étant venu, nous prîmes la descente vers le pont (3), lequel était en son entier et où nous ne
trouvâmes aucun empêchement; au
contraire, tous ceux qui nous voyaient
prenaient la fuite et abandonnaient
leurs maisons, quoiqu’on lâchât, d’une
manière ou d’autre, de leur faire con
(1) Il s’agit de Fa ville de Yiù.
(2) Le bourg de St. Jotre.
(3) Le pont de Marny.
naître que nous ne leur voulions faire
aucun mal ni dommage.
Ayant donc passé le susdit pont à
grande hâte (4) nous vînmes dans une
jolie plaine entre des montagnes et où *
la pluie commença à nous incommoder,
ensorte que, étant arrivés proche de
Cluse, qui est une ville close et assez
grande et au milieu de laquelle i! fallait nécessairement passer^ d’autant
qu’elle a de hautes montagnes à droite
et à gauche et même la rivière d’Arve
qui passe tout contre. Dès aussitôt à
noire approche les habitants se mettent sous les armes et font semblant
de ne vouloir point céder le passage.
Ainsi, étani à la portée du mousquet
de la ville, quoiqu’il plût grandement,
nous nous mîmes en devoir de couper
les haies à droite et à gauche jusqu’à
ce que par l’inlercession des Savoyards
qui étaient entre nos mains et qui
craignaient eux-mêmes d’être défaits,
les habitants nous laissèrent passer
au milieu de leur ville, après qu’ils
furent rangés en haie avec leurs armes (5) des deux côtés de la rue et
d’une porle à l’autre, étant ainsi convenus avec notre commandant qui,
élanl à parlementer, lorsqu’ils demandèrent l’ordre leur répondit qu’i/ était
à la pointe de l’épée et que nom voulions promptement passer ou se battre.
Ces messieurs craignant nos menaces,
se résolurent de nous donner passage,
et quoiqu’ils fussent ainsi sous les armes, nous ne laissâmes pas pour tout
cela que de faire marcher avec nous
trois de leurs genlilhommes de grande
considération.
Ayant passé Cluse nous entrâmes
dans une vallée fort dangereuse et fort
méchante pour nous, car nous avions
(4) La Beiaiion du- retour âii ; »Nous serrâmes noire monde afin qu'ils ne pussent pas
juger du nombre que nous étions v.
(5) Le cap. Robert ajouté ; «Nous traversâmes ainsi la ville en bon ordre où, loua
chemin faisant, ceux qui se trouvaient avoir
de méchants fusils et en voyant quelques bons
à leur gré aux bourgeois, les leur troquaient
sans qu'ils osassent dire mot quoiqu’ils fussent sons les armes «,
4
à droite et à gauche des rochers d’une
prodigieuse hauteur ét la vallée était
fort étroite, la riviéhe d’Arve qui est
assez grosBè, avec le chemin, occupant
^toute la largeur et ayant aut deux éx-'
"trémités une viile, et un petit boiirg
au inilieu (1)1 de sorte que s’il y avait
eu quelques personnes au dessus de
ces rochers, nous n’aurions jamais
pu passer. Mais Dieu avait aveuglé nos
ennemis afin de faire passer son peuple
dans Te désert pour entrer dans notre
petite Canaan et eh chasser les idoles
poitt’'avancer le régne de Jésus-Christ.
(A suh
,(t) Le bourg et château de Maglan.:
(!Porre0fonbAntc
' Con (I, SO [Vvri! TSM9
, Cher) ami, . '
Nous assistons, ces jours-ci, A'-un *
spectacle pour le moins très^ cirrieux^
et qui pourrait nous amuser royalement s’il rie toüchail de près à des
questions'très sérieusest. Je veux pOC1er des rétractations, plus ou moins
complètes de quelques-uns des digni-^
taires les plus marquants de l’Eglise,
Romaine. Les journaux politiques de
toute.s miii^nces s’en sont occupés, soit
pour blâmer soit pour approuver, et
il n'est peut-être pas inutile d’en parler dans les colonnèB de notre journal,
d’autant plus que les faits qiie je me
propose de raconter préoccupent vivement le public .italien. ■'
Jusqu’ici on ne parlait guère què
dé’ riéiractations dé prêtrcé qui occu-'
paient une modeste position dans la
hiérarchie de l’Eglise et qui, après
s’être séparés , de rE,glise; de Rome, et ■
avoir goûté quelque peu l’Evangile, ou
fait partie d’une Eglise Evangélique,
sont rentrés pompeusement dans le
giron de l’Eglise en condamnant les
erreurs qu’ils avaient professées. A
présent, il s’agit d’un evêque et du
plus renommé des prédicateurs catholiques. Des faits tels que ceux-ci sont
graves et méritent d’être considérés
de jirès.
C’est d’abord Mgr. Geremia Bono'melli, évêque de Cremona, qui a publié
un opuscule anonyme intitulé Roma,
l'Il alia e la realtà delle cose, dans
lequel il propose tout bonnement d’accepter les faits accomplis et de renoncer an pouvoir temporel du Pape.
Ce^ pouvoir n’appariienl plus au Pape
depuis 1870, mais ce dernier a toujours considéré le Gouvernement italien,comme un usurpateur et déclaré
que ce pouvoir est nécessaire vâ. , la
.Pàpaulé, Mairilenanl, un opuscule aupnyrne propose d'y,renoncer! Là chose
né pouvait passev inobsérvée, la commission de 'l’Index s’en est occupée,e,i
m condamné ròpusculé et son auteur^
Alors, Mons. Geremia Bonorneili,,;
déchirant le voilé de l’anonyme, déç;
l'ière lequel il s’étall caché, s’est déclaré l’auteur de l’opuscule incriminé,
et a fait publiquément sa r ètra ciati on
le dirnanche de Pâques. Je dis réüAclatiOn, mais ce ri’est pas. le., mot, car
l’évêqué dp .Cremopà rie, ré tracte, rien.
dii tqu,(,,'a'ù çpplràji;e(j) maintient éner^,
giq'uémént ce qu’il'a avancé.; toatefois;
il se soumet au Pape comme un soldat.à son chef. •, îit,...
Voici ses proprés paroles que je cite,
en italien pour plus , d’exactiludé ;
«Ciò che ripetutamente dissi e promisi
nell’opuscojq, lealpienle lo mantengo,. .
Prontamente, schieU.amen.le, totalmente,, come figlio dévotissimo, sottopongo,me, e il mio opuscolo al giudizio del Sanl.0; Padre, ne] modo e net:
senso che egli desidera; accetto la
condanna, dolente , d’averlo afflitto e
gliene chiedo perdpfflp ?..
Voilà le genre de liberté qui .est ac
cordée àU clergé romain [ Il ¡est eu
chaîné comme uné trpripé d’esclaves
au char despotique du Vatican, II,rie
péril dire et mêuie penser que ce que
le Pape approuve, et doit se souinejire
rriême, lorsqu’il condàriine ce q.ue le
Pontife a' proclamé, , ,.i , . ,,, , ■
Après l’evêqije de Crernorih voici le
tour du fameux Padre Agoslino
Monlefellro qui a prêché pendant le
dernier carême dans l’Eglise de San
Carlo al Corso à Rome. Il a terminé
....
5
J il
son dernier sermon en implorant la
bénédiction de.Dieu sur l’Italie, le Roi
et ses ministres, l’armée et le peuple.
Les applaudissements du public ont à
peine permis au prédicateur de faire
entendre ses dei’nières paroles. N’estce pas une chose toute naturelle que
le prédicateur de l’Evangile implore
la bénédiction de Dieu sur sa patrie
et sur ceux qui la gouvernent? L’apôtre St. Pierre ne l’approuverait-il
pas, lui qui ordonne à-tout, chrétien
« d’honorer le roi,» et « d’être soumis,
à cause du Seigneur, à toute autorité
établie parmi les hommes, soit au roi
comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par fui ? » Hélas!
ce que St. Pierre approuveraits’il était
encore ici-bas, son prétendui successeur le condamne. Lç fait est que le
Padre Agostino a dû lui aussi faire:
acte de soumission ,au Pape, et, dans
une lettre( adressée.,au eardipal Pnrocchi, vicaire dei.Ronie, il déclare'ce.
qui suit* « Non ehbi mai l’intendi» mento di seonfinare oltre quei limili
» cheil dovere di umile, ma fido servo
di Sua Santità, imporievarni: ». ,
Je ne sais trop ,msqu’à quel .point
la rétractation du Padre Ago.stino est
sincère; je pense que comme M. Bo-'
nomelli, tout en >ise soumeWanlj./'il
maintient ce qu’il a dit^ Pourima part,.
j'admire le courage des dignitaires.de
l’Eglise de. Rorrie qui osent dire ouvertement ce qu’ils pensent; mais je ne
puis que déplorer les consequences
funestes de ce-système hiérarchique
absolu, créé tout exprès pour l'endre
impossible toute étude sérieuse et tout
pi'Ogi^s. i On vapie beauçoup.\ Ponité
de l’Eglise de Rome ; je crois ; ¡qu'il
serait bon; de. penser,> aussi à ,quels
moyens on doit recourir: pour la main- ,
tenir et aloi's on,.sentirait le besoin
d'air, pur, car pn doit se trouver pas-'
sablement suffiaqué dans cette soumis-,
sion absoluq, et on apprendrait à esi.
timer à sa juste valeur la précieuse,
liberté des enfants de Dieu.
À seize ans i i îIw
Italo'.'
Les solemnités de Pâques appiochaient; >
— Pàr ainsi! — fit la grande Fran-'
çoise, la mère de Rose, debout, son
copnn vide sous je bras, devant le
courlil où Marion, la mère de Louise,
échenillail ses choux : — Par ainsi, tu
ne laisseras pas ta Louise aller aux
danses ?
— Non.
— Et quand elle aura communiét
Marion courbée vers le sol se redressa :
— Encore moins. — Puis, regardant
son interlocutrice bien eh face;
Si Louise communie, c’est qu’elle prend
l’engagement de renoncer au , mal.
— Si Louise commüni(>‘! - Françoise a reculé trois pas:
Si Louise!... Il ferait beau voir
qu’on,ne sorte, poiÀ de l’école, seize ans
une fois sonnés!
— Sortir de l’école et communier,
ce n’est pas,la même chose. ; , .
— Pas la même chose? Ne pas çom,rauniesr quand pn sort, de j’écolç?
-i-‘'Louise beul eh avoir fini/avec
l’écblé, et h’eiré 'pas prête pour ’ la
communion, . : i:
—‘ PaS' prête? Elle.‘ qui sait son
catéchisme mieux que Mr. le Ministre.
•— On peut savoir son catéchisme,
et n'avoir pas le cœur à Dieu,
— ‘Le cœur à Dieu, le cœur à Dieu !
Eh, bien, si elle n’a pas le cœur à
Dieu,,ça lui viendra! D’ailleurs,¡dans
la ,vie de. ce monde, il faut faire comme tout lè rnonde.
— Louise, s’if plaît à Dieu, fera
comme Dieu voudra; '
— Ta ta ta! Si elle' fait la pttrjiGuUèreei \a bégueule m la laissera Ih.
— Dieu ne la laissera- pas.
-- Dieu veut qu’on s’aide! C’est
toujours pa.s un mari qui l’ira cher- cher sous ton tablier.
— On: peut vivre g^s mari'.'Si Dieu
Veut que Louise en ait ut, il salira
le lui trouver. ■ ■ ¡'‘i
; Vivre sans naari ? Dieu lui It'ouver un rnari ? Tu ne pensais pas comme
ça, Marion, voilà vingt ans.
■%
6
...
— Eh bien, à celle heure, Je pense
que ma fille appartient au Seigneur,
et qu’elle le servira.
— Oui?..... Quand lu allais aux
sautées de noire lemps, que lu n’en
manquais pas une, que Samuel, le
tien, le r’accompagnail vers la minuit... que...
— Écoule! — fil Marion, dont le
visage s’élail subilemenl coloré: —
Écoule! ■ elle s’appuyait sur le mur
du jardin: — si j’ai mal agi, Françoise, si nous avons transgressé le
commandemenl (car nous l’avons transgressé, il n’y a pas à dire; j’en ai
pleuré, vois-tu, plus d’une fois) eh
bien, je ne veux pas que ma Louise
en fasse autant. Non, elle ne s’écartera pas. Non, elle ne s’abandonnera
pas. Et, si un jour elle se marie.,.,
c’est bien une jeune fille qui se mariera.
— Bah! — reprit Françoise quelque
peu troublée, — on ne peut pas répondre d’un malheur.
— Un malheur? dis un scandale*,
nné vilénie.
— Alors tu veux changer le monde ?
— Je ne veux pas que ma fille mène
un mauvais trâin.
— Ça s’est toujours fait, ça se Tera
lotijours.
~ Toujours?.... Si les mères avaient
de la conscience, si elles avaient la
crainte de Dieu, si elles aimaient leurs
filles; cela ne se ferait plus,
— Un accident, c’est vite arrivé.
— Ces accidenls-là ne rencontrent
que celles qui les cherchent.
Allons, allons! On reparlera de
ça une autre Ibis.
Françoise poursuivit son chemin
vers le four du village, où à travers
maintes gorges chaudes (quelque peu
forcées), elle raconta l’entretien, tandisque, parmi celles qui riaient, plus
d’une pensait à part soi: ^ Tout de
môme, la Marion n’a pas tort. Si les
filles se gardaient mieux, les mères
auraient moins d’ennui.
/'Dans les prés et dam les bois J.
t^hroiïique ®iiiiboi0c
Le rapport financier du Consisloirè
de La Tour pour 18KB nous apprend
que, malgré les frs. 12.000 et plus
déjà souscrits pour le Bicentenaire, les
souscriptions et dons pour frais de
Culte, Ecoles et oeuvres de l’Eglise se
sont élevés en 1888 à frs. 191É.25; la
collecle hebdomadaire à la porte du
temple à frs. 798. En outre, ont été
donnés pour les Missions ((Euvre générale, Zambèze et Léribé) frs. 1225,
et pour l’Evangélisation (Société Auxiliaire) frs. 600. - Le Bazar poulies réparations au Temple Neufadooivé
te beau total de frs 4782,85, en sorte
que l’édifice a pu être muni aussi
d'on nouveau calorifère, et celui des
Coppiei-s d’un poile.
Le rapport exprime à Mr. le prof.
B. Tron qui a dû, pour cause de santé,
renoncer à la direction de l’Ecole du
dimanche de St. Marguerite, qu’il a
tenue pendant près de 40 ans, toute
la reconnaissance de l'Eglise pour le
bien qu’il a accompli au sein de ’la
paroisse.
Nous avons reçu encore pour la veuve
et les orphelins B. Cougn: de quelques
élèves de .M. J. J. Jourdan (La Tour)
fr. 4,90; M. Jourdan 2,10; M. Etienne
Malan ex-Insl fr. .5; Paul Benéch
(Gacel) fr. 1 ; Pierre Rivoire régent,
fr. 2,50; fam. de feu Jean Majaii (Prassuit) fr. 2; veuve Marg. Monnet, 0,50.
Le Valdôtain, journal politique, administratif et agricole, a publié en
appendice une série d’articles dus à
la plume de Mr. le pasteur D. Gay
senior ei portant pour titre: «L’alarmé
des Lusernois dans la Vallée d’Aoste
1688-89 s. Nous comptons en extraire
prochainement quelques tnils pour
nos lecteurs.
^ Un coton de Santa Fè (Colonie Gessler)
écrit à un pasteur de nos Vallées:
Nous espérons avoir bientôt, comme
en Italie, les registres civils; il nous
est donc convenable de mettre en
7
-.143 . .
ordre nos registres d’Eglise. C’esl pour
ce motif, particulièrement, que je vous
écris... A l’égard îfe la vie spiiiluelle il
y a peu d’encoüragemen's. (I nous
m trtque les moyens d’édification dont
noH.s aurions besoin... ¡Vous espérons,
avec l’aide de Dieu, que Mr. Bonnous
deCosniopolila, qui sera notre Délégué
ainr fêles d’actions de grâces et au
Synode de l’année cdnrarite, plaidera,
avec succès, notre cause. Cai'i it est
étonnant que notre Eglise qui envoie
des Evangélistes dans tous les coins
de rifalie, et même en Afrique, ne
pense pas à en envoyer un dans l'Argentine, pour y gronper les Vaiidois
disséminés et les instruire. Si les dernandes' qui ont été faites à notre
Eglise eussen'l été ouïes et que l’on
nons eût envoyé un pasteur, nous
serions déjà tout aulremenl organisés'.
Il aurait pu former S ou 4 centres;
c.-à-d. San Carlos, Belgrano, Alexandra et Ro.sario. Ces 4 groupes pourraïent aSoir chacun .«on école, avec
les vi.sites régulières du pasteur.
Seulemenl dans nos environs, c’esl
à dire, entre San Carlos, Gessler et
■Betgranp, il y a vaùdois. La paroisse de Vitlesèclie, à elle seule, y
compte 18 familles is.siies de son sein
et 105 personnes.
Nos récoltes de l’année ont été mauvaises, à cause des grandes pluies et
des mouches, ('.elles-ci sont tellement
nombreuses qu’elles ne donnent aucun repos aux animaux. Les propriétaires qui n’ont pas do grands enclos
oiï leni's bêles puissent manger de
nuit, sont obligés de les laisser périr.
Malgré l’épidémie, nou.s avons fait
une petite souscription d’actions de
grâces pour le 2'"’ ceritenaii'e dû retour
de nos ancêlre.s dans leur patrie. —
Voici le montant de notresouscriplion ;
1“ Pour la Maison Vaudoise et la Balsille,
pésos.......................81 15
2“ Pour l’Ecole Supér.
de jeunes gens, pésos . . 82 68
et de plus, pour le
voyage de notre délégué M. Bounou.s, pésos . 52 25
Totaldclasouscripiioij, pé.sps") 21608
(I) Le péso vaut euvii'on cinq frauos.
« Jeudi passé, écrit Mr. H. M. de
La Tour, Mr. D. Peyrol a fait passer
à un nombreux publie réuni dans la
salie de via Beckwith, un heure et
demie des plus agréables, en rentrelenanl du retour de nos pères dans
les Vallées. Une giande carte liaute
de deux mètres, dessinée avec le plus
grand soin et, ajoulons-le, fort bien
réussi, lui a pèrmis de nous faire
suivre ce glorieux voyage depuis 'les
premières étapes qui furent de 38 et
39 kilomètres, jusqu’à la dernière,
celle de Sibaoud à Bobi, qui ne fut
plus que de 50U m Aux faits déjà
connus, Mr. Peyrol a ajouté plusieurs
épisodes encore ignorés, des reelificalions de lieux et de noms et des explications au sujet de certaines parties
du voyage où les vaudois se sont écartés
de la route qui semblait la plus facile
à suivre.
Nous regretton.s une seule chose,
c’esl que Mr. Peyrol, de crainte de
nous laligiier, nous ait privés d’une
foule de choses qu nous apprendrons,
il faut l’éspérer, d’une autre manière.
Nous savons que celle conférence sera
donné de nouveau à Turin et nous
prévoyons que d’autres paroisses en-,
core adressèronl à notre ami la demande de leur faire part de tout ce
bien qu’il n’a pu recueillir sans beaucoup de travail et qu'il communique
avec tant do veine et avec un bonheur
si évident ».
la« tntc f>olttique
tîatiff. — La Chambre des députés
a repris ses séances dès le l"'' cornant.
Commémoration faite de deux membres
défunts, le Ministère a présenté quelques projets de loi, d’importance secondaire, et pris note de plusieurs
interrogations dont là plupart se rapportant à la question d’Afriqiiei
La Commission générale du Bilan
s’occupe des projets d’économies, pré’sentés par les différents rnini.slres; le
déficit prévu par l'ex Ministre Peraz^i
serait réduit de 17.152.631 Irancs et
celui du Trésor, pi'onrenient dit, de
18.154.667.
8
U4.
mr
V' •* • •
,Æ '•
if
Le départ du roi Humbert pour
Berlin semble fixé au 19 c. S. M. sera
probablement accompagnée du prince
héréditaire, de S. E. le Min. Crispi et
d’un autre des collègues de ce dernier.
t‘Beux, peut-être même trois, grandes
revues sont annoncées pour fêter l’hôte
de, l’Empereur Guillaume.
! Les.,journaux français, ainsi que le
parti radical italien, voient de mauvais
œil ce voyage, comme s’il était une
provocation dirigée contre la France
et contre son Exposition Universelle.
' France. - La grande Exposition
de Paris doit s’inaugurer ce 1®'' dimanche, 5 mai, par de grandes fêtes.
Le corps diplomatique en masse a
décidé de s’abstenir, et tous les ambassadeurs des grandes puissances européennes, le nôtre y compris, sont
en congé.
, .Gonirairemenl à toute attente, le
parti clérical y sera, représenté par
l’évêque et le clergé de Versailles, en
grande tenue.
MTotlanae. — L’étal de santé du
roi tend 5 s’améliorer; il compte reprendre l’exercice de la royauté, confié
provisoirement à une régence.
AMlemnqne. — La conférence pour
les affaires de Samoa s’est réqnie le
29 c. à Berlin, sous la présidence de
Herbert Bismark.
mrn^tanne. — Comme celles d'Italie,
les Finances Espagnoles accusent un
déficit assez considérable; il était de
81.000. 000 pour l’exercice 1888. Le
Minislêre pense le réduire en faisant
des, économies pour un total de francs
26.000. 000.
1 V Fl»pngne^\^ Faringal l’.«u ,
¡triche Ont, simultanément, leur brave
congi’ès calholique, réuni à Madrid,
Oporto et Vienne, dans le but de revendiquer le pouvoir temporel du pape;
Celui de Vienne s’occupe en outre
de questions sociales, d’instruction
publique,de l’observation du dimanche,
de journalisme, du projet Lavigerie
et des corporations religieuses d’Italie,
abolies par le Gouvernement, et en
faveur desquelles il compte ouvrir
une collecte spéciale.
Si les congressistes, grâces â leur
zèle persévérant et à leur union, pourront voir leurs efforts couronnés de
quelque succès, ils ne réussiront pas
à démembrer l’Italie et à chasser Humbert du Qnirinal.
Etnis-WTnic. — La grande fête du
centenaire de Washington a commencé
le 29 du mois passé. Ce même jour
a vu s’ouvrir à la colonisation le territoire de VOhlohama, jusqu’ici refuge
des restes de quelques Iribtis indiennes.
100.000 personnes se sont précipitées
à un signal donné pour prendre possession du territoire, un grand nombre
pour en sortir tôt après, faute de
place.
Les villages et les villes surgissent de
tous côtés, comme par encbalemenl.
AVIS?»
La conférence générale libre des
Vallées se tiendra D. V., à Pignerol,
le mercredi 22 courant et s’ouvrira
à 9 1i2 h. du matin dans la Chapelle.
Comme elle a été décidée par les conférences des trois Vallées, cet avis
tiendra lieu d’invitation individuelle
soit pour les pasteurs soit pour tous
les amis.. '. Les Présidents.
Ernest Iîogert . Géraiü.
Pfguerol, finp. Ctiiantore-Mascarelli.