1
Année Ihiilième.
PRIX D'ABBOî^NEMENT par an
Italie , .. I*. 3
Tôfaÿ Iftiï'lïaÿs dtì'rUrHiin ■ ’ |
J ria ¡|f«ÿGe. ;. • . m . . * B ,
^ ‘ - . .. . » P
Ott 4.
f’oui' y*Iméfient' cliaa MM, lf*n
7»a«teui^$ et les ÎIbruire$ de
Ti>rre PaJiice-..
Ppur î’^i»ïeri>iiraii Bureau d'Arimi hietiation.
N. U.
•16 Juin|188a
( tJn ou plusieurs imindios sépa*
I rés, demandés avant te IK
, rape 10 cent chaepn.
} ’ Annoncés: 25 centiniei» par B^ne,
|,i I,ea «nuois stJ fpru par
i[ lettre récommantUe rin- pat
M s\jr la Bureau d«-i r*
'rosti'ArfieuHnâ.i-'our ia RÉDACTION adï^i^srer
ainsi : A la Direclion du JVmoin, >
Pomaretto ['Pinerolo) Italie.
Pour i'ADMlNISTRATION adresser ainsi ; A rArimiinstration du
T^twcii«,'Pomarotta (Pinsrolo)
Italie.
TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
„ . '.fU siu;i) . , „ - ‘ ^ . J ■ . T
Vous^e serez témoins^ Agtrs 1, 8.
■MU.
ni
Za avec ¿a c/tari<é.
■jU|î iUoiiifArnaii-e. ' , '
i(.'j ; 'l'HitiC’ii
la liheratilé phrótiemip.
— Quelques noies sur
l’Ijj^.toirû dijs Coramiinaalés du Val Lusenin ( pòlisi, fmtUeJ. — Darby et le darbytspe. ^ Variété,¡.^Kn tpiuwaiy. ~ üu
Chronique taudois?,
— — Aunonee,
tt:
=TT=tf
Le‘ devoir de la liberalilè ctirélienne
T
II.
• , S- i'U\
\ > ijor-r
iili'.iVj/Î
îiuui\l4^‘\WiSGience du devoir
;\
pour son service et ppur la^
cauëe 'de l’Evangile. , ' ' j .
Nous savons.par expérience,quel
est. le souci rô.p'geyr 1^ Yi.0 6m
pauvre; la crainte'dè,,tnanq;ue!'du
n’éqe.s^âire.- T.th.ou^,,’savona^ aussi
“'No’us àvdns jré_pqudu ,d'avance à
une qoestion qui pourrait bien se
poser dans resprit de plusieurs :
QÜi ,'^t-ce qui doit donner? QuiOôhqhé è’honore dn beau nom de
chrétien, doit répondre Oui pour
sbri propre, compte ; il se trouve
iri^erit, par le fait même du nom
qb’iï porte sur J a liste. des'‘aoffiitèiiirs, jo,yeux et de boniie vo.lonté ;' rié'he ,et pauvre 'sont égaleitjent débiteurs envers' Christ de,
léur'prompte libéralité; le denier
de riin et la pite de l’autre,, c'est
énc'ore une'grâce que Dieu leur
a faite de pouvoir les employer
que le riche est trop.jSoqvqii?*®^;-'
traîné p.ar le,,d,é^jV^.,q apiasfe'pv4u
superflu,, ép ,U Y9)if de
posséder (4ebrj.y», ,.ici
qiie le contentement .d’esprit du
chrétien est appelé à remporter
sa, première et décisive victpjre.
'la racine de ces dis.positioris ,ei
indispensables en apparence,.il y
aune ipême dispos.it;ion, conipiuh®
au pauvre et au rrche;le manque
dé confiance en Dieu; c,e,qui r.end
lossible l’cxercicé dé là libé
impossible l'exercice
ralitè.' Mais npas,.parlons'.,à, ,3.és
chrétiens qui ont appris ,à répéter
chaque jour la prière .dii',',Maître :
Donne nous aujodrd'h.oj poire, pçiiu
quotidien! Teljest ,1e préséryatif
contre les .soucis, qt ,cphtré Tâvarice;, telle est,à la'foii7a ressource
du riche et du pauvre, i^e.pla.cer,
avec une, con/îa«çe filiaïé, da,ns la
dépe'ndàiice du Père,; le réqonûaître et radorer comme le t>ispensatèur de^la vie;' — devanp ce
fait, toutes les conditions s’égàtj,:
sent, et il n’y a plus ni pauvreté
2
Di richesse, mais cet heureàx ei^uij:
libre des facultés de l’iàme^^ul
nous préserve des tentations de
l’abondance et de celles du dénuement (Prov. 30, 7-9).
Riche et pauvre ont d’autres
motifs encore de se considérer
comme égaux devant le Seigneur;
ces motifs, se résument pour nous
dams le devoir de la fidélité. N’avoDs-nous pas tous l’obligation
du trEÎvgtî? S| quelqu'un ne feut
pa^ travailler |*qu’il ne mange pas
non pys (3 TjtîessX3, ÎO. ,0’est là
une vérité élémentaire qui a dû
être expressément ineultjuéé "à
tous les chfétiens de 'Thessalonique, à cause de certains désordres qui s’étaient produits dans la
communauté. Mais il y a plus et
mieux. La loi du travail a reçu
de l’Ëvangile cette destination: il
faut travailler « pour avoir de quoi
dû’nUer à celui qui est dans le
besoin» (Eph.4,28).’ '
' Quelle sainte énergie serait le
parta^è' dé'toul travailleur fidèle,
se proposant un tel but, pour
l’iinioür de Celui qui a eu pitié
de’ tbus IciS besoigneux et nécessiteux ! '— ¿.’emploi de l’argent
honnêtement gagné requiert pareillement, soit du riche soit du
pauvre, la fidélité envers Dieu,
qui est le maître de tout ce que
nous avons (A^g. 2, 8). Il s’agit de
ne né pas faire un capital improductif (Jacques 5) : il s’agit
aussi de ne pasle gaspiller. Pour le
sujet qui nous occupe, ceci a une
importaface hors ligne. Le moyen,
pourriché' et pauvre^ de donner
largement, ai l’argent est mal employé! Quelle qiie soit, en effet,
la position de fortune dans la
quelle se ti'ouve placé le chrétien,
il n’y a qu'ün moyen pour lui
de se préparer à l’exercice de la
libéralité ; c’iést d’administrer son
bie,n avec sagesse , avec ordre ,
avec économie, comme un dépôt
qui lui est confié et dont il lui
sera demandé compte. Et, dans
le même esprit, il s'attachera à
régler l’emploi de son temps, ce
qui, par soi-même est aussi une
richesse dont l’administration ne
requiert pas moins de fidélité.
Quoi de plus précieux que le temps
pour un travailleur? Le peuple le
plus actif de la terre en a fait
le synonyme du capital : Time is
money; ■ le temps, c’est de l’argent ». Pourquoi l’activité du chrétien au service du Maître ne s’approprierait-elle pas là môma_ règle?
Lç temps perdu,, c’èst de Fargent
gaspillé et soustrait à la bonne
cause de lalibéralité évangélique.
Tout chrétien est donc appelé à
donner et à- régler dans ce but
son travail, l'emploi de son temps
et l’administration de son bien.
S’il est pauvre, il n’en aura que
plus de bonheur à donner; car
il donne , non de son superflu, mais de son nécessaire, heu-.*
reux de la louange dont le ‘Seigneur a honoré la générosité sans
ostentation (Luc 21, 24; Mc. 42,
41-44). S'il est riche, il remerciera
Dieu de ce qu’il nous donne tontes
choses avec abondance’, afin que
nous en jouissons, et il considérera cqmmq; nnèi grâce d» ';I3iieu’
la faculté de faire beaucoup de
bien, d’être riche en bonnes œuvres, d’être libéral et généreux,
et de s'amasser ainsi pour l'avenir
un trésor placé sur un fondement
solide, afin, de saisir Ja vie véritable (i Tira .'fi, l'ÏVi 9}.“
Il nous semble én avoir dit assez
quant aux principes; car nous
craindrions de passer par dessus
les tôte^, si nous nous en tenions
plus longtemps à des considérations générales. Il s’agit ayapt
tout, d’un devoir immédiat, d’un
devoir urgent et par conséquent,
d’un devoir prochain, à notre portée : celui d’être libéral envers notre propre Eglise. C’est ici-même
que nous est imposée la nécessité de semer abondamment,afin
de moissonner abondamment (2
3
487.
Cor. 9, 6), et nous verrons si, en
donnant de la sorte au Seigneur,
on ne fait pas directement et efficacement l’intérêt de la cause
en général. Pour une Eglise comme
pour un individu le premier
devoir commence à la maison;
car où commence le prochain,, si
ce n’ést tout prè's de nous'?'.»' Et
Celui qui n'aime pas son frère
qu’il voit, comment peut-il aimer
Dieu qu'il ne voit pas? » {i Jean
4, 10). Lorsqüe dans son propre
domaine,' l’Eglise aura donné libéralernent, elle se trouvera en
mesure d’accomplir, pour le salut
des pécheurs, et pour l’œuvre de
Dieu en général, dix fois plus
qu’elle, ne fait aujourd’hui. Au
milieu de nous , et puis autour
de nous, de proche en proche,
voilà la marche à suivre. Car
imoins nous demanderons, moins
nous lasserons une bienfaisance
iiqu’un’e longue habitude nous fait
paraître inépuisable, — plus nos
amis ¡et nos frères pourpbiitdou¡nsor eti' faveur de l'évaiigélisation
nations païennes; et nous serons g^an de in'eîi t‘ ' ;h e u re u x' àv o i r
■pü'- ccîtifîibuer à ce résultât*,' en
attendait'q.iiè nous soyons nousmêmes' eh mesure d’y' travailler
d'ünè manière eificace et plds di■ rec'tëi ',
" . A. U.
______
, ■: ■
i-'.jp 'ii:ü
= ( •. f
onbante
r'Mon'’ cher Dit'ecieiir,‘
'■‘l'r
?uelques lignes sur !e travail de M.
oersler. i' i , .
11 établit fort bien quei toutes les
particularités de langage, par lesquelles j’avais cliercné à démontrer
les rapports d’origine entre l’idiome
Vaudois et Titalien., se l'etrouvent
dans le vieux français et dans le provençal.
Mais loin de prouver contre mes
conclusions , cela ne fait qu’en déplacer légèrement le point de départ.
En effet, toutes les langues néolatines, se sont formées, peu à peu,
des éléments produits'ou repus par
le latin de 'la décadence.¡.Chacune
d’elles, pour se oonstiluor en langue
distincle, s’est approprié une partie
de ce.s iéléraenls, et a par ¡degrés
abandonné les au 1res. 11 est clairiqiie
chacune a retenu ceux'qui étaient
conformes à ison génie, et repoussé
ceux qui ne l’étaient pas. ■ i.i lU
Or, tes parlicirlarilês dei langage
que'j’avais signalées, ont été définitivement repoussées par le français,
tandis qu’elles oû-l été retenues par
l’idiome Vaudois, ainsi'qne pari Ihta
lien.
V
• On me demande, des Vallées, si je
n’ai ¡rien à répondre à rarlicie de
Mii Foerster, publié par ila Rivista
Cristiana, dans sa: lÈvraison du mois
de mars dernier. Je me proposais de
le faire, aù, courant de quelques articles, óè-j’adi'ai'.'à î'épdWd'ife encore
à bien d’autres observations et que
je vous réserve pour plus tard ;mais
puisqu’on iin’y , invite , ^voici d’abord
‘■ N’aî“jè pas eu dèé ■ lors f ièti®’ai-ij'e
pas encore raison , des dire iqirq il’idiâme validoisv a été, dans sa iformutiOîi; plus eh üfilppoit;. avec^ ritalien
qu’avec lé français? i !'
.1 A chacun d’en juger. ^ t iil'
J’adresse, dans: le même sens;, quelques ligne.s au Difecteur de la Jimsia; et je vous rernercie d’avance de
la place que vous voudrez bien accorder à celles-ci dans le Témoin>
' 'j' Alexis-MtsTON. •
'¡I .■1-1,11.' ■ ;n'i • 11 l'ihl'l'i'
sur l'iiisloire (les Gommunaniés
,<(Im Val Giiserne jPéiïà),! ,
V. ^'La Tohit.' ■
? • ' : j . • > i i ■ I : • ■ ■ . ■ i ' « - 1
La Tour et .s.es dépendances ont
été souvent les témoins de ¡ravages
clide luîtes sanglantes. En l’aulornhe
de 15(>0, les habitants des Bonnet!}
4
eldu Taillaré, «sans cesse tourmentés
par tromperies et violences, » résolurent d’abandonner leurs maisons
pour sauver leurs vies. Les uns se
retirèrent au haut de leur montagne
dans des cavernes, les autres avec
leurs frères d’Angrogne et du Villar.
Les soldats en profitèrent pour aller
ravager ce qu’ils pouvaient trouver.
De retour chez eux, les fugitifs furent de nouveau assaillis à maintes
reprises, surtout le 17 avril 1561,
lorsque le comte de la Trinité avait
réussi à endormir quelques-uns des
principaux du Taillaré, dans le but
de s’emparer du Pré du Tour. C’est
en ce même jour que les Vaudois repoussèrent vigoureusement les ennemis de Costa Roussina, et de CiampRamà, et les poursuivirent jusques
dans la plaine de la Tour. Le sieur
de la Trinité « décampa dès ce jourlà même, et sans s’arrêter en aucun
lieu de I» Vallée, il se retira à Cavour,
avec partie de ses gens »... — Le 15
mai 1594, le comte de Tarnavas arrivant à Sainte Marguerite avec sa
compagnie de gendarmes, surprit
auelques vaudois tandis qu’ils se Tenaient au temple, en tua quelquesuns, et en emmena onze prisonniers,
parmi lesquels se trouvà le ministre
André Laurens., Celui-ci fut conduit
à 'furin, où il « consentit à abjurer ».
Son histoire est bien triste. Ce pauvre
révolté, mourut « peu estimé et sans
consolation ~ En 1655, le marquis
de Pianesse attaqua aussi le Taillaré,
il ne s’en rendit maître que par la
trahison. —- Au mois de juillet 1663,
St. Damian faisant une sortie de Luserne, vint mettre le feu à Sainte
Marguerite. Deux cents Vaudois descendus du Taillaré mirent en fuite
sa troupe et lui tuèrenT beaucoup de
monde»,, , » ! * <
A la fin d’avril 1686, les Vaudois
s’étaient retrailchés'à Ciàmp-Ramà et
aux Geymets. L’ennemi les chassa de
leurs retraites, en usant de tromperie. Un mois environ plus tard,
il restait,encore une troupe de combattants; ils s’étaient retirés sur le
Vandalin. Après plusieurs attaques
inutiles, l’on eut aussi recours à la
trahison pour s’emparer d’eux et les
jeter dans les prisons déjà pleines de
leurs fi’ères.
A la Tour comme ailleurs et peutêtre plus encore, eut lieu la guerre
des moines. Le prieur de Luserne
Marc Aurèle Rorenc, transforma la
maison de son père en couvent pour
y établir « une couvée de moines, »
espérant gagner beaucoup de monde
au moyen de dons faits aux pauvres
affamés. Ils ne purent entre tous gagner qu’une fille qui bientôt se repentit, « restitua toutr L’arient qu’on
lui avait donné et se remit aü bon
chemin ». Gilles èû sait long sur les
disputes et les fourberies des moines
Il était en ce temps pasteur à la Tour,
et a eu beaucoup à faire aiec le
prieur Rorengo et autres individus
de même farine. ui)i;
Vers l’an 1620, les adversaires des
églises vaudoises « firent tant qu’en
quelques lieux, où les réformés a vaient
leur cimetière joignant ceux des papistes, il faljut qu’ils le quittassent
pour prendre autres lieux plus éloignés ». C’est ce qui arriva-à la Tour.
Maintenant l’on prépare un grand
cimetièrè communal pour vaudois,
catholiques et autres. ,
Dans la seconde moitié du 16®,siècle
et au commencement du 17®, plusieurs personnes du bas Piémont ,
poursuivies pour c.ause de religion,
se réfugièrent, au val Luserne, et
particulièrement à la Tour, de sorte
que ce village a été appelé par quelqu’un la Genève jiiémontaise. Et ce
nom peut encore lui être dopné maintenant vu que, comme c’est à’Genève
que beaucoup de pasteurs se sont formés et se forment encore pour aller
annoncer l’Evangile surtout dans les
pays de langue française, ainsi c’est
a la Tour que se préparent i.r 'plupart de ceux qui vont prêcher et’enseigner l’Evangile dans les différentes
provinces de l’Italie. '' • ' ' '
Darby el le darbysme
Nous empruntons à VEglise Libre
l’article tout entier qu’elle consacre
5
..180.......
à rhorarae qui s’il n’a pas fait beaucoup de bien, a fait beaucoup de
bruit au sein de toutes les Eglises
évangéliques. Nous avons vu de près
fonctionner le système qui porte son
nom et nous confirmons sans réserve
le jiigeraenl énoncé par le journal de
notre ami M. Pilatle.,
John Nelson Darby, mort il y a
un moi.s, n'était pas ce qu’on appelle
aujourd’hui «une grande figure,»
ce qu’on appelait autrefois un grand
homme. G’élail toutefois un homme
de caractère. Doué d’une volonté de
fer, d’une persévérance indomptable,
d’une extrême aclivilé, i! a exercé
dans son pays et sur le conlinenL une
influence considéi'able.
C’est vers 1830 que M. Darby commença l’eeuvre qui a fait de lui un
chef de secte. Ayant renoncé au barreau pour lequel il s’élail préparé,
il avait été ordonné prêtre de l’Eglise
établie d’Irlande et avait occupé pendant quelque temps, en celte qualité,
un poste de ciirale dans le comté de
Wickîow. Mais bientôt sous l’empire
d’idées nouvelles, il avait résigné sa
Après quelques tentatives pour pro
Er ses vues i Dublin et autres
. d’Irlande, il s’était rendu vers
1832 à Plymouth, ville du sud de
l’Angleterre, qui devait partager avec
lui le douteux honneur de désigner
la secte nouvelle des frères de Plymouth, ou Darbystes.
Le cornpagnon d’œuvre de M. Darby
dans cette ville était M. Newton. Pendant quelques années ils travaillèrent
d’accord. Mais soit divergence d’opinion sur la prophétie, comme l’assurent quelques-uns, soit jalousie de
M. Darby de l’influence grandissante
de, M. Newton, comme d’autres l’affirmenl, il se produisit entre eux une
division profonde. Non seulementcette
division s’étendit â| la Congrégation
locale, mais toutes « les assemblées
des frères, » impérieusement mises
en démeiire par M. Darby, durent
prendre parti. '
La querelle fit dp bruit, même eu
France, dans le temps. Elle dure en
core en certains lieux, dil-on. Darby
ne se contentait pas d’excommunier
Newton et les siens; il exigeait que
quiconque communierait avec eux fût
excommunié aussi. Il fut obéi par la
plupart des adeptes. Quiconque résista fut exclu. Les juifs et les samaritains n’étaient pas, semble-t-il, plus
séparés que les Darbystes purs et les
Newtoniens.
Au reste, l’excommunication a toujours été la grande arme, Vultima
ratio, de M. Darby. L’un après l’autre, ses meilleurs amis, ses collaborateurs les plus capables, y ont passé.
Pour un oui, pour un non, ils étaient
mis au ban de la secte. Ou ne sait
en vérité de quoi s’étonner le plus,
de l’infléxible autorité de ce Pape en
redingote, ou de la docilité avec laquelle le suivaient ces moutons, qui
prétendaient avoir été appelés par
lui à la liberté. i '>■
Il serait trop long et oiseux d’exposer ici le système théologico-ecclésiaslique dç M. Darby. Son point de
départ fut une notion toute catholique cl grossière de l’unité de l’Eglise. Ne voyant pas réalisée cette
unité, M Darby en conclut que'i'Eglise
avait apostasié, que par conséquent
toutes les églises avec leurs organisations, leurs ministères, leurs institutions étaient apostates, et qu’il
fallait s’en séparer pour se réunir
« entre frères » et attendre le retour
du Seigneur.
C’est ainsi que l’horreur des sectes
se trouva donner naissance à une
secte nouvelle, la plus étroitement
sectaire qui ait jamais existé.
Les succès du darbysme sont dus
à des causes qui ont varié avec les
circonstances et les lieux. Il a surtout
réussi grâce aux besoins auxquels il
promenait de répondre et auxquels
les églises, soit nationales, soit libres,
ne répondaient pas, ou répondaient
trop peu ; besoin de liberté dans les
assemblées, besoin d’intimité chrétienne, etc.
Il promeltail, disons-nous. Nous
n’ajoutons pas qu’il a lenu ses promesses. Le sacerdoce universel, proclamé par ses adeptes, après avoir
6
_____Ï9Ô.
G;
été le bavardage universel de l’ignoranee, vaniteuse, n’a pas tardé à l'aire
place, dansda plupart dei; assemblées,
à un clépiGalisine (moins le nom) plus
tyranniqueiquélcelui contre lequel le
darbysme prétendait réagir. Sous le
nom de communion fraternelle ; on
ai VU irégnér l’esprit étroit de coterie,
d’inquisitionj réciproque et ¡d’inconvenante familiarité. . , '
bes moyens employés par le darbysme
pour.s’établir n’ont pas toujours été
iiréprochableS.. Son introduction à
Genève par Mi Darby lui-même, offre
un exemple d’habileté et de duplicité
qui ij'essemble fort à du jésuitisme.
' C’est toujours parmi les chrétiens
quei les meneurs du, darbysme ont
opéré ; cherchant non pas a gagner
les âmes, à Jésus-Christ, mais à gai gner à Iflui's vues, les âmes déjà chrétiennes ,i fourrageant f dans le champ
doutrui, moissonnant sans scrupule
où lies autres avaient semé. Ils appellent: ce pi llagéi « travailler avi rassernblement des enfaiïts de Dieu ».
, !i En soUiiirae; 1 ’i nil u encc du d arbys m e
à étéi,mauvaise; Noiisi ne‘disons ¡pas
que tel darbysle n’u pas été personUieUâmenl excellent ; .qu’on i tel lieu
¡.déilerminè le darbysme n’ait pas fait
du bien ; nous disons qu’à tout prendre, et dans l’ensemble de son: inÎluience, U a été nuisible et aux adeptes
delia secte et à l’Eglise en général.
! t
ililf
Mr'iirU'-.' "
(Vux pjircnts).i
On lit dans le feuineion du .jBeriiùe)' rffÿàidi/, Iradiiit par la Semaine
ieligiexisc-, ^ ,,,
JU: roulais l’autre jour de la porte
de JÎa)Je,.à la porte de brandebourg,
lorsqu’une dame élégamment parée
entra dams le tram avec sa petite fille.
C’était une ravissante léte d’anfant
que celle qui me regardait du fond
(run capuchon h'eu bordé de duvet
de.,cygne. Les boucles de cheveux les
pid? soyeuses et les plus dç>"ées eu
eadraieiit les joues les plus fraîches
et les plus roses, et l'on avait peine
à retenir le baiser qu’on aurait vUnlu
déposer sur les lèvres nu't'ves de ce
bkmd chérubin.
Le conducteur s’avança : — « Deux
billets:'/ » demanda-t-il. — « Non, un
seul, » répondit la mère. —C’est que
je n’ai pas encore six ans, » se hâta
d’observer Ja fillette avec un petit air
d’aplomb qui fit sourire toutes les
personnes présentes, et moi le tout
P remiel'.
Quelques jours plus tard, le hasard
voulut que je me rencontrasse de
nouveau avec mon charmant vis-à-vis.
Celle fois, c’était dan.s un jardin public, et l’enfant était accompagné d’une
bonne. Je ne pu.s résister à l’envie
de nouer conversation avec la filleUe:
— (I Quel âge as-tu ? « lui demandai-je, .. :
, ;«i Sept ans,!» rép.ondit Ig petite.
—4 « Sépt ? »; reprisse d’un air élouné.ir' . , v,i ■ ,r,.
Excepté, continua it-elte., cjuahd
je vais dans .le /mm; ces jours>là je
n’en, ai pas encore six. ' ' ' oé' / ^
Cette fois, je n’eus plus aueune'ôrivîc de sourire. Ainsi pour imè pièce
dei deuX| sous ,: celle dbme élégante
n’avait pas'crâint de mentir :gilémêrnd: et de dres.ser- son iënfii'ui à
mènlirlej. ':c ■ 'li:i.‘iir/l'i '■
Combien, de parents qui se rendent coupables de sefublaule;^ méfaits!
Combien qui oublient, dans leur impardonable légèreté, l’effet pernicieux
que doit produire dans l’esprit d’un
enfant le- moindre 'mensonge surpris
sur .l0s.vièvres de . sos; parents J '
Etrange incdriséquencè-î Des gens
qui repousseraient avec indignation le
reproclicj de s’èlre écartés)d'un pas
des voies de la probité pour gâgiiér
une foi’turie, ne reculent donc point
dcvanl une tromperie positive'.pour
s/épargnerile prix d’un billet d’omnihus, et c’est pour ce. gain-là que
rinnocenle petite bouciieo de leurs
enfanlS:;doit' être .dressée à répéter
I docilement; le! moiisongc eli à eontrister l’Esprit de vérité! i >■’ *
Í Dans ieidomajue de l’éducalidn il
n’y U: pas dé peccadilles insignifiantes.
7
C'èsf, nvec tinô auréole de droifùre
el de piirél.é que les parents 'doivent
SC montrer à leurs enfants, et'ils
doivent nien se frarder dé‘loue'donner le mauvais exemple, fût-ce dans
les choses les' plus seconda/res. Le
plus petit mensonge de soh père ou
de sa mère dépose dans le cœur
de l’enfant une semence fatale ¡ dont
nul ne peut prévoir le développement
ultérieur ni prévenir les funestes
effetSi ^
'"î '' llir Marlyr ■'
Dans un tepips, où d’^aisses ténèbres couvraiénIlÉlÎifopet'prIsqae toute
entière, lorsque l’intolérance el le fanatisme de Rome faisaient des efforts
suprêmes pour faire Mdisparaïlre> la
véritév «ne compagnie de soldats guidés par un chef sanguinaire parcourait une roule en Bicosse tlorsq'u’clle
rencontra un garçon qui portait un
livre. -. V V
Quel est le livre que tu lions à
lal main demanda le chef.i!i f < o
»- Lai Bible, répondit le courageux
garçon- .'.ji-;.,- '
- — .lelte-la dans le fossé, s’écria
le grossier capitaine. i
— Non, répondit le garçon, c’est
la Parole de Dieu.
■— Jette-la dans le fossé, s’écria
l’ennemi; de la 'Bible avec grande violence.
Pour toute réponse le jeune garçon
serra le saint^ volume plus près de
son ^-»r-’ ->
— Alors, réparlil le chef cruel,
enfonce ton chapeau dans les yeux,
et vous soldats préparez-vous è faire
feu.
' Pour un instant les'soldats hésité-*
rent;lTOàis Ik face de leur chef était’
sombre. Quant au garçon il ne reouiA
point, bien qu’il comprit qu’il s’agissait de regarder la mort en face
il savait que la mort l’aurait imfhédialemenl introduit en la présence
du Seigneur qui l’aime et qui l’a racheté au prix de son sang. 11 lui semblait entendre une voix secrète qui
lui disait: sois fidèle jusqu’à la mort,
el je le donnerai la couronne de vie,
— Je ne veiix pas couvrir mes
yeiix, dit-ircouràgeusemenL Je veux
vous regarder en face,, comme vous
serez 1 obligés de me regarder é'n facé ^
lé joih* du jugement.
Un moment après le corps jeune
garçon gisait sur la rouje. Uhe balle
lui avait traversé le Cœut, mais son
esprit était allé auprès d.é' Dieu qui
l’a donné. . ;
Peu de personnes s'oiil appelées aii'
martyre dans’ les lenrips' où nbps'sôtti-;
mes; mais la Bible liê cessé'pas d’éll'e
un trésor précieux. Nous serions san.s
excuse, si nous allions en né^iger
-yf* ” Pensées ,
, !■ . -----.V.. - l, ■ - r ■
Les temps d’une tranquille jirospcrilé sont presque toujours, dans la
vie des hommes et des, nations ,! des
temps de liédeiiç et d’indifTéretice. i j
,Toul bonheur qui i nc' nous ; rend
pas rieçonnai-ssanls nous rend insoit)
lenl^.l Ne pas remercier l&ieiU de 'son
secours, c’est en nier la néce.ssité;
ne pfts rendre hommage à Dieu, c’est
le défier. On le défie aussi longtemps
qu’on ne,,se confesse pas dépendant
de lui, et qu’on ne reçoit pas de lui
chaque nouvrau jour comme une nouvelle vie, et chaque,bienfait couimc
une aumône. ¡ b, . , j , .
Les chà.timents,^anl un.moyen principal d’éducation pour l’homme, ¡eti;
les bienfaits dont Dieu est d’ai|!eürs’
si libéral lie suffisent qu’à | un p,etil
nombre, pour être convertis;, ,,et, ài
personne pour être sanctifié, ,
- , A. VmfeT. ' l
' ' i'" '''■ ' ‘ '
(¿PhroniûMC ©/luboisc
■'■I :li , i'M, n
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Êtoawét. — Dimanche 'dernier
ril) a'eu lieu la visité pastorale or-i’
dinaire faite à celte paroisse par une
8
492-»
délégation do la Table. Pareille à la
plupart de celles qui ont eu lieu
celte année, elle s’est distinguée ayantageusemènl de ïa plupart d’e.nlr’elles par l’intérêt évident avec lequel,
rassemblée entière a suivi jusqu’au
bout les dîlTérentes parties dont la
visite se compose. Entrés dans le
temple à ,10 b., hommes, femmes et
enfants sont demeurés fermes au poste
Jusqu’à une heure et demie,, bien
qir’il n’y eût à l’ordre du jour aucune
de ces questions brûlantes qui ont
la vertu de secouer l’apathie trop générale de noti'e population.
i&enue poUttifuc
Mîniim. — La Chambre a repris
ses travaux qui avaient été suspendus
en signe de deuil pour la mort de
Garibaldi. Elle a commencé par (les
interrogations et des interpellations
au sujet dès désordres de Naples, de
Mantbue et sur’les affaires d’Egypte.
Mancini a répondu d’une manière satisfaisante sur l’étal des choses en
Egypte et sur la conduite du Gouvernement. Deprélis au contraire a laissé
à désirer sur les deux autres questions.
Ménotti, Riciotli et Canzio, ont décidé, sur l’avis de Crispi , de ne pas
incinérer le corps de Garibaldi, mais
de l’ensevelir provisoirement à.Caprçra
jusqu’à ce qu’il poisse être transporté
à Rome. La grande majorité des jour-'
naux de toute couleur, désapprouve
cette décision comme contraire à une
disposition testamentaire bien po.sitive. Il* est-évident qu’il y a tin petit
nombre d’hommes qui cherchent à
tir er parti du nom de barihaldi mort,
comme ils l’avaient fait pendant les
dernières ahnées de sa vie.
Le prince Amédée qui a représenté
le roi Humbert ji Berlin, pour la cérémonie du baptême du prince, impérial , arriéré petit ûls de l’empereur
Guillaume, est de retour à Turin.
WrnMce. — Il y a eu à la Chambre
des députés des interpellations au
sujet de la question égyptienne.
Alie»n*ane. — Bismark a pris
part aux débats de la diète impériale,
concernant le monopole des tabacs
et la question de la l éforme des impôts.
Kffypfe. — Des désordres très
graves ont éclaté à Alexandrie. Des
européens ont été massacrés, et dans
ce nombre on compte des consuls,
celui d’Angleterre qui a été tué, et
ceux d’Italie et de Grèce qui ont été
blessés. — Des troupes sont venues
du Caire et la tranquillité parait être
rétablie. Le nombre des européens
morts et blessés, s’élève; de 60 à 70.
anwori-C:Iì;
Les Communes ou les Consistoires
qui désirent se procurer deaAttestati
premi, en vue des examens rde fin
d’année, sont jpriés de ne pas attendre
au delà du Su courant pour en faire
la demande au soussigné. Leur prix
minime de 50 cent, pour les premiers,
de 40 cent, pour les seconds et dé
20 pour les troisièmes prix; n’empêche nullement les Autorités communales, ou les Consistoires généreux
d’y ajouter tel autre supplément de
prix qu’ils jugeront convenable.
Turin, via Pio V, 15.
J1 B. Prochbt.
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de Livourne
On cherche une maitresse pour
l’Ecole des filles (2® et 3® élémentaires). ,11 serait désirable qu’elle fût
munie du diplôme supérieur du Gouvernement. Le diplôme inférieui'i est
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Meille, 15, via Pio V, Turin.
Ernesi Hobkh !, Héruni ei Aiioiiniatrnteur
l'igiierol, lmp. thianlore cl Mascarelli.