1
Seconde Année.
22 Décembre 1876.
iN. 5f.
LE TÉMOIN
de VlÊ^lîso lîîvang'ôliqixe Varidoîse
Vou9 me serez témoins. Actes 1. 8.
Prix or l'abonnkhknt par an
Italie ..............L 3
Tous les pays de l'Union de
poste................ »
Amérique ...» . >9
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1. 15.
Un numéro séparé; 10 centimes.
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Les envoi$ d'argent s** font par lettre recommandée ou par mandati sur le
Bureau de Perota Argentina.
Od s’abonne:
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Pour VExtérieur au Bureau d'Administration.
Poor la Rédaelioii adresser ainsi: A la Direction du Téinoin ^ Pomaretio (Pinerolo) Italie.
Pour i'AdninUtration adresser ainsi: A rAdministration du Témoin, Pomaretto (Pincroln) Italie.
Sommai x*o*
Le secrolaire inamovible. — De la forme
du baptême an siècle aposloliqne. — Une
pierre précieuse en forme de table. —
HoHcelles religieuses. — Revue politique.
LG SGCRÊTAIRE I^UIOVIBLG
Nous allions préparer un premier article sur ce sujet qui parait
tenir fort à cœur à quelques uns
de nos bons amis, notre intention
étant. comme nous l'avons fait
pressentir, non pas d'appujer leur
proposition, mais tien de la combattre, lorsque nous sont parvenues
les deu:s lettres suivantes que nous
publions sans retard pour encourager quiconque serait disposé
à prendre part à cette discussion.
Le Témoin est le journal de tous
les Vaudois et non l’organe de
quelques individus.
Florence, le 11 décembre 1876.
.yfonsimr le Rédacteur,
H a pai n déjà, dans les colonnes de
voire estimable journal, une letlie en
faveur du Secrétariat inamovible; je
ne viens pas combattre la proposition,
je ne viens pas non plus la soutenir;
mais je pense qu’elle peut donner lieu
à quelques rélle.vions opportunes.
L’on conslale que la Table ne peut
suiïire à sa lâche, qui est beaucoup
trop lourde; qu'elle doit négliger quantité de choses bonnes et utiles; et
qu’elle ne peut traiter que superficiellement une foule de questions importantes. Rien de plus vrai. Mais aussi,
pourquoi charger une table jusqu’à la
faire craquer ? Cela n’est pas raisonnable. Il y aurait, à ce grave inconvénient, un remède bien simple; c’est
celui d’une meilleure division du travail, et mon but est d’en indiquei- la
possibilité, sans qu’il soit nécessaire
de créer un secrétariat inamovible.
L’on rappelle que la Table a la haute
direction des paroisses et le soin des
visites pastorales. Il serait à désirer
que les paroisses apprissent à se diriger elles-mêmes, et que le soin des
visites pastorales fût dévolu aux conférences; elles pouiTaienl s’en acquitter
avec infinimenl plus de fruit et avec
plus de suite, dans un esprit tout fraternel qui n’aurait rien d'épiscopal.
L’on rappelle, en second lieu, que
la Table a la direction de VOrphelinat.
L’Orphelinat est un établissement de
bienfaisance dont la direction pouriail
être confiée à la Commission des hôpitaux ; et il ne risquerait certainement
pas de péricliter entre ses mains.
L’on cite, en troisième lien; les cinq
établissements d’instruction secondaire.
Je pense qu’on a voulu comprendre ,
dans le nombre, l’Ecole de Théologie;
c’est une petite erreur; l’Ecole de
Théologie a bien pour président ex
officio le Modérateur, mais .son conseil,
dans la personne de tous ses membres
sans exception , ne relève que du Synode. Ne serait-il pas convenable d’instituer pareillement une Commi.ssion
pour l'instruction secondaire et primaire aux Vallées? Son champ d'activité serait par lui-même bien assez
vaste.
Allégée de ces lardeaux qu’elle ne
peut porter sans plier sous le faix, la
Table pourrait sufiire à sa tâche sans
avoir besoin d’un .secrétaire inamovible;
et d’autre part, elle aurait bien assez
du soin de représenter le Synode, —
soit aupiès du Gouvernetuenl, soit
auprès des Eglises étrangèies , — de
provoquer et d’activer le.s souscriptions
et les collectes au sein de l’Eglise pour
les besoins généraux, — et (le tenir la
complabililé pour tout ce qui n’est
pas du ressort des Commissions spéciales. La Taille, simple délégation du
Synode, cessant d’exister à chaque se.ssion d’un Synode ordinaire , n’esl en
aucune façon un coi'ps constitué; elle
n’est qu’une autorité repnisenlative,
ainsi que l’a fort bien démontré un
de nos amis au dernier Synode.
Une bonne division du travail, voilà
ce dont nous avons nécessité, beaucoup plus que de créer une nouvelle
charge pour un homme à tout faire
qui cenlraliserail toute Tadminislralion
en sa propre personne. Et si par aventure il lombait malade? Tous les rouages se trouveraient arrêtés en môme
temps ! Mais voilà que, sans m’en apercevoir, je fais la critique de la proposition; el je marche sur vos hrisees.
Vous vous proposez de la combattre;
si vous voulez bien m’accepter comme
second , vous pouvez compter sur le
bon vouloir
De votre tout dévoué
Alu. Revei. Prof.
Monsieur le Directeur du Témoin,
La question du secrétaire perpétuel
serait-elle vraiment à l’ordre du jour?
J’ai mes doiiles à cet égard. Si elle y
est, ce n’est que pour peu de temps.
Vou.s avez annonce que vous la combatlriez, el je me hâte de donner aussi
mon coup de marteau pour avoir une
petite part à la démolition.
Celte proi>osilion est-elle née viable?
J’ai été persuadé que non, qiianiJ j’ai
VII l’accueil glacial qu’elle a reçu au
Synode. Ses auteurs aussi l’ont senti,,
et versés dans l’art de juger les assemblées délibérantes, ils l’ont sauvée
du naufrage en la retirant.
On s’est souvent déjà élevé contre
une charge toute pareille dans les Comib^s de mission en Angleterre. C’est
dans les mains des secrétaires de ces
Comités que sont toutes les res.soiirces.
Les Directeurs, personnes irès-capahles, pè.senl peu (Jaus la balance. Notre
Table péserail-elle bien plus, se trouvant dans une posilien analogue ? Responsable devant le Synode elle serait
de par le Synode e.sclaVe du secrétaire,
en qui se résumerait l’administralion ’
moins la responsabilité.
A ce mal, qui est aussi évident que
grave, s’en ajoute un autre qui ne
l’est pas moins. Supposé que rargent
pour faiie l’Iionoraire du secrétaire ,
qui doit avoir des aptitudes aussi variées que rares, soit facile à trouver,
pauvres comme nous sommes, ne don- nant qu’un pain bien maigre aux pasteurs, aux professeurs, aux instituteurs,
2
202,
LE TÉMOIM
■J, ,1)11.', , .:,>
qui travaillenH au ujilieu de ftous, opt
rions-nous crjfer de nouvel^ fondons
pendant que <£’> existent sqPieurent d’inanitiWiT donnons à nïlêger
â ceux qui sorUA t«we avnnt pemer
à inviter de nouveaux hôtes.
Mais, dit-on, les sacrÆces que, nous
ou nos amis ferions, seraient'amplement compensés par les avantages
qu’on retirerait de la nouvelle charge
consciencieusement pratiquée. Qu’elle
est longue la liste des choses que ferait le secrétaire ! Elle n’est longue ,
à mon avis, que parcequ’ellejesl exagérée ; c’est avec l’exagération qu'on
élève le piédestal sur le quel sera
placée la nouvelle statue. Les occupations de ' la Table , réjiarties entre 5
membres, ne sont pas aussi absorbantes,
qu’on se plait à le dire. Il a fallu du
courage pour avancer qu’on ne pouvait
les énumérer toutes dans les colonnes
d’un journal. En tout cas ce n’est pas
quand, revêtu de la modérature, on
ajoute à cette charge des charges volontaires qu’on démontre la nécessité
d’un secrétaire perpétuel.
Mieux vaut vingt fois l’obligation
éventuelle de devoir nommer longtemps la même personne, parceque la
pratique l’a rompue aux affaires, si
on ne peut la remplacer d’une manière
convenable , que lu création d’un secrétaire perpétuel, qu'on ne trouverait
que très difficilerncnl, et qui trouvé
une fois serait plus maître que serviteur, et qui sous un nom bénin serait
en réalité l’évêque vaiidois que souvent
déjà on a tenté d’établir.
Agréez les salutations fi’aternelles de
vôtre dévoué.
Pomarel, h i,"] décembre iS76.
D. R.
DE L4 FORME DE 64PTÈME
au siècle apostolique
^ 3
De l'immersion au siècle apostolique
Au paragraphe précédent nous
avons trouvé le baptême par aspersion dans l’Ancien et dans le
Nouveau Testament, sans que l’ira,
raersion se soit présentée à nous.
Peut-être ne l’avons nous pas
soigneuseraeut cherchée, il convient donc de passer à l’examen
des passages où ses partisans assurent l‘y trouver. Mais on nous
accordera que l’immersiou doit
y être énoncée clairement, car
elle ne se recommande nullement
d’elle-même.
Son P défaut est de ne pouvoir
convenir dans toutes les circonstances de santé, d’àge et de cli
rwifiJi chlétíitbni
î^t Éèlp» iinivtfrfell« : « Faites
'"Biscj^Wë 1««. géàê <ie tout«« ies
nations » iest-il dit (Matt. xxviit,
|0); et .«Bçeret: «Cet évangile
sera prêché, par toute la terre
(Matt- xxiv. H); La connaissance
de l'Êternel remplira la terre
comme les egux couvrent le fond
de la mer • (Es. xi, 91
Un 2'^ défaut est de ne point
convenir au baptême; car, celuici est un lavage et l’immersion
ne l’est pas. Faites tremper du
linge sale ; quand on le retirera
de l'eau il faudra l’aller laver,
quel que soit le temps qu’aura
duré l’immersion. Plongez dans
l’eau un visage noirci par le charbon ou par la suie, il en sortira
aussi noir qu’il y est entré , et
pour lui rendre sa blancheur il
faudra le laver.
Un 3’ défaut de l’immersion
est de nuire fortement au recueillement, à la gravité et à la sain^
teté du culte par les scènes risibles ou indécentes qu’elle provoque.
Qnel est le père qui ne frémirait
de voir sa fille nubile ( on sait
que les baptistes ne baptisent pas
les enfants en bas âge ) vêtue
d’un simple peignoir, plongée dans
l’eau par un vigoureux bapliseur
qui l'étreint dans ses bras , et
blessée ensuite dans sa pudeur,
parceque le vêtement mouillé se
tient indiscrètement collé à la peau
pendant que le baptiseur, la tenant
d'une main, l’essuye de l’autre?
Après une pareille scène sera-i-il
possible au bapliseur. à la baptisée
et à l’assemblée même de terminer
convenablement le culte ? J'ai supposé un bapliseur vigoureux ; ce
serait pire encore s il ne l’était
pas, car la vie y serait en danger.
Je répète donc que l’immersion
ne se recommandant pas d’elle
même il faut d'autant plus d’évidence dans les pas.sages que l’on
prétend l’exiger. Voyons ce qui
en est.
Matt. iii, 16. “Jésus ayant été
baptisé, remonta immédiatement
d'auprès de l’eau».
Telle est la vraie traduction
(voir à l’appui dans le N. 43
du Témoin l’article intitulé : De
l’autorité de nos versions de la
Bible. Ce passage est donc contraire à l’immersion.
Jkaw w» <¿3. ->j43an baptisait
aussi 4 Si)»« près de’$alim, parcequ’il y 'ÙTiit là d# nombreuses
eaux >v’‘
Les Jiiifs venaient à Jean par
milliers pour se fairp . baptiser
(Matt. iii, 5 Marc i 5). lÎ fallait
donc de nombreux courants d’eau
potable pour l’usage de ceux qui
devaient séjourner auprès de Jean
afin d’entendre ses prédicatioiis
et de confesser leurs péchés. Poii^t
non plus d’immersion ici ; car le
mot grec polus signifie nombreuim,
et ne peut se tradoire par grand
ou par beaucoup que dans ce sens
là, p. ex : beaucoup de discours,
de grand biens.
Act. VIII, 3S « Us descendirent
tous deux dans l’eau, Philippe et
l’eunuque, et il le baptisa. Et
quand ils furent reméntés hors
de l’eau l’Esprit du Seigneur enleva Philippe».
Le diacre Philippe avait dû, par
ordre de l’ange du Seigneur, rejoindre l’eunuqué suc le chemin
désert qui descend de Jérusalem
à Gaza (le mot désert ne peut se
rapporter à Gaza , qui d’après
Mêla, Eusébe et St. Jérôme, était
encore une ville considérable au
temps de l'empereur Claude, d’ailleurs l’aocord de désert avec chemin donne au texte une construction plus régulière/ Ce n’èlait
pas sans raison que cette roule
avait été abandonnée ; car il n’y
avait ni source ni ruisseau pour
satisfaire le désir de l’eunuque
d'être baptisé. Ils trouvèrent-enfin
accidentellement, ou pour mieux
dire providentiellemnt , un peu
d’eau, retenue dans un pli de terrain. Or , comme toutes les flaques d’eau . elle était bourbeuse
sur les bords où l’eau ne faisait
que détremper la terre, et elle
était claire au centre où elle
avait un peu de profondeur. Philippe et l’eunuque durent donc
descendre dans la flaque jusqu’à
l’eau claire, et après le baptême
en remonter. Si l’eau avait eu de
retendue et de la profondeur,
St. Luc aurait indiqué un étang
ou un lac . et non un peu d'eau
[héton épt ti ados viii, 36) Donc,
ici encore il n’y a pas d'immersion.
Rom. VI, 3, -5. «Ignorez-vous
que nous tous qui fumes baptisés
en Jésus Christ nous fumes baptisés en sa mort ? Nous eûmes
3
L.B TÉMOIN
IOS
doue nos faneraUles »vec lui par
lo baptèoie en la mort, aân que
côiiome Christ refesuscita d'enH*e
les morts par la g-ioîre du Père,
de qjêine nous aussi noos marrchassions en nouveauté de vie.
Car, si nous sommes devenus une
• même plante avec lui par la conformité à sa mort, nous le serons
aussi par la conformité à sa résurrection; sachant que notre vieil
homme fut crucitié avec lui, 6, 8.
Or, si nous mourûmes avec Christ,
nous croyons que nous vivrons
aussi avec lui■.
En rapprochant ces versets de
Col. II. 12, ni. 3, on voit que le
corps charnel du vieil homme ,
c’est-à-dire tomes ses convoitises,
tous ses désirs mondains sont
morts pour toujours par le baptême et cela uou symbnHqcienient;
mais en réalité , et qu’en attendant de ressusefter un jour pour
vivre avec Christ , nous vivons
dès à présent spirhuellement avec
lui par la foi, mais d’une vie qui
est encore cachée. Or , je le demande, a.t-on jamais vu le baptême
d’eau réaliser ces effets admira
blés ? Non, sans doute. Le baptême
d’eau n’a donc rien à faire ici. Le
vrai commentaire de ces passages
80 trouve dans Rom. viii, 13. u Si
frar l’Esprit" vou.s faites mourir
les actes du corps, vous vivrez,
et dans 1 Cor. xii, 13; « Nous
avons tous été baptisé d'un seul
Esprit pour être un seul corps».
On s'est fourvoyé sur le mol
ensevelir , généralement employé
dans nos versions, oubliant que,
chez les anciens Grecs et Romains,
il signitiait l'ensemble des honneurs
funèbres rendus à un mort, et que
sous les empereurs romains l’usage
de brûler les corps était presque
universel,qu’il l’était notamment en
Grèce et en Italie. Ainsi, ni à Corinthe d’où l'apôtre écrivait son épîlre, |
ni à Rome où elle devait être portée,
on n’aurait compris ce passage
comme on le fait de nos jours. ;
Quant à Jésus-Christ son corps
n’a pas non plus été descendu i
dans une fosse, mais il a été dé- j
posé dans une grotte latérale , |
c’est-à-dire dans’une chambre tail- |
lée à grands frais par le riche
Joseph dans des rochers qui côtoyaient son jardin. Ainsi, dans
ce passage il n’y a pas même
l’ombre d’immersion.
_Quant,it l’arguineni philologique
&ur jeqt|o.l .les bqptisln^ insistent
beaucoup pour. prouver que le
bapléme/est une immersion, i| est
à remarquer qu’ils se bernent à
invoquer l'autorité des dicuounaires. sans s’aperoôvoir que pour
le grec nos dictionnaires ne sont
que des répertoires de renseigneraentjS et qu’ils n’ont d’auloriié
que, celle de leurs citations. Or,
les ntols bapto et baptifo sont
euiployés de.ns divers auteurs depuis Hoqaère jusqu'à Plutarque,
et, ce qui est plus importaut, ils
se trouvant plusieurs fois dans la
version des Septante 11 résulte de
le.ur exainea que bapiizo est le
fréquentatif de bapto, comme l'a
vait déjà constaté Clément Or,
bapto signitie ; mouiller, tremper
en partie ou en totalité-, exemples
pris des Septante ; Exonr; xii, 22
«Tremper le balai d’hysope •. LéviT. IV , G, 17 . -Tremper son
doigt». JosuK lu, 15. «Dès que
les pieds furent mouillés». Ruru
II. 14. -Tu tremperas ton pain»
Job IX- 3L *Tu me tremperas
dans un fossé». Daniel iv, 33
«Nabukhodonosor fut mouillé de
la rosée du ciel». Luc xvi, 24.
Tremper le bout du doigt». Jean
XIII, 26. « Le morceau de pain
trempé ».
Dans les auteurs profanes , le
mot bapto se trouve souvent dans le
sens de teindre et aussi dans le
sens de puiser.
Baptizo remplace bapto lorsque l’action marquée par celuici est multiple soit par sa forme,
soit par sa répétition : exemples
pris des Septante : 2 Rois v, 14,
• Naaman se baigna sept fois».
Ecclesiastique xxxiv, 30 - Purifié du contact d un mort», où
l’on voit baptizo pris dans le
sens de perirraino : répandre tout
autour, faire aspersion, arroser,
c f Nomb. xix, 18, dans les
Septante.
La préposition en sur laquelle
les baptistes insistent aussi, est
loin de signifier toujours dans,
indiquant l’intérieur d’un objet.
Je n’en citerai qu’un exemple
mais il est décisif Dans Acx. i,
5, il y a mot à mot : Vous serez
baptisés dans l’Esprit saint (Bap.
tistesesie en pneumati Agio J et
dans Act. ii, 4 on voit que le
St. Esprit sg pose sur chacun des
apdfreà forme do iaqgue do
ffifi. Îm préposition en /n’était donc
pas un signe .d'immeraipu, - ^
Cpnc'lcs;on
11 Tt'y a donp aucune preuve
que le Wplême ait élé administré
par iinmersinn au siècle apostolique. C’est dono une assertion à
faire disparaître des catéchi-^mes.
Les personnes, telles qoe !ee pasteurs, revêtues d’une grande responsabilité itiorale , doivent être
d’àulanl plus allenlives à ne pas
laisser la moindre erreur se glisser
dans leur ensoignemoiil.
E. Pkyrot.
liiie pierre précietise en fer/iie
<le labié
Les étrangers et les amateurs
d'aréhéologie qui se rendent à
Pra-del-torno dans la Vallée d’Angrogne oui l'habitude d’y visiter
une large table en pierre placée
dans une des deruiers muisoiis de
ce célèbre hameau. On croit géaéralemenl que celle table, qui a
plus de deux mètres carrés Jde
superficie et environ dix centimètres d’épaisseur, réunissait autour
d’elle les élèves qui fréquentaient
l’ancienne Ecole des Barbes. U
peut en rester très commodément
une bonne douzaine. D’autres pensent que cette fable servait eu
outre aux réunions de l’administration de notre Eglise qui, peutêtre par ce fait, a porté dès les
temps anciens le nom de Table
Vaudoise.
Il est vrai-semblable que cette
table en pierre a eu à l'origine
une forme rectangulaire, mais les
angles ont presque entièrement
disparu, soit en suite de l'action
chimique, soit par quelque aocideiil. L’on nous dit de divers côtés que dans le temps on lisait
des inscriptions sur cette table,
mais soit la poussière humide qui
la recouvre maintenant en couche
épaisse — soit l’action du temps,
soit encore l’usage qu’en faisaient
les propriétaires qui y déposaient
leurs bassins pleins de lait, l’on
ne voit plus qu’une croix qui parait avoir été gravée plus profondément que le reste. Nous espérons pourtant découvrir les traces
4
1204
LE TÉMOIN
. A A A A A VW*V«'«A
des autres inscriptions lorsqu’on
aura pu laver soigneusement la
table. La présence d’une croix est
un argument en faveur de l’anti
quité de ce précieux monument
puis qu’on sait qu’après la réformation les Vaudois (en possession
des quels la table a toujours été)
ont eu plus que jamais en horreur
la croix qui était devenue le symbole d’une église sanguinaire et
persécutrice. La croix et la table
auraient donc existé dès avant la
réformation, mais l’on ignore depuis quel siècle. Ce n’est du reste
pas une croix latine, mais quelque
chose qui parait avoir eu l'intention de ressembler quelque peu
à la croix de Malte.
Le dessous de la table est moins
lisse que le dessus puisqu’on y
voit partout des traces profondes
et allongées du ciseau. Le travail
que l’on a dû faire pour donner
cet énorme bloc la forme d’une
table et les eiforts presque cyclopéens qui ont été nécessaires pour
la transporter et l’introduire dans
l'étroite pièce où nous l’avons
trouvée, montrent bien que tout
cela est plutôt le fait d’une association d'hommes que celui d’une
seule famille. L’on ne se serait
pas donné tant de peine s’il avait
seulement été question de loger
des bassins à lait que l’on a l’habitude de placer tout sim{)letneril
sur une planche même non rabotée.
Le fait que cette tablé était
précisément dans la localité que
notre population appelle encore
aujourd’hui /om Coulege (ce qui
veut dire le Collège) nous pousse
à faire bon accueil à la tradition
selon laquelle cette large pierre
aurait servi autrefois à l’Ecole
des Barbes et peut-être aussi aux
séances de la Table Vaudoise. La
maison d’où nous l'avons tirée
tout dernièrement est située à
l’extréinilé supérieure du hameau,
sur la rive droite et à peu de
mètres du torrent qui vient se
jeter dans l’Angrogne à peu de
distance de la chapelle catholique.
Le Collège des Barbes qui a fourni
tant de pasteurs et tant d’évangélistes à toutes les régions de
l'Italie et même à la Bohême, à
la Moravie, à la Hongrie, etc.
était donc située dans l'une des
plus belles localités et, ce qui
était alors très important, des plus
sûres de Pra-del-torno. De là on
domine le vallon, on peut facilement se défendre et en cas de
revers l’on est encore à temps
pour se r^ugier plus haut même
lorsque les ennemis se seraient
déjà rendus maîtres de la partie
inférieure du village.
Ce précieux souvenir de l’Ecole
des Barbes a été acheté par le
pasteur d’Angrogne qui l’a fait
transporter le 15 novembre de
l’année courante sur l’emplacement
de la nouvelle bâtisse. On lui destine une place où le public puisse
l’examiner à souhait. — Vingt
hommes des plus vigoureux que
l’on rencontre à Pra.del-torno ont
répondu avec empressement à l’invitation du pasteur et ont travaillé
gratuitement une bonne demi journée pour transporter ce bloc qui
pèse au delà de quatrevingt myriagrammes, depuis le Collège des
Barbes jusq’au temple neuf.
E. Bonnet pasteur.
ilouüeUco religicuec0
L’Eglise libre d'Italie. — Nous traduisons ce qui suit du Christian Age
de Londres.
« Nous avons reçu le cinquième
rapport annuel de l’Eglise Libre d’Italie.
Le président de celle jeune dénomination est le bien connu Gavazzi the
Wi'll knoivn Gavazzi, qui a la direction
de l’Eglise de Rome; landisqne le
Rev. John R. Mac Dongall, pasteur de
l’Eglise Ecossaise de Florence en est
le trésorier et le secrélaire pour les
alTaires étrangères. f,’est à cet infaliguble ami de l’Evangélisation italienne
que l’Eglise Libre doit les abondants
secours qu’elle reçoit de l’élraiiger.
« Les entrées se sonl élévées pendant
l’année dernière à 5200 livres sterling
(130,000) fournies essentiellement par
r..\nglelerre et par l’Ecosse. L’Eglise
Libre employé des évangélistes dans
plusieurs villes et villages de l’ilalie
cenirale et septentrionale. Dansla partie
méridionale de la Péninsule elle n’esl
pas aussi bien représentée, «oi so tvell
rejyresented.
« L’église mère de .Milan a 250
communianis don! 25 reçus en 1870,
ellOO enfants dans l'école diidirnancbe.
A Rome il y a une autre congi égation
florissante à la quelle 20 communiants
ont été ajoutés dans le courant de
l’année. L'Eglise Libre a un collège
de ihéologie dans la capilale avec 12
éludianls ,“;ous la direclions des professetirs Gavazzi et Conli.
( Le rapport parle de l’emploi des
prêtres convertis comme de l’une des
plus grandes difliciiltés contre les quelles
le comité d’évangélisation doit combattre. Quelques uns de ces prêtres
rendent d’excellents services; d’atiires
sont pires que sans mérite, ivorse lhan
wos'tless. Nous sommes obligés de remarquer le manque de tableaux statistiques et nous espérons que M. Mac
Dougall remédiera à celte grave lacune,
defcct, dans le rapport de l’année prochaine. •
dironique ®auboisc
JRattoret. Dimanche dernier l’Assemblée électorale à l’unanimité de 60
volants a nommé M. Augtisie Malan
cadet à la charge de pasteur de cette
paroisse.
HcDue politique.
Mtatie. — La Chambre a déjà approuvé, presque sans discussion, plusieurs budgets, et l’on peut assurer
qu’elle les aura tous volé avant les
vacances de Noël. — Le prince llumberl doit être nommé inspecteur de
l’infanterie et le prince Amédce, in^eclenr de la cavalerie. — Le préfet
Zini de Palerme est remplacé par Malusardi; et le général Pallavicini va
être nommé commandant des troupes
de Sicile. Les services qtie ce général
a rendus pour l’exlirpalion du brigandage dan (les Napolitain, l’ont sans
doute désigné au nouveau posle difficile que le ministère lui assigne.
Le cardinal Patrizzi vient de mourir.
Wranc«. — M. Jules Simon a été
nommé président du ministère el ministre de l’intérieur el M. Martel ministre de la justice, en remplacement
de .MNf. Dnfaure el de Marcère. Les
antres ministres gardent leurs portefeuilles.
Queêtion a'Orient. Le grand
meeting de Londres qui s’est prononcé
contre la politique Iradilioiinelle de
l’Anglelerre el spécialement contre la
ligne de conduite du rninislère des
tories semble devoir produire des fruits.
L’-Angleterre est de plus en pins d’accord avec la Russie el avec les autres
puissances pour exiger de la Turquie
des réformes el des garanties efficaces.
— Les nouvelles qui nous arrivent des
premières conférences de Constantinople sont pacifiques. Toutefois il faut ,
pour nous prononcer, attendre la fin.
Ernest Robert, Gérant et Administrateur
l’ignerol, Impr. Chianlore et Mascarelli.