1
Anúée Dixième.
PRIX D'ABBONNEMENTPARAN
Italia . . . L, 3
To«s )qs p«ys de rUnioii
’dè' póste ... » 6
.Amérique . . . » 9
Oé sfaboDue :
Hour Vlittéi-ieuy che« MM. \tts
pasteurs «t les libraires de
Torre Pellice.
Pour Î'SûPtêriain'uii Jiureau d'Admiaistration.
N. 3.
18 Janvier 1884
üû OU plusieurs nuraéio« s.ép-%*
vés, demandés avafif ■'T'w ti«
ratre 1-0 eenA- cliia,cwn» ■.
A ntioniîes : 25 centhnes par li gwe.
Î*ea envoie (i’cirgie«i-se font par
lettre reco’^micindée on pa*
mandais sar leBt^i’can d® perosa Argentina.
Pour ia RÉDACTION s'adre^sar
ainsi; À laDireciion du Témoin^
Pomafetto. fPiriéTolo) Ualio.
rour r administration adresI serainsi; A I-Adnaimstr:atioïi,uu
' PômareIto iPraeroJo;
Italie.
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous nif serez témoins. Actiîs 1, 8.
Suimnl la vérHé ni'ic la charlié. lîfB iv, 15
Soinmaij;'o.
18 .iaiivier. Le niéchanl fait une œuvre qui
le trompe. — Ulrich Zwingli. — Une lettre
de M; Bounous à ntalia Emngelica. —
Antentler.-voas I — Nouvelles religieuses. ^
HevaepoUlique. — Souscriptions. ~ Annonce.
' ■ 18 JTaTiViei*
le
Cettè parole, dont la vérité est
reconnue par eeux-lit même qui
lue savent pas dans quel livre elle
est consignée, a une portée beaucoup plus grande qu’oü ne le
pense ordinairement. Quoique le
méchant, en « méditant quelque
nouveau péché, » se flatte d’échapper au iciiit^tirfient, l’expérience démontre qu’il lui arrive difllcileraent
de s'y soustraire. Chi la fa l'aspelii, dit le proverbe italien ; et
un poète payeu avait dit déjà que
le criminel échappe rarement à la
peine qui le poursuit en boitant.
Tôt ou tard, aujourd’hui surtout,
le malfaiteur est découvert et
puni, malgré les ruses diaboliques, déployées pour se cacher.
Neus avoua dit que 1*6 parole
que nous avons entreprise de considérer dans une de ses applications les plus redoutables, a une
portée beaucoup plus grande qu’on
ne le croit corainunément. Mais
pour s’en cq,nvainCre il faut, avant
tout, se faire une idée un peu
claire du sens biblique du terme
méchant. Quel que soit le jugement
que les hommes portent sur l'ùn
d’entr’eux, qu’ils le louent, l’admirent et se prosternent devant
lui, que même il mérite, à beaucoup d’égards, la‘ reconnaissance
et l'estime publique,, mais que cet
homme vive sans Dieuc’çst-àdire sans le cràindrè,' l’honorér
et l’aimer, aux yeux de celui qui
ne regarde pas à Tàpparence, mais
au cœur, qui veut'être réyéfé et
servi par la créature qu’il a faite
à son image, cet homme est wd-
2
18
chant; et ce ne seront pas ses
protestations , ni celles de ses admirateurs qui modifieront, au
moindre degré, le jugement de la
parole de Dieu. On obscurcira la
lumière du soleil plus facilement
qu'on n’anéantira les déclarations
de l’Ecriture.
Cela posé, voici l’application que
nous nous sommes senti pressé
de faire du proverbe scripturaire
que nous avons inscrit à la tête
de cet article, ^
Vous m’avez ravi les biens du
ciel, donnez-moi ma part des biens
de la terre. Qui donc a prononcé,
ou prononcera cette parole? Qui
a formulé, ou formulera, cette
prétention qui paraît si légitime?
Quelques hommes isolés d'abord,
puis des foules toujours plus nombreuses , puis enfin des masses
contre lesquelles toute résistance
sera vaine. Qu’est-ce que c’est que
ces biens du ciel dont on prétend
avoir été dépouillé et qui sont
les spoliateurs?
Il n’y a que les aveugles qui ne
voient pas comment, aujourd’hui,
plus que jamais, et grâce à la liberté, qui ne devrait pas servir
à ces fins sinistres, qu’aujourd’hui
il s’est formé, particulièrement
chez les nations de race latine,
une formidable ligue « contre l’Eternel et contre son Oint ». Dans
la première moitié du siècle, on
se bornait à rejeter Jéstis-Christ,
et l’on professait encore un stérile respect pour VEtre suprême.
On parait avoir compris, non
pas à salut, mais pour une plus
grande condamnation, qu’on ne
pouvait pas les séparer, que le
Père et le Fils sont un. (Jean x ,
30). Aujourd’hui c’est à Dieu même
que la guerre est déclarée ; c’est
lui que l’on s’efforce de bannir
de l’école et si possible de la famille. Les livres de lecture les
plus élémentaires, les seuls dont
les enfants du peuple puissent
se servir, doivent être, s’ils ne le
sont pas déjà, soigneusement revus et expurgés. Le nom de Dieu
doit en être soigneusement banni.
Nous en connaissons deux du
même auteur, de premier et second degré, qui en sont arrivés
l’un à sa trentième, l’autre à sa
trente-deuxième édition, lesquels
n’ont pas trouvé grâce devant la
grande commission chargée d’examiner les livres pareils en usage
dans notre patrie. Comme ces petits manuels sont d’ailleurs excellents pour la variété, l’ordre, la
simplicité de leur contenu, ils
n’ont pu avoir, aux yeux de leurs
juges , que le grand tort de parleT
de Dieu avec respect et de ses
œuvres avec admiration et reconnaissance.
Cette tendance manifeste à déraciner de l'esprit et du cœur
tout sentiment religieux et à le
prévenir chez l’enfant, surtout
l’enfant du peuple qui ne peut pas
aller au delà de l'école élémentaire, a été préparée et elle est
puissamment secondée par une
multitude de publications malsaines, journaux et livres répandus
à vil prix et en quantités énormes-.
— Certes les publications honnêtes
ne manquent pas; mais elles sont
souvent d'une excessive timidité;
, ou bien elles n’ont pas d’armes
3
19
efficaces pour combattre avec succès cette tendance matérialiste et
impie, n’étant pas fondées sur les
principes de la vérité. Or il n’y a
que la vérité qui puisse être victorieuse de l'erreur. Puis aussi
les bonnes publications, journaux
et livres, sont moins répandus et
moins lus par le peuple qui en
aurait le plus besoin.
Quel est le fruit, visible à l'œil
nu , de cette guerre à la croyance
en un Dieu vivant et vrai, créateur, conservateur et juge des
hommes? C’est que cette classe
de la société que l'on'iïSmme les
prolétaires, les pauvres., les ouvriers, qui au milieu de leurs
luttes souvent douloui'euses , pour
l'existence, ont le plus besoin des
consolations et des encouragements que Dieu seul p'eut donner,
ne les cherchent plus auprès de
lui, ne lui demandent*et n’attendent plus i;iea de lui. On leur a
dit, et ce sont des hommes d’esprit et des savants qui le leur
ont souvent répété, qu’il n’y a
plus de Dieu, ou que s’il existe
encore, il a autre chose à faire
que de prendre garde à ce que
fait ou souffre sur la terre cette infime créature qüi s'appelle l’homme.
Et tout comme on a l’insigne
folie de dire à ces déshérités de
la terre qu’ils n'ont aucun secours
à attendre du ciel, on les rassure
aussi à l’égard de ce jugement
dernier dont ils ont entendu parler
dans leur jeunesse. Le paradis et
l'enfer, leur dit-on, chacun se les
fait, ou les trouve tout faits sur
la terre, — Or il arrivera, et dans
un pays voisin du nôtre cela s’est
vu déjà, en petit, plus d’une fois ,
que ces hommes qui ont la vie
difficile et qui sont ténioins des
jouissances de toutes sortes que
d’autres autour d'eux, les heureux du siècle, se procurent sans
travail, diront à leurs éducateurs
et à leurs conducteurs peu spirituels: «Vous nous avez ravi les
biens du ciel, donnez-nous notre
part des biens de la terre ». Et
comme, en dehors de l’Evangile,
la raison du plus fort est toujours la meilleure, que d’un autre
côté les riches et les privilégiés
seront toujours en petit nombre,
l’on peut sans être prophète, prévoir et prédire les effroyables scènes au devant desquelles nous
nous avançons à grands pas.
, ï ,
Ulrich Zwingli t
C’est le dimanche 6 janvier que
nos frères de Suisse ont célébré le
400™® anniversaire de la naissance de
Zwingli le plus célèbre des réformateurs après Luther et Calvin.
Ulrich Zwingli est né à Wildhaiib
dans le Toggenbourg, le janvier
1484. 11 passa les premières années
de sa vie au grand air des hautes
Alpes dans les travaux du pâturage.
Son oncle l’envoya aux écoles de Bâle
et de Berne, puis à rUniversité de
Vienne. Il y acquit une haute culture
classique qu’il eut spin de perfectionner encore lorsq^u’il fut nommé
curé de Claris en 1500. Il disait du
grec et du latin, qu’il connaissait à
fond : « Ce sont les vraies pioches
avec lesquelles nous creusons jusqu’aux racines de la vérité ». Son
admiration pour nombre de héros de
l’antiquité était si grande, qu’il espérait se trouver avec eux en parauis.
Plus tard il apprit aussi l’hébreu afin
4
>*.'i/>/V'j»j‘i"AAAAAj"i^uvmv*^ AnnrxAAj^j"
rie pouvoir lire l’Ancien Teslament
rians la langue des prophètes. On peut
dire de Zwingli qu’il fut l’un des
hommes les plus cultivés do son
temps.
Ses maîtres n’avaient pas enrichi
.seulement son intelligence. Parlant
de l’un d’eux, Thomas Wyltenbach,
un des condisciples de Zwingli a pu
dire: « C’est à lui que Zwingli et
moi, pendant notre séjour .à Baie,
vers 1505, avons dû notre éducation.
Cet homme supérieur ne nous a pas
seulement instruits dans les lettres
classiques, mais il nous a ouvert les
trésors de TEcriturc Sainte »..• Ces semences portèrent des fruits et vers
1514 ou 1515, Zwingli fut amené « à
cette ferme conviction qu’il n’y a
qu’un seul médiateur entre Dieu et
nous, à savoir Christ». «Alors, ditil, j’ai pensé; Eh bien, s’il en est
ainsi, pourquoi chcrchcrais-jc mon
secours auprès de la créature ?... Dès
lors, j’ai examiné soigneusemanl la
Sainte Ecriture et les Pères pour y
trouver un enseignement précis sur
l’intercession des saints; et je n’y ai
rien trouvé à ce sujet». Pour mieux
sonder les Ecritures il copia de sa
main et apprit par cœur les Epîtres
de Paul.
La connaissance de la Bible et le
spectacle des abus de l'Eglise romaine
dont il fut témoin soit à Claris, soit
dans ses voyages en Italie comme aumônier des troupes mercenaires, soit
il la célèbre abbaye d’Einsiedeln, devaient tôt ou tard amener cette âme
sincère à désirer une réforme. Aussi
le trouvons-nous, dès 1516, prêchant
à la foule des pèlerins accourus à
Einsiedeln pour y adorer l’image miraculeuse de la Vierge, que « Dieu
seul est la source du salut,.par JésusChrist, et qu’il l’est partout ».
En 1518 il attaque énergiquement
le marché d’indulgences que le moine
Samson avait établi à Uri et à Schwyz.
Le moine dut décamper. Ces actes
courageux avaient répandu au loin la
renommée du prédicateur populaire
et éloquent. Il fut alors nommé pas
leur à la cathédrale de Zurich et
occupa ce poste jusqu’à sa mort en
1531.
Son ministère à Zurich fut inauguré
par une explication do l’Evangile de
Matthieu. Pendant quatre ans il suivit
le même système développant successivement lés Psaumes, les Actes, les
Epîtres de St. Paul, de St. Jacques,
de St. Jean et de St. Pierre. « La
Parole divine, disait-il, est si vivante
et si efficace qu’elle fortifie et nourrit l’âme;, et celui qui vit selon cette
parole ne verra pas la mort éternellement». Saisi par la peste qui ravagea Zurich en 1519, il crut que sa
fin était venue. II décrivit plus tard
scs impressipns dans une poésie
allemande,” où il s’écrie:
' Ma porte s’ouvre,
Et c’est la mort!
Ta ni.nin me couvre
Mon Dieu! mon fort!
O Jésus, lève
Ton bras percé,
Drise le glaive
Qui m'a blessé.....
Plus qu’ailleurs, la Réforme s’opéra
en Suisse avec le concours et sous la
direction de l’autorité'civile, .s’inspirant des enseignements des réfoi^
mateurs. Nous ne ferons pas l’iiistoire
des luttes de Zwingli, des victoires
successives qu’il remporta soit par des
disputes publiques, soit par ses écrits
et ses prédications, pour assurer le
triomphe de la réforme évangélique
dans sa patrie. Il ne la défendit pas
seulement contre les assauts de Rome,
mais contre les aberrations des anabaptistes. Dans ses controverses avec
Luther sur la Sainte Cène il maintient
le spiritualisme chrétien et rejette
toute idée d’une présence corporelle
du Christ.
Zwingli fut un ardent patriote. Il
travailla avec persévérance, et non
sans succès, à déi’aciner l’habitude des
suisses de s’enrôler comme mercenaires
au service de ceux qui les payaient
le mieux. Il aurait voulu une confédération des Etals protestants pour
la défense de la Réforme. Dans sa
5
patrie, cep-endanl,, la libre prédication de l’Evangile et les réformes
religieuses et politiques (ju’il défendait, ne furent pas acceptées partout.
Les cantons catholiques et ceux
qui acceptaient la réforme on vinrent
à la guerre civile et c’c.st sur le
champ de bataille de Cappel où
Zwingli s’était rendu par devoir, qu’il
trouva la mort. Blessé, il refusa de
se confesser et d’invoquer les saints.
Alors un officier ennemi lui plongea
son épée dans le cœur. Son cadavre
fut écartelé par la soldatesque fanatique et brûlé par la main du bourreau. « Qu’importe que je succombe,
avait-il dit; ils peuvent bien tuer le
corps, mais ils ne peuvent tuer
l’esprit! »
« Quels qu’aient été tes torts en
religion, s’était écrié un catholique Zurichois devant le cadavrex de Zwingli,
tu fus néammoins un fidèle et loyal
confédéré ».
Une Lettre de M. Bonnous
à i’ItalU Evangelica
CosTOOpoIltin (Uruguay), novembre 1583,
VItalia Evangelica, copiant un acte
du dernier Synode a dit que M. ïîiigon
était resté au Rosario, landisque je
m’étais transporté h Cosmopolita. —
Gela n’est pas tout à fait exact. Aucun
pasteur Vaudois n’a jamais demeuré
au Rosario. M. Ilugon est établi à la
Colonia Valdcnsc (Nueva lïeivccia), à
la même distancq que celle où je me
trouve du Rosario, c’est-à-dire 40
km. Tout ce que nous avons dans
cette dernière localité c’est une réunion que M. Ilugon tenait une fois
par semaine, le soir, en langue Allemande, et qui SC tient actuellement
à quatre heures, afin que les Vaudois
des environs puissent en profiter.
Aussitôt que je pourrai parler librement la langue espagnole, je prendrai
cette réunion à ma charge, car elle
a lieu sur la rive droite du Rosario,
c’est-à-dire sur mon territoire!
Nos colonies proprement dites sont
au nombre de trois, Colonia Valdmse,
Cosmopotüa e Riacudo. Les Vaudois
y sont propriétaires ou en train de
ie devenir. Ailleurs ils sont fermiers
et par là même n’ont pas de domicile
stable. Les familles sc composent en
moyenne de 8 ou 9 personnes. Il y
en a 200 environ à Colonia Valdense,
r>8 à Gosmopolita, 10 à Riaciielo, 5
à Arlillcros, 6 sur les deux rives du
Sauce, 15 entre le Colla et la Polonia
et une dixaine dispersées ea et là.
M. Ilugon s’occupe plus spécialement
de Colonia Valdense tandisque là diaspora m’a été confiée. Le plus voisin
des groupes que je viens de mentionner est à une distance a 20 1cm. de
Gosmopolita tandisque pour atteindre
Riacuelo il faut en parcourir 50. Je
visite ces groupes à tour de rôle et
j’y tiens des réunions les jours sur
semaine, car le dimanche je suis à
Gqsmopolita et une fois par mois à
Riacuelo. Je vois avec plaisir que les
gens savent quitter pendant quelques
heures la charrue ou la herse pour
écouler la Parole de Dieu.
Ces réunions seraient d’excellents^
moyens d’Evangélisation; mais jusqu’ici je n’ai pu m’adresser qu’à nos
Vaudoi.ç ne connaissant pas encore
assez la langue espagnole pour la
parler librement; mais cela viendra
bientôt, je l’espère.
Un de CCS jours je m’amusai à faire
le compte des kilomètres que j’avais
parcourus celte année pour aller tenir
des réunions religieuses et je trouvai
un total de 2784-j sans compter, cela
va sans dire, les visites dont je ne tins,
pas compte. Pauvres chevaux! heureusement ils trouvent de l’herbe en
abondance.
La condition matérielle des colons
est, en général, bonne. Tous ceux
qui savent régler leurs dépenses et
qui travaillent, prospèrent. Le pain
et la poiileinte ne manquent à personne. Jusqu’ici la mendicité est chose
inconnue; et lorsque par hazard quelqu’un ne peut se procurer le nécessaire pareequ’il a été malade ou pour
toute autre raison, il trouve toujours
une main secourable. Si des enfants
en bas âge restent orphelins il se
trouve toujours une famille qui les
6
- 22
accueille et les iraile comme ses
propres enftuils.
Quant à la générosité des colons,
elle est démontrée par le fait que
pour la construction de notre microscopique cure , les uns ont donné de
leur argent, et d’autres qui ne le
pouvaient pas, y ont travaille de leurs
mains. Les rapports entre la Colonia
Valdense et les autres groupes sont
excellents, et lorsque ceux-ci ont besoin d’aide pour Mlir des écoles et
pour autre chose, ils en trouvent tout
de suite. Si nous pouvons réussir à
constituer deux ou trois Eglises, notre
intention est d’établir entre elles des
rapports ecclésiastiques réguliers, afin
qu’elles puissent se connaître, se
secourir, et s’édifier réciproquement.
PlEBRE BouNOUS.
4meDileZ'Yons!
On parle beaucoup de nos jours
de la repentance, mais cela ne nous
empêche pas de craindre que celte
doctrine fondamentale de la religion
chrétienne ne soit pas suiTisammenl
comprise.
Pour corriger les idées étranges
qu’on s’en fait parfois, disons d’abord
ce que la repentance n'est, pas.
il ne faut pas confondre la repentance avec ta peur, car ces deux
choses n’ont rien à faire l’une avec
l’autre. Un incrédule dont la vie
serait soudainement menacée par un
grand danger, peut s’écrier; « Mon
Dieu, mon Dieu», sans que cela
réveille en lui la moindre idée de
repentance. S’il ne va ças plus loin,
il sera après, ce qu’il était avant, et
son cri ne lui aura été arraché que
par la frayeur. Pharaon puni par les
plaies qui l’ont successivernenl frappé,
et menacé dans ce qu’il a de plus
cher, demande que l’on crie pour
lui au Seigneur, et promet de laisser
aller Israël. Mais cela n’est pas de la
repentance, car à peine est-il délivré
des calamités qui étaient venues
fondre sur lui qu’il endurcit de
nouveau son cœur. Combien de malades qui font comme Pharaon et
demandent que l’on crie pour eux
au Seigneur, qu’on lise auprès d’eux
sa parole, et qui après leur guérison
retournent à leur train déréglé. Etaitce bien de la repentance ce dont ils
faisaient parade au jour de leur détresse, ou n’était-ce que la manifestation d’une piété apparente qui leur
était arrachée par la peur de la mort?
Une émotion passagère ne doit pas
non plus être prise pour de la repentance, car il en est plus d’un
3ui sent sa paupière s’humecter penant qu’il entend une de ces prédications qui louchent le cœur, et qui
reste ce qu’il était avant d’avoir répandu ces larmes qui sont bientôt
essuyées. Que de gens qui pleurent
parce qu’ils sont épi'ouvés, et non
parccqu’ils sont pécheurs, et pécheurs
repentants !
Les remords d’une conscience réveillée ne sont pas la repentance non
plus, bien qu’ils puissent y amener.
N’a-t-il pas eu de terribles remords
ce Judas qui a trahi son Maître pour
trente misérables pièces d’argent ?
Mais ses remords et ses amers regrets
n’ont abouti qu’au désespoir et au
suicide. S’il y avait eu en lui la vraie
repentance, il serait allé se prosterner aux pieds du Rédempteur, con^fessant ses péchés et implorant le
pardon de Celui qui ne refuse rien
au croyant.
Abandonner quelrpies- uns de nos
péchés n’est pas la repentance véritable et complète, comme couper
quelques branches à un mauvais
arbre n’est pas le détruire et l’erapêclicr de porter do mauvais fruits.
Notre repentance ne sera véritable
et complète que lorsque nous aurons
en horreur le péché sous toutes ses
formes et que nous l’abandonnerons.
Ceci nous amène à dire ce qu’est
la repentance que nous pouvons appeler la douleur d’avoir offensé Dieu
et la haine du péché. Cessons de
mal faire et apprenons à bien faire,
détournons-nous de nos mauvaises
voies, ayons le mal en hori’èur pour
nous attacher fortement au bien, et.
nous comprendrons' ce qu’est la repentance bien mieux que si nous en
enlemlions la plus savante définition.
7
J
-23
Voi^ons-en des exemples chez les
Niniviles qui se sonl repentis à la
prédication de Jonas. Ils ne se sont
pas contentés de l’apparence extérieure, comme qui dirait le sac et la
cendre qu’ils ont pris; mais leur repentance a été profonde et sincère,
sans cela leur ville n’aurait pas été
épargnée. Quand nous serons prêts
à frapper notre poitrine qui cache un
cœur rebelle et corrompu, et à élever
vers Dieu le regard suppliant de la
foi, en lui disant: O Seigneur, sois
apaisé envers moi qui suis pécheur,
— nous aurons éprouvé ce qu’est la
véritable repentance. Lorsque le regard du Seigneur aura percé notre
âme, et que, —étant sortis de l’état
de corruption dans lequel nous nous
complaisions, — nous aurons pleuré
amèrement sur les péchés de notre
vie, — nous aurons senti combien
il est doux de nous repentir.
Nous amender c’est obéir à l'ordre
de Dieu qui nous a été donné dans
sa Parole, et répété maintes fois:
amendez-vous, s’écrie Jean Baptiste,
convertissez-vous, s’écrie Jésus-Christ,
Amendez-vous et que chacun de vous
soit baptisé au nom de Jésus-Christ
pour obtenir le pardon de vos péchés,
et vous recevrez le don du Saint
Esprit, dit l’apôtre Pierre — avec
d’immenses résultats — le jour de la
Pentecôte. Et Paul ne tient pas un
autre langage à la foule réunie à
l’Aréopage. Dieu, dit-il, annonce
maintenant à tous les hommes, en
tous lieux qu’ils se repentent. (Actes
XVII, 30).
Celle proclamation est faite à tous
les hommes, aucun excepté ; lors même
que nos péchés seraient comme le
cramoisi, nous deviendrons blancs
comme neige par la repentance. Elle
doit être faite en tous lieux. Voilà
pourquoi nous devons faire des collectes pour envoyer des évangélistes
à nos concitoyens et des missionnaires
aux nations payennes. C’est pour que
la repentance soit proclamée en tous
lieux, selon la volonté de Dieu. Malheur à celui qui résiste à la volonté
de Dieu ; malheur à moi si je n’évangélise pas !
El que la repentance soit annoncée
maintenant, (Actes xvn, 30) que Dieu
nous a ouvert les portes — même la
Porta Pia.
Puisque Dieu nous invite à la repentance, ne repoussons pas ses miséricordieux appels. Amendons-nous
maintenant, et nos péchés nous seront
pardonnes. E. Bonnet.
ilouwclks reUgieu0C0
Rome. — A l’occasion de l’inauguration du Temple Vaudois de Rome,
le Président du Comité d’Evangélisalion a reçu de la part d’une foule
d’églises et de Comités évangéliques
d’Angleterre, d’Irlande, d’Ecosse, de
France, de Suisse et d’Allemagne,
par lettre ou par télégramme, les
lélicitations des chrétiens de l’étranger
et les vœux les plus ardents pour la
prospérité de l’œuvre d’évangélisation
confiée à notre Eglise. La dépêche
du docteur Fricke, Président de la
Société Gustave-Adolphe, disait simplement: « Goltes Segen » (bénédictions de Dieu), et celle de l’Unité
des Frères: « Deut. xxviii, 8».
France. — La loi sur la laïcisation
de l’enseignement primaire a donné
les résullats suivants: Sur 400 paroisses de l’Eglise réformée, 333
n’ont que des écoles laïques, c’est-àdire, d’où l’enseignement religieux
est banni. Il faut observer cependant
que 48 n’avaient jamais eu d’écoles
à elles, et que dans 95 cas, les écoles
dites laïques sont dirigées par des
maîtres protestants. Quatre-vingt sept
églises ont cru devoir entretenir, à
leurs frais, environ 120 écoles, qui
conservent leur caractère protestant.
_ Angleterre.— La Société des Missions de Londres, à laquelle ressortit
principalement l’œuvre de Madagascar,
a demandé à toutes les églises indépendantes de prier tout spécialement
pour celte œuvre, prise de mire par
les jésuites, soutenus en cela, chose
étrange ! par le Gouvernement le plus
hostile au catholicisme, qu’ait eu la
France depuis longtemps. — Qu’aux
prières des églises indépendantes d’Angleterre s’unissent aussi celles des fidèles de notre église.
8
/ ^fc/WVSrwSrfWVs
24.^
IftctDuc politique
MMie* — Le roi accompag’né par
Farini est allé à la chasse à Caslelpurziano, après avoir été pour ce
même objet à San Rossore.| Il semble
vouloir profiter, lui aussi, des vacances prolongées du Parlement.
La première partie du pèlerinage
a réussi beaucoup mieux qu’on ne
s’y attendait, soit pour le concours
dés pèlerins, soit pour l’ordre parfait
qui n’a pas été un instant troublé;
le second tiers qui vient de finir a
été peut-être plus solennel; il y avait,
semble-t-il, plus d’enthousiasme et
plus d’entrain. Les députations des
Romagnes, celles de la province de
Novare, et celles de Florence, ont
été parliculièrenient remarquées.
Nous n’attend'ions pas moins du
patriotisme des Italiens; il était évident que du moment qu’ttne telle
maniléslalion était mise e». avant,
elle devait être digne du Père de la
patrie et répondre à la reconnaissance
cl au souvenir affectueux qu’il a
inspirés.
Les sénateurs et les députés présents en grand nombre à Rome s’unissent aux pèlerins pour rendre la
démonstration plus imposante.
Rien de certain encore à l’égard de
la visite de l’Empereur d’Autriche et
du roi d’Espagne, ni de celle de notre
roi à l’Empereur d’Allemagne.
Les journaux révèlent peu-à-peu la
teneur' de notre alliance avec les puissances centrales. A l’égard de l’Allemagne nous ne sommes tenus à nous
joindre à elle contre la France que
si cette dernière l’attariue, mais non
si c’est l’Allemagne qui déclare la
guerre. El à l’égard de l’Autriche
l’Italie ne lui garantit pas absolument
cl dans tous les cas l’intégrilé du
territoire, mais elle s'engage seulement à garder la neutralité.
France. — La guerre avec la
Chine a commencé, avant d’avoir été
formelteraenl déclarée. Les troupes
françaises avancent et des renforts
sont envoyés dans le Tonquin, L’ambassadeur chinois Tseng est à Londres.
Ferry demande son rappel à cause de
certains actes contraires aux usages
diplomatiques, .
On commence dans bien des Villes
à chasser les Allemandes qui y sont
en grand nombre et que l’on soupçonne d’être des espions. *
Fepugne. — Le parti antidynastique et républicain relève la tête,
de sorte que le jeune roi Alphonse XII
n’est pas bien solidement établi sur
son trône et n’aurait peut-être pas
de trop dans certaines éventualités,
des baïonnettes allemandes pour l’y
maintenir.
Aliemagne.
M. de Giers, le
Rremier ministre du czar Alexandre
I, a fait un nouveau séjour à Berlin;
très partisan de l’Allemagne, il a vu
le prince de Bismark , qu’il, déclare
grand ami de la paix, et à cet égard
parfaitement d’accord avec lui. M. de
Giers croit la paix tout-à-fait assurée.
JEggpie, — Le choléra a cessé,
mais la guerre continue à sévir dans
la Haute Egypte. Le mahdi a de plus
en plus les sympathies des populations.
Les Âbissins et d’autres peuplades se
sont prononcées en sa faveur.
SOüSCdlPTIOIN
famur du CoU4g<s
■■ • , Montant des list, précéd. Fr. 288È(,25
M. Martinat rég. cm. (omis) » ‘ 3,00
De M''B. B. Williams esq.
par M. le major Frobisher ................» I2'5,00
__________________Total Fr. 3043,25
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