1
Année Neuvième.
l’RIX D'ABBONNEMENT pah an
Italie . . .. I,. 3
Tous les pays rte l’Uuiou
(le poste ... >6
Ainérujue , . , » P
On s’abonne :
^’our rInférieur obez MM )<■«
pa.steurs et les lihi-airca d»*
Torre Peli ice . ij
Pour Bureau rt'Art- Il
mini»iraf,ion.
2 Mai s 1883
N. 9.
Un on plusieurs numéro« aépi*«
rés, (iemanclés avant le iirape 10 cent (îhacun.
A niionües: 25 centimes par li gue,
I,es envois d'argenl se font par
lettre i’ecowwüntiee ou jifti
■»liïiiiiiî/ii «ur le Bureau de / e*
ï^OEi» Anjentina.
•our la RÉDACTION adre«soi
ainsi : A la Oirecion du Té*noin,
Poniîiretto ÎPinerolo) Ualia.
! Tour I'ADMINISTRATION adresserainsi ; A 1' Administration du
Tenjotîi, Pomaretto ( Pineroîoji
Italie.
uE
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me nerez tiimoins. Aîjtiîs 1, 8.
Suivanl la vérité avec la charité. ICi*. J, 15
^ ma 1 x'o.
2 Mars. (itiol([ues aporçus InmiiiPiix
sur le Pi’olnslanlisniB on gi'néial ol l'Rgtiso Veniioiso PM piirliciilior, —«Quoi i)U0'
vai'iia suiiosort, ni au vagua, ni an pont. »
— A propos lio rjuoliinos obsorvalinns
sur rajiMi|ui(é dos Vauituis d’après leurs
anolons maiHisc.rîis, /'suite/. — La rnissidii
du Lossovito — Culte Africain. — Le Iraviiil à doux. — Lo don .de Dieu. — Le
[taganisme s’oii va. — Nommlles HeUgicuses. — Siiuscriplion.s on favour des inceu
(üés du village (in lîriiirissard (Arvieux),.
— Siillosci'ir.ioiio a Cavore dogli imiudati
lii'l l.omliardi) Voiiolo,
2 iVIiXl-S
... N’en demande pas un petit
nombre, (ii Rois iv, 3).
Menacée de se voir enlever ses
deux enfants par un créancier
impitoyable, la veuve d’un des
fils des prophètes (les évangélistes
de ce temps-là) recourt dans sa
détresse à Elisée dont son mari
avait été l’élève, et peut-être le
condisciple. 11 ne restait rien dans
la maison de cette pauvre femme
qu’un pot d’huile. Va, dit le prophète, demande des vaisseaux dans
la rue à tous tes voisins, des
vaisseaux vides , et n’en demande
pas unpetit nombre. C’est ce^çiu’elle
fit, mais en petite mesure, car
bientôt tous ces vaisseaux vides
se trouvèrent remplis de l’huile
miraculeusement accrue et lorsqu’elle dit à l’un de ses fils: apporte-in’en encore un, il lui répondit : il n’y a plus de vaisseau ».
— Quoique cette veuve ait pu, du
prix de cette huile, acquitter la
dette ^ que lui avait laissée son
mari et ainsi garder auprès d’elle
•ses deux fils pour être la consolation et l’appui de sa vieillesse,
il est permis de supposer qu’elle
aura pensé en elle-même, ou peutêtre dit à ses enfants : « Quel
dommage que nous n’ayons 'pas
emprunté plus de vaisseaux ».
A qui la faute? Ce n’est ni au
prophète, ni au Dieu d’Israël au
noin duquel Elisée avait parlé;
mais uniquement à cette femme
elle-même et à la faiblesse de sa
foi. L’homme le plus généreux a
extrêmement de peine h comprendre, môme imparfaitement,
les immenses richesses de la bonté
de Dieu envers toutes ses créatures
et de sa libéralité envers ses enfants d’adoption. « Ouvre la bou-
2
,66.
che, leur dit-il encore aujourd’hui,
et je la remplirai », « Je répandrai
sur vous la bénédiction, en sorte
que vous n’y pourrez suffire ».
Quelquefois nous ne savons pas
demander ce que notre Père céleste est prêt à nous donner. Mais
si nous en éprouvons un besoin
pressant le St. Ksprit nous enseignera comment il faut prier. .Souvent aussi nous n'osons pas; il
nous semble qu’il y aurait de la
présomption à tant demander.
Une fausse délicatesse et une fausse
humilité nous empêchent de nous
prévaloir des offres magnifiques
de la parole de Dieu. Il est bon
et salutaire de se sentir trop petit
au prix des gratuités de notre
Dieu, de confesser toujours de
nouveau que l’on s’en reconuait indigne. Mais après cela,
n’est-ce pas un acte d’incrédulité
pour ne pas dire de folie, de se
contenter de très peu, quand on
peut avoir beaucoup? Que dirionsnous de cet homme de la parabole, qui est allé humblement .s’asseoir è la dernière place et auquel
le maître de la maison dit; «'Toi,
monte ici â la première place, »
s’il répondait: «non , je suis bien
ici, je préfère y rester? ».
Que de chrétiens sincères qui
ne cessent de déplorer l’infirmité
de leur foi, la tiédeur de leur
zèle, l'excessive lenteur de leurs
progrès dans la vie nouvelle I Mais,
leur dirons-nous, est-ce le Seigneur qui vous a refusé ce qui
vous manque, ou bien n’est-ce
pas plutôt vous qui ne le lui avez
pas demandé? Avant toutes choses, répondez à cette question,
non pas à nous, mais è votre
propre conscience chrétienne; et
si, comme nous en avons la ferme
assurance, ce n’est pas Dieu qui
a fermé sa main libérale, mais
vous-même qui n’avez pas ouvert
la bouche assez large, vous savez
ce que vous aurez à faire. Ce qui
est certain, c'est que vous aurez
beau demander beaucoup, Dieu
voudrait vous donner davantage
encore.
ODëLQUES APËBPS Lt]»iNËl]X
snr le rrolestanlisme en général
el l’Ëglise Vandoise e» particniier
Mais avant de nous occuper, une
fois atis.si, de la Fiaccola, journal du
méthodisme en Italie, nous sommes
heureux d’apprendre à nos lecleui's
que nous avions bien jugé le suriulendanl de l’œuvre italienne des Baplistes épiscopaux, en exprimant la
certitude qu’il n’approuverait pas les
invectives que nous prodigue la feuille,
vénitienne autant qu’on voudra, mais
pas chrélienno du tout. InLentogé ;’i
ce sujet, M. le Surintendant a déclaré de la manière la plus énergique
qu’il condamnait de pareils procédés.
Gela nous suffit cl nous n’aurons
plus à nous occuper de cette feuille.
L’ami qui nous l’a communiquée
nous a fait connaître aussi deux articles de la Fiaccola, (joli (lambeau!)
l’un déjà vieux puisqu’il est contenu
dans lé numéro de mars 1882, l’autre
assez récent, de janvier dernier.
Voici le début du premier ; nous
traduisons.
« Analysons quelques différences
radicales entre les méthodistes el les
pi'oleslanls, desquelle les autres dérivent.
» 1. Dieu. Le Dieu méthodiste est
la justice infinie et absolue. Le Dieu
prolestant est l’arbitraire despotique.
— Le Dieu méfhodisle est la bonté
absolue qui offre à tout homme ta
grâce efficace. — Le Dieu protestant
est un être cruel qui condamne aux
supplices éternels qui n’a mérité aùcune peine, et qui sauve sans aucune
raison une partie de ses créalure.s,
destinée à la gloire éternelle. Le Dieu
méthodiste est lieureux et serein. Le
Dieu protestant est un être malheureux, misérable, toujours divisé el
en lutte avec lui-même.
3
, 67
D 2. L’homme. Pour les mélhodisles
l’homme est hautement responsable
de chacun de ses actes, de chacune
de scs paroles , comme de chaque
acte de volonté et de chaque dcsii'.
Il peut toujours améliorer sa condition, ou la rendre plus mauvaise.
Pour les protestants l’homme est un
mécanisme bien ou mal l'éussi, et
prédestiné de Dieu à la vie éternelle
ou à la damnation; il ne peut changer sa propre destinée.
» La foi. Le méthodisme a fait, son
âme de celle partie vraie et toujours
jeune de la religion, qui a été étudiée à la page 7 de la Fiaccola de
1882». (Nous ne savons pas deviner
quelle est’ cette pailie de la religion chrétienne qui a, par dessus les
autres, le privilège d’être toujours
jeune). « Le protestantisme se tourmente pour l’obtenir, mais ne la possède pa.s ; bien plus il croit à des
formules lliéologiques et impute à
soi-même la justice de Christ sans en
avoir la vie.
» 4 Les œuvre.^. Nul ne peut demeurer méthodiste s’il ne vit saintement... Foi et œuvres sont une seule
chose. Au contraire, pour les protestants les œuvres sont toul-à-lail secondaires.
t 5. Théolor/ie. Par ses dogmes libéraux le méthodisme ne contrarie
pas le développement de la philosophie et de la théologie. Le protestantisme excommunie volontiers; c’est
pour cela qu’il y a divorce entre pasteur et peuple, entre théologie et
philosophie. Le méthodisme oblige
ses ministres a étudier les sciences,
toute la matinée, ou au moins cinq
heures par jour, obligation qui n’existe pas dans le protestantisme ».
Dans l’article de janvier dernier,
après quelques paroles méprisantes
à l’adresse de l’Eglise réformée de
France et de sa confession de foi, il
est dit: «que .si la réforme ne s’implanta pas en Italie, ce fut moins à
cause de l’intolérance inquisitoriale
que par répugnance (des italiens)
pour les dogmes calvinistes,» puis
on conlinite :
8 Les vaudois qui auraieut pu devenir le levain religieux d’Italie, s’ils
avaient été animés du principe substantiel, demeurèrent comme suffoqués sous la lettre de la Bible et la
confession de foi calviniste, abandonnèrent la langue, les mœurs et la
nationalité italienne. C’est pour cela,
dit Geymonat (dans l’introduction à
la science de la religion) que la littérature fut si pauvre, la poésie presque nulle et la philosophie lou)our,s
abhorrée. Après 1848 ils Sf' préparèrent à évangéli.ser l’Ilalie, défiants de
leur confession de foi calviniste en
ce qui concerne la prédestination.
»L’Eglise de Genève criant: après
les ténèbres la lumière, a considéré
le sujet {il tema} de la vie nouvelle,
comme un gobelet aux bords dorés,
plein d’une liqueur enivrante ; mais
en buvant elle la sentit se troubler
par des lies amères; elle ne pensa
qu’à se conserver, devint mélancolique, rigoriste, hypocondre et ombrageuse, tomba sous la révolution et
,'uijoui'd’hui, vieillotte et malingre,
elle traîne .son existence ne sachant
à quels remèdes recourir, satisfaite
de dire par le moyen de ses disciples
la bonne aventure'à l’Italie. Anus fatidica libiement traduit: vieille bohémienne ».
Les deux arlicle.s que nous avons
cru utile de faire connaître à nos
lecteurs sont signés; Caporali. Ce qui
pourrait être un nom d’homme et
c’est assez probable. Mais il pourrait
aussi désigner un grade comme qui
dirait : les caporaux de la compagnie,
ou du bataillon. Il nous parait que,
fu.ssent ils même signés par l’Etat
Major tout entier, ils n’y gagneraient
rien. Certes c’est une excellente chose
que d’astreindre ses ministres à étudier les sciences au moins cinq heures par jour. Seulement il importe
à tous lès disciples de Jésus-Christ,
surtout à ceux qui doivent instruire
leurs frères, d’apprendre à son école
à être doux et humbles de cœur. Toius
ont ans.si besoin, les méthodistes,
comme les baplisles et les vaiidoi.s,
(le se coufcirmer à celte admirable
l•ecollmlaudlUion do Paul; Pmt. ii,
4
.68.
3 : « Que rien ne se fasse par un
esprit de dispute ou par vaine gloire,
mais que par humilité de cœur l’un
estime l’autre comme plus excellent
que soi-même ». C’est la condition
nécessaire pour que Dieu soit glorifié
par nous et que notre travail ne soit
pas vain auprès du Seigneur.
Qael pe varda sa tleseil
Ni an vagua, ni an perd
Il est agréable d’être en de bonnes
relations avec son voisin, aussi y at-il certaines règles é observer, pour
ne pas troubler cette douce harmonie.
Ainsi, il ne (aiit pas être continuellement dans sa maison , il pourrait
à la fin SC fatiguer de notre présence.
« Mets rarement le pied dans la maison
de ton prochain , de peur qu’étant
dégoûté de loi, il ne te haïsse. »
C’est cette même pensée qu'exprime,
d’une manière un peu plus faible,
notre proverbe patois: quel quëvarda
so desert, ni an vafna, ni an perd.
Si lu le liens dans la solitude, tu ne
gagnes rien, et tu ne perds rien non
plus. El si tu y réfléchis, tu peux
bien dire que lu as plus à gagner
qu’à4>erdro. En faisant ainsi , lu ne
deviens pas à charge à ton voisin,
et surtout lu évites les discours qui
rapportés de bouche en bouche, et
d’ordinaire modifiés à ton désavantage, finiront par le causer des
ennuis. Si tu perds quelques moments
de conversation et quelques nouvelles
plus on moins intéressantes, tu gagnes
en tranquillité.
Les rapporteurs ne connaissent pas
ce proverbe ou g’en tiennent pas
compte. Il faut qu’ils causent et fassent causer là-haut pour aller vite le
rapporter là-bas; ils mettent dubois
sec sur le feu, ils entretiennent la
méfiance, et divisent les amis. S’il
y a un dései't, une solitude à faire
et à garder, c’est autour de notre
langue. Il faut prendre garde de
dire ou de rapporter ce qui peut
nuire à notre prochain. Alors nous
gagnons beaucoup, et nous ne perdons
rien.
Notre proverbe ne recommande
donc pas les visites, au sujet des
quelles nous avons lu quelque part
celle pensée: •« La plupart des visites
no sont autre chose que des inventions de se'décharger sur autrui du
poids de soi-même, qu’on ne saurait
supporter. Je ne sais d’où vient que
les prédicateurs se corrigent si peu
de la longueur de leurs sermons, et
les causeurs de la longueur de leurs
visile.s. N’est-cc point la vanité qui
les trompe? b
Ce dicton recommande au contraire
le .silence, au sujet duquel S’. Jacques
a écrit celte parole si imporlanle:
« Si quelqu’un croit être religieux
parmi vous, et qu’il ne tienne point
,sa langue en bride, mais qu’il séduise
son cœur. Ma religion d’un tel homme
est vaine«. Vai.dés.
A prApos de quelques observaliAUs
sur raiiliquUÉ des VandAis,
d'après leurs anciens maimscrtls
fSnilr, roir 7J.
La plupart des écrits anciens portent en eux la trace des idées de leur
temps; il est rare du moins qu’on ne
puisse y signaler quelque particularité
caractéristique, qui convient à une
époque et non à d’autres; de simples
fragments détachés, peuvent paifois
y suffire. Ainsi à l’inspection d’un
morceau de vase brisé, un céramiste
habile reconnaîtra à la pâte, au verni.s,
à la cuisson, la nature de l’argile,
l’époque du travail, le lieu de production, et parfois même l’auteur,
ou du moins le chef d’école plastique,
au quel ce vase a été dû.
Sans espérer qu’on puisse obtenir
de l’examen des MS. Vaudois des
indices aussi précis, je pense qu’on
ne peut se refuser à leur raconnaître
d’abord un certain air de famille: en
ce sens du moins qu’ils laissent, à la
lecture , une impression commune.
5
™,e9
Getîe impression est celle d’une
piété simple et pratique, aux habitudes résignées, ip,i senlirnent recueilli
et serein.'Il y a bien quelquefois un
peu d’ascétisme dans leurs pages,
mais sans jamais rien de monacal.
On y trouve souvent aussi les formes
habituelles de la scolastique, chargées
de distinctions trop mimitieuses, de
divisions et de subdivisions inutiles;
mais ce sont là des aspects littéraires,
qui peuvent servir d’indice pour une
évaluation approximative de l’époque
où ils ont été composés, sans nous
initier au caractère intime de l’existence des auteurs.
Ce caractère ressort de l’ensemble
des sentiments et de.'; faits, que font
connaître ces écrits. Ils répondent à
l’idée d’une vie concentrée et clu'cfiennement austère, toute préoccupée de
mettre en action le.s préceptes évangéliques; existence pénible, opprimée,
combattue par les mépi'is et les,
injustices du monde, mais non encore
par des violences continues et systématiquement organisées, comme cela
eut lien dans le quinzième siècle.
En outre, si tous ces écrits étaient
du XV'’ siècle, ou pourrait s’étonner
de ne pas y trouver une seule citation de VImitation de Jéms-Chrisl,
dont l’esprit répond' si bien à celui
de leur théologie: quoique dans une
direction différente. — Sans doute
qu’il doit y avoir parmi les divers
ouvrages contenus dans les MS. Vaudois, des écrits du XV'’ siècle, (et
même du XVI® — le livre de Georges
Morel, par exemple) et lorsqu’ils
auront été étudiés avec plus de soin
on y signalera peut-être des allusions
ou des emprunts à t’œuvre de Thomas
a Kempis, mais dans ce que j’en ai
Ur et particulièrement 'dans les ouvrages qui nous occupent, je ne puis
me souvenir d’y en avoir l'ien rencontré.
Les dates respectives des divers
opuscules, dont se composent nos
manuscrits, sont encore à déterminer;
mais on peut sans crainte afflrmer
qu’ils ne sont pas tous de la même
époque, et l’impression d’ensenable
qui résullc de leur lecture, même
incomplète , pourvu qu’elle ait porté
sur l’ensemble de ces écrits, ne cadre
pas avec celle que nous laissent de
la vie vaudoise les événements historiques au milieu desquels elje a dû
se poursuivre durant le quinzième
siècle.
Un exposé succinct de ce.s événements devrait ici prendre place ; mais
si bref qu’on le fît, il déborderait
encore le cadre de ces pages.
L’indication pure et simple des
actes, par les quels s’est ouverte la
source des événements successifs de
l’histoire Vaudoise au XV® siècle,
suiTtra pour en faire apprécier le
caractère, et permettre qn’on se fasse
une idée de la vie pénible et agitée,
qui devait en résulter pour les Vaudois. (Suile). A. M.
La mission du Lessoulo
Les liens plus étroits que jamais
qui unissent dès à présent notre
Eglise à la Mission du Lmoniîo nous
engagent à publier sur ce pays les
graves nouvelles que voici, que le
Journal religieux emprunte à une
lettre de M. Coillard.
«L’orage qui grondait depuis si
longtemps sur le Lessoulo a enfin
éclaté malgré tous les efforts de.s
missionnaires pour le conjurer. Pendant la dernière guerre, les indigènes
s’étaient parlagés en rebelles Qi loyaux,
suivant qu’ils l'cslaienl ou non, soumis
au gouvernement anglais. Les loyaux,
accusés de trahison et de lâcheté
pour avoir refusé de prendre les
armes, furent souvent pillés et maltraités. Lorsque la paix fut conclue,
les Anglais stipulèrent qu’on leur
restituerait tout ce qui leur avait
été enlevé. De là des querelles et des
troubles incessants, de là des soupçons et des haines, de là une agitation
générale dans le .pays. Les rebelles,
enflés de leurs succès militaires, se
conduisent d’une manière insolente
et provocatrice;, les loyaux exigent
des réparations pour les loris qn’on
6
leur a faits. L’èlincelle qui a mis le
feu aux poudres a été une dispute
des deux fils du cliefMolapo, Jonathan
et Joël, au sujet d’un troupeau. Le
'H décembre, ils ont pris tous deux
les armes, ainsi que leurs partisans,
et, malgré les supplication.s et les
avertissements solennels de M. Coillard et du magistrat du pays , M'
Orpen, se sont livré bataille sur un
plateau de la montagne; Joël, mis
en déroute, a' dû se réfugier dans
les Maloutis, en laissant soixante
morts sur le champ de bataille. Jonathan n’a eu que trois ou quatre
blessés, mais il a souillé sa victoire
en mettant le feu aux villages de son
frère et en laissant massaci'er des
vieillards et des enfants. La rumeur
publique ayant grossi le nomln'e de
ses victimes, la plupart des chefs se
sont lignés conti'e lui. Un autre fils
de Molapo, partisan de ..Joël, s’est
mis à parcourir le pays, pillant,
incendiant et massacrant tout sur son
passage.
» La guerre était encore circonsci'ite
au moment où M. Coillard écrivait,
mais une conflagration générale est
à craindre, car les chefs ne cherchent
qu’à compromoILre le gouvernement
anglais. Ce'serait la ruine du pays
et de la mission. Le Lessouto a donc
plus besoin que jamais des prières
ferventes des chrétiens d’Europe. Que
Dieu, dans sa miséricorde, veuille
avoir pitié de ce pauvre peuple et
des missionnaires, qui edurent personnellement de grands dangers ! 11
a déjà sauvé celle belle œuvre d’une
catastrophe, imminente, il le fera
encore si nous le lui demandons avec
foi ».
Nous croyons savoir que depuis
lors. In paix a été faite enti'e les
adversaires.
(]o[le Africain
Les habitants de quelques cnnlrées
africaines baignées par l’Océan oiiQ
riiorrible coutume d’adoi'er le requin'
dont ils cpnsidérent l’estomac comme
la voie qui mène au ciel. Trois ou
quatre fois par an , ces pauvres
idolâtres s’avancenl en pleine mer
sur des barques, et offrent au monstre
marin de la volaille et des chèvres.
Mais ce qu’il y a.de plus abominable
c’est qu’une fois par an on offre à
ce poisson vorace un enfant d’une
dixaine d’années, engraissé dans ce
but depuis sa plus tendre enfance.
Au jour indiqué pour l’horrible sacrifice, la pauvre victime est attachée
sur la plage où les eaux .sont b'as.ses
et quand la marée monte le requin
arrive et dévore la proie que lui
livrent ces cœurs dénaturés. Que
l’enfant jette les hauts cris et que la
mère pleure, cela ne change en rien
la face des choses. Même les parents
de la pauvre victime s’imaginent —
par ce que des prêtres infâmes le
leiw font accroire — que leur enfant
va tout droit au ciel en passant pai'
l’estomac du monstre marin.
Ce récit ne vous touche-l-il pas,
vous pères et mères qui vous félicitez
d’habiter un pays plus civilisé, et
d’avoir des mœurs moins farouches?
Avez-vous réfléchi cependant à ce que
pourraient penser de vous des africains convertis an Seigneur par les
efforts des missionnaires, s’ils savaient
que vous, geps civilisés et non sauvages laissez' aller et quelques fois
accompagnez vos enfants sur ces hauts
lieux infâmes où l’on sacrifie à un
mornstre plus horrible que le requin,
en prenant part à des danses impures,
que nos pères appelaient la procession
(le Satan et en permettant que Pâme
de vos bien-aimès se corrompe sou.s
vos yeux et avec votre permission?
N’esl-ce pas là préparer des victimes
pour les requins, et livi'cr des âmes
immortelles à Satan qui les souille
et les ruine? E. B.
Le tnivâil à deux
long
Un négociant, qui pen dan
temps ne s’était point inqniélc dit
saint de .son âme, fut réveillé et converti pai' la puissance du St. Esprit.
f
7
*1
Jamais aiiparavanl il n’assistail à aucun culle, prélendanl que le temps
lui manquait pour aller à l’église;
en bon père de l'amille, il devait,
disait-il, pourvoir avant tout à l’avenir de ses enfants.
Mais, après qu’il eut appris à connaître le Seig-neur, il profitait de tous
les moyens d’édification. Le dimanche, il fréquentait la maison de Dieu,
et dans la semaine, il se trouvait
heureux toutes les fois qu’il avait
l’occa.sion d’entendre méditer la parole de Dieu et de s’édifier avec des
frères. «Tu m’élonnes, lui dit un
jour un ancien arni; autrefois, si lu
t’en souviens, lu assurais n’avoir jamais le temps d’assister à un service
religieux». «Oui, je m’en souviens
très-bien, répondit îe négociant; mais
maintenant je me suis associé à quelqu’un qui se tient sans cesse à mes
côtés, depuis ce temps mon travail
se hiit si facilement qu’il me reste
assez de loisir pour m’occuper de
mes intéi'êls spiriluels ».
Et vous cher lecteur, avez-vous
appris par expérience combien le travail est doux, comme nos affaires
.sont bénies et marchent facilement
quand nous avons le Seigneur pour
associé ?
{Fenilk Religieuse).
Le don de Dieu
Un directeur d’écolo du dimanche
voulait expliquer à scs élèves ce qu’est
le don de Dieu et comment on peut
l’obtenir.
Il quitta son pupitre et tirant une
montre de sa poche il dit:
Je la donne à qui la vent; il n’y
a qu’à la prendre.
Les premiers élèves devant les
quels il passa l’èslèrenl ébahis, les
autres rougirent, d’autres encore le
regardèrent sans dire mol et d’un
air incrédule; mais personne n’avança
la main pour recevoir la montre.
Gomment nous douneraii-il sa montre?
pensaient-ils; certes il n’y .songe pas;
va savoir où il veut en venir!?
Mais voilà que l’un des plus petits
enfants du dernier banc, avance timidement sa petite main et saisit la
chaîne. Le maître laissa aller la chaîne
et la montre dans la main de l’enfant,
qui dit pendant que le directeur retournait à sa place:
— Donc, s’il vousplait. Monsieur,
la montre sera mienne.
— Sans doute qu’elle est à toi.
— 'Voulez-vous dire, Monsieur, firent alors les grands élèves émerveillés, qu’il peut garder la montre
et la porter chez lui?
— Cela va sans dire qu’il le peut. Je la
lui ai donnée,comme ,jC l’aurais donnée
à chacun de vous s’il l’avait prise.
— Ah si j’avais su cela, s’écrièrentils en chœur, je l’aurais prise la
montre.
— Mais ne vous ai-je pas dit que
je l’aurais donnée à celui qui la
prendrait?
— Oh oui! mais nous ne pensions
pas que ce fût pour de bon.
— Tant pis pour vous. Ce petit
enfant m’a cru et il a la montre.
Eh bien! chers lecteurs, recevoir
le don de Dieu est tout aussi simple.
Dieu nous offre la vie éternelle en
Jésus Christ; ne discutons pas, ne
doutons pas; saisissons-la; elle est à
nous.' E. B.
Le |iaganis!iie s'en va
Nos lecteurs qui s’intéressent aux
missions cl ipii soupirent après l’extension du royaume de Dieu sur
toute la terre, apprendront avec
plaisir les progrès merveilleux qu’a
faits la cause de l’Evangile aux îles
Fidji. D’après des données olïieiellcs
récentes, la population entière de
ces îles s’élève à 124.902 habitants
desquels 104.900 appartiennent déjà
au protestantisme, pendant rfue 9000
sont papistes, et 10.900 environ sont
encore paymns. Il n’y a poiiriant là
3ue onze ministres protestants, innis que l’on y compte douze prêtres,
romains. E. fl.
8
iiomîeUes rdiigiciìses
France. — Les élections trienniales
pour le renouvellemenl des membres
sortants des Conseils presbytéraux de
l’Etilise réformée ont eu lieu, dans
toute la France, le dimanche 11 février. A Paris, le résultat a été le
même que l’an passé; la liste libérale l’a emporté dans la paroisse de
l’Oratoire, quoiqu’à une faible majorité par deux des élus; le troisième,
porté sur les deux listes, a une majorité considérable. Dans les six autres paroisses, c’est la liste ortho
doxe qui l’a emporté à de fortes
majorités.
Allemagne. — Il existe à Osnabrück
(Hanovre), lisons-nous dans la Semaine Religieuse, une Vnion de la
paix qui a pour but de lutter contre
la fureur des procès. Ses membres
s’engagent à ne jamais déposer une
plainte en justice avant que des arbitres appartenant à l’Association aient
essayé de résoudre le conflit à l’amiable. L’an passé, l’Union comptait
684 membres et, ’sur 25 affaires qui
lui ont été soumise.s, elle en réglé
pacifiquement 23». Voilà une union
qui aurait bien sa raison d’être dans
nos Vallées et dans telle de nos paroisses en particulier.
Angleterre. — Moody cl Sankey à
Oxford et à Cambridge. Jjes deux célèbres évangélistes américains ont visité ces deux Universités. Comme on
pouvait s’y attendre, ce projet, dès
qu’il fut annoncé, a soulevé de vives
critiques, surtout à Oxford: un ancien marchand de chaussures venant
prêcher au milieu des docteurs, quelle
prétention ! Pourtant cette tentative
a fort bien réussi. La première des
réunions tenues pas* Moody a amené
40 étudiants /i la foi. La“ dernière
réunion comptait 1200étudiants, dont
environ 150 répondirent à l’appel du
prédicateur de la grâce. A Cambridge,
la derniéie réunion comptait 2Ô00
étudiants, dont 200 prirent la résolution de SC consacrer à Dieu. Ces
résultats ont été obtenus en deux
semaines, ce qui a fait dire à Moody;
« ces deux semaines sont les meilleures de ma vie ».
SOü.SCltM*TION.S l-N FAVIiLilt
BES incendiés
(la ùllwje de Uriinissard (ÀnieuxJ
Paroisse Vaiuloiso du- Rosario.
D. Armand-Hugon Fr. 5,30; Philippe llostan .5,30; David Gourdin 5,30;
Jacques Gilles 5,30; Jules Félix 10,60;
Daniel Jourdan 5,30, Thomas Rostan
2,65; J. D. Revel 5,30; J. P. Geymonat 5,30; Jean Rivoir 2,65; Pierre
Geymonat 5,30; Jacques Rochon 3,70;
Elisée Caffarel 3,70; Daniel Davyt
2,65; Paul Negrin 2,05; Tirnolhee
Gonet 10,60; Pierre Guigou 5,30;
Philippe A. Gardiûl 5,30; Etienne
Garrou 5,30; T. D. 5,30; Catherine
Lantaret1,59; Paul ArUis 2,65; Pierre*
Muslon 5,30; François Goulhier 2,65;
Etienne Poët 2,65; P. Doiinous 5,30;
D. Guigou 3,70; Barth. Roland 5,30;
Total fr. 131,94.
Transmises à M' E. Liotard pasteur
à Arvieiix, Hautes-Alpes, par le Consulat français de Montevideo.
SOTTO.SLKIZIONB A FAVORE
üeffli inundaU dal Lombardo-Vcnclo
Paroisse Vaudoisc du Rosario.
Davide Gourdin L. 15,90; Giacomo
Gilles 10,60; Stefano Bounous 10,60;
Daniele Berlinat 2,65; Daniele Jourdan
10,60; G. D. Revel 5,30; Giulio Félix
10,60; G. P. Geymonat 7,95; D. Armand-IJugon 21,20; P. Geymonat
21,20; Luigi Maurin 5,30; P. Bounous 21,20; Bartolomeo Griot 25;
Daniele Davyt 2,65; Paolo l^legrin 3,70;
Timoteo Gonet 21,30; P. A. Gardiol
21,20; Giacomo Germanet 2,65; Giacomo Rochon 5,30; T. D. 20; Caterina Lantaret 1,59; Pietro Muston
5,-30; Francesco (jouthier 2,65; Constant Dalmas 5,30; Signora Morel 5,30;
Stefano Poët 5,30; Totale L. 270,34.
Trasmesse al R. Console di Montevideo in pesos 50,92 somma equivalente.
ERNKSTlîtiBKttT, Céritfiie! Adininistrnieiii'
Vigaerol, lmp. Chiaiilore et Mascarulli,