1
(Jütnpte-sourant avec la Poste
PRIX D’ABONNEMENT PAR AN
Italie........ L. 3
Tous les pays de TUnion
de poste ...... » 6
.Amérique du Sud . . , . ^ ^
On s’abonne;
Au bureau d'AdministnUion;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M, Ernest Robert (Pignerol)
et à l’imprimerie Alpina à
Torre Pellice.
L'abonnement part du 1. Janvier
et se paie d’avance.
année xvm, N, 48.
‘24 Novembre 1892.
Numéros séparés demandés avant
le tirage^ 10 centimes chacun.
Annoncer; 20 centimes par ligne
pour une seule fois - lâ centimes do 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la llédftctlon à M.
le Past.H. Mfeille, Terre Pelliee
et pour l'Àdiuluistratlon k M
Elisée CûslabeL TorrePeilice,
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me aoroï lémoins. Act. 1,8 Suivant la vérité avec la charité. Epli. IV, 15. Que ton règne vienne. Mallh. VI, 10
Si O m ni air«!
Self Centred, dirigé sur süi-môme — Une
fête d’église à Pietra Murazzi _ Le
discours d'un Empereur — Asile de
nuit Humbert I«'' à Turin — Chronique Vaudolse — Deux martyrs à bon
marché — Nouvelles religieuses —
Revue Politique — Avis.
SELF CENTRED, " Diriflé sur soi-mêine „
Lorsque le gel désagrège les rocs
(le nos montagnes ils roulent jusque
dans nos torrents.
En automne, les feuilles des arbres
quittent leurs branches et après s’éIre balancées doucement, elles tombent, les unes s’arrêtant sur le tertre
d’où l’arbre s’élève parcequ’elles le
rencontrent sur leur route, les autres descendant jusqu’au fond de l’abîme sur lequel I arbre se penche.
Les eaux des ruisseaux se bâtent
vers les rivières, celles-ci vers les
fleuves et ces derniers ne trouvent
de repos que dans la mer. Mais si,
au dessous d’une des cataractes qui
sillonnent les flancs de nos montagnes s’ouvrait un abîme communiquant en ligne directe avec le centre
de la terre, avec quel élan et, si
l’on osait lui attribuer des sentiments humains, avec quelle folle
joie elle s’y précipiterait.
L’aigle a beau s’élever dans les
airs et y décrire ses cercle.s majestueux. il lui faudra redescendre et
se poser sur le seuil de son aire.
Que si le plomb du chasseur l’y
frappe, il tombera comme une lourde
ma.sse de rocher en rocher jusqu’à
ce que quelques brouissailles où ses
ailes inertes viendront se prendre
mettent un terme à sa chute,
11 existe au centre de notre globe
une puissance d’attraction auquel
rien à sa surface ne peut résister.
Une force analogue existe dans
notre cœur; c’est l’égoïsme, le moi.
Il faut que tout converge vers lui
el, si possible, descende jusqu’à
lui ; que la terre lui livre toutes
ses joies, que le monde lui prodigue toutes ses louanges, que tout
homme devienne son serviteur ,
son esclave. Et non seulement il attire vers lui tout ce qu’il peut at
teindre en dehors de lui même;
mais il s’attire lui même, il se concentre sur lui même. Sa pensée unique, son affection suprême, l’objet
proéminent de son admiration et de
son culte c’est lui.
Il va sans dire que cet égoïsme,
landisqu’il est naïf, brutal chez les
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378 -■
uny, sail se voiler chez les aulres
sous les dehors les plus allrnyanls
de la générosité et de l’abnégation.
11 va sans dire aussi (jue cet é-golsme se présentera, chez les dif
iérents individus, à des degrés di
vers d’intensité.
Mais ce qu il y a de sûr c’est qu’il
se trouve dans tous les coeurs. Tout
homme qui vient au monde est «self
centred », suivant l’expression anglaise aussi efficace qu’elle est intraduisible, c’est-à dire que son es
prit, son cœur, toutes les énergies
de son âme sont dirigées vers ce
centre qui s’appelle « moi ».
Une autre image tirée de la nature qui fera comprendre notre pensée c’est le mouvement de noire
globe autour de son axe. 11 existe,
entre les deux pôle.«, une ligne immobile autour de laquelle tout tourne,
depuis les atômes qui la touchent
immédiatement jusqu’à ceux qui,
formant la surface-de la terre, sont
le plus éloignés d’elle. De même
l’homme, en tant qu’il suit son instinct nalurel, tourne constamment
autour de son « moi » pour le contempler, l’admirei-, lui éviter toute
souffrance et lui procurer le plus
grand nombre possible de jouissances.
Et c’est là le péché essentiel,
source de tous les aulres. Et c’e.st
là, en même temps, ce qui marque
le point extrême d’éloignement de
ce que devait être l’homme créé à
l’image et à la ressemblance de Dieu;
c’est là la révolle suprême contre
le Dieu qui est amoui’. Dieu aime;
l’homme devait aimer; mais maintenant l’homme s’aime.
Un péché qui est devenu partie
intégrante de notre nature ne peut
se corriger. Pour que l’homme en
soit délivré il faut qu’une vertu venant de Dieu le détruise. C'est en
présence de ce péché que nous comprenons toute la vérité de la parole
de Jésus: « Si quelqu’un n’est né
de nouveau, il ne peut voir le royaume des cieux », Mais tel est l’ef
fet de la nouvelle naissance, telle
est l’action de l’Esprit. D’un homme
« self centred» dii'igé, concentré
sm- lui-même, il fait un homme
« God cenlred », dirigé, concentré
sur Dieu.
H. M. (A suivre).
UNE FÊTE D’ÉGLISE
À PIETRA MARAZZI
Nous voici de retour, après avoir
répondu à l’aimable invilalion de
l’Eglise (le Pieti'a Marazzi (Alexandrie) qui vient de célébrer, le 21
courant, le 34® anniversaire de sa
fondation.
C’est en effet en Avril 1858 que
M. Ant. Gay, qui évangélisait alors
à Alexandrie, fut appelé à Pielra
Marazzi par une dépulalion d’habilanls de ce pays dans lequel il alla
aussitôt annoncer la Parole de Dieu.
L’Eglise ne fut régulièrement constituée qu’en 1865, et la S.te Gène
fut célébrée pour la première fois
le 15 Décembre de celte même an
nee.
Trois pasteurs des Vallées se rencontrèrent à la gare sans avoir rien
concerté auparavant. C’étaient M.
Ant. Gay qui a commencé l’œuvre,
M. H. Melile dont le bienheureux
pére eut une si large part dans le
mouvement évangélique de ces localités, et le soussigné qui annonça
l’Evangile en 1864 à Pietra Marazzi
à Monlecastello, à Bassignaiia et à
Guazzerà.
L’accueil affectueux nous fil bientôt oublier la pluie et la boue que
nou-s It'ouvâmes sur les bords du
Tanaro, et nous combinâmes dés le
samedi soir le programme du lendemain.
Voici d’abord une ti-enfaiiie d’enfants qui se réunissent pour l’école
du Dimanche et auxquels M., Diodato Rosati fait une bonne explica-
3
"■ -i/T À-■ ■ ■ - ' ■■■ ^
— 379.- '
Ü0I1, claire, simple et soignée, i.es
eiilariLs récitent les vei'scts et répondent assez l)ien aux demandes
(|iii leur sont faites. Nous leur adressons successivement la parole
et l’un de nous rappelle qu’en 18(5i
un vieillard de 84 ans, entré aujourd’hui dans son repos, venait
régulièrement s’asseoir à côté des
enfants et pleurait de joie en entendant les paroles de l’Evangile qui
sanctilièrent dés lors son cœur et
sa vie.
A 10 h. nous entrons dans une
chapelle assez spacieuse pour la population, bien aérée et éclairée piar
de grandes fenêtres. Tous les bancs
sont bientôt occupés par les membres de l’église et par quelques adhérents.
L’un des pasteurs prononça un
discours sur ces paroles de Jésus
Christ: Ne crains point, petit troupeau, car il a plu au Père de te
donner le royaume (luic XII, 32)
et les deux autres distribuent la S.
Cène à laquelle tous prennent part
avec le plus grand recueillement.
A midi nous sommes réunis pour
la plus réussie des agapes chrétiennes à la quelle j’aie jamais pris part.
Toute l’Eglise prend son repas ensemble, hommes, femmes et enfants.
Une commission de cinq membres
a tout organisé et veillé à tout. Des
jeunes filles dirigées par M® Rosati
servent à table; chacun avait apporté auparavant ce qu’il pouvait,
selon ses ressources. Un ordre parfait caractérise cette agape, bien que
le local soit un peu restreint pour
un si grand nombre de personnes.
Le medleur esprit règne et tout se
passe convenablement.
Le moment des toasts est venu et
M. Rosati souhaite la bienvenue aux
trois frères qui sont, descendus de
leurs montagnes pour témoigner de
leur airection à l’Eglise et pour l’exhorter à de nouveaux progrès, et il
lit les lettres de Messieurs M. Prochet, C. A. Tron, J. Tron, W. Meille,
A. Malan, Dl. Gay junior, G. Ribetli,
G. D. Turino et V. Klett, qui pour
une cause ou pour l’autre ne sont
pas présents.
Les trois pasteurs présents prennent succes.sivement la parole par
rang
d’âge et. portent des toasts au
Roi et aux autoi'ités, aux enfants et
à la jeunesse de l’Eglise, et au pro
grès de celle-ci sous la direction in
leHigcnto et fidèle de son conducteur
M. Rosati, de son ancien et de ses
deux diacres. Après les toasts la conversation devint encore plus intime
et elle roula sur le.s souvenirs du
passé qui furent rappelés dans les
moindres détails. Nous avons vu
bien des paupières s’humecter de
larmes d’attendrissement et nous
n’avons nullement échappé à l’entraînement général. Il y a de quoi
vous rajeunii' et vous faire oublier
bien des misères.
Après cela nous allâmes voir les
divers locaux où l’évangile avait été
prêché successivement et même l’endroit où le sacristain de Montecastello avait fait son fameux saut
périlleux pour rejoindre, en grande
hâte, son furibond curé qui l’avait
envoyé pour troubler la réunion. Le
mal avisé sacristain redoutait, après
sa boutade, les représailles des nôtres, et il faillit se casser les jambes
pour rejoindre son maître qui attendail, dans la route, les résultats
de la vilaine entreprise.
Le soir alors, la chapelle se
trouve bondée d’audileiirs des deux
cultes; le corridor était aussi occupé, ainsi que la petite place
sous les fenêtres. On y vit même
un grand nombre de nicodémes qui
n’avaient pas osé se rencontrer jusqu’alors, et qui réjouirent les évangéliques par leur présence et par
leur attention aux paroles de paix.
Et le recueillement parfait, l’attention sympathique et longtemps soutenue nous montrèrent, combien l’Evangile est apprécié et combien les
évangéliques sont respectés par cette
digne population.
Qu’il plaise au Seigneur de bénir
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et de faire fiermer dans les cœurs,
et de faire fructifier pour sa gloire,
la Parole de vie qui lut successivement annoncée par ses trois serviteurs dans cette nombreuse et réjouissante réunion! Nous nous y
sommes fait nous-même beaucoup
de bien.
Et maintenant, chers frères et
sœurs de Pietra Marazzi, nous vous
disons encore merci pour le bon
accueil que vous nous avez fait; nous
demandons à Dieu de bénir la prédication de sa Parole au milieu de
vous et de faire prospérer votre
■chère église.
E. Bonnkï, panteur.
Angrogno, 22 Novembre.
Le discours d’uu' Empereur
À l’oceasion de la réouverture de l’iiglise
du cliateau de Wittenberg {aux portes
de laquelle Lutber avait, il y a 375 'ans,
affiché des thèses) l’Empereur d’Alleriiagne prononça las paroles suivantes;
« L’église du château, que nous
venons de construire, n’est pas seulement un symbole destiné à nous
rappeler le passé ; elle est encore
et elle restera un avertissement poulie présent et pour l’avenir. Elle est
l’expression éloquente des bénédictions dont Dieu nous a comblés par
le moyen de l’Eglise évangélique et
qu’il renouvelle et nous offre encore
tous les jours. Notre tâche est de
ne pas laisser péricliter ces bienfaits,
mais de les conserver d’un cœur reconnais.sant.et pieux et de les faire
valoir selon nos forces.
« Nos espérances dans la vie et
dans la mort reposent en effet sur
la fidélité avec laquelle nous retenons les vérités éternelles du chi'istianisme. Nous avons confessé de
nouveau aujourd’hui notre foi en la
présence de Dieu, et nous n’oublions
pas que cette confession (le Symbole
apostolique) nous unit, aujourd’liui
encore, ,à toute la chrétienté. Elle
forme un lien d’unité qui plane audessus de toutes les dilférences des
Eglises. Elle est le gage d’une paix
qui sub.siste au delà du tombeau.
« Dans les choses de la foi, il n’y
a pas de contrainte. C'est la libre
conviction du cœur qui décide seule
dans ces questions, et la possession
de cetle liberté e.st précisément le
fruit béni de la Réforme.
« Nous autres protestants, nous ne
faisons la guei're à personne à cause
des croyance.s, mais nous maintiendrons fermement, et jusqu’à la mort,
notre confession de l’Eglise, G’e.st là
ma prière et mon ferme espoir: l’esprit qui régne dans celte assemblée
me confirme dans ce sentiment ».
Asile de euit Hiimliert 1«^ à Tiiriii
Voilà un asile qui en a soulagé
des misères pendant les quatre ans
et huit mois qui .se sont écoulés
depuis sa fondation! Qu’on en juge
par les cbiffres suivants:
Pendant ce court espace de temps
il a servi de refuge à 9672 personnes; le nombre des nuits qu’elles y
ont passées s’est élevé à 21603. f.es
ricoverati appartiennent aux: nationalités les plus dilférenles. L’Europe
est rejprésentée par 4853 italiens,
953 français, 339* Suisses, 214 prussiens, 164 autrichiens, 37 hongrois,
30 saxons, 30 belges, 29 bavarois,
13 russes, 42 polonais, 9 hollandais,.
8 turcs, 7 espagnoi-s, 7 anglais, 5
portuguai.s, 3 roumains, 3 danois, 2
suédois, 2 bohèmes, 1 serbe, 1 grec.
Il faut y ajouter 16 égyptiens, 8
américains, 1 abyssin, 1 de l’Asie
Mineure.
Au point de vue de la religion:
9071 catholiques, 516 évangéliques,
75 juifs et 10 apparlenant à d’autres religions.
Tou.s les métier.s et professions
5
possil)les sont représentés' par ces
pauvres épaves de l’humaniLé. Nous
ne ¡KU’lons pas des diiiérenls métiers manuels; nous nous contentons
de mettre en relief les professions
d’ordre supérieur Se sont donc trouvés sans abri pour la nuit ; 1 agent
d’assurances, '16 enliepreneurs, 3
avocats, 1 chimiste, 5 comédiens, 17
dessinateurs, 11 électriciens, 20 photographes, 3 géomètres, 3 ingénieurs,
12 interprétés, 11 instituteurs, 39
maîtres d’écoles élémentaires , 2
rnaîti’es d’escrime, 1 prêtre, 2 sacristains, 27 musiciens, 2 opticiens,
4 journalistes, 3 teneurs de livres,
19 étudiants, 8 commis voyageurs.
Quelle somme de misèies pliysiques, et en partie aussi morales représentent ces chiffres! Et qui parmi
nous ne se sentirait pressé d’aider
par son obole, une œuvre aussi excellente et qui n’a pour se soutenir
que des souscriptions volontaires.
Dans les Vallées, nous sommes beaucoup moins exposés à rencontrer
ces îlots de mallieureux dans la vie
desquels le malheur et la faute se
€imOI\IQl]Ë VAUDOISK
coudoient ; mais nous devons au
mpins les regarder passer de loin,
et nous unir aux personnes généreuses qui, sans regarder à ce qu’ils
ont été et à ce qu’ils sont, leurs tendent à tous une main secourable.
S. GERMAIN. liéunion à propos
de la nouvelle Colonie de la Caroline du Nord (1). — Lundi vers 9
heures du matin le temple se remplit rapidement d’une foule de personnes accourues de toutes les parties des Vallées, surtout du Val S.t
Martin. La réunion est présidée par
le IV M. Prochet qui, aprps avoir
(1). Nous sommes particulièrement reconnaissants à M. le prof. GarrJiol pour nous
avoir fourni les notes,nécessaires à !a rédaction de cette* chronique.
prononcé une prière, explique les
crigine.s de ce nouveau projet de
colon sation. Il reçut un jour, à Ro
me, la visite d'un monsieur améri
caiii qui l’entretint de cette affaire.
Tout de suite il en éci'ivit à M. Tli.
Gay qui était alors en Amérique.
Celui-ci se rendit sur les lieux qui
lui firent une impression favorable.
M. Prochet croit l’entreprise possible et bonne, mais à une et même
à plusieurs conditions. Qu’cn ne se
ligure pas qu’it y aura moins à travailler qu’en Italie! 11 faudra défriciier le sol, construire des routes,
bâtir des maisons, creuser des canaux. H faudra aussi être bien unis
et laisser ici régoïsme, le « moi ».
Il s’agit de fonder une famille et
non pas de faire une spéculation.
M. Prochet donne ensuite la parole à M. G. A. Tron qui fournit les
explications qui vont suivre: L’emplacement de la colonie est au S.-O.
de la Caroline du Nord dans la partie centrale des différents chaînons
qui forment la chaîne dite Bine
Ridge, La latitude est celle de l’Europe méridionale (Malte, Crète). La
colonie sera en partie dans le comté
de Mac Doweli, en partie dans celui
de Yancey, au Nord d’Asheville.
Ce sont 100.000 acres et plus de
terrain situés dans trois vallées bien
distinctes. Il ne s’y trouve actuellement que 20 familles lesquelles en
vertu de la « homestead law » ont
droit à environ 11.000 acres. Le territoire appartenait à la North Carolina invcsliment company qui le
céda à la Farm,ers’ Company laquelle
serait disposée à le céder à son tour
au comité de la colonie. Il faudra
acheter le tout en bloc, car la Farmers’ Company se refuse à vèndre
par lots. ■
Tous les, colons considéi'és comme
une société seraient responsables du
paiement du capital et des intérêts.
Ils doivent aussi prendre sur eux
de fournir pendant 20 ans aux lannei'ies d ’ Asheville une certaine
quantité d’écorco de chêne, qui d’ail-
6
fc/i. •
Ü8è
leurs leur sera payée. Les colons
devraient |)arlir lous ensemble. Il.s
logeraient dans un hôtel consliuit
par la Compagnie à- Round Knob.
Aux 34 chambres de l’hôtel on
pouri'ait ajouler trois maisons voisines et des bara(p]es en bois. La
Farmers’ Company fonctionnerait
dans le.s premiers temps comme une
banque et mettrait à même les colons de se pourvoir du nécessaire
en fait de nourriture, de bétail etc.
f.e prix total du lerrain est de
250.000 fl'. Le paiement se ferait à
que
longues échéances, de manière
la dernière rata pourrait ne se verser que dans 20 ans d’ici. L’intérêt
serait du 6 “/^ l.es impôts dans leur
ensiemble ne dépas.sent pas 3.000 fr,
I.a colonie devrait avoir un pasteur,
un médecin, un géomètre (pour les
chemins, et la mesure des lots) et
un maître d’école. Le pays est beau;
le climat est bon; beaucoup de personnes de santé délicate y vont et
s’y établissent. Asheville, la ville la
plu.s voisiné a 12,000 habilanls, 16
églises et 150 maisons commerciales.
Elle possède de bonnes écoles supérieures, des tanneries etc. La ligne de chemin de fer traverse la
colonie dont la station est à Round
Knob. Les bois de la colonie servent surtout à faire des poutrelles
de chemin de fer. 11 faudrait établir
des scieries auxquelles ne manquerait pas la force motrice de l’eau.
On trouve dans la colonie à peu
près lous , nos ailmes. Le tabac y
prospéreraiI, la vigne pareillement.
11 y a des ours (pas terribles), des
chats' sauvages, des oies, des truites
en abondance. I>e voyage coûterait
à chaque colon 200 fr. environ. 11
serait fort désirable qu’ils fussent
pourvus de quelque argent à leur arrivée;
M. Tron lit ensuite un projet de
contrat pour l’achat du territoire ef
pour l’acquisition des diflêrents lots.
On lit, discute et approuve les 40
ou 47 articles d’un réglement colonial qu’on imprimera et distribuera.
11 y aurait un comité directeur
composé de 9 colons. Duns les premiers tqmps l’oTi vivrait lous ensemble, puis on se répartirait le territoire, les impôts, tes intérêts à paye)',
les souscriptions pour salarier pasteui', médecin etc., le tout en proportion du terrain possédé.
L’on décide d’envoyer un délégué
qui vi.sile les lieux avec quelques
colons du Missouri qui soietd au
fait de la langue, des usages, et
surtout des terrains. Le départ aurait lieu l’automne de 4893. Un tiers
des futurs colons auraient dé.siré
partir déjà le printemps procViairi.
On pai'le d’environ 450 familles qui
ont demandé à former la nouvelle
colonie.
La réunion se termina à .midi
passé.
Ce qu’il y a à faire maintenant,
suivant nous, c’est d’attendre .patiemment le rapport du délégué.
Nous savons très bien que notre
populalion est trop serrée entre nos
montagnes; nous verrions avecgote
qu’elle s’établît en pays tramiuille,
civilisé et protestant; mais nous ne
les verrons partir avec moins de
regret (car du regret il y en aura
pour sûr), que si nous pos.sédons
sui‘ le futur établissement des informations encore plus po.siliv&i. En
attendant, nous ne saurions trop
engager les futurs colons à posséder
leur âme par la patience, et à bien
se garder de vendre ce qu’ils possèdent actuellement. Ils seront toujours à temps de le faire et à
coiiditiors d’autant meilieure.s
le rapport de leur, délégué
plus favorable.
des
que
sera
Nous lisons dans YEglise Libre:
Le sieur Ciibborn, sujet anglais,
fut expulsé de Genève il y a (¡uelques années en vertu d’un arrêté
7
'C ;î ’''-y'- ■' ■ ■ '■.' __ ^'-'{^.'■
383 —
cantonal. 11 recourut auprès de l’autorité fédérale contre la légalité de
rarrôlé genevois. Celui-ci fut maintenu et acquit ain.si force- de la loi.
Néanmoins ledit sieur Glibborn,
se moquant de la décision fédérale
qu’i! avait lui-même provoquée aussi
bien que de l’arrêté cantonal, les
tint i’un et l’autre pour non avenus.
Seul d’abord, puis en compagnie de
sa femme, il fil maints séjours à Genève à la barbe de lu police genevoise.
Arrêté à plusieurs reprises, il re
quinze
ou vingt
vmi. obslinémen
foi.s.
Enflri, lui et sa femme ayant convoqué pour jeudi dernier une réunion à la salle de Rive et annoncé
(|ii’ils y viencli aienl accompagnés de
5'd « officiers », ils y vinient en
l.a réunion eut lieu sans encomh|^e^
Mais lorsque vers 10 heures ' ils
quittèrent la salle, des agents de la
sûreté les invitèrent à les suivre.
Avec la louchante soumission aux
autorités ijui les caractérise, tous
dfeux refusèrent. La femme se suspendit au cou de son mari et c’est
dans cette position c émouvante et
comique » que les agents emportèrent le couple récalcitrant.
Après avoir été pendant là nuit
traités avec des égards excessifs on
(lut faire entrer de force dans une
voiture ces singuliers prisonniers et
les reconduire à la irontière. Là finit
leur équipée héroï-comique.
En [H’ésence de semblables faits,
on se demande de quoi s’étonner le
plus, de la longanimité d’un gouvernement qui laisse impunément
violer son autorité et ses lois, ou de
l’insolence d’un particulier et de sa
femme qui, sous ün fallacieux prétexte de religion, se font gloire de
les braver.
Nouvelles Religieuses
M. Moody, le célèbre évangéliste,
vient de visiter l’Irlande, où il a eu
un succè.s toujours croissant. Les
pasteurs des différentes dénominations assistent en généra! à tous ses
services et lui témoignent leur sympathie. Il pai'aît qu’un très grand
bien s’est fait par le moyen de cette
tournée d’évangélisation.
X
Les réunions de Réveil présidées
récemment à Glascovv par le Rév.
Mac-Neill ont été richement bénies,
il a réuni des auditoires variant de
B.500 à 4.ÜÜ0 personnes. Le Seigneur a opéré des conversions remarquables parmi les joueurs au
football.
Itcviie Roliliqiii;
Italie. — Ci'ispi vient de
noncer à Palerme un discours très
remai’qué. 11 y demande que le Sénat
soit rendu électif, que la nation armée prenne la place de l’armée
permanente, que les biens du clergé
soient placés sous la gestion de l’Etat,
que l’on retourne pour les élections
politiques au scrutin de liste, que
l’on adopte le système de l’impôt
progre.s.sif sur la rente, que l’on assaini.sse les régions marécageuses
de l’Italie et enfin qu’on ne persiste
pas à tout prix dans la triple alliance.
Le discours contient pour la France
des paroles très tlalteuses.
Fi’aiiee. — À la suite du dernier attentat à la dynaniite, le Gouvernement français a proposé à la
Chambre une modification de la loi
sur la presse, afin de pouvoir frapper le.s iournaux qui répandent les
idées anarchistes.
— Un hardi voyageur, le capitaine
Monteil a traversé l’Afrique, du Sénégal à Tripoli en passant par le lac
Giad.
— Le procureur de la République
a déféré à la Gour d’appel les principaux chefs de l'entreprise de Pa
H '-rim
t-- .
8
i-t
«.Mi
ìm.
384
riaina. Ce sont Çesseps, père et fils,
FontiHies, CoUu, Eiffel et Reinach.
Celui-ci est mort subitement, ce qui
laisse supposer un suicide.
/liili'icho. — Le prince impérial
de Russie a l'eçu, à la cour d’Autiicbe l’accueil le plus affectueux.
Cela semble marquer une cerlaine
détente dans les rapports entre la
Triple Alliance et la Russie, et fait
présager une période de paix.
lioiig^He. — Les journaux cléricaux sont furieux à cause du projet
de loi du mariage civil Celui-ci sera
dénoncé du haut des chaires et ceux
qui s’en contenteront seront considérés commes des fornicateuts.
lIclgiffHc. — A Bruxelles le 19,
s’est ouverte une conférence moné*laire internationale. Les délégués
demanderont que la petite monnaie
d’argent d’un état n’ait pas cours
dans les autres.
Allcuiag;no. — I.e Congrès Socialiste s’est réuni à Berlin,
IMPRIMERIE ÎLPINAtTorrsfelfa)
Viennent de paraître les
simples explications sur l’Evangile de
SAINT LUC
offertes par quelques pasteurs des Vallées
aux Eglises.
Ce volume de 308 pages constitue une
étude suivie qui ne manquera pas d’intéressér au plus haut degré ceux qui désirent
sonder la parole de Dieu pour leur propre
édification ou pour offrir à la jeunesse
une instruction religieuse facile à comprendre, aisée à retenir et propre à persuader et à convaincre.
Ce beau volume, qui ne manquera pas
d’occuper une bonne place dans nos familles et nos écolés, se vend à l’Imprimerie
Alpina au prix de ’
1 l'r. l’exemplaire
0,9» de 10 il SO ex.
0,80 de 50 à 100 ex. ou plus.
G. P. Malan, éditeur.
Prime à nos Abonnés
Nt)S lecteurs qui n’ont pus été aboiiiiGs à la Revue du'^Chrialüniisme puatique, peuvent recevoir gi-atis les deux
derniers numéros de cellü|aiinèe en
envoyant leur adresse à l'adininistration de hi Revue à Vals|(Ard6che),
accompagnée de la dernière bando de
notre journal et de 25 centimes en
timbres français ou étrangers.
1 Dépôt Biblique de Pifluerol B
En suite du départ de Madame V,'’«
Kibülti, ce Dépôt a été transféré, du
Teitijile Vaudüis, au N“ 31, Route île
Eènestrelle, et placé sous la direction
de M. G. B. Bertone, négociant (t). '
Le Dépôt Biblique de la LA TOUR
continue a être placé chez M. B. Goss,
négociant.
Celui de TURIN, chez M. Jacques
Goss, concierge de la maison pastorale
Vaudoise', 15 Rue Pio^^Quinto.
Une nouvelle édition française de la
Bible, selon la Version d’Ostervald
révisée par une Société de Pasteurs et
rie Théologiens, a été récemment publiée sur le modèle de l'Edition italienne, c'est-à-dire, avec la division en
sections, références, etc. Prix variés'
selon la reiiure, de fr. 1,50 et au
dessus. Le.s exemplaires plus éléga'niraent reliés formeiÎt un joli cadeau de
Noël ou de Nouvel-an.
Le prix des Evangiles et autres portions séparées des Saintes Ecritures
(sauf la Genèse) a été abaissé de dix
à cinq centimes.
(1) M. Bertone tient aussi un dépôt des publications de la Tip. Claudiana do Florence,
J, P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina