1
Aûilée Septième.
8 Aviil 1881
N. U
ÉCHO VALLËËâ VAUDÜISËË
Paraissant chaque Tî^èndredi < ■ Af,;
V'uMS »1« 3eréi témoins. Actes 1, S. Suivantla vérité avec la charité, 1,16.
PRIX D'ABBONNEMENTPAR AN Itiâli’ft - . L. 3 Tous les pays de rüDÎon de poste . . . » 6 Arñártquó . ' ‘r ^ On s'abonne : Pour VIntériétiv cliez MM. lös pasteurs et les libraires de Torre Pellico. , Pour r/fflCiefiôttrauBuréau (l'Ad- ministration. ' Un ou plusieurs numéto4 Répa- rés, demandés avant le ii-^ raiiÿe 10 Cent, chacun". Annonces: 25.oentîmeK parligue. Les envois d'dvg-ent se font pair lettre recom*nan<iée ou par mandats sur le Bureau de Pe- vo«a Arpenitna.
Pour la RÉDACTION adresser ai’hsi : A la Direction du Témoin, Pomaretto (Piiierolo) Italie. PoUf rADJnNISTRA''riÔi?J adr'e'ssêr Binisi : A i'Ádmiiiisti'alioji du IVb/oíií, Poinarétto 1 PineroloJ Italie
S O iïi Ài'a ï tí"'©'.
Les ITospice's da‘s caiôbhutnertes. — Répltqne h mes cri tiqWis toûch'aiit rtos originéis
— Nouvelles religieuses. — Chronique Raucloise. — Revue politiqu'e. — Collecto. —
l’ublicalion.
LËÉflOsA 1)ÎÉ^G^TÊ(ÎH6M$
■Nii
Le Îlo^il ptoviiicial de Turin,
dims sa séaPPe d'tf dernier,
a été appelé à' s’ocRu'per œün projet
de réfoi'nïe' du' de transforfrtatioti des
dédît étalîlissemed'ts' connus sons
le noih d’Fo^ioes <fes CàtécMfiiènies.
Lp- coiiâeUlei Frescdi, tiienlibre de
lâ^fiépiUdlidP Provinciale* et rapporletd‘ du= projet, eîipose qù’il éîiiste
ir Turin et à Pigderol dee hospice^
dans le but de convertir à la foi
catholique les Israélites ét fes Mires
in^dèles. Le Conseil Goniinunal dé
Turin apprôuVC' la réforme de cêlUi'
qui possède* cette ville'; le Conseil*
Côïhnàhnal dé Pîgberol à’ voté la'
suppreSsiepi du sien, — mais l’A'dminifetràtioii'‘de ce dernier hospice
a protesté Contre céU’e délibéràtion.
Le préavis dé la Dêptitation' provîn
cîaie esii que les deux étabiissemenis
soient supprimés, que lés, revenus
de celui de Turin soient partagés
entre le Collège des ÂriMia%élli,
la Bdinte Famille (Sacra Famiglià)
et la Société des jeUiies libérés dé
la frison ; que les revenus de celui
de Pigiierôl soient dévolus à l’hopltal de charité.
Le eonséilïer Spurgàiizï propose
de charger la CôinmiSsiob' pour
les affaires diverses (CommiSsione
per gli affari diversi) d’étudier ta
quëUion, ce à quoi le rapporfeur
S'empresse d’adhérer, en son nom,
comme en celui dé sés collègues
dé la' Dépütaliôh' prôvihciaié. VdilÀ’
une queslron qui risiqtfë' fort, d'é né’
pas réVeiiiv de si tôt à l'ordre du
jour, si l’avenir répond’ eh qnélqtré'
’ manière au passé. Car voiüi ce qui
est arrivé au sujet , dé' ce farrieuic
hospice de PignéroÎ. NoUs transcri; vons ce que le TérHoiH dit 5 oCtOhre'
■1877 éhipruntàW à la Gitizétiè âé
Pîgàerol, résumahl la 4® slaucé'dfe'
, l'a' r^tiriioh d’automne dù GoPseïï
Communal.'
I i La discussion s'ouvrif'^éfe'Siiite
t> Sur la' demande faite pàr 25‘d6ii
c;.
2
. » seillers d’affecter à quelque élablis» sement d’instruction ou de bien» faisance les revenus actuels de
» VHospice des Catéchumènes. Après
» plusieurs observations présentées
3 par les conseillers César Bertea
» (l’initiateur du projet), Fer, Car» letti, Davico et autres, on délibéra
T> par deux votations successives , et
î à l’unanimité moins 1 vole: 4“ de
» demander la suppression de l’hos» pice des Catéchumènes; 2° d’en
» affecter les rentes à quelque étas blissement d’instruction déjà exis» tant, ou à fonder à Pignerol ».
Nous ajoutions nos félicitations,
même nos remerdments à la municipalité de Pignerol, qui donnait
aux Vaudois un témoignage de plus
de ses sentiments libéraux et bienveillants, Et c’est ici le lieu d’informer l’auteur du compte-rendu de
la récente séance du Conseil provincial, — que ce ne sont pas les
Israélites ni les autres infidèles (par
où il a, sans doute, voulu désigner
les Mahométans) que l’on a eus en
vue dans la fondation des deux hospices, mais celte pauvre petite peuplade vaudoise, que les armées
réunies de France et de Piémont
n’avaient pu exterminer. Que si,
dans la pensée de •l’auteur du compterendu, l’épithète ù''infidèle s’appli* quait à quiconque n’est ni juif ni
catholique, nous déclarerions hautement que nous nous estimerions
déshonorés d’être fidèles à la manière du Syndic de Marsala qui fait
danser une bande de malfaiteurs
au son de la musique de la, ville,
comme de cet archiprêtre qui donne
sa bénédiction à cette troupe de
vauriens et de pillards.
Pour-#n revenir à la délibération
; / unanime du Conseil de Pignerol,
trois ans et demi se sont écoulés
depuis qu’elle a été prise et portée
à la connaissance du public, et nul
depuis lors n’en avait plus entendu
parler. A dire vrai, nous n’en étions
pas trop surpris, sachant quelles
influences, très puissantes encore,
s’opposent à la réalisation de tout
progrès vraiment libéral; sachant
aussi qu’il est infiniment plus facile
de prononcer un beau discours, ou
de faire une proposition généreuse,
que de travailler avec une persévérante énergie à la réalisation d’un
but quelque peu élevé. Puisque nous
sommes en veine de confession,
nous devons ajouter que ce silence
nous inquiétait fort peu, ayant toujours regardé ces maisons de refuge,
comme des dérivatifs propres à délivrer la population vaudoise de ces
’Vallées de quelques uns de ses plus
tristes éléments, et ne nous étant
jamai^s senti disposé à pleurer sur
certaines défections qui sont pour
nous un gain véritabl^^^
Que manquait-il à la olïÎbéralion
du ConseiL^ttimunal de Pignerol
pour qu’élro fût rendue exécutoire?
L’approbation du Conseil provincial,
sans doute, et peut-être aussi l’avis
favorable du Conseil d’Etat. Enfin
le Conseil provincial nous apprend
qu’il s’est occupé de la question;
sa députation présente un rapport,
énonce les conclusions auxquelles
son examen l’a amenée; il semble
que l’on Louchait au but. Mais non,
il faut que la question soit nouvellement étudiée. — Soyez donc sans
inquiétude, messieurs les administrateurs de ces hospices convertisseurs ! Yous l’avez échappée belle,
mais pour un certain terapS, trois
ans et demi, peui-être, vous pouvez
dormir tranquilles... et nous aussi.
3
JIU
à mes criliqucs louchant nos origines
ni.
La Chronique de Saint-Tron.
Cicéron con.seille quelque part, de
suivre dans la démonstration l’ordre
suivant: d’abord, les preuves médiocres , ensuite celles qui sont concluantes. Vaudès, qui m’a l’air de s’inspirer plus aux règle.? de l’art oratoire
qu’à celles de la critique historique,
a suivi cet ordre là. Il a donc réservé
pour la fin ce qu’il lui plait de norniner les indices anlérimrs à Val,do.
Ce.s prétendus indices lui ont paru
forts. Il en est un qui, à son avi.s,
mérite la place d’honneur. Laissonslui le loisir de se répéter, pour plus
de clarté.
« Nous placerons en première ligne
» — dit Vaudès — une indication
» fournie par la chronique du Monas» tère de St. Tliron, en Belgique,
» écrite entre l’an 1108 et HBfi. L’abbé
» Radulphe parlant d’une contrée qu’il
» désire visiter quand il traversera les
» Alpes pour se rendre à Rome, la
désigne comme souillée d’une hé» résie invétérée. En outre, dit Raî dulphe, il entendait dire que la
» contrée vers laquelle il s'était proposé
» de poursuivre son voyaqe était souil» léc d’une hérésie invétérée sur le corps
» et le sang du Seigneur. Cette contrée
» n’est pas nommée, mais aussi long» temps que l’on ne peut indiquer
• une (autre région au passage des
» Alpes, comme souillée d’hérésie,^ il
» est naturel de songer aux Vallées
» comme étant ainsi désignées ».
Là-dessus Vaudès s’efforce de démontrer que cette hérésie n’est pas
nécessairement propre des Cathares,
mais qu’elle se rattache plutôt aux
doctrines professées par Pierre de
Bruis dans le Val Louise, un demi
siècle avant Valdo. Seulement, ajoutet-il 5 « la doctrine de Bruis sur la
Cène ne pourrait guère être qualifiée
d’hérésie invétérée, par une chronique
contemporaine ». En effet, mais peut
être a-t-il trouvé cette doctrine dans
le Val Louise , déjà infecté en l’an
1096. En tout cas, Vaudès conclut
comme suit : «jusqu’à preuve du contraire nous retenons donc les lignes
citées plus haut de la Chronique de
St. Thron, comme un indice cfe tendances évangéliques et anti-romaines
chez les habitants des Vallées avant
l’arrivée de Valdo ».
Voilà l’argument de Vaudès, S’il
lui donne tant d’importance, il a tout
l’air d’avoir raison. Monastier n’a-t-il
pas écrit qu’il y a là une preuve des
plus importantes ? Bien d’autres encore l’entendent ain.si. Sans parler des
faciles applaudisseurs de Vaudès, je
mentionnerai quelques lignes que le
plus illustre de nos écrivains, vient
d’écrire à un ami qui me les a remises. « Pour admettre les conclu» sions de C..il v a une difficulté :
T> la Chronique de St. Tron , qui va
» de l’an lIüO à USO, dit qu’il y a
» dans les Alpes im foyer d’hérésie
» invétérée. Selon moi, ce foyer ce
» sont nos Vallées et j’en donne pour-» preuve la venue de Valdo. Si les
• Vaudois n’existaient pas comme hé» rétiques avant Valdo, dans quelle
» autre partie des Alpes était située
» cette localité qui était un foyer d’hé» résie un demi siècle avant Valdo,
» et pourquoi ce dernier ne l’a-l-il pas
» choisie pour y conduire ses- disci» pies? Présenle-lui cette question,
» et s’il veut bien y,répondre, fais» moi connaître sa réponse *.
Voici donc ma réponse, par laquelle
je viserai à faire d’une pierre deux
ou plusieurs coups.
Je soutiens que cette preuve-là n’en
est pas une, et vous le verrez toutà-l’neure. Mais pour commencer, qui
vous assure, monsieur Vaudès, que la
Chronique de St. Tron dise ce que
vous lui faites dire ? Vous répétez ce
que d’autres répètent, oubliant l’essentiel , savoir de vérifier. Si vous
l’aviez fait, vous n’écririez pas que
l’abbé Radulphe y parle d’une contrée
qu’il désire visiter quand il traversera
tes Alpes pour se rendre à Rome; vous
ne diriez pas non plus qu’il s’agit
'd’une contrée au passage des Alpes.
4
fv ww\/vwv\/w\A/w\/ww
Tpji^t^ç^lja p^nqiie popiplèteraen^, saqf
dans ÿbtrjs jpiagiiiaition, qui ïogp'dei
jqlis grillif auxquels vqqs leriez sagement dp donner le vol , par aniôur
djii yrai. Votre érndiliojâ es|; respectable, je ybus en lelicite; seulement
plie 3, nespin d’êtrp ,éphenflj,ée. Vous
ayez bien fait de îa jnettre au soieil.
II pe reste .qu’à y « taper assidpellemeiitdessus,» puisquetyous leVopÎpî
Voici les faits.
L’abbé Rndolpbp de St. Tron yoy.age
en Italie avec un cpmpagnon,, ennèrai
dp là veille et ayéc lequel Îl s’e.s't réconcilié. pelui-içi à nom Alexandre.
C’était au temps du pape Honorius II,
— 4124 à 4d30, et précisément
l’an 1428. Il écrit cp qui suit de son
voyage, comme ferait un chroniqueur
quelconque:
ï Ayant franchi les iUpes et étant
P entres en Italie, ils arrivèrent à
» Sienne » — ici il raconte qu’ils furent dévali^ps par lès voleurs et parvinrent à grand peine à Rome,..pu ils
ne trouvèrent pas trqp de satisfaction.
—r, « Après s’êtré arrélés-là quelques
ïjoprs, ils étaient combattus de seh» tiraents divers, surtout l’abbé Ro» dolphe. Une chose qui ne lui donï) hait pas peu de spuci, c’était d’a» voir été dérobé de tout ce qui lui
y était nécessaire pour réaliser ses
» plans. Ep outre, il entendait dire
» qu’une contrée qu’il se disposait à
y traverser plus tard était souillée
» d’une hérésie invétérée au sujet du
» corps et du sang du Seigneur. En» fin, ce qui augmentait encore son
y chagrin, c’était une douleur' qu’il
» avait depuis quelque temps à la
ï hanche : outre qmelle gênait sa
»marche, elle ne lui permeltail pas
» même d’aller à cheval, sans qu’il
éprouvât un tourment continuel.
B Ainsi forcément détourné de son desB sein, après avoir salué les lieux
B saints et reçu la bénédiction apos-'
B tolique, il entendait retourner dans
» son pays avec son compagnon. ReB venus a Sienne, ils retrouvèrent à
» leur grande surprise tout ce dont
B ils avaient été dérobés, grâce à
B leurs hôtes et aux citoyens de la
B ville. Grande et mystérieuse dispejq
B sation de Dieu, que celle d'ai’TiypJU,
t pauvres à Rome et de s’en retourner.
)) pourvus à la maison! Bref, après
beaucoup d’angoisses d’esprit, bien
B des souffrances de corps, et avoir
» affronté les horribles dangers du
B Mont-Jupiter, la ville de Bâle les
» reçut enfin. De là, Alexandre s’en
y retournà à çheval par la Bourgogne,
» et l’abbè Rodolphe s’embarqua' sur
B ie Rhin orageux qui le conduisit à
ji',ColQgpê, c^r il ne pouvait, à cause
B de rinfirmité que nous avons mep» tionnée, supporter de voyager à
y cheval B.
Voilà ce que dit }a chronique. On
le yoit : nulle mention de contrée au
mssaaes des Alpes, C’est à Rome que
Rodolphe regrette dejne pouvoir pousser plus loin ou du moins de réaliser
tous ses plans. C’est là qu’il médite
de retourner sans détours et qu’il
s’afflige de devoir traverser upe contrée souillée d’une hérésie invétérée.
■ Ouelie est celte contrée Î se
trouve nécessairement entre Sienne
oh il revient,' et le Mont-Jupiter, si
cé n’est' encore plus loin sur sa route.
Ou’esl-ce que ce Mont-Jupiter ? Les
géographes nous apprennent que c’est
le ^aiid SL Bernard. 'Voyez, s’il est
besoin, Marmocchi, art. S. Bé^rnardo.
Notre abbé n’est plus pn vejpe de
faire d’excursion, même après avoir
retrou^îé son petit bagage, R n’est pas
vraisemblable qu’avec sa hanche malade il aille faire le touriste auy Vallées , ou qu’il pense à visiter le Val
Louise ou n’importe quelle autre localité du Paupbiné , de la Provepee
ou du Languedoc. Il ne cberche pas
contrée souillée par l’hérésie ; s’il
en traversera une, ce sera contre son
gré. Cherchons-là donc sur son chemin, entre tienne et la Vallée d’Aoste,
qui mène au Grand St, Bernard.
Eh bien, précisément dans cette
région s’était répandue depuis longtemps la doctrine bien connue des
Catnares, au sujet du corps et du
sang du Seigneur. On en trouve des
, indices réels entre Milan et Turin et
jusque dans le diocèse d’Asti. Déjà
l’an 4028, —• c’est-à-dire tout juste
un siècle avant le voyage de l’abbé
5
113^
'»■ilodolphe, — l’archevêque de Milan
avait déniché les hérétiques cathares
du château Montfo.rt, en Piémont, et
Ife^vait fait brûler, sans réussir à
détruire leur hérésie. On sait que ces
Cathares n'admettaient pas la doctrine
romaine concernant la Sainte Gène. On
leur reprochait par conséquent l’hérésie de corfore et sanguine Domini.
Mais pourquoi ne dirions-nous pas
que c’est-là une hérésie Vandoise ?
Voici : on ne peut parler d’hérésie
Vaudoise quand il n’èst pas encore
mention de Vaudois; d’ailleurs les
Vallées Vaudoises sont hors et loin du
chemin de nos deux pèlerins; enfin,
3uand on parlera plus tard des Vauois, on verra qu’ils professeront
croire à la iransubslantiation, qui
n’était pas admise par les Cathares.
Voyez sur ce point la discussiaa entre
les deux partis vaudois â la conférence de-Bergame, au 13™® siècle, 11
ne s’agit pas pour eux de savoir si
la transubstantiation est admissible,
mais bien de savoir si elle s’accomplit par la Parole sacrementelle de
Dieu purement et simplement, ou
bien encore grâce aux dispositions du
ministre célébrant (V. mon Vaïdo etc.
p. 35), D’ailleurs , la Glosa Pater^ ■-—
pour me borner à cette citation, —
ne dit-elle pas en tout autant de let, très : El dev creyre verayament que
pays que lo preveyre ha dit sobra lo
pyp e sobra lo vin las parolgs or deltas
de y. J., azo dal pan es fait lo cors
de Y. X. e dal vin es fait lo sang de
bd?
Voilà mes principales raisons sur
ce' premier point. Il en reste encore
des autres à examiner, et je lâcherai
de le faire plus brièvement, pour ne
pas trop fatiguer mes lecteurs qui
s’aperçoivent que les bévues de Vaudès vont d’un joli pas, deux à deux
le reste en foule, Em. Gomba,.
, PS. Un respectable Vaudois, que
je ne nommerai pas encore pour cette
fois, m’ép'rit en date du 29 mars
écoulé : « Je lis dans le Témoin que
» vous croyez que votre livre sur nos
? oripnes est approuvé en Allemagne,
* en Belgique, en Erance, et. en Suisse.
» C’est une illusion, U est aj _
» comme littérature, mais sur la'quesp tion de nos origines on s’en moque
» en Suisse, en France, comme aux
ï Vallées et partout.., E’origine date
» de notre ère ». Suivent des exhortations plus ou moins opportunes. —
Puisqu’on m’y invite, je publierai
dans la Rivista Cristiana les jugements
des' revues scientifiques auxquels je
faisais allusion, et l’on verra ce qui
en est. K. c.
KTllE»niü IUA1.A»!.
Un Vaudois, dans la meilleure acception du mot, vient d’entrer dans,
son repos, après une vie, active sans
éclat, utile sans ostentation, vie de
dévouement non pas seulement à sa
famille patriarchale, mais à toutes
les œuvres chrétiennes et humanitaires. Etienne Klalan né à St, Jean
en 4814, mais ayant quitté les Vgllées
dès l’année 1827, avec 3 fr.<^ans sa
poche, pour n’y retourner ■’que de
loin en loin en visite auprès de ses
parents et de ses amis, après avoir
passé quelques années à St. Palais
sur les frontières de l’Espagne, était
venu se fixer à Pau qu’il a habité
jusqu’à sa mort, Ayant avec les quelques centaines de francs rapportés de
St- Palais, commencé dans la capitale
du Béarn un petit commerce, il sut
par un travail opiniâtre, une stricte
économie, une parfaite droiture dans
les transactions, accroître bientôt son
modeste capital et conquérir insensiblement la confiance et l’estime publique, puissamment aidé en cela de
sa chère compagne, sœur de M. le
pasteur Gasalis, qui ne l’avait devancé
dans le repps que depuis environ
trois ans.
Amené de bonne heure à la connaissance de l’Evangile, Etienne Malan
l’a pratiqué fidèlement pendaqt sa
longue carrière élevant dans la crainte
du Seignqur les onze enfants qu’il en
avait reçus, — B n’est pas facile de
dire à la quelle des nombreuses déno-,
minations ebrétionnes existantes dqns
le Bearn, il se rattachait spécialement ;
6
il amait les enfants de Dieu partout
où il en rencontrait et son affectueuse
hospitalité s’exerçait indistinctement
en faveur de tous. Ce que nous pouvons affirmer de la manière la plus
positive, c’est que notre frère était
demeuré, nous dirions même plutôt
qu’il était devenu, Vaudois dans la
meilleure acception du terme, et qu’il
a rendu honorable chez tous ceux qui
l’ont connu ce nom vénéré qu’il aurait voulu voir mieux porté et mieux
honoré par chacun de ses anciens
compatriotes.
M. le pasteur Cadier a prononcé
sur la tombe de notre cher compatriote un discours qu’on a eu l’obligeance de nous communiquer. Nous
y puisons un seul détail qui nous révèle la source à laquelle cet humble
et fidèle chrétien puisait sa paix inaltérable et son bienveillant intérêt pour
tout ce qui était honnête et bon. Son
cantique de prédilection, le dernier
qu’ihs& entendu chanter sur la terre,
est lè'*Mivant, connu de tous parmi
nous :
KitMî, 6 Justi-s ijiie ta grâce,
llicn que ton sang précioux
Qui S(2ul mes péchés efface,
Ne rne rend saint, juste^ heureux.
Ne rne dites autre chose
Sinon qu'il est mon Sauveur,
L'auteur, la source, la cause
De mon éternel bonheur.
iloiiwcUe© vvttgiciieee
4
Italie. — Il se prépare, à Turin,
parmi les enfants de_ la petite école
Que Dieu nous donne de compter
parmi les centaines et les milliers de
Vandois répandus en tous lieux hors
de leur Vallées, aussi bien que parmi
ceux qui nei^^es ont jamais quittées,
un grand nombre d’hoimnes pareils
à Etienne Malan , rendant un bon témoignage à la vérité et répandant
autour d’eux la bonne odeur da l’Evangile, en sorte que leur mémoire
encore soit en bénédiction.
Joseph Salomon, ancien régent, étant
très éprouvé par unë maladie incurable, et désirant ardemment rentrer
dans ses Vallées , se recommande aux
prières de l’Eglise Vaudoise pour être
soutenu dans ses combats.
du Dimanche de l’Eglise Vaudoise,
un bazar dont le profit doit être consacré mi partie à l’Evangélisation et
mi partie aux missions parmi les
payens. Ce bazar qui doit avoir lieu
le jeudi après Pâques, et dans lequel
les vendeurs seront exclusivement des
enfants, est l’objet de Ta part de ceuxci surtowt, du plus vif intérêt, et,
promet les résultats les plus encou
rageants.
France. — La légitimité, an point
de vue civil, du mariage des ex-prêtres romains, qui depuis longtenjps
ne fait plus lieu à question en Italie,
est tout autre que résolue en France
où tout au contraire, trois décrets
successifs de la Cour de fCassation,
l’un de 1833, l’autre de 1847 et un
troisième de 1878, ont établi la jurisprudence contraire. Aussi un député
de la Chambre française, jM. ; Saint
Martiû vient-il de déposer au Bureau
une proposition tendant à rendre possible, sans contestation, par une disposition légale, le mariage des exprêtres.
— On annonce la très-prochaine
mise sous presse de M. le pasteur
Bersier d’une importante brochure
sur l’enseifjnemmt de la 'morale dans
l’école primaire.
— Une nouvelle salle Mac-All a
été ouverte avec plein succès à Versailles. Rarement une œuvre de cette
nature aura progressé avec tant de
rapidité et un ordre si parfait.
Portugal. — Le vieux Catholicisme
n’a pas seulement des adhérents en
Suisse et en 'Allemagne, il a faH
aus.si son apparition en Portugal,
il porte le nom A’Eglise de Lv^tanie,
et où il compte 5 ou 6 communaux
tés. L’Espagne elle-même serait aussi
atteinte, et aurait quatre congrégations vieilles catholiques à Madrid,
Séville, Malaga et Manistral.
7
*WV^/wv^n,a/v^>ww^/WWW\nol
AkÉRiQUE. — Les riparli sans de la
tempérance ont résolu d’offrir à M”®
Hayes la femme de l’ex-président des
Etats-Unis, un cadeau destiné à rappeler les services que cette dame a repdus
a leur cause pendant les quatre ans
durant lesquels elle a présidé à l’hospitalité de la Maison Blanche (nom
que l’on donne au palais qui sert de
résidence au Président). 11 a été constaté, en effet, que pendant tout ce
temps M“® Hayes n’a jamais permis
qu’aucune boisson fermentée quelconque fût servie sur la table ou
dans les salons de son mari.
ÜÜkronii]|ue ©imAotae
Angroffne, 4 avril i884. — C’est
demain qu’ils partent, et avant que
ces lignes s^ent sous les yeux des
lecteurs du Témoin ils seront. « descendus sur les grandes eaux » au
Hâvre à bord du steamer S. Laurent.
Il s’agit d’une cinquantaine de Vaudois répartis en sept familles dont
trois d’Angrogne et quatre de Prauiol, plus quelques individus isolés,
3ui vont grossir la colonie Vaudoise
es environs de Pierce-Gity dans le
Missouri (Etat-Unis de l’Amérique du
Nord). Les familles d’Angrogne sont
celles de l’ancien Barthélemy Combe,
de Pierre Bonnet et de Mathieu Gaydou auxquelles s’ajoutent trois individus isolés; savoir Paul Combe, frère
de l’ancien, Bildad Rivoire et Jean
Léger. Ce dernier est catholique romain, quoique son nom rappelle un
célèbre historien vaudois.
Nous ne connaissons pas les noms
des familles de Pramol qui émigrent
avec celles d’Angrogne, mais on nous
dit que l’une d’elles comprend deux
personnes qui ont dépassé la soixantaine et ne sont pas loin des soixante-dix ans. Elles suivent sur la terre
étrangère leurs enfants qui laissent
nos Vallées pour trouver dans le Nouveau* Monde du pain moins trempé
de sueurs. Que Dieu les bénisse dans
leur voyage et fasse prospérer leurs
entreprises. Ils vont s’établir près de
Pierce-City pour pouvoir y être au
bénéfice des soins pastoraux de Monsieur J. P. Salomon pasteur Vaudois
dans le Missouri.
îRcïïuc jyoltttcjue
Jtatie. — La Chambre continue
l’examen de la reforme électorale. Les
opinions les plus diverses se font
jour, et il est difficile de prévoir ce
qui sortira de ce chaos. Il est question de renvoyer à plus tard la qpes-,
tion du scrutin de liste. Ee Sénat va
s’occuper à son tour -de l’abolition
du cours forcé. Magliani ministre des
finances a fait son exposition financière, d’après laquelle, et selon ses
prévisions, il y aurait à la fin de 1882,
en caisse un excédant de 25 millions
environ.
Après beaucoup de tâtonnements
le Ministère a réussi à se compléter,
par la nomination au Ministère de
la guerre du général Ferrerò; nous
avons ainsi évité Mezzacapo qui mettait pour condition de son entrée au
pouvoir une augmentation de dix millions et plus, au budget de la guerre.
Wrance. — Gambetta continue à
préparer les prochaines élections générales par des discours éloquents
prononcés à dés banquets; il en prend
occasion pour faire l’apologie du gouvernement actuel et de la république
démocratique.
Angteterfe. —- Lord Beaconsfield
est gravement malade.
Rowntanie. —Le peuple roumain,
par la voix de ses représentants et à
l’unanimité s’est constitué en royaume
et a conféré à son prince Charles le
titre de roi. Le nouveau monarque a
pris le nom de Charles I.
Il ne tardera pas à être recônnu
par toutes les puissances.
fitrèee. — Le peuple grec veut ,
semble-t-il, la guerre. Le roi a présidé
8
la céréfifioiiie dé la distribution dos^
bannières aux troupes et les a passées
en revue à Athènes. La conférence
des ambassadeurs à Constantinople a
adopté les concessions faites par la
Turquie et le tracé des nouvelles limites entre la Grèce et la Turquie
en Thessalie et en Epire. Les puissances y ont adhéré sans difficulté,
sauf l’Angleterre qui aurait voulu accorder davantage à la Grèce.
ttnaaie, — Üéjà Alexandre II était
entré dans la voie des réformes communales et provinciales; il annonçait
par là des concessions libérales majeures. Alexandre III marchera, nous
l’espérons, sur les traces de son père
à cet égard, et. avec plus de rapidité.
— Bismark a célébré
dernièretiieiit Son 67'"® annivcrsfiîre.
Il est ainsi sorti de sa' 66“® année,
que le superstitiei#.x grand homme
redoutait comme devant être malheu'reuse pour lui.
Collecte en faveur de l’orphelin PíErre
Pascal dü. Roders dé Massel.
Quelques Vaudois de Pignerol F. 12 30
M. B. . » 30 —
P. L. . . » 7 70
M"» M. P. . » 5 —
J. P. P. . ,. . . » 5 —
P. H. T. . » 5 —
N. N. . » 50'^
i’ü'blicatiöüö.
La librairie Ébâhoure de Paris annonce deux publications que nOüs
n’hésitons pas à recommander, particulièrement a' nos Gollègues dan!s le
ministère. L’uno est la traduction
par M" le: Pasteur Fargu'es', accompapagnée de notes exéffétiques et critiques , du Comméntmre Mr h livH de
Job par Matiîîeu'Henry.
Ceux qui possèdent l’original et
qui en ont pu apprécier la haute valeur au: point de vue' de l’édification
ne seront pas fâfchégidede revoir: avec;
le complément que la science tliéôlogique aura pu lui fournir. Le prix
de soiiSGüiptron pour un beau volume
d’environ 450 pages in-12 est de
3 francs.
L’autre publication est également
une traduction de PAngiais due à la
plume de Tanieur bien-codnu deS
ll&ritom célesteis. ■
Elle paraîtra en 1# livraisons, sous
le litre original de Le Masque arreùché ^ Ge sont des récits, des esquisses et des portraits^ plutôt que dés
sermons, d’ün des plus célèbres et ••
des plus excentriques prédicateurs
américains, le docteur De Witt-Talmage, pasteur à Brooklyn.
Nous avons lu la première livraison et sommes impatients de lire les
suivantes. Nous croyons ce recueil
de discours plus utile aux' ministres
jeunes ou vieux, que les plus excellents recueils de sermons, parcèqu'il
leur sera impossible|de les reproduire,
qU’ïls n’en auront môme páS la tentation, tandis qtf ils pourront, comme
le dit‘èxeeiîemiriortt'notre ami* Monsrélir'PilbtCe dans VEglise LiWe, s’inspirer dé éet orateur: (f Db sü' viva« cité, de' sa hiardiessé:, de' son* énéi« gie passionnée et devenir à son
(C conta'cf dés préditeafeUrS plUs vi«' vante,' plus âcl'rféls, plue irtféreS
sarttS ii.
Le prix de tO livraisons est de é
franes*' pour leS' sonacrîpteurs. Lé
Témoin’ée charge vOlontieré de t'ransmeitire les souscriptions.
DAfis' LKyàS' v'al'líiSs
tï <>■ Ì Aà' il' it il* d
í^í'grt¿rril'' Ilîiyirimefrié útiiátílnrc-’' et MaBCarelli
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Éu' depôl chez le paslour de Pomarel’
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