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X
Soixante-huitième année - Anno X"
6 Mai 1932
N“ 19
r-W'
DES VULEES
«T ABAISSANT CHAQUE VENUEEDI
PRIX D'ABONNtMENT :
Italie (y compris les Vallées et Colonies)
Etranger (y compris les deux Amériques)
Plusieurs abonnements à la même adresse .
Par an Pour 6 mois
L. 10.- 6
. 24- 12,
» 22,—
On s'abonne: à TorrePellice, au Bureau d’Administration de l’EcAo(Via Arnaud, 25)
- Dans toutes les Paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNEMENT SE PAYE D'AVANCE.
S'adresser : pour la Rédaction, à M. le Prof. Gino Costabel - Le Collège TorrePellice — pour l’Administration, au Bureau du journal, Via Arnaud, N° 25 Torre Pellice.
Pour toutçs les annonces s’adresser au Bureau du journal.
Tous les changements d’adresses coûtent 50 centimes, sauf ceux du commencement de ¡’année.
w Le numéro: 30 centimes
g
Que touteo íes choses vraies, honnêtes, justes, pxires, aimables..., dignes de louanges, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
fOUH L* VIE HTtmtüllt
X*J^scension.
« ...Il fut élevé, pendant qu’ils le regardaient, et une nuée l’emporta de
devant leurs yeux ».
Actes des Apôtres I, 9.
; Il y a. clams la vie des hommes, des évé^ nements de la plus haute importialnce,
^ parce qu’ils marquent le oommencement
ï comme d’une existence nouvelle : la vision
Saint Paul sur la route de Damias est
un fait mémorable parce que, à ce moment précis, le persécuteur des chrétiens
I devint un disciple du Crmciifié ; le jeaine
montagnard considère le jour où il quitte
piour la première fois sa famille pour un
¡pays lointain et inconnu, com’-ie revêtu
d'un cachet particulier de solennité, pairee
que, dès lors, il va être entièrement maître de ses actions, seul à lutter contre les
difficultés de la vie ; chaque individu comprend la solennité du moment où il sera
appelé à quitter cette terre, pour être
plongé dans les réalités de l’au-delà.
|i Dans l’existence de notre Sauveur;, si
riche en faits mémorables parce qu'ils ont
' une iniluence positive sur la destinée éternelle de l’humanité, l’importanice particu■lliêre de l’Asoension eomgiiste en cecj, qu’elle
à changé la manière d’entrer en relation
; du Christ avec les hommes.
Lorsque Jésus était sur cette terre, les
hommes venaient à lui à travers l’espace,
i ipar la voie des sens matériels : pour en, tendre ses paroles de sagesse et le con•Ÿtempler dans l’attrait diyün de sa Pèrsonne, il fallait l’approcher matériellement; aussi Niicodème vint à lui die nuit
et le paralytique lui fut apporté couché
'sur son grabat ; mais dès le jour où « 0
fut élevé » et « une nuée l’emiporta de devant leurs yeux», l’on vient en contact
Avec lui spirituellement et c’est par les
facultés de l’âme qu’on peut le contemI; pler dans sa gloire et entendre sa voix réconfortante. Avant l’Ascension, les hommes
cherchaient le Christ hors d’eux-mêmes;
mais dès lors ils pe'^vent le trouver dans
leur sanctuaire intérieur. Avant l’Asœnsion, même ceux dont l’âme ne s’étâit
pas épanouie à la vie religJeuBe, pouvaient
fe voir, sans toutefois rien comprendre à
Sa nature intime ; mais dès lors ce ne sont
<ïue ceux qui ont le cœur pur, ceux qui
Çarehent dans sa lumière et qui l’acceptent pour Maître qui peuvent jouir d’une
communion personnelle avec lui.
# •De nos jours, quoique les chrétiens de
Dgm soient nombreux, ils semblent assez
ïjAres ceux qui font en quelque sorte l’ex^^rfence de l’Apôtre ; « C’est Christ qui
en moi » ; et pourtant le Sauveur glo^ se tient à la porte de chaque cœur,
.¡P^êt à y apporter la plénitude de ses grâ: « Voici, je me tiens à la porte, et je
^Appe; si' quelqu’un entend ma voix et
•tfouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je
•îWperai avec lui, et lui avec moi ».
^fieux qui avaient été témoins de l’Ascende Jésus-Christ sembliaient ne pas
^ir (»mpris cette grande vérité, qu’il
Î*(vait être auprès d’eux, quoique invite aux yeux de la chair; aussi s’arrêl^t-ils à regarder au ciel comme pour
r leurs regards au-delà de cette
qui l’avait voilé à leurs sœux, ne
it probablement pas, en cet instant
'nnel, à la promesse qu’il avait faite
aux onze en Galilée : « Voici je suis toujours avec vous » ;. ils consMéraient l’évènement glorieux auquel ils avaient assisté
plutôt comme l’acte conclusif de l’existence
terrestre, du Sauveur que comme le point
de départ d’une communion personnelle,
plus réelle, avec lui.
Pour nous, la commémoration de l’Ascension ne doit pas seulement faire revivre
devant nos yeux un fait qui s’estompe
dans les brumes des siècles passés et nous
rappeler qu’après avoir accompli l’œuvre
de notre rédemption Chrilst est monté au
ciel;' ce jour mémorable doit aussi nous
faire comirrendre le doux privilège d’pne
communion personnelle avec le Sauveur
gtorifié; et cela non poux une jouifesahee
stérile de notre être intérieur, mais pour
que nous puissions trouver en Celui en
qtd H' a plu à Dieu de faire habiter toute
sa plénitude, la lumière, la sagesse, et la
force dont nous avons besoin ici-bas, en
atteindant l'heure bénie où ü reparaîtra
sur les nuées du ciel, pour nous reconduire dans la mafeon du Père, où nous
jouirons avec lui, pour l’éternité, de la
plénitude de la vie. Giov. Teon.
'-TfTr-’
(• *r?v ’ vV - ^ ^ <0 ^ ^ .f ^ .. ^ .. ,
Le Synode Régional du District Rioplatense
<CosmopoliGa,
Aprœ la Conférence, annuelle des Un,ions
Chrétiennes Vaudoiîses de notre District,
un d^ évènements préludant à notre Synode, a été l’examen de foi du candidat
M. Charles Negrin. Cette cérémonie fait
époque, en son genre, puisque c’est la
première fois qu’un Vaudoite américiain,
après avoir suivi les cours de théologie à
Buenos-Ayres, a été consacré dans le District. Son examen a eu lieu à Tarariras,
le vendredi 25 février (présent le haut
et bas clergé), et fut approuvé à l'unanimité par les sept Pasteurs examinants.
Le doyen, M. Beux, annonce à M. Negrin
le résultat de la votation ; et M. Bounous,
en bon connati'sseur de l’histoire vaudoise,
lui rappelle le rôle très hnportant qu’ont
joué quelqueis-uns ,de ses ancêtres, tout
particulièrement « Barba Negrin », en Calabre, et exhorte le candidat à les suivre
dans leur consécration à Dieu. Le texte
du sermon d’épreuve a été : «Car pour
nous, nous ne pouvons pas ne point parler des choses que nous avons vues et que
nous avons entendues» (Aict^ IV, 20),
Le Synode s’ouvre à Cosmopolita, le matin du lundi' 7 mars, par un culte présidé
pair M. Negrin; dans l’après-midi, les 28
membres et délégués se, réunissent en assemblée, dont ¡MiM. les pasteurs Breeze et
Long sont nommés respectivement président et vice-président. M. le pasteur H.
Beux lit le rapport de la Commission de
District que l’on met tout de suite en discussion. Un viif remercîment est adressé
à la Vénérable Table et au Corps Pastoral Vaudois pour avoir bien voulu permettre que la comsécraltion du candidat
eût lieu ici même, évitant ainsi une longue absence à la paroisse et lœ frais de
voyage en Italie.
A propos du (Jongrès international des
écoles du dimanche, qui aura lieu en juillet à Rio die Janeiro, le pasteur Gallalnd,
de l’Eglise française de Btuenos-Ayres, communique à l’assemblée le désir de l’Eglise
Presbytérienne du Brésil de pouvoir connaître les Eglises d’origine calviniste du
SudrAmérique et d’entrer en relation avec
dles. On diécide d’envoyer quelques représentants de nos écoles du dimanche, le
Comité organisateiir nous donnant la faculté d’envoyer jus^’a cent délégués... à
la condition qu’ils se liayent les frais de
voyage !
A Dolores, l’œuvre progresse, aussi l’on
décide de bâtir un temple ; encouragés par
un des sympathisants, IM. Jean Hill, de
l’Eglise Méthodiste de Montevideo, qui, en
plus du terralin de la valeur de deux mille
• 9 Mars 1932}.
pesos en offre encore mille en espèces, il
ne sera pas difficile d’atteindre le but.
L’Eglise de Côloniâ Valdense pense construire une maison pastorale à Rosiario, viUe
avoisinante, où l’œuvre est très prospère
aussi
Le Pasteur de Colonia Valdense, en sa
qualité dé président de la. Oammission de
l’Hogar para cmdams, lit le rapport sur
la marche des travutix et l’état de la collecte. Des 45 milte pesos nécessaires pour
la bâtisse et l’ameubleanent, 36 mille ont
été souscrits, dont 28 miUe colectfe. Avant
la fin de l’année, l’Asile sera ouvert partiellement ; M. Tron ne pouvait donner
une méflleure, nouvelle à nos vieillards
nécessiteux.
Deux demoiselles, ayant terminé leurs
cours à l’Ecole de «Obreras oristianas »,
de Büenos-Ayres, demandent à travailler
dans notre Eglise; nous aieheminons-nous
vers le ministère féminin en les acceptant ? Une d’elles devra remplacer l'évangéliste Nimmo qui, à cause de sa surdité,
ne peut plus continuer son activité à Colonia ; l’autre ira à Oobnia Valdense, comme aide du Pasteur, dans son travail
parmi la jeunesse. Un évangéliste, récemment sorti de TEede Biblique de Azui,
sera envoyé dans les nouvellés Colonies
du Nord-Uruguay : Nuova Valdense et
Nin y Süva. Avec ces nouvelles maïues,
les ouvriers de notre District seront une
douzaine, diont sept seulement sont pasteurs. Quoique ce chiffre soit aSsez élevé,
nous voyons la nécessité d’en demander
d’autres, la communauté libre de S. Gustave demandant un régentHévangéliste, et
l'Eglise ahemajnde nous ayant cédé les
nombreuses familles de S. Carlos.
M. Ernest Tron rappelle au Synode le
droit des Pasteurs italiens de faire un
séjour aux Vallées chaque sept ans, et le
devoir des églises locales de pourvoir à
leurs frais de voyage. Quelques intéressés
sortent pour ne pas influencer les délégués
laïques... ; maisi, comme toujours, on ne
décide rien et, une fois encore, on renvoie
la; proposition à une autre époque !
M. J. P. Gönnet, qui a remplacé M. E.
Tron dans la direction du Mermjero, est
réélu directeur de notre journal, pour l’année courante.
Le cours de momteurs qui a été orgar
nisé, ces dernières années, pour plus de
70 élèves, à Oolonia Valdense, ayant donné
de bons résultats, on pense en organiser
de semblables dans d’autres parmsses de
l’Uruguay.
C’est avec joie que l’on constate que
notre œuvre s’étend toujours plus, et que,
rla,ns un prochain avenir, notre très vaste
champ d’évangélisaticm donnera les meilleurs résultats ; mais ici, comme partout,
il y a des difficultés d’ordre financier, notre District vivant de ses propres ressources. Dans une séance à huis clos, on discute sur lies nécessités de l’œuvre et les
conditions de la cátese ; le déficit de quelque 700 pesos or, de l’exerciœ dernier, est
presque entièrement couvert par une collecte faite, .séance tenante, parmi les membres du Synodè.
L’après-midi du mardi', 8, est destiné
à la cêrémonte, très solennelle, de la consécration de M. Negrin. Le pasteur officiant, M. Beux, prêche sur le texte :
«Vous me .servirez de témoins» (Actes
I, 8). A rjmposition des mains prennent
aussi part les Pasteurs des Eglises sœurs
présents.
— Dans la soiréei, a lieu la traditionnelle
séance de la Société Sud-Américaine d’Histoire Vaudoise. Son président, M. Beux,
lit le rapport sur l’activité de la Société
pendant la dernière année, et remercie
M. Ernest Tron pour son abrégé de «Historia de tos Ÿaldenses», qui sera destiné
comme manuel pour les catéchumènes.
Ensuite le Président lit une très intéressante étude sur : Les Vûudms et la réforme au XVH siècle, qui est fort appréciée. Pour commémorer le quatrième centenaire ,du Synode de Chanforan, on décide d’y consacrer le dimanche 11 septembre, dans toutes les églises du District;
la jeunesse, dé son côté, le rappellera le
lundi 12, pendant sa Convention annueUe.
Cette année auæi, nous avons entendu
la lecture de poésies en patoite et en piemontate ; comme nouveauté, l'on a chainté
Quelques-unes de nos plus belles chansons
vaudoises. Tout ce qui a rappelé les Vallées a été saliué par des ovations et des
applaudissements réitérfe.
Le Bureau .est nommé, par acclamation,
dans les personnes de MM. : Henri Beux,
président ; Jean Pierre Gönnet, secrétaire ;
Auguste Revel, archiviste et chargé du
Musée.
— Le mercredi' matin on lit le résumé
des rapports di’égltee, on discute le h|an
et les contributions des différentes paroisses à la oafese de District pour la nouvelle
année ecclésiastique, et l’on écoute avec
la plus vive attention un des deux délégués de S. Gustavo qui, pour la première
fois, ont pris part à notre Synode. Le
Président exprime à M, David Garnier notre sympathie pour ces frères si dignement représentés pair celui qui, depuis
bon nombre d’années, en est le conducteur
spirituel dévoué et désintéressé.
Cette année nous avons eu, parmi nous,
deux délégués des Eglises sœurs : M. B.
Förster StockweU, directeur de l’Ecole de
Théologie de Bumos-Ayres, et M. Henri
Balloc, surintendant die l’Eglise Méthodiste
Episcopale de l’Uruguay. De vifs applaudissements ont dit combien leurs messages ont été appréciés.
La prochaine (Conférence aura lieu à Belgrano, où M. Lévy Tron prépare, pour la
même époque, de grands festoiéments, à
l’occasion du cinquantenaire de la fonidatioen de cette (Jollonie. Le pasteur M. Negrin est chargé du discours d’ouverture,
et M. Ernest Tron est nomnaé suppléant.
La nouvelle Cammission de District est
nommée dans les iiersonnes de iMM. ; H.
Beux, pr&ident ; Guido Rivoir, vice-président-trésorfer ; Emile Roland, secrétaire.
Emile H. Ganz.
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[elio MÈ [niioee en eKil.
Nous aîvtons vu Curione, pourchassé de
vile en ville par l’Inquisition, trouver un
refuge à Ferra,re, auprès de la duchesse
Renée de France. Bien qu’il n’y restât
qu’un an, il eut une influence décisive sur
' l’éducatioin piteuse de la- jeune Olimpia Morato, qui était élevée avec les fiUes du duc
et dont il publiera plus tatd les lettres.
Comme Ferrare était un fief dépendant
diu pape. Renée jugea prudent que Cuirione en partît ; mais elle lui donna une
reconunandatibn pour le sénat de la république de Luoques, où le pieux moine augustin, Pietro Maîrtîre Vermigli, avait ouvert un Collège très estimé. Aux fllustres
profesæurs, qui enseignaient, Martinengo,
TremeJiio, Laeisio, Zanchi, fut ajouté Curione pour la chalîre d’éloquence latine.
C’était en 1541. C’est là qu’ü composa son
ouvrage latin sur l’ImmortaUté de l’âme
et ses Paradoxes, qui est un commentaire
des Béatitudes.
Mais le Saint Office de l’Inquisition, organisé à Rome, en 1542, avait l’œjil sur
Lucques. Vermigli, cité à comparaître, sachant ce qui l’attondait, s’enfuit en Suisse
avec les autrœ professeurs, tandis que Cu- ‘
rione passa à Bise. Aussitôt dénoncé au
duc de Florence, ,ü dut quitter définitivement ritalife aivec une partie de sa famille. Il rejoignit Vermigli à Zurich, où
on voulut le retenir ; mais il accepta l’offre de Berne de diriger le Collège fondé
à Lausanne. Avant de s’y établir, il retourna en Italie pour chercher ses autres
enfants. Des amis devaient les lui amener
de Lucques à Pescia, où il les attendit
dans une auberge. Malfe le Saint Office
était aux aguets. Curione venait de se
mettre à table, quand l’Inquisiteur entre
avec sa suite et lui intitne : Au nom de
Dieu et du Smverain Pontife, tu es mm
prismnier. Saisi de stupeur, il se lève,
ayant à la main le couteau dont il se servait. Comme il était fort et de haute taille,
l’Inquisiteur rfacula. Curione, profitant de
cet instant d’hésitation, passa devant lui,
vola à l’écurie, enfourcha son cheval et
disparut, protégé par un orage. Il s’arrêta
à Poschiavo, où il publia' son De Amplitudine Regrâ Dei, qu’il dédia au roi de Pologne. C’est là que ses enfants le rejoignirent, sauf la petite Dorothée, qui
n’avait que quelques mois et qu’il ne revit
jamais.
Il se retrouva enfin avec les siens à
Lausanne, où son enseignieme,nt attirait
beaucoup d’élèves. En même temps, il
composa plusieurs ouvrages, qu’fl publia
à Bâle. Son Pasquülus ecstaticus fut traduit en italien, en français, en allemand
et en hoIla)n,dais. L’édition italienne eut
une grande influence sur le développement des idées évangéliques ; aussi l’Inquisition l’a-t-elle recherchée activement,
ce qui fait qu’elle est très rare.
A la fin de 1546, Curione passa à Bâle,
où s’écoula le reste de sa- carrière. On créa
pour lui une chaire spéciale d’éloquence
latine à l’AcHldémie» qui attira dœ lors
des étudiants de toute l’Europe. Des offres flatteuses lui furent faites par l’empereur, par le voïvode de Transylvanie,
par le duc Emmanuel Phüibert, mais à la
condition de tenir cachées ses convictions
religieuses, ce qu’il ne voulut jamais promettre. Le pape même l’invita à Rome,
lui promettant l’oubli du pa^, des bénéfices pour ses fils, des dots pour ses filles.
Bien qu’il s’occupât plus de littérature
que de théologie, son De Amplitudine Regnî Dei lui créa dœ difficultés de la part
des réformateurs, qui l’accusaient de rendre l’entrée du règne de Dieu trop large,
sans insister sur la foi en Christ comme
la conditioin nécessaire.
Lors du supplice de Servet, il fut d’accord
avec Sébastien Castalion pour blâmer cette
exécution, ce qui le rendît aussi suspect
à la plupart des théologîens suisses, et il
fallut tout le zèle de ses amte pour qu'on
lui conservât sa chaire. Cette attitude
courageuse de précurseur de la tolérance
le grandit encore à noB yeux. Son meilleur écrit théologique est intitulé : DelVmtica (mtorità délia Chiesa di Gristo, Il
publia et traduisît plusieurs classique latins, avec des notes excellentes. Son latin
même est d’une élégance remarquable.
Il recueillait les données revives aux
réformés italiens, qu’il transmettait à son
ami Pantàléon pour son Histoire des martyrs ; ainsi 1’,histoire de Giofïredo Varaglia.
Il eut un échalnge de correspondance avec
des souverains et de nombreux savants.
Un choix de ses lettres parut avec les ouvrages d’Olimpia Morato. Il fut aussi l’éditeur d’ouvrages dp Vergerio, de Valdès,
d’Ochino, etc.
■ Il rechercha les Italiens étàblis à Bâle
et fonda avec eux une église italienne, sans
autre règle de doctrine que l’Evangile. Il
en fut le chef jusqu’à sa mort.
Malgré le diainger qu’il courait, il revit
l’Italie à l’occasion du concile anabaptiste,
qui eut lieu à Venise en 1550, non qu’il
adoptât tous leurs principes, mais parce
que sa largeur d’idées, si rare alors, lui
permettait de fraterniser avec tous les
vnafe fidèles.
Ses dernières apnées furent ■ assombries
par des deuAs répétés. Presque tous ses
enfants, d’unie inteUîgence et d’une culture hors ligne, moururent de 1564 à 1568.
Le 18 novembre 1569, il donna sa dernière leçon, et il mourut le 24, après avoir
fait une belle profession de sa foi devant
les pasteurs accourus à son chevet. 11 fut
enseveli dans le^doître de la cathédrale,
auprès de quatre de ses enfants, enlevés
par la peste en 1564.
Sa riche bibliothèque fut apquise par le
duc de Lunehourg.
Sa veuve lui survécut jusqu’en 1587.
Ils avaient eu treize enfants, huit desquels atteignirent l’adolescence.
Violante épousa Jérôme Zanchi, professeur à Strasbourg. Celio Orazio fut conseiller des empereurs Ferdinand 1«»’ et Maximilien IB, et ambassadeur à Constantinople, où il mourut en 1564. Lém séjourna en Pologne et Lithuahie, remplit
maintes missrôns diplomatiques et mourut
en 1601. Il avait épousé Flaminia di Mumlto. Pair sa fille Marguerite, femme du
aava'nt J. Buxtorf, il est l’ancêtre de plusieurs familles illustres de Bâle. Augustin étudia dans plusieurs Universités et
voyagea beauco'up. Nommé profesæur
d’éloquence et d’archéobgie à Bâle, il mourut en 1567. Il a laissé un livre sur les
Hiéroglyphes, un sur le Ma'roc, une Histoire des. Sarrasins et un récit de la vie
et de la mort de ses quatre sœurs. Angélique, à 16 ans, parlait avec la même aisance le latin, rîtalien, le français et l’allemand. Efle aidait son père dans ses études classiques et elle connaissait la Bible
à fond. Elle avait aussi étudié la médecine pour pouvoir se livrer a,u soin des
malades. Elle mourut à 18 ans, de la peste
qui enleva 4.000 personnes dans la seule
ville de Bâle, en 1564. Ses sœurs Féliciïla
et Ceîia la suivirent de près.
Toute la ville prit part au deuil de
la famflle Curione, si douloureusement
éprouvée.
De Thou, Moreri, Bayle, Tiraboschi, Herzog, et maints autres auteurs ont fait
une large part à Curione dans leur revue des hommes célèbres du 16® siècle. Il
était juste qu’une petite place fût faite
à cet illustre réformé piémontais dans
l’unique journal évangélique du Piémont.
J. Jalla.
SOUVENIR HUGUENOT.
Il y a leiu deux cents ans le 22 avril que
fut pendu, à IMontpeUier, Pferre Durand,
pasteur du Désert de 1725 à 1732, frère
de Marie Durand, prisonnière pendant 38
ans à la Tour de Constance.
Leur maison est encore intacte. Grâce
à la libéralité des propriétaires, eUe vient
d’être acquise par la Société de l’Histoire
du Protestantisme français, qui possède
déjà la maison de Calvin à Noyon et celle
de Roland au ’Mas Soubeyran.
A l’oocasion du bicentenaire de la mort
du pasteur Durand et de la création dans
sa maison d’un petit musée historique du
protestantisme vSvarais, la Société d’Histoire de la Fédération protestante de la
Drôme-Ardèche organise une grande assemblée pour le lundi de Pentecôte
(16 mai). S. p. p.
CoUre, »aiiilais« coascilRrc.
Un simple fait de chronique d’un de
nos grands quotidiens (1) me suggère
quelques lignes sur hi colère.
Voici le fait. Des pêcheurs ont tendu
leurs filets et quand ils vont les retirer,
dans l’espoir d’y trouver une pêche abondante, ils éprouvent une amère déception :
il n’y a qu’un tout petit poisson. L’un
des pêcheurs, jeune homme de vingt ans,
fort contrarié, saisit la pauvre bête, qui
n’avait d’autre tort que de s’être fait
prendre, et la porte à la bouche, dans
l’intention de lui trancher la tête avec
les dents. Mais le poisson lui glisse des
mains et va s’enfiler dans la gorge ; le
pêcheur reste avec la bouche ouverte et
fait de grands efforts pour se délivrer de
cet hôte incommode ; en vain, le poisson
pénètre toujours plus profondément dans
la gorge et rend la respiration impossible.
Les parents du jeune homme le trouvent,
un peu plus tard, agonisant, et en effet il
meurt bientôt après.
La note de chronique ne dit rien du
sort du poisson ; je pense parce qu’on
continue à croire que les hommes sont
supérieurs aux bêtes !
La colère n’est-elle pas la plus mauvaise
des conseillères ?
J’observe que toutes les machines ont
des freins pour qu’on puisse les arrêter
en cas de besoin ; les trains, les automobiles, même les petites bicyclettes, si populaires, en sont fournis ; c’est un élément indispensable, sans lequel on ne
pourrait voyager ou travailler avec sûreté. Quand le frein se gâte, ou ne fonctionne pas au moment voulu, il se produit parfois de graves accidents.
L’homme en colère est une machine sans
freins, qui produit parfois des résultats
'désastreux, sur lui-même ou sur les autres.
N’arrive-t-il pas qu’un homme, par
exemple, tue même un ami dans un excès de rage, et pleure ensuite amèrement
sur son crime, mais trop tard ?
Que de situations impossibles ont été
créées par la colère, par un moment d’oubli, par une minute où les freins n’ont
pas fonctionné. Pensez quels abîmes se
sont ouverts dans la vie des familles, non
parce que les iflaractères sont foncièrement opposés, mais parce que l’un des
membres, facilement emporté par la colère, insulte et méprise les autres.
Le spectacle d’un homme ivre est dégoûtant, un homme en colère n’est pas
plus attrayant.
A ce qu’il paraît, la colère est surtout
un produit de nos civilisations occidentales, neurasthéniques ; en tout cas elle n’esh
pas condamnée, comme elle devrait l’être,
par l’opinion publique : qui jugerait, du
reste, si les juges sont colères ?
En Orient, on perd tout respect pour
un homme que l’on a vu en colère ; je me
rappelle avoir lu, il y a quelque temps,
un livre sur le Japon, où l’auteur raconte
ce qui arriva un jour à un maître d’école
ou à un professeur étranger. Il perdit le
contrôle de soi-même, eut des paroles vulgaires et injurieuses ; les élèves se regardèrent les uns les autres et perdirent
toute estime pour* un homme sans frein,
donc incomplet, par conséquent dangereux.
Cela ne veut pourtant pas dire qu’op
doive devenir fataliste et quiétiste, acceptant tout comme bon, approuvant le bien
et le mal, accueillant avec le même sourire le vice et la vertu : ce serait une
exagération et révélerait un,manque absolu de sens moral, ce sens moral qui nous
fait parfois user des paroles fortes pour
condamner tout ce qui est mauvais.
Mais il y a colère et colère ; et comme
règle générale on ne peut que recomnî&nder le calme et la sérénité. Pratiquement
chacun peut penser aux inconvénients de
la colère, il peut faire appel à ses souvenirs et reconnaître quels mauvais tours
lui ont été joués par des éclats de colère.
Oui, chacun de nous sait par expérience
que beaucoup de malheurs ont leur cause
dans ce manque de frein moral.
Pour toute excuse, on dit habituelle
ment : que voulez-vous, c’est ma mature,l
ou c’est sa nature !
C’est très commode et simple, mais en'
raisonnant ainsi, on ne se perfectionne pas:
et l’on n’évite aucun danger. La nature
on la corrige, on la perfectionne, on lai
domine ; toutes les sciences tendent à cel?
objet et l’homme ne se préoccuperait-il'
pas de faire de même à l’égard de sa nai
ture intérieure ? Tous ses efforts sontdonc faits en vue de la nature extérieuré^
au détriment de la nature intérieures
morale ? ;
L’homme qui se respecte doit viser |
ne pas perdre le contrôle de soi-même,¡|
jamais ; il vivra ainsi heureux et ne dêj:
truira pas le bonheur des autres. L. M,
,a s^tnatn
Au rappel que chaque année la Cora-,
mission du Chant Sacré lance à tous lea|
clianteurs de nos Vallées, les « petits » desj
écoles du dimanche ont répondu avec un?^
enthousiasme que nous ne saurions passer
sous silence : c’est, nous semble-t-il, un
« crescendo » dans cette manifestation, non
seulement dans le nombre des participants
(plus de cinq cents élèves remplissaient,^
jeudi dernier, le temple de La Tour),
mais aussi dans le travail accompli. En
effet, ainsi que le faisait justement remarquer le président de la Commission du
Chant Sacré, M. le prof. A. Tron, telle'
exécution de cantique donnait l’impression
d’une véritable jeune société de chant»
Et certes, ce souci des nuances, de l’expression, qui se révélait même à l’oreille
du profane, est digne d’éloges ; mais ce
qui frappait le public (qui aurait pu et
d!û être plus nombreux), c’était (comment
dirai-je), la conviction avec laquelle les
enfants chantaient : de tout leur cœur ;
impression profondément bienfaisante, entendre un blondin, chanter à pleins
poumons :
Le Signal de la Victoire, |
Déjà brille dkx deux!
Ces paroles de louange à l’Eternd
étaient l’expression d’une réalité pour cet.
enfant !
« :;s
'ë
(1) Gazzetta del Popolo.
La « fête » commence à 10 heures ; les
écoles d’Angrogne, Bobi, La Tour (SainteMarguerite et Via Cliva), Rorà, St-Jean,*
Villar, sont présentes, et font entendre
leur voix, sous la direction de M.me ChaU-,
vie-Charlin, M. J. Geymonat, M.Ue Thei1er, M.me I. Jalla, M.me Pascal, M. A. Cols?
son, M. A. Tron qui remplace M. H. Long,
empêché d’être présent pour des raisons
de famille. Chaque école doit exécuter
deux cantiques de son choix, et toutes
ensemble s’unir sous la direction de M. le
prof. A. Tron, .pour le chant d’ensemble.
Le programme, très riche, se déroule
sans entrave ; les voix ne faiblissent pas,
et la discipline est remarquable : le mouvement dé la baguette est suivi, nous a-t-il
semblé, avec attention !
Pour... reposer les chanteurs, quelques
allocutions ; c’est d’abord le pasteur de
La Tour, M. Jules Tron qui, apr^ avoir'
salué tous les enfants au nom des enfants de sa paroisse, dit sa joie et leur
joie, souhaite une heure de saine allégresse, en présence de Dieu. Il lit ensuite
le Psaume XCVI et adresse, à son jeu»«
auditoire, de chaleureuses exhortations ^
la joie que donne le chant : apprendre 8
chanter dans les heures de tristesse, poùr
vaincre l’angoisse de certains instaht®>^
pour chasser les idées noires. 4
C’est ensuite le tour de M. Pascal, P®^
teur à Rorà, qui s’inspire de l’épisode d®
David cherchant à calmer Saül par le
de la harpe, et rappelle aux enfaints dR®
dans le cœur de chaque homme il y a tott"
jours quelques miauvais esprits : que-li*
cantiques étouffent leur voix; c’est.^
meilleur moyen de faire du bien
même et aux autres, en rendant ainsi
moignage de notre foi.
M. Chauvie, pasteur à Angrogne, clôt 1®
série des allocutions, en rappelant Qù®
l’histoire du chant sacré ^ intimemel»
liée avec Thistoire de la Révélation Ghï®*
3
tienne, idu Cantique de la Délivrance à
peJui mystique de VAgneau ; et c’est ce
que M. le pasteur Qiauvie illustre avec
plusieurs épisodes.
Pour terminer, le Président ,de la Commission du Chant Sacré remercie tous les
chanteurs, salue d’une façon spœiale l’école
de Korà, qiii revient après une longue absence, et rend hommage au travail consciencieux et zélé qu’ont accompli directeurs et moniteurs.
Et c’est bien là un travail souvent...
ingrat, qu’ils poursuivent avec abnégation,
en silence, en faveur de leurs paroisses,
sans rien attendre, que rapprobation de
leur conscience et de leur Eglise.
Dulcis in fundo: M. le pasteur Jules
Tron annonce aux enfants que leurs camarades de La Tour ont pensé à eux
d’une façon pratique, ainsi que le prouvent de grandes corbeilles, qui sont vidées
en un clin d’œil.
Pas n’est besoin de parler de l’aprèsmidi ! Les arbres du Collège, qui ont une
certaine expérience en fait... d’ébats enfantins, murmuraient, le soir, que ces jeunes deviendraient de bons étudiants '!
En effet, sympathique innovation,
n'avaient-ils pas visité, sous la direction
de M. le protf. J. JaUa, notre Musée ?
Dimanche dernier, c’était les « grands »
qui se réunissaient dans le même temple. Malgré le temps tout à fait contraire, un public très nombreux a voulu
se’ rendre compte des progrès des chanteurs ^t chanteuses. Moins nombreuses
que d’habitude les Sociétés de Chant,
pour différentes raisons d’ordre pratique :
deux seulement, celle de La Tour et dé
Saint-Jean, dirigées respectivement par
M.me Balma et M. G. Albarin, exécutèrent un chœur à part. Celle de Eorà, qui
s’était consciencieusement préparée, a vu
ses plans gâtés par la pluie.
Le nombre réduit des chœurs a peutêtre favorisé l’exéeution des charrts d’ensemble, enlevés avec une fusion supérieure
à celle iclu passé. C’est un progrès réjouissant à signaler. Un critique à qui l'on
avait demandé, jadis, de faire un compterendu d’une de ces fêtas, nous disait, en
’ refusant : « Que voulez-vous dire ? : Tous
‘Ont chanté?». Eh! bien, nous sommes
heureux de constater que tous ont chanté
les cantiques ! que tous les avaient préparés, et que les délégations d’Angrogne et
de Rorà ont tenu à chanter les cantiques !
C’est, à notre avis, un grand pas en avant.
Et si nous ajoutons que tous ont tâché
de donner une certaine expression, nous
■pouvons considérer cette « fête » comme
une heureuse étape.
« Fête », non pas concours ; tous font
ce qu’ils peuvent, selon leurs forces, et de
leur mieux !
'^M. le pasteur L. Marauda, vice-modérateur, apporte un chaleureux message aux
«Îianteurs : il exprime sa joie et la joie
de l’Eglise pour l’œuvre des Sociétés de
Chant ,et‘ fait le vœu que chacun des
présents puisse toujours mieux réaliser, à
lexeniplé de Luther, quelle source de bénédiction est le chant.
Apres le Te D&um, le ,réfectoire du
Convitto reçoit les chanteurs pour une
collation des plus riches, rendue plus
agréable encore par un accueil fraternel . uigne de La Tour ! Ici, après que
M. le prof. A. Tron a remercié la Société
de Chant de La Tour, son Comité organisateur et M. Forneron, la parole est
donnée à M. le missionnaire R. Coïsson,
<ïni nous apporte un écho suggestif des
Pètes de Chant du Zambèze. De vifs applaudissements saluent son message, et se
l’enouveUent quand les Sengianins doivent
®^uter un hymne. C’est ensuite la Chorale de Rorà qui a la parole : trois heures de marche sous la pluie ne l’emPêchent pas de s’exprimer mélodieusement
un chant fort apprécié et applaudi.
,,^fin, c’est La Tour qui* réjouit les au„«teurs par quelques alertes chansonnetrépertoire, finement exécutées.
Et c’est fini : tous ont joui, et tous ont
^ remerciés, excepté la Commission du
tiit ^ Sacré et son président, M. le prof.
■IA ^rii a dirigé tous les chants!
^Pssi, ...merdi! g. c.
CHRONIQUE VflUDOISE
Fête de Chant.
Nous rappelons que la Fête de Chant
des Sociétés Chorales du Val Cluson aura
lieu dimanche prochain, 8 mai, dans le
temple de Saint-Germain, à 15 heures.
L’entrée est libre et le public est cordialement invité.
^ ^
PBALI. Dimanche, malgré la neige et
le manvafe temps, nous avons fêté nos mères, le matin au culte, et l’après-midi à
l’Union, avec soixante mamans et jeunes
fiUes. Là s’est déroulé un petit programme
de récitations, chants, lectures, discours,
préparés par les catéchumènes, cinq unionistes et une maman avec sa fillette.
PRARTTSTIN. Actes liturgiques du mois
d’avril. Un baptême: le 10, Rivoir Rita
d’Alexandre (Milon); — un mariage : le 9,
Gaudin David Emmanuel (Saret Navarra)
et Gaudin Lydie (Biglia); — et cinq ensevelissements : un enfant d’un jour. Roman
Philippe Théophile de Jean (Cardons), et
quatre personnes avancées en âge : Pasquet Sylvaine, des Molere, veuve de Daniel Fomeron, enlevée subitement à sa
famille, le 2, à l’âge de 71 ans. Rivoir
Alexandrine (64 ans), femme de Paul
Forneron, des Cardonats, décédée le 16,
après une courte mais violente maladie.
Le jour suivant, c’était sa belle-sœur, Forneron Alexandrine, femme de Barthélemy
Gardiol, de la Massera (71 ans), qui succombait après plusieurs semaines de maladie. Onze jours après, son époux, Gardiol Barthélémy (74 ans), la suivait dans
la tombe. Les imposants convois funèbres,
composés de personnes accourues de tous
les quartiers de la paroisse et même
des communes voisinœ, témoignent de la
grande estime dont étaient entourés ces
chers disparus. Notre vive sympathie est
avouée à leurs nombreux parents et tout
particulièrement aux trois enfants Gardiol, actuelement aux Etats-Unis d’Amérique, qui ignorent encore la grande perte
qu’ils viennent de faire. A. J.
EORÀ. Visite d’Eglise. Le dimanche 17
avril, le vice-président de la Commission
de District, M. le prof. G. Costabel, visitait notre Eglise et nous adressait, au
culte du matin et à celui de l’après-midi,
à Mourcious, un chaleureux appel à une
vie religieuse plus intense. Dans le cours
de la discussion sur les sujets proposés
par le Consistoire et à laquelle prirent
part, outre le visiteur, le Pasteur de la
paroisse et notre frère Salvarani, l’on releva, entre autre chose, que les cultes sont
fréquentés surtout par les jeunes qui donnent souvent le bon exemple à leurs
parents. Nous remercions encore bien cordialement le prof. Costabel pour sa visite
et ses appels.
SAINT-GERMAIN. Nous venons de retcevoir de M. L. Jourdan une longue et très
bonne lettre nous apportant des nouvelles
de Colonia Valdense où, malgré la crise
mondiale, tout continue à prospérer temporellement et spirituellement. Certes, les
lacunes et les difficultés ne manquent pas,
mais on sait lutter et vaincre.
■ Par le moyen de M. L. Jourdan, nos
frères nous font parvenir, pour l’Asile des
Vieillards de Saint-Germain, la somme de
375 lires, ce (dont nous les remercions très
sincèrement. Voici les noms de ces frères :
M.me veuve David Combe, Colonia .Valdense, en souvenir de son mari, L. 45 Elisée Bonjour, Id., 27 - Ernestitie et Pauline Jourdan, Id., 18 - M.me Suzanne veuve
Plavan, Id., en sùuvenir de son mari, 54 Michel Morel, Id., 9 - Jean Pierre Long,
Id., 18 - L. Jourdan, Id., 100 - Etienne
Ricoa, La Paz, 45 - Henri Travers, Id., 14
- P. Maurin Ribet, Id., 18 - Noël Travers,
Id., 9 - J. P. Maurin B., Id., 18.
C. A. Tron.
SAINT-JEAN. Vendredi matin, 29 avril,
eurent lieu les obsèques de Marie Rivoire
veuve Pons, originaire idu Villar, décédée
au Refuge, à l’âge de 76 ans.
L’après-midi de ce même, jour, une foule
d’amis s’unissait à la famille pour rendre les derniers devoirs à la dépouille mortelle (de notre frère Etienne Girardon, emporté subitement, dans sa 57® année.
Aux familles affligées par ces départs,
nous assurons notre profonde sympathie
chrétienne.
VILLAR. Mariage. Jeudi 28 aVrü, dans
notre temple, que de gentilles mains
avaient orné de fleurs et à la présence
d’un nombre réjouissant de ¡parents et
d’amis, nous avons imploré la bénédiction
de Dieu sur le mariage de nos chers jeUr
nés paroissiens : M.llé Anita Long, fiUe de
notre régent, M. l’instituteur Héli Long,
avec M. Geraldo Mathieu, directeur du local «Feltrifioio Crumière & C. ».
Un nombre considérable de paroissiens
étaient présents à l’émouvante cérémonie
et ont voulu témoigner ainsi leur sympathie aux chères familles Long et Mathieu,
et (dire leur gratitude à l’épouse qui a été^
jusqu’ici la' dévouée et aimable organiste
de notre église et à l’époux qui, depuis
plusieurs années, s’occupe avec grand
amour de notre jeunesse unioniste dont
il est un fervent «„leader», en sa qualité
de membre (du Comité de Groupe de l’A. C.
D. G. et vice-président de notre Union du
Centre.
Au joyeux et nombreux repas de famille qui suivit la cérémonie, on adressa
encore des vœux de bonheur aux époux
et on rappela le souvenir de ceux dont
l’absence était particulièrement sentie en
ce jour de joie : la sœur de l’époux, M.me
Ida Coïsson, missionnaire en Erythrée, et
le frère de l’épouse, M. Süvio Long, pasteur dans nos Colonies du Sud-Amérique.
Au jeune foyer qui vient ainsi de se
fonder .dans notre paroisse, encore une
fois nos vœux les plus sincères.
Que Dieu Lui-même, chers époux, soit
le gardien et l’inspirateur invisible de votre bonheur et de votre foyer !
— Décès. Miercredi, 27 avril dernier, au
Refuge Roi Charles-Albert, après une longue maladie, notre sœur Marie Rivoire
veuve Pons s’est endormie dans le Seigneur, à l’âge (de 76 ans, qu’eUe venait
d’accomplir.
_ Ses funérailles ont eu lieu vendredi matinj^ 29 avril, à Saint-Jean, et ont été présidées par M. le pasteur B. Ga'rdiol, chapelain du Refuge.
Aux enfants et aux parents afi3igés,
nous renouvelons l’expression de notre
sympathie chrétienne. r. j.
« « «
POUR LE COLLÈGE VAUDOIS.
Prof. G. Balma, Pinerolo, L. 100.
Fiori in memoria del compianto Rino
Gay ; Cléanthe e Emanuele RiVoiro, L. 150.
COMMUNIQUÉ
Colonia marina G. P. Meille.
Benché gli ampliamenti e adattamenti
richiesti dalle ultime disposizioni governative non sieno ancora effettuati nel nostro stabile di Borgio-Verezzi, per benigna concessione possiamo mandarvi la nostra Colonia marina anche quest’anno alle
stesse condizioni idégli anni precedenti.
Fin d’ora dunque restano aperte le iscrizioni dei postulanti.
Preghiamo però tutti e specialmente i
signori Pastori a tener presente :
1° Che la nostra Colonia marina non ha
lo scopo di offrire un piacevole ipassatempo estivo in riva al mare ai bimbi
che ne fanno richiesta, ma ha lo scopo
preciso di offrire ai bimbi gracili, agli organismi (deboli un mezzo di rimettersi in
forze e ricostituli'rsi. Quindi
2® Non si presentino domande di bimbi
che non ne abbiano assoluto bisogno, perchè saranno sempre preferiti i più bisognosi, secondo il criterio del nostro prof.
G. Malan, il quale tanto gentilmente si
presta per le visite.
3® Siccome i posti per ciascuna delle tre
squadre successive sono limitati, e limiitati
pure i mezzi (di cui disponiamo, non si
presentino domande di bimbi o bimbe che
possono essere inscritti in Colonie marine
o montane organizzate da altri Enti pubblici o privati.
4® Non si presentino domande per bimbi
0 bimbe inferiori ai sei anni o superiori
ai dodici, salvo casi eccezionali riconosciuti
dal dottore.
5° Avvertiamo che alla fine di Maggio
dobbiamo presentar l’elenco dei ¡componenti la Colonia alla R. Prefettura. Sollecitiamo dunque l’invio delle domande che
dovranno essere «indirizzate al Pastore A.
Simeoni - Via Pio Quinto, 15 - Torino.
Dne iDrlcDse niHie di! lire la Bie.
Un évangéliste s’en fut un jour visiter
un chrétien aveugle et mutilé des deux
mains. Pensant lui procurer quelque agrément, l’évangéliste, bon musicien, avait
pris avec lui son cornet à piston. Et œmme il exprimait au pauvre infirme toute
$a profonde compassion, l’infirme l’arrêta
subitement pour lui déclarer]:
« Cher monsieur, je ne suis pas à plaindre, je suis le plus heureux des hommes.
Jugez-en plutôt.
« Voici quelques années, je travaillais
dans une oairrière voisine. J’aUais me retirer en toute hâte, après avoir garni une
mine, lorsque celle-ci fit explosion beaucoup plus vite qu’elle ne devait. Je repris
connaissance à rhôpital, la tête et le
corps recouverts de pansements. Ne pouvant supporter plus longtemps les ténèbres, je suppliais, jour après jour, qu’on
m’ôtât le pansement placé sur mes yeux.
On l’ôta un jour. J’étais aveugle ! Aveugle,
et privé de mes deux mains, il y a de cela
des années !
«(J’ai reçu bien des visita au cours de
ces années, bten des consolations m’ont été
apportées. Je demandais, un jour, à des
amis, de me lire la Bible. Ils le firent, comme ils le pouvaient, mais combien la lecture de la Pianole de Dieu, faite sans conviction, est douloureuse ! Je savais qu’jl
existait des Bibles imprimées en relief,
pour aveugles. Mafe comment lire une pareille Bible, sans, mains pour reconnaître,
par le toucher, lœ précieuses pai'oles de
mon Dieu ?
« J'entendis, un jour, parler d’un infirme qui lisait avec ses lèvres. Abrs je
fis venir une Bible pour aveugles. Quelle
allégresse, quand, enfin, elle arriva ! Avec
qyels transports de reconnaissance je promenai mes lèvres sur la preniière page !
Mais, ô désespoir, mes lèvres avaient perdu
toute sensibilité. Je sanglotais sur cette
Bible que jamais plus je ne pourrais lire,
lorsque, dans mes cris 'de détresse, la
pointe de ma langue toucha le livre. Dieu
avait eu pitié ; avec le bout de ma langue je pouvais lire, et j’ai lu.
« Oh ! cher ami, quel bonheur de ]?ouvoir lire encore, sans intermédiaire, lia Parole de mon Dieu ! Les premiers temps,
ma langue saig:nait parfois, au cours de
ces lectures, mais après m’avoir fait beaucoup souffrir, elle a pris toute la vigueur
nécessaire à ce nouveau travaü. Et j’ai
vécu ainsi prfe de mon Dieu, lisant et
relisant sa Parole tout entière. Je l’ai déjà
lue d’un bout à l’autre cinq fois, en tête
à tête avec lui. Merci, ami, pour votre
visite, merci pour vos paroles de sympar
thie, mais croyez-vous qu’il y (ait, sur la
terre, un homme plus heureux que moi ? ».
Quand l’évangéliste quitta cette humble
demeure, c’est lui, l’évangéliste, qui avait
été évangélisé. {Le Feu).
Institutions Hospitalières Vaadoises«
Dons regus pendant le mois d’avril 1932.
M.mes et M.rs
HOPITAUX.
In memoriam, de Barthélemy Chauvie, la fa-;
mille, La Tour, L. 50 - Nancy et Pauline Pey^
rot, Saint-Jean, 10 - La famiUé de M.me Giulia Paschetto, La Tour, in memoriam, 100
- Famille Catalin-Rochon, Id., in memoriam
de M.me Giulia Paschetto, 20 - En souvenir
de M.me Giulia Paschetto, les beaux-frères,
belles-sœurs, neveux et nièces, 100 - Julie Charbonnier, in memoriam de M.lle Marie Base, 15
- M. et M.me Linder-'Bert, en souvenir du pas-‘
tour B. Revel, 25 - M.lle Adèle EoUier, 10.
Total L. 330,—
REFUGE.
Marie Decker, Saint-Jean, L. 10 - In memoriam de Barthélemy Chauvie, la famille, La
Tour, 50 - Nancy et Pauline Peyrot, Saint-;
Jean, 10 - Marie Aime-Cougn, La Tour, en sou-,
venir de M.me Marguerite Armand-Bosc née
Cougn, 25 - M.me Alessio-Eyiiard Méry, Id.,
25 - Remigio Tourn, Id., 20 - Giov. Abrard,
Id., 1 - M.lle Emma A. Gay, Saint-Jean, en
souvenir de son cher père, 100 - M.Ue Adèle
Rollier, 10. Total L. 251,—
ORPHELINAT.
In memoriam de Barthélemy Chauvie, la famille,, La Tour, L. 50 - Nancy et Pauline Peyrot, Saint-Jean, 10 - M. et M.me Linder-Bert,
en souvenir du pasteur B. Revel, 25 - M.lle
Adèle Rollier, 10. Total L. 95,—
Abonnements payés Dons.
(Le «don.» est entre parenthèses).
1932 : R. Jahier, pastore, VDiar Pellice (10)
- Marin Marie ved. Planchon, Id. - Grand Daniel, Id. - Armand-Hu(g'on Catlieriné, Id. Bcrtin Marguerite, Id. - Elisa Monnet, Id. Blanc Bertinat, Cienèvc (1) - Berton Elvira,
Pinerolo (2) - Enrique Malan, J. Arauz, 1931
- Felipe Breuza, Id., 1931 - Santiago Jaiiavel,
V. Iris, 1931 et 1932 - Julio Armancl-Hugon,
Meridiano V. 1931 - Susanna Grand, J. Arauz,
1931-19,32 - Santiago Rochon. Y. Iris 1931 Bartolo Borton, J. Araiiz, 1931 - Augusto Gönnet, Id,. 1931-1932 - Juan Pedro Baridon,
V. Iris, 1930-1931-1932 - Humbei't Durand',
J. Arauz, 19,31 - Adolfo Malan, V. Iris, 1931 Pellagrin Maria, Torino (2) - Davit Daniele,
Villar Pellice - Bogetto Clementina, Torino Griot Giovanni, Milano (10) - Forneron Lydie,
S. Secondo - Forneron Aldo, Pvaro.-tiiio - Benech, M.me, Paris (1) - Martinat Daniel, Genève, et 1930-1931 (3) - Bilioni’ Enrico, Piani di
Vallecro.sia (5) - Cosson Adriano, Courniayeiu’
- Grill Emanuele, Modena (5) - Elisée Bon
jour, Colonia Vakleu-sc - J. P. Ix)ng, Id. - Louis
Jourdan, Id. (3) - Pascal J. Pierre, Marseille (1). (A suivre).
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Penice inizierà il ritiro dei libretti per
la liquidazione annuale degli interessi.
La Titolare : Baruetta,
La famille GIRARDON, reconnaîssantè
pour tous les tériioignages de sympathie
Yeçus à la mort de lemr cher mari et père
Etienne Girardon
remercie MM. les pasteurs Rivoira et Gardiol pour leurs bcmnes paroles, et toutes les
personnes çfid prirent part à leur douleur,
Luseme Saint Jean, 2 mai 1932.
, Madame et Monsieur Edouard Richard ;
'Madame et Monsieur Marcel Richard et
lem fille Jeanne ; les familles Romano, SiMEONi, Rostan, I^er ont la douleur d’annoncer la mort de leur chère mère, grand'mère, sœur et tante
JEANNE RICHARD née ROMANO
décédée le 21 avrü 1932, au Caire {Egypte),
à l’age de 78 ans.
Le Caire — Torrfe Pellice.
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