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Neuvième année
N. 33.
Vendredi 21 Août 1874
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HpDOMAÜAIRE
Spéciuleinenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
v)uè toutes les choses <{ui sout verilables....li>. uc
vos pensée.s — ( Philippiens.,]y. 8.) \
PRIX d’abonnement :
Ualie.aiioiniciletin» an iKr. 3
Suisse..................» 5
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ANNONCFS; 20 ceoA.
ou portion de lipne.
i.ettres et envois franc
dresser po«n‘ radrninis
et la rddacti« n a la Di
lie des Vallées,
l’oliice.
?Soiniiiair*<'.
Los Conférences pédasogiques. — CAronifiae xnudoise. — Chronique polUiqiie.
LES CONFÉRENCES PÉDAGOGIQUES
Vendredi 21 Août.
Les conférence.s pédagogiques
se tiennent à la Tour pendant cette
semaine. Elles ont été ouvertes
lundi matin 'par le chant d’un
cantique, la lecture de deux psaumes et une courte prière de M.
Prochet instituteur à Turin qui a
indiqué comme but principal des
conférences celui de contribuer ci
édifier une maison agréable au Seigneur. Cependant le discours d’ouverture proprement dit a été prononcé par M. Garnier instituteur
à Rome, qui a lu un excellent
travail dans lequel, après avqir
fait une courte introduction, et
constaté l’état numérique des écoles et des écoliers dans notre mission en Italie, après avoir indiqué
l’iinportarice, l’excellence et* en
même temps les diflScujtés de la
tâche de l'institulfur, il monlre
à ses collègues que leur devoir
est d’enseigner en mettant à la
base l’Evangile, (¡u’ils le doivent
à la patrie, afin d’y créer des caractères forts , à la famille qui
malheureusement n’existe pas en
Italie,« eux mêmes, s’ils ont senti
en eux la puissance de l’Kvangile,
enfin Dieu, car la vocation vient
de Dieu et Dieu nous commande
d'être ouvriers avec lui.
L’exiguité do notre journaKne
nous permet pas de donitVtuA
analyse plus détaillée de
cour.s; peut-être aurons nousToccasion de le faire plus tard.
L’assemblée, après s’être constituée dans ses membres effectifs,
et ses membres honoraires, au
nombre de 50 à 60 présents, a
procédé à l’élection de son bureau,
composé comme suit: M. Ch
bonnier directeur de l'Ecol
male, président; M. Garnie
tuteur àRome, vice-présiden'
Malan instituteur ^ Gênes,
instituteur à Saint Jean et Lon_
Florence secrétaires ou assesseurs.
; O I. 71)
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-864
Dans la séance de l’après midi
de lundi, nous avons entendu d’abord la lecture du travaill de M.
l’instituteur D. Prochet, sur les
moyens à employer pour rendre
l’école évangélique de {phis en plus
prospère. Expérience chrétienne,
expérience pédagogique, amour
de son oeuvre, amour des enfants,
tels nous ont paru être les qualités qui ont dirigé l’auteur dans
tout ce qu’il nous a si bien dit.
Parmi ces moyens nous signalons
l’institution d’une petite bibliothèquevcirculante, les visites à domicile , la prière etc.
Comme moyen secondaire l’auteur a indiqué l’école du Dimanche qui devrait aussi être suivie
par les enfants des écoles sur semaine, soit dans nos écoles de la
mission, soit dans celles des'Vallées. Cette question , secondaire
pour l’auteur, est devenue la question essentielle de la conférence
et celle sur laquelle elle s’est presque exclusivement arrêtée. L’opinion générale de l’assemblée peut
se résmner dans ce qui suit: nos
écoles sont ’des écoles confessionnelles, chrétiennes, évangéliques;
soit celles des Vallées, soit celles
de la mission n’ont pas pour but
unique de donner l’instruction ordinaire, mais de donner une éducation chrétienne, évangélique;
l’instruction religieuse biblique,
de tous les jours entre daas son
programme. Nos écoles de la missi\)n>en particulier n’auraient pas
dè'foison d’être si elles ne visaient
. ?pas à contribuer à l’œuvre générale de l’Evangélisation; les instituteurs doivent par conséquent
user de toute l’influence que leur
donne 1’ amour du Seigneur et
r amour des enfants pour engager les enfants à suivre aussi
l’école du Dimanche, mais sans
employer ni les moyens de contrainte ni les menaces. — Dans
le cas où des parents feraient, dès
l’entrée, leur réserve non seulement
à l’égard de l’école du dimanche,
mais encore du culte , et des
leçons bibliques des jours sur
semaine, l’instituteur doit en prendre occasion pour leur faire compi’endre ce qu’est une école évangélique et ce qu’exige la discipline
d’une école primaire, où les élèves doivent assister à toutes les
leçons et leur conseiller de mettre
leurs enfants ailleurs. — D’autres
questions ont donné lieu aussi à
des discussions très intéressantes.
Le mardi matin nous avons entendu un travail bien pensé et
bien préparé sur la Bible dans
Vécole. L’auteur, M. l’instituteur
Jourdan de Fignerol, après quelques mots sur l’excellence de la
Parole de Dieu, combat ceux qui
ne la veulent pas dans l’Ecole, et,
à cette occasion, nous fait faire
une excursion en Suisse, en Allemagne et en Hollande, où. il nous
montre les radicaux et les soi-disant libéraux rationalistes faisant
la guerre à la Bible hors de l’école et dans l’école; il admet qu’il
y ait des personnes qui, sans être
ennemies de la Bible, ne la veulent
pas dans l’école ou ne la veulent
qu’avec de certaines restrictions;
il n’est pas de leur avis, quoique
lui aussi, comme personne dans
l’assemblée, désapprouve l'usage
3
im-
que l’on fait encore et qæ-Von
a fait trop souvent de se servir
de la Bible pour apprendre à. lire.
Il en montre ensuite les avantages
et la nécessité avec beaucoup et
de bons arguments et ensuite,
avec moins de détails qu’on ne
l'aurait désiré, il parle de la manière de se servir de la Bible.
Une discussion très intéressante
et très animée s’engage sur ce
travail. La conférence est unanime
à reconnaître la nécessité de l’étude de la Bible dans l’école. Ici
se présente la question du manuel.
Plusieurs membres de l’assemblée
proposent qu’un manuel biblique
historique, pourquelques uns dans
les termes mêmes de la Bible, soit
introGuit dans les écoles ; d’autres
repoussent le manuel et ne veu
lent mettre que la Bible entre les
mains des enfants. Après une discussion très animée, sur ce point
comme sur d’autres, particulièrement sur l’opportunité d’avoir une
bibliothèque circulante dans chaque église, l’assemblée semble se
ranger sur la question du manuel à
la proposition suivante : la Bibbia
è d'obbligo nella scuola, il manuale
storico vi è tollerato come utile
sotto più aspetti, e specialmente
come compendio della lezione biblica.
Dans la séance de l’après midi
a été traitée la question suivante:
nos écoles sont-elles d la hauteur
des écoles communales ? quels sont
leurs défauts et quels sont les remèdes à y apporter ? Le rapporteur ,
M. Pierre Forneron de Suse, pense
que nos écoles sont à la hauteur
dés écoles communales pour Tins*
tiuction et leur sont supérieures
pour l'éducation par le fait qu’el’ les sontévangéliqiies. Leurs défauts
principaux résultent de la multiplicité des classes sous la direction
d’un même maître, du fait que
l’on y reçoit beaucoup d’enfants
dont on ne veut plus dans les
écoles communales , enfin dans
celui des programmes trop vastes
et de l’infériorité des honoraires,
desinstituteurs.il propose, comme
remède, d’abord l’institution des
moniteurs, les visites des régents
à domicile et un travail consciencieux à accomplir sous la direction
de Dieu. Dans la discus.sion d'autres remèdes encore sont pruposés, on recommande imtr’auires
choses les chants patriotiques,
et les exercices gymn.istiques.
Dans la séance du soir, le Congrès s’est occupé de la fondation
d’une société pédagogique que
quelques uns voudraient voir composée exclusivement d’instituteurs
primaires.
Séance du Siercredi matin. —
Après la prière, le chant du cantique et la lecture du procès verbal, M. François Guigou d’Angrogne est invité à présenter le quatrième travail sur le sujet suivant:
des relations du maître avec les
élèves, avec les parents des élèves
et avec les autorités. Les relations
des élèves avec les maîtres doivent
être fondées en premier lieu sur
l’amour, amour du maître pour
l’élève et de l’élève pour le maître.
En second lieu . sur l’estime de
l’élève pour le maître; comme l'amour, l’estime ne se commande
pas, l’institutear doit l’inspirer:
4
d’abord par une Instruction solide;
que le maître ne craigne pas de
dire à ses élèves qu’il ne sait pas
tout ; les instituteurs vaudois iae
possèdent pas tous une instruction
suffisante, et, il y a des instituteurs
manqués ; ,1’instituteur doit en second lieu posséder pour être estimé,
le don de l’enseignement; les connaissances ne suffisent pas, il faut
savoir encore les communiquer;
il doit avoir l'amour de l'enseignement et l’amour des élèves.
Les enfants doivent en troisième
lieu aux instituteurs, le respect
et pour cela il faut que l’instituteur soit lui même respectueux
envers tous, grands et petits , et
qu’il se rende respectable, qu’il
évite les mauvaises compagnies ,
qu’il respecte les enfants, ne leur
donne pas des sobriquets car les
maîtres qui en donnent en sont bien
fournis. Le maître doit en quatrième lieu inspirer la crainte; par
là on’entend pas la peur, la crainte
de la verge et autres châtiments
eu usage autrefois, mais la crainte
filiale du chrétien envers sou père
céleste; enfin l’institutenr doit exercer sur ses élèves un pouvoir consenti, il doit avoir sur -lui de l’autorité. Ici le rapporteur indique
la place de la question de la discipline , des récompenses et des
punitions ; mais il passe ce sujet
sous silence parcequ’il l’amènerait
trop loin. <1 ! i
Les rapports des maîtres avec les
parents, dépendent qni grande partie des rapports avec îles .élèves ;
les bonnes;relations du maître avec
les parents rendront sa tâche plus
est d'avis que le ltuaîtrej
doit ^laisser au51 parents le soin
de punir eux mêmes leurs enfants.
Le maître doit-il accepter des présents? les uns disent non, le rapporteur dit oui ; mais à la condition qu’ils ne le compromettent
pas et lui laissent sa liberté d’action. Doit-il accepter des invitations, prendre part à de noces par
exemple? oui, mais à la condition
d’être sobre, humble, de ne pas
faire le savant, de n’être pas trop
familier, de conserver en un mot
sa dignité de chrétien et il doit
accepter l’invitation du pauvre
comme celle du riche.
En troisième lieu. Des rapports
avec les autorités. Ces autorités
sont l’Etat, la commune et l’Eglise.
Celles de l’état sont les officiers
de l’instruction publique, le délégué du mandement et l’inspecteur
provincial. Celles de la Commune
sont le syndic et le Conseil, celles
de l’église, le pasteur et le Consistoire. Il faut ajouter encore la
commission mixte des études, pour
les écoles des Vallées. — Les instituteurs de l’Evangélisation sont
soumis à un moins grand nombre
d'autorités. L’instituteur a peu de
rapports avec l’officier de l’Etat,
avec l’inspecteur et avec le délégué
scolaire, par l’intermédiaire du
quel il reçoit les ordres qui émanent du Conseil provincial. Le Conseil communal pourvoit en grande
partie aux honoraires des instituteurs des Vallées , au moins à
ceux des régents paroissiaux. Il
importe donc à l’instituteur de se
le rendre favorable ; qu’il ait pour
le syndic et les conseillers cette condescendance qui est compatible
5
:29ï
avec son devoir, qu'il ne brigue
pas dans les questions communales.
Mai s l'église contribue aussi
aux honoraires des régents paroissiaux , le consistoire est donc
aussi une autorité avec laquelle
l'instituteur doit compter. Il doit
coopérer avec le pasteur, en particulier pour l’instruction religieuse; il est donc nécessaire qu’il
exi s te entr'eux d’excellents rapports
mais malheuresement il n'en est
pas toujours ainsi. Il règne quelquefois entr'éux de la méfiance,
de la jalousie ou do l’inclifference.
— Que le pasteur et l’instituteur
soient unis comme les doigts de
la main ; et l’instruction ainsique
la piété prospéreront |dans la paroisse. Que le pasteur fasse de
l'instituteur son ami et qu'il travaille à faire augmenter ses honoraires.
Qu’il ne se tienne pas tellement
au dessus du régent que celui-ci
ne puisse y atteindre. Quant à lui,
il pense que s’il y a conflit entre
le pasteur et le régent, le régent
doit quitter la place, et il termine
pas ces mots : « si on vous persécute dans un endroit fuyez dans
un autre ». Jusqu’ici la relation.
Nous nous hâtons de dire que, sur
ce dernier point, en particulier
on a fait sentir au rapporteur que
c’est celui qui a tort qui doit s'en
aller, qu il ne dépend pas toujours
du pasteur de faire augmenter les
honoraires de l’instituteur et que
ceux-ci, dans bien des cas, pourraient rendre au pasteur un service analogue.
La question qui a été le plus
débattue a été de savoir si le
pasteur, et l’évangeliste en particulier, car il a été .surtout question de ce dernier, doit continuer
à avoir la surveillance de l'école.
Plusieurs orateurs la lui ont conto.stée et ont cité à l’appui de leur
thèse des abus de pouvoirs certainement répréhensibles mais que
l'on aurait tort de généraliser. On
nous a présenté en particulier des
tableaux un peu chargés , nous
aimons à le croire, de certaines
occupations dont les régents, dans
les vallées surtout, sont obligés de
s’acquitter, comme de faire le pain
du pasteur, de sonner les cloches,
de balayer le temple, de déblayer
le chemin, en temps de neige I
Ces abus , s’ils existent encore, et
d’autres semblables doivent absolument disparaître. Cela dit, nous
ne sommes pas de l’avis de ceux
qui pensent qu’il ne doit plus y
avoir d’autorité sur les régents,
parce que ceu.x-ci ont le sentiment
de leur devoir ; il y aura toujours,
aussi longtemps que durera le
monde, qui commande et qui obéit
et ce n'est pas être avili que de
reconnaître nue autorité, d’accepter
ses conseils et ses ordres , même
ses remontrances pourvu qu’elles
soient faites avec prudence et non
pas en présence des élèves. Pour
nous, l’ordre, la loi, le devoir
sont des mots qui ont une valeur
et qui ne sauraient être remplacés
ni par la nature ni par le sentiment individuel. Nous ne sommes
pas m'ême de l’avis de ceux qui
ont soutenu qué l’évangéliste ne
doit pas avoir de surveillance sur
les écoles , mais nous sommes
avec ceux qui ne veulent ni suis
6
.968.
«>•)
veillance ni direction tyrannique.
Mais nous pensons qu’à cet égard
il y a eu pour plus d’un un malentendu et qu’on ne s’est pas suffisamment expliqué sur la portée
du mot « surveillance • pas plus
que sur celui de « direction ». Les
exemples que l’on a mis en avant
pour repousser ce que l’on a appelé
surveillance le prouvent. Nous ne
voulons pas plus que qui que ce
soit qu’un surveillant ou un directeur quelconque fasse à l’instituteur des observations en présence
des élèves, qu’il prenne sa place
pour donner une leçon ou pour
exercer la discipline; nous voulons
qu’oü laisse aux instituteurs une
aussi grande responsabilité que
possible, aussi grande qu’ils l’ont
demandée eux-mêmes.
Ainsi qu’on l’a très bien dit, il
n’y a personne, pas même un roi
constitutionnel qui soit complètement indépendant ; il n’y a peutêtre que les tyrans qui s’arrogent
un pouvoir absolu, une indépendance absolue vis-à-vis des autres
,hommes. — Il y aura, aussi longtemps que nos écoles seront des
écoles de l’Eglise, une certaine
surveillance ou direction de la
part du pasteur ou de l’évangéliste;
là où les écoles ne sont pas des
écoles de l’Eglise cette surveillance
reviendra à un comité, à un di
recteur, à un syndic ou à un Conseil communal. Nous préférons
encore la première, mais nous la
voulons humaine, prudente, aimable, charitable, c’est-à-dire chré,tienne. Nous voulons ce rapport,
Bjême dans le cas, fréquent peutoù le pasteurs aurait moins
d’expérience pédag' -gique que l’instituteur. Ici Ibs réglements ne
peuvent pas tout faire; que le
pasteur et l’instituteur soient des
chrétiens humbles et les plus graves difficultés s’applaniront d’elles
mômes. — Que l’un et l’autre
soient éclairés et instruits et l’idéal
que l’on voudrait voir réalisé dans
20 ans, comme il l’est déjà en
Suisse et en Allemagne où les'pasteurs n’ont rien à dire dans l’école
comme pasteurs, mais seulement
comme pédagogues s'ils le sont,
parceque les écoles sont communales et bien souvent antichrétiennes , sera réalisé chez nous ,
bien plus tôt et bien mieux.
La question de l’infériorité des
honoraires des régents est venue
sur le tapis à plusieurs reprises
et avec raison. Quant à nous, nous
n’y voyons d’autre remède dans
nos écoles de l’Eglise et dans les
Vallées que dans les contributions
des parents des enfants, des membres de nos paroisses en général.
C’est là un devoir pressant, une
dette d’honneur.
Dans l’après midi de mercredi,
M. Garnier de Rome a lu à la conférence son travail très intéressant
sur ce sujet: Quel est la meilleure
méthode à suivre pour l’éducation
de la première enfance. — Des
jardins d’enfance (Kinder-garten
de Frôbel). — Mais nous renvoyons cette question à plus tard.
Après avoir rendu compte de
cettç première partie des conférences , nous tenons à remercier
ceux qui en ont eu l’heureuse idée.
C’est avec bonheur que nous avons
assisté à la plupart de ces discas-
7
-569
sions; et nous avons applaudi de
grand cceiir toi s ies travaux que
nous avons entppdas.
Le talent aver, equel les questions ont été traii W par écrit et
de vive voix , les connaissances
dont nos instituteurs ont fait
preuve , l’esprit dont ils se sont
en général montrés -inim-^s , nous
ont remplis de reconnaissance envers le Seigneur. Nous awns, dans
nos instituteurs, une bonne phalange d’hommes faits et indépen-,
dants qui s’avancent en Italie pour
faire une guerre, une houne guerre,
à l’ignorance, la superstition et
à l’incrédulité. Habitués à parler
en italien, ils s’expriment dans
notre langue inaternelle avec une
grande facilité, et plusieurs avec
élégance.
Si notre bienfaiteur le général
Beckwith , dont le nom a été prononcé plus d’une fois dans le
congrès, et qui devait l’ètre, avait
assez vécu pour voir ce que nous
voyons et entendre ce que nous
entendons, comme il serait heureux I Nous ne nous trompons pas
en affirmant qu’il considérerait ces
journées comme les plus belles de
sa vie.
(ffhronii|ue ©auboise
La Fêle du êS Août a été célébrée le
16 comme uous l’avions annoncé. Elle
a été ouverte par un chant, la lecture
liu 4 chap, des Actes et par une prière.
M. le pasteur Gay lit d’abord une lettre
dans laquelle se trouvait la description
du la nremière fétu du 15 août, célébrée
il y a 40 ans, sur les hauteurç d’Angrogne.
Alors il a’y avait qu’uoe centaine de per
sonnes, qui n’élaient pas sans appréhension. Les pasteurs des Vallées n’yavaient
pris aucune part, mais on avait prié
pour celte réunion à Lyon et Mens. C’était
peu de temps après la visite de MM. Naeff
et Blanc. M. Gay raltache à cette lecture
quelques observations sur le chapitre qu’il
a lu. Les fidèles de la primitive église
rendent témoignage à la mort et è la
résurrection de Christ ; ils prient, il ne
sont qu’un cœur et qu’une âme. D’autres
personnes parlent encore sur le sujet de
la fête et font ressorlir.'enlr’antres choses,
que si maintenant plus do'1000 personnes
y prennent part, c’est que les pasteurs
la président et que par conséquent, l’augmenlalion de la piété n’est pas d’une
manière certaine en proportion de l'augmentation (lu nombre. Le pasteur d’Angrogne a parlé des commencements de
l’œuvre d’évangélisation dans l’île d’Elbe;
et celui do la Tour a traité ¡le sujet du
gain et des pertes des vaudois depuis le
15' siècle à nos jours. D’abord nous avons
perdu, dit-il, l’usage familier de la langue
italienne et particulièrement dans le culte.
Le rétablir ne serait donc pas une innovation. Nous avons perdu, eu second lieu,
bien des territoires et bien dos églises ;
Cavour, Bibiana, Coni, étaient en grandp
partie vaudois. Où sont ies vingt églises
de Saluces, les synodes de Dronero et de
Pravilhem? Le Pragela et lès villages de
Calabre et de La Pouillo? Nous avons
perdu la couuaissauce et le respect de la
Bible. Nos acquisitions sont: la liberté,
surtout celle de conscience, et de culte ;
quarante églises grandes ou petites avec
leurs lieux de culte, mais nous ne sommes pas è la hauteur de nos pères, nous
ne sommes pas fidèles comme eux.
M. Marauld pasteur à Cannes fait nn
discours d’appel et offre un texte à la
méditation de ses auditeurs, c’est: loi
suis-moi. Enfin M. P. Calvino parle encore
de t’œuvre d’Evangélîsation et la réunion
est close par.la prière, après trois bonnes
heures passées à écouter attentivement
les nombreux orateurs.
'TVMflre iÇn reproduisant'
aussi fidèlement que possibleiles oonola'
8
-270
à»ns ^ pastorale, nous avons,
^f'ire avant dernier numéro , dit
' ‘ ÇUile de famille n’exisle pas dans la
paroisse. Si, comme chroniqueur, nous
avons rapporté un jugement qui n’avait
donné lieu h aucune proteslalion au sein
do l’assemblée, nous devons dire maintenant que le culte do famille existe dans
bon nombre de mai.sons.
A TRAVERS LES J0UR!\AVX
Revue polilique
Les républicains s’étaient, depuis longtemps, abstenus de faire parler d’eux et
cette prudence commençait à leur peser:
les journaux nous apprirent un beau matin
que l’Autorité avait arrêté dans une villa
près do Rimini, vingt-deux coryphées du
parti; ce no fut d’abord qu’un cri de
désapprobation contre une mesure anticonstitutionnelle, et (|ui paraissait inspirée
à des craintes tout à fait puériles, mais
lorsque l’on sut ensuite, qu’une, bande
d’environ 150 révolutionnaires avait pris
les champs et s’amusait en chemin à couper les fils du télégraphe, et à intercepter
la voie ferrée. on commença à trouver
que le ministère n’avait plus eu si grand
tort. Du reste, tout cela n’a pas donné
lieu à une alerte bien sérieuse. Quatre
carabiniers ayant la bande, en prirent dix-sept du coup et une quinzaine,
le reste de ces pauvres diables de réformateurs de la Société, se sauva vers les
montagnes les plus voisines, qui sont
celles qui séparent les Romagnes de la
Toscane. Les institutions sont sauvées.
Tout ceci prouve que la république en
Italie n’a guère d’autres partisans que les
despianlà, et ce n’e.st pas avec ce fil-là
que l’on pourra jamais faire de bonne
toile.
Il y a eu aussi quelques arrestations à
Rome, à Florence, à Naples, sans que
l’on ait pu arriver à la conviction que
cette levée de... fourches eût l’ombre de
sérieux. Un signe des temps, c’est que les
paysans étaient les premiers à aider la
force publique dans la poursuite des rebelles, que quelques journaux transforment même en agents provocateurs payés
par le gouvernement pour faire du tumulte une manœuvre électorale. — Cela
ressemble au pistolet de Kullmann. On
sait, du moins les cléricaux le disent,
que c’est Bismark lui-même qui l’a chargé
à poudre pour se donner un regain de
popularité.
'ti L’Allemagne pousse toigours plus yivevement sa lutte contre l’ultramontanisme
qu’elle attaqué éorpS à corps partou^t oh
elle le rencontre, f.rêcé’a ‘’mees,
la reconnaissance du gonverii“^*’ft Espagnol par toutes les puissance®
maintenant un fait accompli. Cela parà.'*
lui avoir porté bonheur. Le général Moriones a remporté sur le.s carlistes à
Oteiza une victoire d’une certaine importance et leur général Dorregaray ne se
montre pas pressé de. passer l’Ebre. Il
esterai qu’ils se raltrappeni en détruisant
le plus possible de villages, de gares,
de télégraphes et de chemins de fer: ils
ont fait dernièrement, en une seule fois,
pour trois millions de réaux de dégâts.
C’est encore le genre de guerrre qui leur
convient le mieux, et ils se maintiendront
dans les provinces du Nord, tant qu’il y
aura quelque chose à brûler.
Ils n’auront probablement plus, maintenant, autant que. par le passé, l’appui de
la France, qui s’est jointe aux antres
puissances pour reconnaître le gouvernement de Serrano. Le départ do l’Assemblée permettra sans doute au ministre des
att'aires étrangères, Decazes, de se montrer
plus franchement libéral dans ses relations avec les autres puissances. Le parti
qui y avait la majorité , n’éprouve plus
(Rie des échecs dans chacune des élections
partielles qui ont lieu maintenant. Dans
le Calvados, il y avait lutte entre le député bonapartiste et le député républicain. C’est le premier qui a été élu avec
une très forte majorité.
Les conférences de Bruxelles ne vont
pas .comme sur des roulettes. Les puissances qui y sont représentées ne veulent
d'autres adoucissements à la guerre,
que ceux qui ne peuvent gêner en aucune
façon la liberté de leurs mouvements.—
Plusieurs projets présentés par la Russie
ont déjà été rejetés et l’on peut prédire,
sans se tromper, que ce n’est pas encore
de là que sortira la paix universelle.
Le roi de Danemark a fait le voyage
d’Islande pour y célébrer le millième anniversaire do la colonisation de l’île qui
compte maintenant 70000 habitants. En
arrivant aux îles Feroë il fut complimenté
par la municipalité ayant à sa tête le
Syndic, qui avait à peine achevé de lire
l’adresse qu’il tombait mort aux pieds du
roi que ce fait a très péniblement iupipssionné.
{¡. Mala« Directeur-Gérant.
Pignerol Impr. Chiantore et Masearelli.