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Année Sixième.
m Mars 1880
N. 13
li' Mf.
LE TEMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
-nr.i
Paraissant chaque Vendredi ,,i ,
Voîts me serez témoins. Actes 1,8, la vérité ovec là charité. EPi 3, !&,
PRIX D’ABBONNEHENT'PAR AN Italie . . '. L. 3 Tous les pays de TUnion da poste . , . 1 6 Amérique ... » 9 On s'ftboîiûé : Pour yInténetit' ches: MM. les .pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour riE'âîiéWev»'au Bureau d’Ad- ministración. Ün ou plusieurs nutnéroa sépa- 1 rés» demandés avant le Ci- rage 10 üent ehucun. Annonces! 25 centimes parUgne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée où p&r mandats sur i« Bureau de Po- rosa Argentina.
^our la RÉDACTION adresser ainsi : A la Dîreetioo du , Pomaretto {Dioerolo) Italie, ' Pour 1'administration adresser ainsi : A T Adminïstràiinn du Tévnoin, PoEnareUo i Pílíeróio¡¡ TljaDe.
Sommali*©.
Esaïe Lxni , 3, 5.. MatUi;i xxvv, 38/,. 40.
— Correspondanix^Voici, l’àgneau de
Dieu. —.Soyez réconciliés avec Dieu. —
Du pardoD des offenses. — Nouvelles reliet faits divers. — Revue politique.
EsaîeLXUl.S.S. Hallh.XXYI.5S,:40
C’est en Gethsémané, beaucoup
plus qu’en ,jQ;plgotha , que Jésus
a connu r'4{i|^ssé du cotubat suprême de la^b contre la mort ,
ce salaire du péetà^S, <lDe
son âme a été ^•fe '^utes parts
saisie d’une tristesa^Uho^elle. —
C'est' à cette heure, pUâspombre
même que celiés qui priioederont
immédiatement le cri de triomphe;
« tout est accompli », que se rapportent sans doute les paroles de
l’apôtre : 4 Ayant offert, avec de
grands cris et avec larmes ,'des
prières et des, supplications â
celui qui lé pouvait sauver de la
mort, et ayant été exaucé de ce
qu’il craignait,' quoiqu’il fût le
Fils , il a appris l’obéissance par
leé 'choses qu’il a souffertes ». —
HéB. V, 7-8. ‘ • ■' ' - ■ '
Aucune souffrance humaiiié he
peut être comparée â sâ souffCdhcei’
aucune angoissé'aucune •'agonie
à l’angoisse et à l’agoniediû Filé-.de'l’-homme. ' _
Le”pecHe", source'unique ' dFM-á’'
souffrance, a pour'effet' d'y accoutumer le corps aussi bien que
râmè, erisoirté qu’elle finit par
perdre pour ^l’u'n et l’autre une
grande partie de son énergie.
Là pureté et la sainteté parfaite
de Jésus-Christ a dû le rénI dre incomparablement ‘plus sensible que tous les autres hommes
à toutes les douleurs. '-‘- Toutefois
ce n’est pas cetté* parfaite pureté
physique ét morâle du Sauveur
qui expliquerait et justifierait cette
redoutable agonie de. Gethsémané.
S’il n’était qu’un saint homme,
qu’un juste au moment de subir
uii supplice infâme mais immérité,
le fils de Dien révélerait une faiblesse ët un abattement indignes
de lui, et nous n’héëiterions pas
à reconnaître que beaucoup d’hommes , avant èt après lui,' jüifs ,
2
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payens, ou chrétiens , ont montré
plus de courage, une résignation
plus calme à ce qu'ils ne pouvaient
pas éviter, ou ce que le devoir
leur commandait de souffrir.
Ce qui explique cette agonie,
dans la petite mesure qu’il est
permis à l’homme de la comprendre (car c’est l’une des choses dans lesquelles les anges désirent de voir jusqu’au fond),
c’est qu’il a voulu se charger de
la malédiction qui pesait sur l’humanité rebelle , prendre sur lui
l’iniquité de nous tous et boire
jusqu’à la dernière goutte la coupe
de ja colère de Dieu. Quelques
heures seulement le séparent de
l’heure fatale, de l’lieur,e des ténèbres, et quoique prévue et annoncée ’depuis longtemps, elle le
fait frémir d’horreur. 11 se sent
comme écrasé sous ce fardeau
dont il a voulu se charger, et
quoique très certainement l’idée
de laisser son œuvre inachevée
et de s’avouer vaincu n’ait jamais
traversé son esprit, si pourtant il
était possible de racheter les pécheurs un peu autrement, ou au
prix de moins de souffrances, sa
parfaite humanité le voudrait bien,
tant est profond l’horreur qu’elle
éprouve à la pensée du supplice
qui l’attend. #
Mais c’est sur un côté tout spécial de l’angoisse de Jésus en
Gethsémané que nous avons voulu
attirer l’attention de nos 'lecteurs
Lui dont l’ardente charité avait
soulagé tant de misères, guéri
,tant de maladies), consolé tant de
douleurs, qui pour ces œuvres là
seulement, mais jamais pour luimême, avait déployé la puissance
divine dont il était revêtu même
dans son abaissement; lui à qui
ses disciples disaient.naguère ; • A
qui nous en irions-nous. Seigneur?
tu as les paroles de la vie éternelle ! » le voilà seul, prosterné
dans le jardin des oliviers. En
vain il a supplié ses trois plus
chers disciples do demeurer près
de lui et de veiller avec lui. ^—
Revenant une première fois vers
eux et les trouvant endormis , il
dit à Pierre : Est-il possible que
vous n'ayez pu veiller une heure
avec moi ? — Au lieu de veiller
et de prier pour ne pas entrer
en tentation , comme il les y
exhorte, lorsqu’il revient pour la
seconde et la troisième fois, il les
trouve encore dormant, car le-ors
yeux étaient appesantis. Pauvres
disciples! Malgré leur sincère attachement pour leur Maître bienaimé, comme ils ont dû être humiliés à la pensée de Inf avoir
refusé le seul service pour lequel
il les eût priés! Et comme Pierre
en particulier a dû se convaincre
de l’absolue nécessité d’une conversion autre que ceUfi^ qu'il avait
éprouvée , et do c^l^tême du
St. Esprit qui ferSft de lui un
' homme nouv^
Mais si la^^^nir de cette heure
a dû touj^rà'Îes humilier à salut
dans ^jÿmiment de leur incapacité i^ilurelle à accomplir leurs
meilleures résolutions , et leur
faire vivement regretter de n’avoir
été d’aucun secours à leur Seir
gneur et Maître. çe qui a, sans,
doute, adouci leurs regrets, c’est
avec le pardon plein et entier
qu’ils ont obtenu de lui ,Ia pensée que cela aussi était ainsi arrivé conformément à une prophétie
dans l’Ecriture. Nous pensons en
3
effet que le passage d’Esaïe que
nous ayons inscrit en tête de ce
qui préçède ne peut s’appliquer
qu’au Messie], ou tout au moins,
que c’est en lui qu'il a eu son
plein accomplissement. A la question : « Qui est celui-ci qui vient
d’Edora , etc. » aucun homme ,
aucun roi, ni aucun pro)>hète n’aurait osé répondre : « C’est moi
qui parle en justice, et qui ait
tout pouvoir déjuger». Es. lxyi,
V 1. I— Et celui qui peut ainsi
répondre, c’est le même qui ajoute
( V. B , 45) J’ai été tout seul à
fouler au pressoir et personne
d’entre les peuples na été avec
moi.
J'ai donc, regardé et il n’y a
eu personne qui m’aidât, et fat
été étonné et il n’y a eu personne qui me soutint ; mais mon
bras m’a sauvé.
Au reste si les disciples avaient
eu un peu moins de confiance en
eux-mêmes et une foi [plus entière
en la parole de leur maître, ils
auraient dû être préparés à cette
heure de défaillance, — car il
leur avait dit (Jean xvi . 32 :
«Voici rhe.ure vietil, et elle est
déjà venue que vous serez dispersés chacun de sou côte et vous
mg laisserez ipais je ne suis
point seul, car le Père est avec
moi ». 11 a donc raanqüé au Sauveur, à cette heure d’îheiïable détresse . qui fit couler une sueur
de sang de son front, jusqu’en
terre , il lui a manqué , ce qui
manque rarement aux -plus misérajiles d’entre les hommes, la parole sympathique, les encouragements et, les consolations d’un
parent ou d’un ami, et cet abandon
de to-os, cet isolement .absolu de
tous les hommes , a dû. ajouter
quelques gouttes d’amertume à la
coupe de souffrances que son ardente charité autant que son entière soumission à la volonté du
Père lui ont fait saisir d’une main
tremblante quoique avec la résolution inébranlable de la vider.
Il fallait qu’il fût seul à fouler
au pressoir , car la gloire de la
rédemption du monde devait appartenir toute entière à lui seul.
« Nous avons été avec lui sur la
sainte montagne » écrira longtemps
après l’apôtre Pierre, pour donner
plus d’autorité à ses exhoriations.
Si lui-même , dont le coté faible
était une témérité présomptueuse,
et si les fils de Zébédéa , qui
avaient fait demander pour eux
les deux premières places dans le
royaume des cieux ; si ces trois
disciples d’élite avaient rempli
auprès de leur maître cet office
d’amis qu’il, avait réclamé d’enx,
n’y avait-il pas à craindre qu’ils
ne s’attribuassent à eux-mêmes
une petite part dans l’oçuvre du
seul souverain sacrifiealeui' ?
C’est avec un douloureux étonnement que Jésus se voit abandonné de tous, — mais comme il
avait prévu cet abandon, il n’en
est point scandalisé. Au reste il
n’est pas seul ; même au sein de
sa mortelle agonie , le Père est
avec lui ; il lutte avec lui; et remporte la victoire. Un messager
céleste vient de sa part le consoler. L’amertume de la mort est
vaincue. 11 n’aura plus de défaillance non pas môme sur la croix.
4
viOO^
; lu.
Corrcopoubancc
,Áu Rédacteuv du Témoin,
I Turin, le 15 mars 18S0.
Mon thcr ami.
Me voici prêt à tenir la promesse
que je vous fis, (iilinze jours passés,
quand j’eus l’affréable. surprise de vous
rencontrer à Nice , de raconter aux
lecleurs^d'i Témoin la visite que j’ai
eu le privilège de faire, en compagnie
d’un de mes fils, les 15 et 16 du mois
dernier, a l’une des plus intéressantes
localités de notre ancienne colonie
vaudoise de Provence : celle de Mérindol.
Voici dans quels termes notre vieil
hiálórie’n Gilles en raconte la fondation;'-te Le peuple chrestien des Vallées,
» après l’arrivée des Lyonnais en icelles
» ( qui fut environ l’an mille cent soi» Xante çinq } y nudliplia tellement,
» qn’en moins de cent cinquante ans,
» il s’y Irouva trop à l’eslroit , et en
» nécessité de chercher demeure ail» leurs pour une partie de leurs fa» milles. Parquoy un bon nombre d’it celles s'en alla"en Provence, étayant
» accordé avec ceux qu’il faloil, se
• logea auprès de la Uurance, entre
» Cisteron. et le comté d’Avignon , où
» ils édifièrent quelques viieltes et vil» lages, Cabriéres, Mérindol, Lormarin
• et antre,s, et y cullivèrenl le terroir
» auparavant non cultivé qui leur avait
ï été accordé ».
C'est donc à 565 ans, c’esi-ù-dire,
ù prés de six siècles en arrière, que
cet événement nous transporte.
Beaucoup des lecteurs du Témoin
savent ( ce qui du reste leur a été
rappelé dans une brochure récemment
publiée ) par quelle affreuse série de
massacres et de deslruclions, en ISÆI
sous, le I règne de François P leí habitants de ces différentes localités,
ceux de Mérindol surtout, ont dû passer
et q(ii ont été telles que celle dernière
petite ville, qui comptait une population de quelques milliers d’habitants,
n’csl plus aujourd’hui qu’une insignifianlo bourgade, dont la ¡population;,
mêmpv,après les trois siècles ,et plqs
qui se sont écoulés dés lors / qe dépasse pas ,le.s 700 âmes, '5Ó0 de descendants d’anciens vàbdois et ■^O-'de
catholiques. . . ,i;>
Les lecteurs du Témoin savent aussi
que ces différentes localités se trouvent
sur la lisière seplerilrionale de de
qu'on appelait jadis la Provence , ,Và
l’est d’Avignon/ sur la roule qui, de
cette ville eonduit à Marseille, en passant par Aix, et dans l’ordre que
voici : Cabriéres plus k l’ouest et non
loin de la célèbre fontaine de Vaucluse, Mérindol ‘Att centre, et dans un
vallon s’buvTànl h l’est de celte dernière boui’gade , Lourmarin.
Le temps nous manquant pour visiter , comme nous l’eussions désiré ,
chacune des localités que je viens de
rappeler, nous donnâmes la préférence
k Mérindol, soit parcequ’elle est la pins
intéressante par les événements qui
s’y sont liasses, soit pareeque l’accès
nous en est plus facile, que celui des
autres, située qu’elle est sur la ligne
du cliemin de fer et à une petite distance de la gare qui porte ce nom.
Ce fui un dimanche après-midi, —
le malin' ayant été employé à assister
au culte à Avignon, que nous accomplîmes ce trajet de près de deux
heures de chemin de 1er.
Le village est situé sur un assez
large plateau, au pied dè collines rocheuses d’une certaine élévation, et
dominant la vallée, ici très large,, de
la Durance, dont il est facile de suivre
les replis sinueux Jusqu’à une grande
distance. La p<1rlie haute dominée par
le château seigneurial, dont il ne reste
que des masüres, se compose d’un
petit nombre de maisons, la plupart
aussi en ruines, mais quelques unes
encore liabilées. Dans l’une de ces
dernières on nous fit voir une vaste
cuisine où la tradition raconte qu’une
quanlilé de femmes qui s’y étaient réfugiées furent impitoyablement ma.ssacrées. >'■ '
La partie basse, de beaucoup la plus
considérable, se compose du lemple,
simple, mais très-décent édifice capable de contenir de 4>,à 500 personnes,
du presbytère tout récêmmenlconstruii
5
401
fliijv fiîais-, d’une lionQrable famille dpnl
j’aurai. l'o,çcastp,a ds parler: encore
. danS: celte, lellre, , el d’un assez grand
npipbre de, maisons dpnl peiii dire
que l’aspect respire i’,aisance plutôt
que la .misère. La,popu.iaiion pourtant
est ioin de ,pouwir.|S0 dire .riche; et
le double fléau qui,, l’a atteinte ces
dernières années , ; le . phylloxéra et la
gelée, en anéantissant! les deux produiis principaux de la contrée: le vin
et riiuire d’olive, a rendu sa condition
encore plus diflicite.! , ■
I (La^-fin au prochain numéro).
J. P. Meille,
, Toiii'l’Agticaa de Dieu
Il est impossible que. le sang ' des
taureaux et des boucs ôte le péché.
C’est pour quoi Christ entrant dans
le monde dit: lu n’as point voiiiii de
sacrifice ni d’offrande, , mais lu m’as
formé un corps. Tu n’as point pris
plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices
pour Iq péché. Alors j’ai dit; me voici:
je viens* ô Dieu Lpour faîle ta volonté,
comme îi est écrit de moi dans le
livre. , . . 1 i' . ,¡1'.,,
— On le presse, on l’accable, et il
n’a point ouvert sa bouche ; ^il a été
mené à la tuerie comme un agneau,
et comme une brebis muette devant
celui qui la tond ; même il n’a pas
ouvert sa bouche.
'— Vous avez été racheté, non par
des choses périssables, comme l’argent
et l’or,... mais par le précieiix sang
de Christ , comme de l’Agneau sans
défaut et sans lâche.
— L’Agneau qui a été immolé est
digne de recevoir la puissance, les
richesses, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire et la louange.
Soyez réconciliés avec Diéa.
Le besoin de réconciliation suppose
l’inimitié qui a exisié, ou qui existe
encore. En effet chacun de nos péchés
est un acte d’hoslililé contre le iSei*
gneur.j L^’a?^ij[|ni,(Je la chair est ininiitié cpnii.'qÿi^,,(|ÏQM. yiii. 7). L’amour du monde - est inimitié contre
Dieu nAGQjpityf 4), ,U .-s’eq.'suii que
notre péché ,noiis,élo,igqe de JDipu et
qu’ unej ■ prompie': réconciliation ' doit
avoir, lieu pour que ¡nous puissions
nous, approcher ,d,Ç' Lui, Vous qVij,étiez
autrefois,.éloignés,dé Dihp, ,et qp,i étiez
ses ennemis par vos .pensées', çii^par
vos mauvaises ;oeuvi’e.s,. il vous g mainlenaiil réconciliés ayép Luî'(Ço),j j.
Celui qui refuse ,de sp,, i;éçonçiliér
avec Dieu, doit bien sç 4i*'é qu’il ^’expose à être toujours .ploigné ,,de,,,son
Créateur et de soa,,P.èré, .avec.lequel
il, serait en guerre perpefuelle. lEsl-il
bign vrai cher ami, que lii, ;ve,uilles
la guerre avec le|,Toqt-,PujssapL?!t'cs^
lu assis avant,AS-t,u
compté,si,.dan,«j,lob ex,l’rème! feiblesse
tu ,peux, par la. cpirduiie^.ptréjjgiéqsp.,
.déclarer,,la guerre au .Rq),,,'desl,¡Relis ?
Non, ,iu'niy,sa^.g;es.pas..',^
donc,du, péchç,,qur,fejiiJ,a gn,en:g ,i|';lon
âme, qui la fait souffrir, ei la souille.
Toq âme a bçMin pe paix,, Réconcilie
loi donc avec Dieu ton Père par Jésus
Christ ton Sauveur. Tu ne trouvera
point de paix véritable en dehors du
Prince do lit et, dp,Celui qui t’offre la paix éri disântï' ''Jé 'vôüs laisse
la paix; je vous donne ma paix; je
ne vous la donne pas comme le monde
la donne. Quo.yojre epour ;«® trouble
point, et ne Graign.çzi,p,9in,l (Jean xiv.
2'^)- r : . !h;u;
Oui j’ai soif de bonhepr, jiai besoin
de paix, je désire me réçoncitjer avec
Dieu, mais mon qœur est enclin au
péché, le péché m’entraîne,:¡m’enchaîne,,
me rend esclave, Oh!;,q.ui ipe,¡délivrera
de ceicprps de, mort ? ,
G'esjt Jésus ,qpi üÇen délivre. 11
le fait en ne l’impiilant point les péchés,
il les a portés en, son corps sur le
bois|, il a satisfait la justice de Die.u',
il a fait la paix par le sang de sa croix
(Col. I, 20).^ , , ■
Elle a coûté cher la,,réconciliation
avec Dieu. Ln Rien aimé dCj. l’Élernel
s’est liyré pour, toi , il s’est Jaissé lier
souffleter, cràclieriau ¡visage, il a.donné
.son âtne pouOila rançon de plqgieurs.
Est-ce que tant .d’abnégation , tant de
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„102
souffi'ítncés él laij,t d’atrloin* nd peüvénl
taachér. tön cööüi-'el le poiisser à la
i'¿coiicili'al¡bíi ? 'íí
■ 'Tir f iis éte iiiviié ci'^ríilléfli's itiainles
fbis. Lös servitetií’sde Dieu l’bnt e^lhoi'lé
mêmô Stipplié de sa part d’etre i'éconcili'éi aveö Lui,; L'as-tií fail déjà, el
si fu ne l’as pàs fail éneo,te, iras-in
dimaíriGhe rapproctier de la table sainte
sans t’apprOebèr de Dieu auparavanl
pour, Lüi dèniander les disposilions
donLln así besoin?
''LeiS hâtions qui Sdnl en guerre entr’elles )éli)'é,nt leurs ambassadeurs.
Dieu', au c'onlrajrè''les qnvoÿe quand
fon péché le con.SlilUe en guerre contre
lui.‘Reitiei*ciô-le pour sa boulé, acccple, la pail qu’il vient l’offrir. AUs.si
tonglertips que ttî; n’es pas réconcilié
avec ton Dieu, iu ne dois pas communiet*', tú ferais 'une cOimmunion iridigne
et lu irais'boirelaîpropre condamnation.
Entre dank ton cabinet, fermes-en
la porte èt répand ton âme devant
l'ËierhcF éii le suppliant d’éffiicer Ion
•peéllé, efe de técôhCtlier aVeC Lui par
Ghriÿt.. Puis' va corflhiiinier, ét Dieu
t’accoi'dera une bonne communîôti.’
I II a des personnes qui lienneiil
des pi'opos pareils''à ceiix-ci : « jamais
je tié lui; pârdornvêttti; C’est une qPfensequi.ne pepl s’oublier. Cet homiVié
tîl’ésd tJdlcùx' y' él ' l’aimer m’est chose
impossible Vi' 'Dè telles personnes ne
'A»;«i _Li'j_1.1 _i r„ ____
Ulii' UuIiS i6ul GBIl J VtlTlUiSmi Liicit
.discernent avec un' tact admirable la
paille où'le fétu qùi eSt dans l’œil de
leur pilocliaiil, ie^esÉ-â-dii’e qu’elles ne
comptenllpour-rien du tout lès péchés
qu’etiesÙiêmeS coinrnetléfil envers Dieu
fatitfis' qtdeltes enregistrent en gros caraclères la moindre injure dont elles
se senfent frappées.'dnsensés ! qui prélendeùl que Pieu lepr^quitte leurs imInCnsesrdettes, él qui cependant, avec
nitè rigueur rrtflésiblë', exigent qu’il
sqi’-rfàil droit à leurs 'propreB créances
quelque ôxigües qidelles soient. El
quand ils seraient exempls dé tout
rfulre péché% le seul refus de 'pardonner à ceux qui leur ont fait du
mal, et l’esprit de vengeance qti’ils
opposent an commandement de Celui
qui s’est réservé la vengeance , suiïîraienl pour les perdre. Car c’est un
Dieu étrange quê te nôtre, étrange en
conseil et en jugement: celui^ qui a
fait l’offense est à ses yeux un moindre
pécheur que celui qui ne la pardonne
pas. ■
C’est à l’égard de ce-s hommes iÊiiplacables que s’accomplissent ces paroles diït psalmisle ; que sa prière soil
régardée comme un crime. Ps, cix.
Leur prière, en effet, est une malédiction prononcée sur euXMTiêmes. Au
lieu d’être selon les intentions de Dieu
un canal de ses grâces, elle n’esi plus
pour eux qu’un canal de colère et de
châtiment. 0 homme qUi après avoir
dit en ton cœur: « je ne pardonnerai
pas » le présentes devant Dieu avec
la prière du .Seigneur, grommelant
entre les dents; quitle-nous nos dettes,
comme nous quittons les dettes de nos
débiteurs, sais-üi bien eo que lu demandes à Dieu ? Ecoule ! voici tes
paroles; > o Oieq, je suis Ion débileitr, mais moi aussi, j’ai un débiteur.
Daigne agir envers moi , comme je
le faisià son égard) et puisque je n’ai
pas dessein de lui qiiitler ses dettes,
no: me quitte, point non plus les miennes;, car j’aime mieux .lienoucer à toi
el à ton cieP, j’aim.e,;ilnieux uHei'droit
eo; enfer, que d’obéir â ton commandemenl) en pardo^nanl à celui qui
m’a offensé , i ......., .
Ah 1 dis-moi, aB->Ui sur lai terre un
ennemi assez implaenble pour oser
prononcer contre lui devant les hommes les imprécations que tu vomis loimême contre loi en face de Dieu et
de ses saints anges? El que l’a fait
ton ennemi? Un dommage temporel,
une peine légère , une plaie qui se
peut cicatriser. Insensé ! ces tpaux tout
insigniflanls et passagers qu’ils sont,
lu ne les peux supporter ; et c’est à
propos de ces maux que m braves des
colères éternelles, des Cliâtîmcnis sans
fin, des peines irrémissibles 1-Ouvre
les yeux et parle. Quel est ion plus
7
J03
gí’and «nnemi > de celui qui l’a oiTensé,
ou de loi qui ne pardonnes point, el
qui y en ne poinl pardonnant y te fais
iníónirnenl plus de mal, que ne le
pourrail faire le monde entier, conjuré
pour la perte ?
liüTHËR.
11 faut pour pardonner véritablement
faire plus que pardonner. Il faut que
le mal soit stirmonié par le bien, et
que, selon l’exemple de Dieu lui-même,,
là où l’offense a abondé, la-grâce surabonde. N’estnce pas dire,,mes frères,
que pardonner, épargner, aipam’t» fpus,
c,es de.voirs,ne sont, en sûreté . dapS:
rârne, offensée que quand elle priet
pour l’offenseur Chaque vœu
chaque demande , que nous élevons
a Dieu pour iuj, ne nous le rend-il
pos plus cher¡¡1 Cnaçuno de nosiprières
ne¡,le met-ejle pas davántage an, dessius;
de’ ralleinie de nos oass'W®.
ne rpent se rendre ,1e lémojgpage, d-’a-r
voir pardonné à,,un adversaire qp’âprès,
qu’on a .prié pour lui.
Vingt» ,
ilauiDeUcé ireltijteueee
n et faits divers.
.,ji! 'j
Italie. — Le dnnanche 14 Mars une
délégation de la V. Table Vaudoise a
procédé à la Visile pastorale de la pa,rqisse de Turin au milieu d’un nombreux concours de fidèles et à la, suite
d’un prédication de MMe pasteur Bosio
sur 1 Cor. xii, 27, dans, laquelle, là
vraie nature de, l’Égli.se comme Corps
de Christ a é,lé pi’,émulée à l’esprit
et¡ à la conscience de sps auditeurs
avec une grande force de raisonnement
unie à une remarquable clarté et simplicité de langage.
' Celle visite qui a produit une excellente, impression sur la Paroisse aura
laissée, nous l’espérons, aux honorables
délégués, celle, qu’avec la .paix et la
bonne harmonie, règne au sein de la
Communauté Evangélique de Turin ,
un désir sincère (quoiqu’il ne soit pa.s
encore aussi intense el suTlout aussi
général que cela serait à souhaiter),
de travailler avec les Eglises sœurs, à
l’ayancjenaiefl( du règnp, de notre
Dieu eti,$ausfeùr,^ésus-Cbrisl, .
— Lis,:Coii(érepùfi^ (l^ PoctRur S.wmervtffe. ÇjOnÇnnqnt d’obtenir à rlqreriep, / un - succèsidèpassanl tt»i l..., ê®
qu’on avait osé espèrér. Là première,
lenpe jeH Mars, ,pu TftéiiD'e NMonfil
le fut en présence ^’un auffjlo,ire d;environ SOff personnes ', tout , ce que ‘ ce
peiif théâtre pouvait conteniir. La T
lenpe, dans.le . rpême |oçelfpLdbàl
aussi' nombreuse qu.qiqq'pn n’y futpd
mis que moyennant billet (gralujl.^yqhlend). La o® a eu lieu au Théâtre
Pagliano, el malgré l’immensité de
ce local pouvant contenir coippiouément SW pksbftdes, plein
'du parterre à la 6® rangée de loges.
Le,,docteur avait pris ‘i®
saIpqnféfphe.e„!\’é;pîD;e',,i¡J,®
sLaodlééè /,ArpcV ,i” ;,^11 ‘ ‘,f9Mvff
l’occasion de pàfler lqng.üéil)ent erayiec
IbrSpdé ; la ,»èce?iifé;;d;’üiiè ■ Véllgibn
vraie ët, pas seulémènl; appaibnje^ et
l’impres'sion fut tpllë qpe qùaàd ,ij e.iii
fini, de lopguës salves dà|pplà,udis'semenis s’élëvèrénl de Iqutès lés parliéê
dB" ta salie-,"ctTfùand ,i,l yannonçâ (me
A® conférence pour le Siyûtedï,suivan
toutes les mains 's’élëvè,réïit ën sijgne
d’acfieplaiVp.h , l. .¡i-,::
La Faipiglia, à làqiielle fféps- çm,"
primions ces, délaijs, iappOrl’é Je rnof
on ne peut naieux irouyé d’ün.homaie
du peuple au, sortir dé Iâ .pfèàliërecphr
férence/., .1 Nos prêtrps,, dîsâil-il,,|Pni
changé les Eglises jén- théâtres, ces
gens,-.ci veplenl changer les ipeâtres
en Eglises ». E sia pw'p , ,
FRAiN.eE.La npmmatipn par le
ministre de rin,sttiiciion publique de
M. Douihet'gde comme P[:pfe|seur d histoire éccl^tasiiq.né ,à ,l,a ¡Faculté de
théologie de >Îodlanbah.,, esp hiàiPteuant un fa,i(,accompli-, . ,
D’un aulré cple el, comme compensation à cet acte; diu minislfé, les
chefs du-parti orlbodoxe .-dn C'phsistpire
de ParisV se, sont, .engagés, à^ rëUrét
le pourvoi quhls ¡avaient,,dpppsé ' au
Conseil d’EtaiyiiPonUe la iPPipidàffén ,
irrégulière suivant eu,x,, dé ,M.,,V')g,uié,
comme .,prpfesseu,r,. â )à-„Fa!Çû,V!è de
théologie de Paris, fe.'Çqhsjs'ioire,
a même concédé â,,.çe,,dernier,Tpsage
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ÉkaÜtfy
du temple de l’Oratoire, pour y recevoir le jour' de',Pâques lë$ catéchii-i
mènes , qu’il à msiruils oèt'hiver , et
qui pppaWieOiiedi aiix familles libérales ae la chapelle de Sairil'André.
— Le projet‘de loi relatif à la lir
berté de l'épnion pour la célébration
d’un cuite, déjâjàdoplé par ta Chambre
des députés, est à la veillëtd’être soumis atix déli'béraliôhs du Sénat. M. le
sénaielir E. Pelletari nommé rapporleur^^de la Commission Chargée de l’examiner, lui est favorable.
paltttiiîie I
La, Hiscussion Sur la
poliliqiie ’étrangêi'e, a duré dit jours.
Un .’grand nombre' dloraieurs ÿ‘ ont
pris par), enir'àüire.s VÎsconli-Vénosla,
M,înghel|i / Çnspi, Marsélli et Cairoli.
Çg,,i^i’i)j^i'j, com[Tie‘président du C'onséU',:ë,i,'j,mmé'it;e'd^ affaires étrangères,
âÿ^t, dééiaréjquè nos rapporlS avec
loùtés les,,puissances et' particnltèremenl: aVec'rAutriche , Sont très bofis
et . qjie , ie j'jjüuvernement s’engage à
empêcher toblès les fttariifeslalion.S
et,spéçialempnt, celles des associations
de!,r-fmw, irreciêni«,,"un vote de cdniian.çe proppaé par Mancini a été adopté
par lopte, la gauche', en dehors de
douze âbei’éP*tmns. La droite a voté
contre cpmnie un seul homme avec
93 voixpônire 220 de là gauche.'CMspi
est sorti avani jle vote et Nicolèra , a
volé, pour le nn‘ihisière|, pour Sàiiyër
et soutenir le“parti, par crainte de
râvénément 'dë la droite , après avoir
parlé .cpritre' la politique éirangêrë du
mioisléré ,èt aVoir if'npnirhé dans son
journal qüë Gaifqli "devrait par amour
ppnr la, patrie laisser ce portefeuiHé à
plus cjj.rapél'éhf que lui. *
'Un .mÇjd&n^ suSpité 'par Mancini ‘ a
amepé’^ié jifêsiiièn't dë dà"''ChatTibre
Eafihï à dopnér‘Sa démission. La décision est 'irrëyocâble, parait-il; C’est
soh 'paWL qtp '1 a démoli‘‘et peut-éire
le miWistéi;e doht il èst îé parrain.
Sella'a .liuspi dtmné'Sa, démission'de
chef de 't’ôppo.sition cénsiitutronnelie.
Persorïnéllemëht èngagé dans la qiiës
tion de l’impôt de moulure, contre la
suppression duqufel il a comballu et
së proposé dehombattre, il veiil laisser’
une entière liberté d’aclipn à Ceux de
son parti qui pourraient pencher'pôùr
la suppression. — La Chambré et le
Sénat ont dû accorder encore au’Gouverneménl pour ta quatrième . Ipis
l’exercice provisoire pour deux mois.
Cal' on ne prévoit pas quand on aura
fini l’examen cl l’approbation des budgets. '
Weanve. — A la suite du rejet qn
seconde leclure de la part'du Sénat
de l’iiii. 7 de la loi sur l’inslruclion
supérieure , la Chambre a ihlei'pellé .
le Ministère sur la ligne dé conduite
qii’il complaît suivre à l’égard de renseignement donné par les corporati.pns
religieuses non autorisées. Et comme
M. de Freycinet avait déjà fait connaître les intentions du Gouvernement
an Sénat, la Chambre des députés par
33s voix contre 135 a adopté un ordre
du jour de confiance envers le ministère et a exprimé la persuasion que
le Gouvernement appliquera les lois
existantes aux congrégations religieuses. Le Gouvernement a demandé d’avoir seul la responsabilité des moyens
à employer. La gauche intransigeante
aurait voulu imposer au Gouvernement
les mesures immédiates à prendre ;
aussi n’a-t-elle pas voté l’ordre du
jour. — En suite de celle résolulioti
le Gouvernement appliquera avec prudence et avec modération les lois
contre' les Congrégations religieuses
qui , depuis longtemps supprimées, ne
, sont que*'tolérées , et 'SUrlout contre
celle ' des Jésuites ,'* dont les écoles
seront fermées'. On'assure même que
les Jésuites d’origine étrangère seront
.expulsés. ' * '
Anfftéteti'rè.'Ldi llûte j)our 'Ies
élections continue avec' .ardeur de, la
part des éohservaleùrs et de la part
des libêrau*!!. Les'irlandais font caste,
à pan.■ ■' ■ ' ; ' :
MMetungne. — L’on semble être
entré dans une période, de pdcificadon
avec la papauté,'rtiôin's'exîgeahlè..Bismai'It n’a pas feb'besoin'’dVallër à'Ganossà. * '
ËRNBiST Robert', GéraM etAdmiiiistrateuT.
Pigoerol, lmp. Chiantore et Mascarolli.